#380 Aurélien Appriou : du triathlon à l’innovation avec FlitRun

🎙️ Dans cet épisode, Ermanno accueille Aurélien Appriou, jeune entrepreneur et triathlète passionné.

🏃‍♂️ Ayant surmonté une crise d’appendicite sévère, un tournant dans sa carrière sportive, Aurélien partage son histoire de résilience.

💡 Passionné d’intelligence artificielle et de science du sport, il co-fonde FlitRun, une app révolutionnaire pour les coureurs, bientôt pour triathlètes.

🚀 Cet outil, avec des algorithmes avancés, adapte les entraînements à la condition physique de l’utilisateur, optimisant performances et prévenant les blessures.

📚 L’épisode aborde les défis, un échec au marathon de Séville avec une sincérité rafraîchissante, et les ambitions futures d’Aurélien en triathlon.

#Entrepreneur #Triathlète #Résilience #IntelligenceArtificielle #ScienceDuSport #FlitRun #EntraînementPersonnalisé #Performance #PréventionDesBlessures #Défi #MarathonDeSéville #Ambition #Sport #Technologie #Innovation #Adaptation #Santé #BienÊtre #Motivation #Inspiration #Succès #DéveloppementPersonnel

Pour suivre notre invité : https://www.instagram.com/appriou.aurelien / https://www.linkedin.com/in/aur%C3%A9lien-appriou-8561b3a1 / https://www.strava.com/athletes/15428785?oq=aurelien%20

Pour télécharger l’application créée par Aurélien : https://flit.run

Dans cet épisode, vous apprendrez :

  1. 00:02:16 – Le Parcours Sportif d’Aurélien : Du Natation au Triathlon
  2. 00:06:01 – L’Importance de la Technologie et de l’IA dans le Sport
  3. 00:10:24 – La Naissance de la Start-Up et de l’Application FlitRun
  4. 00:14:35 – La Différence entre FlitRun et les Autres Applications de Sport
  5. 00:18:30 – Le Rôle du HRV, la Variabilité Cardiaque dans la Performance Sportive
  6. 00:22:45 – Comment FlitRun Personnalise les Plans d’Entrainement
  7. 00:27:10 – L’Imbroglio des Données et Leurs Impacts sur les Performances
  8. 00:30:55 – Prochaine Étapes pour FlitRun et Objectif sur la Course et le Triathlon
  9. 00:34:00 – Comment Utiliser FlitRun : Essai Gratuit et Perspectives
  10. 00:36:40 – Conclusion et Rendez-vous Futur pour Suivre l’Évolution de FlitRun

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Ce podcast, animé par Ermanno DI MICELI vous accompagne dans votre démarche pour Devenir Triathlète !


Grâce à Autoscript.fr, retrouvez la transcription de mon échange avec Aurélien :

Ermanno : Salut les sportifs, c’est Ermanno et je suis très heureux de vous recevoir pour un nouvel épisode du podcast Devenir Triathlète. Alors aujourd’hui, ça va être un épisode où on va parler de notre invité, de sa pratique du sport et vous allez voir quelle pratique du sport. Et puis on va aussi parler d’une situation qui a été engendrée, créée, initiée par JBTRI que j’ai déjà eu dans cet épisode. Mais on va rentrer un petit peu plus dans les détails de tout ça. Tout d’abord, je souhaite la bienvenue à mon invité, Aurélien Appriou. Salut Aurélien !

Aurélien Appriou : Salut Ermanno, tu vas bien ?

Ermanno : Oui, oui, ça va, ça va. On en est au 72e test de micro, tout semble aller comme il faut, donc tout va bien. Parfait. Et pour ceux qui n’ont pas la ref, évidemment c’était en off, je vous invite à jumper tout au bout de l’épisode, enfin à écouter l’épisode en entier et puis écouter encore les 10 dernières secondes, vous allez voir, c’est marrant.

Aurélien Appriou : Et toi, comment vas-tu ? Très bien, écoute, très bien, je rentre de vacances là, donc tout va bien. J’étais en Andalousie, je t’en avais parlé il y a quelques semaines de ça. J’allais pour le marathon de Séville et voilà, du coup, j’avais profité pour prendre quelques vacances derrière. Donc j’ai pris 8 jours au Cordoue, Séville, j’étais aussi à Grenade, donc voilà, tout va bien, il faisait beau, donc c’est cool.

Ermanno : Bon, ben tu vas pouvoir nous raconter tout ça quand on va rentrer un petit peu plus dans le détail de toi, de ton profil. Tu disais tout va bien parce que tu rentres de vacances, des fois c’est à double tranchant, quand tu rentres de vacances, soit tout va effectivement bien parce que t’es détendu, voilà, t’es relâché, t’avais pas pris de retard au départ avant de partir en vacances, donc tout va bien, puis des fois t’as un problème qui s’annonce pendant les vacances ou t’as pris tellement de retard que t’as tant qu’une chose, c’est de retourner au boulot. Puis en fait, dès que tu réouvres l’ordinateur, t’es sous l’eau, t’es juste là et tu sais plus quoi faire.

Aurélien Appriou : C’est exactement ça, d’habitude c’est exactement ça qui se passe, là j’ai eu de la chance cette fois-ci. Il y a eu quelques trucs qui se sont empilés, mais ça a été, donc voilà, reprise plutôt correcte, donc très cool.

Ermanno : Nickel, c’est l’essentiel, c’est que tout se passe pour le mieux et puis que tu sois reparti sur de bonnes rails pour profiter du printemps qui va commencer à pointer son nez, mais bon, ça, ce sera encore un autre sujet. Aurélien, ce que je te propose, eh bien, c’est déjà de rentrer dans le vif du sujet te concernant à toi.

Aurélien Appriou : Dis-nous tout, qui est Aurélien Appriou ? Ok, du coup, je vais un peu décrire ce que je fais au niveau sportif, ce que je fais au niveau de mon boulot dans la vie pro. Comme ça, ce sera assez complet. Moi, je suis triathlète depuis pas mal de temps, donc j’avais commencé par la natation quand j’étais au primaire collège. Ça, c’est pour le boulot. C’est pour le point du sportif. Donc, arrivé fin collège, je commençais à stagner un peu en natation. Donc, je regardais le Tour de France, j’étais passionné de ça. Je me suis dit que ça valait le coup peut-être de se mettre au vélo. J’ai tout de suite accroché, tout de suite adoré. Et en arrivant au lycée, du coup, j’avais été repéré par une équipe, du coup, un club d’athlétisme, la Stade Bresto Athlétisme, qui cherchait à monter une équipe pour les championnats de France de cross. Et pendant les crosses du collège, du coup, j’ai été repéré à ce moment-là. Donc, je faisais les trois sports. Donc, individuellement.

Ermanno : Donc, on comprend que quand tu étais collège lycée, tu étais à Brest aussi. Oui, exactement. Au soleil, tout ça. Alors, ça, c’est le petit clin d’œil pour un ancien invité que j’ai eu qui est breton. Et on en rigolait un peu pendant l’épisode.

Aurélien Appriou : Qui a dû bien décrire le temps, la météo. Du coup, j’ai fait toute mon enfance. J’ai vécu là-bas jusqu’à fin du lycée, du coup. J’ai été, comme je disais, je me mettais au triathlon. C’était en première où j’ai fait mes premiers triathlons. En terminale, j’ai été enceinté. Et du coup, ça, c’était pour le passé un peu sportif. Donc, j’ai varié au niveau des niveaux. Donc, en natation, j’étais plutôt, j’en avais fait à niveau national. En triathlon, pareil, sur la fin lycée, je commençais à atteindre des niveaux qui étaient plutôt corrects, voire bons. Mais j’ai eu une crise d’appendicite fin lycée. Donc, juste peu de temps avant le bac. Et ce qui m’a fait tout arrêter le sport du jour au lendemain pendant quelques années. Donc, ça, c’est pour la partie.

Ermanno : Attends, attends, attends. Parce que déjà, tu as été super vite, un, sur ta pratique du sport. Quand tu dis niveau national en natation, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que tu es allé sur les compétitions nationales, championnats de France et tout ça ? Oui, exactement.

Aurélien Appriou : J’ai fait quelques podiums en championnats de France, en sans-brasse, de sans-brasse, notamment. Mais après, c’était dans les catégories jeunes, Benjamin et minime première année. Donc, voilà. Là, c’est quand on a 12, 13, 14 ans, vers là.

Ermanno : Alors, attends, tu dis sans-brasse, de sans-brasse. Hôte-nous d’un doute. Quand on est brasseur, enfin, en tout cas, quand c’est sa spécialité, brasseur pas comme la bière, mais brasseur comme le pratiquant de brasse, quand c’est sa spécialité, on pratique quand même les trois autres nages. Exactement.

Aurélien Appriou : Mais malheureusement, pour moi, ce n’était pas évident, beaucoup moins évident les adenages, notamment le crawl. C’est pour ça que certaines personnes qui me connaissent bien aujourd’hui et qui connaissent ma technique en crawl pourront être étonnées que je viens de la natation. Parce qu’effectivement, c’était catastrophique.

Ermanno : Et en triathlon, tu disais pareil, niveau national. Donc, c’est quoi ? Ça veut dire quoi ? Tu avais été invité à faire des Grands Prix ? Alors, non.

Aurélien Appriou : Enfin, à l’époque, déjà, moi aussi, il devait y avoir un circuit Grands Prix, mais on était quand même vraiment jeunes. Ce n’était même pas au niveau cadet. Donc, c’était assez rare que les gens commencent très jeunes à ce moment-là. C’était il y a quand même 15 ans maintenant. Et du coup, en tout cas, cette année-là, en sport et études, je me préparais à viser un top 10, voire peut-être top 5 ou podium au niveau des championnats de France de triathlon. Donc, cette année de terminale. En cadet. Donc, au début. Au début de mes années très loin.

Ermanno : Donc, je t’ai coupé. Donc, niveau national en natation et après en triathlon. C’est ça. Et une crise de l’appendicite a tout coupé. Tu nous as dit après, trois petits points pendant plusieurs années. Oui. C’est-à-dire, tu as traîné ta pendicite dans une brouette pendant plusieurs années jusqu’à ce qu’elle éclate ?

Aurélien Appriou : Non, non, non. Ça a duré 40 heures, mais 40 heures qui m’ont fait tout arrêter. C’est assez costaud, une crise d’appendicite. Aujourd’hui, je me suis un peu renseigné depuis. Je crois qu’on perd quand même pas mal de muscles. Surtout à l’époque, c’était les anesthésies générales qui vraiment m’étaient KO. En gros, le médecin, le chirurgien m’avait dit que ça allait être vraiment compliqué de me remettre dans les semaines qui suivaient, voire les mois qui allaient venir. Moi, je ne le croyais pas trop au début, mais j’ai vu au bout de deux, trois mois après cette crise d’appendicite et après l’opération, je n’arrivais plus du tout à nager. Je n’arrivais plus du tout à monter en intensité en course à pied. Voilà ce que je pouvais faire en une quinzaine de cent mètres, par exemple, en natation, je n’arrivais même plus à le faire en moins de deux minutes. En me donnant absolument tout ce que j’avais.

Ermanno : Mais c’est un truc de dingue parce que ce n’est pas forcément ce à quoi on pense quand on pense à l’appendicite. Déjà, je pense qu’on a plus l’habitude de voir ça chez les jeunes, chez les jeunes enfants et donc être pris assez vite. Là, tu n’étais même plus dans l’appendicite, tu étais carrément dans la péritonite.

Aurélien Appriou : Oui, je n’ai pas précisé, mais du coup, j’avais un peu fermé les yeux au moment où j’ai eu cette crise d’appendicite. Il y avait les championnats de France de croix qui arrivaient la semaine d’après. C’était ma première grosse compétition où je devais justement démontrer mon niveau et tout ça. Et du coup, j’ai fermé les yeux pendant deux, trois jours où j’allais me cacher pour vomir, ces genres de choses. Et à un moment, je n’arrivais plus à tenir debout, donc on m’a envoyé aux urgences. Et du coup, effectivement, le nom exact, c’était la péritonite. Du coup, c’est aussi probablement de la faute, j’ai attendu trop longtemps. Mais toujours est-il que ça a coûté mon niveau sportif à ce moment-là.

Ermanno : Et pourquoi c’était si dur que ça de reprendre plusieurs jours, semaines, mois après ?

Aurélien Appriou : Je me pose toujours des questions aujourd’hui. J’aurais aimé en parler à un médecin. Maintenant, avec le recul, parce que je pense qu’il y a eu plusieurs facteurs. Il y a eu, moi, psychologiquement, de perdre tout mon niveau comme ça. Je n’avais pas eu l’habitude, je n’avais jamais été blessé encore à ce moment-là. Donc, je pense qu’il y a eu un aspect psychologique. Il y avait le bac qui arrivait, donc peut-être que le stress du bac aussi a fait que je me suis un peu focalisé sur mes études, en me disant, de toute façon, c’est mort pour cette année au niveau résultat sportif. Et je pense qu’il y a un autre aspect, c’est au niveau du club, des entraîneurs. Je pense que les coachs se focalisaient pas mal sur moi. Parce qu’ils attendaient des bonnes perfs de ma part. Et au moment où, du coup, ils savaient que c’était foutu pour la saison, je pense qu’ils se sont plus focalisés sur les copains et tout ça. Donc, peut-être que, moi, personnellement, je l’ai un peu mal pris. Je ne sais pas exactement. Je pense que c’est un facteur de tout ça qui fait que je n’étais plus très motivé, j’avais de la tête ailleurs et un peu déçu et dégoûté. Un peu un mix de tout ça, oui. Et en plus de ça, il y a vraiment la raison physiologique où j’avais beau aller à l’entraînement, il n’y a rien qui se passait, ça ne répondait pas. Donc, ce n’était pas plus motivant.

Ermanno : Wow. Écoute, ça ne devait pas être facile à vivre comme moment. J’espère, en tout cas, que maintenant, tout va mieux et puis que ça t’a, en fait, tu vois, ça t’a un peu débloqué, permis de comprendre certaines choses. Même maintenant, quand tu en parles, tu nous dis qu’il y avait peut-être aussi plusieurs facteurs, dont le facteur psychologique. Ça t’a peut-être aidé aussi à progresser dans ta pratique, dans tes entraînements, dans le dépassement de toi au niveau de tes compétitions ? Complètement.

Aurélien Appriou : Alors, complètement. Mon approche au sport est complètement différente aujourd’hui. Donc, comme j’ai dit, j’ai eu cette appendicite. C’était un peu… Oui. Le jour et la nuit, du jour au lendemain, ça a marqué quand même une grosse délimitation dans ma vie, en fait, dans ma vie d’humain, sur tous les plans, que ce soit émotionnel, sportif, professionnel. Donc, à ce moment-là, je me suis dit, jusque-là, je ne faisais pas grand-chose à l’école. Je me suis dit, bon, il faut quand même que je bosse à tout moment, en fait. En plus, vivre du trial long à l’époque, c’était extrêmement compliqué. Je me suis dit, dans tous les cas, quoi qu’il arrive, je ne pourrais pas en vivre là encore moins avec des blessures comme ça. Donc, je me suis focalisé sur mes études. Mais même pendant mes études, même pendant ces quatre, cinq ans qui sont passés où je n’ai pas du tout fait de sport, j’ai remarqué qu’au niveau émotionnel, psychologique et tout, j’étais plutôt moyen. C’est quand j’ai repris le sport à la fin de mon master que j’ai senti, je ne sais pas, un gain de confiance en moi. Tout et d’un seul coup, les planètes se sont réalignées. Et, je ne sais pas, dans tous mes projets, j’avais beaucoup plus de succès, entre guillemets. J’arrivais beaucoup plus à aboutir à des choses, quoi. Donc, c’est pour ça que le sport est important. Ça a été vraiment important, oui.

Ermanno : On va revenir justement sur l’histoire du master et pas que. Mais, tu vois, je pense que c’était intéressant de s’arrêter un petit peu, de faire un petit arrêt sur l’image sur cet instant-là, juste pour divaguer un peu. Si tu avais connu le même arrêt, mais en gros, pas à cause d’une appendicite qui s’est transformée en péritonite, mais admettons, tu étais sur le vélo, tu prends un camion, ça t’arrête net aussi. Une opération, vite fait, quinze jours après, tu commences à remarcher, mais tu ne peux pas forcément retourner à ton niveau d’avant. Je crois que ça aurait été pareil, ne serait-ce que psychologiquement, ou là, c’est parce qu’en fait, il y a eu un coup d’arrêt, mais qui n’était pas un accident, en fait. Tu as été malade. Une appendicite, ça arrive. Ça peut être considéré comme un accident, mais en gros, c’était ton corps qui se rebellait contre quelque chose. En plus, peut-être que tu ruminais parce que tu t’es dit ouais, j’aurais peut-être pas dû attendre deux, trois jours, faire les frances de cross, etc. Est-ce que ça aurait été différent si, en gros, tu avais pris un mur ? Oui.

Aurélien Appriou : Alors, je pense que ça aurait été différent parce que tout ce que tu as décrit, je suis d’accord avec ce que tu dis. Oui. Mais en plus de ça, je pense qu’il y a le facteur où c’est un peu invisible. En gros, l’appendicite, j’avais quelques symptômes, je vomissais et tout ça, je ne me sentais pas bien. De la minute, d’une minute à une autre, j’avais été envoyé aux urgences, on m’a endormi, je me réveille, je ne sais pas, 18 heures plus tard ou un truc comme ça. Et là, je ne peux à peine plus me lever de mon lit. Enfin, ça fait quand même une coupure qui est assez importante, mais c’est invisible. Du coup, on a l’impression qu’on peut retourner au charbon comme on veut. Je pense que se prendre un vrai mur, je pense qu’on voit vraiment son état. Dans un état déplorable, son corps, je veux dire, dans un état déplorable. Et là, on peut se dire qu’effectivement, je pense qu’on comprend mieux les raisons de pourquoi on n’avance plus après à l’entraînement pendant quelques temps. Or là, moi, c’était un peu invisible. Je ne sais pas. Oui, c’est assez particulier. Et du coup, je pense que j’aurais réagi différemment. Je pense que j’aurais accepté plus facilement en me prenant un mur que ça allait être compliqué pendant des mois et des mois.

Ermanno : Tu aurais remarqué qu’en première instance, pour ainsi dire, j’avais proposé de te prendre un camion ou une voiture. Comme ça, ça n’aurait peut-être même pas été de ta faute. Là, le mur, tu peux encore te dire si je n’avais pas glissé sur une peau de banane, si j’avais été plus attentif, j’aurais pu éviter le mur. Mais là, le coup du phénomène exogène, tu aurais été pour rien. Exactement. OK, écoute, c’était intéressant de deep dive dans cet épiphénomène de ta vie, mais qui finalement n’était pas un épiphénomène parce que ça a engendré pas mal de choses derrière.

Aurélien Appriou : Oui, pour moi, je dirais quasiment tout à ce qui a suivi. Vraiment, cette crise d’appendicite, ça a déterminé tout ce que j’ai fait par la suite. Bon, pas tout, parce qu’après, il y a des nouveaux facteurs qui entrent. Voilà, on prend des nouvelles décisions et tout ça. Mais en tout cas, ça a été un gros, gros, gros tournant. En tout cas, moi, dans ma vision de voir les choses.

Ermanno : Ça a enclenché pas mal d’autres choses. Tu disais à ce moment-là, tu n’étais pas grand chose à l’école. Je te cite. Tu ne faisais pas grand chose à l’école. Et puis, ça a été un nouveau déclencheur. Tu te dis peut-être que j’en fasse quelque chose parce qu’à la limite, le sport de haut niveau, c’est tellement bancal. Et ça, on est bien d’accord. On en parle très souvent dans ce podcast, dans un autre podcast que j’anime. Et même. Chez les confrères podcasteurs ou journalistes, tu arrives à un moment où tu te dis la vie de sportif de haut niveau, c’est quand même très incertain parce qu’il suffit d’une blessure, que ce soit exogène ou pas.

Aurélien Appriou : Et tout peut s’arrêter du jour au lendemain. Exactement. Complètement. Et je vais à cette époque-là. Du coup, j’avais des amis qui faisaient parler du sport à haut niveau en course à pied et tout ça. Des gens que je connais qui ont décidé de continuer dans cette voie-là. Et du coup, pas évident. Obligé de mettre ses études un peu de côté. Donc ça. Je vais en parler plus tard. Mais je pense qu’il y a aussi le système français qui fait que ce n’est pas évident de continuer à s’entraîner à un certain niveau comparé à des pays comme les États-Unis, où là, ça fait vraiment partie de l’aventure universitaire. En tout cas, pour ceux qui veulent continuer, ça peut faire complètement partie de leur projet. Donc ouais, c’est aussi différentes approches parce que qui fait les bons choix, pas bon choix. Il y en a qui ont percé grâce à ça. Donc c’est très bien. Ils sont devenus très forts et d’autres beaucoup moins. Donc c’est un peu la loterie aussi à ce moment-là. Donc pas évident comme décision à prendre à cet âge-là surtout. Ouais.

Ermanno : Alors après, tu sais, moi, je suis papa de quatre enfants, deux grands qui sont majeurs. Et j’en parlais encore ce matin avec un copain avec qui on a fait un petit run. C’est vrai qu’on demande beaucoup, je trouve, à des jeunes. Alors peut-être qu’il y a 20 ans, 30 ans, 40 ans, c’était différent parce qu’on avait déjà une autre orientation dès le plus jeune âge. Et puis surtout, on n’était pas dans un monde aussi plein d’informations, plein de choix. En gros, tu n’avais pas trop le choix. Tu venais d’une filière ou tu n’es pas revenu d’une filière. Et en général, tu t’orientais dans la même filière. Et puis quand tu avais la chance d’avoir des parents qui avaient fait des bonnes études ou qui avaient réussi, ton chemin était presque tout tracé. Maintenant, tu as tellement de choix de possibilités qu’en gros, à 18 ans, voire même 17 si tu es un petit peu plus avancé que les autres, on te demande de choisir quel va être ton avenir. On te demande de choisir quelles sont tes études ou si tu es sportif, de faire un choix entre sport et études. Parce que tu l’as dit, en France, le système n’encourage pas non plus forcément. Alors il y a des possibilités. Oui, il y a des possibilités. Il y a des universités, il y a des écoles, etc. Oui, il y a une cercle.

Aurélien Appriou : Il y a des choses quand même. Je ne dis pas qu’il n’y a rien, mais c’est quand même limité. Et si on n’a pas accès aux sources d’information ou comme moi, on se blesse à la dernière année du lycée puisqu’ils demandent des résultats forcément pour intégrer ce type d’école. Donc là, à ce moment-là, pareil, j’avais été approché par les universités américaines au moment justement de mes performances, notamment en athlée dans cette année de terminale, juste avant l’appendicite. Je n’ai plus une nouvelle d’eux une fois que j’avais eu l’appendicite, une fois que je ne faisais plus d’arista. Normal, ils vont chercher les personnes qui font des résultats. Donc voilà.

Ermanno : Donc ça, c’est un peu le début de ton histoire, ce qui est formateur pour toi, ce déclic où tu te dis toute l’énergie que je mettais dans le sport. Pour l’instant, je ne peux pas ou pour l’instant, je suis dégoûté ou je n’ai plus envie. Donc je vais plutôt la mettre dans les études. Et ça a été pour toi le début d’un cycle d’études de haut niveau, si je ne m’abuse.

Aurélien Appriou : C’est ça. Du coup, là, je me suis focalisé sur les études. J’ai parlé de cinq, six ans. Au début, ça ne devait pas durer cinq, six ans. Donc au bout d’un an ou deux, je me suis dit quand même. Voilà. Je me suis bien focalisé sur mes études. Je suis bien rentré dedans. C’est cool. J’aimerais bien me remettre au sport. Parce que je chantais quand même intérieurement qu’il me manquait quelque chose. Même si ce n’était pas pour en faire à un bon niveau ou quoi. Juste de pouvoir en faire. C’est quelque chose qui me réattirait à nouveau. Donc j’avais fait un peu mon deuil, je pense, du passage en terminale. Et à ce moment-là, je me suis renseigné pour rejoindre des clubs ou autre. Et malheureusement, là, c’est l’aspect financier qui a fait que je n’ai pas pu reprendre le sport. Donc à ce moment-là, j’avais des bourses. J’avais du mal à m’en sortir avec mes bourses. Donc payer des licences qui coûtent assez cher, du matériel sportif et tout ça, c’était impossible. Surtout le triathlon, on connaît le prix. Donc j’avais imaginé peut-être faire la course à pied qui coûte moins cher. Mais finalement, ça a quand même un sacré coût. Donc au final, pendant deux ou trois ans de plus supplémentaires, je continuais de ne pas en faire. Cette fois-ci pour des raisons financières.

Ermanno : Oui, parce que quand tu parles de coûts, il y en a qui pourraient se dire que c’est bon la course à pied. Un vieux short, un vieux tee-shirt, une paire de baskets. Et puis c’est bon. Ce n’est plus vrai aujourd’hui. Ce n’est pas forcément faux. Mais tout dépend aussi du niveau que tu as ou que tu souhaites atteindre. Si tu cours 100 bornes par semaine, au bout d’un moment, tu vas être très vite limité par les vieilles baskets de papy qui étaient dans le garage. Il va te falloir une vraie paire de pompes. Et puis si tu cours 100 bornes par semaine, tu dois quand même avoir un certain niveau. Et en plus, après, de la route, de la montagne, etc. C’est effectivement plus si vrai que ça.

Aurélien Appriou : Moi, je suis complètement d’accord. Il y a aussi l’aspect du coup, le fait que je ne savais pas non plus comment m’entraîner. J’avais toujours été suivi. J’étais suivi par des coachs et je ne connaissais rien en coaching. Pour moi, dans ma tête, je ne pouvais pas m’entraîner tout seul. Donc courir sans savoir ce que je faisais, ce n’était pas quelque chose que j’imaginais possible. Et à l’époque, pareil, on parle d’il y a plus de 15 ans, on ne pouvait pas trouver des plans d’entraînement aussi facilement sur Internet qu’aujourd’hui. Ou des choses qui peuvent au moins nous donner un peu une indication. Aujourd’hui, on a des chaînes YouTube, des podcasts qui nous permettent de s’inscrire en fait sur le tas, sur comment se coacher et tout. Donc aujourd’hui, je pense que ce serait possible. Mais à l’époque, malheureusement, ça n’était pas possible.

Ermanno : On a même des apps. Mais bon, on en parlera plus tard. Exactement. Mais on s’est planté de podcasts en fait. On aurait dû enregistrer sur l’autre podcast qui s’appelle Dans les vestiaires où justement je rentre dans les vestiaires des sportifs de haut niveau. Et sur ce sujet qui est juste primordial, c’est le financement des carrières. Peut-être qu’on fera un deuxième thème, une deuxième invitation. Excuse-moi, je t’ai coupé. Donc tu commences tes études. Oui.

Aurélien Appriou : Et du coup, en gros là, j’obtiens une licence en maths appliquée. Donc je faisais beaucoup de maths. Pas mal d’informatique à ce moment-là.

Ermanno : Alors pour les petits jeunes, licence, c’est bac plus 3. Maintenant, on ne compte plus en licence. On compte en M1, M2, etc. Donc licence, c’est bac plus 3. Exactement.

Aurélien Appriou : Et du coup, j’obtiens cette licence. Au niveau du master, je voulais me spécialiser un peu plus en informatique. J’avais commencé à toucher à l’intelligence artificielle aussi parce que j’avais des options neurosciences et sciences cognitives lors de ma licence. Donc là, en France, j’ai regardé un peu ce qu’ils proposaient. Il n’y avait pas grand-chose. Donc je suis là. J’ai parti aux États-Unis et au Canada, donc en Amérique du Nord, où j’ai pu là approfondir mes connaissances en tout ce qui est justement informatique, mais plus précisément intelligence artificielle. Donc j’ai eu la chance de passer par Berkeley en Californie pendant du coup un an et demi de mes études. Et voilà, au retour de… Ah si ! Il y a aussi quelque chose aux États-Unis, c’est là où je voulais en venir. C’est qu’ils ont le sport universitaire. Et au Canada, pareil. Donc quand je suis arrivé là-bas, j’ai pu reprendre le sport via les… En fait, les équipes universitaires de triathlon. Ça, c’était en Californie. Et du coup, course à pied, cross-country quand j’étais à l’UQAM au Canada. Et du coup, c’est ce qui m’a permis vraiment de reprendre un bon niveau. En tout cas, de retrouver beaucoup de plaisir et de bien m’entraîner de manière structurée et tout ça. Et de retrouver un peu les joies du sport. Donc là, ça m’a fait vraiment du bien à ce moment-là.

Ermanno : On est là-dessus. On parle un peu de la différence entre la France et les États-Unis. Enfin, entre la France et le continent nord-américain. On inclut les États-Unis et le Canada. Sans mystifier l’Outre-Atlantique. Peut-être que toi qui l’as vécu, tu peux nous parler de ces différences. On disait tout à l’heure un petit peu sur le ton de la rigolade. Mais pas tant que ça. Que la France n’était peut-être pas forcément faite non plus. Hormis certaines structures pour favoriser des doubles ou des triples projets. Qui inclut du sport de haut niveau avec des études, du travail ou autre.

Aurélien Appriou : Aux États-Unis, qu’est-ce que tu as connu ? Du coup, c’était… Aux États-Unis, c’est clairement le sport. Ça peut faire partie de tes matières. Donc… Tu vas obtenir des crédits. Donc eux, ils n’ont pas les diplômes. En fonction de… Si tu as 10 de moyenne pendant les 3 ans, tu obtiens ton diplôme. Enfin, là-bas, c’est sur 4 ans le cycle licence. C’est le bachelor. Là-bas, en fait, tu vas obtenir des crédits chaque année. Donc, tu choisis un cours. C’est le cours à la carte. Tu choisis un cours. Tu le passes. Suivant la note, tu as tant ou autant de crédits. Non, je crois qu’il suffit juste de l’avoir et tu as tant de crédits. Et après, à côté, tu peux obtenir des crédits via le sport.

Aurélien Appriou : Après, ça, c’est tous les aspects positifs pour moi des États-Unis. Il y a d’autres aspects qui sont clairement négatifs et qui sont un peu liés. C’est le coût de la vie et le coût de l’inscription universitaire aux États-Unis. Donc, dans l’université où j’étais, ça peut monter jusqu’à 40 000 euros l’année. Donc, ce qui est vraiment pas non plus… Enfin, c’est clairement pas les mêmes budgets qu’ici en France. Donc ça, c’est les aspects qui sont clairement négatifs. Mais si tu arrives à avoir un certain niveau en sport ou sur tes projets à côté, parce que là, on parle du sport, mais ils peuvent très bien faire du théâtre. Ils peuvent très bien faire… Il y a plein de projets. Donc… Ils peuvent…

Ermanno : Des échecs, de la musique, tout ce que tu veux. Voilà.

Aurélien Appriou : Tout ce qui peut être… Tout ce que nous, on va appeler hobby, en fait, eux, ils le font pour des crédits, pour des choses, pour en gros se construire eux-mêmes. Et du coup, si on est bon dans ces disciplines-là, il suffit d’être bon. Tu n’as pas besoin d’être vraiment sportif de haut niveau ou être incroyable. Si tu es bon, en fait, tu vas réussir à obtenir des bourses qui vont te permettre de payer ces fameux 40 000 euros. Donc, si tu arrives à sortir un peu du lot, mais sans être non plus énorme, énorme. Donc, voilà. Ça, c’est pour les aspects un peu financiers. Je pense qu’il y a cette partie-là. Il y a l’aspect communautaire aussi que je trouve vraiment génial au Canada et aux États-Unis. Donc, ils vont vachement mettre l’accent sur le groupe, autant que sur le sport en lui-même ou l’activité que tu fais. Donc, en fait, une fois que tu t’intègres l’équipe, il y a plein de choses qui sont mises en place pour que tu vives un peu avec l’équipe, que tu fasses plein de choses, des restos, des trucs. Enfin, il y a vraiment un aspect community qui est mis en place.

Aurélien Appriou : Exactement. Et ça, je trouvais ça aussi excellent. Là où en France, on a nos contrôles et à qui aura la meilleure note, il faut avoir la meilleure note possible pour sortir du lot et du coup, quitte à écraser ton voisin ou ton binome. Donc, ce n’est pas du tout le même esprit. J’ai trouvé ça vraiment très cool. Mais comme je dis, il y a tous ces effets négatifs qui sont le coût de la vie, le coût des assurances pour la santé et tout ça. Donc, se blesser aux États-Unis, clairement, ce n’est pas la même chose que se blesser en France. Donc, il n’y a pas de vrai bon modèle. Mais en tout cas, j’avais trouvé ça intéressant pour moi à ce moment-là.

Ermanno : Je pense qu’il y a aussi une autre chose, c’est sur l’aspect logistique. Parce que finalement, aux États-Unis, tu as des énormes campus qui sont presque des villes universitaires où en gros, tu as ta salle de classe, tes dortoirs ou ton appart, la confrérie. Souvent, on parlait de la communauté et de l’aspect communautaire. Et puis, tu as les infrastructures de sport ou des chèques ou de culture ou de théâtre ou de ce que tu veux. En fait, tu fais tout presque dans un mouchoir de poche. Ça facilite aussi les choses. J’ai déjà eu l’occasion d’échanger avec des sportifs, notamment qui sont à Paris. Il y en a qui s’entraînent dans le 93 et qui vivent dans le 93, qui étudient dans le 93 et qui vont s’entraîner à l’INSEP. Rien que pour y aller, il faut traverser tout Paris.

Aurélien Appriou : C’est clairement compliqué. Tu mets une heure à l’entraînement, une heure, voire peut-être une heure et demie. Alors que là-bas, comme tu dis, sur le campus, tout est à côté. Là où j’étais, à Berkeley, il y a quatre piscines sur le campus. Donc voilà. À Bordeaux, là où je vis actuellement. Il y en a quatre, mais c’est surtout Bordeaux agglomération. Moi, j’exagère un peu. Il y en a un peu plus. Mais pour des millions et des millions de personnes. Alors que là-bas, c’est pour les 30 000 élèves. Ce ne sont pas du tout les mêmes infrastructures. Mais l’un est lié aussi à l’autre. C’est que s’ils payent aussi cher le prix de l’inscription à l’université, c’est aussi pour tout ça. Donc, je sais qu’il y a le stade de football américain, parce que là-bas, c’est leur religion. Il fait 120 000 places, je crois. C’est-à-dire que c’est supérieur au Parc des Princes ou au Stade de France, pour faire la comparaison avec le stade. Là où on est en France. Et ça, c’est juste sur un seul campus. Et c’est pour leur équipe universitaire de football américain. Donc, ce ne sont pas les mêmes gammes de prix, pas les mêmes infrastructures. Et à ce moment-là, parce que tu parlais tout à l’heure de l’aspect financement, comment tu finances tes études ? Alors du coup, j’ai eu la chance d’obtenir des bourses françaises pour étudier. Pour les universités prestigieuses, il y avait des grosses bourses. C’est pareil, le coût de la vie en Californie, du côté de San Francisco, ce n’est clairement pas donné. Donc, je n’aurais pas pu à ce moment-là. Mais j’ai obtenu ces bourses françaises. Quand c’est une université du top 4, ils donnent des très grosses bourses. Donc, c’est assez cool. Et à l’UQAM au Canada, j’ai été faire un semestre là-bas aussi. Là, c’est des échanges avec la France. Donc, au final, c’est plus facile dans le sens où c’est gratuit. Moi, je crois que ce n’est plus vrai actuellement. Justement, quand j’y étais, ça commençait à changer parce que je crois que les Montréalais, du coup, j’étais à Montréal. Les Québécois, de manière générale, on avait un peu marre que les Français arrivent parce qu’ils avaient un pouvoir d’achat beaucoup plus élevé parce que du coup, eux ne payaient pas les frais d’inscription. Donc, ils étaient prêts à payer les apparts plus chers. Donc, ça augmentait le prix des loyers alors qu’eux étaient obligés de bosser à côté de leurs études pour financer leurs études. Donc, quand ils voyaient les prix des apparts augmenter, ils n’étaient pas super contents. Donc, je sais qu’à l’époque, c’était déjà un problème et je ne sais pas où ça en est aujourd’hui.

Ermanno : Tant qu’à faire. Quand il y a des possibilités pour pouvoir s’élever, autant les prendre. Donc, du coup, toi, le fait d’intégrer ces universités nord-américaines, ça te permet effectivement de te remettre au sport. Ça veut dire quoi pour Aurélien se remettre au sport ?

Aurélien Appriou : Du coup, c’est quand même reprendre à un certain niveau parce que j’ai commencé à reprendre juste quelques mois avant de partir aux États-Unis. En France, j’avais commencé à m’approcher du club des Girondins de Bordeaux Triathlon où je suis toujours actuellement. Mais du coup, là, c’était vraiment dans l’optique de reprendre le sport, retrouver un peu de finesse. Donc, j’avais pris un peu de poids et tout ça. Du coup, je voulais me remettre en forme et chanter comme je disais aussi que psychologiquement, ça allait me faire du bien. Donc, j’ai commencé à me réentraîner. Cette fois-là, j’ai fait du sport. J’avais un peu plus de budget. Donc, j’ai pu commencer à m’entraîner comme ça. Arrivé là-bas, du coup, il y avait un sacré niveau. Quand j’étais à Berkeley, par exemple, il y avait des anciens nageurs qui se mettaient au triathlon. Donc, ils nageaient moins de 4 minutes au 400, ce qui était limite une norme là-bas. C’était vraiment impressionnant. Donc, ça motive aussi quelque part d’avoir des gens comme ça.

Ermanno : Après, les anciens nageurs, ils ne savent pas forcément tous bien courir. Mais ça, c’est un autre sujet. Exactement.

Aurélien Appriou : Ceux avec qui je pense, ils disaient c’est cool. En France, vous savez vraiment bien courir. Ils savent si on a vraiment un gros niveau en course à pied. Mais bon, eux, en natation, c’est hors norme aussi. Donc, chacun est jaloux de ce qu’a l’autre. Et c’est dur aussi. Ça, on pourra en revenir. Mais le triathlon, c’est vrai que c’est trois sports. Et ce n’est pas évident de progresser dans tous les sports et d’être au top dans tous les sports. Donc, il faut y aller par sport, par palier. Donc, ce n’est pas évident.

Ermanno : Et puis surtout, je pense que ces dernières années, en fait, on va dire ces deux, trois dernières décennies. Oui, parce que je suis vieux quand même. Le triathlon a pas mal changé. C’est vrai qu’au début, on en avait beaucoup. De pratiquants qui étaient forts dans un, voire deux sports et qui limitaient la casse dans le troisième. Maintenant, on tend quand même à avoir déjà des stars dans chacun des trois sports et qui sont quasiment au même niveau d’excellence dans les trois sports des super nageurs, des super rouleurs et d’excellents coureurs. Bon, ça change quand même le visage et la pratique d’un sport. Complètement.

Aurélien Appriou : Je me rappelle qu’au lycée, d’ailleurs, on avait ce truc là quand j’ai intégré sport et études. En fait, il y a beaucoup qui misaient fin. C’était. Il y avait un ancien nageur qui arrivait et qui charbonne énormément en course à pied. Et il disait en fait, en vélo, il n’y a pas de fin. En gros, si je nage bien, je suis dans le premier pack, je reste planqué et je donne sur la course à pied. Mais il laissait toujours. C’est vrai qu’il y a toujours cette notion de laisser un peu un espoir de côté. Et voilà ce qu’ici, quand on roule en pack, c’est souvent le vélo qui est mis de côté et sur les très longues distances, souvent la natation qui est mis de côté, surtout pour ceux qui connaissent qui commencent un peu tard. C’est cela. On va perdre le moins de temps sur la distance totale. Donc voilà autant. Et c’est aussi ça qui prend le plus de temps pour progresser. Donc voilà.

Ermanno : Donc là, tu te remets au triathlon déjà aux Etats-Unis ou uniquement à la course à pied ?

Aurélien Appriou : Du coup, là, j’intègre l’équipe de l’université en triathlon.

Ermanno : C’est vrai qu’en plus, San Francisco, ça doit être horrible pour s’entraîner. Il pleut tout le temps. Il ne fait jamais beau. Il n’y a pas de plage pour nager. Ça doit être galère. T’as dû. T’as dû souffrir. Vraiment.

Aurélien Appriou : C’était vraiment dur. C’était vraiment excellent. Surtout que moi, j’étais à Berkeley. L’autre côté de la Bay Area, je n’étais pas dans San Francisco. Donc en plus, nous, on était directement dans la nature pour aller rouler. On avait direct les montagnes et tout ça à côté. Donc c’était vraiment parfait. Et comme tu dis, il y avait tout le temps le soleil. Mais vu qu’on est en bord de mer, il ne faisait pas non plus trop chaud. Donc c’est un peu la température idéale tout le temps. Après, la ville de San Francisco en elle-même, il y a beaucoup de gens qui pensent qu’il fait tout le temps beau. Mais en fait, à 16 heures, il y a tout le temps un énorme brouillard qui arrive et qui refroidit toute l’atmosphère et tout ça. Donc au final, il ne fait pas non plus. C’est si beau, si beau que ça à San Francisco, San Francisco. Mais nous, on était de l’autre côté de la baie et tout ça. Donc c’est parfait.

Ermanno : C’est déjà, je pense, plus sympa que la Bretagne, mais ça, c’est un autre sujet, n’est-ce pas ? Rien à voir. Triathlon à Berkeley et aussi un peu à l’UQAM, donc Université du Québec à Montréal. À ce moment-là, tu en es où en termes de reprise du sport, reprise des sensations et puis évolution d’un point de vue palmarès, on va dire ?

Aurélien Appriou : Alors du coup, là, vu que j’ai trans-bahuté entre le Canada, du coup, j’étais en Californie, puis Canada, puis Californie, puis un retour en France. En Californie, je n’ai pas été dans la bonne période pour la saison de triathlon, donc je n’ai pas pu en faire en compétition là-bas. Je m’entraînais toute l’année avec eux, mais pendant la période des compétitions, il se trouve que je me suis retrouvé au Canada où là, j’ai intégré l’équipe de cross country, parce que c’était la saison des cross en septembre. Ça commence super tôt pour eux, normal, vu le temps qu’il fait après, en janvier, février. Donc à ce moment-là, je me suis plus focalisé sur la course à pied et l’idée, c’était vraiment de retrouver un très bon niveau en course à pied, en tout cas le meilleur possible. Et je me suis focalisé, en plus, j’avais mon co-loc qui s’est mis aussi dans l’équipe universitaire, donc on s’était bien motivés tous les deux pour aller aux différents championnats. Là, j’avais réussi à aller au championnat canadien de cross country, donc c’était cool, c’était vraiment une bonne période. Voilà. Donc là, je sentais que, enfin, je retrouvais le bon niveau. Je trouvais un niveau de compétitivité. Tout ça en continuant tes études, évidemment ? Exactement. Et du coup, je continue et effectivement, je termine le master. Là, je reviens en France, je commence le doctorat et du coup, toujours dans le même domaine, je suis en informatique, je suis en intelligence artificielle plus particulièrement.

Ermanno : L’intelligence artificielle en 2015, mais ça n’existait pas à ce moment-là. L’intelligence artificielle, c’était décembre 2022, quand OpenAI est sorti de l’HGPT.

Aurélien Appriou : C’est ça. Oui. Donc, en vrai, l’IA, enfin, du coup, les algorithmes qu’on peut connaître pour la reconnaissance faciale par exemple, ces algorithmes-là existaient déjà en 1990, donc ça, très peu de gens le savent, mais les premiers modèles d’IA qu’on utilise aujourd’hui ont été créés dans les années 90, sauf qu’il n’y avait pas du tout assez de données pour qu’ils soient performants. Donc, tout le monde a dit, en fait, c’est des réseaux de neurones, on appelle ça les réseaux de neurones artificiels, ça ne marche pas, tant pis, quoi, donc les papiers, les articles ont été un peu mis en place. Ils ont été mis de côté pendant 10-15 ans et c’est entre 2005 et 2010 qu’on a commencé à récolter beaucoup de données, qu’on a ressorti un peu ces vieux papiers, notamment Yann Lequin, qui est français.

Ermanno : Grâce aux Chinois qui faisaient pas mal de reconnaissance faciale et autres et qui pouvaient alimenter la machine ? Oui.

Aurélien Appriou : Du coup, après, ça, tiens, je ne le savais pas, mais en tout cas, eux, d’un point de vue recherche, en tout cas en IA, ils ont eu assez de données, ils ont démontré que leurs algorithmes étaient très performants et du coup, après, il y a eu plein de choses qui ont… Donc, ça a été d’abord les réseaux de neurones artificiels. Pour les reconnaissances faciales, comme tu dis, je pense que les Chinois ont pas mal utilisé. Je sais que c’était Facebook aussi, parce que c’est un français, Yann Lequin, qui avait été auteur du premier article dans les années 90, qui a ressorti ça et qui est devenu directement directeur du labo d’IA de Facebook et du coup, c’est Facebook qui a vachement développé… Donc, je ne sais pas si pour ceux qui se souviennent, en 2012-2013, quand on passait la souris devant une image, ça proposait non pas de nommer la personne, d’inscrire le nom de la personne, ça proposait directement le nom de la personne. Donc, ça reconnaissait qui était cette personne grâce à tout ça. Donc, ça a été… Je pense que ça a été le premier truc bluffant un peu de l’IA, ce qu’a pu montrer l’IA. Après, il y a eu…

Ermanno : D’ailleurs, ça n’existe plus, ça, sur Facebook, mais par contre, je sais que Google…

Aurélien Appriou : Ils ont retiré, ouais, direct. Enfin, dans certains pays, c’était autorisé au début, je crois qu’ils ont retiré partout, parce que ça faisait scandale.

Ermanno : Et par contre, Google, notamment Google Photos, analyse automatiquement tes photos et certaines fois, quand tu te connectes sur Google Photos, ils te proposent est-ce que cette personne-là, c’est bien celle que tu crois ? Est-ce que c’est bien le même visage ? Ils te demandent de l’aider à reconnaître, mais Google Photos est assez pertinent pour ça, au niveau

Aurélien Appriou : de la reconnaissance faciale. Ouais, ça ne m’étonne pas. Après, ils ont développé… C’est le même algorithme, du coup, avec des paramétrages un peu différents, mais ils ont tous réussi à, du coup, bien évoluer grâce à ça, ouais. Donc, tous les gros, même Microsoft et tout aussi, s’en servent beaucoup, ouais. Donc, ça, après, il y a eu le jeu Go, je pense, ça a été le deuxième, je pense, pour le facteur. Donc, c’était quelques années ou peut-être juste un an ou deux. Donc, le champion du monde d’échecs qui a été battu par un algorithme, ça a pas mal buzzé. C’était basé sur le même algorithme. C’était toujours des réseaux de neurones artificiels. Bon, après, dans les détails, c’est des paramètres différents, il y a quand même des choses qui changent, mais la structure globale de l’algorithme, c’est la même idée, quoi.

Ermanno : Donc là, tu bossais là-dedans ?

Aurélien Appriou : Alors, ouais, du coup, moi, quand j’ai fait mon stage de fin d’études à Berkeley, je bossais sur, du coup, tout ce qui était plutôt, en gros, les ancêtres de ChatGPT. C’était plutôt reconnaissance linguistique. Donc, essayer de comprendre le langage humain par les robots.

Ermanno : Donc, ces fameux LLM ? Ouais, voilà. Large Language Model.

Aurélien Appriou : Là, du coup, c’était pas des LLM à l’époque. Ça, c’est ce qu’OpenAI a développé et a inventé, mais nous, on faisait ça plus à l’ancienne, quoi, avec des gros moteurs, enfin, des gros algorithmes qui venaient comprendre les grammaires et, du coup, essayer d’extraire… Enfin, nous, le but, c’était d’extraire les métaphores du langage humain, donc que le robot comprenne quand une personne humaine fait des métaphores. Donc, ça, c’était cool, ça a été utilisé par Google à un certain temps. Ouais. Pour Google Search. Donc, ça, c’était top. Bon, après, moi, je faisais… Enfin, j’ai juste fait un petit stage dans le cadre d’un énorme projet qui durait depuis 20 ans. Donc, je ne vais pas dire que j’ai participé à la création de ça, mais j’ai fait la version française, notamment, de ce truc-là. T’as été un petit colibri, t’as apporté ta pierre à l’édifice. Oui, ouais. Si on veut, ouais. Ouais. Mais tout petit. Et du coup, ça, c’était… Et après, en revenant en France, en commençant mon doctorat, là, je me suis plus focalisé sur les systèmes. C’était des signaux neurophysiologiques. Donc, en gros, l’idée, c’était qu’on mettait des électrodes sur le scalp de personnes et on essaie de comprendre ce à quoi ils pensaient ou alors les variations de leur état mentaux. Donc…

Ermanno : Alors, attends, parce que tu… Sur le scalp… Ouais. Utilise des mots que les gens comprennent et qui ne font pas peur. Parce que moi, tu me dis scalper, scalp, scalper, voilà, il va m’arracher les cheveux, c’est ainsi ou… Non, donc, sur le… En gros, pour ceux qui ont déjà fait un électroencéphalogramme et non pas un électrocardiogramme, mais un électroencéphalogramme, donc on mesure un petit peu l’énergie, enfin, l’activité électrique de votre cerveau et on vous met une espèce de gros bonnet avec des petites électrodes qui vous font un peu penser, non pas à des aiguilles, mais ce n’est pas forcément très agréable. En plus, on rajoute un petit peu de… De gel. … de liquide pour les connexions de gel. Voilà. Et puis, on vous met ça sur la tête et après, on branche ça à une machine qui, elle, va analyser vos signaux électriques comme… Un peu comme un électrocardiogramme qui, lui, est pour le cœur, mais là, on le met sur la tête pour analyser l’activité du cerveau. Exactement. Donc, c’est… Le scalp, c’est… C’est la tête là où on pose le bonnet, c’est ça ?

Aurélien Appriou : C’est ça. Donc, c’est exactement ça. Et nous, on récupère les signaux. Donc, on faisait faire des tâches aux utilisateurs et nous, on essayait de développer des algorithmes, enfin, même on le faisait, qui apprennent à reconnaître ce à quoi la personne est en train de penser. Donc, voilà, on lui fait faire plein de fois la même tâche et puis au bout d’un moment, du coup, on fait apprendre l’algorithme sur les signaux qui ont été reçus pendant ces tâches et après, on demande à la personne de faire des nouvelles tâches et là, l’algorithme doit se débrouiller tout seul pour reconnaître ce à quoi la personne est en train de penser. Donc, ça, je…

Ermanno : Ah, donc, on sait lire dans la pensée ? Alors…

Aurélien Appriou : On aimerait bien et je pense que voilà, tu le saurais si c’était le cas, mais non, malheureusement, enfin, on arrive à faire des choses, mais c’est encore ultra limité, c’est très, très limité.

Ermanno : Ouais, en gros, on arrive à savoir quand est-ce que la personne, elle pense ou elle dort ou elle est en train de lire ou de regarder un film, mais on ne sait pas forcément ce à quoi elle pense.

Aurélien Appriou : Alors, on peut aller un peu plus loin que ça. Donc, par exemple, nous, on a participé à des compétitions de personnes qui utilisent, qui sont tétraplégiques et qui apprennent à utiliser ces interfaces de cerveau. Ces interfaces de cerveau ordinateur, désolé, et du coup, elles participent à des compétitions où elles doivent, enfin, en gros, contrôler un vaisseau spatial ou une voiture, du coup, la faire tourner à droite, à gauche, allumer les feux, éteindre les feux, ralentir, accélérer. Donc, il y a quand même plusieurs commandes motrices qui sont possibles actuellement pour, voilà. Et le but de ces compétitions, c’était que d’une compétition d’un point de vue ingénierie pour développer le meilleur algorithme possible. De deux, entraîner l’athlète, donc la personne tétraplégique qui n’a pas utilisé ses membres pendant des années et des années, de voir comment le cortex moteur peut répondre à ça des années après et voir comment elle peut réussir à avoir des bons scores. Et si elle arrive à avoir des scores de 100%, voilà, comme c’était le cas pendant la compétition, du coup, elle est capable de contrôler son fauteuil roulant par la pensée. Donc, ça, c’est cool. En tout cas, elle est, voilà, tourner à droite, à gauche, avancer, ralentir, etc. Donc, c’était le genre de choses qu’on faisait.

Ermanno : Juste pour comprendre. On en a fait beaucoup de parenthèses quand même sur le sujet, mais en gros, on arrive à détecter des patterns, donc en fait, des templates de mode de pensée. Donc, en gros, on sait à peu près dire là ce qu’il est en train de penser ou la façon dont son cerveau réagit, ça veut dire qu’il est en train de penser qu’il faut que mon fauteuil tourne à droite. Là, ça veut dire qu’il faut que mon fauteuil tourne à gauche. On a entraîné la machine pour ça. Par contre, on ne saura pas forcément dire tiens, là, il est en train de se dire je boirais bien un café. Non, non, complètement.

Aurélien Appriou : Mise à part. On va voir si on l’a entraîné à se dire ça pendant longtemps et que l’algorithme a appris ça. Donc, voilà, c’est toujours pareil. Les tâches sont ultra limitées parce que rien que pour différencier quatre types de classes, on appelle ça du coup quatre types d’actions différentes à faire, c’est beaucoup, beaucoup d’apprentissage, beaucoup d’entraînement de la personne et beaucoup de développement de l’algorithme. Et de la machine. C’est ça.

Ermanno : Est-ce que ça va être les mêmes patterns un petit peu pour tout le monde, c’est-à-dire toi et moi, on va penser ou on va avoir le même type d’activité cérébrale pour dire va à droite ou va à gauche. Exactement. Est-ce qu’il va falloir à chaque fois réapprendre à la machine à fonctionner selon le mode de fonctionnement, de pensée, de raisonnement de quelqu’un d’autre ?

Aurélien Appriou : Justement, le raisonnement, il n’est pas dedans, malheureusement, mais l’idée, généralement, ce qu’on prend comme base, c’est une personne qui veut aller à droite, on va lui dire de penser à un mouvement de la main droite, par exemple, dans sa tête. Donc, s’imaginer faire l’imagerie motrice, on appelle ça. Du coup, la zone de l’hémisphère gauche, à chaque fois, l’hémisphère gauche contrôle tout le côté droit du corps, donc la zone de l’hémisphère gauche du cortex moteur va s’activer. Donc, tous les neurones à cet endroit-là, les réseaux neuronaux vont s’activer, l’algorithme repère ça, donc il comprend que la personne veut aller à droite. Donc ça, c’est pour aller droite-gauche facile, du coup, il n’y a qu’à entraîner le cortex moteur droit et le cortex moteur gauche. Après, si on veut aller plus loin, faire d’autres choses, il faut activer d’autres zones du cerveau pour qu’ils discriminent du mieux possible. Donc là, par exemple, on va faire du raisonnement, du calcul mathématique, donc c’est dans le lobe frontal, au niveau du front. Et si on veut faire, par exemple, tout ce qui va être visuel, c’est dans le lobe occipital, donc au niveau de l’arrière de la nuque. Et du coup, là, on peut lui faire faire des exercices aussi à ce niveau-là. Et du coup, plus on veut de classe, plus l’idée, c’est d’essayer de trouver des zones qui peuvent bien se différencier pour que l’algorithme ne galère pas trop. Donc, on trinque un peu la chose.

Ermanno : Tu vois, c’était une parenthèse, c’était un pas de côté, mais ça permet, je pense, aussi de bien comprendre qui tu es comme personne, comme scientifique, comme chercheur. Exactement. Exactement. Quand on fait un doctorat dans une science, on est un chercheur et je pense que ça pose un peu le décor.

Aurélien Appriou : En fait, ça, c’était pour parler de la partie électroencéphalographique. Donc, si on veut aller plus loin et maintenant, comme tu dis, on a compris d’où je viens en recherche. Maintenant, ce dont on pourrait parler, je prends un peu les devants, donc c’est un peu qu’est-ce que j’ai fait après le doctorat ? Et du coup, pour faire la transition, je voudrais juste indiquer qu’à la fin du doctorat, je me suis plus focalisé sur les signaux électrocardiographiques cette fois, donc du rythme cardiaque. Donc, l’idée, c’était de faire la même chose, récupérer des signaux avec des capteurs, des électrodes qu’on met au niveau du cœur. Et cette fois, du coup, ce que j’ai essayé de détecter, c’était des états mentaux. Donc, par exemple, la curiosité ou la charge qu’on utilise de travail dans le rythme cardiaque. Et du coup, pour ça, j’ai développé des nouveaux algorithmes qui allaient s’adapter. Donc, ceux qui étaient utilisés pour l’électroencéphalographie, je montrais qu’ils étaient performants aussi pour l’électrocardiographie. Et du coup, j’ai commencé à utiliser ces algorithmes pour extraire des choses du rythme cardiaque, du signal cardiaque et essayer de détecter les choses dedans. Et si j’ai fait ça, c’est parce qu’à ce moment-là, je commençais à me poser la question qu’est-ce que je vais faire après le doctorat. Il se trouve qu’entre temps, j’avais repris le sport, je continuais de progresser, de continuer ma reconstruction, on va dire. Et j’avais pour idée de participer aux championnats du monde Ironman 73. Donc, pendant tout le doctorat, je me suis entraîné pour ça. Et c’est vrai qu’en dernière année de doctorat, j’ai réussi à avoir ma qualif aux championnats du monde quatre semaines avant la sous-dance de mon doctorat. Et je me suis dit là, franchement, j’ai vraiment envie de continuer un peu sur les deux thématiques, continuer le sport, ma passion, mais à côté de ça, faire des choses en lien avec ça. Maintenant, je commence à bosser sur l’armée cardiaque, il y a des choses qui peuvent se faire, se connecter. Et c’est à ce moment-là que j’ai rencontré Pierre Gilles Friche, mon associé actuel. On a monté une start-up qui, lui, venait de terminer son doctorat sur tout ce qui était l’analyse cardiaque. Donc, il travaillait sur la variabilité cardiaque, notamment en recherche. Et du coup, voilà, on a décidé de s’entendre bien et tout ça. Donc, on s’est dit bon, on va monter une start-up en lien avec ça.

Ermanno : Donc là, en fait, il y en a un qui a des compétences dans l’analyse et dans la création d’algorithmes d’analyse du rythme cardiaque. Il y en a un autre qui a des compétences dans l’analyse, dans la traduction, peut-être même la mesure de la variabilité cardiaque. Et d’ailleurs, c’est un sujet qu’on pourrait aborder aussi. Et là, vous vous êtes dit, il y a un truc à faire. Mais bon, c’est ça. Mais vous auriez pu faire dans la santé. Non, vous l’avez appliqué au sport. C’est plus marrant quand même.

Aurélien Appriou : Exactement. Voilà. Du coup, lui, il a fait sa thèse. Il a eu en sciences du sport. Moi, j’étais passionné de sport. Alors, la santé, on y avait quand même pensé au début. Donc, on a dû avoir fait une étude de marché pour essayer de prévenir, voir si on ne pouvait pas créer des algorithmes pour prévenir le burn-out ou la dépression. Donc, on avait été voir des entreprises pour faire une étude de marché là-dessus. Enfin, surtout Pierre qui l’avait fait à l’époque. Et en fait, ce qui leur est sorti, c’est que les PDG des groupes ne voulaient pas faire des études de marché. Ils ne voulaient pas savoir si les personnes avaient été pressenties à faire un burn-out ou une dépression. Donc, en fait… Tu m’étonnes.

Ermanno : À la limite, créer une boîte là-dessus, ça peut être intéressant. Par contre, quand le patron sait que ses salariés ont de potentiels problèmes qui se dirigent vers le burn-out, ça met en question deux choses. La première, c’est quand tu le sais, qu’est-ce que tu fais ? Tu mets à pied ton salarié pour lui dire écoute, prends 15 jours de vacances. Allez, vas-y, je vais même. Je suis tellement bon comme patron que je vais même te payer. Je vais te payer des vacances. Je ne suis pas sûr que ça résolve le problème. Et puis, l’autre questionnement, c’est comment est-ce que le salarié est en arrivée là ? Alors, ça peut être une question personnelle, ça peut être des questions familiales, ça peut être le sport.

Aurélien Appriou : Mais souvent, c’est quand même lié au boulot quand tu arrives à un burn-out. C’est souvent lié au boulot, mais comme tu dis, pas que. Donc, peut-être la peur d’être montré du doigt alors que les conditions de travail étaient très bonnes. C’est ultra complexe, une question avec le recul. Nous, on sort du domaine de la recherche, la vie réelle, c’est vrai qu’on a toujours du mal à s’imaginer. C’est un truc qu’on a remarqué aussi en créant la start-up. Donc, il y a quand même une grosse barrière entre ce que nous, on fait en recherche et le monde réel. Parce qu’on pense qu’on va…

Ermanno : Et la recherche, tout simplement, ça ne vous branchez pas ? Parce que la recherche en France, c’est comme aux États-Unis, vous êtes blindé une fois que vous commencez à faire de la recherche scientifique, non ? Alors, non. Alors, vous avez compris le hashtag ironie évidemment.

Aurélien Appriou : Exactement, oui. C’est quand même de mieux en mieux, mais bon, ça reste quand même très limité. Donc, en doctorat, on gagne très peu, c’est très compliqué de vivre quand on est en doctorat. Ils ont augmenté les salaires, mais finalement, c’était il y a 3-4 ans, ils les ont augmentés. J’ai déjà fini mon doctorat, mais finalement, avec l’inflation qu’il y a et tout, en fait, c’est juste qu’ils ont fait une régularisation, ce n’est pas qu’ils sont mieux payés ou quoi. Par rapport au niveau de vie, je pense que finalement, avec l’inflation, ils ne sont toujours pas si bien payés que ça. Donc, grosse question. Après, une fois qu’on est chercheur permanent, au bout de quelques années d’ancienneté et tout ça. On commence quand même à bien gagner sa vie.

Ermanno : Et puis surtout quand on publie, qu’on est reconnu par ses pairs et reconnu par des institutions ou par des boîtes qui t’embauchent pour tes compétences. Exactement.

Aurélien Appriou : Il y a plusieurs possibilités, c’est de rester dans la recherche publique, mais de faire des vacations, en tout cas, faire du consulting pour des boîtes privées, ça c’est possible. Donc, c’est toujours les instituts qui vérifient ce qui est fait. Donc, c’est un moyen d’arrondir ses fins de mois un peu, je pense, on peut donner des cours aussi. Bon, ça, ce n’est pas très bien payé. Et voilà. Mais sinon. Mais à n’y pas. C’est un niveau égal. Donc là, je pense par exemple à mon directeur de thèse qui est vraiment une machine dans le domaine de l’IA au niveau international. S’il allait chez Google, son salaire ne serait pas du tout celui qu’il a en recherche publique. C’est là qu’il est en recherche publique. Donc même, il aura beau faire du consulting ou quoi, effectivement, ça pose des questions quand même. Là où je sais qu’en Californie, les professeurs de l’université et tout gagnaient très, très bien, quasiment comme quelqu’un qui bosserait chez Google ou quoi. Donc voilà. Clairement, il y a. Ouais.

Ermanno : On revient à cette histoire du financement public, de la recherche, de l’enseignement, etc. Aux Etats-Unis, les études coûtent extrêmement cher. Ça paye les bons profs aussi. Entre vingt et cinquante mille euros l’année suivant les universités. Et voilà. C’est pour ça aussi qu’ils peuvent se permettre de bien payer leurs professeurs. C’est pour ça qu’ils peuvent se permettre de bien payer les chercheurs. C’est pour ça qu’ils peuvent se permettre de proposer un campus au top, ce qu’on n’a pas en France. Après, c’est une question structurelle, mais on ne va peut-être pas rentrer dans ce sujet-là.

Aurélien Appriou : Mais du coup, après, il y a toujours les chercheurs qui le font par passion et comme je disais, ce n’est pas non plus les pires serveurs du monde. Même par vocation. Ouais. Exactement. Ouais. Passion, vocation. Ouais.

Ermanno : Parce que je pense que là, ce n’est même plus une passion. C’est vraiment une vocation. Pour savoir que tu peux être payé cent fois plus chez Google pour faire le même boulot. Enfin, Google ou d’autres. Ouais, c’est vrai. Je pense qu’il faut vraiment être attaché à ton pays, à ta recherche, à tout ce que tu peux ressortir de tes analyses.

Aurélien Appriou : Exactement.

Ermanno : Je partais sur ce jeu de la recherche publique. Mais donc, vous vous décidez à créer une start-up, pas forcément dans la santé, mais plutôt dans le domaine du sport. Ouais, exactement. C’est quoi la démarche finalement ? Parce que vous avez fait une étude de marché pour proposer un service, un produit dans la santé, mais pour le sport, ça vient d’où ?

Aurélien Appriou : Du coup, pour préciser, c’était Pierre avant que j’intègre le projet, avant qu’on se rende compte qu’il y avait des marchés pour les entreprises, donc il y avait pensé à ça. Ok. Ce qui était très bien. Mais du coup, ça n’avait pas pris. Donc, là, à ce moment-là, il s’est dit, j’allais plutôt faire une boîte en relation avec le sport. Donc, à ce moment-là, il a créé une nouvelle ceinture cardiaque qui était plus précise que les ceintures qu’on trouve actuelles sur le marché, qui du coup, allait mesurer la variabilité cardiaque d’une manière beaucoup plus précise. Mais quand il a fait l’étude de marché, mis à part quelques personnes qui voulaient se qualifier au JO, donc je crois qu’il avait interrogé notamment Alain Bernard, mis à part eux qui trouvaient le projet intéressant, ben en fait, voilà, le marché, il n’en avait pas vraiment payé 500 euros une ceinture cardiaque, je pense qu’il n’y a pas beaucoup de personnes qui auraient été l’acheter, donc là, il se remet encore en question. C’est à ce moment-là qu’on s’est rencontrés et il a commencé une petite étude de marché pour voir qu’est-ce qu’il voulait vraiment du coup les sportifs par rapport à toutes ces analyses de cardiaque et tout ça. Et les personnes disaient des plans d’entraînement personnalisés. Et du coup, moi…

Ermanno : Alors, juste un pas de côté encore une fois, quand tu dis que ton associé avait commencé à créer une nouvelle ceinture cardiaque et à sonder le marché, ok, ça n’a pas pris parce qu’effectivement, les gens ne voulaient pas forcément dépenser autant d’argent dans un tel dispositif, mais ça, c’était il y a trois, quatre, cinq ans. Maintenant, en termes de produits disponibles sur le marché, est-ce qu’on a évolué ? Est-ce qu’on a atteint le niveau d’expertise, de compétence de la ceinture cardiothoracique comme on dit, qu’avait développé ton associé ?

Aurélien Appriou : Je ne pense pas. Après, je n’ai pas envie de dire un nom définitif parce que je ne sais pas exactement ce que font Garmin ou quoi dans leur service R&D, mais en tout cas, il n’y a pas de nouvelle ceinture qui coûte beaucoup plus cher que les anciennes qui coûtent à peu près 100 à 150 euros pour chez Polar, Garmin et tout. Donc, je ne pense pas.

Ermanno : Mais qui, maintenant, permettent de mesurer la variabilité cardiaque.

Aurélien Appriou : À quoi qu’il arrive, les ceintures déjà à l’époque, il y a trois, quatre ans, permettaient déjà de mesurer la variabilité cardiaque. Là, c’était un niveau de précision supérieur. Donc, pour aller regarder encore plus. Plutôt que de regarder chaque milliseconde, aller regarder chaque centième de milliseconde, c’est genre un centième d’exagère, mais moins. Donc, à part encore plus de précision sur l’état de fatigue du coup de la personne.

Ermanno : Donc, du coup, ton associé, ils sont de le marché. En gros, ce qui ressort, c’est ce que cherchent les sportifs, c’est un moyen d’obtenir des plans d’entraînement plus facilement, moins cher, plus vite. Exactement.

Aurélien Appriou : Donc, ils vous disent plutôt que de sortir des ceintures ultra optimisées et tout, nous, d’abord, ce qu’on veut, c’est des plans d’entraînement qui soient individualisés. Si vous arrivez à faire beaucoup de choses avec des signaux, franchement, faites-nous des plans sur mesure qui soient vraiment impeccables. C’est vraiment ça qui ferait la différence. Et effectivement, c’était au moment où on a commencé à travailler ensemble, au moment où je fais études de marché. Et moi, bien sûr, je dirais que ça a fait-il pour le mois de dix ans avant, qui était en galère en tant qu’étudiant, à ne pas trouver de plan d’entraînement, à ne pas savoir comment s’entraîner, tout coûtait trop cher, je me suis dit que c’est le moyen de donner un outil pour la plupart des coureurs triathlètes. Nageurs, cyclistes qui veulent s’y mettre, mais qui n’ont pas les budgets nécessaires. Donc, on a décidé. Du coup, ça, c’est un gros parti pris aussi de faire une application qui fait des plans d’entraînement individualisés, donc d’un point de vue très, très précises, mais à un moindre coût. Donc, nous, aujourd’hui, nos plans, c’est 7,99€ par mois et c’est ultra individualisé. Mais on ne veut pas aller au-dessus parce qu’on a des concurrents qui mettent pas mal plus cher. Mais c’est un parti pris de garder ces 7,99€ parce que ça nous tient à cœur que ce soit accessible à tout le monde. Justement, nous, notre idée, ce n’est pas nécessairement de se faire de l’argent ou quoi, c’est vraiment d’aller, de trouver une solution pour les personnes qui ne peuvent pas se payer des licences ou des coachs, parce qu’il y a des coachs personnels maintenant de plus en plus qui sont très bien et tout ça, mais c’est un coût qui est vraiment énorme. On parle de 80, 100€, même ça monte jusqu’à, j’ai déjà entendu parler de 180€ par mois pour un coach perso en très long. Donc là, nous, on voulait avoir cette barrière en dessous des 10€ et 7,99€. C’était le prix qu’on trouvait optimal. Après, il faut que ça a un coût parce qu’il faut qu’on ne peut pas laisser non plus gratuit parce qu’il faut qu’on se paye, qu’on continue notre R&D pour apporter de nouveaux algorithmes qui vont être encore plus précis, qui vont pouvoir prendre en compte plus de choses au niveau cardiaque. Il y a de plus en plus de capteurs aussi. Donc voilà, c’est un peu toute l’idée derrière.

Ermanno : Tu dis une application qui propose des plans d’entraînement individualisés, ça veut dire quoi en fait ? Parce qu’on l’a déjà vu avec d’autres équipements. Oui. D’autres fournisseurs, d’autres sociétés, notamment des françaises qui proposent des choses comme ça. On ne va peut-être pas les citer aujourd’hui parce que ce n’est pas le sujet, mais quelle différence vous apportez par rapport à vos concurrents et ça veut dire quoi du plan d’entraînement individualisé par un algorithme finalement, ce que je comprends ? Exactement.

Aurélien Appriou : Alors nous, c’est notre expertise en analyse du signal et en intelligence artificielle qui vont nous permettre d’aller justement regarder tous ces signaux à chaque entraînement, à chaque session que la personne fait et d’adapter en temps réel l’entraînement à ce que la personne vient de faire. Effectivement, tu parles d’autres applications, les applications du marché aujourd’hui, ce qu’elles font, ce n’est pas des plans d’entraînement individualisés, ce sont des plans d’entraînement modulables dans le sens où elles ne vont pas s’adapter à la progression de l’utilisateur par exemple. Elles vont directement demander quel temps la personne veut faire. Là, on parle par exemple surtout de la course à pied, il n’y a pas encore d’application qui le fait en triathlon, mais en course à pied aujourd’hui, la personne doit indiquer combien de temps elle veut faire au marathon dans six mois pour que l’application lui propose un plan d’entraînement. Donc ça en fait, ça veut dire que l’algorithme qu’ils ont derrière va juste aller chercher en base de données un plan d’entraînement sur 26 semaines qui lui permet comme objectif de courir en trois heures par exemple au marathon, 3h15 ou 3h30, alors que nous, on ne va pas du tout demander le niveau de performance de l’utilisateur au départ. Il se plug à son Garmin, à son Strava, nous on récupère toutes les données et nos algorithmes vont analyser autant aujourd’hui au moment où ils s’inscrivent sur l’application. Qu’est-ce qu’il vaut ? Et après, jour après jour, semaine après semaine, l’algorithme comprend comment il progresse vis-à-vis des plans d’entraînement qu’il lui a proposés et va optimiser ce plan d’entraînement jour après jour, semaine après semaine pour l’emmener vers son meilleur potentiel. Donc c’est assez difficile de savoir avant les quatre, cinq dernières semaines qu’est-ce que la personne va pouvoir valoir. Sur marathon, c’est un peu différent, tu le sais, quasiment huit semaines avant et après c’est surtout de la résistance musculaire et tout ça, mais tu sais à peu près de quoi il va être capable. Voilà. Nous, c’est un peu notre philosophie derrière, ça c’est pour le niveau de performance. Comme je disais, la grosse diff’ ici, c’est qu’on s’adapte semaine après semaine, dans les plans d’entraînement standard qu’on peut trouver sur Internet ou dans les applications existantes. La personne, en gros, si elle loupe deux semaines d’entraînement parce qu’elle est partie en voyage ou elle était malade ou quoi que ce soit, si elle le remarque bien, ça va lui faire comme si elle n’avait pas loupé ses entraînements, ça ne va pas considérer qu’elle a eu deux semaines où elle n’a rien fait, donc ça va reprendre avec du volume qui est beaucoup trop élevé par rapport à une reprise post-vacances, pas blessure du coup, mais ça peut être aussi post-blessure.

Ermanno : J’avais deux questions, je te les pose en bloc et puis après je te laisserai répondre, mais c’est pour être sûr de ne pas les oublier. Déjà, tu parles de plugger l’appli avec Strava, je me suis laissé dire que Strava se permettait parfois de retravailler les données, par exemple les moments de pause, elle les enlève, suivant aussi le type de course que tu définis. Je ne sais pas s’il y en a beaucoup qui le savent, mais dans Strava, quand vous avez enregistré votre sortie, votre entraînement, vous pouvez changer en type de sortie, est-ce que c’est un entraînement, est-ce que c’est une course, est-ce que c’est une compétition, est-ce que c’est du déplacement, et suivant ça, il ne va pas y avoir le même calcul, donc est-ce que vous, vous travaillez avec les données brutes que vous donne Strava et puis vous

Aurélien Appriou : vous analysez là-dessus ou vous prenez les données que Strava a remoulinées ? On a de la chance là-dessus, c’est qu’il y a les deux disponibles, quand on se connecte à leur API, on va appeler ça une API, on se connecte à leur système, à leur base de données. Ça va venir chercher tant de données par jour, bon ils ont une limite qui est un peu embêtante, mais en gros on va venir récupérer un peu ce qu’on veut et dedans il y a les deux. Il y a la donnée brute et la donnée transformée, pré-processée qu’on va appeler ça, et du coup là, en l’occurrence, on peut récupérer les deux et nous bien sûr c’est le raw data, la donnée brute qu’on utilise pour nos algorithmes. Mais c’est intéressant comme question, parce que sur le rythme cardiaque par exemple, ça aurait pu poser problème quoi. Quand on veut, c’est la fameuse variabilité cardiaque, on dit bah nous on va devoir aller au millisecondes près, regarder qu’est-ce qui se passe si on prend des données qui sont déjà processées, pré-processées, du coup on va avoir des données qui vont plus du tout être précises au millième de seconde près, mais même pas à la seconde près. Donc plus aucun intérêt à avoir ces données, en tout cas pour la variabilité cardiaque par exemple.

Ermanno : Bon du coup je garde ma deuxième question, je te la reposerai quand même, mais ça me permet de rebondir aussi. Quid des pauses qu’on prend quand on fait un entraînement ? Alors typiquement on prend la course à pied, moi ça m’arrive, je vais faire mon 15 bornes, 7 bornes, bah j’ai une petite envie de me poser, de faire mon petit pipi, hop j’appuie sur le bouton stop de ma montre, je fais mon petit pipi et après je repars. Ton algorithme, il analyse ça comment ? Parce qu’en gros tu vas avoir une chute de la fréquence cardiaque qui correspond au temps de récupération pendant lequel tu fais ta petite pause quoi.

Aurélien Appriou : Alors du coup nous on a des modèles derrière qui vont calculer l’énergie dépensée un peu au fur et à mesure du temps, donc ça c’est un projet qu’on a toujours, mais on a de… On a eu les premières retombées, un projet qu’on a en partenariat avec l’INRIA, là où j’ai fait ma thèse de doctorat, donc c’est un institut de recherche en intelligence artificielle justement. Pour chez Matilia on va voir quand la personne perd de l’énergie, quand elle en regagne, je peux pas en dire beaucoup plus et on va pouvoir savoir qu’effectivement t’as récupéré pendant les deux minutes où t’as fait ta pause, t’as récupéré donc forcément tu vas, si t’étais en intervalle ou autre, bah tu vas peut-être être un peu plus fort sur les quelques intervalles qui vont suivre, puis régresser à nouveau, donc en fait plus tu t’arrêtes longtemps, plus tu récupères de l’énergie, plus tu vas être capable de faire quelque chose d’un peu mieux derrière quoi.

Ermanno : Ok. Juste les mathématiques en fait. En gros comme il y a l’eurodatage des données, vous savez si j’ai appuyé sur le bouton de ma montre à 11h03 et que j’ai repris à 11h05, vous voyez qu’il y a un creux et donc potentiellement il s’est passé une récupération ou quelque chose et votre algorithme s’adapte là-dessus.

Aurélien Appriou : Exactement, il sait qu’il y a eu une récupération, même si la personne ne voulait pas nécessairement récupérer, elle n’a pas eu le choix, en fait elle s’est arrêtée donc elle la récupère, donc ça influence le reste de la sortie. Exactement.

Ermanno : Sur la partie performance, tu disais certains de vos concurrents, on rentre notre objectif, on rentre le temps attendu et puis c’est un plan d’entraînement qui sort, qui est plus modulable que modulé par l’intelligence artificielle au besoin et au fur et à mesure de l’entraînement, mais ce qui fait que, et pour être aussi des sportifs, tu sais très bien comme moi, quand on se fixe un objectif, il est rare qu’on se dise je vais courir un marathon. Combien de temps ? L’objectif c’est juste de finir, non, tu as quand même un objectif de temps. Quel est l’approche des sportifs qui utilisent votre application de se dire je ne mets pas mon temps ou je ne mets pas ma performance ou je vais m’entraîner et puis l’appli elle verra dans trois semaines et elle me dira avec les données que j’ai récupérées finalement tu vaux 2h48 au marathon, je vais m’entraîner pour 2h35, comment je vais faire ?

Aurélien Appriou : Du coup, très bonne question parce qu’on l’a quasiment toutes les semaines par nos utilisateurs. En fait, nous on est dans un process où on est obligé de déconstruire une image comme quoi c’est normal de donner le temps. C’est les gens étaient trop habitués. Au plan papier, de trouver dans les magazines ou comme je disais dans les applications actuelles de donner son temps. Donc, elles sont un peu perdues quand elles ne peuvent pas donner leur temps donc elles disent mais en gros si je suis vraiment motivé que j’aurais essayé mieux que mon voisin alors qu’on part du même machin, je n’ai aucun moyen de me différencier de lui parce que moi j’aurais bien mis 3h et lui il aurait mis 3h15 et du coup ça aurait été plus dur. En fait, non, l’entraînement ça ne marche pas comme ça. Si tu pars sur 3h alors que tu pouvais espérer au mieux 3h15, tu vas te blesser dans le process.

Aurélien Appriou : Donc, ça c’est quelque chose, c’est une question qu’on a tous les jours donc pour ça on est en train de mettre des choses pédagogiques dans l’application, pareil je n’en parle pas trop mais de façon à donner du feedback à l’utilisateur. Déjà, on a indiqué pourquoi on ne leur demandait pas le plan d’entraînement. Donc, il y a des pop-up qui sortent et qui indiquent bien le but c’est de t’emmener vers ton meilleur potentiel, on va s’adapter à toi au jour le jour plutôt que soit toi à te t’adapter à nous parce que quand on fait ça, on va droit dans le mur donc voilà, c’est toute une question. C’est une question de pédagogie et de feedback aussi donc pareil on va mettre des graphiques et des choses en place pour lui montrer à elle qu’elle est en train d’évoluer au cours du temps en termes de niveau de performance donc elle est en train de progresser et c’est cette notion de progressivité qui va être vraiment intéressante. Donc ça, cette fonctionnalité n’est pas encore sortie mais d’ici quelques semaines ce sera bon et elle sera rassurée du coup au jour le jour puisqu’elle va voir que l’application a compris que j’ai fait une grosse séance et que du coup je suis en train de progresser, que je me sentais mieux que la semaine dernière et du coup parce qu’aujourd’hui l’algorithme le sait et le fait, enfin fait la planification en fonction de ça mais l’utilisateur n’a aucun moyen de le voir lui en termes d’interface du coup c’est ça qui est un peu dommage donc c’est pour ça qu’on veut mettre l’accent maintenant plus sur l’interface, plus de feedback, plus de pédagogie.

Ermanno : Vous, vous êtes sur quel sport en fait ? Parce que notamment vos concurrents ils sont beaucoup sur la course à pied, ils n’intègrent pas forcément les trois autres disciplines voire le triathlon, enfin les deux autres disciplines du triathlon voire les trois disciplines voire le triathlon. De manière générale, vous, vous êtes sur quel sport ?

Aurélien Appriou : Du coup pour l’instant uniquement course à pied mais on est en train de développer la partie triathlon et du coup tout ce qui va avec natation et vélo parce qu’en fait natation, vélo c’est des briques qui après il faut les agencer bien sûr avec la course à pied et le vélo donc chaque sport va avoir un impact sur l’autre sport du coup c’est à prendre en compte dans la planification d’entraînement du coup là on est d’abord en train de développer la natation et le vélo et après on mettra les trois ensemble.

Ermanno : Là si vous travaillez que sur la course à pied ça va pour l’instant pouvoir s’adresser à des coureurs éventuellement à des triathlètes qui préparent des objectifs de course à pied que ce soit des objectifs en course à pied sèche comme j’ai envie de le dire soit même des objectifs de course à pied en triathlon par exemple voilà il faut que je me prépare sur le marathon de l’Ironman mais comment ton appli elle va gérer que cette personne là elle fait aussi de la natation, elle fait aussi du vélo, elle fait aussi du home trainer, elle fait aussi du renfaut, elle fait aussi c’est aussi un papa ou une maman qui a une vie de famille etc.

Aurélien Appriou : Ça aussi pareil on est en train de prendre des objectifs de course à pied, on fait aussi prendre en compte tous ces, on est en train de développer l’algorithme qui prendra en compte tous ces facteurs qui viennent d’ailleurs. On aimerait bien aussi d’ici quelques mois avoir la possibilité de faire d’autres sports à côté donc on a beaucoup de demandes des personnes qui font du foot ou du rugby qui veulent aller sur leur entraînement de foot ou rugby pour jouer collectif et tout ça mais développer le système cardio et autres, le foncier quoi à côté grâce à notre application du coup c’est une bonne question et il faut, on est en train de réfléchir à comment intégrer aussi. Et comme tu dis il y a la vie de famille et autres donc ça aujourd’hui on prend en compte dans le sens où la personne va pouvoir changer ses disponibilités à tout moment donc si par exemple elle arrive, elle a demandé le plan le lundi, ça lui a proposé le plan tel qu’il était proposé et le mercredi elle se rend compte ah j’ai mis un entraînement là mais en fait je peux pas je vais aller chercher les enfants à la crèche ou autre bah à ce moment là elle peut venir sur l’application et demander de changer le plan d’entraînement pour la fin de semaine et tout va être pris en compte donc tout ce qui a été fait le lundi mardi et ça va recalculer. la fin de semaine en fonction de ça tous nos aspects recherche veulent prendre en compte au maximum tout ce qui se passe dans la vie privée de la personne sans savoir exactement qu’est-ce qui est fait mais en tout cas on veut pouvoir savoir à quel point elle va

Ermanno : être fatiguée à cause de ça et du coup adapter l’entraînement ouais parce que du coup si on prend les sportifs que nous sommes on a des belles montres au poignet avec un beau un beau capteur cardio optique qui mesure notre fréquence cardiaque notre saturation en oxygène etc tout au long de la journée pour aller limite pour des personnes comme nous. peut vous fournir des données supplémentaires pour autant que on plug l’appli au fournisseur de la montre je pense à Garmin je pense à Polar ou autre qui seront pas forcément de la même qualité que celles qui vont être mesurées avec une ceinture cardio thoracique mais bon vous aurez déjà des données donc par exemple une montée de stress un étudiant qui se prépare pour les JO et puis qui en plus doit courir derrière son bus pour pas rater son entraînement à l’INSEP bon bah voilà mine de rien c’est un truc qu’il faut prendre en compte parce que c’est de la charge d’entraînement supplémentaire même si c’est juste trois minutes à courir derrière un bus quand tu es quand tu t’entraînes à un 10 000 et puis que tu te tapes un sprint sur 400 mètres pour choper ton bus c’est pas forcément ton sport donc ça génère tout ça de la charge d’entraînement supplémentaire est-ce que c’est des éléments que aujourd’hui vous intégrer ou que vous pourriez intégrer

Aurélien Appriou : que vous voudrez intégrer alors du coup c’est une bonne question donc alors là ça voudrait dire de monitorer la vie de l’utilisateur h24 on se fait beaucoup de stockage de données tout ça donc là pour le coup on est trop petit encore pour avoir assez de serveurs pour stocker toutes ces toutes ces données pas un peu enfin nous ce qu’on aimerait bien à terme c’est évidemment de monitorer le sommeil de monitorer tous les faits et gestes des personnes pour être le plus précis dans la planification de l’entraînement aujourd’hui comme je disais on va se focaliser surtout sur comment savoir à partir de quelques minutes à un moment où l’entraînement je sais je peux pas dire savoir dans quel état de forme aller et du coup de prendre en compte pour tous les entraînements futurs donc vraiment se baser parce qu’en fait le rythme cardiaque il en dit long sur la fatigue de la personne sur son niveau sa performance et tout ça donc c’est vraiment une question de savoir ce qu’on peut faire c’est tout ça beaucoup plus c’est pour ça que la plupart des sportifs de haut niveau prennent cinq minutes le matin au réveil leur variabilité cardiaque c’est justement pour savoir à quel point ils sont en forme ce jour là s’ils sont pas en forme il arrive que l’entraîneur se base sur cette variabilité cardiaque pour décaler les entraînements un autre jour parce qu’on est tout en fait il y a plein de choses qu’on sait pas qu’il se passe dans le corps on peut être en train de combattre contre un virus sans même le savoir c’est pas parce qu’on n’est pas symptomatique c’est pas parce qu’on n’est pas symptomatique qu’on a rien on n’est pas en train d’activer le système immunitaire pour combattre contre un virus du coup il y a plein d’éléments la mauvaise nutrition manque de sommeil le stress on a l’impression ça va au boulot j’ai pas l’impression d’avoir trop de stress en ce moment mais la personne finalement elle arrive pas toujours à conscientiser le niveau de stress qu’elle a ça ça a un gros impact aussi sur la fatigue sur tout le système nerveux parasympathique et tout ça nous on veut le monitorer mais pas en le monitorant H24 juste à partir de quelques secondes quelques minutes à certains moments.

Ermanno : Bon effectivement la variabilité cardiaque c’est un peu la même chose que la variabilité cardiaque c’est un bon indicateur et on comprend que ça peut aider notamment ces fameuses 5 minutes où on prend le matin pour mesurer sa variabilité cardiaque alors on parle de 5 minutes parce que c’est un peu le protocole après je crois que ce qui est important c’est que ce soit toujours le même protocole en gros si tu te lèves le matin tu prends ta variabilité cardiaque déjà tu passes aux toilettes parce que le niveau de liquide dans le corps peut avoir une influence sur le rythme sympathique parasympathique etc mais en gros que tu le fasses tu te réveilles tu vas faire ton pipi

Ermanno : tous les matins tu te lèves tu vas faire ton pipi tu vas te brosser les dents tu prends un café et après tu te poses l’essentiel c’est d’avoir toujours le même protocole si par contre un jour tu prends le café l’autre jour tu prends pas un jour tu fais ton pipi le jour tu le fais pas etc là ça peut apporter des données qui sont parfois un peu biaisés mais ça c’est donc sur la variabilité cardiaque qui donne une bonne indication en revanche la fréquence cardiaque qu’on regarde à l’entraînement ça a quand même ses limites notamment suivant le niveau de forme d’entraînement de fatigue de l’athlète tu vas forcément ressortir les mêmes données et ça est ce que votre algorithme le prend alors pour schématiser en gros il y a des jours on va faire un 10 km à 50 minutes toujours le même et on va avoir une fréquence cardiaque moyenne 125 et puis le lendemain il fait moins beau on est un peu plus stressé il fait ou alors il fait beaucoup plus chaud beaucoup plus humide on va avoir on va faire exactement la même course on va avoir la même sensation sauf qu’on sera à 135 de plus comment

Aurélien Appriou : tu gères ça toi dans ton appli justement aujourd’hui on travaille dessus parce que dans les faits quand exactement si on a la même température du jour au lendemain mais qu’on a 10 15 battements de différence ça veut dire que effectivement il ya quelque chose qui se passe au niveau du système nerveux par la sympathique donc que il ya un niveau de fatigue un niveau de stress ou quoi qui est qui impacte la personne en ce moment mais il ya d’autres facteurs et qui sont beaucoup moins évident à prendre en compte par exemple la chaleur donc aujourd’hui de plus en plus de monde prennent la température du coup de l’atmosphère ce qui va être important aussi c’est que la personne ne va pas réagir à la température extérieure de la même manière donc qui pourrait être vraiment intéressant

Aurélien Appriou : mais c’est qu’un capteur tout simple qui prendrait juste la température corporelle de la personne à

Ermanno : l’effort pour en dire beaucoup sur ce qui se passe aussi on l’a aussi de plus en plus notamment sur les montres garmin qui je sais pas si c’est extrapolé ou si c’est vraiment un capteur de température mais qui mesure la température corporelle au moins au point de contact de la

Aurélien Appriou : montre exactement mais ne l’ayant jamais testé moi-même je sais pas ce que ça vaut parce que garmin ils font plein de trucs qui sont très bien et tout ça mais il y a des choses beaucoup moins bien il faut il faudrait ça faire à part des choses du coup moi je suis un peu voilà comme si j’ai pas testé ben en gros je peux pas être sûr que ça marche bien donc il y a plein d’outils il y a des bagues maintenant qu’on peut avoir par exemple la bague oura le bracelet whoop il y a plein de choses qui vont donner beaucoup d’indications beaucoup de mesures et tout ça sur la personne mais il faut voir aucun n’a le même capteur et pourtant ils disent tous qu’ils font la même chose donc il faut voir qu’est-ce qu’il faut il faudrait avoir tous les capteurs à disposition encore une fois je dis d’un point de vue financier il faut qu’on avance encore avant de pouvoir acheter tous les capteurs qu’on veut et du coup pouvoir aller tester tous et voir lesquels réagissent comment et du coup adapter l’algorithme en fonction de ça mais l’idée ouais c’est bien sûr de prendre de plus en plus de données en

Ermanno : compte pour être de plus en plus précis écoute c’est super intéressant je pense qu’on a on a fait un bon tour tu nous as parlé de cette appli justement et on a pas mal parlé de l’algo mais tu nous as pas donné son donc celles et ceux qui veulent tester qui veulent qui veulent s’y mettre

Aurélien Appriou : c’est pour ça qu’on a fait appel à jb3 là comme tu le sais qui n’est rejoint l’équipe du coup aujourd’hui il faut que tu nous en dises plus là jb3 qui rejoint l’équipe c’est pour ça qu’on a fait ça me fait penser que tu en as parlé au début et qu’on en a pas encore parlé donc ouais effectivement c’est associé à quelqu’un en marketing du coup ouais tout ce dont on a parlé aujourd’hui enfin vis-à-vis des algorithmes et tout ça c’est le résultat de trois ans de travail pour développer l’application telle qu’elle est actuellement de trois ingénieurs donc il y a pierre qui est docteur en sciences du sport et du coup michael qui est ingénieur développeur du coup tous les trois on a vraiment bossé énormément pendant trois ans pour sortir ça donc c’est pas quelque chose qui s’est fait du jour au lendemain je pense que c’est assez important de préciser parce que voilà on sort pas une application avec un gros algorithme comme ça du jour au lendemain c’est beaucoup de fin beaucoup d’aller-retour avec la récolte de données beaucoup de choses à prendre en compte et du coup beaucoup de partenariats aussi comme je disais avec des labos de recherche qui sont vraiment dans le domaine et du coup l’année dernière on avait un peu de mal à lancer le marketing quoi une fois qu’on avait notre produit on a eu un peu de mal à lancer d’un point de vue marketing et communication et du coup là j’ai un

Aurélien Appriou : gb qui cherchait un projet l’on qu’il s’investissait à fond dans le triathlon à ce moment là et lui se trouve qu’il a un background vu qu’il est influenceur sur la tic tac et instagram qui est vraiment très axé communautaire be to see donc parfait pour nous le projet du disait bien donc on a discuté pas mal de temps et il a rejoint l’équipe en octobre l’année dernière octobre 2023 exactement et du coup JBTri qui est passé en podcast chez toi il y a trois mois je crois deux mois après son Ironman de Tangier. Ouais exactement et du coup c’est lui, enfin si on en parle aujourd’hui pour les auditeurs c’est parce qu’il nous a mis en relation en fait

Ermanno : et donc du coup il nous a mis en relation parce qu’il m’a dit écoute Hermano j’ai un super projet Notifo je te parle c’est une superbe appli qui propose des plans personnalisés etc si vous avez pas compris, rembobinez un petit peu on en parle pas mal justement avec Aurélien l’invité du jour et puis on a échangé et je me suis dit qu’effectivement il y avait quelque chose à faire pour parler de cette application pour que les gens puissent aller voir, tester et se fassent eux-mêmes leur idée. Après avoir échangé avec toi en off je me suis rendu compte que c’était pas une énième application qui arrivait sur le marché qu’il y avait du background scientifique et qu’il y avait aussi une certaine valeur tu l’as dit tout à l’heure, j’ai pas relevé mais tu disais notre objectif c’est pas de faire du pognon c’est de proposer le meilleur service au prix le plus abordable pour celles et ceux qui peuvent pas forcément se payer un coach ou un système d’entraînement et donc ça veut dire que votre appli en fait vos valeurs sont bonnes et puis en plus elle peut s’appliquer aux plus jeunes comme aux plus anciens, comme aux plus amateurs et aux sportifs de plus haut niveau. Exactement

Aurélien Appriou : je pense que t’as tout dit, tout bien résumé

Ermanno : Mais cette application comment elle s’appelle ?

Aurélien Appriou : Elle s’appelle FlitRun, je vais le dire sinon on va finir par oublier de le dire donc elle s’appelle FlitRun, disponible sur les stores, donc l’App Store le Play Store et du coup ça fait maintenant un an qu’elle est dispo sur ces stores là donc il y a eu une grosse refonte qui nous a permis de sortir une nouvelle version beaucoup plus stable, la première qui était sortie en janvier 2023 contenait pas mal de bugs et là on a sorti une version vraiment stable depuis septembre et d’ailleurs ça se voit parce que le nombre d’utilisateurs ne cesse d’augmenter donc c’est cool, c’est que

Ermanno : ça plaît plus. Quel est votre business modèle finalement parce que vous êtes 3 plus JB qui a rejoint le projet est-ce que c’est en vendant des plans d’entraînement personnalisés à 8€ par mois que vous vous en sortez ou vous avez levé des fonds, vous avez eu du soutien vous avez des aides, comment ça marche ? Parce que 3 jeunes docteurs normalement, enfin en tout cas 2 jeunes docteurs dans une entreprise il y a des possibilités d’obtenir aussi des aides

Aurélien Appriou : de la part du gouvernement non ? Exactement, parfait très bien introduit donc en gros c’est un peu le fruit de tout ce que tu viens de dire qui nous permet aujourd’hui de vivre donc on a commencé par une levée de fonds la première année parce qu’on avait une idée mais pas vraiment de pas vraiment de produit quoi, on avait juste créé un petit démonstrateur pour montrer à des gens qui couraient ça vous plairait d’avoir ce genre d’outil pour vous entraîner du coup à ce moment là on avait réussi à lever 30 000€ plus on a eu 20 000€ d’aides de la région donc ça nous a permis du coup d’engager des stagiaires et de payer un prestataire pour développer une première version qui était une web application donc ça c’était comme je disais la première année Pierre et moi, bon je pense que s’il y a des entrepreneurs dans les éditeurs ils verront de quoi on parle donc Pierre et moi on s’est mis les 2 premières années au chômage

Ermanno : oui parce que redisons le notamment je sais pas si je le dis beaucoup dans ce podcast mais France Travail, anciennement Pôle Emploi est quand même le plus gros investisseur de start-up en France

Aurélien Appriou : exactement, tous les start-up passent par là en tout cas moi j’en connais aucune qui ne s’est pas passée par là après ça doit exister mais j’en connais juste pas et ouais effectivement Pôle Emploi merci Pôle Emploi pour vraiment en plus ils facilitent vachement le process donc vraiment je pense qu’il y a un accord avec le gouvernement pour qu’ils essayent de motiver justement les gens à créer leur boîte parce qu’on n’a pas du tout le même process que les autres personnes qui viennent toucher le chômage donc eux sont obligés de se pointer régulièrement, faire des rendez-vous régulièrement quand nous on est arrivés chez Pôle Emploi ils nous ont dit qu’est-ce que vous faites, est-ce que vous êtes en recherche d’emploi et en fait tu réponds non parce que t’es en train de monter une boîte donc t’as pas besoin d’un emploi, enfin t’as pas besoin t’es pas en recherche d’emploi et là à partir de ce moment là ils disent ok tu montes une boîte en gros c’est cool ils demandent pas beaucoup de retours après donc ça facilite pas mal de choses

Ermanno : ils t’accompagnent dès lors que t’as le droit au chômage ils t’accompagnent dans la partie financière de la création d’entreprise et puis tes indemnités chômage te permettent de survivre encore pendant deux ans

Aurélien Appriou : mais je crois qu’il faut des preuves quand même comme quand on est en train de monter une entreprise donc le process s’est vraiment facilité ça c’était vraiment top donc deux premières années comme ça du coup on a fait une autre levée de fonds plus conséquente cette fois parce qu’on a été chercher deux années 220 000 euros donc 120 000 en dilutif et du coup 100 000 en prêt BPI voilà on va pas rentrer dans les détails

Ermanno : en gros si vous voulez savoir comment ça marche vous écoutez des podcasts d’entrepreneurs génération do it yourself pour ne citer que lui avec Mathieu Stéphanie qui est déjà passé dans le podcast donc en gros voilà si vous savez pas ce que c’est les levées de fonds, dilutif, pas dilutif, BPI hop je vous envoie là-bas

Aurélien Appriou : en gros c’est pour dire on est une aide du gouvernement plus des investisseurs privés des business angels qui ont mis de l’argent ça ça nous a permis de payer nos premiers salaires à Pierre et moi après justement cette période de chômage donc il se trouve que Pierre et moi on est jeunes docteurs donc au bout de un an on récupère à chaque fois la valeur de tous nos salaires grâce au gouvernement donc c’est une aide qui dure deux ans donc tout jeune docteur pour l’insertion dans le milieu professionnel bénéficie de ça à condition qu’il fasse de la recherche donc du coup nous ça a matché bien avec l’entreprise parce qu’on continue de faire de la recherche et développement à fond donc nous ça passe après il y a d’autres personnes qui commencent un projet qui a rien à voir avec la recherche là du coup pour le coup pour eux c’est beaucoup plus compliqué d’avoir ces aides mais nous c’était toujours R&D donc voilà aujourd’hui on est financé comme ça on est toujours financé grâce à la première levée de fonds qui en fait se fait rembourser ça a rien à voir avec l’argent ce qui fait qu’on peut se payer etc du coup JB qui a rejoint un peu plus tard du coup là ah oui non et du coup pour JB et Mickaël on est en train de préparer une grosse levée de fonds qui a lieu pour juin donc là on va essayer de lever entre 300 et 400 000 euros pour déjà voilà pour vivre un peu mieux faire un peu plus d’efforts au niveau marketing, communication parce qu’on est un peu limité par l’aspect financier ça coûte super cher de faire des pubs et tout ça au moins c’est pas gratos non malheureusement malheureusement pour nous et aussi pour recruter du monde pour justement venir nous aider là dessus à côté de ça on a eu un financement prestigieux l’été dernier de l’Union Européenne qui nous permet aujourd’hui de collaborer avec Inria justement sur plein de projets de recherche et ça aussi pareil très cool donc l’Union Européenne nous a beaucoup soutenu là dessus et c’est vraiment top

Ermanno : en fait l’idée de ma question c’était pas forcément pour embêter les auditeurs mais aussi pour qu’ils se disent ok une énième app et puis dans 6 mois ou dans un an il n’y aura plus rien ou ça marchera moins bien parce qu’ils n’auront plus les moyens de financer etc non c’est un projet solide et puis entre parenthèses cet épisode n’est pas sponsorisé je suis pas là pour vendre l’appli c’est juste parce que j’adhère vachement au projet parfait merci beaucoup

Aurélien Appriou : ce sera peut-être l’occasion dans les auditeurs s’il y a des business angels n’hésitez pas à venir toquer à notre porte on est en plein démarrage de la levée c’est pile le bon timing

Ermanno : c’est pas les business angels qu’il faut aller taper c’est carrément les fonds qui interviennent en seed

Aurélien Appriou : justement on est trop tôt nous parce que du coup c’est du B2C le coût d’acquisition client ils sont pas ultra fans donc pour les VC ce sera plus tard soit quand on aura fait plus de chiffres soit si on tourne vers du B2B mais pour l’instant petits B2C ils sont pas fans

Ermanno : je pense qu’on a fait un bon tour prochaine étape pour vous continuez à développer continuez à vous entraîner on n’a pas parlé de T2C performances sportives parce que je pense que ça place aussi dans un podcast de sport en triathlon où est-ce que t’en es ? ton marathon de Séville comment ça s’est passé ? question de piège

Aurélien Appriou : j’ai eu le Covid 10 jours avant le marathon et du coup malheureusement j’étais à Séville il y a 10 jours malheureusement dès le 13ème kilomètre mon cardio était quasiment rendu à FC max j’avais des crampes qui montaient dans les ischios donc voilà en fait vu que j’ai eu le Covid pendant l’affûtage j’avais aucun repère aucun moyen de savoir si je m’en étais bien remis ou pas et la réponse je savais que j’allais l’avoir au marathon mais je ne pensais pas aussitôt donc 13ème kilomètre très compliqué 18ème j’ai dû quasi m’arrêter et ça a été un enfer jusqu’au bout donc ça

Ermanno : j’étais en train de me dire il va nous raconter ça il va nous dire j’ai appris de mon entre guillemets erreur de l’appendicite et puis je sentais que ça n’allait pas et donc j’y suis pas allé si si tu y as été quand même

Aurélien Appriou : si ouais en fait c’était le plan aussi je ne voulais pas trop me laisser influencer par la fréquence cardiaque du coup j’ai décidé de ne pas regarder mon cardio en fait j’aurais pu le savoir dès le début que ça se passait pas bien mais je m’étais dit ben tant pis de toute façon je suis là j’ai un objectif en tête de temps j’avais déjà fait un marathon avec un temps que voilà que j’avais trouvé correct et bon donc là je voulais vraiment aller au niveau au dessus et voilà c’était soit ça soit dans tous les cas c’était soit ça passe soit ça casse mais j’y allais avec cet objectif j’étais pas en contrôle quoi sinon j’aurais regardé ma fréquence cardiaque j’aurais direct vu dès le premier kilomètre qu’il y avait quelque chose de pas normal j’aurais ralenti et voilà mais là le but c’était d’essayer jusqu’au bout qui était le 18ème kilomètre

Ermanno : puis sur les triathlons du coup

Aurélien Appriou : les prochains objectifs ouais du coup ben ça va être alors là j’ai mis entre parenthèses un peu le triathlon sur l’année 2023 donc je continue à rouler un peu à nager un peu mais j’ai ce gros focus sur la course à pied pour préparer le marathon que j’ai fait du coup là cette année ça va être retour au triathlon donc d’abord passer par un gros bloc en natation pour essayer de justement j’aimerais bien essayer de revenir au niveau que j’avais au lycée parce que j’ai jamais vraiment essayé de me donner les moyens de renager vraiment au niveau beaucoup depuis ce moment là notamment parce que compliqué avec les piscines les horaires enfin c’est pas aussi facile que la course à pied et le vélo avec du coup le doctorat et l’entrepreneuriat à côté c’était pas évident j’essaie de me focaliser un peu plus dessus et du coup je pense que je vais tenter une qualif aux championnats du monde pour essayer d’aller à Marbella l’année prochaine en 2025 donc je serai sur 73 73 exactement oui je reste sur 73 pour le moment donc ça c’est les gros objectifs super

Ermanno : ben je te remercie pour tout ça pour tous ces échanges tiens si je te faisais une petite Mathieu Stéphanie si on a des auditrices des auditeurs qui veulent essayer l’application est-ce qu’ils ont droit à un petit code de réduc un petit mois d’essai gratos comment ça se passe ?

Aurélien Appriou : il y a pour tous les utilisateurs il y a un mois d’essai gratuitement

Ermanno : il faut que tu nous fasses un deuxième mois pour ceux qui viennent de la part du podcast oui justement

Aurélien Appriou : mais il faudrait réussir à traquer ça serait avec plaisir mais il faudrait réussir à traquer

Ermanno : bon ben ce qu’on fait c’est que vous téléchargez l’application puis après vous envoyez un petit message à Aurélien ou vous nous contactez nous chez devenir très athlète et puis on fera passer Aurélien et puis il verra s’il peut appliquer quelque chose parfait ça serait avec plaisir et effectivement aucun problème super ben écoute merci beaucoup Aurélien c’était vraiment très sympa je pense qu’on est bien rentré dans le détail de toi de ton palmarès de ton expérience de ta formation du produit que vous avez du service que vous êtes en train de développer qui va pas s’arrêter là et puis on te souhaite bon vent pour la suite et puis que FlitRun on va le redire FlitRun FlitRun FlitRun FlitRun devienne l’application de référence pour les coureurs

Aurélien Appriou : et bientôt les triathlètes c’est tout c’est tout ce que je souhaite merci beaucoup en tout cas à Manon de m’avoir reçu dans le podcast super sympa j’ai vraiment adoré l’échange donc avec plaisir pour échanger à nouveau dans le futur et peut-être dans quelques années pour voir où est rendu justement FlitRun

Ermanno : on continuera plus tôt pas dans quelques années dans quelques mois

Aurélien Appriou : avec plaisir

Ermanno : à la fin de l’année on fait le bilan de ton année sportive et de ce que FlitRun t’a apporté ça marche ? ça marche je serai au rendez-vous super merci beaucoup Aurélien à plus salut ciao

co-fondateur du podcast et co-auteur du livre DEVENIR TRIATHLÈTE
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Podcasts 🎙, SwimRun 🏊🏻🏃, prépa du défi Agrippa2022 et Papa x 4 enfants je cours après le temps, mes passions et mes petits amours.