🎙️ Dans cet épisode, on reçoit Delphine Danielou, triathlète passionnée et photographe spécialisée dans les sports outdoor. C’est à travers le triathlon, qu’elle découvre sur le tard, qu’elle trouve un puissant terrain d’expression, autant pour se dépasser que pour raconter des histoires fortes.
💬 Delphine nous partage son parcours de sportive amateur devenue finisheuse IRONMAN®, ses premiers pas dans le cross triathlon, et comment sa pratique nourrit son regard derrière la caméra. Elle évoque aussi ses modèles, ses inspirations et son engagement pour donner plus de place aux femmes dans ce milieu. Plongez dans cet échange vibrant où le goût de l’effort, la passion du triple effort et la volonté de faire bouger les lignes se rencontrent.
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🏃🏼♀️ Notre invitée :
💬 La transcription de l’épisode
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Ermanno : Salut les sportifs, c’est Ermanno et je suis très heureux de vous recevoir pour un nouvel épisode, encore un, du podcast Devenir Trithlète x OpenTri. Je suis tout seul pour animer aujourd’hui. En revanche, j’ai une invitée qui répond au doux nom de Delphine, Danielou. Salut Delphine !
Delphine DANIELOU : Salut ! Enchantée d’être là !
Ermanno : Tu vas bien ? Même si on a déjà eu un quart d’heure de discussion off avant.
Delphine DANIELOU : Oui, ça va toujours bien. J’ai adoré notre introduction.
Ermanno : Bon, nickel. Allez, écoute, on va lancer le sujet. Juste avant de commencer, je voulais quand même le dire, j’ai pris contact avec toi via LinkedIn parce que j’ai vu un de tes posts passer sur le sexisme dans le sport. Et c’est un des sujets qui m’anime aussi d’essayer de rééquilibrer tout ça et de redonner ou de donner tout simplement la parole aux femmes. Donc, un sujet qu’on pourra aborder. Mais juste avant, je te propose de te présenter, dis-nous tout, qui est Delphine Danielou ?
Delphine DANIELOU : Waouh ! C’est… De la pression. Non, non. Eh bien, oui, salut à tous. Moi, c’est Delphine Danielou. Mais si je devais me présenter, je ne sais pas par où commencer, mais peut-être par mon métier. Je suis vidéaste et photographe. Plutôt dans le sport. Donc, je suis plutôt sur des événements de triathlon, de trail, outdoor. Je collabore aussi avec des marques outdoor en général. Donc, oui, c’est un peu mon métier. Après, moi, qui je suis ? Je suis une passionnée de sport. Je suis une passionnée d’outdoor. Je suis une passionnée de la vie. Et je crois que, voilà, c’est ce qui résume le mieux. Et mon péché mignon, si je peux le dire, c’est de raconter des histoires.
Ermanno : Ça va. Il y a pire que moi.
Delphine DANIELOU : Bon, il y a le chocolat aussi, mais bon, c’est le deuxième.
Ermanno : Du coup, tu es journaliste ou pas du tout ?
Delphine DANIELOU : Non, je ne suis pas journaliste. Je suis photographe vidéaste. Donc, tout ce qui est lié à la production audiovisuelle de médias. Toutes les vidéos, vous pouvez voir passer des récables de triathlon sur les réseaux sociaux, etc.
Ermanno : Excuse-moi la comparaison, mais est-ce que tu fais un peu la même chose ? Est-ce que tu fais la même chose que Timothée Nallet et sa team dans Peignet Vertical ?
Delphine DANIELOU : Non, eux, ils font plus des interviews, c’est ça, sur les stories, etc. Si je ne me trompe pas.
Ermanno : Alors, ils ont peut-être switché ces derniers temps, mais c’est vrai qu’au début, Timothée était aussi photographe et vidéaste de sport. C’était en 2015, je crois, qu’il a couvert les championnats du monde de trail à Annecy, dont la Maxi Race était support. Enfin, voilà, je pense que vous avez fait ou vous vous êtes croisés peut-être à faire pas mal.
Delphine DANIELOU : Oui, mais je pense qu’on s’est croisés sur l’UTMB, surtout. Mais non, après, j’en parlais hier avec une amie, c’est ça qui est marrant. Ce qui est beau dans ce métier, quand on travaille dans l’audiovisuel, c’est que finalement, il y a plein de choses, il y a plein de portes qui peuvent s’ouvrir. Et comme je te disais, moi, ce que j’aime, c’est raconter des histoires. Après, sous quelles formes ? Toutes les formes me vont, en fait. C’est pour ça que j’adore écrire sur LinkedIn. C’est pour ça que mon métier, c’est de la production. Photos et vidéos. Mais toutes les manières sont bonnes. En tout cas, le documentaire m’intéresse énormément. J’ai pu déjà en faire. J’ai une chaîne YouTube aussi. Donc, pour moi, toutes les manières sont bonnes pour raconter des histoires. Je suis trop contente d’être sur un podcast. Je me pose la question d’ouvrir un podcast aussi. Donc, tu vois, c’est tous ces milieux-là. Et après, oui, ça permet d’aller sur d’autres terrains avec le team Organic Coach Xterra, par exemple. Je fais pas mal de community management aussi. Donc, oui, ça dépend le médium, mais tout est bon pour raconter une histoire.
Ermanno : Et comment on raconte une histoire avec une photo ? Parce qu’autant, tu vois, autant sur une vidéo, sur un podcast, sur de l’écrit, tu vas pouvoir guider ton lecteur dans l’histoire que tu veux lui raconter. Mais avec une photo, il faut vraiment que tu convoques tout l’imaginaire de ton audience ?
Delphine DANIELOU : Oui, moi, je trouve que c’est même plus simple finalement d’être avec une photo parce que ce qui compte dans la photo, c’est l’émotion. Et l’émotion, elle passe. Elle passe par le sujet de la photo, par l’angle, le cadrage, par la chromie aussi. Pour moi, les lumières, c’est ce qui m’intéresse le plus sur mon travail de photo. Et les lumières sont hyper importantes pour raconter une histoire, je trouve. Donc, c’est un tout, en fait, qui va créer une image. C’est aussi le contexte, c’est aussi le lieu. Ce que j’aime bien dans la photo, c’est que ça laisse place à l’imaginaire aussi. Si on montre juste une photo, la personne, elle peut se dire, mais OK, je pense, je sais pas, il y a une photo de triathlète. Pourquoi il est dans cet état ? Qu’est-ce qui s’est passé avant ? Est-ce que c’est le premier ? En fait, ça invoque l’imaginaire. Et pour moi, c’est ce mystère aussi autour de la photo.
Ermanno : Je t’ai perdu.
Delphine DANIELOU : Une photo va parler et va raconter quelque chose.
Ermanno : Voilà, t’es revenu.
Delphine DANIELOU : On a perdu la connexion. Est-ce que tu m’as entendu sur mon monologue ou pas ?
Ermanno : Je t’ai pas entendu. Bon, alors après, comme t’enregistres avec ton téléphone, on est sauvés. Mais si tu veux en refaire un petit bout pour ceux qui nous suivent sur YouTube, vas-y, fais-toi plaisir.
Delphine DANIELOU : Oui, oui. Non, ce que je disais, c’est que pour moi, la photo, c’est un tout. C’est autant dans le cadrage que la chromie. Donc, en fait, c’est l’émotion qu’elle va dégager, comme je le disais. Moi, ce qui est vraiment important pour moi, c’est les lumières aussi. Le travail de lumière est hyper important. Et ce que j’aime aussi, c’est le mystère, en fait. Le mystère qu’il y a derrière une photo. Si je montre juste une photo à quelqu’un, par exemple un triathlète, OK, il va voir son visage, il va se dire, OK, c’est quoi le contexte ? C’est quoi ce qui s’est passé avant ? Qu’est-ce qu’il est en train de produire comme effort ? Qu’est-ce qu’il est en train de faire ? Et je trouve que c’est tout cet univers qui fait qu’une photo raconte une histoire. Donc après, c’est à… À choisir quelle histoire on veut raconter aussi. C’est aussi ça, la photo.
Ermanno : ‘est beau, c’est beau. C’est comme une peinture. Tu jettes un trait sur une toile ou sur une feuille, ou n’importe quel support. Et puis, tu laisses l’imaginaire de ton audience faire.
Delphine DANIELOU : Oui, c’est exactement ça. Et puis après, dans la photo, il y a aussi les reportages qui sont globales. Souvent, je fais ça. Moi, je fais plutôt des reportages pour des événements de triathlon, par exemple. Et du coup, c’est comment on raconte une histoire globale au travers des photos. Ça ne va pas être des photos de chaque participant, mais ça va être des photos. Je vais choisir parce que c’est un certain endroit, c’est un certain lieu, c’est un moment, un visage qui est intéressant, je trouve, et qui va raconter une histoire globale. Et finalement, c’est un peu ça que je livre à mes clients après, aux organisateurs d’événements. C’est des histoires. Un paquet d’histoires.
Ermanno : Bon. Et si on revenait un petit peu à ton histoire à toi. Tu es pratiquante. Tu fais ta fée du triathlon. Est-ce que tu veux bien revenir avec nous sur le sport et toi, ta genèse de ton amour pour le sport, pour le sport ?
Delphine DANIELOU : Oui, c’est une question que je me suis déjà posée. Et je pense que le sport, alors ça va être très cliché de dire ça, mais ça a commencé depuis toujours. Depuis que je suis toute petite, je suis née à Grenoble, dans la région de Grenoble. Donc c’est vrai que j’ai eu la chance de grandir avec des montagnes autour. Mes parents m’ont toujours amenée à faire du sport à côté. On a fait du roller. Je faisais beaucoup de foot, du ski. J’ai fait du ski à partir de deux ans. Donc j’ai vraiment grandi avec cet amour de bouger, en tout cas, de m’amuser, de Et j’ai commencé à faire du foot, surtout. Ça a été ma plus grande passion. Et ça a été ma vie. Pourquoi tu rigoles ?
Ermanno : C’est dur, c’est dur, c’est dur. Je n’aime pas ce mot sur ce podcast. Alors juste pour l’état d’esprit, parfois, de certains footballeurs. Mais bon, comme tu es une femme, c’est encore différent le foot au féminin, je trouve. Donc tu es autorisée. Vas-y.
Delphine DANIELOU : Oui, mais moi, j’ai vécu pour le foot pendant, je pense, dix ans au moins, même plus. En fait, ce qui était marrant, c’est que j’ai toujours joué avec des copains, des copines à l’école. Et en fait, je ne savais pas qu’il y avait des clubs féminins qui existaient. Et ça a été une rencontre de hasard. Mais bref, j’ai fini dans un club féminin. Et ça a été une révélation. Je me suis rendue compte qu’on pouvait vraiment s’amuser entre copines. Et oui, j’ai fait du foot pendant de longues années. Et ensuite, j’ai quitté, j’ai arrêté le foot pour faire mes études, puis pour voyager. Et en fait, ce qui est drôle, c’est que quand je suis partie, j’ai voyagé pendant quelques années. Et il y avait un truc qui me manquait, c’était le sport. Parce que quand on voyage, c’est génial, on bouge, on fait plein de trucs. Mais on n’a pas de stabilité, de régularité. Et clairement, je ne pouvais pas me balader avec mon vélo partout. Je n’avais pas de piscine non plus. Et le triathlon, à ce moment-là, m’intéressait énormément. Et donc, j’ai attendu tout simplement de rentrer de voyage pour me mettre au triathlon, vraiment, pour de vrai.
Ermanno : J’en connais, on fait le tour du monde en vélo. Donc, tu peux passer partout en vélo.
Delphine DANIELOU : Oui, je suis d’accord. Et aujourd’hui, c’est quelque chose qui m’intéresse. C’est… En fait, pour continuer là-dessus, c’est que… Ce qui m’a vraiment marquée, c’est quand je suis partie un an en Australie, et j’ai amené un livre avec moi. C’est le livre de Rich Roll. Je pense que tu vois qui c’est.
Ermanno : Écoute, Rich Roll, c’est celui qui m’a inspiré dans mon défi de traverser la France en courant, il y a deux ans. Donc, oui, oui, je vois très bien qui c’est. Et puis, tu parles de l’Australie, je te parlais en off d’un projet que j’ai en 2030. Peut-être qu’on arrivera à s’entendre.
Delphine DANIELOU : C’est ambitieux, l’Australien, c’est grand. Mais oui, j’avais ce livre de Rich Roll, parce que, je ne sais pas, dans ma tête, il y avait un truc avec le triathlon qui m’intéressait. Et je l’ai lu, et écoute, je pense que je l’ai lu deux, trois fois, ce livre. Et ça m’a vraiment inspirée, et je me suis vraiment dit à ce moment-là, OK, j’ai vraiment envie de faire du triathlon, parce qu’il y a plein de valeurs dans lesquelles je me retrouvais, aussi. Je pense que j’avais envie d’aller plus loin dans le dépassement, dans l’endurance, etc. Donc, oui, dès que j’ai eu l’occasion de rentrer en France, je m’y suis mis, en tout cas.
Ermanno : Remarque, l’Australie, c’est quand même une terre de triathlons. Tu aurais pu t’y mettre là-bas, déjà, non ?
Delphine DANIELOU : Oui, oui, mais figure-toi que j’étais prof de yoga en Australie. J’avais d’autres trucs en tête. Le truc, c’est que j’ai beaucoup de passion, aussi, et j’aime bien aller à fond dans les choses. Donc, quand j’ai un truc, j’y vais à fond. Et puis, après, quand j’ai envie de passer à autre chose, je passe à autre chose, aussi. Mais non, j’avais juste d’autres choses à faire en Australie, d’autres rencontres, d’autres moments à vivre, en fait, tout simplement. Et du coup, j’ai bien apprécié, aussi, aussi, m’y remettre plus tard.
Ermanno : Bon, alors, pour la petite histoire, ceux qui connaîtraient pas Rich Roll, déjà, je vous invite à aller écouter des épisodes où on en a parlé. Vous allez sur devenir-threatlet.com, vous tapez tout en bas dans la barre de recherche Rich Roll, et puis vous devriez trouver des infos. Mais sinon, Rich Roll, c’est un Américain, ancien nageur quasi-olympique, qui a étudié à Stanford, qui a toujours été très orienté sport, jusqu’à intégrer l’université, où là, il est tombé un petit peu dans les travers de certains étudiants, notamment dans l’alcool. Et, euh… Sa vie a pas été pavée que de bonnes choses, et vers 40 ans, il s’est rendu compte que s’il continuait comme ça, il verrait certainement jamais la majorité, enfin, l’âge de la majorité de ses enfants et de ses beaux-enfants. Et il s’est repris en main, et il est devenu champion du monde de… Alors, je sais plus si c’était du triple ou du DK Ironman, enfin, un sacré profil, et même maintenant qu’il a 60 ans passé, il est toujours super fit, il fait plein de choses géniales, et c’est un sportif plus qu’accompli. Moi, c’est quelqu’un qui m’a beaucoup inspiré, aussi, en lisant son livre.
Delphine DANIELOU : Oui, et puis, en parlant de triathlètes amateurs, je trouve qu’ils montrent aussi que, finalement, tout est possible, et on peut pousser le sport. Alors, on n’est pas obligés tous de le pousser comme Richroll, mais on peut tous, plus ou moins, pousser le sport autant qu’on veut, il n’y a pas d’âge pour s’y remettre. Et, ouais, c’est pas mal d’enseignements qui sont positifs, je trouve, dans ce livre.
Ermanno : Revenons à toi, sur ta pratique, encore une fois, quand t’es revenu en France, après avoir voyagé un petit peu autour du monde, c’est là que t’as commencé le triathlon. T’as commencé comment,
Delphine DANIELOU : j’ai fait un Ironman, voilà.
Ermanno : bah, non mais…
Delphine DANIELOU : C’était plus ou moins ça. Ouais, non, en fait, j’avais cette idée en tête d’Ironman. Alors, je pense que ce qui m’a toujours intéressée, mais dans tous les sports en général d’endurance, c’est la longue distance. Même aujourd’hui, c’est plus ce que je regarde en général, et je comprends que c’est pas forcément le truc de tout le monde, mais moi, oui, ça a été toujours la longue distance. Et, en fait, quand je suis revenue en France, du coup, je me suis intéressée au triathlon, j’ai acheté un vélo, etc., un bitwin. C’était pas encore autant la mode que du triathlon, en plus, à l’époque, mais ça a commencé, ça a commencé. Et, bref, j’ai rencontré un ami qui m’a dit qu’il s’inscrivait à un Ironman. Et, du coup, si ça m’intéressait, et du coup, je lui ai dit « Oh, mais je sais pas faire ça ! » Et puis, après, je lui ai dit « Bah, oui, en fait, parce que j’ai toujours rêvé, donc pourquoi pas ? » Et, bref, il y avait, quasiment, moins d’un an, quand même, il y avait moins d’un an avant la course, mais il m’a dit « Par contre, avant, je voudrais faire un M et un L. » Et, du coup, en fait, j’ai fait un M, un L, et puis l’Iron. Mais l’Iron, c’est pas quelque chose dont je suis fière. C’est pas quelque chose que je recommande. Non, alors, c’est pas ça. C’est pas quelque chose que je recommanderais, mais je pense que j’ai fait 4 mois de training avant de partir, ce qui était largement pas assez. Mais, bon, avant, je m’étais entraînée pour des, plus petites distances, et puis j’avais ça dans la tête et dans le cœur. Donc, j’avais envie de le faire.
Ermanno : Alors, je dis souvent sur le podcast que, sur le tour de la rigolade, que j’en ai marre de ces gens qui commencent le triathlon, qui commencent soit par un Ironman ou, après un an, qui se retrouvent au championnat du monde. Rassure-nous, tu te classifies bien dans la catégorie des amatrices, c’est-à-dire, pas dans le top. T’as pas juste fait un Ironman et puis t’es arrivée à Hawaï
Delphine DANIELOU : l’année d’après. Absolument pas. Ça peut te rassurer. Absolument pas. non, j’étais dans ma moyenne. Mais c’est vrai. J’étais contente. Mais, non, non, je suis pas, voilà, ça a pas été facile. Mais, comme je te disais, j’avais ça dans le cœur, j’avais ça dans la tête, et je voulais juste m’amuser, en fait. Et pour moi, le sport, c’est un plaisir. C’est, comme je te disais, c’est je joue, c’est ce qui m’amuse, en fait. Donc, j’étais trop contente de partir pour ce défi. Je me suis rendue compte de la charge de travail, de préparation pour un Ironman, quand même. Mais, non, c’était vraiment pour le fun, pour le plaisir, pour moi, quoi. Et j’étais trop contente.
Ermanno : Et, alors, t’as commencé par un M, un L, et après l’Iron. T’étais sur quelle
Delphine DANIELOU : compétition ? Oui, alors, moi, j’étais du côté de Bordeaux, à ce moment-là. Donc, ça a été, je me rappelle plus tous les noms, mais c’était à peu près, il y avait le Frenchman, l’Iron, c’est le Frenchman, il s’appelle le Frenchman, mais du coup, c’est l’assistance Ironman. Et je crois que c’était pareil pour le M et le L. Je crois que c’était la même franchise que j’ai fait. Du coup, au niveau de Hourtin, au lac d’Hourtin. Je sais pas si ça parle à des personnes.
Ermanno : Et comment tu t’es
Delphine DANIELOU : préparée Comment je me suis préparée ? Mais, en fait, il faut savoir que ça faisait déjà des années que j’étais passionnée. J’ai toujours été passionnée par le sport, donc même si ça n’a jamais été mon métier, ça a toujours été un plaisir. J’ai énormément lu de livres depuis très longtemps. Du coup, je savais à peu près, alors je dis dans les grandes lignes, parce que je suis pas coach sportif et rien n’est parfait, mais je savais à peu près dans les grandes lignes ce qu’il fallait faire. Et puis, en fait, ça a été assez progressif, finalement, parce que j’ai commencé par acheter mon vélo, puis par faire quelques sorties, et puis par augmenter mes sorties, et puis me renseigner encore plus sur comment on prépare un Ironman. Et j’ai essayé de faire du mieux possible, en fait, pour ajuster le volume, pour que j’arrive à, le plus en plus, encaisser le volume. Et puis, après, j’ai essayé surtout la natation, parce que c’est ce qui me faisait le plus peur, aussi. Pourtant, j’ai toujours été une bonne nageuse. Je m’en sors bien sans trop d’entraînement, quoi. Mais c’était ce qui me faisait le plus peur. Donc, en fait, je me mettais vraiment des grosses séances avec du volume. Pas tous les jours, bien sûr, pour être sûre de pouvoir faire la distance. Et ouais, ça a marché. Donc, je pense que c’était pas le plan parfait, mais c’est comme ça que je me suis entraînée. Et je pense que quand on est passionné, qu’on se renseigne un petit peu, et qu’on pense aussi à sa santé, et qu’on ne se force pas non plus dans le côté malsain, normalement, c’est un bon équilibre, je trouve.
Ermanno : Et du coup, le résultat, c’était quoi,
Delphine DANIELOU : sur ce Frenchman ? Ben, j’ai fini, déjà. Je sais plus. Déjà, bravo. Je sais plus combien de temps j’ai mis, mais je pense que j’ai mis entre 12 et 13 heures. Ce qui était très bien pour moi. Enfin, la natation, j’étais hyper contente. Ça s’est super passé. Je crois que j’ai mis une heure… Une heure dix ou une heure vingt en natation, je crois. Donc, ah mince, ça a coupé.
Delphine DANIELOU : Ah, c’est bon ?
Ermanno : Ouais, ça y était revenu. Je reprends juste. Donc, ça a coupé. La natation, j’ai mis une heure, et après, fini.
Delphine DANIELOU : Non, la natation, j’ai mis entre une heure dix et une heure vingt, je crois. Donc, j’étais très contente de ça. Le vélo, ça a été une catastrophe parce que je me suis pris le vent de face. Il faut savoir que là où j’étais, c’était autour de Lacanau, je crois. C’est très plat. Donc, ça, c’est pas un problème. Par contre, le vent de face, ça m’a achevé. Donc, je pense que j’ai mis six heures, six heures trente peut-être, à vélo. Et en run, je voulais faire quatre heures trente, et je crois que j’ai mis cinq heures, quelque chose comme ça. Je crois que c’était à peu près ça, les temps. Mais j’étais très contente, très satisfaite. J’avais la banane de A à Z, et c’était tout ce que je voulais. Donc, ouais, c’était super.
Ermanno : Et ensuite, est-ce que t’as re-signé ? Est-ce que t’as fait d’autres triathlons ?
Delphine DANIELOU : Ensuite, ça m’a fortement traversé l’esprit. Il y a deux choses qui se sont passées. En fait, c’est que d’une part, la charge d’entraînement pour des distances à Aéron, elle est quand même conséquente. Je trouve que quand on veut bien faire et pas non plus se blesser, il faut quand même le prendre, entre guillemets, un peu sérieusement. Et à ce moment-là, il y avait déjà pas mal de choses qui s’assemblaient avec le travail, etc. Et je ne me voyais pas repartir tout de suite pour un autre triathlon. Et comme on en parlait un petit peu aussi, l’ambiance triathlon commençait à me plaire un peu moins. Je sentais que j’avais envie de plus déjà de déniveler, de montagne. J’avais envie de déménager aussi, de revenir dans les Alpes, où je suis née. Et de retrouver une ambiance un peu plus fun, outdoor. Donc, c’est ça que je cherchais. Et c’est pour ça que je suis allée plutôt vers le trail par la suite.
Ermanno : Je regardais quand même tes résultats qui sont publics. Sur T2, à Rea.com notamment. 13h16 pour le Frenchman, c’est pas mal. 1h20 pour la natation. 6 minutes de transition, c’est tout à fait honorable. 6h40 de vélo. Et puis 5h02 de course à pied. Franchement, c’est beau pour un premier. Bravo.
Delphine DANIELOU : J’étais très contente. Et comme je te dis, moi, ce qui comptait, c’était d’avoir la banane. J’ai des souvenirs incroyables de ce triathlon. Je peux dire que le vent de face à vélo, je m’en souviendrai. Parce qu’il y a des moments, je regardais ma moyenne, je me disais, mais c’est pas possible, je vais jamais arriver au bout. Je me voyais, mais je pense à des moments où j’étais à 23. Je me disais, mais j’avance pas. Je suis sur place. Donc très contente de l’avoir fini. C’était chouette.
Ermanno : Et après, tu switches sur d’autres disciplines du triathlon. On en parlait un petit peu en off.
Delphine DANIELOU : Ah oui, en cross triathlon, tu veux dire. En fait, ça, c’est une coïncidence. Je me demande pourquoi on m’a pas présenté le cross triathlon plus tôt dans ma vie. Je pense que j’aurais plongé dedans direct. C’est pas le travail, en fait, que j’ai commencé à connaître la franchise XTERRA et des cross triathlètes avec le team Organico de XTERRA aussi. Et j’ai découvert un autre univers, le cross triathlon. Et je me suis dit, mais c’est formidable. C’est tout ce que je cherchais. C’est dehors, c’est dans la montagne, c’est du dépassement, c’est du triathlon aussi. C’est fun, il y a une super ambiance. Et ça m’a donné envie de pratiquer vraiment le VTT et puis de mettre au cross triathlon plutôt aussi.
Ermanno : Et alors, verdict ?
Delphine DANIELOU : J’ai fait mon premier cross triathlon l’année dernière en Espagne. C’était XTERRA X Espagne. Malheureusement, la natation a été annulée. Alors, malheureusement ou heureusement, parce que l’eau était trop froide. Mais incroyable. J’ai adoré. J’ai jamais eu un effort pareil. C’était juste incroyable. Puis être dans les montagnes. Le dépassement, je trouve, dans la montagne, vraiment, pour moi, c’est autre chose. Il y a les éléments aussi. Je trouve qu’il y a un côté épique, aventure, qui me plaît encore plus. Mais oui, c’était formidable. L’ambiance, c’était cool. Tout le monde s’encouragait. J’ai redoublé mon compagnon et son père dans la descente en trail. Donc, j’étais la plus heureuse. Ils me pardonneront. Génial.
Ermanno : Bon, on les embrasse.
Ermanno : Et tu l’as dit en intro, toi, tu es photographe et vidéaste de sport. Est-ce que ça t’oblige aussi ? Est-ce que ça exige, aussi, à ce que tu sois une condition physique au top ?
Delphine DANIELOU : Ouais, complètement. En tout cas, je ne pense pas que c’est la vision de tout le monde, mais c’est la mienne. C’est la vision de mon métier.
Delphine DANIELOU : Je m’entraîne d’abord pour le plaisir. Je pense que même si ce n’était pas mon métier, la photo et la vidéo, je m’entraînerais quand même. Mais je trouve que c’est une exigence aussi à avoir dans mon métier. Parce que pour produire les productions que je fais, pour délivrer les images que je fais, et surtout en vidéo aussi, pour moi, c’est nécessaire à certains moments de se bouger les fesses, de courir, de crapahuter à droite, à gauche. Et alors oui, il ne faut pas forcément être un triathlète professionnel, et ce n’est pas ce que je suis du tout. Mais pour moi, c’est hyper important d’avoir une condition physique et aussi rien que le poids du sac. C’est ce que j’allais dire, parce que
Ermanno : déjà, quand tu accompagnes des copains, des copines, la famille sur un triathlon juste avec un iPhone, et puis éventuellement ton pull qui traîne parce que tu commences à avoir chaud, c’est un peu difficile. Mais alors, quand tu te traballes avec ton sac, avec tes téléobjectifs, avec tes appareils, etc., tu as d’autres choses.
Ermanno : Bon, ça y est, t’es revenue. Bon, il n’y a pas de réseau à Grenoble ?
Delphine DANIELOU : Là, je suis à Chambéry, mais je ne pensais pas que c’était mon réseau qui plantait, mais je ne sais pas pourquoi.
Ermanno : L’essentiel, c’est qu’on arrive à se parler. Je pense que l’épisode en audio sera plus sympa que l’épisode en vidéo pour ceux qui nous suivent.
Delphine DANIELOU : Désolée, je suis un peu à la campagne quand même.
Ermanno : T’inquiète, t’inquiète, il n’y a pas de souci. Effectivement, la condition physique, ne serait-ce que pour porter le matos, déjà courir avec l’appareil photo et tes objectifs dans les mains, c’est une chose, mais en plus, avec le poids du sac, il pèse combien ton sac si tu vas sur un trail, par exemple ?
Delphine DANIELOU : Alors, il faut savoir que je suis très nulle avec les chiffres, donc je vais peut-être dire n’importe quoi, mais je crois que c’est quelque chose entre 12 et, je ne sais pas, 15 kilos, peut-être. Moi, je sais que j’essaye de faire le plus léger possible parce que c’est lourd, en fait, et que j’ai besoin d’être hyper mobile, mais en fait, je me retrouve vite avec du poids quand même. Et ouais, il y a aussi le VTT électrique qui aide un peu, mais ça fait quand même du poids à transporter, donc j’essaye de faire au mieux pour ne pas me casser le dos quand même.
Ermanno : Tout à l’heure, tu disais que tu avais peut-être croisé la team peignée verticale à l’UTMB, ce qui veut dire que tu as couvert l’UTMB. C’est une course qui dure pour les meilleurs, 19 et quelques heures. Pour les autres, on est plutôt autour de 50 heures. Toi, tu restes combien de temps sur place, juste pour l’Ultra Trail ? Je ne te parle pas pour toute la semaine UTMB, mais juste pour l’épreuve de l’Ultra Trail, par exemple, ça te prend combien de temps sur place ?
Delphine DANIELOU : Deux jours. Moi, je suis restée deux jours. Deux jours sans dormir ? Oui, quasiment. Non, en fait, ça dépend des missions, ça dépend des partenaires pour qui tu travailles. Moi, je ne travaillais pas directement pour l’UTMB, mais c’était Dacia à l’époque qui était le partenaire principal de l’événement. Du coup, la mission qu’on avait, c’était de faire un reportage complet de l’événement, autant du côté des élites de Dacia et du côté des amateurs. Donc, la première nuit on l’a fait blanche pour suivre tout le monde et la deuxième nuit, on a dormi, mais on a suivi un peu tout le monde jusqu’au bout, en fait, jusqu’à pas que les derniers arrivent, mais quasiment quand même.
Ermanno : Ah, ça y est, t’es reparti.
Ermanno : C’est bon. Ça y est, t’es revenu. Comment on construit justement un reportage, un documentaire, un suivi, un projet pour un partenaire comme Dacia, justement, qui te donne comme
Ermanno : commande, voilà, je cherchais le mot, pas ordre, mais comme commande, de suivre aussi bien les élites que les amateurs ?
Delphine DANIELOU : Déjà, comme tu l’as dit, oui, ça dépend de la commande, ça dépend de la personne qui t’envoie. Ensuite, c’est du bricolage. Je vais pas rêver de secret. Je pense que tous les créateurs médias diront ça. C’est du bricolage avec comment on peut faire pour avoir le maximum d’images, qu’on peut optimiser pour la personne pour qui on travaille. Donc là, le plan le plus simple, c’est d’abord de suivre les élites, puis après de revenir en arrière et de suivre plutôt la course amateur. Mais ouais, il n’y a pas de secret, ça va vraiment dépendre des images clés qu’il va falloir produire et de comment on peut faire, parce qu’il y a aussi toute la logistique à chaque fois qui rentre en place, le tunnel du Mont-Blanc, comment on peut pas faire demi-tour, enfin, voilà, c’est toutes ces questions-là qu’il faut se poser et en vrai, la préparation d’un reportage, photo ou vidéo, ça prend énormément de temps. C’est une des plus grosses parties quand même.
Ermanno : Il y a tellement d’aléas que j’imagine que tu peux pas scripter ce genre de mission. En revanche, tu vas repérer le terrain avant, tu vas essayer de voir avec l’orga ou avec le partenaire quels sont les hotspots qu’ils veulent immortaliser. Enfin, voilà, je pense qu’il y a plein de choses à voir. Et puis, tu l’as dit, sur un trail, ultra-trail, t’as aussi le côté logistique, tu peux pas monter partout avec le vélo électrique ou avec le 4×4 ou avec ce que tu veux. Donc, il y a plein de choses que t’es obligé de finir à pied. Ça doit être quand même
Delphine DANIELOU : un sacré organe. Les autorisations aussi, les accréditations, tout ça, c’est tout à prendre en compte. Mince, je veux dire quelque chose, je m’en rappelle plus.
Ermanno : J’étais trop bavard.
Delphine DANIELOU : Non, non, je me disais, c’était par rapport au parcours… Ouais, je sais plus, c’est pas grave, ça me reviendra. Mais non, non, c’est énormément de choses. Ah si, le script, voilà. Si, on peut scripter. Moi, c’est ce que je fais. Alors, je sais pas si c’est ce que tout le monde fait, mais moi, c’est… Peut-être un tips. Je sais que je visualise énormément pour tous mes projets. Avant le jour J, je visualise le parcours que je veux faire, les spots que j’ai repérés, là où je veux être, et potentiellement ce qui va se passer en avance. Alors, bien sûr, ça se passe jamais comme ça. Mais en fait, ça me permet… En fait, je l’ai déjà vécu. Je l’ai déjà vécu dans ma tête. Donc, une fois que je l’ai suivi, ça se déroule tout seul. Et s’il y a un événement, quelque chose où je peux m’adapter, en fait, tout simplement, tu t’adaptes facilement sur le moment. Mais ça m’aide d’avoir déjà, entre guillemets, un sort de script dans ma tête où je sais ce que je fais, je sais où je vais. Ça, ça m’aide énormément. Bon, c’est de la visualisation, c’est pas un secret. C’est ce que beaucoup de monde dit.
Ermanno : Et tu y vas avec quoi comme matos ? Tu y vas juste avec ton boîtier et un ou plusieurs téléspectifs ? Tu y vas au drone ? Enfin, ton métier, ça consiste en quoi ?
Delphine DANIELOU : Ça consiste à être un couteau suisse. Souvent, j’ai un grand angle, j’ai un téléobjectif, j’ai deux appareils, j’ai mon drone, j’ai mon stabilisateur, j’ai mes micros, j’ai tout ce qu’il faut pour produire tout le contenu dont j’ai besoin.
Ermanno : Plus les 25 kilos de batterie derrière que tu tires avec la valise.
Delphine DANIELOU : Après, je prends l’essentiel, je prends les batteries qu’il me faut. Non, non, il y a énormément de choses, les caméras d’action aussi. Ça va dépendre encore de la mission du projet. Est-ce que je fais que photo ? Est-ce que je fais photo-vidéo ? Que vidéo ? Mais c’est toujours beaucoup de matériel, c’est sûr. Mais c’est ça que j’aime aussi, c’est de pouvoir diversifier et, comme je te disais, de raconter des histoires avec plein de matériel. Ça permet de varier les angles. Le drone aussi, c’est magique, c’est scénique et ça peut faire de très belles images et des belles histoires.
Ermanno : Ouais. Je ne sais pas si tu peux en parler, je ne suis pas posé la question en off avant, mais un reportage comme ça, notamment pour l’UTMB, pour un partenaire qui te commande un reportage, il faut compter combien ?
Delphine DANIELOU : De quoi ? De temps ? De jours ? D’argent ?
Ermanno : Tout, en fait, parce que de toute façon, le temps, c’est de l’argent, donc je ne sais pas, une fourchette, ce n’est pas la peine de donner le chiffre exact, si tu peux en parler, mais ouais. Ah, t’es partie.
Delphine DANIELOU : Ah, c’est bon.
Ermanno : Je ne sais pas si tu as entendu, mais je te disais dans les grosses mailles, parce que le temps, c’est de l’argent, on le sait, donc tout ton temps de préparation, ça va rentrer aussi dans la facturation que tu vas proposer, mais en gros, si tu veux produire un reportage de, je ne sais pas, voilà, 15-20 minutes pour ton client, il faut compter combien ?
Delphine DANIELOU : Là, je ne donnerai pas des chiffres comme ça, parce que je trouve que ça n’a aucun sens. Je pense que les prix, les tarifs ne doivent pas être un tabou dans ce milieu, et je pense qu’ils le sont. Moi, je sais qu’avec mes amis, mes collègues, on en discute assez librement, et c’est cool, mais en fait, si je balance des chiffres comme ça, c’est assez hors de sens, ça n’a pas de sens, en fait. Parce que, bien sûr, ça va dépendre de la commande du client, ça va dépendre du temps sur place, ça va dépendre, est-ce que je dois louer une voiture ? Est-ce que je ne dois pas louer une voiture ? Est-ce qu’il y a des péages ? L’essence, ça va dépendre de la production, du temps de post-production, surtout. Est-ce qu’il faut livrer une vidéo de 3 minutes ? Est-ce qu’il faut livrer 3 réels ? Est-ce qu’il faut livrer, je ne sais pas, juste 50 photos comme ça de reportage, ou c’est vraiment un reportage complet qui peut avoir, je ne sais pas, 250 photos, voire plus ? Ça va dépendre de tellement de paramètres, donc ça peut coûter autant, j’ai envie de dire, quelques centaines d’euros que des milliers d’euros, en fait. C’est l’échelle est aussi large que ça.
Ermanno : Je sais que moi, je m’étais renseigné pour mon défi de traverser de la France, qui durait 30 jours. Si on avait fait un petit peu aussi sur la prépa, sur le pendant et sur l’après, on m’avait dit, à minima et un prix d’ami, il faut compter 1000 euros la minute pour un docu à partir de 25 minutes. Donc, en gros, pour faire 30 minutes sur l’histoire, il faut compter 30 000 euros. Et encore, c’est un prix d’ami, et c’est sans envisager 6 mois de travail pour la personne qui va produire tout ça.
Delphine DANIELOU : En fait, ce qui est important à comprendre là-dedans, c’est que c’est un métier, et du coup, il y a de la valeur qui est produite. C’est pas que de la valeur matérielle, c’est pas que de la valeur en termes de déplacement, d’essence, etc. C’est aussi, on crée de la valeur, on crée une histoire, on crée des images, et moi, je trouve que c’est important de rémunérer à son juste prix la valeur. Et c’est un discours que je tiens énormément, je pense que toutes les personnes qui me posent des questions là-dessus, je leur réponds la même chose, mais je trouve que c’est hyper important de fixer les justes prix quand on est photographe et vidéaste. Les justes prix qui correspondent à la valeur qui est produite parce que ce métier, ça a créé, on a eu des magnifiques prédécesseurs, des magnifiques personnes qui travaillent dans ce métier, et je pense que c’est important de le respecter et de lui redonner toute sa valeur, en tout cas.
Ermanno : Et en termes de droit d’auteur, justement, quand tu produis quelque chose pour ton client, est-ce que tu transfères les droits d’auteur ? Est-ce qu’il devient propriétaire des images, que ce soit photos, vidéos, ou autres ? Ou est-ce qu’il devient propriétaire de ce que tu lui transmets, mais tout le reste, tous les rushs, que t’as toi, toutes les prises de vues, toutes les photos, toutes les vidéos que tu ne lui partages pas, il les a pas achetées, donc tu restes propriétaire ? Comment ça marche dans le milieu ?
Delphine DANIELOU : Là, c’est des questions que je veux pas avoir. Je veux pas avoir les CNT qui me retombent dessus. Non, non, si tu peux en parler, si tu veux en parler, évidemment. Non, je peux en parler, y’a pas de soucis. C’est plus que je n’ai pas forcément toutes les réponses, je sais ce que moi je fais et ce que j’ai eu comme échange avec mes clients jusqu’à aujourd’hui. Ce que je fais en général, c’est que déjà, quand j’ai un événement, je livre la commande qui a été commandée. Moi, c’est plutôt des reportages en général, donc je fais une sélection des photos qui sont intéressantes et je les livre. J’édite les vidéos et je les livre. Après, on fait des allers-retours, des modifications avec les personnes qui l’ont commandée. Ensuite, le client est propriétaire des images que je lui ai livrées. Moi, je suis propriétaire de mes images puisque c’est moi qui les ai créées. Ce que je ne fais pas, c’est que je ne vais pas m’amuser à donner ces images à quelqu’un d’autre ou à les revendre ailleurs. Parce que pour moi, c’est juste de l’authenticité et de l’honnêteté. J’ai travaillé pour ce client, il m’a payé à la mission, j’ai fait ces images et ça lui appartient aussi. Donc, c’est plus une question d’éthique, en tout cas pour moi.
Ermanno : Est-ce que tu peux, je t’embête un peu là-dessus, mais est-ce que tu peux travailler pour plusieurs clients en même temps ? Par exemple, là, on parlait de l’UTMB et de ton partenaire, de Dacia qui t’avait fait une commande. Est-ce que tu aurais pu bosser aussi, je ne sais pas, pour Oka et faire un autre type de reportage, d’autres prises de vue, mais en étant déjà sur site et en ayant déjà en tête que tu vas livrer une partie pour Dacia et une partie pour Oka ?
Delphine DANIELOU : Ça me paraît plus complexe. Ça me paraît plus complexe parce que déjà d’être focus sur un client et justement de lui apporter toute la valeur dont il a besoin, je trouve ça déjà un gros travail en soi, comme je te disais, niveau logistique, optimisation, etc. Après, ce qui arrive aussi, peut-être que ce n’est pas quelque chose qui est très connu, mais ce qui arrive aussi, c’est qu’il y a des marques qui collaborent entre elles. Par exemple, pour Dacia, c’était OK aussi que Oka récupère quelques images. Et si Oka était dans la photo, c’était peut-être mieux. Donc, voilà, c’est plus ça qui se passe en général. Ça ne m’est jamais arrivé, je crois, de travailler pour deux clients en même temps et je trouve que c’est un peu bizarre au niveau logistique et optimisation. Why not ? Je ne sais pas. Je n’ai pas eu la question qui s’est posée, en tout cas, mais ma vision, c’est que quand je travaille pour quelqu’un, je travaille vraiment pour lui à fond. Donc, je suis focus.
Ermanno : Hop, et revoilà. Donc, ta vision,
Delphine DANIELOU : tu disais ? Non, je disais juste que quand je travaille pour quelqu’un, je travaille vraiment pour quelqu’un. Donc, je suis focus sur le travail que je dois lui rendre, lui apporter. Sur ce que je peux créer, j’essaye de pousser au maximum, en fait, ma créativité, du coup, parce qu’on ne s’ennuie jamais. C’est ça qui est beau aussi. C’est que même si je me dis, ok, j’ai les images où je sais que je peux livrer mes images à ce client-là, peut-être que je peux pousser encore plus ma créativité pour avoir des images que je n’aurais pas pu avoir sinon. Donc, en fait, tout le temps que je vais avoir, je vais vraiment le dédier à ce client et c’est ça qui est fun aussi. Ça pousse un petit peu dans ses retranchements.
Ermanno : Allez, dernière question sur le sujet. Et les sujets, justement, les coureuses, les coureurs, les sportives, les sportifs qui sont l’objet de ces photos, est-ce qu’ils ont un droit de regard sur les photos
Delphine DANIELOU : ou pas ? C’est-à-dire un droit
Ermanno : de regard ? Est-ce que s’ils te voient shooter, qu’ils te reconnaissent, ils peuvent te contacter, te demander des photos, les acheter ou pas ? Est-ce qu’ils ont le droit de s’opposer à ce que ton client utilise leur photo, leur image ou pas ? J’imagine que ça rentre aussi d’un point de vue légal avec ce que tu signes ou ce que tu acceptes quand tu t’inscris sur une course, etc. Mais, est-ce que tu as déjà eu des gens qui sont venus te voir et qui t’ont dit « Ah, j’aimerais bien voir les photos que vous avez faites » ou au contraire « J’aimerais bien que vous ne publiez pas ces photos-là ».
Delphine DANIELOU : Désolée, je pensais que ta connexion était aussi pourrie. Tu me disais que tu avais déjà eu des gens ?
Ermanno : Est-ce que tu as déjà eu des gens qui sont venus te voir après une course pour te dire « J’aimerais bien voir la photo que vous avez faite » ou au contraire s’opposer à ce qu’elle soit utilisée ?
Delphine DANIELOU : 10 000 fois ! Je pense que les triathlètes sont fans de leurs photos et ce que je comprends, moi aussi, quand je suis dans mon trail, mon triathlon, j’ai envie de voir les photos. Il y a plusieurs choses. Alors, quand on s’inscrit à un événement, en général, on signe une petite case comme quoi on autorise l’événement à utiliser des photos, des images de nous. Donc ça, ce n’est pas un problème pour moi. Ensuite, il faut savoir que je ne prends jamais des photos moches et des vidéos moches. Pour moi, c’est hyper important de mettre les personnes en valeur. Quand on prend des images, on peut les trier ensuite et on peut faire une sélection et on peut mettre en valeur les personnes. Donc oui, je fais hyper attention à ça parce que mon métier, c’est de produire des belles images. Et belles dans le sens où elles montrent une émotion, une histoire, un dépassement et qui sont intéressantes. Moi, je vois des photos de moi, des fois, quand je fais des trails, je me dis « Oh mon Dieu ! Jamais je prends cette photo ! » Hors de question. Non, il n’y a pas longtemps, j’ai fait un Irox. Oh mon Dieu ! Avec une amie, mais les photos, mais jamais, jamais, jamais je les prends ! Non, donc blague à part, c’est hyper important pour moi de mettre en valeur les personnes, donc pas de photos moches. Après, je fais souvent des reportages. Donc mon métier, à moi, c’est pas de prendre tout le monde en photo, c’est pas comme d’autres photographes qui font un autre métier ou je dirais une autre façon de le faire, qui vont à un endroit et qui prennent toutes les personnes qui passent en photo. En général, moi, c’est des reportages, donc je choisis les moments où je prends une photo, les contextes et donc tout le monde, n’est pas sûr d’avoir sa photo à la fin de l’événement. Et ça, des fois, c’est moins compréhensible. En général,
Delphine DANIELOU : les triathlètes, les athlètes, en général, sont hyper contents de voir le reportage fini parce qu’ils se rappellent du moment, ça raconte l’histoire, etc. L’organisateur est super content aussi d’avoir un reportage global. Mais aussi, j’ai beaucoup de messages de triathlètes qui disent « Ah, j’ai pas trouvé ma photo, est-ce que tu peux m’envoyer ma photo ? C’est une autre mission, c’est une autre façon de raconter un événement et j’ai pas forcément tout le monde en photo.
Ermanno : C’est sûr, t’imagines sur un Ironman où en moyenne il y a 2000 ou 2500 inscrits, tu peux pas te permettre de shooter 2500 personnes dans les bonnes conditions, avec les belles photos, à des endroits différents, etc.
Delphine DANIELOU : En fait, je l’ai déjà fait pour d’autres collègues, pour des amis, pour les aider, mais ce qui m’anime dans mon métier, c’est vraiment comment je peux magnifier un événement, comment je peux raconter des histoires, encore, j’y reviens toujours. C’est ça qui est fun et c’est ça que j’aime faire en fait, c’est de chercher les angles, c’est de chercher les lieux, « Ah, ce virage-là, il est magnifique, j’ai envie de prendre le drone, de monter, de prendre le temps, d’avoir deux personnes qui passent pour prendre sept photos avec sept lumières à cet endroit. » C’est ça mon métier.
Ermanno : Super. Pour passer sur un autre sujet, tout à l’heure tu disais que t’as découvert le cross triathlon, notamment en collaborant avec la team Organicoach. Il y a beaucoup de filles, notamment Alizée Paties, qu’on a eues sur le podcast. J’ai compris, et notamment on a échangé un peu là-dessus, par message et en off, que le sport au féminin était une chose importante pour toi. Au-delà de ça, même tu luttes énormément contre le sexisme dans le sport. Est-ce que tu veux qu’on fasse un arrêt sur image, si je puis me permettre, là-dessus, qu’on en parle un petit peu du sexisme dans le sport pour toi ?
Delphine DANIELOU : Oui, bien sûr. Je trouve que c’est un sujet hyper important de discuter. Mais comme je te le disais en off, surtout ce qui m’anime et ce qui est hyper important pour moi, c’est la visibilité des femmes dans le sport, dans l’outdoor, dans l’aventure, dans les expéditions, etc. Parce qu’en fait, ça vient d’un constat de, quand j’étais petite, je sais qui j’ai regardé. J’ai découvert l’expédition par Mike Horn, j’ai découvert le triathlon par Rich Roll, et c’était extrêmement dur, je trouve, de se projeter en tant que jeune femme, en tant que petite fille, dans un univers qui me paraissait, qui me paraissait si masculin. Et c’est pour ça que je trouve que la visibilité médiatique des femmes dans ces milieux-là est hyper importante parce que ça fait donner des rôles modèles pour les petites filles, les jeunes femmes, les femmes, peu importe les âges finalement. Mais juste de pouvoir s’identifier, je trouve que c’est hyper important et que ça ouvre la voie des possibles pour tout le monde.
Ermanno : Oui, c’est clair. Et comment on peut faire pour le faire encore plus, encore mieux ? Moi, j’essaye d’inviter plus de femmes que d’hommes. Ça dépend des saisons, ça dépend des fois, ça dépend aussi des personnes qui acceptent, croient-le ou pas, mais il y a quelques femmes qui refusent de répondre à mes questions. Alors, est-ce que c’est parce que le podcast n’est pas assez connu ? Est-ce que c’est parce qu’elles ont l’impression qu’elles n’ont rien à dire ? Est-ce que c’est parce qu’elles n’ont pas envie de se mélanger dans un monde trop masculin ? Je ne sais pas, mais il y en a qui refusent. Comment est-ce qu’on pourrait inverser la tendance ?
Delphine DANIELOU : Après, je pense que tout le monde a son libre arbitre et a envie de s’exprimer ou pas. Je ne pense pas que c’est forcément une question de genre. Mais pour moi, une des clés, c’est aussi la médiatisation. C’est avoir plus de femmes devant l’écran, avoir plus de femmes derrière l’écran. Il y a des festivals qui font énormément le travail, comme le Festival Femmes Montagnes à Annecy. Il y a aussi beaucoup de femmes qui sont réalisatrices, qui sont derrière la caméra et visibiliser aussi ces domaines-là. Pour moi, c’est hyper important. Ça me fait penser, il n’y a pas longtemps, j’étais dans une boutique photo et j’ai pris un prospectus. Et c’était la photographie canon de sport. Je me suis dit, waouh, c’est pile ma branche. Et je te donne un mille. Dans ce prospectus, il n’y avait non seulement que des athlètes hommes qui étaient représentés, mais aussi que des photographes hommes qui étaient représentés. Et ces petits détails du quotidien, en fait, j’ai parlé pour moi, mais moi, en tant que femme, et je pense dire nous en tant que femmes, on les voit au quotidien et depuis toujours. Et petit à petit, ce qui peut paraître anodin et banal, en fait, devient le quotidien de chacun. Et c’est ça qui est important. Et ce que je trouvais important à changer, c’est faire des petites modifications dans le quotidien. Alors moi, je parle beaucoup du domaine médias, vidéos, photos, sport. Ça peut s’appliquer à plein d’autres domaines, mais pour ce milieu-là, de faire plein de petits changements au quotidien, les prises monnaies qui deviennent équitables, mettre autant de femmes que d’hommes sur les affiches, etc. C’est ça qui permet petit à petit de visibiliser de plus en plus les femmes et d’ouvrir les portes pour tout le monde.
Ermanno : C’est ça. Tu réponds à ta question que tu m’as posée quand on a commencé le call. Mais qu’est-ce que je fais dans ton podcast ? Ben voilà, tu fais ça dans ton podcast. Non seulement t’es triathlète, t’es cross triathlète, et puis t’es une femme. Et on collabore à médiatiser un petit peu tout ça.
Delphine DANIELOU : Oui, oui, non, mais c’est clair. Et je pense que, comme je te le disais aussi, toute femme a une histoire différente, a une histoire intéressante. Et c’est bien aussi de les raconter. Je sais que j’adore moi écouter les biographies, les parcours autant d’athlètes que dans tous les domaines. C’est ce qui inspire aussi. Beaucoup de personnes. Et c’est ça que je trouve super chouette avec le podcast encore plus. Moi, je suis une grande fan de podcast. Je les écoute en courant, etc. D’écouter plein d’histoires passionnantes et justement de mettre aussi des femmes à l’honneur pour qu’on puisse, encore une fois, avoir des rôles modèles et pouvoir s’inspirer.
Ermanno : Bon, écoute, j’espère que je fais ma part, que je fais mon petit colibri. Et puis, il y en a plein d’autres, des confrères et des consœurs qui font ça aussi très bien. Tu peux l’écouter, Athlète Mondiaux qui fait ça bien. Il y a aussi Enduro Flow qui s’appelait avant. Je ne sais plus. Le nom m’échappe, mais voilà. Elles font ça super bien. Oui, et si je peux ajouter aussi,
Delphine DANIELOU : il y a plein de sujets à aborder aussi. Je sais que tout ce qui est cycle menstruel, moi, ça fait peu de temps et j’ai l’impression que ça fait peu de temps finalement qu’on en parle. Pourtant, c’est depuis toute la vie sportive de chaque femme qu’on vit nos cycles menstruels. Donc, il y a plein de sujets comme ça où ça peut être juste des thématiques uniques de podcast, de vidéo, de reportage qui sont hyper… importants à développer dans la vie d’une femme sportive. Il y a vraiment plein de sujets qui sont possibles. Donc, oui, je pense que c’est aussi parler de plein de sujets qui, entre guillemets, ont pu paraître tabous et n’ont pas à être tabous. En fait, ils font partie du quotidien dans le milieu aussi de la photo et de la vidéo. Quand tu as fait l’introduction, tu en as parlé de mon post que j’ai fait sur LinkedIn. Mais je ne pensais pas que c’était un tabou de parler de ça. Et en fait, il paraît que c’est un tabou de dire que j’étais victime de sexisme en tant que photographe et vidéaste dans le sport. Et je ne pensais pas du tout. Donc, je pense qu’il faut parler de tout ça pour qu’on en ait conscience. Et si ça dérange des gens, tant mieux.
Ermanno : Oui. Il faut être un peu le poil à gratter. Tu parlais du sujet des cycles menstruels, des vieux épisodes du podcast il y a déjà cinq ans. On avait reçu notamment Juliana Antero, qui est une chercheuse à l’Inserm sur le sujet du sport au féminin et des femmes dans le sport. Et on avait reçu aussi Hélène Guillaume, avec qui on avait pas mal parlé des cycles menstruels chez la femme. Enfin bref, c’était pour placer aussi nos anciens épisodes. Si vous ne les avez pas écoutés, il faut retourner en arrière. Delphine, le podcast s’appelle Devenir triathlète. Quel est ton meilleur conseil pour devenir triathlète ?
Delphine DANIELOU : D’y aller avec le cœur et avec passion. Parce que ce n’est pas toujours facile. Des fois, on remet en cause ses choix de vie quand on est dans la course. Mais non, d’y aller avec le cœur, d’y aller avec passion, et de commencer petit à petit, de faire des petits pas. Je trouve que c’est bien aussi.
Ermanno : Une question spéciale pour toi, pour terminer aussi l’épisode. Quand on est sur une course, alors j’ai bien compris que toi, t’aimes bien capter les moments. C’est-à-dire, t’aimes pas… Enfin, j’imagine que t’aimes pas forcément cette photographe qui est à la fin du 15e kilomètre, assise sur ton tabouret, en train de shooter, parce que finalement, les gens s’attendent à te croiser ou à croiser tes confrères et tes consoeurs. Mais justement, quand on est dans la course, c’est quoi la meilleure attitude quand on est sur une course ? Quand on croise un photographe, un vidéaste, est-ce que c’est ne rien faire, continuer à être dans son moment, dans sa course, dans son émotion, ou au contraire, faire un petit sourire, faire un petit signe de main ? C’est quoi le meilleur, selon toi, la meilleure attitude ? En fait, justement,
Delphine DANIELOU : il n’y a pas de meilleure attitude parce que moi, je cherche à capter des moments bruts, des moments authentiques. Donc en fait, si la personne a envie de me faire un big smile et de me faire un signe de la main, c’est très bien. Mais si la personne a juste envie d’être dans son effort et dans le dur, etc., c’est très bien aussi. Aussi, justement, je prends beaucoup d’images, surtout en vidéo, enfin en photo aussi, mais de personnes qui sont dans des moments pas faciles. Et pour moi, ça n’a été pas facile aussi parce que j’ai dû accepter d’être témoin, d’être en phase 2 et de ne pas les aider, de ne rien faire. Et bon, je pense que tout le monde n’a pas forcément cette question qui vient en tête. Mais moi, ça a été quelque chose à accepter et de me dire OK, c’est pas grave, je suis juste là pour capter l’émotion, capter le moment et raconter cette histoire. Donc il n’y a pas de meilleure manière de réagir. C’est la manière dont vous voulez. J’ai des super photos d’événements où les gens sont juste en équipe, super heureux, en train de faire un gros smiley. Et j’ai d’autres moments où le gars a crevé, il ne sait pas comment changer son pneu et c’est la galère. Et justement, cette photo du gars qui a crevé son pneu, un ami à lui m’a envoyé un message pour récupérer la photo et pour l’imprimer pour son anniversaire. Donc je veux dire, maintenant, je me focus sur prendre les images et je pense que les gens seront contents de les avoir par la suite parce que c’est ça qui évoque aussi dans ce sport, dans le triathlon et j’allais dire en général dans la vie, mais c’est les imprévus. C’est ce qu’on ne sait pas ce qui va se passer et ce qui se passe pourtant. C’est ça le plus beau et moi, j’adore cette part d’imprévu dans mon travail et sur les événements sportifs. Donc j’espère que ça répond à ta question.
Ermanno : Mais ça répond très bien. Je te remercie. Delphine, une dernière toute petite question. Où est-ce qu’on te suit ? Où est-ce qu’on t’encourage ? Où est-ce qu’on te contacte justement si on t’a vu sur une course et qu’on veut récupérer nos photos ?
Delphine DANIELOU : Ne me contactez pas. Non, je suis trop contente en général d’avoir des messages même pour me dire que l’événement s’est bien passé et qu’ils étaient contents. Je suis trop ravie. Après, il faut savoir que c’est juste que ça me fait beaucoup, beaucoup de travail si je dois… Alors, je suis très gentille. Je suis très gentille. Donc je prends des fois le temps d’aller chercher les photos mais il faut savoir que ça me prend énormément de temps, que c’est beaucoup de travail en plus, qu’il faut que je retouche aussi la photo parce que je ne veux pas livrer des images brutes. Donc je ne le fais pas en général. Je ne le fais pas, je livre les images que j’ai à livrer. Mais si vous voulez me contacter parce que je suis quelqu’un de sympa, j’ai Instagram Delphine Danielou, j’ai LinkedIn où j’adore écrire, partager des histoires. C’est vraiment un endroit où j’aime écrire avec mes tripes, avec mon cœur. J’ai une chaîne YouTube que je viens de relancer aussi qui est justement plus sur cette thématique de visibiliser les femmes dans la haute d’or, dans la haute d’or dans l’aventure, dans l’expédition, dans le sport. Et oui, je trouve que c’est pas mal. Et mon site web où je peux voir mes travaux. J’ai quelques photos aussi qui sont dessus. DelphineDanielou.com Super.
Ermanno : De toute façon, je remettrai tout ça dans les notes de l’épisode. Mais merci beaucoup Delphine pour ce bon moment, cet échange très sympa. J’espère que les auditrices et les auditeurs ont apprécié, qu’ils n’hésitent pas à venir te contacter, te faire un petit coucou. Tu nous donnes l’adresse si c’est une adresse simple de ta chaîne YouTube ?
Delphine DANIELOU : Delphine Danielou. J’ai fait très sympa.
Ermanno : C’est pas très compliqué. Sur les femmes dans l’outdoor, t’en as quelques-unes que tu peux aller piocher dans nos invités. Je pense notamment à Marie Léauté, je sais pas si tu vois, qui a fait le tour du monde en courant.
Delphine DANIELOU : Mais il y a des aventures incroyables maintenant. J’ai beaucoup regardé, du coup, j’ai rencontré et beaucoup regardé ce qui se faisait dans le sport, l’outdoor, l’expédition, l’aventure. J’ai des modèles incroyables, Sarah Marquis, Caroline Côté, Elincia Dario. Il y a plein de femmes qui se dépassent, il y a plein de femmes qui sont inspirantes et c’est trop chouette. J’aime toujours autant écouter des podcasts de femmes inspirantes. On continue comme ça.
Ermanno : Super. Écoute, merci beaucoup Delphine.
Delphine DANIELOU : À très bientôt, j’espère. Oui, merci beaucoup. Merci à toi.
Ermanno : Ciao.
PS : nous sommes maintenant sur Strava ! https://www.strava.com/clubs/DTxOT !
PSS : et pour découvrir le nouveau podcast éphémère d’Ermanno, ça se passe sur https://road-to-otillo.fr !