#375 Le grand triathlète qui défie les dimensions avec Cédric Ludet

🤿 Plongeons au cœur d’une transformation exceptionnelle, celle de Cédric Ludet, ingénieur aérospatial devenu étoile du triathlon français. 🌠

📚 Autrefois confiné dans l’univers des calculs et des conceptions complexes, Cédric a, non pas troqué, mais complété ses équations avec les eaux libres, les routes sinueuses et les sentiers battus. 🚴‍♂️🏊‍♂️🏃‍♂️ Sa passion pour le triathlon, alliée à une détermination de fer, l’a propulsé d’un hobby à une carrière professionnelle fulgurante.

📏 Avec presque deux mètres de détermination, ce colosse n’a jamais vu sa taille comme un obstacle, mais plutôt comme un atout qui le distingue dans la foule des triathlètes. 🚀 Son voyage sportif, commencé à 19 ans, est une histoire de progression rapide, alimentée par une endurance naturelle et une capacité à relever des défis de longue haleine.

🔄 Embrasser la vie d’un athlète pro n’était pas une décision impulsive pour Cédric. C’était le début d’un voyage d’adaptations, depuis la modulation de l’intensité d’entraînement jusqu’à la découverte de l’importance cruciale du repos et du soutien psychologique. 🧠💡

🍽️ Cédric sait que chaque détail compte, de la nutrition minutieusement planifiée à la stratégie face aux conditions climatiques adverses. Il vise l’excellence, ne laissant rien au hasard pour atteindre ses objectifs. 🌦️📈

🎯 Avec des yeux rivés sur des compétitions prestigieuses telles que le Challenge Roth, Cédric incarne l’esprit du triathlète parfait : une fusion de force physique, de ruse tactique et de résilience mentale. 🏅

🎙️ Dans une conversation riche et éclairante, Ermanno accueille Cédric pour dévoiler les coulisses de cette métamorphose spectaculaire. Du laboratoire à la ligne d’arrivée, il partage les secrets de sa transformation, l’équilibre délicat entre le travail et le sport, et ses aspirations pour conquérir le monde du triathlon. 💪🌍

🌟 Un récit d’inspiration pour quiconque cherche à repousser ses limites et à transformer ses rêves en réalité. Ne ratez pas cette histoire d’un véritable géant, au sens propre comme au figuré.

#Triathlon #Inspiration #Détermination #Ironman #ChallengeRoth #Endurance #Entrainement #NutritionSportive #Coaching #CedricLudet

Dans cet épisode, vous apprendrez :

1. Premières impressions sur le physique avantageux en triathlon

2. Découverte du triathlon et parcours sportif

3. Transition de sports d’équipe vers le triathlon

4. Organisation et structuration de l’entraînement

5. Équilibre vie sociale et pratique du triathlon

6. L’aventure d’être triathlète pro

7. Devenir pro et les choix de compétitions

8. Évolution des pratiques d’entraînement et auto-coaching

9. L’importance de la planification et du coaching personnalisé

10. L’accompagnement mental et la prép mentale

11. Nutrition et perf sportives

12. Adaptation aux conditions de course

13. Perspectives d’avenir

Pour suivre notre invité : https://www.instagram.com/cedric__ldt / https://www.linkedin.com/in/cedric-ludet

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Ce podcast, animé par Ermanno DI MICELI vous accompagne dans votre démarche pour Devenir Triathlète !


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Grâce à Autoscript.fr, on vous propose même de revivre l’échange que j’ai pu avoir avec Cédric :

Ermanno : Salut les sportifs, c’est Ermanno, et je suis très heureux de vous recevoir pour un nouvel épisode du podcast Devenir Triathlète. Aujourd’hui, je reçois un grand nom du triathlon, et grand aussi, en tout cas dans mon écran de contrôle de visio, il a l’air très grand, très musclé, on va pouvoir parler de tout ça avec lui, je veux parler de Cédric LUDET. Salut Cédric !

Cédric : Salut Ermanno, merci beaucoup de me recevoir sur ton podcast.

Ermanno : Je t’en prie, c’est vrai qu’en visio tu fais un peu peur en fait, je me dis que si j’étais à côté de toi…

Cédric : Je ne suis peut-être pas trop, mais grand oui, je pense que sur les débats à chaque fois je dois être le plus grand, 1m98.

Ermanno : C’est pas trop grand ça pour faire du triathlon ?

Cédric : Non, il y en a qui disent que c’est de la triche, parce que ça m’aide en hâte, ça m’aide à pied, j’ai des plus grands segments à vélo, mais bon, ça passe.

Ermanno : Ouais, c’est vrai que quand toi tu mets un coup de jambe, en fait moi je dois en mettre 4 ou 5, déjà parce que toi tu sais bien nager, et puis moi parce que je fais 40 cm de moins que toi ? Ah non, 30, allez ! Bon écoute, on n’est pas là pour parler de taille, on est plutôt là pour parler de toi, pour parler de ta pratique. On va parler du triathlon et de ce que tu fais à côté, alors la première question elle est toute simple, et bien je te demande, qui est Cédric Ludet ? Dis-nous tout.

Cédric : Donc Cédric Ludet, j’ai 27 ans, j’habite en région parisienne à côté de Versailles, et je suis ingénieur aérotique dans la vie, et donc en parallèle moi je fais un peu de triathlon, j’ai commencé… Un peu, quelle modestie ! Ouais, mais c’est pas mon job, et ça reste comme un loisir qui prend de plus en plus de temps et qui devient de plus en plus sérieux, mais ça va faire 8 ans que je suis du triathlon, j’ai commencé à Versailles triathlon et j’y suis toujours, voilà, j’ai fait beaucoup de sports autres avant, des sports co, des sports individuels, mais je me suis mis sur le triathlon un peu trop tard, du coup à 19 ans, et depuis j’ai pas lâché et je continue de plus en plus quoi.

Ermanno : Alors qu’est-ce qui fait qu’un sportif qui fait pas du triathlon se met au triathlon ? Est-ce que t’as commencé par être un nageur, est-ce que t’as commencé par être un cycliste, est-ce que t’as commencé par être un coureur, ou pas du tout ? Est-ce que tu t’es décidé un jour à pousser les portes d’un club et à tester le triathlon ?

Cédric : Au cas des trois, il y a un peu les trois, en fait je courais un peu, mais je faisais peut-être un footing par semaine, je courais un petit peu et j’avais fait 1 ou 2 kilomètres avant, au lycée je nageais un peu, je nageais 2 fois 1 heure par semaine, mais c’était pas du tout mon objectif complète, et je faisais du vide-été avec mon père le week-end, mais on faisait 2 heures max, et un jour je me suis mis à l’école de l’ingé, je fais les trois, je pense que je suis pas trop mauvais en endurance, je vais commencer à essayer, je me suis mis à l’essentiel à Versailles, et c’est là que le déclic s’est fait.

Ermanno : Alors attends, parce que t’as été trop vite là, tu t’es dit, tiens, je suis pas trop mauvais, je vais essayer les trois, tu pousses la porte du club, comment ça se passe, comment tu commences, est-ce que tu commences à mettre beaucoup plus de natation, beaucoup plus de course à pied, beaucoup plus de vélo, tu découvres un peu ?

Cédric : Non, au début je faisais ça au feeling, je suivais les entraînements de club, mais quand je faisais une semaine à 6-7 heures d’entraînement, je me disais, putain, c’est énorme, je suis déjà crevé, j’étais en école d’ingé aussi au parallèle, donc j’avais un peu de travail quand même, et je l’ai repris comme ça, je me suis fait des potes au club, et au fur et à mesure, on se prend en jeu, je faisais des S au début, j’ai fait mon premier M, en 2018 j’ai dû faire mon premier half vélo de route et tout, et au fur et à mesure de s’équiper, prendre du matos, les entraînements avec les copains, c’est devenu mon mode de vie.

Ermanno : Ouais, forcément, du coup t’as eu beaucoup plus de cercles d’amis, de proches dans le triathlon que ailleurs, ou t’as toujours un équilibre entre les amis proches d’avant le triathlon, les amis triathlon, et puis le cercle professionnel ?

Cédric : Ouais, c’est un peu ça, j’ai toujours mes potes d’école et tout, ils sont un peu sportifs, mais pas trop dans la sphère triathlon, et maintenant j’ai de bonnes potes autour du triathlon avec qui je m’entraîne dans le coin, ce qui me soulage quand même pas mal aussi de charge mentale, de ne pas avoir à tout le temps m’entraîner tout seul. C’est pas des sparring partenaires, mais c’est vraiment cool de pouvoir s’entraîner en groupe, et d’avoir ces deux sphères-là, la sphère privée avec des potes qui parlent pas trop de triathlon, le boulot, et après la sphère vraiment triathlon.

Ermanno : Et au boulot, t’as pas réussi à trouver des triathlètes ?

Cédric : Si, si, on a une section triathlon au bureau, donc même à la pause-déjeuner, je l’ai mis dit, j’ai toujours quelqu’un pour faire le footing ou la séance.

Ermanno : Ouais, c’est vrai que ça doit être sympa. Après, pour être ton sparring partner, il faut quand même en avoir sous la semaine, non ?

Cédric : Bon, ça va dépendre des sens, ça va dépendre des sens, mais généralement ça peut suivre.

Ermanno : Ouais, et puis bon, c’est vrai que l’avantage du triathlon, que ce soit un entraînement en natation ou un entraînement course à pied, en général on est au même endroit. Donc à la limite, si tu veux faire des 400 à fond en natation, t’en feras 10 et j’en ferai 6, et puis en course à pied c’est pareil, si tu veux faire 12 tours de piste, j’en ferai 6 et puis toi tu feras tes 12 tours.

Ermanno : Bon, en compétition c’est autre chose. Du coup, en compétition, c’est le nez dans le guidon pour ainsi dire, et puis le premier qui arrive qui a gagné. Tu nous partages un petit peu justement tes faits d’armes, ton palmarès ?

Cédric : Yes, donc là je vais commencer ma deuxième saison en pro, en 2023 c’était la première. J’avais juste fait les Stades d’Olonne justement en pro en 2022, j’avais eu l’opportunité d’avoir un dossard pro et je fais 16e ou 17e, ce qui m’a convaincu de passer, je dirais, le full sur le circuit pro.

Ermanno : 16-17 en 2022 parmi les pros, c’est ça ? Pour ta première course pro ?

Cédric : Oui, j’étais super content, j’ai fait une bonne course, un bon semi, j’ai fait une 16e au semi, c’était mon meilleur semi à l’époque. Donc je me suis dit, go, je tente le coup d’aller sur le circuit pro, ce que j’ai fait en 2023, où j’en ai peut-être du coup un peu trop fait en 2023, j’ai commencé Challenge Fréjus, j’ai fait 7e, là j’étais super content, après je suis allé à Varsovie, ce qui était ma première course internationale, je fais 9e avec une chute à vélo. J’étais quand même content, et après c’était compliqué la suite de la saison, je suis allé au Sable d’Olonne, à Tallinn, où j’ai vraiment pas fait de bonnes courses. Et pour me remonter et changer les idées, je dirais, j’ai fait l’Ironman de Cascais en fin d’année, qui était mon premier Ironman. Là je suis vraiment content, je fais 8h41 pour mon premier Iron, avec Puy de Paul le marathon sous les 3h, et c’est ce qui m’a donné envie de la continuer en pro, re-essayer l’Ironman en 2024.

Ermanno : Bon j’imagine que dans le cadre de la prépa, il va y avoir quelques 73, tu as déjà une visibilité sur ton programme en 2024 ?

Cédric : Oui carrément, je vais participer au nouveau circuit longue distance qui s’est fait avec l’asso Triathlon, donc je serai présent à Lacanau, Dernier, et Royan en fin de saison. Normalement j’irai peut-être sur le 73 à Dex aussi, sachant que mon gros objectif ça va être début juillet à l’Ironman Challenge Roth en Allemagne.

Ermanno : Bon ça c’est un beau projet. Quand on est européen et qu’on parle triathlon, et qu’on veut rester en Europe, donc on oublie un peu Hawaï, mais par contre Roth ça reste, alors c’est pas un label Ironman, mais sur la distance c’est un beau morceau.

Cédric : Oui c’est une course mythique en Europe, il y a toujours des super-sartistes, le parcours est rapide, il paraît que l’ambiance est folle, et c’est un truc encore plus motivant que d’aller faire un Ironman, je dirais pas lambda, mais quand tu dis tu vas faire Roth, c’est un peu comme en Brun ou Nice ou Hawaï, peut-être pas quand même, mais c’est un truc connu. Tu sais que tu vas vivre une expérience quoi.

Ermanno : Ouais, bah je veux pas te le survendre, mais c’est vrai que Roth est connu pour ça, c’est une très très belle ambiance, et puis les allemands, ils ont le sport quand même en eux, et c’est des super-supporteurs, surtout à Roth.

Cédric : Ils ont quelques champions du monde sur Ironman récemment aussi.

Ermanno : Ouais, ouais, puis ils en ont eu un qui est resté longtemps en haut de l’affiche aussi, ça aide. Bon on est rentré très vite dans le 73 dans l’Ironman, comment est-ce que tu switches de tes débuts en triathlon, où tu intègres le club de Versailles, jusqu’à ton premier 73 ? Qu’est-ce qui t’a amené par là-bas, tout doucement, vers du plus long ? C’est pas la taille que tu mesures.

Cédric : Non, non, non, je pense qu’il y a deux facteurs. Il y a le facteur que j’ai toujours été meilleur sur les efforts longs. Je pense sur les capacités d’endurance, à tenir un effort élevé longtemps. Et le deuxième, c’est mon niveau en AT. Par rapport à mon niveau à pied, à vélo, mon niveau en AT est pas terrible, je dirais, même si ça reste correct, mais dans les pros, je suis souvent dans le dernier tiers, voire le dernier quart quoi. Et donc, c’est pas une surprise, le long de distance, que ce soit ALF ou Ironman, la partie nette est beaucoup moins importante par rapport au vélo course à pied. Alors que sur les courses S ou N, dès qu’il y a du drafting, j’étais un peu perdu dès la fin de la nette quoi. J’étais pas dans le bon pack à vélo, et à pied derrière pour remonter c’était compliqué. Donc je me suis dit, je vais tenter le long de distance, ça s’est bien passé. Je fais mon premier ALF en 2018, bon j’étais en vélo de route. Je fais un bon chrono, et l’année d’après j’y retourne au même ALF et je gagne. Alors que j’avais acheté un vélo de chrono. Et là je me suis dit, fin 2019, go, je passe focus sur le long de distance. Donc sur ALF principalement, l’aéronautique c’était encore très loin dans ma tête. Et bon après il y a eu le Covid en 2020, mais dès septembre 2020, j’ai pu refaire mes premiers ALF et c’est là que j’ai commencé à tourner pas mal.

Ermanno : Oui, parce que là tu nous as dit que l’année dernière t’as commencé en pro et puis tu fais des top 10. Tu nous as pas parlé de victoire encore. Mais par contre, avant. D’être en pro, tu avais déjà quelques victoires à ton actif.

Cédric : Oui, sur des traitelons régionaux, nationaux. Avant les Sables en 2022, ce qui m’a mis en confiance pour les Sables, c’est que j’avais fait deuxième à Lacanau. Deuxième au traitelon de Troyes. J’avais fini entre Denis Chevrot et Cyril Vénot. Donc là je me suis dit, ça commence à être pas mal en termes de résultats. Et oui, pas mal de petites courses aussi en Ile-de-France où je suis monté sur le podium. Mais c’est un monde totalement différent. Par rapport aux pros, c’est un truc qui m’a assez choqué cette année. C’est pas du tout les mêmes physionomies de course et le même niveau. Il y a un gouffre énorme.

Ermanno : Justement, restons-y là-dessus. Quelle est la différence entre être l’un des meilleurs amateurs, que ce soit dans sa catégorie d’âge ou même au scratch des amateurs, et puis de basculer vers le monde du pro ?

Cédric : Ça remet les pieds sur le terre déjà. Et après, moi je trouve ça kiffant. Parce que tu prends le départ en finale avec les meilleurs mondiaux, les mecs que tu vois sur Instagram, tu vois des vidéos sur YouTube. Et moi je trouve ça kiffant.

Ermanno : Tu sais que quand tu prends le départ avec eux, ça veut dire que tu en fais partie.

Cédric : Oui, mais c’est des mecs parfois que je vais voir sur les 200 premiers mètres de nat. Et après, pour aller voir le demi-tour à pied ou le demi-tour vélo, je les vois pas beaucoup de la course. Mais ça me motive vraiment. Et la différence avec les groupes d’âge, c’est déjà sur le label Iron, on est plus en départ de mastar qu’en curling start. Après, il y a plus de dynamique de course, surtout sur les parcours roulants, que j’ai l’habitude de faire. Moi, je suis pas trop un grimpeur. C’est à la limite des courses qui s’apparentent au cours de distance, où dès le début de la nat, tu peux avoir des packs qui sortent, mais qui restent tout le long du vélo. Même si on est à 12 mètres, il y a quand même des petits effets d’aspiration et même psychologiquement d’être dans un groupe. Donc il faut être placé dès la sortie de la nat pour essayer d’avoir du monde à vélo. Et après, bon pardon. Derrière, c’est… Chacun sa merde, je dirais, sur le semi.

Ermanno : Il y a aussi un peu d’aspiration en course à pied. Mais bon, ça, c’est peut-être à d’autres vitesses.

Cédric : Quand on est derrière moi, il y a de l’aspi. C’est vrai, mais moi, j’ai rarement de l’aspi.

Ermanno : Disons que toi, tu as de l’aspi jusqu’au niveau du torse. Ou peut-être même un peu en dessous. Et puis après, c’est toi qui prends tout le vent, c’est ça ?

Cédric : Ouais.

Ermanno : Remarque, ça doit pas être facile de prendre tes jambes en course à pied. Parce que du coup…

Cédric : J’ai pas beaucoup de fréquences, en fait. Vu que j’ai des grandes jambes. On me dit toujours, dès que je fais même des séances de fractionnés sur piste, avec les mains et autres, je peux courir à 20 km heure. On me dit, putain, on a l’impression que t’es en footing parce que je mets pas de fréquences.

Ermanno : Est-ce que ce serait pas, justement, un axe de progression, encore ? De rajouter encore plus de fréquences ?

Cédric : Oui, tout à fait. En gros, là, cette année, j’ai commencé avec un nouveau coach. Avant, je m’auto-coachais. Et il fait pas mal d’exercices de tout ce qui est cadence, fréquences. Que ce soit en vélo, même en at, ou en course à pied. Essayer de travailler, justement, le travail de pied. Mettre plus de fréquences. Savoir adapter les fréquences, aussi, en coach. Plein de trucs comme ça. Et c’est des choses nouvelles que je découvre. Et je pense que ça va m’aider pour l’année prochaine. Enfin, pour cette année.

Ermanno : Alors, attends, tu nous as placé ça comme ça, innocemment. Oui, avant, je m’auto-coachais.

Ermanno : Comment t’en es venu à ça ? Est-ce que, dès le début, quand t’as signé à Versailles, enfin, quand t’as pris une licence à Versailles, tu te débrouillais tout seul ? Tu suivais un peu les séances ? Et puis, après, t’ajustais par rapport à ce que, toi, t’avais en cours ? Envie ou le temps de faire ? Et à quel moment t’as pris un coach ? Enfin, à quel moment tu t’es auto-coaché ? Et à quel moment et pourquoi t’as pris un coach ?

Cédric : Donc, en fait, au début, à Versailles, je suivais les entraînements. Après, au bout d’un moment, j’ai pris un club d’athlètes. Puis, un club de nattes. Parce que à Versailles, il n’y avait pas forcément le niveau, je dirais, pour me tirer vers le haut. Et même les horaires d’entraînement ne collaient pas forcément avec mes horaires de boulot. Et donc, j’ai fait club de nattes, club d’athlètes. Et après, c’est moi qui faisais la planif. Je dirais, globale de mes entraînements. Essayer d’homogénéiser tout ça. Après, j’ai toujours fait mes entraînements vélo tout seul aussi. Toute ma planif. Et jusqu’à les débuts de l’année dernière, ça a marché bien. Je pense que j’ai réussi à progresser. Et l’année dernière, c’était, je pense, le point critique où je me suis dit, en fait, j’en ai trop fait en début d’année. J’arrivais à planifier ma charge sur une, deux semaines. Aller un mois. Mais en fait, sur la saison complète, je n’arrivais pas à trouver mon pic de forme. Je n’avais pas mes phases de repos. Je pense que j’en faisais un peu trop. Trop d’intensité. Et donc, je me suis dit, cet été, en fait, quand j’ai commencé au Sable d’Olonne, à Tallinn, à vraiment faire des mauvaises perfs, quoi. Je n’arrivais pas à sortir des valeurs que je faisais il y a deux ans à vélo. Je me suis dit, moi, je vais essayer de trouver un coach. Et donc, j’ai commencé avec mon coach après l’Ironman. Après ma coupure. Donc, depuis novembre, là.

Ermanno : OK. Et tu as jeté ton dévolu sur quel coach ?

Cédric : Sur Romain Lieux, qui est de la team Multriman. Donc, qui entraîne aussi Jeanne Collomb, Yvan Jarich, et depuis cette année, Audrey Merle.

Ermanno : Bon. Des bons noms qu’on a déjà eu dans le podcast. Alors, pas tous, mais quelques-uns.

Cédric : Oui, oui, oui. Et ça se passe super bien. Le feeling passe bien. Je suis content de ce qu’on fait à l’entraînement. Et même moi, je vois les progrès. J’arrive à passer des bonnes semaines sans être fatigué. Alors qu’avant, je pense que je faisais beaucoup trop d’intensité. Et ça a laissé des traces, quoi.

Ermanno : Déjà, on sent l’ingénieur derrière, tu vois. Tu analyses, tu prépares ton… Tu es à même de t’auto-coacher. Puis, il y a un moment, tu sais que tu arrives au bout. Et donc, tu vas chercher quelqu’un qui va pouvoir t’accompagner, t’aider, te faire progresser encore plus. Donc, dans les axes de progression, tu nous as dit, il y a la fréquence. Il y a aussi peut-être, justement, réajuster ce rythme, baisser le rythme pour en faire moins, mais de façon plus qualitative.

Cédric : Oui, exactement. Là, on travaille surtout sur une zone, en fait, qui est polarisée, même très polarisée, où je fais beaucoup de basses intensités et quelques hautes intensités. Mais la plupart du temps, je vais être tranquille. J’ai réduit le rythme de mes footings aussi. Au lieu de courir, avant, j’étais souvent à moins de 5 kg mes footings. Maintenant, je suis plus à entre 5,10, 5,30, voire 5,40 parfois, quoi. Je mets juste le chrono, le cardio et je ne me soucie pas de l’allure. Je cours vraiment tranquille, pas de trucs comme ça. Pareil à vélo, ça ne sert à rien de se mettre au carton à chaque fois.

Ermanno : Et ça, c’est un truc que tu as appris avec ton nouveau coach ou c’est quelque chose que tu savais déjà, mais tu avais du mal, justement, à le mettre en pratique ?

Cédric : Non, enfin, entre guillemets, je le savais. Oui, il ne faut pas s’entraîner tout le temps à fond. Mais là, j’ai commencé à mettre le cardio aussi en novembre. Quand je m’auto-coachais, je faisais tout aux sensations. J’avais un capteur quand même de puissance à vélo, mais je n’avais jamais le cardio. Je regardais rarement aussi les puissances en course. Je faisais vraiment tout aux sensations. Et donc là, d’avoir peut-être une approche un peu plus scientifique où j’ai le cardio, j’ai l’allure, j’ai la puissance. On a fait aussi des tests un peu physiologiques en début d’année pour avoir des valeurs de lactate et mes seuils cardiaques. Ça m’aide dans la gestion de mon entraînement. Et là, toute la planification.

Ermanno : Justement, quand tu t’auto-coachais, qu’est-ce qui faisait que tu partais à la sensation ? Mais même en partant à la sensation, tu aurais pu te dire sur six séances d’entraînement de course à pied, par exemple, je vais courir beaucoup plus lentement pour être vraiment en aisance. Or, tu disais, tu courais souvent en dessous de 5 au kilo. Qu’est-ce qu’il y avait en toi qui faisait que tu allais quand même à la sensation, mais peut-être un peu trop fort, un peu trop vite ?

Cédric : C’est dur à dire. Je me disais, je me sens bien, autant courir à cette heure-là. Alors que maintenant, je me dis, je me sens bien. Et je me dis, OK, là, tu restes vraiment tranquille. Limite à ne pas transpirer, pouvoir parler facilement avec les autres personnes. Et revenir de l’entraînement, revenir d’une heure de footing sans être chargé ni rien, comme si je n’avais quasiment rien fait. Mais j’ai travaillé.

Ermanno : Oui. C’est plus sympa aussi pour tes collègues l’après-midi. Comme ça, tu évites de dormir quand tu rentres au bureau, quand tu fais le footing du midi. C’est ça ?

Cédric : Voilà, c’est ça.

Ermanno : Tu me disais tout à l’heure en off qu’aujourd’hui, c’est le jour où on enregistre, c’est un jour tranquille pour toi. Enfin, tranquille. C’est un jour où tu te poses un peu parce que tu bénéficies d’un aménagement en termes de temps de travail. Est-ce que c’est toi qui as été cherché auprès de ton employeur ? C’est ton employeur qui te l’a proposé ? Enfin, comment ça marche ?

Cédric : Non, c’est moi qui ai demandé à mon employeur à partir du 1er janvier de passer au 4-5e. Donc en gros, je travaille du lundi au vendredi comme tout le monde. J’ai un contrat cadre. Et donc, j’ai pris mon mercredi en off. Ce qu’on a conclu avec mon coach qui était mieux. Ça me permet de faire lundi-mardi tranquille après le week-end, refaire une bonne journée de mercredi. Juste du vendredi enchaîné et après, un gros week-end. Et donc, ça me permet vraiment de dégager du temps. Ça me permet aussi de caler des rendez-vous comme le podcast ou d’aller voir des partenaires, d’aller faire des rendez-vous médicaux. Chose que je faisais avant sur la pause-déj le soir qui me faisait sauter un entraînement. C’était tout dans le rush. Là, ça me permet de me poser, faire les choses plus tranquillement et surtout avoir un peu de recul.

Ermanno : Bon, est-ce que du coup, ton employeur est un de tes sponsors ? C’est-à-dire que tu es à 4-5e mais tu es payé à temps plein ou du coup, tu rognes un peu sur tes revenus ?

Cédric : Non, je suis payé 4-5e aussi, congé 4-5e. Il n’y a pas eu de négociations. Je suis en relation avec la communication interne de ma boîte pour essayer de faire quelque chose, un article ou voir ce qu’on peut faire, oui. Mais jamais, je ne serais payé, je pense, à 100% pour travailler 80%, non. Malheureusement.

Ermanno : Et du coup, tu compenses cette perte de salaire avec des partenaires, avec des sponsors qui, j’imagine, t’accompagnent aussi pour la construction de ta saison et les dépenses que tu vas avoir sur ta saison ? Oui.

Cédric : Alors, j’ai commencé à avoir des partenaires du coup en 2020 là. Quand je me suis renoncé. Sur le tri. Jusqu’ici, c’était surtout du matériel. J’avais des roues, des nutritions, tout ce qui est études posturales, casque, tenue vélo et tout. Et donc, cette année-là, je commence à avoir un peu de financier. Ce n’est pas énorme, mais moi, ça me permet un peu de soulager les frais de ma saison et la perte de salaire. Après, je ne cours pas non plus à fond derrière. Je suis conscient que je n’ai pas, je dirais, le top niveau français encore. Donc, j’ai encore mes preuves à faire. Mais là, je vais essayer aussi cette année. Notamment avec le circuit national d’aller chercher quelques primes. Là-dessus, je pense que ça peut être intéressant. Et on va voir ce que ça donne. Je ferai le bilan fin de saison, le bilan financier. Voir si le 4-5ème a été entre guillemets rentable.

Ermanno : Parce que tu as toujours la possibilité, négocier avec ton employeur, si finalement ça n’a pas été si rentable que ça, de revenir à un temps plein d’ici quelques temps.

Cédric : Oui, j’ai signé un avenant de contrat d’un an. Donc, si je vois que ça ne marche pas, je peux revenir en arrière. Mais vu comment c’est parti, je ne pense pas que ça marche. Je pense que ce sera le cas. Je vois que c’est vraiment avantageux. Ça me dégage énormément de temps pour m’entraîner. Mais mon charge mentale, c’est mieux. Je peux dormir déjà plus tard le mercredi que les petits trucs comme ça qui jouent en la faveur du 4-5ème. Je pourrais même plus tard peut-être passer 3-5ème, voire mi-temps. Mais ça, c’est vraiment si ça marche bien, entrer.

Ermanno : Oui, tu disais, c’est des petits trucs qui t’aident bien. Mais finalement, ce sont ces petits trucs, le sommeil, la charge mentale, mieux placer les entraînements, ne pas, là on revient un peu sur la charge mentale, mais ne pas te prendre la tête pour tout placer au chausse-pied, voire même faire sauter des entraînements. Ça, ça fait partie aussi des éléments de la performance dans ta progression pour le triathlon.

Cédric : Oui, je suis persuadé. Moi, la performance, c’est un tout. Tu peux être le meilleur à un entraînement, mais derrière, si tu dors mal, si tu manges mal, si tu es tout le temps stressé entre les entraînements, ça ne va pas le faire. Et c’est un truc que l’année dernière, j’ai travaillé avec un préparateur mental là-dessus. Parce que justement, j’étais un peu stressé, avant les courses, où c’était tout le temps un peu le rush. Le soir, je me dépêchais de l’entraînement pour après le boulot, parce que je ne voulais pas partir trop tôt non plus du boulot. Le soir, je me dépêchais de rentrer. J’avais quand même ma copine, même chez les sportives, qui était à la maison. Je ne vais pas rentrer trop tard. Le midi, pareil, à la pause-déj, les footings, ils étaient un peu chronométrés, parce que si j’ai une réunion à 14 heures, il ne faut pas que je traîne trop à la douche, à la cantine derrière, des trucs comme ça. Donc, toujours un peu stressé. Avec le préparateur mental, il m’a appris justement à avoir du recul, mieux gérer les choses, mieux gérer son emploi du temps, plein de choses comme ça, des techniques de relaxation qui font que maintenant, je maîtrise mieux le sujet et mieux mon emploi du temps.

Ermanno : Tu as le droit de citer le nom de ton préparateur mental, si tu veux, tu peux lui rendre hommage.

Cédric : Il s’appelle William Dedon. Justement, il vient de commencer là. En gros, moi, je ne lui servais pas de cobaye, mais il faisait sa formation. Et donc, pour sa formation, il avait besoin d’athlètes entre guillemets de haut niveau, même si je ne suis pas au niveau, comme on l’appelle, au titre du gouvernement. Disons que tu n’es pas listé pour l’instant sur les listes ministériennes. Je ne suis même jamais listé en longue distance. Je ne pense pas qu’on peut être listé vu que ce n’est pas un sport olympique. Mais après, je dis peut-être des bêtises, je ne me connais pas trop là-dessus. Et en gros, il faisait sa formation. Il m’a gentiment proposé de m’accompagner tout l’hiver gratuitement pour lui, sa formation. Et derrière, il avait des formations, il avait un formateur qui lui disait quoi faire avec moi, si c’était bien ou pas, qu’il ne fasse pas n’importe quoi quand même. Et ça s’est super bien passé. Il est habitué à côté de chez moi. On a fait ça pendant 3-4 mois, je pense. Et ça m’a vraiment donné plein de petits tips, des astuces sur comment gérer dans la vie de tous les jours, mais aussi avant la course, pendant la course, après la course. Plein de choses comme ça. Qu’est-ce qui se passe si jamais je crève ? Comment je gère mon stress ? Comment faire monter mon rythme cardiaque avant la course ? Des exercices de respiration ? Plein de trucs utiles comme ça.

Ermanno : Oui, c’est pas mal ça. Même comment savoir monter son rythme cardiaque juste avec des techniques de préparation mentale et pas forcément en s’écharpant, en s’échauffant comme un bourrin en courant ou en faisant du vélo avant le départ.

Cédric : Oui, voilà. Mais tout en gardant un niveau de relaxation aussi suffisant pour ne pas être hyper tendu. C’était vraiment intéressant. C’est des trucs que je ne connaissais pas du tout avant.

Ermanno : Donc ça, ça rentre dans les paramètres de performance. Tu parlais de la nutrition aussi tout à l’heure. Tu portes une attention particulière à ton alimentation. Tu es accompagné là-dessus ou tu t’auto-coaches aussi ?

Cédric : Non, je m’auto-coache. Je me fais à manger moi-même. Je ne suis pas accompagné pour la vie de tous les jours. Après, je ne fais pas forcément le caf à ce que je mange. Mais je ne suis pas quelqu’un qui mange non plus de trucs trop gras. Je vais dire vraiment fast-food et tout. Mais de toute façon, j’ai bien vu pendant un moment quand j’essayais de manger plus healthy ou un peu moins. En fait, ça ne marche pas. Je suis obligé de manger. Et normalement, prendre mon goûter au taf avant la natte. Sinon, derrière, je ne suis pas bien aux séances. Là, en ce moment, c’est surtout l’hiver. C’est essayer de ne pas manger le plus possible. Mais ne jamais avoir faim. Ne jamais avoir cette sensation d’hypo à l’entraînement. Parce que je pense que c’est encore pire que de vouloir perdre. D’être plus léger. En gros, je préfère à la limite avoir un kilo en trop et ne sortir de l’entraînement que d’être tout le temps en hypo. Parce que j’ai voulu perdre un kilo. Et avoir froid en natte dans le bassin. Donc, je ne fais vraiment pas trop attention. Mais j’essaie de manger comme équilibré. Des protéines, des légumes, des pâtes, du riz. Voilà quoi.

Ermanno : Ça, c’est des tips super intéressants que tu donnes. Notamment à ce que tu peux ressentir quand tu es malnutri. Mais quand tu ne t’es pas alimenté suffisamment. Je pense que c’est des symptômes qu’on a tous et toutes rencontrés un jour à l’entraînement. Tu parles d’avoir froid dans l’eau. Tu as beau nager tout le temps dans la même piscine. La température de l’eau est tout le temps pareille. Mais sauf qu’il y a des moments, si tu n’as pas assez mangé. Je ne rentrerai pas dans le débat des glucides, pas des glucides, etc. Mais finalement, si tu es déjà un petit peu affamé et que tu te mets dans l’eau. Tu vas cramer un nombre de calories impressionnant. Et c’est là que finalement, tu peux soit faire un entraînement qui ne sera pas efficace. Soit vraiment prendre un risque aussi pour ta santé. Exactement.

Cédric : Après, tu traînes une fatigue inutile derrière. Parce que le corps va compenser. Tu peux aussi te blesser quand tu fais ça souvent. Donc maintenant, je ne prendrai pas de risque avant. Mais je ne prends plus aucun risque là. Même si je n’ai pas une heure d’entraînement. Je vais toujours avoir un gel avec moi. De l’eau, une boisson iso. Pour compenser les pertes. Que ce soit en glucides, mais aussi en sodium.

Ermanno : Et ça, tu gères un peu comme tu gérais tes entraînements. C’est-à-dire à la sensation. Tu as déjà fait cette phase de test and learn en tant qu’ingénieur. Tu as déjà testé différentes combinaisons. Différentes techniques. Différents moments d’alimentation. Différentes fréquences d’alimentation. Ou tu apprends au fur et à mesure ?

Cédric : J’ai appris au fur et à mesure. Après, je me suis quand même pas mal renseigné. J’ai lu pas mal d’articles sur internet. Pour justement essayer de voir les taux de glucides. Taux de sodium. Taux de caféine. Qui sont pas mal ingurgités par heure. Notamment en course. Je pense que c’est un aspect que j’ai vraiment réussi à maîtriser l’année dernière. Notamment lors de l’Ironman. Où je n’ai eu aucun problème de nutrition. Et j’ai tourné à 140 grammes par heure sur le vélo. Ce qui commence à être des valeurs pas mal. C’est énorme. Après, je fais quand même 80 kilos. Et pour le coup, je suis descendu du vélo. J’étais bien. Et tout le marathon s’est bien passé. Et à aucun moment, j’ai eu une sensation de faim. Ni de problème digestif. Donc c’est un truc que j’ai vraiment réussi à maîtriser. Mais ça a pris du temps. Avant, sur Ralph, je me suis rendu compte que je ne prenais pas du tout assez à manger. Surtout pas assez d’apport en sodium. Et je suis quelqu’un qui transpire pas mal. Qui craint la chaleur. Et dès qu’il faisait chaud, j’explosais. Parce que je pense que mes réserves étaient faibles. Et pas assez chargées dès le début. Maintenant, en veille de course, je prends des électrolytes. Même s’il fait pas très chaud. Veille de course, matin de course, je précharge dans l’électrolyte. Pour être sûr d’être blindé de ce côté-là. Et je remets dans les bidons aussi.

Ermanno : Ouais, parce que… Autant manger trop de glucides, ça peut avoir un impact négatif sur ta digestion. Sur des problèmes de brûlure d’estomac, etc. Et en course, ça devient un gros problème. Par contre, un peu trop chargé, un peu surchargé en électrolytes. Normalement, ça pose pas de problème.

Cédric : Je pense pas. Tu perds de plus en plus de nutrition. Mais moi, j’ai jamais eu de soucis. Ou j’ai jamais vu des gens qui ont eu des soucis. À être trop chargé en électrolytes.

Ermanno : nous disais tout à l’heure que pour la saison 2024, tu prépares le… Challenge road. Ouais, tu prépares le challenge road. Mais avant, tu vas t’aligner sur quelques courses nationales du long distance. Qui sont organisées par l’association Tri A Athlons. Alors, c’est pas qu’on bégaye. Elle s’appelle comme ça. C’est Tri 3 A Athlons. Tu peux nous en dire un petit peu plus, justement, sur cette association ?

Cédric : Donc, ouais, j’ai rejoint cette association. Le truc marrant, c’est que David Lacombe, qui gère cette association, m’a appelé la veille de l’Ironman, en fait, pour me proposer de rejoindre l’asso en tant qu’ambassadeur. C’est un truc qui m’a mis… Je me souviens vachement en confiance de la veille de l’Ironman. J’ai dit, putain, c’est cool. Il y a des gens qui croient à mon projet et tout. Ça, ça marche super bien. Et donc, ouais, l’asso Tri Athlons, c’est vraiment… Le but, c’est de promouvoir le triathlon français et les triathlètes français. En les aidant, que ce soit avec des partenaires, sur des soins médicaux, même sur tout ce qui est communication. Mais aussi, il y a toute l’organisation du circuit national longue distance, là, qui est nouveau. Donc, réservé aux pros pour le moment, mais ça devrait être ouvert au groupetage plus tard. Où c’est, en fait, quatre courses qui existaient déjà avant. Lacanau, Aubarnay, Montauban et Royan, ouais, c’est la dernière. Où qui vont servir, en fait, de support à ce circuit-là. Et à la fin, il y aura un classement. En général, avec un prize money. Le but, c’est… Ça ne va pas s’adresser, évidemment, je dirais, aux top, top triathlètes français. On ne verra pas, je pense, Sainte-Mélée de Laux ou Longchampvalier sur ce circuit-là. Ou peut-être à Royan, qui est, en fait, la finale et, je dirais, la plus grosse course du circuit. Mais c’est un peu comme des triathlètes comme moi. Des néopros ou des pros qui cherchent encore à monter plus haut. Justement, de permettre de se développer. D’avoir des courses avec des beaux plateaux en France. Et de ne pas forcément avoir à aller à l’étranger. Courir à côté de chez soi, c’est un truc… Je trouve que c’est un énorme avantage. J’ai découvert l’année dernière les déplacements internationaux. C’est quand même fatigant. C’est stressant. Ça demande un budget en plus. Et donc, là, avoir la chance d’être pas au plateau à la maison. Un circuit. Enfin, une association qui gère tout ça. C’est vraiment un plus.

Ermanno : Ouais. Et puis, en plus, l’impact environnemental quand on commence à partir à l’étranger pour faire des courses. Bon, tu me diras si tu habites à Nice et puis que tu vas faire une course dans le Nord. À Aubernay, par exemple. Ouais. Il y a quand même un peu de route. Mais l’impact peut quand même être un peu plus limité. Notamment en utilisant la voie ferroviaire. Ouais.

Cédric : Là, vu que je suis de région parisienne, je pense que je vais quasiment tout faire en train. Peut-être à Aubernay dans l’Est où c’est, je crois, 5 heures de voiture. Et si on y va plusieurs, l’impact est, je dirais, faible.

Ermanno : Ouais. Il faut réussir à mettre 5 vélos sur une voiture. Ou alors, tu prends une remorque. Ouais. 2 ou 3 au maximum. Ouais. Ouais.

Ermanno : Comment tu gères, justement, tout ce qui est déplacement ? Est-ce que tu t’organises ? Est-ce que tu t’organises pour partir soit tout seul par rapport à une course que tu choisis ou tu pars avec des copains du club et vous vous retrouvez toujours avec un petit groupe ou c’est vraiment toi qui choisis tes courses en début d’année et puis après tu te débrouilles et quitte à trouver après une solution logistique pour partir à plusieurs ? Alors, non.

Cédric : C’est moi qui choisis mes courses en début d’année, à part si vraiment on s’est mis d’accord avec des potes de faire une course. Mais la plupart du temps, c’est moi qui fais mon calendrier. Et je vais essayer d’avoir quelqu’un qui m’accompagne sur la course. J’essaie toujours d’avoir quelqu’un. Les plus de courses que j’ai faites… Rien que d’être tout seul, c’est vite fatigant déjà. Rien que d’être tout seul, tu penses à beaucoup plus de trucs, tu es plus stressé alors que quand tu parles à quelqu’un, ça te libère un peu l’esprit. Mais moi, en termes d’organisation, d’avoir quelqu’un au départ pour te récupérer une veste, pour prendre ton sac, même te donner des écarts sur le parcours vélo, sur le parcours à pied, c’est quand même un plus. Rien que d’avoir quelqu’un sur le parcours à pied, moi, je sais que ça m’aide mentalement. Je dis bon, là, il y a trois boucles. À chaque fois, c’est ma copine, je vais passer devant elle. Elle va m’encourager, elle va me dire des écarts. Ça va me remonter le moral, voilà quoi. Et donc, j’évite d’y aller tout seul. Parfois, je n’ai pas le choix et c’est là que je perds le moins. Mais dès que je peux avoir un pote ou ma copine qui m’accompagne, on y va quoi.

Ermanno : Et qu’est-ce que tu y trouves justement dans cet accompagnement au-delà du fait que tu puisses échanger, discuter et puis que ça te remonte un peu le moral ? Mais est-ce qu’il y a autre chose derrière ? Est-ce qu’il y a un petit plus, un petit, comment dire, un petit supplément d’âge que ça va t’apporter ?

Cédric : Oui, carrément. Je me dis qu’il y a des gens qui ont fait du déplacement pour moi. Ils ne sacrifient pas leur week-end pour moi, mais ils viennent m’accompagner sur la course. Je ne vais déjà pas essayer de ne pas les décevoir. Je vais faire mon maximum. C’est plein de trucs. Et c’est clairement un supplément d’âme pour moi de savoir qu’il y a des gens qui sont derrière moi. Généralement aussi, ma copine essaie de faire un peu une espèce de live sur Instagram et de mettre un peu des stories pour que les gens puissent suivre la course. Et je sais que souvent, mes potes qui ne suivent pas forcément le triathlon, aiment bien et peuvent suivre la course. Et c’est un truc qui, mentalement, m’aide. Je me dis qu’il y a des gens qui me suivent. Continuez et tout. Ça se passe bien. J’aime bien un peu transmettre aussi mon aventure aux gens.

Ermanno : Et quel impact, justement, que ta conjointe, ta concubine partage un petit peu ces moments-là avec toi ? Déjà, est-ce que vous vous entraînez ensemble ? Ou est-ce qu’elle fait un sport complètement différent ? Et puis, ça t’apporte quoi, en fait ? Aussi bien l’entraînement qu’en compétition, de savoir que tu as ce soutien,

Cédric : c’est top. En fait, elle fait aussi du triathlon. Donc, à la base, elle fait de l’athlée. Elle s’est mise bien en vélo. Bon, elle ne nage toujours pas. Mais le peu qu’elle nage, ça suffit pour faire quelques triathlons dans l’année. Mais du coup, c’est top. On peut courir ensemble. On peut rouler ensemble. Nos vacances aussi sont souvent arrêtées autour du sport pour aller rouler, faire de la rando, des trucs comme ça. Et c’est vraiment un plus, même dans la vie de tous les jours, d’avoir quelqu’un qui est compréhensif. Parce que c’est quand même, je pense, pas facile. Là, je suis passé avec le 4-5ème et le nouveau coach, je fais un peu plus de 20 heures par semaine. Donc, c’est clair que souvent le midi et tous les soirs, je vais m’entraîner. Je suis à la piscine. Je ne rote pas forcément tôt après le boulot. C’est un truc, je pense, qu’une personne normale qui ne fait pas de sport aurait du mal à comprendre. Et donc, là même, de pouvoir partager des entraînements avec elle, partager des courses aussi, c’est top.

Ermanno : C’est toi qui l’as mise un petit peu au tri ou elle y est venue toute seule ?

Cédric : Non, c’est plutôt moi qui l’ai mise au tri. On s’est rencontrés au club d’athlée. Elle faisait déjà un peu de vélo. Et au fur et à mesure, je l’ai mis au tri. Je lui ai fait mettre une combi, une tri-fonction et c’est parti.

Ermanno : ‘est beau le sport. Ça permet de faire des belles rencontres. Pas qu’amicales. Amicales plus si affinités.

Cédric : Non, c’est clair.

Ermanno : Super. Écoute, le podcast s’appelle « Devenir triathlète ». Toi qui fais du triathlon depuis pas si longtemps que ça, finalement.

Cédric : Comment tu répondrais à la question « Comment devenir triathlète ? Je dirais que c’est… Déjà, avoir du temps libre.

Ermanno : Et trois fois plus que dans les autres sports.

Cédric : Je trouve que c’est vraiment un challenge. Moi, je vois ça un peu comme ça. L’Ironman ou les premiers Half Ironman que j’ai faits, je voyais ça comme un challenge. C’est quand même une aventure. Tu pars pour des courses qui vont faire 4-5 heures pour un half. En plus, c’est un Ironman. Ça va de 8 heures les meilleures jusqu’à 15-16 heures les moins bonnes. C’est quand même un effort atypique. Et il y a des gens qui nous prennent un peu pour des extraterrestres. Mais moi, je trouve ça vraiment incroyable. Tu fais trois sports qui, en soi, n’ont un peu rien à voir. Mais ça reste des capacités d’endurance. La diversité de l’entraînement. Et je pense que devenir triathlète, ce n’est pas forcément être à fond dans les trois. Mais se dire, OK, je me lance le challenge de faire du triathlon. C’est un challenge sportif. Mais aussi gérer de l’organisation dans la vie de tous les jours. Être capable de… De s’organiser pour s’entraîner dans les trois sports. Et réussir à finir son triathlon. Peu importe que ce soit un S, un Découverte ou un Ironman.

Ermanno : On parle d’Ironman d’ailleurs. Là, tu vas continuer la saison 2024 en tant que pro. C’est bien sur half que sur full. Peut-être pas cette année sur full parce que tu iras sur route. Mais dans le label Ironman.

Cédric : Il y a une catégorie pro aussi là-bas.

Ermanno : Est-ce que tu as des velléités d’aller toucher ? Le sable noir d’Hawaï d’ici quelques années en tant que pro ?

Cédric : Alors, je dirais pas non. Mais après, il y a deux trucs. Déjà, se qualifier en pro, c’est quand même chaud. L’année dernière, on a eu la chance d’avoir beaucoup de Français à Nice. Ou même il y a deux ans à Hawaï, beaucoup de Français. Mais les années d’avant, il y en avait un ou deux. Et c’était le grand max. Et même après, à Hawaï, ça me fait un peu peur. Parce que j’aime vraiment pas la chaleur. Bon, ça va un peu mieux depuis cette année depuis que j’ai travaillé. Mais je me dis, putain, je vais aller faire une course là-bas. C’est de la pression de ski quand même. Parce que bon, c’est les championnats du monde. Ça demande un budget pour y aller. Et je me dis, ouais, aller faire une course où je suis pas sûr de réussir. Parce qu’il va faire chaud. Ça va être un bourbier. C’est pas un truc qui me vend forcément du rêve au final à Hawaï. Tu vois, je préfère aller faire Roth ou Ambrun. Ou des courses où je vais prendre du plaisir. Je me dis, putain, c’est cool et tout. Que Hawaï, certes, l’ambiance doit être folle. C’est les championnats du monde. T’as tout le monde qui s’entraîne là-bas la semaine avant. Les paysages sont beaux au milieu des champs de lave. Mais… Ça me vend moins du rêve que d’autres courses.

Ermanno : Ouais, tu sais que tu peux te qualifier, mais pas forcément aller à Hawaï. Une année sur deux, c’est Hawaï et l’autre, c’est Nice.

Cédric : Oui, oui, aussi. Mais bon, je trouve ça moche de se qualifier à Hawaï en pro. Et de refuser la qualifier. C’est pas moche, mais dommage. C’est comme une opportunité énorme. Tu te qualifies une fois, t’es pas sûr de trop qualifier derrière. Faut y aller, quoi.

Ermanno : Non, je disais pas refuser la qualifier. Mais justement, choisir la bonne année. T’auras peut-être la chance d’aller faire les championnats du monde d’Ironman. À Nice, et non pas à Hawaï. Bon, fais gaffe, parce qu’il y a les filles aussi en alternance. Donc choisis la bonne année. Sinon, va falloir faire pousser les cheveux.

Cédric : Si j’étais à ce niveau de pouvoir choisir l’année où je me qualifie, ça serait beau, mais… Déjà, on va essayer de faire une bonne perche sur Ironman. Et on verra quelle année ça tombe, quoi.

Ermanno : Tu disais tout à l’heure que cette année, t’as travaillé sur l’acclimatation à la chaleur. Comment on travaille ça ?

Cédric : Déjà, sur le point de matos, j’ai un peu investi. Là, avec mon partenaire, on va faire une tri-fonction blanche. J’ai repris un casque de chrono blanc pour la chaleur. J’ai acheté aussi le petit bandeau, tu sais, pour la… qui est pas mal de promettre, là, avec des pierres de lave. Donc ça fait un peu gadget, mais franchement, moi, je vois la différence à pied. Et après, sur tout ce qui est l’aspect nutrition, les doses en électrolytes derrière. Et aussi, avant, quand il faisait chaud, j’avais tendance peut-être à un peu diminuer l’entraînement ou éviter de m’entraîner dehors quand il faisait chaud. Alors que l’été dernier, il faisait chaud, j’allais quand même faire ma séance. Donc je prenais bien de l’eau avec moi, tout ce qu’il faut en nutrition. Mais vraiment, je me forçais à aller m’entraîner dehors quand il faisait chaud. Et même, pareil, faire l’home trainer aussi, des séances plus longues, où forcément, on avait vite plus chaud en home trainer. Alors je faisais pas, comme certains font, se mettre en cahouet dans la salle de bain avec le chauffage à fond et l’eau chaude. Mais j’essayais vraiment de m’acclimater comme je pouvais à des conditions chaudes, sachant que quand je dis qu’on se met en conditions chaudes, c’est pas Hawaï, c’est au maximum la canicule

Ermanno : de Hawaï. Fais attention, ça commence à remonter avec les problèmes du climat. A mon avis, bientôt, on sera pas loin d’Hawaï.

Cédric : Peut-être pas quand même, parce que c’est humide aussi là-bas.

Cédric : Après, de toute façon, dès qu’il va faire super chaud sur une course, j’évite… Je trouve ça même contre-productif. Je me dis d’aller faire un half s’il commence à faire 35, 36, 37 degrés, mauvais pour le corps, pour la récup, tu peux te mettre dans des états minables, des déshydratations, et si derrière, il y a deux semaines, c’est contre-productif.

Ermanno : C’est clair que… Mais le problème, c’est que tu choisis pas. Moi, je sais que j’avais accompagné un copain, une bande de copains qui avait fait l’Ironman de Vitoria-Casteis en Espagne il y a deux ans. C’était une vraie canicule. Et même en tant que spectateur, moi, j’avais du mal à supporter. Je n’ose pas imaginer ceux qui sont sur le parcours. Sauf que tu choisis pas. Tu sais que c’est potentiellement une zone où il va faire chaud. À moins de dire, j’irai pas faire un Ironman là-bas. Mais toi, t’as bien été faire un Ironman à Cascais.

Cédric : Justement, j’ai choisi Cascais parce que c’était fin de saison, fin octobre. Et que je savais qu’on allait pas avoir 30 degrés. Au final, on a eu au maximum 20 degrés, je pense, le jour de la course. Et je fais un peu mon calendrier en fonction de ça aussi. Souvent, je suis bien en début de saison en mai. Donc c’est pour ça que là, je vais enchaîner deux alphas en mai, début juin ici, au Bernay. Et après, je fais juste ce Roth. Donc là, Roth, c’est un peu un de mes… un truc qui me fait peur, la chaleur là-bas, début juillet. Mais sinon, le reste du temps, j’essaie de viser des coins où il va faire pas trop chaud en début ou fin de saison. Et si c’est en plein milieu de la saison, juillet-août, plein été, là, je vais essayer de viser plus dans l’or. Des trucs où ça va se faire plus frais, oui.

Ermanno : Ouais, tu sais qu’il y en a qui s’adaptent à la température en prenant des bains d’eau glacée. Ça, c’est pour s’adapter à l’eau froide. Bah, il te reste plus qu’à faire la même chose. Prendre des bains d’eau bouillante.

Cédric : Tu vas investir dans un jacuzzi sur la terrasse à la maison, ouais.

Ermanno : C’est ça, jacuzzi, sauna, hammam, comme ça. Hammam, tu t’entraîneras pour Hawaï, c’est ça ? Ouais. Tu feras du home trainer dans le hammam. Bah écoute, c’était super sympa, Cédric. Merci pour cet échange qu’on a pu avoir tous les deux. Est-ce qu’il y avait d’autres points que j’ai

Cédric : omis d’aborder ? Non, merci beaucoup de m’avoir reçu sur le podcast. C’était une première pour moi. J’espère que ça va plaire aux gens et je te souhaite aussi bonne continuation pour la suite du podcast.

Ermanno : Merci. Bah écoute, on aura peut-être la chance de se croiser un de ces quatre sur un triathlon. Moi, en tant que spectateur, parce que je ne roule plus, donc ça va être compliqué de faire du tri sans rouler, comme ta compagne qui fait du tri sans nager. Mais bon, on trouvera toujours le moyen. Merci encore, Cédric. Je te souhaite une bonne continuation. A très bientôt. Merci à vous. Salut. Ciao.

co-fondateur du podcast et co-auteur du livre DEVENIR TRIATHLÈTE
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