Pompier et triathlète : une vie de défis avec Morgane Armiroli
🎙️ Dans cet épisode, on reçoit Morgane Armiroli, alias Iron.Momo, triathlète passionnée et pompier professionnelle.
💬 On y parle de son parcours atypique, de ses défis en triathlon, et de la gestion de sa grossesse tout en restant active.
🚀 Une plongée inspirante dans l’univers d’une femme déterminée et passionnée de triathlon.
🎧 Écoutez – Abonnez-vous – Partagez !
→ Suivez notre invitée sur Instagram & sur Strava ( https://www.instagram.com/iron.momo / https://www.strava.com/athletes/11581866 / https://www.linkedin.com/company/sdis-06 ) !
⚠️📗 notre livre « Devenir Triathlète » est en commande ici 📗⚠️
Notre mission reste inchangée : rendre le triathlon accessible à tous, des débutants aux élites, en passant par ceux qui reprennent après une pause. Avec OpenTri à nos côtés, attendez-vous à plonger encore plus profondément dans le monde fascinant du triathlon. 🏊♂️🚴♀️🏃♂️. Gardez le pas, gardez le rythme, et surtout… gardez la passion brûlante pour le triathlon qui nous anime tous. 🔥💪
N’oubliez pas de nous suivre sur nos réseaux sociaux et de rejoindre notre groupe Facebook pour ne manquer aucune nouveauté et continuer de grandir ensemble dans notre merveilleux sport. A la semaine prochaine pour une nouvelle dose de motivation et d’inspiration triathlon ! 🌈🚴♂️🎉
Grâce à Autoscript.fr, retrouver la transcription de notre conversation !
Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d’informations.
Lire la retranscription
Ermanno : Salut les sportifs, c’est Ermanno et je suis très heureux de vous recevoir pour ce nouvel épisode du podcast Devenir Triathlète x OpenTri. D’ailleurs, en parlant de x OpenTri, aujourd’hui j’ai la chance à nouveau d’avoir Charly à mes côtés. Salut Charly !
Charly : Salut Ermanno, salut à toutes, salut à tous !
Ermanno : Et tu l’as bien dit, salut à toutes et à tous, parce que notre invitée et eux aujourd’hui est bien une femme. Enfin, elle n’est pas toute seule en fait, mais on va venir un petit peu sur le pourquoi de cette remarque.
Morgane ARMIROLI : Je suis très heureux de tendre le micro à Morgane Armiroli. Salut Morgane Salut ! Merci pour l’invitation sur le podcast.
Ermanno : C’est un plaisir. T’as vu, j’ai essayé de le dire avec l’accent. Est-ce que c’est bon ?
Morgane ARMIROLI : Magnifique, c’est parfait !
Ermanno : Morgane, ce que je te propose, pour commencer un petit peu tout ça et puis pour briser un peu la glace, c’est de te présenter, dis-nous tout, qui est Morgane ?
Morgane ARMIROLI : Oui, alors bonjour à tous. Donc moi c’est Morgane Armiroli, donc Iron Momo sur Instagram. C’est vrai que dans le monde du triathlon. Il y a beaucoup plus de gens qui me connaissent par ce surnom. Et bah écoute, j’ai 33 ans. J’habite maintenant dans le sud de la France depuis quelques années. Et je fais du triathlon depuis 2016. Donc ça commence à faire un peu de temps maintenant. Et je compte pas m’arrêter tout de suite en tout cas. Donc voilà. Après à côté de ça, sinon dans la vie, maintenant je suis pompier professionnel. Donc c’est un métier qui me passionne et que je suis très heureuse de… de faire en plus, on va dire, du triathlon. Le triathlon, c’est pas du tout mon métier, mais c’est un bon complément. Donc voilà, je pense que j’ai dit le principal en tout cas.
Ermanno : T’as pas l’intention de t’arrêter. Tu vas quand même t’arrêter quelques semaines. Et pour ceux qui te connaissent pas sur les réseaux, on va venir au pourquoi. C’est la deuxième fois que je fais du teasing, attention. T’es pompier professionnel. Est-ce que t’es sapeur-pompier militaire professionnel, comme dans une ville comme Marseille ou dans une autre ville ?
Morgane ARMIROLI : Alors non, moi je suis… Je suis pas militaire, je suis dans le T-Ville. Donc voilà, pompier professionnel dans les Alpes-Maritimes. Donc voilà, c’est pas militaire. Effectivement, il y a plusieurs distinctions. Les militaires, c’est à Paris ou alors il y en a à Marseille ou aussi à Brignoles.
Ermanno : Enfin voilà, mais pas dans les Alpes-Maritimes en tout Bon, ça s’est joué à pas grand-chose. Et du coup, la mission d’une pompier, ça… Pour toi en tout cas, parce que j’imagine qu’il y a plusieurs spécialités, mais pour toi, ça recoupe quoi ? Ça veut dire quoi en termes de travail effectif ? Je parle bien de travail effectif. Et puis après, en termes de préparation physique qui va derrière et qui te permet justement de pratiquer le triathlon ?
Morgane ARMIROLI : En termes de travail, on fait la même chose que les hommes. On fait des gardes de 12 ou 24 heures. Et puis après, on fait toutes sortes d’interventions. Donc que ça soit du secours à victime, c’est le principal, la majorité de ce qu’on fait. Mais ça peut être aussi des incendies, tout type d’incendie, dans des bâtiments ou à l’extérieur, des feux de voiture, ce genre de choses. Et dans le sud, on fait aussi beaucoup de feux de forêt. Ça fait partie de notre gros travail l’été, mais aussi l’hiver. On fait de plus en plus de feux d’hiver. Et voilà, après tout ce qui est accidents de la route et interventions diverses, donc les inondations, les chats dans les arbres, ce genre de choses. Voilà, on fait un peu de tout.
Charly : Oui, c’est une mission assez large. Et qu’est-ce qui t’a amené vers ce métier de la mangane ?
Morgane ARMIROLI : Alors, j’ai toujours voulu faire ça. Je ne sais pas pourquoi. Pourquoi ? Puisque personne ne fait ça dans ma famille. Mais depuis que je suis toute petite, j’ai toujours été attirée par les pompiers. Après, je travaillais bien à l’école. Du coup, c’est vrai que mes parents et même moi, enfin, les profs, tout le monde m’a plutôt poussée pour faire des études. Donc, je suis partie à la base pour faire des études en médecine, etc. Et puis, finalement, j’ai pu furquer sur les études de kiné. Et quand j’étais en école de kiné, qui était, lui, en école d’ostéo et qui est devenu pompier volontaire. Et c’est là qu’en fait, on m’a reparlé de ce métier-là. Et du coup, je lui ai posé plein de questions. Je voulais savoir comment ça se passait, etc. Et dès qu’il m’a expliqué, tout de suite, je suis allée me renseigner auprès de la caserne à côté de chez moi. Et je suis rentrée comme ça, pompier volontaire, en 2013. Au début, c’était vraiment dans le but d’en faire un complément de mon travail. En fait, à l’époque, je ne faisais pas encore de triathlon. Donc, j’avais quand même un peu plus de temps. Mais donc, j’ai commencé comme ça et en fait, j’ai découvert du coup, réellement le métier. Et puis, ça m’a passionnée de plus en plus. J’ai vraiment accroché avec tout ça. Et puis, j’ai continué quand même mes études de kiné, je suis devenue kiné. Après, j’ai continué les études d’ostéopathe, je suis devenue aussi ostéopathe. Mais c’est vrai que plus je travaillais en tant que kiné et en tant que pompier volontaire à côté, et plus je me disais que ça m’intéressait. J’aimais vraiment ça et donc, j’ai passé le concours de pompier professionnel en 2018. Je l’ai eu et après, ça a été un peu long parce que c’est un peu compliqué pour rentrer pompier professionnel. Mais j’ai attendu trois ans et j’ai fini par rentrer donc pompier professionnel en 2021 dans les Alpes-Maritimes. Donc voilà, maintenant, je suis très heureuse, je fais ça à temps plein. J’ai presque arrêté, on va dire, la kiné et l’ostéo, je pratique encore un petit peu. Mais voilà, surtout les pompiers, c’est ce qui me plaît aujourd’hui et je suis très heureuse comme ça.
Ermanno : Ah mince, on s’est raté à quelques mois. De prise de contact parce que l’année dernière, je suis passé dans les Alpes-Maritimes en courant. Ça se trouve, tu aurais peut-être pu me prendre en charge et m’accompagner sur certaines douleurs. Mais remarque, il y avait un de tes confrères à Salon de Provence qui a fait ça très très bien.
Morgane ARMIROLI : Et oui, je sais parce que j’ai quelques personnes de mon club qui sont venues t’accompagner dans ton défi. Donc oui, j’avais entendu parler de toi à ce moment-là.
Ermanno : Excellent, excellent. Toi, j’imagine que tu étais sur un feu parce que sinon tu serais venue, c’est ça ?
Morgane ARMIROLI : Non, mais effectivement, je n’étais pas dispo à cette date-là. Mais oui, j’avais entendu parler de tout ça et suivi un peu tout ça de loin.
Ermanno : Excellent, excellent. Le monde est petit. Quitter ton métier de kiné pour une autre passion qui est celle de pompier, ça s’est goupillé aussi un petit peu. Alors ça ne fait que trois ans finalement que tu es pompier, mais tu continues tes études tout en découvrant pompier volontaire, puis en passant le concours, puis entre deux ans avant, tu avais découvert le triathlon. Enfin, il y a eu pas mal de changements chez toi ces dix dernières années. Maintenant, tu as atteint une certaine stabilité et tu es sûr que pour les cinq, dix prochaines années, ce sera pompier et triathlon, c’est ça ?
Morgane ARMIROLI : Oui, c’est ça. En fait, à un moment, c’est devenu un peu n’importe quoi. C’est vrai, quand j’ai commencé le triathlon, j’étais déjà kiné et je crois que j’étais en deuxième ou troisième année d’ostéo. C’est un peu après que je sois rentrée pompier et volontaire aussi. Tu as un peu découlé de tout ça parce que quand on rentre pompier, on rencontre aussi beaucoup de sportifs et ils nous embarquent dans leurs défis. Tu as un peu découlé de là-dedans, donc je me suis retrouvée dans le monde du triathlon. Mais c’est vrai qu’il y a eu une période où je faisais beaucoup de triathlon, mais c’est vrai qu’il y a eu une période où je faisais beaucoup de triathlon, mais c’est vrai qu’il y a eu une période où je faisais beaucoup de triathlon, mais c’est vrai que j’ai fait beaucoup trop de choses. Je travaillais comme kiné, mes études d’ostéo, le triathlon, les pompiers volontaires. C’est vrai que j’attendais cette stabilité parce que c’était vraiment beaucoup. À l’heure actuelle, je ne sais même pas comment j’ai fait à cette période-là pour combiner tout ça. Mais bon, ça fait aussi partie de mon caractère. J’aime toujours faire beaucoup de choses. Et voilà, dès que… enfin, sinon, je m’ennuie. En vrai, je ne sais pas vraiment ce que c’est que l’ennui parce que je trouve toujours autre chose à faire. Mais c’est vrai que ça a été… Ça a été des périodes chargées dans ma vie. C’est vrai que maintenant, c’est un petit peu plus calme, même si je ne peux pas vraiment dire ça complètement non plus. Mais bon, c’est…
Ermanno : Oui, tu as trouvé une autre occupation pour occuper tes journées et tes nuits pour au moins neuf mois. Je te rassure, après, c’est tranquille, ça dure une vingtaine d’années. Ça devrait aller. Toi, comment est-ce que tu viens ? Comment est-ce que tu découvres ? Comment est-ce que tu commences le triathlon ? Parce qu’avec un surnom comme Iron Momo, tu avais déjà un truc en tête, j’imagine.
Morgane ARMIROLI : Oui, en vrai, j’ai commencé le triathlon. Avant les réseaux sociaux. La toute première personne qui m’a parlé de triathlon, c’était un patient quand j’étais kiné. Un patient paraplégique qui avait fait du triathlon avant son accident. C’est lui. Moi, je ne connaissais pas du tout ce sport. À la base, je faisais de la gymnastique, donc rien à voir. Et c’est lui qui m’en a parlé pour la première fois. Après, j’ai rencontré mon mari aujourd’hui qui, lui, pratiquait le triathlon. Donc, ça m’a fait rire de le rencontrer alors que mon patient m’en avait parlé. Quelques temps avant. Et c’est lui qui m’a fait découvrir ce milieu-là. Donc, je suis allée le voir sur une cour. J’ai trouvé ça super sympa. Mais bon, à la base, ce n’était pas du tout pour en faire moi. C’était vraiment pour l’accompagner. Et finalement, j’ai quand même trouvé ça vachement chouette. Et puis, lui m’a acheté un vélo. Il voulait que j’aille travailler en vélo. À l’époque, on habitait en région parisienne. C’est vrai que c’était quand même vachement plus pratique que de se taper les bouchons en voiture. Donc, j’ai commencé comme ça. Mais au début, je n’aimais pas du tout le vélo. Je trouvais que ça faisait trop mal aux jambes, trop mal au cul, etc. Donc, vraiment, ce n’était pas du tout mon truc. Et par contre, je courais un petit peu avec les pompiers. Quand je suis devenue pompier, j’ai commencé à m’entraîner un peu plus en course à pied pour physiquement être quand même apte au travail, on va dire. Et du coup, ça s’est fait petit à petit. Après, un jour, on s’est lancé en fait un défi avec mes collègues de travail. Je travaillais dans un centre de rééducation. Et avec mes collègues, tous les midis, on faisait du sport sur notre pause déjeuner. Et en fait, un jour, on s’est fait un défi. On s’est dit pourquoi on ne ferait pas un triathlon, vu que des fois, on fait un peu de natation, des fois, on court un peu. Toi, tu vis en vélo, machin. Et donc, comme ça, sur un défi en Paris, on va dire, on s’est dit allez, on va faire notre premier triathlon, un petit triathlon S. Mais enfin, j’ai déjà raconté cette histoire. Mais c’est vrai que ça reste un souvenir pour moi inoubliable parce qu’on est arrivés là comme des touristes. On n’avait aucun matériel. C’était du VTT. On n’avait pas de combinaison. On était en maillot de bain. On avait des VTT. Moi, je faisais 30 kilos. On n’avait jamais fait ça. Mais en fait, on s’est éclatés. On était une dizaine et on a trop rigolé. Et du coup, quand j’ai fini ça, j’avais des crampes partout, etc. C’était ridicule. Mais j’ai trouvé ça génial. Et je me suis dit mais ce sport, c’est trop bien. Et je veux continuer en fait. J’ai envie d’en faire. Et voilà comment ça a commencé. Et puis après, le triathlon, quand tu commences, généralement, tu deviens vite accro. Donc du coup, voilà. Mais à la base, c’était vraiment… C’était vraiment comme un jeu. Et tout de suite après l’arrivée de mon premier triathlon, j’avais dit à mon mari, moi, je te préviens, je ne ferai jamais d’Ironman.
Morgane ARMIROLI : Lui, il m’avait déjà parlé de ça. C’était son objectif de sa vie, de faire un Ironman une fois dans sa vie. Et moi, je lui avais dit, moi, c’est hors de question. Là, voilà, je n’ai jamais couru. Il y avait cinq bornes. J’avais des crampes partout. Je lui ai dit jamais de la vie. En fait, je pense que je me suis rendue compte aussi ce jour-là de ce que c’était qu’un Ironman. Du coup, en faisant un S. Et je lui ai dit, moi, je ne ferai jamais ça. Si tu veux quelqu’un qui fait des Ironman, tu n’as qu’à me quitter tout de suite. C’est hors de question de choisir ça. Moi, ça ne m’intéresse pas. Mais par contre, l’envie de faire du triathlon, oui, de progresser, de m’entraîner. Donc, voilà comment c’est arrivé.
Charly : Alors, comment est-ce qu’on passe d’un premier triathlon S où on se dit que jamais on partira sur Ironman à finalement, quelques années plus tard, en avoir bouclé sept, dont deux à Kona, si je ne dis pas de bêtises. Qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce qui te… Qu’est-ce qui t’attire ? Alors déjà, qu’est-ce qui te fait passer le cap de t’investir autant dans le triathlon ? Et puis surtout, après, de passer le cap de la longue distance ?
Ermanno : Attends, moi, j’ai la réponse, Charly. En fait, elle a passé un pied. Elle n’a dit plus jamais. Elle a passé le deuxième pied de la ligne d’arrivée. Elle a dit, c’est quoi le prochain ? Ce n’est pas ça, Morgane ?
Morgane ARMIROLI : C’est carrément, c’est exactement ça. Je crois qu’à la fin de toute course, tout le monde ne se dit plus jamais. Et finalement, quelques jours après, on a direct envie de recommencer. Non, comment ça s’est passé ? C’est allé assez vite. Au final, parce que je crois que ce premier triathlon, ça devait être en 2015. Je ne sais plus si c’est en 2015 aussi ou en 2016, mais avec mes études d’ostéo, j’allais souvent masser à l’arrivée des courses. Donc, marathon de Paris, semi, moi, j’ai fait mes études à Paris. Donc forcément, toutes les courses dans Paris, j’ai dû être masseuse à l’arrivée. Et avec l’ostéo, on est allé sur le triathlon de l’Alpe d’Huez. Et donc, tous les ans, il y a une équipe d’ostéo, de kiné. Franchement, c’est super. Si vous ne connaissez pas, n’hésitez pas à aller les voir. Et donc, j’ai fait ça. Et en fait, c’est en discutant avec les gens à l’arrivée, ça m’a vraiment donné envie d’en faire plus, d’en faire des plus longs forcément, parce que c’est vrai qu’ils nous parlent tous avec des étoiles dans les yeux. Et puis surtout, en 2016, on a déménagé dans le sud. Et j’avais dit que je voulais m’inscrire en club de triathlon quand on déménagerait dans le sud, parce que c’est vrai qu’à Paris, le vélo, ça ne me plaisait pas. Mais dans le sud, c’est quand même vachement plus sympa. Et en fait, tout simplement, on a dû arriver au début d’année et au mois de juin, il y avait l’Ironman de Nice. Et je suis allée les voir parce qu’il y avait plusieurs personnes de mon club qui le faisaient. Je suis allée les voir au départ, sur le vélo, le marathon. Et en fait, j’ai trouvé ça génial. Le jour où j’ai vu ça, de mes propres yeux, que j’ai pu encourager, déjà, je me suis rendue compte que finalement, il y avait beaucoup de monde qui le faisait et beaucoup de femmes aussi. Beaucoup des femmes, en tout cas, et des femmes de tout âge, des personnes de toute morphologie. Voilà. Parce que pour moi, c’est vrai que j’avais l’impression que c’était un truc inaccessible, en fait, je pense, au début. Et là, quand j’ai vu toutes ces personnes-là qui le faisaient, je me suis dit, mais c’est incroyable, ce truc, c’est génial. Et s’ils y arrivent, peut-être que moi aussi. Et voilà, c’est comme ça. Et là, je me suis dit, l’année prochaine, je vais le faire. Donc là, on était en 2016. Je venais de commencer le vélo et tout. Mais je me suis dit, un an pour m’entraîner, ça peut le faire. Donc, l’année prochaine, je le ferai. Et je me suis mis cette idée dans la tête. Et quand j’ai une idée dans la tête, après, je vais jusqu’au bout. Et du coup, voilà, j’ai fait mon premier Ironman en 2017 à Nice, du coup.
Ermanno : Comment on arrive justement sur la ligne de départ à Nice après un an à se dire, l’année prochaine, je vais à Nice ? Donc, tu as commencé en 2016, si j’ai bien noté. Tu commences le triathlon en 2016. Comment, en un an, on arrive sur une ligne de départ d’un triathlon ?
Morgane ARMIROLI : Pour le coup, je n’ai pas pris ça à la légère. Pour moi, j’ai tout de suite compris que j’avais besoin, que j’allais avoir besoin de beaucoup m’entraîner. Du coup, j’ai eu de la chance. Il y avait un pompier qui travaillait avec moi, qui avait fait beaucoup de triathlon, une vingtaine ou 25 Ironman, je ne sais plus combien, huit fois Hawaii. C’était vraiment quelqu’un qui connaissait le truc. Et il m’a dit, écoute, si tu veux le faire, moi, je veux bien t’entraîner. Et je lui ai dit, mais tu sais, moi, je suis nulle. Je fais juste ça pour rigoler. Il m’a dit, mais non, c’est juste parce que tu ne sais pas t’entraîner. Mais il me dit, je t’assure, voilà, moi, je te ferai passer la ligne et tout. Donc, je lui ai dit OK, allons-y. Et en fait, voilà, il a commencé à me donner plein de conseils. J’ai commencé à aller nager presque tous les jours, tous les matins à 7 heures, j’étais à la piscine. Et puis, voilà, après, je n’avais pas énormément de temps malgré tout, avec tout ce que je faisais à côté. Mais le peu de temps que j’avais, je l’ai consacré au triathlon. Et quand on part de zéro, ça devient passionnant. Parce qu’on découvre tous les sports. Je me suis acheté mon premier vélo. Au début, c’était un vélo en alu, décathlon. Après, j’ai eu mon premier vélo carbone. Forcément, on passe tout de suite des caps, on va dire, dans ces disciplines. Et puis, voilà, les séances de course à pied et tout. En fait, j’ai tout de suite adoré. Et surtout, voir l’évolution, c’est vrai que c’était vraiment chouette. Pareil, quand on part de zéro, forcément, on progresse vite. Donc, on voit un peu la progression au jour le jour, on va dire. Donc, presque ce qui me frustrait le plus, c’était le manque de temps. J’aurais voulu faire beaucoup plus. Mais d’un autre côté, finalement, ce n’était pas plus mal parce que ça m’a peut-être permis de ne pas me blesser aussi. Parce qu’il ne faut pas passer de rien à tout d’un coup. Donc, non, après, j’ai quand même fait progressivement. Enfin, progression. J’ai fait un S. Après, j’ai fait un M. Après, j’ai fait un L. Après, j’ai fait un marathon parce que je voulais faire un marathon avant. Voilà, tout ça, c’était sur l’année 2016. Et du coup, je suis arrivée en 2017 prête, en tout cas mentalement, pour faire mon premier Ironman. Après, j’y allais. Avec mon mari, on s’était inscrits tous les deux. C’était notre premier à tous les deux. Et on y allait vraiment pour le finir. Il n’y avait pas vraiment d’objectif de performance. En tout cas, de chrono, on a toujours une idée à peu près en tête de ce qu’on imagine qu’on va faire. Mais ce n’était pas en tout cas une recherche de performance. C’était juste le finir. Et d’ailleurs, on n’avait pas du tout assez couru. On le savait. Donc, on avait dans l’optique de finir en marchant. Enfin, bon, c’était… Voilà, on voulait juste le faire et le finir. Et voilà comment je me suis préparée. Mais j’ai quand même fait beaucoup d’entraînement, beaucoup de natation, beaucoup de vélo. J’ai fait plein de cyclos, des longs cyclos pour me préparer à la distance, etc. Après, c’est vrai que dans le Sud, on a un beau terrain de jeu quand il fait beau parce que cette année, il ne fait que pleuvoir. Mais d’habitude, il fait beau. Et du coup, en plus, c’est à la maison. Enfin, moi, les routes d’entraînement de l’Ironman de Nice, c’est à 10 kilomètres de chez moi. Donc, en fait, je connais le parcours par cœur. Et ça, c’est aussi d’avoir le faire régulièrement.
Charly : Donc, tu prépares ça sérieusement pendant un an. Qu’est-ce qui se passe le jour de la course sur la ligne de départ ? Comment tu te sens ? Et surtout, comment ça se passe cette première expérience sur un Ironman qui n’est jamais une expérience anodine, qui, d’un point de vue sportif, mais aussi d’un point de vue émotionnel, est souvent un moment hyper fort d’une carrière ? Comment ça se passe pour toi ce jour-là ?
Morgane ARMIROLI : Franchement, c’était magique. Je pense que je m’en souviendrai toute ma vie, surtout depuis que j’ai partagé ça avec mon mari. Et voilà, on était tous les deux ensemble sur la ligne de départ. Et puis après, c’était… Franchement, c’était une super journée. On avait ses parents aussi qui étaient là pour nous encourager, les copains du club, etc. Donc, non, j’ai un super souvenir. La natation, c’était bien passé. Le vélo aussi, c’était très bien passé. Beaucoup mieux, en fait, que ce que j’imaginais. Donc, du coup, quand on arrive sur le marathon, on sait que… Enfin, moi, je savais, avant de finir le vélo, que je finirais la course quoi qu’il arrive. C’était mon objectif, voilà, c’était d’arriver à la fin du vélo. Et après, je me disais, même si je marche, c’est pas grave, j’arrive au bout. Donc, déjà, sur le vélo, je me rappelle de l’ambiance qu’il y avait sur la course. Je faisais que… Franchement, j’ai pleuré ce jour-là plein de fois, mais de joie parce que c’était chouette, en fait, de voir tout le monde qui était là pour encourager. Et puis après, sur la prom,
Morgane ARMIROLI : forcément, il était devant, mais je voyais que… Enfin, et en fait, je me disais, tant qu’il continue à courir, je continue à courir. Et lui, il se disait la même chose. Et du coup, en fait, au final, on a couru tout du long, pas très vite, à notre niveau de l’époque, mais c’est vrai qu’on s’est boosté comme ça sans le faire exprès. Et puis, c’était aussi une année particulière parce que c’était en 2017, la date avait été reportée à cause des attentats qu’il y avait eu en 2016.
Morgane ARMIROLI : Donc, le 14 juillet. C’était ma première garde dans ma nouvelle caserne. Et voilà, on a vécu ça ici. Bon, j’avais fini à 19 heures. Sinon, je serais allée avec les pompiers sur la prom. Je n’y étais pas parce que j’ai fini à 19 heures. Mais c’est vrai que ça nous a tous marqués, cette date-là. Et là, donc, ils avaient reporté la date de l’Ironman à cause de ça. Et c’était le premier événement sur la prom depuis les attentats l’année d’avant.
Morgane ARMIROLI : toute cette ambiance, tout ça, c’était beaucoup d’émotion ce jour-là. Et d’être là, de pouvoir faire ça, de remontrer qu’il y a une vie après tout ça, franchement, c’était doublement beau, j’ai envie de dire. Et puis, par contre, du coup, il faisait très chaud. C’était le 23 juillet, je m’en souviens. Il faisait très chaud ce jour-là. Donc, ce n’était pas facile, mais c’était beau. C’était beau de voir tous ces gens qui ont fini, même pour ces gens-là, etc. Enfin,
Morgane ARMIROLI : Marie m’a demandé en mariage à l’arrivée. Enfin, pas sur la ligne d’arrivée, mais après, à l’abri des caméras, on va dire. Mais du coup, ça reste une journée magique. Je n’oublierai jamais cette journée-là. C’était chouette. Alors,
Ermanno : premier Ironman, demande en mariage, c’est beau, c’est beau quand même. Et puis, premier slot ?
Morgane ARMIROLI : C’est ça. Alors ça, c’était vraiment la surprise parce que ce n’était pas du tout l’objectif. D’ailleurs, au mois d’octobre, on avait d’autres trucs Mais le lendemain, en fait, on voulait rester dans l’ambiance de la course. Et du coup, on décide d’aller à la cérémonie, mais vraiment comme ça. Moi, c’était plus pour retrouver les copains. Et puis, tu as tellement préparé ça pendant un an. Là, tu passes la ligne et tu n’as pas envie que ça s’arrête. Donc, on s’est dit, le lendemain, on y retourne, on profite. Il y avait la cérémonie, puis la soirée, on y va, etc. Donc,
Morgane ARMIROLI : la première avait dit qu’elle le prenait. Donc, il l’appelle, elle le prend. Et après, il passe à la catégorie d’en dessous. Et en fait, il n’y avait qu’une seule fille et elle n’est pas venue. Et du coup, ils ont redistribué son slot. Et dans la catégorie des plus nombreuses, c’était la mienne. Et en fait, comme la première avait dit qu’elle prenait le slot, les autres n’étaient pas venus. Et du coup, ils ont appelé la deuxième, la troisième, la quatrième, la cinquième, je crois que c’était sixième ou septième, je ne sais plus. Et du coup,
Morgane ARMIROLI : j’avais des copains à côté qui, tout de suite, ont dit oui. Donc, j’ai presque même pas le choix, on va dire. Mais de toute façon, la question ne se posait pas. Je pensais tellement que ça ne m’arriverait jamais que oui, je l’ai pris. C’était une évidence. Et même si c’était deux mois après et tout, voilà, de toute façon, je fais toujours, enfin, je ne réfléchis pas beaucoup. Enfin, je vis ma vie à fond, on va dire. Donc là, c’était sûr que j’allais le prendre. Et ouais, ça a été une expérience géniale. Déjà, à la fin de cet Ironman, j’avais dit que c’était génial, mais je ne voulais plus en refaire à la base. J’avais dit que c’était chouette, mais voilà, j’en ai fait un, c’était bien. Et maintenant, voilà, je passe à autre chose.
Ermanno : Voilà, 24 heures plus tard, hop, t’es enrôlée là-dedans puis c’est parti.
Morgane ARMIROLI : C’est exactement ça. Donc, je me suis dit, bon, on va recommencer deux mois après. Et non, c’était incroyable. Du coup, deux mois après,
Morgane ARMIROLI : d’ailleurs, j’avais fait une cagnotte. J’avais eu énormément de soutien et tout. Ça a été vraiment super. Et voilà, j’ai vécu cette expérience à Hawaï. Donc, j’y allais un peu avec le syndrome de l’imposteur, on va dire, parce que j’avais vraiment l’impression de ne pas du tout mériter, en tout cas, mon slot puisque je l’avais eu par chance et pas… Enfin, voilà, c’était pour moi un autre niveau. Et puis, au final, la course s’était très bien passée jamais que j’ai profité de chaque instant, de tout, de l’ambiance qu’il y a, de toute la course. Vraiment, je me suis éclatée et j’étais en pleine forme ce jour-là. Toutes les planètes étaient alignées. C’était top. Je garde un souvenir inoubliable de cette première fois à Hawaï. Mais c’est vrai que j’avais juste l’envie d’un jour d’y retourner, enfin, d’essayer de me qualifier et cette fois de mériter entre guillemets, une très belle course pour mériter d’y retourner et d’y revenir. C’est ce que j’ai fait après.
Ermanno : Exactement. C’est ce que tu as fait après. Alors, on ne va pas faire les 7 Ironman que tu as fait. On en a déjà fait deux. Enfin, quoi que, Hawaï, on l’a un peu survolé, mais ta qualif d’après, elle se passe où et dans quelles conditions ? Est-ce que tu l’as aussi, je mets bien des guillemets, volée, cette qualif ou cette qualif-là, tu as vraiment été la chercher avec les dents ?
Morgane ARMIROLI : Non, cette fois, cette qualif-là, j’en suis très fière. Je suis allée la chercher à Nice. Alors, en fait, j’ai fini mes études d’ostéo en 2019. Donc, pour moi, ça marquait un peu la fin d’une étape, on va dire, et le début d’une autre. Je m’étais toujours dit que quand j’aurais fini mes études, j’aurais beaucoup plus de temps à me consacrer pour le triathlon, que ce serait plus facile, etc. Donc, je m’étais dit, voilà, 2020, ça va être une super année, etc.
Ermanno : Il y en a beaucoup qui se sont dit ça, que 2020, ce serait une pure année.
Morgane ARMIROLI : C’est quand même des études difficiles. Enfin, kiné, c’était 4 ans. Ostéopathe, c’était 5 ans. Tu as quand même un mémoire. Ça prend beaucoup de temps. Du coup, c’est vrai que je n’avais pas vraiment beaucoup de temps. Donc, là, voilà, enfin, j’allais pouvoir m’y consacrer. Et d’ailleurs, j’avais fait une super prépa hivernale et tout. Et puis, Covid. Donc, j’ai été inscrite sur l’Ironman de Nice en 2020. Mais donc,
Morgane ARMIROLI : je n’avais pas vraiment pour m’entraîner. Et c’est vrai que je suis arrivée en 2021 en super forme. Je pense que c’est le meilleur niveau que j’ai eu quasiment de ma vie, en tout cas, en vélo. Et j’étais assez confiante quand je suis arrivée. En fait, j’étais déjà super contente d’être là. Et je pense que c’est important quand on fait ce genre de course de ne pas faire ça pour les autres, pour la gloire d’Instagram ou quoi que ce soit. Je le faisais vraiment pour moi et j’étais super heureuse
Morgane ARMIROLI : et quelle que soit le résultat, voilà, j’avais coché cette course et là, enfin, j’étais arrivée. Alors, quand même, un mois avant, j’étais tombée sur une course de vélo. Je m’étais cassé les côtes et donc, je n’avais pas pu trop courir. Mais bon, voilà, là, j’arrivais ce jour-là et même si je manquais un peu d’entraînement à pied, au moins, j’étais là, j’étais en forme et j’étais super en forme parce que je me rappelle que la veille,
Morgane ARMIROLI : c’était ce qu’il fallait. J’ai fait énormément de fois le parcours vélo. Franchement, je le connaissais par cœur. Donc, ça aussi, comme je disais, c’est un avantage. Ça,
Ermanno : c’est un unfair advantage de vivre sur le parcours de Nice. Oui,
Morgane ARMIROLI : mais là, c’est vrai que par rapport à 2017, je m’étais vraiment beaucoup plus entraînée en vélo, enfin, même dans tout mais surtout en vélo et du coup, j’ai appris quelques jours avant la course qu’il n’y aurait pas
Morgane ARMIROLI : de pro. Et voilà, à Nice, il y a une année sur deux, il y a des pros hommes, une année sur deux, c’est des femmes et en fait, là, il n’y avait pas de pro-femme sur la course, même peut-être pas de pro tout court d’ailleurs. Je crois que les pros étaient sur le 73 et pas sur l’Ironman. Et comme je savais que j’étais quand même assez forte en vélo à cette période, j’avais dit à mon mari, j’avais dit, t’imagines, ça serait trop cool si j’arrive à faire un beau vélo, peut-être que je peux poser le vélo dans les premières
Morgane ARMIROLI : Donc en fait, c’était mon objectif et du coup,
Morgane ARMIROLI : la natation, je me rappelle, ça s’était plutôt bien passé. Je n’avais pas trop, comme avec le Covid, nous, les piscines étaient fermées et tout. Je n’avais pas eu trop d’espoir sur cette nat et puis finalement, ça s’était très bien passé et surtout, j’ai fait vraiment un bon vélo, même si j’explose à la fin parce que j’étais complètement en hippo et que je pense aussi que je suis partie trop fort et peut-être un peu trop emballée donc j’explose bien à la fin du vélo mais bon, malgré tout, j’arrive à me refaire un peu dans la descente on va dire.
Ermanno : Malgré tout, on va juste le dire, 5h45, première de ta catégorie en vélo, deuxième femme en vélo et 87e au général. Ouais, un bon vélo, un excellent vélo tu veux dire.
Morgane ARMIROLI : Je ne me rappelais plus de mon classement en général mais je savais que j’étais deuxième, que j’avais fait le meilleur temps vélo féminin et que j’étais deuxième
Morgane ARMIROLI : au-dessus de toutes mes… Enfin, c’était encore mieux que ce que j’avais imaginé parce que c’est vrai que je ne pensais pas faire aussi bien. Après, j’étais quand même… Enfin, je ne suis jamais contente on va dire mais c’est vrai que je pense pouvoir quand même encore vraiment améliorer la fin du vélo mais c’est de ma faute, je n’ai pas assez mangé. Voilà, je le sais au moins. D’ailleurs, quand je suis arrivée dans le parc à vélo, j’étais tellement en hippo que je ne trouvais pas l’emplacement de mon vélo. Je ne comprenais pas, je voyais les chiffres s’il fallait que je regarde à gauche ou à droite, enfin voilà, j’étais vraiment perdue. Et pareil, pour trouver mon sac, il a fallu que ce soit quelqu’un qui me donne mon sac parce que je ne savais plus du tout où manger. J’étais bien en hippo mais ouais, c’était magique et surtout que là, je connaissais en plus beaucoup de monde qui était là pour encourager ce jour-là et donc, j’ai commencé le marathon effectivement avec un roller devant moi et j’ai au final fait tout le marathon avec un roller devant moi parce que j’étais deuxième et finalement, j’ai terminé troisième. Mais c’est vrai que moi, j’avais toujours pensé que j’allais me faire reprendre à pied parce que déjà, ce n’est pas mon point fort et en plus là, avec ma fracture de côte un mois avant, bon, je n’espérais pas grand-chose sur ce marathon mais c’est vrai qu’en fait, j’avais creusé un bel écart en vélo ce qui m’a permis, après, ça dépend toujours des années. Il y a des années où il y a des amateurs super forts et d’autres années, non. Donc là, il y avait peut-être un peu moins de monde cette année-là et encore que j’avais des copines très fortes
Morgane ARMIROLI : parce que ce n’était pas toujours le cas et du coup, ça a été très dur quand même ce marathon puisque j’étais toujours en hippo et puis voilà, mais de vivre ça avec le roller devant, tout le monde pour encourager, c’était magique, c’était magique. C’était un souvenir inoubliable parce que je ne pensais pas un jour faire un podium sur un Ironman au scratch et en plus, du coup, j’ai gagné ma catégorie et donc, c’est ça qui m’a permis de prendre le slot pour Hawaï. Donc, ce slot-là a été réalisé ce jour-là même bien plus que ce que je pensais et ça reste, je pense, ma plus belle course, enfin, un de mes plus beaux souvenirs avec le premier Ironman parce que le premier, c’est toujours quelque chose mais celui-là, c’est vrai que je ne l’ai toujours pas réalisé je crois, ce qui s’était passé ce jour-là mais en tout cas, j’ai vécu une super journée.
Charly : Et ça, ce slot-là te donne le droit d’aller une deuxième fois à Hawaï. J’imagine que cette fois-ci, tu l’as anticipé, tu réfléchis avant de dire oui et d’y retourner. Le deuxième Hawaï, comment il se passe ? Est-ce qu’il est différent du premier ? Est-ce que tu abordes la course plus sérieusement, plus détendu ? Est-ce que tu réussis à réappliquer des leçons que tu as apprises lors du premier Kona qui est toujours un peu déstabilisant pour les réappliquer sur cette course-là ? Comment elle se passe cette deuxième course à Kona ?
Morgane ARMIROLI : C’est clair, là, je ne réfléchis pas pour le slot. J’étais venue pour ça et là, pour le slot, par contre, la différence, c’était que Hawaï, c’était un an après. Autant en 2017, c’était deux mois après, donc je n’avais pas vraiment eu le temps de le préparer. Autant là, je m’étais dit, ça sera l’objectif 2022. J’ai un an pour me préparer. En plus, je connais le parcours à Hawaï et il est vraiment fait pour moi. Je continue à le penser en vélo en tout cas puisque je ne suis pas toute mince. Du coup, j’aime bien les portions roulantes, etc. C’est vraiment un parcours qui me correspond.
Morgane ARMIROLI : J’aime bien le préparer. Après, les choses ne se passent pas toujours comme prévu. Au final, je suis rentrée pompier pro. Tout l’hiver, j’ai fait ma formation de pompier professionnel. Je me suis entraînée pour les pompiers mais pas pour le triathlon. Ça veut dire pas de vélo, ça veut dire beaucoup de muscu, ça veut dire un peu de course à pied mais pas ce qu’on fait quand on fait du triathlon et pas de natation ou presque pas. Du coup, quand j’ai repris l’entraînement en février, j’ai repris trop fort et je me suis blessée. Je me suis fait une fracture de fatigue au tibia. Avec le recul, c’est vrai que c’était prévisible parce que j’avais déjà la fatigue de la formation puisque pendant trois mois, je me suis levée à 5 heures du matin et j’ai travaillé toute la journée et c’était difficile. Et le fait que j’ai voulu reprendre direct avec le club comme avant, sauf que j’ai fait de trop grandes séances à pied et j’ai fini par me blesser. Donc, dès le début de la saison, c’était compliqué puisque j’ai dû annuler certaines courses et j’étais inscrite à Aix notamment où ça allait mieux parce que du fait que je n’étais pas kiné et que j’avais plus d’options à dire et j’ai fait ce qu’il fallait pour la rééducation. Vraiment, j’ai pris le temps. J’ai repris tout doucement avec beaucoup d’alternances marches, courses, etc. J’ai vraiment pris le temps
Morgane ARMIROLI : et j’avais repris à peine la course à pied et donc, je m’étais dit que je ne finirais pas la course. Donc ça, ça a été super dur parce que j’ai pris le départ. J’avais quand même pu continuer à nager et faire un peu de vélo mais là, de prendre le départ en sachant que tu ne finis pas la course, c’est vrai que c’est dur surtout quand ça va en fait. Sauf que je savais que faire 21 km, j’allais me re-blesser si je faisais ça. Donc au final, j’ai fait la natation, le vélo et je m’étais dit
Morgane ARMIROLI : pour faire un tour mais voilà, pas plus. Et là, ce qui s’est passé, c’est que j’étais en tête des groupes d’âge, pas des pros évidemment, il y avait les pros devant mais ce jour-là, j’étais en pleine forme et j’ai fait la natation, ce n’est pas trop mon truc mais voilà, j’ai fait une natation à peu près correcte on va dire et un très bon vélo. Et donc, même après un tour à pied, pas hyper rapide mais voilà, tranquille, j’étais toujours en tête mais je me suis dit je m’arrête donc je me suis arrêtée et ça a été dur parce que sinon, je pense que le reste de la saison ça n’aurait pas été possible et du coup, après ça, il y a eu les Sables d’Olonne où là, en juillet, donc là, j’ai pu faire la course et j’étais assez bien aussi ce jour-là, j’ai fait quand même une belle course, j’étais contente donc plutôt confiante à ce moment-là en juillet et sauf qu’après, ben, juillet, août 2022, énormément de feux de forêt, je suis partie deux fois en colonne avec les pompiers donc deux fois, je suis partie
Morgane ARMIROLI : une semaine entière parce qu’on est parti dans le Gard, on est parti en Lauser et là, ben voilà, c’est là où je suis partie une semaine, c’est pas d’entraînement forcément parce que j’ai pas mon vélo, j’ai rien et c’est des journées entières à faire du feu de forêt, à marcher dans la forêt, en ranger, à porter des charges lourdes, à être, ben, il fait 40 degrés, clairement, à respirer de la fumée, à pas dormir parce qu’on dort dans les camions, on dort dehors, on dort pas, des fois, enfin voilà,
Morgane ARMIROLI : j’étais accusée, à chaque fois, il me fallait une bonne semaine pour m’en remettre, je reprenais les entraînements mais j’arrivais pas, j’ai, voilà, j’ai fait ce que je pouvais cet été-là mais je suis arrivée à Hawaii au final, j’étais complètement cramée quoi, donc j’essayais de me convaincre que non mais, mais si et du coup, ben, j’ai fait la course mais ça a été une des plus longues courses de ma vie parce que, ben, j’étais,
Morgane ARMIROLI : le début du vélo aussi mais dès le vingtième, trentième kilomètre de vélo, j’ai senti que, en fait, j’avais envie de dormir, je pense que si on m’avait mis un lit sur le côté, je me serais arrêtée et j’aurais dormi et, et ouais, ça a été très dur aussi mentalement parce que je m’étais tellement conditionnée pour être en forme sur cette course, c’était tellement un objectif et tout que, bah, de pas être, enfin, ouais, de pas pouvoir s’exprimer on va dire parce que là, j’avais vraiment l’impression
Morgane ARMIROLI : que j’étais en forme et puis du coup, ça a été très long parce que quand on est au trentième kilomètre de vélo, il en restait encore 150 surtout à Hawaï avec le vent et tout même si au final j’avais trouvé les conditions plus faciles cette année-là qu’en 2017, bah, j’ai, j’ai, c’était horrible et du coup, ouais, tout le retour du vélo, franchement, ça a été très très long et d’ailleurs, je me disais que je pourrais jamais finir en fait, enfin,
Morgane ARMIROLI : j’avais vraiment pourri la fin de mon vélo parce que je me disais que j’allais devoir abandonner que j’y arriverais pas donc ça, si je peux donner un conseil, c’est ne jamais penser ça parce que, parce qu’on sait jamais comment se passe la suite des fois, on a du mieux après mais du coup, voilà, ne pas, ne pas rendre les choses encore plus négatives que ce qu’elles sont déjà mais c’est vrai, quoi, ça a été très long, très dur puis en plus, je savais que on me suivait sur le tracker et que bah, forcément, les gens n’allaient pas comprendre autant en course à pied
Morgane ARMIROLI : autant, c’est vrai qu’en vélo, d’habitude, je fais quand même des bonnes choses mais là, là, pas du tout, d’ailleurs, j’ai mis plus de temps qu’en 2017 quand on est cuit, on est cuit et du coup, je suis arrivée à la transition et franchement, je me suis vraiment demandé si j’allais repartir, je crois que je suis restée dix minutes à la transition, assise sur la chaise, à essayer de, de, de faire un point sur ma vie et de me demander ce que je peux faire là et puis quand même, je me suis dit, non,
Morgane ARMIROLI : c’est parti et puis finalement, le début de course à pied, ça allait mieux et en fait, j’ai décidé de prendre ça autrement et de me dire que j’avais de la chance d’être là, qu’il fallait que j’en profite et que quoi qu’il arrive, déjà, de pouvoir le faire, c’était génial et qu’il fallait que je m’éclate quoi et donc c’est ce que j’ai fait en fait et sur ce marathon, je me suis, je me suis vraiment éclatée même si je n’ai pas couru vite du tout et que j’ai même beaucoup marché à la fin mais, mais j’ai tout, profité de tout, profité de l’ambiance qu’il y a à Hawaï, profité des gens, profité de, ouais, des gens que je croisais, que je voyais, que j’encourageais et puis, puis ça, c’est, enfin, à part les 5 derniers bornes où là, c’était vraiment long, sinon le reste, j’en garde finalement à bon souvenir et puis bon, au final, j’ai mis le même chrono je crois qu’en 2017 donc c’est sûr que là, je n’étais pas du tout venue pour ça mais, mais bon, voilà, je me dis en 2017, j’étais super contente de l’expérience, contente de, de toute cette semaine parce qu’Hawaï, ce n’est pas juste la course, c’est tout, c’est tout le temps que tu passes là-bas et puis, après la course, j’ai eu la chance d’aller sur d’autres îles et de passer des super vacances donc, c’est tout ça, Hawaï, ce n’est pas juste la course, c’est, c’est tout le reste et ça, ben, ça, c’était, c’était top. Bon,
Ermanno : effectivement, tu as, tu as, tu en as sorti beaucoup de,
Ermanno : tu as fait ça sur toute la course et puis, ben, l’Ironman, ce n’est pas un sprint quoi, donc, ça va durer longtemps, ça va être long et la preuve en est, tu as décidé de prendre la chose différemment sur la course à pied et ça s’est mieux passé donc, en tout cas, tu es arrivé au bout et ça, félicitations. On était aussi là pour parler de, de ce petit évènement qu’on a, que j’ai teasé pas mal depuis le début de l’épisode, il y a quelques mois, un autre challenge s’est présenté à toi et, on parle justement de, d’une triathlète enceinte, d’une grossesse d’une triathlète, est-ce que tu peux nous en parler comment ça s’est, alors, pas comment ça s’est produit ça, tu peux le garder pour ton mari et toi, mais, mais, mais comment vous le découvrez, comment, enfin, qu’est-ce que vous enclenchez après et comment tu, tu imagines ta poursuite du triathlon tout en étant enceinte ?
Morgane ARMIROLI : Oui, alors, c’est vrai que, désolé, je parle beaucoup, du coup, on n’a toujours pas parlé de ça,
Morgane ARMIROLI : enfin, ce n’était pas possible, en fait, il n’y avait pas de place pour ça, mais, mais, j’ai toujours voulu avoir des enfants, mon mari aussi, et donc, donc, je savais que, enfin, j’espérais en tout cas que ça allait arriver bientôt et, en 2023, je voulais quand même, on avait eu nos dossards pour Roth, voilà, c’est compliqué de s’inscrire à Roth, donc, il y a une liste, enfin, il y a 40 secondes pour prendre les dossards à peu près et on avait réussi à les prendre,
Morgane ARMIROLI : en juin, donc, j’avais ça comme objectif pour 2023 et c’est vrai que je m’étais toujours dit, bah, le jour où je veux faire des enfants, je veux faire plein de courses pour me dégoûter du triathlon et pour, voilà, pouvoir me faire une année de pause derrière, donc, ça ne me manque pas, quoi, donc, du coup, bah, en 2023, c’est ce que je fais, j’ai fait plein de courses, donc, j’ai fait Roth, déjà,
Morgane ARMIROLI : je me suis dit, bah, je veux encore refaire un Ironman parce que, voilà, je savais qu’après, en fin d’année, en tout cas, on allait essayer d’avoir un enfant et donc, j’ai fait Vichy, donc, c’était une connerie, pour le coup, de faire Vichy deux mois après Roth en pleine canicule quand, enfin, non, ce n’était pas du tout une bonne idée, donc, je pense que Hawaï, j’étais fatiguée, je crois qu’à Vichy, c’était encore pire, donc, bon, là, du coup, j’avais l’expérience d’Hawaï donc, toute la course, j’essayais de me dire, non, mais ça va aller mieux, ça va aller mieux, sauf que ce n’est jamais allé mieux à Vichy, donc, très long jusqu’au bout, mais bon, ce n’était pas grave, j’étais quand même contente de le faire parce que je savais que, voilà, après, je ferais une pause et voilà, ça reste des bons souvenirs, en fait, j’ai appris ça aussi
Morgane ARMIROLI : qu’on fait notre sport, en fait, et qu’on partage quand même des choses, qu’on vit des choses, on vit des moments dont on se souvient par la suite et on partage des moments avec d’autres et voilà, donc, ça, c’est quelque chose que je sais que quand on est blessé, par exemple, qu’on ne peut pas faire de course, ça, c’est hyper frustrant parce que là, pour le coup, on ne peut pas du tout vivre ces moments-là et donc, au final, c’est mieux de rater une course que de ne pas la faire, enfin, moi,
Morgane ARMIROLI : à Ironman de Vichy, en fait, j’ai décidé donc d’arrêter ma contraception pour qu’on puisse avoir un enfant, donc, je pensais que ça prendrait un peu de temps parce que je n’ai jamais eu des cycles réguliers, j’ai de l’endométriose, etc., donc, voilà, je pensais qu’on aurait un peu le temps et finalement, je suis tombée enceinte au mois d’octobre, donc, je pense que tout de suite, dès que mes cycles sont revenus, ça a marché, donc, c’est vrai qu’on était super contents,
Morgane ARMIROLI : donc, voilà, j’avais quand même eu ma dose de triathlons, je pense, sur l’année 2023, donc, finalement, au début, et puis, en fait, les trois premiers mois de grossesse, moi, j’ai été très, très fatiguée tout de suite, dès le premier jour, donc, finalement, j’ai passé trois mois à dormir, en fait, je faisais mon travail et le reste du temps, je dormais, alors, les pompiers, quand on est enceinte, je savais que le jour
Morgane ARMIROLI : de repos et du coup, j’ai attendu un peu pour le dire, mais donc, en fait, je faisais mes 24 heures de garde et après mes jours de repos, je dormais, je dormais, je dormais, puis je refaisais 24 heures de garde, j’essayais de me reposer au maximum pour réussir à faire mes gardes, quoi, donc là, l’entraînement ne m’a pas du tout manqué ces trois mois-là parce que j’étais juste incapable, en fait, ouais, j’étais KO, donc, c’est vrai que là, le triathlon, on n’y pense même pas quand on est dans cet état-là, franchement, ce n’était pas du tout ma priorité, puis bon, on était super heureux de tout ça et donc, au final, fin décembre, je l’ai dit à mes collègues et voilà, ça faisait trois mois, donc, c’était le bon moment et du coup, depuis début janvier, je suis inapte opérationnelle, donc, je ne fais que des gardes au standard, voilà, enfin, pour moi, en tout cas, dans ma caserne, ça se passe comme ça, donc, plus de nuit, que des gardes de 12 heures jour et que du standard, donc, ça, c’est vrai que c’est un peu dur pour moi, parce que c’est moi qui aime bien, justement, à l’inverse, faire des interventions, bouger, faire du sport, tout ça, là, d’être bloqué pendant 12 heures sur une chaise, c’est compliqué. Ouais, je pensais que ce n’était pas vraiment me remplacer pour que je sorte un petit peu si jamais il n’y a pas trop d’intervention et que des fois, j’arrive à faire un peu de sport sur ma garde, mais, même si c’est de plus en plus rare, là, mais bon, c’est vrai que, ouais, non, ce n’est pas terrible, rester 12 heures en plus sur une chaise, j’avoue que là, je suis en congé mat à la fin de la semaine et j’ai hâte parce que ça commence à être compliqué et surtout, que j’ai fait beaucoup de gardes quand j’aurai un enfant, etc., donc, du coup, j’en ai fait beaucoup, donc, j’ai enchaîné le mois d’avril, je faisais un jour sur deux, donc, c’est vrai que c’était quand même fatigant, donc, je suis contente que ça finisse bientôt, mais bon, c’est surtout, ouais, tout l’aspect intervention, tout ça qui me manque, forcément, mais par contre, au deuxième trimestre, j’ai été beaucoup mieux physiquement et donc, j’ai pu reprendre le sport et ça, ça,
Morgane ARMIROLI : à rien, donc, je n’allais pas reprendre la même chose, donc, après, ça dépend de chacun, moi, j’ai repris le vélo, j’ai arrêté d’en faire dehors parce que j’ai peur, en fait, je pense que ça dépend où on habite aussi, mais c’est vrai que moi, dans le sud, je n’ai pas peur de moi sur le vélo, je sais que je maîtrise mon vélo, mais j’ai peur des voitures, en fait, j’ai peur de me faire renverser, donc, je préfère faire du home trainer, donc, par contre, j’ai découvert Zwift, je n’avais pas encore découvert et d’ailleurs, il y a un programme pour les femmes enceintes, donc, c’est super, il y a des, ça s’appelle Baby On Board sur Zwift et il y a des séances de 30, 40 minutes, donc, c’est parfait, franchement, je m’éclate avec ça, c’est fini, d’ailleurs, je l’ai recommencé
Morgane ARMIROLI : et sinon, j’ai la chance de pouvoir continuer à courir encore, là, je suis dans le huitième mois et, tu vois, j’arrive encore à courir 30 minutes, donc, je ne peux pas plus que 30 minutes parce que sinon, ça me tire un peu trop, mais j’arrive encore à faire des petits footings, donc, franchement, c’est top et puis, la natation, évidemment, ou quand il fait beau, je me fais un plaisir d’aller nager, donc, non, c’est chouette de pouvoir continuer, bon, je sais que ce n’est pas le cas de tout le monde, donc,
Morgane ARMIROLI : je ne suis pas du tout sportive professionnelle et, en fait, pour les amateurs, je pense que les pros, eux, ont un staff qui les suivent, etc., donc, en plus, c’est plus facile pour eux d’avoir accès aux informations, mais pour nous, amateurs, enfin, je pense que ça concernera d’autres filles aussi, c’est compliqué et, moi, par exemple, ma gynéco, la première, à trois mois de grossesse, elle m’a dit, il faut arrêter de courir
Morgane ARMIROLI : tout de suite, mais là, je n’avais aucun problème, tout va bien, et elle m’a dit, non, mais il ne faut pas, ce n’est pas du tout bon pour le bébé, voilà, je dis, mais pourtant, je connais plein de copines qui ont continué à courir même jusqu’au bout, elle me dit, oui, mais pour combien ça va et combien ça ne va pas et tout, donc, en fait, elle m’a vachement culpabilisée et, sur le coup, je me suis dit, bah, ouais, elle me disait, bah, faites du yoga, mais alors, j’adore le yoga, je fais aussi du yoga, mais pour moi, je n’ai pas l’impression de faire du sport, enfin, oui, mais pas, moi, quand je ne fais pas 50 vélos, j’exagère, mais c’est vrai que je n’ai pas l’impression de me dépenser de la même façon quand je vais courir même juste 30 minutes ou faire 30 minutes de yoga et du coup, bah, je suis allée chercher les informations de mon côté, enfin, de ce que j’ai pu trouver, bon, j’ai la chance d’avoir déjà mon passé de kiné et ostéo qui fait que j’ai quand même un peu de connaissance même si je n’ai pas du tout fait de formation sur le périnée ou en pédiatrie, etc., j’ai quand même quelques notions et je pense que je sais, du coup, où trouver les informations et donc, je me suis, voilà, j’ai lu beaucoup de choses, je me suis renseignée et au final, je me suis dit qu’il fallait se faire confiance, qu’on le sentait, de toute façon, on est, quand on se connaît bien,
Morgane ARMIROLI : on peut faire quelque chose ou pas et du coup, j’ai décidé de fonctionner comme ça et que tant que je n’aurais pas de problème, je pouvais continuer à faire comme je le sentais, donc ma sage-femme, finalement, m’a dit qu’elle était d’accord, que si je faisais déjà du sport à la base, il n’y avait pas de raison que je m’arrête même si, bien sûr, je ne peux pas faire du tout la même chose, voilà, moi, je suis essoufflée juste en montant l’escalier donc forcément, dès que je vais courir, c’est compliqué, alors, je vois des copines
Morgane ARMIROLI : qui me disent moi, je peux juste faire des footings et faire un peu de vélo, s’il y a encore un vélo, j’arrive à faire un peu de fractionnés même si ça reste très léger et puis surtout, voilà, une demi-heure, 40 minutes max alors qu’il y en a qui continuent une heure et demie et à l’inverse, il y en a qui peuvent juste marcher, voilà, ça dépend vraiment de chacun mais je pense qu’il faut se faire confiance et s’écouter, voilà, notre corps, il nous le dit, quand on fait trop, on le sent
Ermanno : et si tu n’as pas que tu as lues, que tu as regardées, que tu as écoutées, que tu as analysées, tu t’es fait un petit recueil de ça quelque part que tu pourrais partager à des auditrices, plus des auditrices que des auditeurs quoique il y a aussi des auditeurs qui sont des maris ou des femmes enceintes mais voilà, des gens qui pourraient être intéressés pour savoir où est-ce qu’ils en sont, est-ce qu’on peut continuer, est-ce qu’on ne peut pas continuer, comment jauger justement le danger, le risque, ce genre de choses Oui,
Morgane ARMIROLI : c’est vrai que je partage beaucoup,
Morgane ARMIROLI : et donc c’est vrai que dès que j’avais accès à quelque chose d’intéressant en tout cas je l’ai toujours partagé en story et j’ai discuté avec beaucoup de filles du coup d’ailleurs à ce sujet là donc si jamais il y en a d’autres qui sont intéressées, qu’elles n’hésitent pas à m’envoyer un message, je retrouverai les liens il y avait un article de la Haute Autorité de Santé, il y avait aussi un podcast super intéressant sur une kiné spécialisée dans le périnée etc donc ça j’avais trouvé ça génial parce que c’est vrai que moi je voulais des chiffres en fait, je suis assez scolaire et je voulais qu’on me dise t’as le droit de faire du vélo mais de pas dépasser telle fréquence cardiaque de faire tant de temps, de faire voilà je voulais des chiffres avec des explications parce que j’aime bien aussi comprendre pourquoi mais ça c’est impossible de trouver ça c’est très compliqué, alors j’en ai trouvé un petit peu dans l’article de la HAS c’est pour ça que je l’ai partagé et j’ai eu plusieurs retours qui avaient été super contentes de voir cet article aussi mais c’est encore vague on trouve pas quand même bon déjà je pense que c’est normal parce qu’une personne n’est pas une autre on peut pas comparer la fréquence cardiaque d’une personne avec une autre donc c’est sûr qu’on peut pas avoir des chiffres donnés pour tout le monde il faudrait que ça soit adapté à chacun mais quand on n’est pas pro on peut pas avoir ces informations là adaptées à nous donc c’est vrai qu’il faut réussir à se faire sa propre idée on va dire avec ce qu’on trouve et bon dans tous les cas ce que j’en ai conclu c’est qu’il fallait s’écouter
Charly : moi je veux une petite dernière question pour Morgane finalement ça fait pas si longtemps que tu as démarré le triathlon ça fait quand même 8 ans si aujourd’hui tu avais un conseil pour les triathlètes alors plutôt pourquoi pas des triathlètes féminines je sais qu’il y en a qui nous écoutent et qu’on n’a pas toujours le plus de conseils sur ce public là qu’est-ce que tu conseillerais à une femme, à une jeune fille qui voudrait démarrer le triathlon ? et pour qui ça fait encore un peu peur ce milieu de longue distance ce milieu très masculin encore qu’est-ce que tu leur dirais à ces filles là ?
Morgane ARMIROLI : moi je leur dirais avant tout de s’écouter de faire ce qu’elles ont envie de faire moi je fonctionne comme ça quand j’ai quelque chose qui me donne envie qui me passionne, qui me fait rêver et bien je me dis qu’il faut que je le fasse il faut faire ce que nous on a envie et pas pour faire plaisir aux autres ou pour faire comme les autres vraiment vraiment suivre son instinct et je pense que c’est la meilleure façon d’être motivée et surtout il faut s’éclater moi honnêtement mes meilleures courses c’est toujours des courses où j’ai prié dans mes mains de plaisir où j’étais heureuse d’être là où je me suis éclatée quoi tout simplement et je pense que c’est important après de bien s’entourer aussi je pense que quand on n’y connait rien au début de s’inscrire dans un club c’est plutôt une bonne chose parce que comme ça déjà on partage ça avec d’autres gens et puis on est plutôt généralement bien encadré par d des coachs etc qui vont nous guider dans ce sport ne pas hésiter à en parler avec d’autres gens et de le partager moi c’est ce que j’aime dans ce sport c’est de le partager c’est pas de le pratiquer tout seul même si on dit que c’est un sport solitaire pour moi il y a beaucoup de choses qui se font à plusieurs que ce soit partager une prépa partager les courses etc et puis de ne pas avoir peur je pense que le milieu du triathlon c’est quand même un milieu bienveillant quand on progresse après forcément il y a toujours des jalousies mais en tout cas quand on débute c’est plutôt bienveillant il y a plein de belles personnes dans ce sport et on peut trouver toujours des bons conseils donc voilà pas avoir peur s’écouter, faire ce qu’on a envie de faire pas écouter les autres on sait très bien au fond de soi ce qu’on a envie de faire même si c’est pas dans je sais pas il y a des gens qui veulent faire d’Ironman d’autres qui veulent pas faire d’Ironman pour moi on n’est pas obligé de faire un Ironman pour être triathlète on peut être triathlète moi je m’éclate autant sur un S que sur un Ironman il n’y a pas d’obligation de quoi que ce soit il faut juste faire ce qu’on a envie les courses qu’on a envie les entraînements qu’on a envie c’est mon meilleur conseil
Ermanno : Charly merci tu m’as coupé l’herbe sous pied normalement la dernière question c’est justement comment devenir triathlète tu l’as un peu pimpé je te remercie en tout cas de l’avoir posé
Charly : c’est la mission du podcast on pouvait pas terminer sans poser cette question
Ermanno : Morgane et pour terminer où est-ce qu’on te suit qu’on t’encourage qu’on suit les nouvelles de la fin de cette grossesse et qu’on saluera après le petit bambin qui va arriver
Morgane ARMIROLI : pour me suivre toujours là où je suis la plus active c’est sur Instagram où je partage beaucoup de choses là sur la grossesse j’avais créé un canal pour parler aussi vraiment de la grossesse parce que je sais que ça n’intéresse pas spécialement tout le monde non plus ceux qui veulent vraiment plus de précision je raconte un peu tout sur mon canal sinon sur mon Instagram Instagram en story, en post et je vais aussi sur Strava je mets tout sur Strava je mets tous mes entraînements je cache rien comme ça voilà si les gens veulent voir parce que j’aime montrer aussi que pour atteindre un certain niveau quand même ça vient pas du ciel il faut s’entraîner donc c’est pour ça j’aime bien montrer ça je suis pas du tout professionnelle moi je suis amateur et c’est un loisir et donc je veux montrer ce qu’on peut faire avec un travail aussi à côté et voilà et puis ouais bah après j’ai eu un peu de temps j’espère bien effectivement comme je disais continuer le triathlon là je suis à bientôt je suis à deux mois de l’accouchement maximum donc j’espère pouvoir reprendre pas forcément rapidement parce que je veux me laisser le temps de revenir en tout cas je ferai les choses comme il faut pour pas me blesser et revenir en pleine forme mais j’espère dès la saison prochaine pouvoir me réaligner sur des triathlons et puis m’éclater reprendre autant de plaisir que ce que je prenais avant et je suis pas inquiète pour ça je suis pas inquiète pour la reprise je sais que ça reviendra et puis toute façon voilà ça sera sûrement différent mais tant que je m’amuse toujours autant et bah c’est le principal donc voilà j’espère que je pourrai vous retrouver déjà je continue à toujours venir encourager tant que je peux honnêtement je prends même autant de plaisir des fois à encourager que à faire moi-même la course donc voilà cette année c’est de l’autre côté de la barrière mais ça m’éclate tout autant
Ermanno : bon et puis en plus c’est vrai que t’es dans un environnement propice à ça avec ton mari qui est lui aussi triathlète ça aide aussi à reprendre après le rythme après la grossesse et puis à faire un iron baby ça tombe bien chez Ironman tu sais sur les boutiques il y a toujours plein de trucs pour les adultes mais aussi pour les bébés donc tu pourras l’équiper de la tête aux pieds non ?
Morgane ARMIROLI : et ouais c’est clair à chaque fois je voyais les petits body je me disais ah faudrait que j’en achète un et tu vois je l’ai toujours pas fait donc on verra à Nice cette année si j’ai pas encore accouché j’irai peut-être faire un tour à la boutique et encourager les copains mais ouais ouais il y aura son petit body Ironman je pense
Ermanno : ah bah c’est obligé bah écoute merci encore Morgane pour ce bon moment passé ensemble et puis bah on te souhaite bon courage pour la fin de la grossesse et pour la reprise et puis pour te retrouver un de ces quatre sur un Ironman donc on l’aura compris toi c’est Nice-Hawaï Nice-Hawaï Nice-Hawaï un peu Vichy et puis un peu Roth mais surtout Nice-Hawaï ouais
Morgane ARMIROLI : non bah c’est vrai que c’est plus pratique c’est à côté de la maison je connais le parcours et c’est des courses que j’adore c’est sûr après Hawaï je sais pas si j’aimerais bien y retourner parce qu’on dit jamais 203 et puis j’ai une petite revanche à prendre là-bas mais bon pas tout de suite on verra dans quelques années en tout cas ouais Nice c’est sûr qu’on m’y retrouvera même si c’est pas pour le refaire ça sera au moins pour encourager et ouais après bon c’est vrai qu’on ouais j’aime bien aussi découvrir des nouvelles courses j’ai fait aussi l’Italie etc j’aime tout moi la belle pas la belle aussi il y a plein de belles courses hors la belle qui me font encore rêver ouais j de courses à cocher plein d’idées dans ma petite tête donc c’est ça donc je devrais faire encore deux belles années dans le triathlon j’espère
Ermanno : bon bah on suivra tout ça merci encore Morgane à bientôt
Morgane ARMIROLI : merci à bientôt
Charly : merci Morgane