#403 Le sport comme vecteur d’épanouissement et de solidarité avec Nicolas André

🎙️Dans cet épisode, on reçoit Nicolas André, coach sportif et néo-triathlète.

💬On y parle de son passage des sports collectifs au triathlon, des valeurs véhiculées par le sport et de la nécessité de l’activité physique chez les enfants.

🚀Si vous avez des enfants qui hésitent encore à pratiquer du sport régulièrement, cet échange est pour vous.

🎧 Écoutez – Abonnez-vous – Partagez !

→ Suivez notre invité sur Instagram & sur Strava ( https://www.instagram.com/lasnic12 / https://www.linkedin.com/in/simon-viain-7a7580109 / https://www.strava.com/athletes/79768958 ) !

⚠️📗 notre livre « Devenir Triathlète » est en commande ici 📗⚠️

Notre mission reste inchangée : rendre le triathlon accessible à tous, des débutants aux élites, en passant par ceux qui reprennent après une pause. Avec OpenTri à nos côtés, attendez-vous à plonger encore plus profondément dans le monde fascinant du triathlon. 🏊‍♂️🚴‍♀️🏃‍♂️. Gardez le pas, gardez le rythme, et surtout… gardez la passion brûlante pour le triathlon qui nous anime tous. 🔥💪

N’oubliez pas de nous suivre sur nos réseaux sociaux et de rejoindre notre groupe Facebook pour ne manquer aucune nouveauté et continuer de grandir ensemble dans notre merveilleux sport. A la semaine prochaine pour une nouvelle dose de motivation et d’inspiration triathlon ! 🌈🚴‍♂️🎉

Grâce à Autoscript.fr, retrouver la transcription de notre conversation !


Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d’informations.

Lire la transcription

Ermanno : Salut les sportifs, c’est Ermanno et je suis très heureux de vous recevoir pour un nouvel épisode du podcast Devenir Triathlète X OpenTri. Aujourd’hui, je suis tout seul derrière le micro, mais en face de moi, au bout de la table virtuelle, il y a Nicolas André. Salut Nicolas !

Nicolas André : Salut ! Je suis toujours impressionné de… Je savais que tu faisais à chaque fois l’introduction en live, mais c’est impressionnant de te voir là. À chaque fois, la même chose, c’est pas mal.

Ermanno : Bon, écoute, j’essaye de temps en temps de me renouveler. Alors, j’en profite, Nicolas André. Nicolas, le prénom André, le nom de famille. Voilà, comme ça, si les gens te cherchent après, de toute façon, tu le sais, parce que tu m’as avoué que tu étais un fidèle auditeur du podcast. À la fin du podcast, je te redemande quels sont les liens pour te suivre, pour t’encourager. Donc, on remettra aussi ça dans les notes de l’épisode, mais donc c’est bien Nicolas, le prénom, et c’est pour ça que je t’ai interpellé par ton prénom. Eh bien, je te propose, comme première question, qui est la même pour tout le monde, en général, de tout nous dire sur toi. Qui est Nicolas André ?

Nicolas André : Alors, bonjour d’abord et merci de me recevoir. C’est sympa. Et qui suis-je ? Ça dépend vers où on va, mais je suis d’abord un jeune papa. Voilà, on a fait presque bientôt deux ans et je me définirai d’abord maintenant, à l’heure actuelle, comme un jeune papa. Et puis, professeur d’éducation physique, voilà, moniteur de sport depuis très longtemps. On aura peut-être le temps d’y revenir par la suite. Ensuite, et aussi passionné de sport en tout genre et surtout de basketball. Donc, je suis coach, j’ai été joueur et actuellement en devenir triathlète, peut-être, comme on a dit. Donc, voilà. J’ai commencé le sport très tôt, à 4 ans. C’est mes grands-parents qui m’y ont amené. Au basket, je pense que j’étais un peu hyperactif et qu’il fallait que je me dépense. Et donc, on m’a mis dans une salle de basket. Et j’y suis resté et j’y suis toujours, d’ailleurs.

Ermanno : Bon, on va pouvoir revenir sur un petit peu tout ça. Je sens comme une pointe d’accent qui m’est familière après avoir passé 16 ans au Luxembourg. Et on en profite, on revient un peu aux sources de ce podcast, parce que je ne sais pas si tu as entendu les anciens épisodes, mais on a monté ce podcast avec Olivier Descuteurs, l’un de tes compatriotes, un Belge. Donc, toi, tu es Belge, tu viens de Lille, entre Liège et Namur, c’est ça ?

Nicolas André : C’est ça, mais je viens de Liège, de base. Donc, l’accent… Bon, j’essaye de faire attention, mais parfois, il ressort. C’est naturel.

Ermanno : Écoute, on est dans un podcast international. Et donc, tant mieux, tant mieux. Ne te retiens pas, laisse le sortir.

Nicolas André : Je me laisse aller, il n’y a pas de souci.

Ermanno : Dans les Belges, d’ailleurs, on avait eu la chance, dans les premiers épisodes, et il a d’ailleurs préfacé notre livre, de recevoir Frédéric Van Lierde, qui, lui, est pour le coup pas wallon, mais plutôt flamand, et qui est un type génial. On a eu la chance de le rencontrer. Et franchement, je vous invite toutes et tous à suivre un petit peu son histoire, réécouter les épisodes du podcast. Le podcast « Devenir triathlète », évidemment, où on l’a reçu, mais surtout, le suivre et aller à sa rencontre, et notamment sur le triathlon qu’il organise à Ménon, en novembre, je crois. Et ça va être un futur très, très beau, triathlon.

Nicolas André : Non, c’est pas du tout… On n’a pas vraiment le même accent.

Ermanno : Non, non, pas vraiment. Mais ça reste un bel soude, même.

Nicolas André : Bien sûr, on reste un pays soudé.

Ermanno : Écoute, c’est un petit peu le hasard aussi. On a décalé un petit peu nos enregistrements. Et aujourd’hui, au moment où on enregistre, je diffuse l’épisode avec Valtresse Triathlon, et un de tes confrères, mais pour le coup, français, prof de sport, prof d’éducation physique et sportive. Et c’est vrai qu’on a pas mal rigolé, digressé aussi sur le rôle du sport dans l’éducation des enfants, des jeunes, dans le rôle du sport aussi, dans ce qui est chez nous, l’éducation nationale. Comment est-ce qu’il est perçu, comment est-ce qu’il est vu, aussi bien par les parents que par les collègues ? C’est peut-être un sujet qu’on pourra aborder pour voir la différence avec le sport en Belgique.

Nicolas André : Oui, on peut. Je pense qu’il y a beaucoup de choses à dire, oui. Pas toujours très positive. Je ne vais pas… Pas te le cacher. Mais voilà, oui, pour moi, dans l’enseignement, en tout cas en Belgique, le sport n’est pas mis en avant, clairement. Et je pense que c’est même plus que dans l’enseignement, c’est dans la mentalité, dans la culture, peut-être belge. On a des bons sportifs, je pense, dans beaucoup de disciplines, mais il n’y a pas assez de moyens, clairement. Que ce soit dans l’enseignement ou autre, dans le basket, parce que j’y suis, dans le triathlon, j’avoue que… J’y arrive, donc je ne sais pas comment ça se passe encore réellement dans les dessous, mais je n’ai pas l’impression qu’ils soient vraiment mis en avant. Il y a des bons triathlètes, il y a des bons sportifs. Il y a seulement… Les stars sont obligés même de partir parfois à l’étranger pour s’entraîner. Je pense aux frères Borlés, par exemple. Les structures ne sont pas mises en place pour le sport de haut niveau en Belgique, je ne pense pas.

Ermanno : Est-ce qu’il y a une différence, on va préciser, entre la Wallonie et la Flandre ? La Wallonie, c’est la partie francophone de la Belgique, la Flandre, c’est la partie néerlandophone. Est-ce qu’il y a une différence d’état d’esprit, de perception du sport, d’enseignement du sport, d’intégration du sport de manière générale dans l’éducation, dans l’enseignement des plus jeunes ?

Nicolas André : Au niveau de l’enseignement proprement dit, je ne sais pas, parce qu’on a… Tout est divisé, donc on fait partie du même pays, mais c’est coupé en deux. Donc l’enseignement est également coupé en deux. Donc on n’a pas les mêmes règles, on n’a pas… Je ne sais pas quelles sont les obligations, je mets des guillemets, parce que ça reste du sport et l’objectif, c’est qu’ils bougent et qu’ils soient en pleine santé, les enfants. Donc je ne connais pas les obligations du côté flamand. Mais par contre, au niveau de l’approche, moi qui ai eu l’occasion d’aller en Flandre avec mes équipes, notamment de basket, je pense qu’il y a plus de… Les infrastructures, il y a plus de moyens, oui, que chez nous, en Wallonie. Voilà, c’est un peu ce qui se dit partout, en tout cas dans le monde du basketball. Voilà. Pour les autres sports, je ne sais pas. Je pense qu’au football aussi, pour l’instant, on voit quand même que les clubs wallons sont un peu en difficulté. Les grands clubs, comme le Standard de Liège, que tu connais peut-être. Voilà, ça n’a pas l’air de tourner vraiment comme ça devrait d’un point de vue sportif.

Ermanno : Mais c’est vrai que même en termes de tête de proue, en termes de sportif élite, en tout cas côté belge, ce sont souvent des Flamands plus que des wallons. Actuellement, oui.

Nicolas André : Après, je pense que dans des sportifs qui ont vraiment performé, on peut penser à Justine Hennin, par exemple, qui était wallonne. Au basketball, on a quand même une top meneuse de jeu, Julie Allemand. Je ne sais pas si tu connais, qui joue aux États-Unis, qui joue dans une équipe nationale. Donc, il y en a, mais c’est vrai que c’est rare.

Ermanno : Comment ça se passe d’ailleurs, si tu connais, si tu as touché un peu, les équipes nationales ? Parce que tu l’as dit, la Belgique, finalement, c’est le même pays, mais séparé entre deux États quasiment. Comment ça se passe quand il y a des rencontres de l’équipe nationale, quel que soit le sport ? Est-ce qu’on mélange les Flamands et les wallons ? Est-ce qu’il y a une équipe nationale flamande et une équipe nationale wallonne ? Aux JO de Paris, d’ailleurs, qui vont bientôt arriver, par exemple. Comment ça se passe, à ton avis ?

Nicolas André : Oui, le pays est cédé en deux, mais on a quand même une seule équipe nationale, heureusement. Pas de gouvernement ? Ah non, je t’embelle. Donc oui, c’est une équipe qui est composée de francophones et de néerlandophones, mais peut-être également germanophones, puisqu’on a une partie germanique aussi. En Belgique, c’est petit, mais il y a une partie germanique également. Donc oui, elles sont toutes mélangées, ou tous mélangés, et c’est une sélection qui se fait sur plusieurs mois, sur plusieurs années, exactement de la même façon qu’en France, c’est pareil.

Ermanno : Écoute, merci pour ces précisions sur le plat pays. Écoute, revenons à toi. Nicolas, t’as dit, t’as commencé le basket jeune, à 4-5 ans. T’as fait quoi dans le basket ? Est-ce que t’étais amateur, amateur au sens noble ? T’as touché le haut niveau ? C’était quoi ? Enfin, c’était qui, Nicolas André, dans le basket ?

Nicolas André : Alors, amateur, clairement. Donc, j’ai joué de l’âge de 4 ans jusqu’à mes 28 ans. Avec amateur, mais dans ma tête, quand même, je faisais des choses professionnellement, on va dire. Donc, voilà, je me suis toujours entraîné correctement. Je suis passé par un sport et études basket, où j’ai eu la chance d’apprendre beaucoup, d’un coach qui est très connu ici en Wallonie, qui s’appelle Yvan Fassot. Voilà, je lui fais un petit coucou, d’ailleurs. Et ça m’a permis d’apprendre comment fonctionne le haut niveau sans en faire partie. Et d’un autre côté, ça m’a permis également de suivre tous les cours d’entraîneur en parallèle. Donc, j’ai débarqué en sport et études à l’âge de 16 ans. Et j’ai terminé mes secondaires. Chez vous, c’est pas les secondaires, mais jusque la fac, je pense. C’est la fac ?

Ermanno : Ouais, c’est… Si, c’est les études secondaires. Et puis après, il y a l’université. Voilà. Donc, toute la partie lycée, on va dire. C’est ça.

Nicolas André : Donc, j’ai terminé…

Ermanno : Qui se termine par le gymnase chez vous, ce qu’on appelle chez nous la terminale. C’est ça, oui.

Nicolas André : Donc, j’ai terminé mes deux dernières années en sport et études basket. Donc, je faisais du basket tous les jours. On avait un groupe d’amis de 15 basketteurs. On faisait tout le temps ensemble. Et voilà. Et donc, ça m’a permis vraiment de vivre ça de l’intérieur et en même temps, de me former d’un point de vue coaching, spécifique basket à la base. Voilà. Donc, ça, c’était vraiment… Le déclencheur, je vais dire, de ma carrière professionnelle où là, je me suis rendu compte que je voulais absolument travailler dans le sport, peu importe dans quoi. Je savais que je n’avais pas d’avenir sportif professionnel. Mais voilà. Mon objectif était de travailler dans le sport et je pense que j’y suis arrivé. Donc, ça, c’est une bonne chose.

Ermanno : Tiens, on parle de basket et on parle de Belgique. Sébastien Belin, j’imagine que ça te parle. Oui, bien sûr.

Nicolas André : Bien sûr, le pauvre.

Ermanno : On l’avait reçu, épisode 359.

Nicolas André : Qui a vécu.

Ermanno : C’est une dure, mais belle histoire. Est-ce que tu as déjà… Oui, oui. Tu as eu l’occasion de le rencontrer, d’échanger avec lui ?

Nicolas André : Non, malheureusement, je n’ai jamais eu. Peut-être que je croiserai un jour sur un circuit triathlon, je ne sais pas. Mais non, je n’ai jamais eu l’occasion. Lui, par contre, était un vrai professionnel.

Ermanno : Il nous racontait justement comment il avait vadrouillé dans les différents pays et puis que finalement, le sport de haut niveau, qu’on parle du basket, du triathlon ou autre, l’avait sauvé, notamment au moment de cette…

Ermanno : Catastrophe. De cette catastrophe, de ce cataclysme. Enfin, voilà, de l’attentat de… C’était Zaventon ? Oui, c’est ça. De l’aéroport en Belgique. OK, donc basket, basket, basket, vie pro tournée autour du sport. Comment ça se passe, les études liées au sport en Belgique ? Parce que c’est vrai que l’auditorat est plutôt français sur le podcast, mais revenons aux sources avec la Belgique et racontons un petit peu comment ça se passe.

Nicolas André : Là, c’est une nouvelle école qui avait… C’est pas une nouvelle école, c’est une ancienne école qui a ouvert une option particulière qui était vraiment centrée sur le basket. Avec l’objectif de rassembler des jeunes qui avaient envie de se former et d’être à fond dans le sport. Donc voilà, alors on va pas se cacher, c’est souvent des personnes qui trouvaient pas leur compte dans l’enseignement classique. J’étais jusque-là en sciences maths, maths 8, sciences 6, voilà, très cartésien. Et voilà, il s’avère qu’à un moment, je trouvais plus mon compte et j’avais envie d’aller voir ailleurs et surtout de faire du sport, en fait. C’était vraiment ça. Ce n’était pas faire du sport, c’était étudier le sport. Donc voilà pourquoi on se retrouvait souvent là. Et l’école existe toujours à l’heure actuelle. Ils sont d’ailleurs pour l’instant à Macao. L’équipe est à Macao pour un tournoi international. Donc ça a bien évolué depuis. Et voilà comment ça se passe et on vit ensemble, en fait. Donc il y a des personnes qui sont à l’internat. Moi, je n’y étais pas parce que l’école était proche de chez moi. Donc je savais faire les allers-retours comme une école classique. Mais le sport est intégré dans les cours. Donc tous les jours, on a deux ou trois heures de sport. C’est comme ça que ça se passe.

Ermanno : Moi, je milite pour que ce soit comme ça tout le temps. De l’entrée à la maternelle, donc la première année d’école pour les plus jeunes à 3-4 ans, jusqu’à la fin, quoi. Je veux dire, tu n’es pas obligé de faire une fac de sport pour pratiquer le sport parce que le sport a d’autres vertus qu’uniquement pratiquer une activité sportive. On peut peut-être justement enclencher là-dessus. Pourquoi tu voulais travailler dans le sport ? Est-ce que c’était uniquement l’activité physique en elle-même ou c’était tous les à-côtés, positifs ou négatifs qu’il pourrait y avoir ?

Nicolas André : Oui, il y a eu très… Enfin, je veux dire, dans le sport, quand même très peu d’aspects négatifs. En tout cas, jeune. Après, quand on monte un peu dans la performance, etc., il y a de la pression qui arrive et des choses comme ça. Ça m’est arrivé un peu dans le coaching. On pourra peut-être en parler plus tard. Mais du moment où on fait du sport pour prendre du plaisir, s’amuser, on est avec des amis. Donc le côté social, pour moi, est très, très important. Et je le ressens avec mes élèves, notamment. Je suis enseignant en primaire. Il y a une différence de sociabilité avec les élèves qui font du sport à l’extérieur de l’école et ceux qui n’en font pas. Ça, ça se ressent. Comme dans tout le reste, dans la façon de s’immiscer dans la vie de tous les jours, je pense que c’est une énorme porte ouverte pour pouvoir découvrir le monde, le sport. On peut aller sur une piste d’athlétisme ou sur un terrain de foot. S’il y a quelqu’un qui est tout seul, on va aller le trouver et on va s’entraîner ensemble. Dans la vie de tous les jours, parfois, on est un peu… On est un peu face à face. Et dans le sport, c’est bien d’être ensemble.

Ermanno : Plutôt que de se taper dessus. Faites du sport plutôt que de faire la guerre. Normalement, c’est faites l’amour plus que faire la guerre. Faites du sport, faites du sport. Surtout que ce serait ironique parce qu’à la base, le sport, c’était quand même un moyen de former les soldats.

Nicolas André : Oui, oui. Ça reste toujours un bon moyen de former les soldats et les armées. Le crossfit est venu de là, d’ailleurs.

Ermanno : Le cross-training.

Nicolas André : Oui, le cross-training.

Ermanno : Ne donnons pas de nom de marque.

Nicolas André : Désolé.

Ermanno : Enfin, on peut en donner. Je m’en fiche. Mais voilà, c’était pour rappeler que crossfit est une marque et pas tellement une méthode ou un sport en lui-même. Tu dis que toi, t’entraînes en primaire. On parlait un peu des vertus du sport. On dit que souvent, le sport a des vertus, notamment pour apprendre la vie, apprendre la résilience, apprendre l’échec parce que je le dis systématiquement de plus en plus dans tous les podcasts. Mais c’est vrai qu’aucun sportif au monde, même les meilleurs dans leur domaine, ont tout gagné. Ils ont tous perdu. Ils ont toutes et tous perdu à un moment. Et donc, c’est vrai que ça t’apprend les vertus de… Ça t’apprend aussi à perdre. Ça t’apprend les vertus de l’échec parce qu’il y en a des vertus à l’échec. Est-ce que toi, les jeunes que tu encadres, auxquels tu enseignes plutôt en primaire, tu disais qu’on voyait la différence entre ceux qui faisaient du sport à l’extérieur de l’école et ceux qui n’en faisaient pas. Est-ce que dans ceux qui en font à l’extérieur, tu sens aussi que même au plus jeune âge, il y a déjà une formation, il y a déjà une orientation vers cette résilience, vers le fait de ne pas lâcher, que ce soit dans les cours de sport ou ailleurs. J’imagine que quand vous faites des rencontres entre profs, quand vous faites les conseils de classe, quand vous revoyez un petit peu à la fin des trimestres, des semestres, à la fin de l’année, quand vous passez en revue chacun des élèves, il y a quand même des choses qui doivent ressortir, non ?

Nicolas André : Oui, mais on y est pour l’instant. En plus, on est en fin d’année. Et c’est le CEB. Chez nous, c’est le CEB. Donc, le CEB, c’est le certificat d’études de base. C’est un examen qui permet de passer en secondaire. Donc, sans se diplômer…

Ermanno : C’est l’équivalent du brevet des collèges en France.

Nicolas André : Voilà, c’est ça. Donc, sans ce diplôme-là, on ne peut pas accéder en secondaire. Et c’est le premier diplôme que l’élève reçoit et qui lui permet de rentrer dans la vie, dans sa future vie. Donc, c’est toujours une étape pour ces enfants-là. Et je fais un parallèle tout de suite avec ça parce que les sportifs qui ont l’habitude d’être face à peut-être déjà de la compétition, de l’adversité dans le sport, quand ils arrivent le jour du CEB, ils sont peut-être plus… plus détendus parce qu’ils connaissent cette source de stress qui n’est pas la même. Mais ils savent à quoi s’attendre et ils savent qu’ils vont rentrer un peu dans une petite compétition, d’une semaine. Et leur objectif, c’est de réussir la compétition toute la semaine. Et on sait que tout ne va pas tout rouler, on ne va pas tout réussir, on ne va pas tout gagner. Et oui, ça se ressent. Ça se ressent beaucoup. Nous, dans la ville où j’enseigne, il y a beaucoup de football parce qu’on est proche du standard de Liège. C’est quand même le sport populaire comme en France et beaucoup près de chez nous, avec le standard, il y a un sport serein, il y a une belle équipe. Donc on a beaucoup de petits footballeurs et ils sont très vite dans la compétition. Mais il faut apprendre à perdre, comme tu dis. Maintenant, je pense que ça vient aussi avec le temps. Les plus jeunes, c’est plus compliqué. Quand on arrive vers 10-12 ans, on peut vraiment apprendre cette notion de gagner-perdre et surtout leur dire que c’est bon de perdre aussi et d’être un bon gagnant, c’est très bien. Mais aussi, être un bon perdant, ça peut servir dans la vie et ça permet aussi de rebondir pour retravailler plus dur derrière. Et ça, c’est une valeur qu’on essaye de leur inculquer, nous, au cours d’éducation physique.

Ermanno : Tiens, d’ailleurs, on parle de foot. J’aime souvent dire que je n’aime pas le foot. Ce que je n’aime pas, c’est un petit peu l’état d’esprit de certains footballeurs ou cet état d’esprit un peu néfaste parfois ou même des choses qui leur sont enseignées. Je le vois, mon fils qui a 14 ans est footballeur aussi. Tu vas voir les matchs et tu les vois, les mecs, ils tombent, ils sautent. Ils font croire que l’autre t’a poussé. Ça me fait penser au match Italie-Croatie d’hier. Et pourtant, j’ai beau être franco-italien, je regardais les Italiens jouer et je me disais, non, mais ce n’est pas possible. Ce n’est pas une piscine. C’est un terrain de foot. Bon, bref. Mais ça me permet de faire le parallèle aussi entre le sport individuel et le sport collectif. On parle de basket, on parle de foot. Est-ce que tu notes aussi d’autres choses, d’autres avantages, d’autres points forts de pratiquer un sport collectif ? Est-ce que ça joue dans l’intégration ? Est-ce que ça joue dans la compréhension ? Est-ce que ça joue dans l’échange, dans la sociabilisation dont tu as parlé tout à l’heure ? Et peut-être aussi, justement, dans cette approche des examens, est-ce que ça permet aussi d’avoir une échappatoire ou de savoir mieux arriver, préparer et de se dire, comme tu l’as dit, c’est un examen comme un autre. Esprit de compétition, gagner, perdre, rebondir, etc. Mais est-ce que tu notes des différences entre du sport co et du sport individuel ? Et toi, en étant prof de sport, en plus, tu dois le voir dans tes cours.

Nicolas André : Oui, surtout d’un point de vue social. Je dirais, on ne sait pas faire du foot tout seul. C’est compliqué. On ne sait pas jouer au basket tout seul. Ça peut fonctionner pour du spécifique, mais sur le long terme, ça ne fonctionnera pas. Et donc, d’un point de vue vraiment social et le fait d’accepter tout le monde, je pense que c’est vraiment des bonnes valeurs de faire du sport d’équipe. Mais à côté de ça, je pense que le sport individuel peut être très bien aussi d’un point de vue abnégation où, à un moment, on est seul face à soi-même et si c’est moi qui me plante, je me plante tout seul. Ce n’est pas mon voisin qui m’a fait une mauvaise passe ou… ou que sais-je, je suis seul face à moi-même et je dois faire face à l’adversité moi-même. Donc voilà, je trouve que, pour moi, les enfants devraient faire les deux. Voilà, peu importe comment, il faudrait plus d’heures de sport déjà à l’école et plutôt faire vraiment du sport et pas juste de l’animation sportive parce que, avec le niveau des enfants qui baisse quand même de plus en plus, on en est plus là pour l’instant. Alors que je pense que ce serait bon d’éduquer les enfants vraiment au sport et à la bonne pratique sportive. Et leur donner goût à un sport pour qu’ils puissent aller s’inscrire demain dans un club d’athlétisme, un club de foot, un club de basket, peu importe.

Ermanno : Tiens, d’ailleurs, tu parles de donner le goût, les valeurs. On avait parlé avec Valtresse, dont je parlais tout à l’heure, épisode diffusé le mardi 25 juin. Donc aujourd’hui, quand on enregistre, quand ce sera diffusé, ce sera un peu plus tard. Mais c’est l’occasion aussi que nos auditeurs retournent écouter cet épisode, s’ils n’ont pas écouté. On parlait justement de la difficulté d’encadrer des jeunes dans le cadre de l’éducation. De l’éducation physique et sportive qui est enseignée au collège, au lycée, parce que ce sont des sessions relativement courtes, de quelques semaines. On n’a pas forcément le temps. Ce n’est même pas rentrer en profondeur dans un sport. Ce n’est même ne serait-ce qu’initier. Tu ne peux pas, quand tu as une classe de 20, 30 gamins, éventuellement faire un foot. Tu divises en deux équipes. Tu fais deux équipes de 15. Moins ceux qui sont absents, moins les filles qui ne veulent pas jouer, moins les mecs qui ne se sentent pas, etc. OK, tu arrives à faire deux équipes. Mais en dehors de ça, rentrer plus dans le détail d’un sport, c’est difficile, non ?

Nicolas André : Oui, c’est compliqué. Nous, on travaille par période de 50 minutes. Donc, 50 minutes, c’est très court. Le temps de se déshabiller…

Ermanno : 50 minutes, y compris le temps des vestiaires ?

Nicolas André : Oui, y compris le temps des vestiaires. Donc, le temps de se déshabiller, de prendre les présences, de lancer l’activité, c’est terminé. Alors, ce qui est chouette, c’est qu’on a pu regrouper nos heures. Donc, on a deux fois 50 minutes qui se suivent. Mais par contre, on n’a qu’une session par semaine avec chaque classe. Donc, chaque enfant n’a que cette période-là. Donc, nous, ce qu’on fait, on travaille de cette façon-là, et je pense que c’est un peu global ici, en Wallonie en tout cas, c’est qu’on travaille par cycle et par projet. Donc, c’est-à-dire que nous, au départ, on travaille pour les trois premiers mois pour courir pour ma forme. Je ne sais pas si ça existe en France. Donc, ce sont des courses qui se font avec toutes les écoles de Wallonie. Et donc, nous, notre objectif sur les trois premiers mois, c’est de préparer tous les enfants à pouvoir courir leur petit cross qui se déroule en octobre. Et là, à ce moment-là, pendant… trois mois, je veux dire, on ne fait que ça. Donc là, on a un peu le temps de parler de technique, de parler… d’être un peu plus spécifique. Et puis alors, après…

Ermanno : Mais comment ça, octobre, trois mois ? Enfin, les jeunes, ils rentrent en septembre ? Oui. Comme chez nous, hein ? Oui, oui.

Nicolas André : C’est plutôt deux mois et demi puisque maintenant, on redémarre une semaine avant. Donc, on redémarre la dernière semaine d’août. Et c’est fin octobre. Donc, on est sur deux mois et demi de préparation sur le premier cycle, je vais dire. Et puis alors, après, on passe sur un deuxième cycle qui est plutôt gymnastique. Gymnastique, sportive. Voilà. Et puis alors, après, c’est un peu l’appréciation de chaque professeur. Mais nous, dans mon école et dans ma commune, on travaille de cette façon-là par cycle pour essayer quand même de rentrer un petit peu en profondeur dans le sport et pas juste faire une semaine basket, une semaine foot. Ça, je pense que ça se fait plutôt en secondaire. Alors, c’est plutôt des sports qui changent comme ça. Nous, vraiment, notre objectif, c’est quand même de les former un minimum, leur donner goût au sport et puis essayer qu’ils aillent une semaine après. Donc, c’est un peu une semaine après. Une bonne santé, voilà. C’est vraiment l’objectif, quoi.

Ermanno : Oui, oui, on n’est pas sur leur faire pratiquer du sport. On est plus sur les faire bouger et leur permettre d’être plus ou moins en bonne santé parce qu’on ne va pas se leurrer deux heures de sport par semaine, enfin, une heure quarante de sport par semaine, une heure trente si on compte le temps dans les vestiaires, le temps d’aller boire un verre, machin. C’est ça. D’aller prendre la gourde. Au collège, ils ne boivent pas encore un verre. Et puis, très certainement que les gamins, ils sont déposés par le bus ou par la voiture. Ils repartent en trottinette, en voiture ou en bus. Donc, finalement, oui, nos gamins ne bougent plus. En tout cas, pas comme c’était à mon époque, moi qui ai presque 45 ans. Et ça ne va effectivement pas de mieux en mieux. Tu disais tout à l’heure justement que le niveau baisse, le niveau sportif, le niveau de pratique, d’activité physique, le niveau de capacité à se mouvoir de manière générale.

Nicolas André : Je dirais plutôt que la sédentarité augmente. On va dire ça. Et pour revenir sur ce qu’on a dit, il y a un gros problème de nutrition, je pense aussi. Voilà. Et ça, c’est l’éducation que ce soit à la maison, mais aussi l’éducation à l’école. Il y a des enfants qui mangent des chips, par exemple. Ils sortent du cours d’éducation physique, ils prennent un chips et un coca. Voilà. Donc, du coup, ce qu’on vient de faire pendant deux heures, on a perdu tout le bénéfice ou presque de ce qu’on vient d’inculquer, le fait de boire de l’eau et de faire de l’activité sportive. Mais oui, je travaille depuis 2009 dans l’enseignement. Alors, est-ce que c’est parce que je deviens vieux et que je deviens un vieux chiant ? Mais j’ai vraiment l’impression que le niveau, en effet, diminue chaque année et que, surtout, il y a une fracture. Enfin, pour l’instant, je pense qu’on le remarque, il y a une fracture sociale, mais il y a une fracture sportive qui se met en place et ça en fait partie. Et on voit vraiment deux types de population avec des enfants qui sont surexposés, surmotivés, qui font un, deux sports, qui font du théâtre, qui font, en plus, qui vont voir le logopède et qui apprennent l’anglais le samedi et d’autres qui sont… Et plus la musique et tout ça. Voilà, c’est ça. Et qui n’en peuvent plus, qui sont au bord du burn-out. Et d’autres qui jouent, pour être un peu caricatural, qui jouent à la PlayStation toute la journée ou qui sont livrés à eux-mêmes devant les écrans. Voilà, ça, c’est… Il y a vraiment

Nicolas André : deux populations différentes. C’est vraiment comme ça qu’on ressent les choses, oui. Il n’y a plus les lèvres moyens.

Ermanno : Ce qui est, à mon avis, extrêmement grave parce que quand même vous, les profs de sport qui rencontrez des gamins une heure et demie, une heure quarante-cinq par semaine, vous vous rendez compte de ça. Je veux dire, qu’est-ce que doivent penser les autres profs ? Attention, je dénigre absolument pas l’activité, l’éducation physique et sportive, mais des profs de français, d’histoire, de science, de maths, qui les voient beaucoup plus souvent dans la semaine, quels constats ils doivent faire, ceux qui sont dans l’enseignement depuis 10-15 ans ? Mais bon, c’est un autre sujet.

Nicolas André : Oui, mais je pense que la fracture est la même. Voilà, c’est la même chose dans tout… Voilà, partout, il y a les enfants qui sont tirés vers le haut et puis il y a ceux, peut-être, qui attendent que ça se passe, on va dire ça comme ça. Alors, parfois, il y en a qui prennent conscience par eux-mêmes ou qui se réveillent plus tard et ça, c’est très chouette, mais je pense que le travail doit être fait dès la primaire, c’est là où les bases doivent être mises, que ce soit dans l’éducation, le sport, la santé, pour tout. Si on récupère des enfants qui ont 12 ans et qui sont déjà dans la difficulté physique, voilà, c’est compliqué. Ça va devenir compliqué pour la suite, quoi.

Ermanno : Oui, c’est clair, c’est clair. Tiens, petite question un peu ironique, mais qu’est-ce que tu penses de l’adage tout dans les muscles, rien dans la tête ?

Nicolas André : Bon, oui, non, je ne suis pas trop d’accord, mais bon, voilà, surtout à l’heure actuelle, je pense que c’est peut-être l’idée qu’on avait d’un sportif il y a quelques années, mais je pense que réellement, surtout à l’heure actuelle, on parle quand même de plus en plus de sport, c’est quand même de plus en plus médiatisé. Alors oui, on met peut-être des personnes en avant, on peut parler de foot si on veut, et c’est vrai qu’on peut faire un raccourci qui n’est pas toujours très valorisant pour le sportif, mais à l’heure actuelle, avec le nombre d’études qui se mettent en place, le nombre d’études qui se développent sur le sport, etc., on voit quand même que les sportifs ne sont pas tous bêtes, quoi. Je pense qu’on peut faire des études, et d’ailleurs, en Belgique, je pense même qu’on doit faire des études en même temps que le sport, parce qu’il y a très peu de débouchés pour être sportif professionnel et d’ailleurs, et en vivre toute sa vie, et donc, on voit des sportifs, ben oui, qui étudient, qui font du sport et qui ont une vie à côté et qui font, voilà, donc pas juste aller à la salle et courir le week-end derrière un ballon ou autre, et je pense que, voilà, le fait d’avoir les médias derrière qui boostent ces sportifs-là et qui les mettent en avant, c’est ça qui peut permettre aussi de faire partir les stéréotypes, quoi. Oui,

Ermanno : et moi, peut-être pour contrer ce stéréotype-là, j’aime bien dire aussi que le talent, c’est bien, mais le talent sans travail n’est rien, et qu’on parle de travail mental, qu’on parle de travail scolaire, mais aussi, et surtout, pour les sportifs, de travail de répétition du geste, de stratégie, d’analyse, de tout ce genre de choses, en fait, ce qu’on voit, c’est souvent la partie visible de l’iceberg, on se dit, ouais, ben un sportif de haut niveau, il passe sa vie à faire son sport, il est en vacances, il attend les pieds au bord de la piscine, que les billets tombent, non, non, non, c’est 90% d’entraînement et puis 10% de récupération. Oui,

Nicolas André : mais ça, oui, ça c’est clair, mais je pense que pour l’instant, on le voit vraiment, il y a quand même beaucoup de documentaires, etc., qui sortent, pour l’instant, je ne peux pas dire les noms, mais sur des grandes enseignes médiatiques, où on peut… Ah, tu peux dire les noms, t’inquiète, t’as pas de soucis. je pense par exemple à Netflix, par exemple, qui sort des documentaires qui sont quand même vraiment bien faits et qui donnent envie d’être regardés, même pour quelqu’un qui n’est pas sportif, et là, on peut voir un peu tout le travail qui est mis en place derrière, que ce soit par les sportifs,

Nicolas André : il y en a peu, je pense qu’il faut un staff derrière qui permette, comme tu viens de le dire, d’avoir une préparation mentale, une préparation physique, une bonne alimentation, et d’être suivi quotidiennement, parce que je pense qu’être sportif professionnel, c’est quelque chose qui mentalement ne doit pas être facile tous les jours. Voilà, il faut être vraiment, je pense, mentalement déjà apte à pouvoir passer le cap, et puis, sans être suivi, ça peut peut-être faire des dégâts par la suite quand tout se termine.

Ermanno : Je suis tout à fait d’accord. Après, la seule chose qui me dérange, tu vois, c’est que tous ces documentaires, même si, et notamment les grandes plateformes, aimeraient les destiner à être des documentaires mainstream, ça reste souvent une action engagée de l’audience qui va regarder ces documentaires. C’est très rare, moi je ne regarde plus la télé depuis des années, mais c’est très rare qu’au journal télévisé, tu vois un reportage sur Jean-Pierre qui passe 90% de son temps à s’entraîner, et que le résultat, c’est qu’il est aux portes d’une équipe nationale, ou même qu’il ira aux Jeux Olympiques de Paris, par exemple. Souvent, ce qu’on te montre, c’est que ça fait 10 ans qu’il s’entraîne, et puis il va aller au JO. Mais on ne nous dit pas ce que ça veut dire 10 ans qu’il s’entraîne, on ne nous dit pas toutes les fois qu’il a échoué, on ne nous dit pas toutes les galères qu’il a rencontrées. J’aimerais, c’est un vœu pieux, mais j’aimerais qu’on casse un petit peu tous ces stéréotypes-là en essayant d’évangéliser aussi la masse, pour ainsi dire.

Nicolas André : C’est ça, oui, la masse, pourtant il y a beaucoup de personnes, et dans mon entourage, j’ai beaucoup d’anciens basketteurs qui sont passés sur du sport individuel, et quand je vois le nombre d’entraînements qu’on s’inflige, oui, c’est déjà quelque chose d’exceptionnel, je trouve. Quelqu’un qui va s’entraîner même déjà 5, 6, 10 heures par semaine, pour quelqu’un qui travaille, qui a une vie de famille, c’est déjà quelque chose d’exceptionnel, et c’est vrai qu’on ne parle peut-être pas assez de ces sportifs amateurs, parce que ça reste amateur, et qui ne sont pas mis en avant par les sportifs et les grandes plateformes, et après, tout est une question

Nicolas André : d’argent.

Ermanno : On a bien digressé

Ermanno : sur le sport de manière générale, sur l’enseignement et l’éducation nationale et le sport. Revenons un peu à toi, donc basketteur, tu disais tout à l’heure triathlète peut-être en devenir, mais pourquoi, comment on passe du basket au triathlon ? Bon, disclaimer, j’ai reçu Charlène Clavel sur ce podcast qui est une ancienne basketteuse, et puis d’autres anciennes handballeuses, donc voilà, il y a des ponts quand même, mais pourquoi, et pourquoi passer du basket au peut-être triathlon un jour ?

Nicolas André : Le pourquoi, il est assez simple chez moi, donc comme je l’ai dit, j’ai joué jusqu’à 28 ans, j’ai eu pas mal de blessures au cours de ma carrière, je me suis fait opérer trois fois des ligaments croisés, donc à chaque mois, ça a été un gros stop pour moi, et j’avais…

Ermanno : Ligaments croisés à droite, ligaments croisés à gauche, c’est le troisième, c’est quel ligament croisé ?

Nicolas André : Oui, c’est deux fois à droite, une fois à gauche, et une petite quatrième fois un petit ménisque en passant, voilà. Et donc il faut dire que plus jeune, j’avais quand même des attentes et des objectifs de pouvoir toucher pas le très haut niveau parce que j’ai pas un physique pour, voilà, mais non, ça ne veut pas dire grand-chose mais le travail paye toujours, mais les blessures m’ont à chaque fois un peu stoppé dans mon avancée et au fur et à mesure de ma carrière, je mets des guillemets, de sportif basketeur, je me suis vraiment dirigé vers le coaching sportif et donc à 28 ans, j’ai décidé de mettre ma carrière de joueur sur le côté pour pouvoir entraîner et là, par contre, j’ai pu réussir à atteindre mes objectifs que je m’étais fixé comme joueur mais je les ai atteints comme entraîneur. Donc j’ai coaché vraiment en senior de 28 ans jusqu’à cette année, jusqu’au mois de novembre où j’ai démissionné, je pourrais peut-être en revenir plus tard et où j’ai réussi à monter les échelons jusqu’en division 3 belge qui reste amateur chez nous, contrairement où en France, la N3 par exemple est déjà à très très bon niveau et presque sur le niveau semi-pro voire professionnel et donc, cette année, les résultats n’ont pas suivi et j’ai décidé de démissionner après 7 matchs ce qui était une bonne décision puisque l’équipe que je coachais s’est sauvée et donc, ils ont fait le job donc c’était un petit choc psychologique et le triathlon, je l’avais commencé l’année passée, j’ai fait 2, 3 S juste parce que j’avais envie d’avoir des objectifs personnels donc j’avais mes objectifs personnels des équipes avec de la pression avec tout ce qu’il fallait au niveau sportif mais c’est moi qui faisais faire du sport aux autres et c’est pas moi qui faisais du sport et j’ai quand même toujours ce besoin d’être acteur dans ce que je fais et là, j’avais plus le temps en fait de faire du sport donc j’ai fait du crossfit pendant 5 ans on peut dire crossfit ou du hit pendant 5 ans mais oui, tu peux dire et je t’embêtais

Ermanno : sur l’histoire des marques mais tu peux dire toutes les marques que tu veux il n’y a pas de soucis

Nicolas André : et donc, pendant 5 ans c’était très bien mais jamais fait de compétition donc à un moment je me dis ok c’est bien je m’entraîne je suis en forme physiquement mais à quoi est-ce que ça me sert quoi et donc en discutant avec des collègues on s’est dit un jour parce que je travaillais à la piscine c’est dommage on est quand même ici devant la piscine pendant 3 fois semaine la piscine est libre les temps de midi et on n’en profite pas et donc c’est comme ça que ça a démarré j’ai pris mon maillot j’ai commencé à nager c’était un sport que je ne maîtrisais pas spécialement j’ai appris à nager à l’école et voilà j’avais une technique de base on va dire et ça a démarré comme ça et je me suis inscrit je me suis inscrit à mon premier triathlon en me disant dans 6 mois mon objectif c’est de faire un S en Belgique et puis j’ai été chercher un vélo et puis j’ai sorti mes baskets de course et puis voilà je me suis entraîné j’ai créé mon petit programme moi-même j’ai été un peu voir comme je disais j’ai été beaucoup me renseigner via Youtube via via Internet voilà et j’ai trouvé ma petite ma petite mixture pour pouvoir m’entraîner pour pouvoir faire ce premier S et puis je pense que j’ai été mordu et donc à la fin de la première saison je me suis inscrit pour des distances olympiques que je fais cette année avec comme objectif personnel ce serait de pouvoir faire un 70.3 l’année prochaine donc c’est vraiment l’objectif des objectifs personnels voilà c’est simplement ça me dire je suis capable de le faire

Ermanno : et est-ce que l’objectif c’est uniquement de finir ou est-ce que t’as des objectifs un petit peu plus compétitifs qui pourraient être se fixer un chrono se fixer un classement ce genre de choses

Nicolas André : alors je vais être très transparent je pense qu’à l’heure actuelle c’est de finir parce que je n’ai pas un niveau je n’ai pas un assez bon niveau qui me permette de viser un chrono si un chrono personnel vraiment mais dans la masse je suis comme on disait tout à l’heure je suis dans la moyenne donc voilà mon but c’est vraiment de pouvoir avancer sur plutôt les longues distances on va dire que c’est pour être on commence quand même à être dans les longues distances et pouvoir tenir sur la distance et sur l’endurance plutôt que sur sur une performance voilà ici j’en marre bien que les courtes distances physiquement c’est quand même intense et qu’il faut un entraînement très spécifique pour ça et je pense qu’avec l’âge je me dirige plutôt vers des distances un petit peu plus longues où je vais pouvoir peut-être utiliser plus mon mental c’est quelque chose que je recherche en fait pour l’instant c’est vraiment le défi mental physique et mes mentales en même temps

Ermanno : bon après avoir fait quelques années de basket quelques années de basket l’explosivité l’intensif c’est quelque chose que tu connais

Nicolas André : oui bien sûr et c’est pour ça que j’ai commencé par des S voilà c’était au niveau de l’entraînement je pouvais quand même faire des ponts clairement avec de l’intervalle et des choses comme ça ce sont des efforts qu’on connaît au basket d’ailleurs au basket on est tout le temps dans la résistance très rarement dans l’endurance

Ermanno : est-ce que du coup ce fait de devenir triathlète t’as permis de découvrir d’autres choses que ce soit sur l’entraînement l’entraînement de manière spécifique pour le triathlon mais aussi peut-être l’entraînement de manière plus généralisée éventuellement sur des exercices des choses que tu as pu découvrir ou redécouvrir que tu pourrais appliquer pour des entraînements de basket si ça devait être le cas

Nicolas André : oui mais c’est clairement le cas puisque en effet j’ai ouvert les livres et je me suis vraiment plongé dans ce qu’était le sport d’endurance et comment entraîner un sportif d’endurance pour pouvoir le transférer sur moi-même et j’ai gardé toute cette passion j’ai fait une partie explosivité renforcement physique force etc du basket et je fais un peu un mix de tout et donc ça m’a vraiment permis vraiment d’ouvrir les yeux sur notamment tout ce qui était les zones d’entraînement qu’on n’utilise pas au basket pas du tout bah non parce que vous êtes toujours dans l’intensif voilà mais par contre pareil dans la programmation de l’entraînement où on n’a pas du tout les mêmes saisons nous on a des saisons qui sont coupées en deux parties je vais dire jusqu’à janvier et puis il y a une trêve et puis il y a une deuxième partie et tout ce qui est cette programmation d’entraînement très minutieuse je pense dans le sport d’endurance il était peut-être un petit peu moins dans le sport collectif parce qu’il faut quand même gérer les égaux il faut gérer la préparation physique individuelle mais surtout le groupe et nous notre objectif en tant que coach c’est de gérer le groupe et que le groupe avance ensemble en mettant peut-être un peu de côté parfois cet aspect individuel et je pense que ça m’a fait prendre conscience que notamment ici dans la préparation générale parce que pour l’instant les basketteurs ne sont pas en période de compétition donc ils se préparent chacun de leur côté ça m’a permis notamment de créer des programmes individualisés pour chaque joueur et ça c’est un plus parce qu’en effet le grand garçon ou le grand joueur de 2m5 qui pèse 105 kilos n’a pas la même motricité n’a pas les mêmes zones cardiaques que mon gars d’1m90 ou 1m80 90 90 qui est un joueur qui est beaucoup plus explosif et qui joue à un autre poste et donc ça ça m’a permis vraiment d’ouvrir les yeux par rapport à ça et de pouvoir individualiser beaucoup plus l’entraînement

Ermanno : et puis il y a une chose toute bête aussi mais à laquelle on ne pense pas forcément mais la différence entre ce sport individuel qu’est le basket et le triathlon c’est aussi les conditions climatiques dans lesquelles tu t’entraînes en basket finalement qu’il pleuve qu’il neige qu’il vente t’es dans une salle sur un parquet climatisé ou chauffé en gros toute l’année t’as les mêmes conditions d’entraînement tu fais du triathlon c’est pas la même

Nicolas André : j’en ai fait les frais au dernier triathlon d’ailleurs j’étais pas préparé à la température de 13 degrés de joie et ça a été un peu compliqué

Ermanno : c’est vrai que cette année en plus on mange partout moi je suis dans le sud-ouest de la France punaise

Nicolas André : aujourd’hui ça va il fait bon cette semaine ça va je pense que l’été est parti mais ça a été très compliqué jusqu’ici et pour les triathlètes et tous ceux qui s’entraînent dehors c’est pas c’est pas c’est pas l’idéal

Ermanno : t’as lancé plusieurs activités relativement au coaching que ce soit du coaching de basket ou autre est-ce que tu peux nous en dire plus pourquoi aussi avoir lancé toutes ces activités pourquoi avoir démissionné de ton poste d’entraîneur en National 3 enfin en 3ème division pardon raconte-nous un petit peu toute cette histoire qui tourne autour de ton activité professionnelle

Nicolas André : donc la première activité dans laquelle je suis appliqué ça s’appelle Game Time Activity c’est un projet et c’est une c’est une société de camps en fait de stages de stages de basketball

Ermanno : c’est du bootcamp

Nicolas André : oui vraiment des camps de basketball on prend les enfants une semaine et c’est du spécifique pendant une semaine voilà on est vraiment on est vraiment là-dedans et donc je suis rentré dans cette société-là en 2018 elle existe depuis 2014 et moi j’y travaillais comme entraîneur et au fur et à mesure du temps avec ce sont des amis qui sont qui étaient à la tête de la société mais ils m’ont proposé de rentrer dans le stage et j’ai accepté parce que c’est vraiment parce que c’est ma vie le sport et que l’enseignement c’est une chose j’adore et que j’avais envie de plus j’ai toujours envie de plus de mettre des choses en place

Ermanno : mais ça c’est normal c’est parce qu’on en parlait aussi avec Valtresse les profs de sport vous avez tout votre temps vous êtes prof vous ne bossez jamais on fait rien c’est ironique encore une fois c’est ironique

Nicolas André : je ne suis pas un vieux con c’est ironique j’ai bien compris mais c’est l’idée qu’on se fait du professeur d’éducation physique mais bon voilà c’est comme ça et on l’assume je pense qu’on en joue aussi ça fait partie du jeu et donc voilà pour revenir sur Game Time Activity vraiment la chose qui est le plus incroyable c’est qu’en fait on met en place des stages de basketball aux Etats-Unis et là on part deux fois par an avec un groupe de 80 à 100 à 2 parce que c’est de 12 à 21 ans et alors on part soit à Orlando soit à Los Angeles et là on va vraiment à la découverte je vais dire de des Etats-Unis mais surtout du basketball parce que voilà le basket c’est les Etats-Unis et c’est ça vaut du rêve

Ermanno : je te mets en relation avec Mélissa Michaletto qui est ancienne basketteuse pro française et qui elle aussi organise maintenant des camps des stages d’entraînement ils sont partis pour la première fois cette année avec beaucoup moins que vous je crois 5-6 jeunes aux Etats-Unis pour leur faire découvrir ça il faut que je te mette en relation avec elle si tu veux je pense qu’il y a pas mal de ponts à créer et puis voilà ce sera l’occasion de faire des rencontres internationales même si la Belgique c’est presque la France ou la France c’est presque la Belgique ça reste deux pays étrangers

Nicolas André : oui c’est sûr mais oui on est toujours ouvert à découvrir de nouvelles personnes mais je pense que ça se fait beaucoup en France il y a beaucoup de il y a beaucoup de camps comme ça qui se mettent en place et comme je dis les moyens et les infrastructures le permettent un peu plus que chez nous donc voilà nous ça devient presque une activité à temps plein parce que on travaille tous les jours sur ces projets et on met en place les prochaines vacances donc avec des grands guillemets parce que c’est quelque chose d’incroyable et les enfants retirent des souvenirs éternels ils se font des amis pour la vie presque c’est vraiment c’est quelque chose d’incroyable oui

Ermanno : Est-ce que vous avez déjà réussi depuis que ça existe à créer des vocations que ce soit des vocations dans le sport que ce soit des sportifs de haut niveau que ce soit que ce soit même des vocations scolaires ou des vocations de vie enfin faire découvrir les Etats-Unis à des jeunes de 12-13 ans en 2014 donc il y a 10 ans maintenant ils ont un peu plus de 20 ans est-ce qu’il y en a qui sont partis étudier aux Etats-Unis ou qui ont fait des sports études aux Etats-Unis par exemple Oui exactement

Nicolas André : il y en a qui sont partis à l’université aux Etats-Unis suite à ce voyage là il y en a d’autres qui maintenant viennent chez nous comme moniteurs donc qui ont participé en tant que stagiaires et qui maintenant arrivent comme coach et comme moniteurs donc oui il y en a certainement beaucoup maintenant je ne saurais pas tous les citer parce qu’on a vraiment beaucoup de monde qui passe mais en tout cas tous ceux qui reviennent vers nous par la suite c’est toujours un plaisir de les recevoir et d’essayer de les intégrer dans nos projets parce que c’est souvent des passionnés comme dans tout dans le sport je pense qu’il faut être passionné pour être sportif peu importe le sport qu’on fait et donc c’est toujours un plaisir d’avoir ces anciens joueurs et ces anciens jeunes qui reviennent vers nous en nous disant merci ou nous envoyer une photo en étant aux Etats-Unis voilà c’est toujours exceptionnel et pour l’instant on a un jeune qu’on a eu peu mais qu’on a eu qui va participer à la draft NBA AJ Mitchell qui va participer bientôt à cette draft j’espère pour lui qu’il sera sélectionné waouh

Ermanno : nickel bah écoute on suivra ça on suivra ça donc ça c’était ta première activité Game Time Activity et puis parce que tu t’arrêtes pas là t’es un peu hyper actif

Nicolas André : oui oui oui voilà et puis on va revenir sur mon épisode de démission de cette année donc j’étais à la tête de l’équipe et malheureusement les résultats n’ont pas suivi et comme on a eu comme dans le sport enfin pas comme dans le sport à la tête de quelle équipe

Ermanno : de basketball

Nicolas André : en division 3 et après cet match malheureusement on n’avait pas une seule victoire et donc j’ai pris la décision de stopper de démissionner pour pour donner un coup de boost à l’équipe et qu’ils puissent rebondir et ça s’est bien déroulé pour eux ils ont réussi à se maintenir et donc j’avais un projet quand même depuis plusieurs années qui était plutôt un projet sport santé et comme on dit on disait tout à l’heure en voyant la sédentarité qui augmente cet objectif de pouvoir sortir les gens de cette sédentarité en les aidant parce que je pense qu’on voit tellement de choses sur les réseaux sociaux on peut penser que demain on est sportif on va voir tout ce qui se passe on fait les exercices mais au final c’est qu’une petite bride de ce qu’on doit faire et les gens ont besoin d’être accompagnés dans leur éducation sportive qu’ils soient jeunes moins jeunes et donc j’avais cette envie cette envie de créer une plateforme sportive et donc j’ai pu la développer parce que j’ai eu du temps plus de coaching au basket et donc pendant 6 mois j’ai développé ça avec une collègue et on a lancé l’activité en janvier on a commencé en janvier et officiellement ici il y a 2 mois et donc là on accompagne pour l’instant on a 7-8 sportifs athlètes on peut les appeler comme ça et on accompagne nos sportifs vers leurs objectifs qui sont qui peuvent être tout simplement une reprise sportive et j’ai notamment un garçon qui sort dans le triathlon donc j’essaye de l’accompagner pour qu’il puisse effectuer son premier triathlon bientôt d’ailleurs

Ermanno : bon attention parce que les jeunes ils progressent autrement plus vite que nous donc pour l’instant tu l’accompagnes mais ça se trouve c’est un de ces 4 c’est lui qui te tiendra le déambulateur

Nicolas André : ce sera avec plaisir

Ermanno : du coup tes objectifs en termes de triathlon t’as dit que tu te prépares pour des 70.3 donc des Half Ironman est-ce que t’as d’autres objectifs en tête qu’est-ce qui te fait vibrer dans le triathlon

Nicolas André : c’est vraiment le dépassement de soi à chaque fois et je pense que ça a été dit et redit mais j’y trouve vraiment c’est vraiment l’entraînement qui me plaît et le fait de planifier mon entraînement de savoir ce que je dois faire quand etc et de voir que le corps en fait c’est une machine et si on respecte ce qu’on doit faire à tel moment on arrive au pic de forme ou on essaye en tout cas d’arriver au pic de forme pour la compétition puis après on doit être en récupération etc et c’est vraiment quelque chose que je trouve fabuleux je pense que parfois on sous-estime le corps humain et quand on voit ce qu’on est capable de faire alors ici je suis sur courte distance j’espère pour passer sur longue et pousser encore cette machine un peu plus loin et c’est surtout ça qui me fascine c’est vraiment l’aspect physiologique et voir un peu comment le corps réagit les transformations physiques et les transformations mentales parce que je pense que depuis que je fais du triathlon et une pratique sportive quotidienne au niveau mental la vie est beaucoup plus facile aussi on relativise parfois certaines choses parce qu’on est tout le temps dans l’adversité en train d’essayer de se dépasser et c’est ça qui me plaît en fait

Ermanno : je pense que ce sont de bonnes excuses oui

Nicolas André : c’est ça que j’essaye d’enseigner aussi à mes athlètes et surtout à mes élèves parce que je pense que c’est ça qui est rire très jeune

Ermanno : quel pont tu peux faire entre tes deux voire tes trois activités prof de sport game time activity donc là vous organisez des camps d’entraînement pour des jeunes basketteurs avec ton autre activité be your sport où justement ton objectif c’est de mettre ou de remettre des gens au sport en tout cas de les faire se bouger un peu ce qu’on appelle l’activité physique adaptée enfin activité physique pour tous en France et puis ta pratique du triathlon voire ta pratique enfin tes anciennes activités d’entraîneur de l’équipe de 3ème division quel pont tu fais avec le nouveau Nicolas André le triathlète

Nicolas André : j’aborde un peu ça comme de l’entrepreneuriat en fait donc dans ma vie c’est vraiment ça en tout cas pour l’instant c’était pas le cas plus jeune et là ça fait maintenant je vais dire petite dizaine d’années depuis que je suis rentré dans justement chez game time activity où je vois les choses comme un projet et il faut arriver au bout de ce projet et mettre des choses en place pour y arriver comme l’ouverture d’une société ce que je viens de faire et donc ça permet ça permet de se mettre des sous-objectifs et puis des objectifs qu’on arrive à pallier on en veut toujours plus naturellement et c’est vraiment ça de pouvoir entreprendre et ne pas se donner de limites parce que je pense que quand on est jeune et moi c’était le cas je me mettais un peu des limites j’étais professeur d’éducation physique cadenassé dans mon travail que j’adore mais j’avais du mal à me projeter en me disant bah non je peux pas être entrepreneur j’ai pas fait une autre école de commerce je sais pas comment ça fonctionne et au final au final il n’y a pas de porte les portes sont ouvertes il suffit de les ouvrir et de passer derrière et d’aller se renseigner et voilà et c’est comme ça que j’ai commencé le triaplon en lisant et en allant voir sur Youtube et c’est comme ça que j’ai lancé mon activité également en allant trouver un comptable et en demandant comment ça fonctionnait d’ouvrir une société et c’est vraiment ça je fais vraiment maintenant ma vie c’est vraiment entreprendre et pouvoir ne pas me fermer de porte si demain j’ai envie d’essayer quelque chose d’autre je pense que je le ferai sans me mettre de barrière Finalement

Ermanno : c’est un esprit très sportif je prends l’exemple du triathlon il y a une course à l’échalote énorme en ce moment sur le matériel sur les techniques d’entraînement sur la nutrition sur l’alimentation de manière générale et notamment l’alimentation spécifique pendant l’effort que ce soit à l’entraînement ou en compétition finalement les triathlètes qui ont toujours été assez innovateurs finalement ne s’interdisent rien ils essayent des nouveaux vélos ils essayent des nouveaux matériels ils essayent de faire monter le nombre de grammes de glucides par heure dans leur nutrition enfin c’est très sportif et je ne connais pas beaucoup de sportifs qui justement se contentent de leur précaré de rester dans leur zone de confort et qui au contraire comme on dit en anglais think out of the box

Nicolas André : c’est ça oui mais c’est clairement ça mais je pense que c’est quand même beaucoup plus développé chez les sportifs qui font du sport individuel c’est ça j’ai l’impression en tout cas le sportif qui fait du sport d’équipe il recherche la performance et tout ce qu’on a discuté mais également je parlais du niveau amateur l’aspect social et en amateur il y a aussi surtout tout ce qui va avec les 3e mi-temps etc je pense que ça

Ermanno : non non on a dit qu’on ne foutait pas en l’air l’heure ou les 2h d’entraînement avec des chips ou autre

Nicolas André : mais je pense que ça fait partie de la vie et c’est très bien ça fait partie de la vie sociale mais je pense que c’est beaucoup plus présent en effet dans les sports collectifs ça doit exister aussi également dans les sports individuels mais bon quand j’ai fini mon entraînement je suis tout seul je ne vais pas fêter mon entraînement tout seul donc voilà

Ermanno : mais est-ce que ça c’est dû aussi ce serait pas aussi dû au fait que tu es tout seul si t’avais rejoint un club ce serait peut-être différent oui

Nicolas André : je ne sais pas répondre parce que je ne l’ai pas fait donc c’est je ne sais pas y répondre et je ne sais pas je ne l’ai pas fait parce que j’ai malheureusement pas le temps pour m’être dans un club donc j’ai pris des informations à gauche à droite et j’essaye de m’entraîner actuellement tout seul mais je pense que je vais devoir à un moment ou l’autre passer par un club ne fût-ce qu’un club de natation pour améliorer ma technique ou alors un petit club de cyclisme histoire de rouler ne pas rouler tout le temps tout seul parce que c’est pas toujours amusant et ça fera partie du processus je pense oui

Ermanno : bon si tu veux j’ai quelques copains gros rouleurs qui sont au Luxembourg mais tu vois ça peut te faire une petite trotte entre Liège et Luxembourg il y a quoi 150 bornes

Nicolas André : oui oui il y en a au moins 150

Ermanno : tu fais 150 à l’aller un jour et tu dors chez les potes et puis tu reviens le lendemain

Nicolas André : ça on peut faire par contre l’aller-retour c’est pas pour tout de suite

Ermanno : quand tu prépareras l’Ironman tu verras le vélo c’est vrai que c’est la seule une des seules disciplines où tu fais de la surdistance parce que même en natation ok tu fais des séances parfois de 4, 5, 6 minutes pour de la prépa même de l’Ironman mais finalement c’est très rare que tu fasses du au-delà de la distance que tu vas faire en compétition si on part sur du distance olympique c’est très rare qu’à l’entraînement tu fasses des séances de plus de 1500 mètres tu vois or en vélo il est pas rare même si tu fais du distance olympique même si tu fais de l’Ironman que tu fasses de la surdistance et que tu ailles plus loin que les distances que tu vas réaliser en compétition donc écoute 150 bornes 200 bornes de vélo aller-retour 300 bornes sur la journée ou sur deux jours ça se fait

Nicolas André : pour la petite histoire je viens de faire mon premier 100 km il y a quelques temps donc c’est un de mes objectifs il est réalisé donc peut-être 150 bornes ça peut le faire dans quelques mois

Ermanno : écoute on en reparlera Nicolas merci c’était super tous ces sujets qu’on a abordés j’ai encore deux séries de questions la première elle est toute simple le podcast s’appelle devenir triathlète toi qui es un presque plus néo triathlète à ton avis comment on fait pour devenir triathlète

Nicolas André : ne pas se mettre de barrière voilà si si Lui qui a envie d’essayer qu’il y ait il n’y a pas besoin d’avoir un vélo à 10 000 euros j’ai commencé avec un vélo de chez Décathlon de mon papa qui a 30 ans donc voilà il n’y a pas besoin d’avoir les dernières chaussures carbone et voilà donc je pense qu’il suffit de mettre les baskets sortir le vélo et puis se lancer voilà simplement pouvoir y aller et puis c’est parti

Ermanno : je dirais même je complèterais je dirais même qu’il ne faut surtout pas les dernières chaussures avec une lame carbone parce que ça c’est du matos qu’il faut savoir maîtriser quand on n’est pas coureur à la base bon courage pour les blessures c’est ça oui

Nicolas André : oui mais bon maintenant vu la publicité etc on peut croire que c’est la basket de monsieur tout le monde mais bon c’est pas le cas

Ermanno : tu sais moi ça me rappelle quand j’étais gamin et je pense que tous les gamins ont fait ça un jour où tu reçois tes nouvelles baskets et tu te dis ouais je vais courir encore plus vite parce que j’ai de nouvelles baskets non non c’est pas les baskets qui font courir plus vite c’est le bonhomme

Nicolas André : c’est ça c’est l’entraînement comme on disait

Ermanno : le travail

Nicolas André : c’est ça

Ermanno : Nicolas j’ai une deuxième série de questions c’est les questions rapides alors dis moi si tu peux pas y répondre parce que c’est vrai que ça fait pas longtemps que t’es dans le triathlon mais l’idée c’est de pas réfléchir donc sors les idées qui te viennent quel est ton meilleur chrono ?

Nicolas André : oh bah c’était 1h30 sur S

Ermanno : quelle est ton épreuve préférée ? bon sachant que t’en as fait deux

Nicolas André : donc ça va être vite fait j’ai fait l’open leg du lac de l’Audeur qui était vraiment bien et je sais que pour la sauvage il y a eu l’open leg Champagne en Champagne ça c’était vraiment bien

Ermanno : tiens d’ailleurs en parlant des courses qui m’ont marqué en Belgique il y a Eupen qui est côté flamand pour le coup mais très très belle très belle épreuve dure en plus moi je l’ai faite j’avais oublié ma trifonction donc je l’ai fait à l’ancienne en maillot de bain quand il faisait 12 degrés je peux te dire que ça rafraîchit mais mais l’épreuve est magnifique

Nicolas André : ah oui bah j’ai jamais voilà et ça se passe quand ? comme ça je peux regarder pour les inscriptions ? au mois d’août c’est parfait mais par contre Eupen c’est du côté germanique donc c’est l’autre partie

Ermanno : bah écoute je pensais que c’était du côté flamand pour le coup

Nicolas André : non c’est du côté Wallon mais du côté Allemagne

Ermanno : mais c’est vrai que c’était long depuis Luxembourg pour y aller la course de triathlon mythique pour toi ?

Nicolas André : moi qui découvre je dirais que ce serait c’est Nice voilà ça a l’air vraiment incroyable simplement

Ermanno : je confirme je confirme très très belle épreuve et puis effectivement d’autant plus mythique que maintenant c’est une année sur deux le support des championnats du monde même Ironman a reconnu que c’était une épreuve mythique

Nicolas André : et puis ça reste je vais dire pour nous belge ou français dans la tête c’est accessible au niveau distance quand on parle d’Hawaï

Ermanno : oui c’est sûr que c’est autre chose que d’aller à Hawaï c’est ça

Nicolas André : donc ça reste on peut se dire peut-être qu’un jour qui sait je pourrais participer à cette épreuve

Ermanno : tu sais pour l’Ironman de Nice pas celui support des championnats du monde mais l’Ironman de Nice qui a lieu au mois de juin t’as pas de qualification donc en fait effectivement l’idée c’est d’y aller et puis d’arriver au bout mais t’as pas d’autres difficultés pour l’atteindre contrairement aux championnats du monde et en particulier Hawaï ou Nice une année sur deux pour les hommes et pour les femmes là où il faut se qualifier il faut faire partie des meilleurs de sa catégorie d’âge là c’est open tu vas quand tu veux

Nicolas André : peut-être qu’un jour je m’inscrirai

Ermanno : et puis est-ce que tu connais du monde est-ce qu’il y a des personnalités qui t’ont marqué dans le travail du triathlon alors

Nicolas André : personnellement pas de personnalité mais par contre des personnes que je côtoie et qui font du triathlon depuis plusieurs années c’est un peu eux qui m’ont qui m’ont motivé je vais un peu voir ce qu’ils font via ce travail etc ils sont pas ils sont pas pros pas du tout mais ils font des semi Ironman ils font des Ironman et ça me permet de moi aller me booster un petit peu et voir un peu comment ils s’entraînent et voilà au niveau personnalité pas encore peut-être en France j’ai regardé les derniers championnats j’ai oublié le nom mais avec Cassandre Cassandre Brogrand au niveau féminine qui m’a pressionné sur sa dernière course c’était quand même incroyable mais voilà sans plus pour l’instant

Ermanno : parce que justement la dernière question c’était quelle est la personnalité pour toi qui incarne le triathlon et t’es pas obligé justement de dire des personnalités très connues tu peux nous donner les noms de celles et ceux qui t’inspirent à ton échelle

Nicolas André : alors je dirais Damien et Arnaud ils se reconnaîtront

Ermanno : ça marche Damien, Arnaud si vous écoutez cet épisode de podcast et j’espère que vous l’écouterez n’hésitez pas à mettre un petit commentaire un petit message que ce soit sur la vidéo YouTube ou sur les épisodes du podcast

Nicolas André : oui on le renverra

Ermanno : super bah écoute merci beaucoup Nicolas je te souhaite une bonne continuation plein de bonnes choses que ce soit pour continuer l’éducation sportive de tes jeunes élèves et puis dans tous tes autres projets voilà on croise les doigts

Nicolas André : merci à toi c’était vraiment chouette comme échange super

Ermanno : merci beaucoup Nicolas à bientôt

Nicolas André : merci salut

🎙️ Écoutez d'autres épisodes