463 [PORTRAIT] Ne pas se comparer aux autres (Jean-Vincent VALLÉE)

🤔 « Ne pas se comparer : le meilleur conseil pour durer en triathlon. » — Jean-Vincent Vallée

🎙️ Dans cet épisode, on découvre comment Jean-Vincent Vallée, du Rouen Triathlon, est passé de nageur universitaire à triathlète ambitieux, en jonglant entre 25h d’entraînement par semaine et une carrière dans l’IA.

De son premier Ironman® 70.3 à Nice — préparé à l’arrache — jusqu’à son slot pour les Mondiaux de Marbella, il partage ses clés : régularité, structure, plaisir… et un vélo de chrono offert par ses parents 🎁.

🏃🏼‍♀️ Notre invité :

📝 Quelques punchlines à retenir :

  • 📝 Quelques punchlines à retenir :
  • « On vit une première fois… qu’une seule fois. »
  • « En 2 ans, je suis passé d’amateur à me demander : et les pros, ils sont où ? »
  • « La régularité est mon arme secrète. »
  • « Sans plaisir, aucun podium ne vaut la peine. »
  • « Le Bayman, c’est le plus beau triathlon de France. »

💡 Le conseil de Jean-Vincent

« Lance-toi, reste régulier, et ne te compare pas aux autres : ton chrono est déjà une victoire. »

🤔 Et pour finir ?

Vous embarquez avec moi ? Partagez cet épisode à 1 ami qui hésite à se lancer sur son premier triathlon !

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💬 La transcription de l’épisode

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Ermanno : Le sport ne forge pas le caractère, il le révèle. C’est cette conviction, ce mantra qui m’anime depuis des décennies, sur les terrains d’entraînement comme dans la vie. Et c’est aussi ce qui donne vie à ce podcast. Aller à la rencontre de celles et ceux qui, par leur parcours, leurs astuces et leur état d’esprit, nous montrent comment devenir triathlète, comment progresser et enfin comment performer en triathlon. Que nos invités soient des passionnés du dimanche, des amateurs éclairés ou des pros aguerris, chacun apporte sa pierre à l’édifice. Leurs expériences, leurs échecs, leurs victoires, c’est une mine d’or pour débloquer vos propres objectifs. Prêt à plonger ? Suivez le guide, ou plutôt suivez les guides. Et avant de commencer, un petit rappel. Retrouvez-moi sur les réseaux sociaux du podcast et sur votre appli préférée pour partager vos retours, vos questions ou simplement un petit mot d’encouragement. Tout est aussi sur devenir-triathlète.com. Les ressources de l’épisode, les bios des invités et bien plus pour booster votre pratique. Bonne écoute et surtout, bon entraînement !

Ermanno : Salut les sportifs, c’est Armano et je suis très heureux de vous recevoir sur un nouvel épisode du podcast Devenir-Triathlète. Aujourd’hui, j’ai la chance d’échanger avec un amateur au sens noble du terme et encore, je mets bien des guillemets sur amateur pour ceux qui regardent la vidéo sur YouTube. On va pouvoir en parler. Mais donc, je disais, je suis très heureux de pouvoir tendre le micro à Jean-Vincent Vallée. Salut Jean-Vincent !

Jean-Vincent VALLÉE : Salut, enchanté de te rencontrer. Ça fait un peu bizarre de passer de l’autre côté du micro. J’ai l’habitude d’écouter le podcast.

Ermanno : Mais comment ça, ça fait bizarre de passer de l’autre côté ? Ça veut dire que tu as l’habitude de nous écouter ?

Jean-Vincent VALLÉE : Exactement, ça fait deux ans que je fais du triathlon et ça fait à peu près deux ans que je vous écoute assez régulièrement.

Ermanno : Bon, j’espère que ça te plaît le contenu. Tu me diras, si ça ne te plaisait pas, tu aurais certainement switché sur un autre podcast ?

Jean-Vincent VALLÉE : Exactement. J’avoue que je jongle entre plusieurs. C’est vrai qu’il y a pas mal de temps d’entraînement, donc d’autres podcasts à écouter.

Ermanno : Écoute Jean-Vincent, je te propose déjà de te poser une première question toute simple. Je te laisse te présenter. Donc, dis-nous tout. Qui est Jean-Vincent Vallée ? Et puis… Le corollaire à tout ça, c’est peut-être… Et comment ça se fait qu’on se parle aujourd’hui sur le podcast ?

Jean-Vincent VALLÉE : Oui, bien sûr. Donc, Jean-Vincent Vallée, 32 ans. 22, malheureusement, c’était il y a quelques années. Aujourd’hui, j’habite à Rouen. Donc, je suis triathlète depuis deux ans. Je fais principalement du 73 pour le moment au niveau des distances. Et en parallèle de ça, je suis directeur des opérations depuis un peu plus de deux semaines dans une entreprise qui s’appelle La Forge et dont le but est de développer de beaux produits d’intelligence artificielle. Avec l’idée de valoriser les savoir-faire des entreprises et des personnes qu’on accompagne. Et on investit dans ces projets quand ils nous correspondent. J’ai un parcours un peu particulier. J’ai beaucoup vécu à l’étranger pendant mes études. J’ai fait un passage rapide par l’armée aussi. Et côté sportif, j’ai touché à pas mal de sports quand j’étais plus jeune. Beaucoup de tennis, notamment. Et j’ai fini par me mettre à la natation à l’âge de 16 ans. J’en ai fait pendant à peu près 8 ans. Et principalement, on est sur du sprint, du 50 et du 100. Voilà, dans les grandes lignes.

Ermanno : Bon, t’as vu qu’au jour où on enregistre, il y a 24 ou 48 heures, Léon Marchand a explosé le record du 200 ?

Jean-Vincent VALLÉE : Oui, je ne me compare même pas. C’est impressionnant.

Ermanno : Je pense qu’on est beaucoup à écouter ou à produire ce podcast à se dire qu’effectivement, on va éviter de se comparer. Déjà, c’est un âge né, ce que les triathlètes ne sont pas forcément. T’as commencé à 16 ans, t’étais à Rouen ? Ou Rouen, tu viens d’y arriver professionnellement parlant il y a quelques temps ?

Jean-Vincent VALLÉE : Ouais, pas du tout. Rouen, c’est assez récent. Ça fait 3 ans que je l’ai emménagé ici avec ma copine qui fait son internat de médecine. Moi, je travaille à Paris juste avant de commencer avec la forge. Et du coup, on a essayé de trouver un compromis pour que je puisse continuer à travailler à Paris et qu’elle puisse faire son internat. Donc, on s’est retrouvés à Rouen et on est assez contents d’être ici. Les hivers ne sont pas toujours très cléments, on va dire, mais la ville est très sympa. C’est un peu l’heure. D’ailleurs, je recommande. C’est pour ceux qui ne connaissent pas.

Jean-Vincent VALLÉE : Et du coup, la natation, donc à 16 ans, j’ai commencé à 16 ans.

Ermanno : Qu’est-ce qui t’a amené à la natation, justement, surtout sur du cours ? Parce que, bon, commencer la natation à un certain âge, est-ce que c’était déjà à la base pour apprendre à nager ? Pour apprendre à nager de façon technique ? Ou est-ce que c’était pour aller toucher à un autre sport après le tennis ?

Jean-Vincent VALLÉE : Alors, au tout début, quand j’étais adolescent, j’avais des petits complexes, on va dire, parce que j’étais très fin. J’ai lancé, donc j’avais envie de prendre un peu de masse. On va dire, c’est parti de ça. En troisième, j’ai fait de la natation en EPS et je ne me débrouillais pas trop mal. Donc, je m’étais dit, à mon entrée en seconde, pourquoi pas commencer la natation en club. Donc, j’ai rejoint un club. On avait une super bonne team à ce moment-là. C’était vraiment sympa. Et de fil en aiguille, j’ai vu que les temps sur 50 et 100 mètres progressaient rapidement. Alors, j’avais un peu plus de mal sur les distances un peu plus longues. Et voilà, ça m’a motivé. Donc, je me suis entraîné de plus en plus. Après, je suis parti faire mes études, du coup, en Angleterre, où là, il y a vraiment des belles infrastructures. Et donc, j’ai pu m’entraîner, rajouter de la musculation, etc. Et de fil en aiguille, j’ai fait les championnats d’Angleterre universitaire. Et j’ai progressé. Et c’est comme ça que je suis rentré, on va dire, dans le sport. Et je me suis un peu approché du sport de haut niveau.

Ermanno : Les championnats universitaires, britanniques, est-ce que tu as été au-delà ? Est-ce que tu as touché du doigt ou de l’eau ? Tu as mis le pied dans le bassin des championnats universitaires européens, pan-européens, mondiaux ou autres. Est-ce que tu en as fait en France aussi ?

Jean-Vincent VALLÉE : Non, j’ai principalement nagé en Angleterre en universitaire. Alors, j’avais un bon niveau. Pour ceux qui connaissent, je nageais 53 ou 100 en grand bassin. Donc, ça commence à être un niveau correct. Mais c’est un niveau inter-région N2. En France, ça ne permet pas non plus d’accéder à l’international. Par contre, ce qui est assez génial en Angleterre, c’est que c’est un peu le même système qu’aux Etats-Unis. C’est-à-dire que tous les meilleurs nageurs font des études et nagent en universitaire. Donc, j’ai eu la chance de nager dans les mêmes séries que Benjamin Prout, par exemple, qui a été, si je ne dis pas de bêtises, champion d’Europe, voire champion du monde. Donc, c’est assez génial. Et qui a fait, d’ailleurs, cinquième derrière Grousset, si je ne dis pas de bêtises, sur 50 papes, champion du monde.

Ermanno : Du coup, tu nous disais, tu disais en intro que tu, en termes de triathlon, tu concours principalement sur du 73. Là, tu nous dis que quand tu as commencé à nager, tu t’es spécialisé plutôt sur du cours, sur du 50, sur du 100, 53 au sens. Ce n’est pas ce que fait Léon Marchand, mais sur 200, lui, le 53.

Jean-Vincent VALLÉE : Oui, je pense qu’il est même plus rapide que ça.

Ermanno : Mais comment est-ce qu’on passe de l’ultra explosif ? Parce qu’en 50 mètres, même à 100 mètres, quand on est à haut niveau, ça commence déjà à bien, bien, bien taper. Donc, comment est-ce qu’on passe de l’ultra explosif à quelque chose qui est, entre guillemets, plus pépère ? Parce que 70-30, on commence déjà à être sur de l’endurance.

Jean-Vincent VALLÉE : Oui, c’est ma grande problématique. L’avantage que j’avais, c’est que j’avais déjà la technique. La problématique que j’avais, c’est que j’avais beau nager 53 au 100, je n’ai jamais nagé en dessous de 2 minutes au 200. Donc, c’est pour montrer d’où je partais.

Jean-Vincent VALLÉE : Alors, forcément, comparé à quelqu’un qui se met au triathlon et qui n’a jamais nagé de sa vie, je partais quand même avec un énorme avantage. Mais c’est vrai que, aujourd’hui, sur les trois sports, la natation, c’est mon sport le plus faible. Donc, sur un half, je vais nager une 17, une 18 au 100, ce qui est très bien. Mais il faudrait que j’arrive à réussir à nager un peu plus vite, essayer de descendre en dessous des 1,15 pour pouvoir tenir les meilleurs nageurs.

Ermanno : Une 17, une 18 au 100. Alors, moi, ça me ramène loin, loin, loin, très loin. J’ai commencé le triathlon en 96. Tu n’étais même pas encore né. À Rouen, justement. Et à force d’entraînement, en 2009, je commençais à me préparer pour mon premier Ironman. J’arrivais à toucher une minute au 100. Une minute au 100 sur 100 m lancé, pas sur 1 900 m. Après, j’ai un peu laissé de côté. Et là, en ce moment, je me prépare pour, je te le disais en off, pour les championnats du monde de swimrun à Haute-Ileu. Là, je suis à pouls de plaque, je suis à 1,30 au 100 sur 2 000 m. Mais une 17, une 18 sur 1 900 en mer, sans matos, donc sans poules, sans plaques, ça commence déjà à bien taper. Par rapport à la moyenne des triathlètes, évidemment, c’est sûr que si on prend les meilleurs nageurs du peloton, ils te mettent quelques secondes, quelques minutes. Mais tu sors déjà bien. Il y a encore beaucoup de vélos dans le parc à vélos quand tu sors.

Jean-Vincent VALLÉE : Oui, en amateur, c’est sûr que je sors bien. Alors, les une 17, une 18, c’est plus en lac qu’en mer. Parce que ça, c’est un autre sujet. C’est l’eau libre. C’est vrai que je n’ai pas beaucoup d’expérience en corne d’eau libre. Mais j’y travaille. Et oui, en effet, c’est sûr que je sors quand même. En tout cas, en amateur, je sors vraiment dans les premiers. Donc, c’est quand même un but.

Ermanno : Donc, tu disais que malgré tout, la natation, c’est ton sport le plus faible des trois. Ce qui veut dire que tu as mis les bouchées doubles pour apprendre et performer en vélo et en course à pied. Est-ce que c’est des sports pour lesquels tu es de façon innée, assez douée ? Comment est-ce que tu es rentré dans le triathlon après ce voyage en natation ?

Jean-Vincent VALLÉE : C’est vrai que quand je nageais, je regardais déjà les triathlètes avec des grands yeux, surtout les mecs qui faisaient de l’Ironman en me disant, c’est quoi, c’est fou. Et en même temps, j’étais assez… J’étais assez fasciné. Donc, j’ai eu l’occasion de faire un premier half post-Covid sur le 73 de Nice. Quelques temps avant, j’habitais à Lyon à l’époque. J’avais mes amis qui m’avaient mis au vélo, qui m’avaient fait acheter un vélo. Sur le vélo, c’est vrai que j’ai toujours eu des facilités. Donc, ça, c’est assez sympa. C’est que dès mes premières sorties, je me rendais compte que c’était relativement facile dans les côtes et que je crachais un peu moins mes poumons que les autres, on va dire.

Ermanno : Mais ça, c’est le côté qui te frustrait quand tu étais adolescent, long, filiforme. Ça, ça aide sur le vélo ?

Jean-Vincent VALLÉE : C’est sûr que sur le vélo, ça sert davantage. Bon, depuis, avec la natation, j’ai quand même un peu développé de masse musculaire. Je pense que je devais peser 80, peut-être plus de 10 kilos de plus que ce que je pèse aujourd’hui quand j’étais à mon poids de forme en sprint, on va dire. Donc, j’ai dû reperdre du poids depuis, mais ça va. C’est plus incompréhensible. C’est plus complexe.

Ermanno : Donc, je t’ai coupé et tu disais… Donc, en vélo, tu as remarqué que tu avais toujours eu certaines facilités ?

Jean-Vincent VALLÉE : Oui, après, on a travaillé. C’est vrai qu’avec mon coach, on essaye de mettre au moins 300 bornes semaine. Donc, forcément, ça commence à faire un bon volume et il y a une progression qui se met en place, ce qui est normal. J’ai encore bien, bien progressé, notamment l’année dernière. On a rajouté de la musculation aussi. Je pense que ça a beaucoup joué. Et après, sur la course à pied, c’est vrai que… Pareil, j’ai toujours eu des facilités, c’est-à-dire que sans trop courir, je pouvais déjà courir moins de 40 ou 10 kilos. Donc, ce qui commence pour un amateur qui ne court pas beaucoup à être très satisfaisant. Mais ça reste aussi le sport, je pense, où il faut être le plus patient. C’est-à-dire que ce n’est pas en deux ans qu’on va aller faire 30 ou 31 ou 10 kilos.

Jean-Vincent VALLÉE : Malgré tout, j’ai quand même bien progressé. Sur ces deux dernières années, je dois tourner à peu près 33, je pense, ou 10 kilos aujourd’hui. Donc, c’est pareil, c’est des super temps. Après, aujourd’hui, j’en suis à un point où je me compare forcément aux pros meilleurs. Donc, j’ai l’impression d’être encore très loin. Mais c’est vrai que si je me compare à où j’en étais il y a deux ans quand j’ai commencé le tri, c’est extraordinaire. La progression, elle est juste géniale.

Ermanno : On va revenir là-dessus, justement, sur comment est-ce que tu progresses en deux ans et que en deux ans. Tu disais quand même en intro qu’à la base, tu avais… Tu avais essayé pas mal de sports quand tu étais jeune, notamment le tennis. Est-ce que tu penses que le fait d’être sur un sport intensif qui demande beaucoup de relance, qui te fait, mine de rien, courir pas mal, même si c’est très court, ça t’aide, ça t’a aidé aussi dans la découverte d’autres sports et notamment le triathlon ?

Jean-Vincent VALLÉE : Je pense que ça a un lien. Après, il suffit de voir tous les anciens handballeurs, anciens foot, etc., qui se mettent à la course à pied et qui arrivent à faire des temps assez exceptionnels sans beaucoup s’entraîner. Après, c’est vrai qu’à l’époque, j’en faisais pas au niveau, mais mine de rien, je faisais quand même du sport, je faisais quand même de l’activité physique. Et comme tu dis, c’était un sport avec pas mal de relance. Donc forcément, moi, je suis persuadé qu’il y a un lien.

Ermanno : Je veux revenir un petit peu sur ton parcours sportif aussi. Donc quand tu étais à l’université en Angleterre, tu faisais partie des équipes universitaires de nageurs. Donc là, tu nageais. Quand tu as terminé tes études, est-ce que tu as arrêté le sport ? Est-ce que tu as mis le sport en suspens pour te consacrer à ta vie professionnelle ? Ou est-ce que tu as continué à avoir une certaine activité ? Est-ce que tu t’es fixé des objectifs ? Comment ça fonctionnait ces dix dernières années ? Puisqu’en intro, tu disais que tu avais 32 ans.

Jean-Vincent VALLÉE : Après l’Angleterre, en fait, en Angleterre, j’ai fait ma licence. Donc là, j’ai vraiment nagé énormément. Et ensuite, je suis rentré en France. Pourquoi ? Parce que quand on est en licence en Angleterre, on ne bosse pas beaucoup, c’est ça ? On a le temps de faire du sport, on va dire.

Jean-Vincent VALLÉE : Du coup, ensuite, je suis rentré en France pour faire une école de commerce. Donc là, pareil, on a le temps de faire du sport. Donc j’ai… Les six premiers mois, j’ai essayé de continuer à nager à haut niveau. Les infrastructures n’étaient pas les mêmes, les temps de trajet, etc. Et j’avais envie de profiter de la vie étudiante aussi. Donc c’est vrai que j’ai fait six mois à fond. Et après, j’ai levé le pied, je continue à nager un petit peu. Levé le pied, t’as surtout levé le coude si tu voulais profiter de la vie étudiante. Oui, ça, c’est sûr qu’à une époque, je me suis bien fait plaisir là-dessus. Et ensuite, j’ai toujours continué à faire un peu de sport. Je ne me suis jamais vraiment arrêté. C’est sûr que d’un point de vue compétitif et d’un point de vue intensif, on n’est clairement pas sur ce que je peux faire aujourd’hui ou ce que je pouvais faire à l’époque où je nageais.

Ermanno : Et du coup, comment est-ce que tu as géré cette période de ta vie où, j’imagine, tu es rentré dans le monde de la vie active après ton école de commerce, l’EM Lyon, pour ne pas la citer, qui est aussi une école très connue au niveau du sport de haut niveau. Un petit coucou à Cyril Blanchard s’il nous écoute parce qu’il travaille pas mal avec l’EM Lyon d’ailleurs et avec la cohorte de sportifs de haut niveau. Donc après… Après l’EM Lyon, comment est-ce que tu as géré ce passage à la vie active avec un peu moins de sport ? Est-ce que c’est ça qui t’a amené, qui t’a attiré vers le triathlon ?

Jean-Vincent VALLÉE : Alors après l’EM Lyon, j’ai fait… Du coup, je le disais en introduction, j’ai fait un petit passage par l’armée. Donc j’ai fait un an dans l’armée. Tout mon parcours universitaire, c’était un peu le but du team, c’était d’entrer dans l’armée. J’avais pourquoi ? Notamment parce que pour moi, l’armée, c’était le sport par excellence. Donc j’allais faire du sport et ça allait faire pleinement partie de mon métier. Bon, j’ai été un peu déçu sur ce point-là parce que ce n’est pas du sport à haut niveau, ce n’est pas du sport tel qu’on l’entend forcément en tant que sportif amateur.

Ermanno : La question, c’est comment tu as géré un peu cette transition où tu faisais beaucoup de sport, tu en as fait beaucoup moins, tu as fini tes études et donc tu es passé dans la vie active, même si tu es passé par l’armée. D’ailleurs, ça me fait réagir sur une chose, c’est que tu dis dans l’armée, finalement, il n’y a pas le même niveau de sport que ce qu’on imagine. Il n’y a peut-être pas autant ou différemment. Ce qui est étonnant parce qu’à la base, à la base de la base, historiquement parlant, le sport, c’était quand même le moyen d’entraîner les guerriers, les militaires. Et on est passé maintenant, en tout cas, de ce que je comprends et de ce que je connais, dans l’armée, plus à un sport d’entretien pour entretenir les militaires de carrière plus qu’à faire du sport pour pouvoir véritablement entraîner le corps des militaires pour pouvoir aller au front.

Jean-Vincent VALLÉE : Oui, en fait, dans l’armée, le sport, ça reste une part extrêmement importante. C’est sûr. Mais en ayant fait du sport à haut niveau avant, c’est vrai que du coup, moi, personnellement, j’étais un petit peu déçu par le niveau sportif dans l’armée. Après, c’est toujours pareil, ça dépend du référentiel. Quelqu’un qui n’est pas sportif et qui arrive dans l’armée, pour lui, ça va être insurmontable. Donc, je pense que c’est juste une question de perspective, une question de point de vue. Et du coup, pour répondre à ta question, en sortant de l’armée, c’est peut-être là que j’ai fait le moins de sport, je pense, parce que je me cherchais pas mal, notamment professionnellement. Comme je le disais, ça faisait six ans que je l’avais tout mis en place pour rentrer dans l’armée. Et au bout d’un an, je me suis dit, non, finalement, c’est plus fait pour moi. Je pense que ça l’a été à une époque, mais à ce moment-là, c’est plus ce que je recherchais. Mais par contre, je ne savais plus du tout ce que je voulais faire. Alors, je continue à faire du sport à côté, mais mon principal objectif, c’était de me trouver professionnellement. Et ça a pris quelques années. Et finalement, après plusieurs expériences professionnelles, avec plus ou moins de succès, j’ai trouvé une voie qui m’intéresse vraiment, et notamment avec tout ce qui est intelligence artificielle.

Ermanno : Et tout ça nous amène un petit peu à ta redécouverte du sport, après en avoir laissé un petit peu de côté. Et comment est-ce que t’arrives dans le triathlon ?

Jean-Vincent VALLÉE : C’est ce que je disais tout à l’heure. Du coup, le triathlon, mes copains m’avaient mis au vélo, je courais un petit peu à côté. La natation, bon, je savais nager. Donc, j’ai eu un ami qui s’inscrit, ce qui s’appelle Mathieu. Je lui fais un petit coucou, d’ailleurs. Salut Mathieu, on t’embrasse. Je le remercie, parce que c’est un peu grâce à lui, si je suis là. Mais du coup, qui s’était inscrit au 73 de Nice. Et je me dis, bon, allez go, je m’inscris aussi. Natation, je crois que j’avais même pas… J’avais dû aller neiger trois fois avant, en me disant, bon, il n’y a pas besoin. Le vélo, j’avais mon vélo de route. Bon, à Nice, le parcours, il y a pas mal de dénivelé. Donc, c’était pas trop mal. Dans les bosses, je doublais tout le monde. Dans les descentes et sur le plat, je me faisais doubler par les vélos de chrono. Et ensuite, la course à pied, pareil, j’avais dû aller courir trois fois. Et je me souviens, c’était le plus long moment de ma vie, je crois, le semi à Nice, où j’avais un mal de jambe absolument atroce. Et voilà, et quand t’arrives là-dessus, en plus, t’as bien souffert, parce que t’es pas assez entraîné. Et t’as juste un sentiment de bonheur qui est incroyable. Enfin, ceux qui ont fait ce type de… qui ont eu ce type d’expérience savent de quoi je parle. C’est vraiment un aboutissement quand on arrive. On a les larmes aux yeux et c’est assez génial. Et voilà, j’ai des frissons juste d’en parler. Et ce qui est un peu frustrant, d’ailleurs, c’est que maintenant, sur les 73, je l’ai plus vraiment, ce truc-là, parce que je commence à avoir l’habitude.

Ermanno : On vit une première fois qu’une seule fois.

Jean-Vincent VALLÉE : Exactement.

Ermanno : Mais ça, tu nous avais dit que c’était en sortie de Covid, donc fin 2020, voire 2021.

Jean-Vincent VALLÉE : 2021, je pense, peut-être, ouais.

Ermanno : 2021, mais bon, 2025 moins 2021, ça fait quatre. Or, tu nous dis que ça fait deux ans que tu as commencé le tri. Mais je comprends que cette première expérience était juste mémorable. Donc, toi, tu commences le tri par un 73 en plus, bravo. Donc, j’imagine que tu as bien cramé toutes les étapes avant. Mais qu’est-ce qui se passe pendant ces deux ans entre ton premier 73 et le moment où tu commences le tri ? C’est une bonne question.

Jean-Vincent VALLÉE : Je pense que je continue à faire un peu des trois sports, mais vraiment en plaisir. Je ne reprends pas de dossard. Et… Et en fait, pour mes 30 ans, j’ai aimé ma mère qui me dit, ben voilà, j’ai envie de te faire un beau cadeau, marquer le coup. Qu’est-ce que tu veux ? Donc, elle, dans sa tête, j’allais demander une montre. J’allais demander quelque chose qui allait rester. Et au final, je me suis dit, ben, j’ai envie de continuer, enfin, de me remettre dans le triathlon, de reprendre des dossards, etc. Mais j’ai envie de le faire bien. Donc, j’ai demandé à ce qu’elle participe à l’achat dans ma lote chrono.

Ermanno : Ça dépend de la montre, mais parfois… C’est vrai, exactement.

Jean-Vincent VALLÉE : Mais du coup, très, très beau cadeau de la part de mes parents. Et forcément, ça motive derrière. Donc là, à partir de là, je me suis inscrit au 73 d’Aix. Mes parents habitent en Aix. Moi, j’ai grandi à Aix. Donc, je connais bien le terrain. J’ai pas mal beaucoup roulé là-bas.

Ermanno : Il faut que je te présente un mec à Aix. Il s’appelle Christophe Liamas. C’est un entraîneur triathloniste. Et d’ailleurs, c’est celui qui nous entraîne. Donc voilà, si tu retournes à Aix, je te ferai ces coordonnées. Passe le voir.

Jean-Vincent VALLÉE : OK, avec plaisir. Et du coup, je m’inscris à Aix. Je m’entraîne, pareil, un peu à l’arrache, tout seul de mon côté. Alors cette fois, la natation, je vais peut-être commencer à nager un mois avant la course. Le vélo, je m’entraîne sur mon vélo. J’ai même pas fait de bike fitting. J’ai encore… Je sais pas si tu vois le bout de plastique autour de la cassette qui est quand le vélo est neuf. Je savais même pas qu’il fallait l’enlever. C’était complètement à l’arrache. J’avais une tendinite. Du coup, je courais et je courais pas. Enfin voilà, prépa encore un peu compliqué, on va dire. Et j’arrive sur la course. Je fais la course, ça se passe bien. Je dois terminer peut-être à 20, 25 en 4 étages. Donc, satisfait. Mais j’ai quand même envie d’aller plus loin. Et c’est à partir de là, en fait, que je pense que tout s’est débloqué. Parce que j’ai… J’ai pris un coach. Je suis passé par My Tribe.

Jean-Vincent VALLÉE : Et en fait, là, on a fait un hiver hyper studieux. On a travaillé vraiment proprement. La progression, elle a été juste complètement dingue. Parce qu’en fait, la saison d’après, donc la saison où j’ai fait le 73 à Aix, j’ai fait juste le 73 à Aix, j’ai pas fait d’autres courses. Et la saison d’après, je m’étais inscrit à deux courses. Donc, je m’étais réinscrit à Aix. Et je m’étais inscrit au format M de Saucer les Pains, qui est, du coup, pas loin de Marseille. Et là, donc, je fais le M de Saucer les Pains. Et j’arrive, je finis deuxième. Donc, complètement fou. J’en revenais pas. Ma mère, elle me voit passer la ligne d’arrivée. Elle est avec des grands yeux. Elle comprenait pas ce qui se passait non plus. Donc, c’était assez génial. C’est un super bon souvenir. Et dix jours plus tard, du coup, le 73 d’Aix. Là, pareil, je fais troisième enquête et gorillage. Donc, à partir de là, on se dit, il y a peut-être quelque chose à faire. Donc, ça, c’était il y a deux ans. C’est pour ça que je dis que j’ai commencé il y a deux ans.

Ermanno : C’est comme ça que tu lances un petit peu ta carrière de triathlète en groupe d’âge. Chez MyTrab, du coup, qu’est-ce qui t’a accompagné ? C’est Fred Bellobre ? C’est Charlotte Morel ? C’est quelqu’un d’autre ? Non, c’est Cédric Le Carré. C’est un des autres coachs avec qui il bosse. Il faut pas hésiter à balancer. Il fait un petit coucou. Il faut rendre à César ce qu’il lui appartient.

Jean-Vincent VALLÉE : Ça va, il sait, il sait. Je lui ai apporté quelques personnes.

Ermanno : Donc là, c’est il y a deux ans, effectivement. Une fois que tu commences à être bien pris en charge, bien encadré, que tu commences à lancer la machine. Qu’est-ce qui se passe ensuite ? Parce qu’il y a cette première fois, il y a quatre ans, que tu nous partages un peu de frustration. Parce que finalement, tu n’as plus jamais vraiment vécu ça. Après, il y a sept ans. Il y a cette première, deuxième place. Ça, ce n’est pas un. Il y a cette troisième place en groupe d’âge à Aix. C’est quoi la suite quand on commence à faire des belles réalisations comme ça ? Est-ce que tu te dis bon, je vais aller chercher un podium en groupe d’âge ou un podium au général ? Est-ce que tu te dis tiens, les pros, ils sont où ? Est-ce que je peux aller taper à la porte ? Qu’est-ce qu’on se dit à ce moment-là ?

Jean-Vincent VALLÉE : C’est ça. Moi, ce que je me suis dit, c’est les pros, ils sont où ? C’est vraiment la question que je me suis posée. C’est est-ce que finalement… Parce que je crois que quand je finis trois avec Saint-Provence, il doit y avoir un ou deux pros derrière. Donc déjà, on se dit mais waouh, c’est fou.

Ermanno : Attention, ceux qui sont derrière, ils sont peut-être blessés. Ils ont peut-être fait une saison blessée aussi. On ne sait pas. C’est possible.

Jean-Vincent VALLÉE : Mais toujours étant qu’en tout cas, on n’est pas loin et on se dit du coup, c’est prenable. On peut aller essayer de grappiller quelques places. On peut essayer de se rapprocher des pros. Alors les pros, il y a un panel qui est assez large. C’est-à-dire que se rapprocher d’un Christian Blumenfeld, c’est plus compliqué que d’aller grappiller une ou deux places sur un 73. Mais toujours étant qu’on est ultra motivé. On a envie de continuer. On a envie d’aller à fond.

Ermanno : Surtout que les pros, en fait, tu l’as dit, le panel est assez large. Parce que dès lors qu’on est pro, qu’on concourt en pro, soit sur le label Ironman, soit sur le label Challenge, finalement, on peut concourir sur les deux distances, sur le full ou sur le half. Et du coup, c’est vrai qu’il y a peut-être des pros qui sont plutôt performants sur du long, voire du très long et qui viennent de temps en temps sur des 73 pour se faire la main, pour s’échauffer, pour se mettre en jambes. Et ils seront soit moins performants parce que ce n’est pas leur distance, soit ils sont juste en mode entraînement et donc l’objectif, ce n’est pas d’aller gagner. Donc effectivement, ça peut être des gens qui se retrouvent derrière certains groupes d’âge ou peut-être, je le disais tout à l’heure, peut-être qu’ils ont fait une saison blessée et puis qu’ils reprennent tout simplement. Ou peut-être simplement, enfin chez les pros, il n’y a pas que des… des superstars super balèzes comme du Blumenfeld. Donc c’est peut-être juste qu’ils ont pu concourir en pro, mais finalement, ils n’ont pas le top niveau. Donc toi, à ce moment-là, tu regardes où est-ce qu’ils sont, OK ? Mais on est deux ans après, je ne crois pas que tu cours en pro. Donc qu’est-ce qui se passe pendant ces deux ans ?

Jean-Vincent VALLÉE : Du coup, l’année d’après, c’est cette année finalement, c’est cette saison. L’objectif que je m’étais fixé, c’était d’aller faire le championnat du monde de 73 à Marbella, du coup en Espagne. Donc pour ça, je m’étais inscrit à deux courses. J’avais refait aussi le Saucer les Pins parce que ça avait bien marché l’année d’avant. Donc je m’étais dit, je refais Saucer les Pins, je refais Aix-en-Provence. C’est la troisième année à Aix-en-Provence, du coup. Et ensuite, je m’étais inscrit à Tours. Donc Saucer les Pins, ouverture de saison, ça se passe super bien. Cette année, je gagne. Et ensuite, Aix-en-Provence qui était un pro series cette année. Donc ça, c’était assez génial. Parce qu’il y avait vraiment, pour le coup, tous les meilleurs mondiaux. Donc c’était assez fou de pouvoir courir. Alors, courir avec eux, pas exactement parce que je crois en amateurs encore. Mais en tout cas, de les avoir pas loin. Et là, j’ai fait premier amateur. Du coup, toute catégorie d’âge confondu à Aix. Donc pareil. Donc là, tu prends ton slot pour les championnats du monde, évidemment. Donc je prends mon slot pour les championnats du monde. J’avais assuré le coup en m’inscrivant aussi à Tours. Malheureusement, une semaine avant Tours, je me suis fait une petite déchirure au niveau de l’Istio. Donc pas de Tours. Ce qui est dommage parce que c’est vrai que le parcours me convenait bien. Donc j’aurais bien aimé voir un petit peu ce que ça donnait.

Ermanno : Bon, ce sera pour l’année prochaine. Si tu t’es fait une déchirure avec un certif du projet.

Jean-Vincent VALLÉE : L’année prochaine, c’est un full distance. Donc ce ne sera pas l’année prochaine. Mais à l’occasion, clairement, j’aurais bien envie d’y retourner. J’ai une revanche à prendre.

Ermanno : Et cette première fois ne serait pas sur Ironman à Tours l’année prochaine ? Non, mais passons, passons, passons.

Jean-Vincent VALLÉE : Donc voilà. Et du coup, là, les prochaines courses, je vais en faire une proche de Rouen qui s’appelle le Triathlon des Deux Amants qui est pareil, un 73. Ensuite, je vais faire ce qui est pour moi le plus beau triathlon en France qui s’appelle le Bayman dans la baie du Mont-Saint-Michel. On monte en courant en haut du Mont-Saint-Michel. On était passé l’année dernière pour voir un peu l’événement avec ma copine. C’est juste incroyable. Et après, du coup, l’objectif final de la saison, ce sera en novembre. À Marbella.

Ermanno : Joli. Si on repasse un petit peu sur la partie entraînement, tu dis que la première saison, la première année où tu as pris un coach MyTrab, en l’occurrence Cédric, vous avez énormément progressé. Tu l’as dit même en intro. Tu ne dis pas « je », tu dis « on » ou tu dis « nous ». On sent bien que c’est quand même un binôme, une équipe. Comment on fait pour progresser quand on est amateur au sens noble du terme et qu’on découvre le triathlon ? Alors évidemment, on structure les entraînements. Déjà ça, ça change pas mal. Mais avec toi, qu’est-ce qu’il a fait, Cédric ? Qu’est-ce qu’il a fait que tu as pu aussi bien progresser, encaisser la charge d’entraînement sans te blesser et arriver prêt, bien, comme une fleur lors de tes premiers tests ?

Jean-Vincent VALLÉE : Je pense que le premier truc, c’est, comme tu le dis, sans se blesser. Parce que moi, j’avais un peu l’habitude d’y aller un peu comme un bourrin. Et l’endurance fondamentale, ce n’était pas trop mon truc à la base. Donc me blesser, ça, c’était sans arrêt. Des petites blessures, des petites douleurs, mais qui m’empêchaient de courir. Et ensuite, la structure, la progressivité, le fait d’augmenter le volume progressivement pour arriver à des volumes qui sont quand même assez conséquents aujourd’hui puisque j’arrive à m’entraîner entre 20 et 25 heures par semaine. Et surtout, d’être régulier. La régularité, c’est ça qui m’a fait progresser puisque j’ai vraiment fait un hiver où je me suis entraîné quasiment tous les jours. Je n’ai pas sauté de séance. J’ai été extrêmement studieux et je pense que ça joue énormément aussi.

Ermanno : Tu m’étonnes. Donc du coup, à Rouen, j’imagine que tu nages à l’Île-la-Croix ?

Jean-Vincent VALLÉE : Exactement. Une super piscine d’extérieur, ouverte toute l’année. C’est ça. Je nage notamment avec les Vikings, le groupe de natation de Rouen, et je suis licencié au Rouen triathlon.

Ermanno : Tu feras un petit coucou au Rouen tri, même si je ne sais pas s’il y en a encore beaucoup qui se souviennent de moi. Ça remonte à déjà quelques années, mais c’est là que j’ai fait mes débuts en triathlon et c’est toujours super sympa. C’est vrai que la piscine de l’Île-la-Croix, je ne connais pas beaucoup de bassins extérieurs, de 50 mètres, ouverte toute l’année, donc été comme hiver. En hiver, c’est génial. Moi, je me souviens, on passe le petit tunnel pour sortir. On n’a même limite pas besoin de sortir dehors.

Jean-Vincent VALLÉE : Il’y a pas de sas. Il n’y a pas de sas. Parce que quand je nageais à Lyon, il y a la piscine du Rhône, qui ne s’appelle plus la piscine du Rhône d’ailleurs. Et pour ceux qui connaissent, son sas est ouvert toute l’année ou quasiment toute l’année. Mais du coup, quand on rentre, on rentre à l’intérieur. Ensuite, on a un petit sas où on est dans l’eau et on arrive à l’extérieur. Alors que là, à la piscine du Rhône, tu dois sortir dehors. Donc, quand il fait zéro ou des températures négatives, tu es obligé d’aller dehors. C’est vrai que psychologiquement, ce n’est pas la même.

Ermanno : Du coup, tu ne t’échauffes pas à bord du bassin. Mais du coup, si tu nages avec les Vikings, ça va. Tu as quand même gardé, je pense, un très bon niveau en natation.

Jean-Vincent VALLÉE : Je suis avec les Masters. Mais bon, il y a un très bon niveau. Champion de France, etc.

Ermanno : Donc du coup, pour progresser, comme tu l’as dit, tu es déjà en structure d’entraînement. On ne se blesse pas. On augmente la charge progressivement. Là, tu nous dis que tu arrives maintenant à caler 20-25 heures par semaine d’entraînement, ce qui est juste considérable, plus un boulot temps plein. Donc, tu as déjà des semaines bien chargées. Comment tu récupères avec tout ça ?

Jean-Vincent VALLÉE : Je pense que j’ai la chance de faire un boulot où je suis devant un écran toute la journée. Je n’ai pas besoin de bouger beaucoup les jambes. Donc, ça aide. Et surtout, des bonnes nuits du sommeil. Si je n’ai pas mes 8 heures, je sens directement le lendemain que c’est cool. Si c’est compliqué, je regrette. Donc, au grand dam de ma copine, à 22h30 généralement, je suis en train de dormir. Et je pense que la nutrition aussi, c’est important de bien manger. J’essaie d’optimiser ce que je peux optimiser. Malheureusement, le temps, je n’en ai pas beaucoup. Donc, j’essaie d’optimiser le reste.

Ermanno : Les journées font 24 heures pour tout le monde. Exactement. Justement, tu places comment tes entraînements ? Parce que tu as un boulot, tu as besoin de tes 8 heures de sommeil. Est-ce que tu t’entraînes plutôt le matin, plutôt le midi, plutôt le soir ? C’est un mixte suivant les jours et suivant la durée des entraînements ? Les trois.

Jean-Vincent VALLÉE : Pour caler 20-25 heures, malheureusement, pas trop le choix. Donc, oui, le matin, avant d’aller bosser, ça me fait me lever un peu tôt. Mais bon, c’est une habitude à prendre. Le midi, entre midi et deux, j’essaie généralement soit d’aller nager, soit de faire un peu de muscu. Et le soir, pareil, c’est là que je vais caler des entraînements peut-être un peu plus longs. En semaine, entre une heure et demie voire deux heures. Certains soirs. En été, c’est plus facile. En hiver, c’est beaucoup de home trainer. Mais on y arrive. On y arrive, on y arrive. C’est sport. Ça ne laisse pas beaucoup de temps à côté. Mais il y a des soirs où à 21 heures, on est encore sur le vélo. Mais ça se fait.

Ermanno : Il y a un point à ne pas oublier pour les années à venir. C’est que là, ta copine, elle finit son internat. Donc, elle est plutôt très prise au niveau du boulot et au niveau des études. Une fois qu’elle va rentrer dans sa vie active entre guillemets de médecin, attention, elle risque d’avoir plus besoin de t’avoir à la maison.

Jean-Vincent VALLÉE : Exactement. C’est vrai qu’il y a quelques projets qu’on repousse. On prend notre temps. On n’a pas d’enfants. On n’a pas le projet d’en avoir tout de suite. Et voilà, elle est bien occupée de son côté. Donc, c’est vrai que ça fonctionne bien comme ça. Ça a été un peu compliqué la première année pour trouver un peu notre rythme, etc. Mais là, je trouve qu’on est sur un rythme de croisière qui fonctionne bien. Donc,

Jean-Vincent VALLÉE : malgré tout, elle arrive à supporter tout ça parce que ce n’est pas toujours évident. Donc, je la remercie vraiment pour ça. Mais voilà, ça fonctionne. Ça fonctionne. Après,

Ermanno : c’est une question d’équilibre aussi. Quand on a touché du doigt le sport de haut niveau et qu’on sent que le sport est un besoin chez toi aussi, du coup, si tu passes à 5 ou 10 heures ou si tu enlèves le sport dans tes semaines, forcément, il y a un besoin d’un équilibre qui n’est plus le même. Et j’imagine aussi qu’en termes perso et en termes pro, tu n’es pas le même homme que quand tu vas faire tes 25 heures d’entraînement dans la semaine.

Jean-Vincent VALLÉE : Oui, exactement. Et elle respecte ça et c’est aussi pour ça que je l’en remercie parce qu’elle sait que c’est important pour moi. Donc, forcément, elle le respecte et ça, c’est assez génial. Et puis, ce qui est cool, c’est que là, elle se met aussi un petit peu à la course à pied et ça me fait vachement plaisir aussi. Excellent. Elle ne le sait pas encore mais dans quelques années, elle fera du triathlon.

Ermanno : Du coup, cool parce que du coup, vous allez peut-être pouvoir partager, commencer à partager quelques entraînements. Oui,

Jean-Vincent VALLÉE : ce serait génial. J’essaie de la faire venir à la piscine de temps en temps mais je ne sais pas, pas encore réussi. Mais là, l’autre jour, typiquement, elle me disait ce serait bien si je rajoutais du renfort musculaire, etc. Mais oui,

Ermanno : pas de problème. Vas-y chéri, vas-y.

Ermanno : Qu’est-ce que tu penses de le monde 73 à Marbella ? La suite, c’est quoi ? Est-ce que tu continues à te demander où sont les pros ou est-ce que tu commences à en dépasser quelques-uns et tu dis que pourquoi pas ? Est-ce que tu veux passer sur du plus long ? Est-ce que tu as d’autres objectifs, d’autres projets ? C’est quoi le futur à court et moyen terme ?

Jean-Vincent VALLÉE : Oui, pour la saison pro, déjà pour Marbella, on s’est fixé les objectifs un peu ambitieux avec Cédric.

Jean-Vincent VALLÉE : On va essayer de viser un podium donc ça serait assez fou. mais bon en bossant bien a priori c’est possible bon après ça dépendra forcément de qui est là de comment se passe la course mais en tout cas c’est l’objectif qu’on s’est fixé et ensuite saison prochaine c’est vrai que j’aimerais bien avoir l’attestation pro pour pouvoir courir avec les pros sur le label Ironman sur le label Challenge donc là je me suis inscrit à Aix pour l’année prochaine pour changer, ce sera la quatrième fois d’affilée et il faudrait que je trouve encore une ou deux courses pour être sûr de l’avoir, malheureusement ce qui est un peu compliqué c’est qu’on ne peut pas trop savoir en avance les courses qui seront pro-series qui ne seront pas pro-series parce que forcément en fait pour donner un peu de contexte pour avoir cette attestation qui permet de courir avec les pros il y a plusieurs critères, il faut valider un des critères, le premier que je pourrais valider c’est de faire un top 20 sur une course à Ironman à moins de 8% du premier et il faut qu’il y ait des pros dans cette course, la même chose pour Challenge mais un top 15 et il y a aussi la possibilité alors jusqu’à cette année il y avait la possibilité de faire un top 10 au championnat de France longue distance le problème c’est qu’ils sont en train de changer le format des championnats de France qui se passerait plus sur une seule course mais sur plusieurs courses et du coup on ne sait pas encore comment ça va se passer pour l’attestation et pareil sur Challenge et Ironman en fait quand je les contacte pour avoir un peu des infos, ils ne savent pas me dire est-ce qu’une course sera pro-series ou pas pro-series parce que forcément ça change un peu pour faire un top 20 c’est pas… c’est pas la même et surtout les courses où il y aura des pros ou il n’y aura pas de pros donc voilà, j’y vais un peu à l’aveugle pour l’instant, après ça va se décanter je pense avec la saison au fur et à mesure que la saison va avancer et au fur et à mesure que les courses vont s’ouvrir pour l’année prochaine mais voilà je pense que ce sera vraiment mon gros objectif pour la saison prochaine et c’est un peu un rêve de gosse de pouvoir faire du sport et pouvoir avoir on va dire ce label pro même si en réalité le but c’est pas d’en vivre et je suis encore loin de pouvoir en vivre de toute manière mais voilà pouvoir courir avec les pros ce serait juste déjà

Ermanno : absolument génial. Ce serait excellent est-ce qu’il y a déjà des partenaires, des sponsors qui t’accompagnent ? Parce que tu parles d’en vivre

Jean-Vincent VALLÉE : Pas du tout, pas du tout c’est vrai que j’essaye de je me force un peu à être visible sur les réseaux sociaux, c’est pas trop mon truc un peu sur LinkedIn j’essaye de pousser régulièrement sur LinkedIn, j’ai créé un Instagram une page Instagram, je dois avoir 50 personnes qui me suivent sur la page Instagram pour l’instant donc c’est pas encore ça mais il faut que je m’y mette progressivement et que je fasse les choses bien, j’essaye de me forcer à poster régulièrement parce que forcément les sponsors ça passe par ça et après je pense qu’en effet il y a un moment où ça va être important d’aller regarder c’est vrai que j’ai pas encore regardé non plus même à Rouen il y a pas mal d’entreprises qui potentiellement accompagnent des triathlètes de Rouen Triathlon donc je sais que c’est possible, je sais qu’il y a des contacts à prendre, mais pour l’instant j’ai pas encore fait l’effort la chance que j’ai c’est que je bosse à côté donc financièrement j’ai pas cette problématique donc ça c’est plutôt confortable aussi

Ermanno : Sur les courses justement, là tu nous as parlé d’Aix une énième fois mais est-ce que tu vas aussi chercher les courses à l’étranger ou tu préfères rester un petit peu sur le territoire français ?

Jean-Vincent VALLÉE : Là Marbella sera ma première à l’étranger

Jean-Vincent VALLÉE : je pense que la saison prochaine il y a moyen qu’en effet j’aille surtout sur le Label Challenge où en fait elles sont principalement à l’étranger, il y en a pas beaucoup en France donc je suis pas fermé après c’est vrai que j’ai une petite réticence à prendre l’avion d’un point de vue écologique déjà et ensuite d’un point de vue logistique je trouve que c’est très compliqué pour aller faire une course et qu’en soi il y a tellement de courses déjà en France en Belgique, au Luxembourg Italie, Espagne, enfin c’est des lieux auxquels on peut accéder ou en train donc

Ermanno : voilà. Pour finir, tu le sais le podcast s’appelle Devenir Triathlète, j’ai la petite question habituelle, comment est-ce que toi tu conseillerais, toi qui es un néo-triathlète quel serait ton meilleur conseil pour devenir triathlète ?

Jean-Vincent VALLÉE : Je pense qu’avant tout il faut se lancer, on parlait de régularité tout à l’heure je pense aussi que c’est un des points importants, même si ça nous fait sortir de notre zone de confort surtout au début mais en fait plus on en fait et plus on aime ça donc et ce qui est génial c’est que le triathlon même si on voit des vélos hors de prix dans les parcs à vélo au début c’est super accessible, on peut y aller avec son VTT qu’on a acheté 10€ sur le bon coin ça fonctionne on n’a vraiment pas besoin des matériaux de dernier cri pour pouvoir en faire et puis ce qui est cool avec le triathlon aussi c’est que c’est 3 sports donc s’il y en a un qu’on ne peut pas faire pour une raison x ou y il y a toujours les deux autres et ce qui est important, un dernier point je pense c’est aussi de ne pas se comparer c’est compliqué avec les réseaux sociaux aujourd’hui mais en fait si vous faites votre footing en 7.30, faites-le en 7.30 il n’y a aucun problème et vous allez voir, vous allez progresser à une vitesse, c’est fou

Ermanno : c’est clair, ne pas se comparer, bon conseil qu’on ne donne pas souvent sur le podcast terminons par le sujet justement du contact, tu es des réseaux sociaux, tu nous as dit que tu as ouvert une page Insta, tu essaies d’être présent sur LinkedIn, sur LinkedIn c’est facile, c’est nom, prénom ça ça va, mais sur Insta on te trouve comment ?

Jean-Vincent VALLÉE : sur Instagram le compte s’appelle

Jean-Vincent VALLÉE : jv-valet va2l2e-tri pour triage n’hésitez pas à venir me suivre ça me fera le plus grand bien

Ermanno : de toute façon je remettrai ça dans les notes de l’épisode et puis on l’a compris, de toute façon si on veut te voir le meilleur endroit c’est de venir à Aix, même dans 10 ans tu seras encore sur le 73 d’Aix

Jean-Vincent VALLÉE : c’est possible, en espérant que dans 2 ans je puisse la faire du côté des pros

Ermanno : et l’Ironman, le full

Jean-Vincent VALLÉE : ça te tente ? ah oui, on n’en a pas parlé ça c’est un peu ce que je me suis dit, c’est que vu le prix de l’Ironman, j’en ferai un quand je serai pro c’est un peu la carotte mais oui, j’ai bien envie de passer sur l’eau à un moment ou à un autre

Ermanno : écoute, bonne carotte alors, du coup, travaillez bien la salade de crudité merci beaucoup pour le temps que tu nous as accordé et puis bonne continuation et au plaisir de se croiser sur Rouen, un de ces 4 quand je viendrai voir les beaux-parents

Jean-Vincent VALLÉE : avec grand plaisir, n’hésite pas, merci à toi merci Jean-Vincent

Ermanno : c’était Devenir Triathlète, merci d’avoir écouté cet épisode jusqu’au bout nous, on a pris beaucoup de plaisir à l’enregistrer, alors si ça vous a plu vous pouvez nous suivre sur nos réseaux sociaux Instagram, LinkedIn, on se rejoint maintenant sur devenir-triathlète.com vous allez retrouver l’ensemble des épisodes mais aussi des outils, des ressources et des conseils gratuits pour débuter, progresser ou performer en triathlon on ajoute toutes les semaines de nouvelles ressources si vous avez une idée d’invité n’hésitez pas à nous envoyer un petit message on se retrouve tout de suite sur devenir-triathlète.com salut les sportifs

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