#374 Un voyage extraordinaire du sport scolaire aux triathlon de l’extrême avec William Peronne

🚀 Entrepreneur le jour, triathlète passionné la nuit 🌙 … ça ne vous rappelle personne ?

L’aventure, de notre invité, révélée dans cet épisode, nous montre comment on se transforme en athlète d’exception 🏊‍♂️🚴‍♂️🏃‍♂️.

📚 Parti d’une simple curiosité en athlétisme à l’école, William a toujours cherché à se surpasser. Sa décision de s’attaquer au triathlon 🌊, motivée par l’ambition de participer à un Ironman sans même savoir nager, ni pédaler témoigne de son incroyable détermination.

💥 L’épisode explore ses préparations pour des défis hors normes, notamment l’extrême défi de l’ours polaire au Groenland 🐻‍❄️, où l’amour et le soutien de sa femme ont joué un rôle clé.

🌟 De l’Ironman de Nice à l’aventure glaciale au Groenland, William partage les leçons de vie apprises, l’importance des rencontres et sa passion indéfectible pour le triathlon.

✨ Ne ratez pas cette histoire de transformation, d’amour et d’aventure qui illustre que tout est possible avec passion et action. Suivez les pas de William vers l’extrême et laissez-vous inspirer pour tracer votre propre route dans le monde du triathlon 🌍.

Dans cet épisode, vous apprendrez :

1. Introduction et accueil de William Peronne

2. Premiers pas dans le sport et le triathlon

3. De l’athlétisme au triathlon : Le pivot décisif

4. L’apprentissage de la natation et l’inscription audacieuse à l’Ironman de Nice

5. Le défi de l’Ironman de Nice : Première course et réalisation

6. Vers l’extrême triathlon et exploits personnels récents

7. La préparation au défi de l’ours polaire au Groenland

8. Partage, émulation collective et future aventures

9. Conclusion : Devenir triathlète, l’importance de l’envie et du premier pas

Pour suivre notre invité : https://www.linkedin.com/in/william-peronne-63775140

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Ce podcast, animé par Ermanno DI MICELI vous accompagne dans votre démarche pour Devenir Triathlète !


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Grâce à Autoscript.fr, on vous propose même de revivre l’échange que j’ai pu avoir avec William :

Ermanno : Salut les sportifs, c’est Ermano et je suis très heureux de vous recevoir pour un nouvel épisode du podcast Devenir Triathlète. Aujourd’hui, je vais pouvoir tendre le micro à un ami d’un des invités que nous avons déjà eu sur le podcast. Je parle de Philippe Moreau avec qui on a parlé de sa traversée de l’Australie entre autres. Et aujourd’hui, on reçoit William Perronne. Salut William !

William : Salut, comment tu vas ?

Ermanno : Très bien et toi ?

William : Super, impeccable !

Ermanno : Ouais, super, super ! En off, tu me disais que tu avais encore le nez un peu chargé là.

William : Ouais, je l’ai un peu chargé mais on ne va pas se plaindre de ça. J’ai mes deux bras, mes deux jambes, tout va bien, il n’y a pas de soucis. La tête va bien, tout va bien, juste le rhume, on ne va pas s’arrêter pour ça, ce n’est pas un sujet.

Ermanno : Bon, deux jambes, deux bras, c’est pratique pour faire du triathlon, on va y revenir tout à l’heure. Mais est-ce que je te propose déjà de tout nous dire, dis-nous tout, qui est William Perronne ?

William : William Perronne, c’est un entrepreneur déjà, je suis entrepreneur depuis toujours. Entrepreneur au sens large du terme, c’est-à-dire que j’aime bien entreprendre des choses, entreprendre ma vie. J’aime bien le dire comme ça. J’aime bien entreprendre ma vie, entreprendre dans l’entreprise mais entreprendre ma vie tout simplement. Et sportif amateur depuis l’âge de 12 ans. J’ai commencé le sport à 12 ans et je n’ai jamais arrêté depuis. Et j’en fais de plus en plus, voilà, c’est une vraie passion. Et je suis en couple, 4 enfants, 2 plus 2 parce que je suis une famille recomposée. Donc voilà, donc tu mets… Donc je vis de passion, j’aime bien faire les choses avec passion. Dans le professionnel que dans le personnel. Donc c’est avec grand plaisir de partager avec toi ce moment et de partager avec tes auditeurs cette passion du triathlon.

Ermanno : Ouais, c’est vrai que quand on a commencé à échanger un petit peu ensemble, je regardais la liste des gens que Philippe a contactés pour parler de son prochain défi de Tour de France en marathon. Et puis j’ai vu un gars là qui m’intriguait un peu sur LinkedIn. J’ai vu des trucs sportifs et puis c’est une connaissance de Philippe. Donc je me suis dit tiens, je vais rentrer en contact. On va pouvoir échanger. Puis on échange un peu. Puis tu me dis ouais, je fais un peu de triathlon, comme ça un petit peu. Puis finalement, en poussant un peu la discussion, on est rentré un peu plus dans le détail et t’as fait un peu plus que quelques triathlons. Peut-être que tu peux revenir justement avec nous sur… Alors peut-être pas déjà sur le triathlon, mais tu nous dis que t’as commencé le sport à 12 ans. T’as commencé par quoi ? Comment ? Pourquoi ? C’était tes parents qui t’ont poussé à aller faire du sport parce que t’étais trop actif ou t’as été attiré par quelque chose ?

William : En fait, moi j’ai commencé le sport quand je suis rentré au collège. Par le biais du sport du mercredi qui s’appelait l’UNSS. Et un prof de sport qui était simplement génial, qui donnait envie. Mes parents venaient de changer de travail, ils étaient très occupés. Donc peut-être un peu moins de temps aussi à me consacrer. Et du coup, j’ai commencé à faire de l’UNSS. Par du handball, du basket, enfin un peu de tout. En UNSS, on touche un peu à tous les sports. Et j’ai adoré. Et j’ai adoré. Donc j’ai… J’ai… J’ai tout de suite flashé sur l’athlétisme. Donc je faisais beaucoup d’athlétisme. Et plus particulièrement du comment de… Du long. Enfin du long en athlétisme du 1500 quoi. Parce que j’avais essayé quelques sports en athlète.

Ermanno : Du demi-fond.

William : Demi-fond, voilà. Demi-fond. J’avais commencé quelques sports en athlète par du 100 mètres avec mes copains, etc. Mais en fait, c’était pas du tout, du tout fait pour moi. Je suis… Je suis pas du tout un coureur. Je suis pas du tout un coureur rapide.

William : Sur 100 mètres, mes potes, ils se marraient parce qu’ils arrivaient à me mettre 50 mètres quoi. Donc pour moi, c’était pas drôle. Même si c’était… Bon, si c’était sympa de faire du 4×100 avec eux, ils étaient obligés de ramer pour arriver à gagner. Mais bon, ils avaient la charrette quoi. Mon surnom, c’était la charrette sur les courses de vitesse. Bref. Et donc moi, j’ai vite basculé sur du 400, qui me correspond déjà un peu plus. Et puis… Et puis après, rapidement sur du 1000. Parce que le 1000, c’est là où j’arrivais à sortir mon épingle du jeu. Parce que comme je courais pas très vite, mais que j’arrivais à courir longtemps, même jeune, c’était parfait pour moi. Donc 1000 et 1500, j’en ai fait énormément. Et puis après, de l’athlétisme, j’ai fait des saisons de cross. Voilà. Et puis du handball, beaucoup. Aussi au club de Tessy-sur-Vire, là. Où j’habitais quand j’étais gamin. Voilà, le sport a commencé comme ça, par le biais de l’UNSS.

Ermanno : Puis après, qu’est-ce qui a fait que justement, t’as switché un petit peu plus dans une autre pratique que celle du sport scolaire ? Donc UNSS, Union du Sport Scolaire. Qu’est-ce qui a fait que, justement, que tu sois devenu un peu plus sportif et non pas que sportif scolaire ?

William : Ben en fait, je te dis, c’est toujours pareil. Dans la vie, c’est des rencontres. Et tu rencontres un point de sport qui te donne envie. Tu fais du sport avec lui. Puis après, tu as envie de prendre une licence. Donc j’ai pris une licence de handball. J’ai pris une licence d’athlétisme. Et puis en avant, tu es gamin. Tu choppes quelques récompenses. Tu gagnes quelques courses. Ça te donne envie. Et puis après, les crosses, c’est pareil. J’en ai fait un paquet. J’en ai fait quand même beaucoup. Et puis voilà, quand tu prends une licence au FEDE, puis tu t’engages. Et ouais, je crois qu’il y a aussi cette histoire-là. Quand tu commences à avoir un peu de résultats, ça te motive. Et puis les gens que tu rencontres qui croient un peu en toi, qui te font confiance, qui te poussent un peu à y aller. Alors moi, mes parents n’étaient pas sportifs. Donc ils ne me poussaient pas forcément à aller vers le sport. Mais tes potes aussi. Quand tu fais partie d’un club, après, ce n’est pas que juste… Même si l’athlète est un sport individuel, c’est quand même du collectif. Tu es content de retrouver tes potes. Tu es content de leur mettre la misère de temps en temps. Ou qu’ils te mettent la misère aussi. Enfin bref. Et du coup, ça te challenge. Donc voilà, c’est ce qui m’a incité à continuer. Et puis de fil en aiguille, moi, je suis passé assez rapidement sur du long. Semi-marathon, marathon. Parce que c’est là où je m’éclatais. Et ça correspondait mieux à ma génétique, je pense. Parce que je n’arrivais pas à courir vite. Donc courir longtemps, c’était possible. Donc semi-marathon, marathon. Là, c’est pareil. J’en ai fait une quantité incroyable. À une époque, j’en faisais une dizaine de semis par an. Et deux ou trois marathons par an. Donc j’en ai fait beaucoup. Voilà. Pour aller sur… Toujours cette… Cette quête du dépassement de soi. Parce qu’en fait, c’est ça, quoi.

Ermanno : Est-ce que finalement, plus c’était long et plus t’étais rapide par rapport aux autres ou t’as toujours été un coureur du milieu ou de la fin du peloton ?

William : Plus c’est long, plus je suis bon. On va dire ça comme ça. C’est-à-dire qu’il arrive un cap où certains athlètes craquent physiquement ou psychologiquement. Et moi, il arrive un cap où c’est l’inverse. C’est quand j’arrive à un certain stade dans des courses, tout devient possible. C’est-à-dire que je me sens très fort et je peux y aller, quoi. Je peux y aller et plus rien ne peut m’arriver, quoi. Je peux envoyer, mais fort. Alors que là, c’est plutôt à ce stade-là où pas mal de gens craquent. Et moi, c’est là où j’en vois. Donc en fait, c’est vrai, plus c’est long, plus je peux prétendre être dans le top 10, on va dire ça comme ça. Voir sur le podium, quoi.

Ermanno : Et du coup, t’as signé quelques belles performances, quelques beaux podiums ?

William : La dernière ronda, tu as signé quelques belles performances, et je fais deuxième dans ma catégorie, évidemment, sur Alpman. C’est l’année dernière, en 2023, là. Donc Alpman, on y revient tout à l’heure, on y reviendra, j’imagine, comment j’ai basculé au triathlon. Mais voilà, ma dernière perf, c’est ça. C’est Alpman, donc deuxième de ma catégorie. Et puis, pour finir l’année, je suis allé faire avec ma compagne le défi de l’ours, l’ours polaire, donc enchaîner un marathon et un semi-marathon au cercle polaire. Et là aussi, j’ai fait deuxième. Enfin, deuxième au général, là, pour le coup, mais… Voilà. Donc ça, c’est les dernières perfs du moment.

Ermanno : Ouais. Mais ça, c’est une autre perf, je pense, presque lunaire, ou plutôt polaire, mais qui n’est peut-être pas accessible à tout le monde. J’ai vu qu’avec ton épouse, justement, tu t’étais entraîné dans des entrepôts, dans des chambres froides. On pourra peut-être y revenir, justement, sur cette expérience ?

William : Si tu veux, c’est incroyable.

Ermanno : Ouais, c’est le genre de… de choses qui me font vibrer. Mais effectivement, je voulais savoir un petit peu comment est-ce que t’es passé du sport scolaire au sport amateur. Ça, tu nous as expliqué. Comment t’es passé du… Après, t’es passé au semi, au marathon. Mais comment tu passes de tout ça au triathlon ? Est-ce que tu savais déjà nager ? Est-ce que tu roulais déjà ? Est-ce que… Ou est-ce que c’est une rencontre, encore une fois, qui a fait que, bah tiens, William, viens nous voir dans le club de tri, ça peut être sympa. Et puis, t’as signé et c’est là que t’as commencé.

William : Alors, bah oui, c’est toujours pareil. C’est une histoire de rencontre. Moi, j’avais un pote avec qui on faisait beaucoup de semi-marathons et de marathons. Mon pote Charles, on se cale un jour, un week-end sur la côte. Là, on était à l’époque tous les deux célibataires et une quinzaine d’années. Et on se cale un week-end, on faisait du sport et puis la fête, pour être honnête, sur la côte. Et lors d’une soirée…

Ermanno : Le sport, c’est souvent la bonne excuse. C’est ça. Soit pour prendre un peu de gras, donc tu fais du sport, tu fais du sport pour perdre du gras puis après, tu perds du gras pour faire du sport ou alors pour faire la fête, pour rajouter un bout de chocolat, pour rajouter une bière. C’est une bonne excuse.

William : Voilà, c’est ce que je disais tout à l’heure. Entreprendre sa vie, il faut profiter de la vie. Il faut y aller. La vie est courte, elle passe vite et donc, il faut se faire plaisir. Enfin bref, donc mon pote, lors d’une soirée, me dit… Moi, j’ai un rêve, c’est de faire un Ironman. Il me dit ça. Et donc, je lui dis… C’est quoi ton truc ? Parce que… Gros ignare que je suis, je ne savais pas ce que c’était à l’époque un Ironman. Donc, il m’explique et me dit… Ah ouais, c’est un Ironman, c’est 3,8 km de nage, 180 mètres de vélo et 42 km de course à pied. Je lui dis… Oh la vache, c’est génial ton truc. Moi qui aime bien les défis un peu fous, je lui dis… C’est top, c’est excellent. Il me dit… Ouais, j’aimerais bien faire l’Ironman de Nice. Ah ouais ? Je lui dis… C’est top, mais par contre, j’ai un problème, c’est que je ne sais pas nager. J’avais 36 ans à l’époque. Et je lui dis… Je ne sais pas nager. Il me dit… Comment ça, tu ne sais pas nager ? Il y a 36 ans, tu ne sais pas nager ? Je lui dis… Bah non, moi j’ai été à l’école dans un collège, dans une campagne, il n’y avait pas de piscine, donc tu ne vas pas à la piscine, tu ne vas pas nager. Et puis, bah voilà. En plus, ma maman, il y avait un peu une abpréhension de l’eau, donc forcément, ça détend un peu sur les enfants. Et du coup, tu ne lâches pas. Tu vas à la mer l’été, mais tu te trompes

William : que tu ne sais pas nager. Et donc, il se marre. On continue la soirée, on a déconné là-dessus une bonne partie de la soirée, parce que ça fait 36 ans qu’on ne sait pas nager. Pour lui, c’était inconcevable. Et je lui dis… Bah écoute, c’est simple. Lui, il allait à la piscine tous les mardis. Je lui dis… Mardi prochain, tu vas à la piscine. Pas de souci, je t’accompagne et je vais te montrer que je ne sais pas nager. Par contre, je n’ai pas peur de l’eau, mais je vais te montrer que je ne sais pas nager. Donc, on va à la piscine, on se met dans le bassin et là, il se pouffe de rire parce qu’effectivement, je ne lâchais pas le bord dans un premier temps. Et quand j’ai fait 10 mètres pour lui montrer que je ne savais pas nager, là, il s’est éclaté de rire. Je nageais comme un chien. Après, ce n’est pas très compliqué. Le corps, ça flotte. Donc, tu te laisses un peu aller. Tu bats comme tu peux des jambes et ce que tu fais, ce que tu peux avec tes bras, comme un chien. Et ça avance un peu. Ce n’est pas très productif, mais ça avance. Donc, je lui montre ça. Il était mort de rire. Et donc, il me dit « Ah ouais, effectivement, tu ne sais vraiment pas nager. » Je dis « Oui, tu vois, je ne sais pas nager. » Je lui dis « Par contre, écoute, je te propose un truc. Si j’arrive à faire le bassin de 25 mètres, si j’arrive à faire les 25 mètres par mes propres moyens sans l’aide de qui que ce soit, en nageant comme un chien, si j’arrive à toucher le bord de l’autre côté, on s’engage pour la Grotte-Main-de-Nice l’année prochaine. » Évidemment, il continue à rigoler. Donc, moi, je fais mon truc. Je suis comme un chien. J’arrive à l’autre bout du bassin, 25 mètres, mais claqué comme jamais. Comme si j’avais fait un 400 mètres à fond la caisse. J’arrive claqué comme jamais au bout des 25 mètres. Et je prends le bord et je lui dis « C’est bon, on peut s’engager. J’ai réussi. » Il me dit « Arrête de déconner. Tu as fait 25 mètres et dans des conditions impossibles. Donc, ce n’est pas la peine. » Sauf que, moi, il ne faut pas trop me piquer. Quand tu vas connaître un peu le personnage, il ne faut pas trop me piquer. Je rentre à la maison. Je vais sur le site internet Ironman de Nice. Je regarde comment ça se passe. Engagement, inscription, je mets les coordonnées, paiement, carte bancaire. Ça y est, c’est fait. Et je lui envoie un message. « Salut Charles, c’est fait. Je suis engagé. » Aussitôt, il m’a appelé. Il me dit « Mais tu es complètement sanglé. Tu t’es engagé pour l’Ironman de Nice. Tu as fait 25 mètres en nageant comme un chien. Tu ne sais pas nager. C’est l’enfer. Ça ne va jamais le faire. C’est 3,8 km de nage en mer. Je lui dis « Si, si. Maintenant, je vais apprendre. Bref. » « Non, je n’ai pas le choix. » « Tu n’as plus le choix. Une fois que tu as fait. » « Entreprendre sa vie. » « J’ai un petit truc que j’aime bien faire. Une fois que j’ai décidé de faire quelque chose, je le dis à tout le monde. Pas par prétention. Parce que tout le monde me disait « Ironman de Nice, tu es malade. » Pas par prétention. C’est juste, une fois que tu l’as dit à tout le monde, quelque part, tu es engagé.

Ermanno : C’est la pression sociale. Tu n’as pas le choix.

William : La pression, je ne prends pas ça comme de la pression. Parce que dans le pire des cas, si tu n’as vraiment pas envie de le faire, tu ne le fais pas. Quelque part, tu embarques des gens dans une aventure comme ça. Quand tu commences à dire « Tu vas faire un Ironman. » Tu dis « Ah ouais, c’est quoi ? » Tu crées de l’envie. Tu crées de l’engouement. Tu crées de l’émulation collective. Tu crées tout ça. C’est génial. C’est mon petit truc. Quand je m’engage pour un truc, je le dis à tout le monde. Comme ça, après, je me dis « Ah, j’ai fait rêver les gens. Je n’ai plus le choix. Il faut que je le fasse. » Bref. Donc, je fais ça. Je m’engage et je le dis. Et une fois que j’ai fait tout ça, je n’ai plus le choix. Il faut que je le fasse. Bref. Donc, septembre arrive. Je m’inscris à la piscine avec d’autres non-nageurs, évidemment, parce que personne ne savait nager dans ce groupe-là. C’était un groupe pour apprendre à nager. Et l’entraîneur, il fait le tour des gens qui étaient là, une petite quinzaine. Et il fait le tour des gens en demandant « Pourquoi tu veux apprendre à nager ? » Donc, il y a une dame qui était là qui dit « Bah, moi, j’ai peur de l’eau. C’est embêtant. Donc, je vais apprendre à nager. » Quelqu’un d’autre qui dit « Bah, moi, je ne sais pas nager. Donc, je vais apprendre à nager juste pour le plaisir. » Enfin, bref, etc. Puis, il arrive à moi. « Pourquoi tu veux apprendre à nager ? » Je dis « Moi, je me suis engagé pour l’Agroman de Nice en juin les prochaines. » Et là, il y a un temps mort. Il me dit « L’Agroman de Nice, donc, on était en 2009. C’était septembre 2009. Quand je suis rentré, il me dit « L’Agroman de Nice, 2011. » Non, non, non. Je dis « 2010, là, dans neuf mois. Il me dit « Mais, t’es pas bien.

William : Nice, c’est 3,8 km de nage en mer. » Il me dit « Mais, t’es pas bien. Tu ne sauras jamais nager 3,8 km en juin, quoi. Surtout en mer. » Bref. Donc, je lui dis « Bah, écoute. » « On essaye. » « Voilà. On va essayer. On va voir. » Et puis, je dis « Par contre, il y a un truc. Moi, je suis quelqu’un de visuel. Donc, il faut que je comprenne la cinématique de la nage. » Je lui dis « Une chose que je peux te promettre, c’est qu’une fois que j’aurai compris la cinématique de la nage, je la répéterai autant de fois qu’il faut, mais je saurais nager en juin. » Ça, c’est sûr. Je mettrai les moyens. Je vais répéter autant de fois qu’il faut, mais je saurais nager en juin. Bref. Donc, on prend les cours. C’était l’enfer. Parce qu’au début, j’avais l’air de la flotte comme un malade. Je ressortais, j’avais mal au ventre tellement je buvais d’eau. Enfin, je n’arrivais pas à respirer. Enfin, c’était pas drôle du tout. Et donc, voilà. Les cours passent. Ce que je faisais, c’est que je copiais son cours. Le prof, j’avais un entraînement par semaine. Je copiais son cours et j’allais le répéter cinq fois par semaine. Je bouffais de l’eau, j’allais mal au ventre, tout ce que tu veux. Le mec est malade. Il fallait que ça passe. De toute façon, il fallait que je sache nager en juin. Donc, voilà. Donc, cinq fois par semaine. Donc, assez rapidement, en janvier, si ma mémoire est bonne, c’est-à-dire qu’on a fini, on a fait la fin d’année ensemble et en janvier, je suis passé dans un groupe perfectionnement puisque j’arrivais à nager. Pas très bien, mais j’arrivais à nager. Et donc, il m’a fait sauter un groupe en me disant tu vas passer dans le groupe perfectionnement. Comme ça, ça va te challenger un peu pour continuer à améliorer ta nage. Bref, donc j’ai fait ça. Et puis ensuite, j’ai découvert un truc parce que je me suis dit comment je peux encore améliorer ma façon pour progresser, arriver à mieux nager. Et en cherchant sur Internet, je suis tombé sur un truc qui s’appelle Natation pour les morts. Natation pour tous. Absolument génial. Super génial. Natation pour tous. Donc, il faisait un week-end prolongé à Avalon avec entraînement avec plusieurs groupes de niveaux. Débutants, perfectionnement, machin, élite. Les mecs super bons, élite et tout ce que tu veux. Et je regarde pour s’inscrire. C’était, en termes de coûts, c’était super. Rapport qualité-prix, c’était vraiment génial. Et là, j Moi, c’est le groupe qui me correspondait le mieux entre guillemets par rapport à ce que je voulais faire. Pas du tout par rapport à ma situation, mais par rapport à ce que je voulais faire. C’était le groupe élite. Par contre, il fallait savoir nager les quatre nages. Le crawl, je commençais à me débrouiller. Le dos, c’était bien moyen. La brasse, moyen. Et le papillon, je ne savais pas du tout. Bref, donc, je me dis, je vais m’inscrire dans ce groupe-là parce que si je veux progresser, en fait, il faut que je sois challengé à mort et il faut que je m’engage à mort. Donc, trois jours. C’était un week-end prolongé sur trois jours. Entraînement le matin, entraînement après-midi, filmer, débriefing, etc. Enfin, c’était vraiment un entraînement pro. C’était vraiment génial. Donc, premier passage, on arrive là-bas. Premier épisode, mort de rire. Il faut faire un passage sur chacune des nages, filmer, et on débriefe après. Donc, passage en crawl, bon, voilà, je m’en sors. Passage en brasse, à peu près. En dos, à peu près. Après, papillon, mais un truc de fou. En fait, je me suis débrouillé pour passer dans la file le dernier. J’ai regardé comment faisaient les autres. Après, pour faire un sans-plomb. Pour comprendre la cinématique de nage. Un sans-plomb de papillon qui a pris un coup de raquette électrique là, toi.

William : Et donc, je fais mon passage et je sors de l’eau et là, le mec, il me dit, mais en fait, tu ne sais pas nager le papillon. Je dis, ben non. Non, je ne sais pas nager le papillon. C’était la première fois. La première fois, là, j’ai regardé les autres faire et c’est la première fois. Et il me dit, et la brasse et le dos, c’est moi aussi. Le crawl, à peu près, quoi. Je dis, oui, je sais. Il me dit, mais tu n’aurais pas dû te mettre dans ce groupe-là. Je lui dis, ben attends, je vais t’expliquer pourquoi je me suis mis dans ce groupe-là. Donc, je vais expliquer ce que je t’ai expliqué avant. Voilà, que j’avais pris

William : un engagement avec un copain d’aller faire l’Ironman de Nice pour que lui réalise son rêve, etc. Et bref, et donc, du coup, il fallait que je sache et que j’apprenne vite et donc, c’est pour ça qu’il avait fait ça. Et donc, le mec, je lui raconte mon histoire et il a trouvé ça incroyable. Il me dit, t’es un malade, toi. C’est incroyable. Il me dit, bon, allez, puisque c’est ça, tu restes dans le groupe. Bon, cela étant,

Ermanno : tu vas en chier,

William : mais tu restes dans le groupe. Ouais, tu vas en chier, mais tu restes dans le groupe. Mais c’était super, c’est ce qui me convenait, moi. Je voulais apprendre vite, donc c’est parfait. Et donc,

William : comme quoi, c’est super bénéfique ce genre de stage parce qu’au bout des trois jours, je nageais les quatre nages. Certes, pas bien, mais je nageais les quatre nages. J’avais compris comment les faire et je nageais les quatre nages. Et j’avais gagné, à l’époque, 20% d’efficacité sur mon crawl. Donc, ce qui était énorme, en fait. En trois jours, c’est énorme. En trois jours, donc c’était incroyable. J’avais une progression superbe et puis avec plein d’outils pour continuer à bosser au retour, quoi. Donc ça, c’était génial. Bref, donc voilà, c’est comme ça que j’ai appris à nager. Quelques temps plus tard, j’ai réussi à faire un kilomètre dans le bassin de 25 mètres, là. Et donc, j’étais heureux comme tout et j’envoie un message à mon pote Charles en lui disant « Ouais, Charles, super, j’ai réussi à faire un kilomètre dans le bassin. » Et il me dit « Génial, il ne te reste plus que deux kilomètres vite. »

Ermanno : Mais parce que pendant votre stage, pendant les trois jours, là, c’était beaucoup de nage saccadé, enfin, beaucoup de petites distances pour travailler la technique, c’est ça ?

William : Ouais, pendant le stage, c’était, donc on avait deux heures et demie d’entraînement le matin, deux heures et demie l’après-midi, filmé et débriefé à chaque fois. Donc ça, c’était super et effectivement, on travaillait beaucoup sur la technique. C’est-à-dire que le fait d’être filmé, c’est absolument génial, c’est-à-dire que tu visualises, il faisait un risque sur image, par exemple, il me dit « Tu vois ta main, là ? Ben, c’est pas comme ça qu’elle doit être, c’est comme ça qu’elle doit être. » Alors que moi, je suis hyper visuel, donc ça me convenait parfaitement, c’est-à-dire que tu es filmé, tu vois exactement ce que le gars essaie de t’expliquer sur le bord du bassin, « Tu vois la main, tu la mets comme ça, tu la mets comme ça, etc. » Ben, c’est pas toujours évident quand tu es dans la flotte de retranscrire ce que le gars t’a monté sur le bord du bassin. Alors que quand tu te vois nager et que le gars dit « Tu vois, regarde, là, ça fait plein de bulles, en fait, t’appuies sur de l’air, donc ça sert à rien parce que ta main, elle est comme ça, elle est comme ça. » Ah ben ouais, effectivement. Donc là, tu vois tout de suite sur ton propre corps comment tu corriges et comment tu prends tes appuis. Donc ça, j’avais trouvé ça absolument génial. Et donc, effectivement, beaucoup de techniques, beaucoup de techniques et puis,

William : sur deux heures ou deux heures et demie, je ne me souviens plus, c’est quelque chose comme ça d’entraînement

William : matin et après-midi, tu te connes cinq heures dans la journée, bon, t’enquilles un peu de bande, quand même, mais bon, voilà, ça, c’était pas trop le problème puisque l’endurance, moi, c’est mon sport, donc bouffer des heures de sport, c’est pas trop un souci. Mais arriver à bien comprendre la position du corps dans l’eau, les appuis sur la flotte, quand on t’explique l’appui dans l’eau tout pendant que tu ne l’as pas senti, ben, enfin, moi, ça fonctionne comme ça. Tu peux m’expliquer tout ce que tu veux tout pendant que je ne l’ai pas compris, visualisé et senti, c’est pas trop le problème. Ça n’imprime pas, quoi. Donc, voilà, ces trois jours-là ont été extrêmement bénéfiques. Et puis, ben, après… Et là,

Ermanno : on était à quelle époque, là ?

William : Là, on était début d’année, on devait être en février ou en mars, quelque chose comme ça.

Ermanno : Même février, il te restait quatre mois avant Nice.

William : Ouais. Bon, après, j’ai bouffé des heures, j’ai bouffé des heures, je te dis, je m’entraînais cinq fois par semaine sur le temps du midi pendant que les autres vont au resto ou mangent ou je ne sais pas quoi, ben, moi,

William : et un petit sandwich en partant et hop, c’est reparti au bureau après, quoi. Bref, et donc, voilà, ouais, ouais. Et ensuite, une fois que j’ai eu à peu près bien, enfin, où je nageais correctement, je suis passé en natation en eau vive parce que, comme c’est en mer, ben, il faut un peu s’entraîner quand même, soit dans un lac, soit en mer, un peu en eau vive pour avoir ces sensations. Et là, j’ai eu le gros coup de flip de ma vie parce que, quand tu nages en eau vive, ce n’est pas du tout la même chose que de nager en piscine. Tu n’as pas de repères ou les repères ne sont pas les mêmes, en tout cas. Et quand tu ne connais pas à début, tu n’en as pas. Après, tu comprends qu’il y en a, mais ce n’est pas les mêmes. Voilà, c’est ça. Et j’avais la tête qui me tournait, mais je ne pouvais pas nager 100 mètres, quoi. J’avais la tête qui me tournait, aucun repère et je dis là, je repars à zéro, là. Alors là, je t’avoue, un coup immoral, quoi. Je me dis, je sais nager dans la piscine et je ne peux pas nager dans un lac. La première fois, c’était dans un lac et c’est l’enfer, quoi. Et en fait, je me suis servi du soleil. C’est-à-dire que quand je tournais la tête pour respirer, je regardais où était le soleil. En fait, ça me donnait mon point d’ancrage et du coup, ça y est, j’ai réussi à ne plus avoir cette tête qui tourne et à arriver à allonger, faire des longueurs et des bornes, etc. En eau vive.

Ermanno : Ce qui veut dire que tu respirais sur un nombre de mouvements pairs. Tous les deux ou quatre temps et pas tous les trois temps parce que sinon, si tu respires tous les trois temps, une fois tu respires à droite, une fois tu respires à gauche, donc le soleil, tu ne le vois qu’une fois sur deux.

William : Tout à fait. Mais bon, ce n’est pas grave, on s’adapte. On s’adapte, on fait comme on peut, mais ça, voilà. Et après, à force de bosser, je suis revenu à une natation entre guillemets normale et arriver à nager en respirant tous les trois temps parce que c’est mon truc, tous les trois temps et je nageais comme ça et donc impeccable. Après, c’était parfait. Parfait. Et donc, voilà. Donc, fort de cet apprentissage-là. Deuxième étape, c’était le vélo. Moi, je faisais du vélo comme tout le monde, on va dire, du vélo pour se promener, etc. Mais pas de vélo de course, quoi. Pas de la course. Non,

Ermanno : mais quand tu as commencé à me raconter ça, je me suis dit, OK, le mec ne sait pas nager, mais bon, on a compris qu’il court, mais il doit faire au moins du vélo. Non, même pas, pas de vélo non plus. Non,

William : je faisais juste la course à pied. Tu venais juste d’enlever les roulettes,

William : d’un sportif, enfin, d’un cycliste, quoi. Bref, donc, du coup, j’ai commencé avec un vélo que Charles, mon pote, m’a revendu. Lui, il avait un ancien vélo, il se repayait un nouveau vélo pour le tri. Et donc, mon pote Charles m’a dit, moi, j’ai mon vélo, si tu veux, je te le vends. Donc, je lui rachète deux cases son vélo, un vélo tout basique, cadre aluminium, fourche carbone. Elle avait la fourche carbone, quand même. Bref, mais un guidon droit, enfin, rien de, voilà, un guidon presque de VTT, quoi. Mais ceci dit,

Ermanno : on parle de ça il y a 15 ans, quand même. On parle de ça il y a 15 ans, effectivement.

William : Même s’il y a 15 ans,

Ermanno : le carbone commençait à arriver, tout le monde n’était pas équipé d’un vélo carbone. Donc, c’était déjà un vélo potable.

William : Oui, c’était très bien pour commencer. De toute façon, je n’avais pas du tout l’intention d’investir dans un vélo à 15 000 balles, je ne sais pas quoi. Il n’y a pas besoin de ça pour démarrer le créaton. Je l’avais payé 300 balles, je crois. voilà, un vélo à 300 balles pour commencer et savoir si ça allait le faire parce qu’après, il faut s’entraîner, c’est pareil, le vélo, ça demande de bouffer des heures, quoi. Bref, et donc, du coup, voilà, ça y est, c’est parti, on s’entraîne. Et puis, finalement, j’adore ça, je trouve ça génial, les enchaînements, nattes, vélo, course à pied, je trouve ça génial. Et puis, donc voilà, de fil en aiguille, je discute de ça avec un ami et qui pareil, il me dit, c’est génial ce que tu fais, c’est incroyable, c’est un truc de fou. Et du coup, il me dit, écoute, va te choisir le vélo qui te plaît, je te l’offre. Sympa le pote. Ouais, je lui dis, mais attends, mais t’es pas bien, tu sais combien ça vaut un vélo de triathlon, ça coûte une blinde, quoi. Un vrai vélo de triathlon, carbone, machin, enfin, voilà, ça coûte une blinde, donc non, c’est pas possible, quoi. Il me dit, si, si, si, si, ce que tu fais, c’est incroyable, c’est un truc de fou, j’ai envie de te suivre là-dedans, je t’offre le vélo. Bon, j’ai cet âge, je dis, bon, écoute, ce que je vais faire, c’est que je vais aller en choisir un, je prends le vélo, effectivement, qui me plaît, mais par contre, tu mettras ce que t’as envie de mettre, je mettrai le reste, quoi, voilà, comme ça. Et donc, j’y vais, je choisis un vélo, donc j’ai, mon premier vélo de triathlon, c’est un, un serre-vélo P2C, donc, full carbone, un truc super, quoi, vraiment top, top, top, et, et je lui dis, à mon pote, ben, je dis, ben, écoute, voilà, le vélo, il vaut tant, quoi, il valait, 4500 balles, un truc comme ça, à l’époque, quoi, parce que t’as déjà, il y a 15 ans, un sacré budget, quoi, et, et, il me dit, ouais, c’est bon, je te le paye, je dis, non, non, tu mets ce que, ce que tu veux, ce que tu peux, peu importe, et moi, je paye le reste, quoi, non, non, c’est génial ce que tu fais, je te le paye, bon, bref, je sais pas ce détail,

Ermanno : il aurait pu mettre 4400 balles, et puis, te laisser mettre 100 balles, pour le, pour le principe,

William : bref, et donc, donc, du coup, au final, donc, voilà, il me paye le vélo, donc, après, c’est aussi ça, quoi, t’as un super vélo, t’as du super matos, t’as qu’une envie, c’est d’aller rouler avec, tu vois, donc, bah, allez, c’est parti, quoi, donc, c’est, je me suis entraîné, voilà, et puis, la course à pied, donc, je l’avais laissé un petit peu de côté, parce que, bon, c’était quelque chose que je faisais depuis des années, donc, ça, je maîtrisais, entre guillemets, donc, j’ai forcé l’entraînement sur la natation et le vélo, et puis, le dernier mois, je faisais, je faisais les trois, enfin, les dernières semaines, pardon, parce qu’on arrivait presque au bout, et voilà, et tout ça pour dire qu’en juin 2010, j’étais avec mon pote Charles, sur le départ de la ligne de l’Agroman de Nice, c’était mon premier triathlon, j’avais jamais fait de triathlon avant, et mon premier triathlon, c’était un Ironman, et celui de Nice, donc, je t’avoue que, sur la ligne de départ, je serrais les fesses, j’étais pas très fier, parce qu’il y avait beaucoup de monde, il y a, sur l’Agroman de Nice, il y a beaucoup de monde, il y a beaucoup de monde au départ, donc, quand il y a le coup de pistolet, est donné, dans la flotte, t’as l’impression que c’est un lâcher de piranhas, quoi, donc, ça tape un peu, le triathlon, ça tape un peu à la nage, et pour être très honnête avec toi, le coup de pistolet se donne, je pars en courant, je saute dans l’eau, je nage, 10 mètres, je pense, 10 mètres, j’ai fait demi-tour, je suis ressorti de l’eau, et j’ai eu la peur de ma vie, je me suis dit, waouh, c’est des trucs de malade, parce que ça tabasse, ça tabassait quand même pas mal, c’est un truc de dingue, j’ai eu peur, je me suis dit, non, c’est pas possible, je ne vais jamais nager 3,8 km dans ces conditions-là, même s’il n’y a pas d’énormes vagues à Nice, ça bouge un peu quand même, avec les gars qui passent dessus, dessous, au départ, ça bouscule un peu, enfin bref, et donc, je ressors de l’eau, et là, j’ai un comeback, on va dire, qui se fait dans le cerveau, et je me dis, c’est pas possible, j’ai pas fait tout ça, toutes ces heures d’entraînement, tous ces sacrifices, pour en rester là, et là, bam, je repars, je repars, donc j’ai réussi à sortir de l’eau, alors c’était pas extraordinaire, puisque j’ai fait les 3,8 km en 1h20, la première année, enfin la première, donc j’ai fait la natation en 1h20, mais par contre, je suis sorti de l’eau, avec les bras en l’air, comme si j’arrivais à l’arrivée d’une course que je n’ai gagnée, pour moi, c’était une première victoire, et je me souviendrai toujours de ce triathlon, de ce premier triathlon, parce qu’à chaque étape, c’était une victoire, j’ai adoré, j’ai adoré, j’ai adoré ce moment-là, tu sors de l’eau, je me dis, wow, putain, c’est bon, je l’ai fait, tu vois, 3,8 km en mer, j’avais jamais nagé, je n’avais pas nagé avant, c’était waouh pour moi, donc là, je sors, je pars carrément, je prends le vélo, j’y vais, donc les 180 bornes, j’avais pas mal la caisse à ce moment-là en vélo, parce que j’avais enchaîné les 180 bornes en 6 heures, donc 32 moyennes à Nice, donc c’est pas trop mal.

Ermanno : Oui, sachant que Nice, et encore plus à l’époque, c’était 90 bornes de montée, un petit tour en haut, et 90 bornes de descente, donc 30 bornes, enfin 30 de moyenne sur un parcours comme ça, c’est beau quand même. Oui,

William : je suis assez content de faire ça, de cette performance-là, enfin bref, c’était pas le but en soi, mais bon bref, et pareil, je pose le vélo, donc là, waouh, deuxième victoire, super content, et là, je pars pour la course à pied, et il faisait une chaleur de dingue, cette année-là, il faisait une chaleur de dingue, j’étais pris d’un coup de chaud, mais énorme, en plus, je débutais dans le triathlon, donc l’hydratation, l’alimentation, tout ça, j’étais pas au top, donc je me suis rendu compte après, quand j’ai récupéré mon vélo, mes deux biberons étaient pleins, sur les derniers kilomètres du vélo, en fait, j’avais rien bu, parce qu’en fait, les derniers kilomètres de vélo à Nice, c’est 40-45 kilomètres, tu peux rouler assez vite, ça roule plutôt bien, c’est plutôt plat, pas très dur, on va dire, donc tu peux rouler assez fort, et avec l’air, tout ça, j’avais pas forcément chaud, j’étais concentré dans mon truc, et j’ai pas bien géré la partie hydratation, bref, donc je pars sur le marathon, j’ai chopé un coup de chaud, mais terrible quoi, et j’étais pris un peu de, pas de déshydratation, mais des crans, tout ça, c’est un peu l’enfer, cela étant, il n’était pas question de lâcher, parce que, toujours pareil, tu te dis dans ta tête, j’ai pas fait tout ça pour rien, donc j’ai fini, comme j’ai pu, avec des crans pas possibles, dans les mollets, enfin, truc de dingue, et je m’étais challengé, en disant, bon, allez, je vais essayer de sortir, en moins de 13 heures, pour ce que je vais faire, ce premier triathlon, et en fait, j’ai fait l’Ironman de Nice, la première fois, en 12h59, bon, il fallait que je me mangue, il fallait que je me mangue d’arriver, parce que j’ai plus qu’une minute, pour tenir mon challenge, bref, donc 12h59, donc j’étais super content, d’avoir réalisé ce truc là, et ce qui est un truc de dingue, c’est que, j’en ai bien chié, quand même, il ne faut pas se mentir, j’ai fini, bien casse, bien allumé, enfin bref, et passé la ligne d’arrivée, mon pote Charles, qui était arrivé avant moi, attendait, et je lui ai dit, putain, c’est vraiment génial ce truc là, putain, on le refait quoi, on le refait quoi,

Ermanno : ben voilà, évidemment, mais ça, mais ça c’est classique, je crois qu’on a tous fait, que ce soit sur triathlon ou autre, t’es dans une compétition, t’en peux plus, tu sais même pas, comment est-ce que t’arrives au bout de la ligne, t’as l’impression que t’as des cloques partout, que t’es brûlé partout, que t’es défoncé partout, tu passes la ligne, hop, ah ben ça va mieux, c’est limite, avant de passer le premier pied, tu dis, mais plus jamais, tu passes le premier pied, entre le premier et le deuxième, et là t’as un éclair de génie, tu fais, bon alors c’est quoi le prochain ?

William : C’est ça, c’est exactement, bref, et donc voilà, c’est comme ça que c’est parti le triathlon,

William : et donc, donc voilà, ça a commencé comme ça, j’en ai fait quelques-uns, j’ai refait, ben écoute,

Ermanno : tu sais le podcast s’appelle Devenir Triathlète, voilà, ça fait 35 minutes qu’on enregistre, je te propose qu’on arrête là, parce que t’as tout dit, comment devenir triathlète, 9 mois de préparation, comme un taré, merci William, ciao à la prochaine !

Ermanno : Ouais top ! Non mais ouais, du coup je t’ai coupé, mais donc ça c’était le début, de l’histoire de William le triathlète, et puis depuis 2010, ben j’imagine que t’as pas arrêté ?

William : j’en ai fait quelques-uns, et puis depuis quelques années maintenant, je suis passé sur plutôt l’extrême triathlon, parce que comme je disais tout à l’heure, normalement plus c’est long, plus je suis bon, ou plus la difficulté est là, mon cerveau, il paraît que j’ai un mental d’acide, donc mon cerveau met beaucoup, plus c’est dur, plus c’est dur, mon cerveau joue beaucoup dans l’histoire, dans l’équation, et donc je suis passé en extrême tri, depuis quelques temps, donc j’ai fait en brun, l’année dernière Alpman, et cette année, je vais faire l’extrême triathlon en Italie, qui s’appelle Icon, donc là c’est pareil, 3,8 km de nage, mais dans un lac à 2000 m d’altitude, ensuite on va enchaîner 195 km de vélo, avec 5000 de dénivelé positif, et finir sur 42 bornes de course à pied en montagne, donc ça va être sympa, et sur la course à pied, il y a 2000 de dénivelé positif, et on finit à 3000 m d’altitude, donc ça va être un truc sympa, il faut assurer sa sécurité, son autonomie, enfin voilà, c’est un truc bien sympa, que j’ai aussi envie de partager avec ma compagne, puisque c’est elle qui va faire toute la partie assistance,

William : la sécurité, etc, parce qu’on doit s’auto-sécuriser, donc ça va être une belle aventure pour cette année 2024.

Ermanno : Bon, année des Jeux Olympiques, toi tu as décidé de faire de l’extrême, c’est ça ?

William : Oui, c’est ça, ça fait maintenant 4 ans que je fais plutôt du triathlon extrême, même si de temps en temps je fais des trucs un peu sympas, parce qu’avec mon club de triathlon, de Granville, Granville-Triathlon, on a aussi des courses en commun, donc quand c’est possible de caler dans mes plans d’entraînement les courses du club, j’y manque pas, parce que c’est vraiment top, j’ai une petite parenthèse au passage, qu’il y a un club à Granville qui est vraiment un club excellent, il y a une super dynamique, c’est génial, il y a une belle ambiance, on y va pour faire du sport, du triathlon, les 3 sports, mais aussi le plaisir de se retrouver, de partager des bons tuyaux, de se challenger les uns les autres, de faire des trucs ensemble, c’est un super club, donc tous les gens qui écouteront le podcast, qui sont autour de Granville, si vous avez envie de franchir le premier pas et de venir au club de tri de Granville, vous êtes les bienvenus.

Ermanno : Oui, déjà on va les inviter à te contacter, et comme ça tu vas les faire encore plus languir, et puis ils viendront faire un petit tour au triathlon, au club de triathlon de Granville, et ça c’est une passion que tu partages avec ton épouse, ou uniquement la course à pied ?

William : Ma compagne est beaucoup plus branchée course à pied que triathlon effectivement, parce qu’elle a une petite appréhension sur la nage, elle a appris à nager aussi, elle sait nager, elle nage pas super bien, mais elle sait nager, par contre elle a une petite appréhension à la nage, donc forcément ça l’aide pas, mais ceci dit, on a fait quelques triathlons, elle fait du S, on va aller sur Frenchman cette année, elle est inscrite sur le XS, du Frenchman, donc voilà, mais c’est pas son domaine de prédilection, par contre la course à pied elle court très bien, elle peut courir aussi très très longtemps, beaucoup plus longtemps que moi, elle est beaucoup plus résistante que moi, sur du très très long unique en course à pied,

William : et on essaie de faire un ou deux défis par an en commun, c’est-à-dire qu’on a chacun nos courses dans l’année, mais aussi on essaie de trouver un beau challenge à faire tous les ans, on a fait un 100 km dans le désert par exemple, en Tunisie dans le désert de Tozer, et puis l’année dernière, fin d’année, on a clôturé l’année 2023, on en allait en courir sur la glace au Groenland, au Groenland faire un marathon et un semi-marathon, le défi de l’ours polaire ça s’appelle, et enchaîner ces deux courses, donc le premier jour on fait un marathon, et le lendemain tu enchaînes avec un semi-marathon, tout ça dans des conditions polaires évidemment, puisqu’on est au Groenland, sur la glace, sur un glacier, donc là tu as un environnement absolument incroyable,

William : où les paysages, c’est waouh, c’est du blanc, du bleu, du vert, parce que les glaciers avec les rayons du soleil, ça prend des couleurs incroyables, qui te réchauffent le cœur, pour ne pas faire de mauvais jeu de mots, parce que ça caille un peu,

William : donc voilà, on a fini 2023 sur ce beau défi, de l’ours polaire au Groenland.

Ermanno : Tu termines l’année 2023 avec ce défi-là, sacré défi quand même, comment est-ce qu’on s’y prépare quand on est triathlète, donc on vient de terminer la prépa et de réaliser l’Altman, comment est-ce qu’après on se réengage pour partir sur un défi de ce genre-là ?

William : Je te le disais, on aime bien faire un défi commun, un défi de couple, donc voilà, donc après l’objectif c’était celui-là, c’était de faire ça ensemble, et puis moi je suis assez attaché à mon territoire, et au pays grand-villé, et je voulais aussi au travers de ce défi-là, mettre en avant grand-ville, et donc je voulais trouver un endroit…

Ermanno : Tu veux mettre en avant la belle température qu’on a en Normandie, et donc montrer que même quand il fait froid on peut courir, c’est ça ?

William : Ouais, non mais grand-ville, on est une terre de triathlon, t’as la mer, t’as tous les équipements sportifs possibles, et imaginables, donc t’as une piscine, tu peux t’entraîner, t’as la mer, tu peux t’entraîner, t’as des bassins d’eau de mer, tu peux t’entraîner, t’as du terrain pour aller faire du vélo, t’as du terrain pour faire de la course à pied, t’as le GR223, les cabanes Vauban, là tu peux aller te faire plaisir, c’est vraiment un territoire pour faire du sport, et notamment du triathlon, il y a tout ce qu’il faut pour le faire, et le faire dans de bonnes conditions, et le climat est somme toute relativement tempéré, donc quand il fait froid il fait pas vraiment froid, et quand il fait chaud il fait pas vraiment chaud, donc tu peux t’entraîner à longueur d’année, on a des conditions et des paysages à couper le souffle, donc c’est absolument génial. Bref, cela étant, à Granville, il fait pas moins 20, donc pour s’entraîner pour le Groenland, il fallait trouver une solution, et on a la chance d’avoir un terminal frigorifique sur le port, et donc je les ai contactés, et super, vraiment des mecs géniaux, toujours une histoire de rencontre, je reviens sur les rencontres, mais c’est toujours pareil, c’est une histoire de rencontre, mecs géniaux, et ils nous ont permis de nous entraîner dans les congélos, par moins 20, pour se mettre dans les conditions avec des ventilateurs et tout, donc pour que ça crée du froid vraiment,

William : et pouvoir s’entraîner dans les conditions polaires, donc voilà, on a fait ça, on a fait toute cette prépa, donc on a mis un vélo dans le congélateur, pour pouvoir faire du vélo dans le congélateur, un vélo de spiding, là tu vois, pour pouvoir s’entraîner dans le congélo, et puis corde à sauter, et puis trottiner dans l’entrepôt, parce que quand je parle d’un congélateur, c’est un entrepôt congélateur, c’est pas un petit congélateur, il y a moyen de courir un petit peu dedans, bon pas énormément, mais de courir un peu dedans, et puis pouvoir mettre un vélo sans problème dedans, pour pouvoir s’entraîner, donc on a fait toute cette préparation là, avec ma compagne, on y allait à raison de 2 fois par semaine, et les séances les plus longues, on est monté progressivement, parce qu’au début à moins 20, c’est un petit peu dur, et on a fini sur des séances de 2 heures, 2 heures d’entraînement, donc cet entraînement là, on l’a fait spécifique pendant 2 mois, 2 mois on s’est vraiment entraîné dans les conditions polaires, sinon après on a suivi un programme de prépa marathon, assez classique, et donc on est allé là-bas, et on a fait tous les deux le défi de l’ours polaire, on enchaînait, c’était pas prévu pour ma compagne Marine, elle avait pas prévu faire l’enchaînement des deux, elle devait faire que le marathon, et arriver sur place dans l’ambiance, t’as une ambiance de dingo, c’est pareil, c’est génial,

William : et arriver sur place, elle me dit ah je ferais bien le défi de l’ours polaire avec toi, elle me dit qu’est-ce que t’en penses, je dis mais tu sais moi je pense pas en fait, moi je pense pas, t’as envie tu fais, c’est pas plus compliqué que ça, je veux dire si t’as envie, t’as fait 80% du chemin, donc si t’as envie tu fais, moi je pense pas, une journée passe et le lendemain elle me dit ouais ouais je vais le faire, génial, donc elle s’est engagée, donc t’avais une deadline pour pouvoir t’engager, c’est qu’il fallait que tu t’engages avant le marathon, tu pouvais pas dire je fais le marathon, puis je vais voir comment je suis, et je ferai après, non non, il fallait que tu t’engages sur le défi de l’ours polaire, avant le marathon, donc avant de prendre le départ du marathon, elle s’est inscrite pour le défi, ce qui fait qu’on a tous les deux enchaîné un marathon et semi-marathon sur le glacier, là-bas au Groenland.

Ermanno : Et ça représente quoi un marathon au Groenland, parce qu’un marathon sec ça va de deux heures, de deux heures maintenant jusqu’à plus de six heures, pour un bon coureur comme toi, j’imagine que sur un marathon sur route, t’es plus en dessous de trois heures, et au Groenland ça représente quoi ?

William : Pour donner un ordre d’idée, sur un marathon classique, mon dernier record en date à 50 ans c’est 2h54, sur un marathon classique, et j’ai mis une heure de plus au Groenland.

Ermanno : Waouh, c’est impressionnant, parce que c’est pas si lent que ça en fait, 3h54.

William : J’ai mis 3h54, ouais parce que tu cours avec des crampons, tu cours pas avec les, tu sais dans le marathon tu cherches toujours à avoir les chaussures les plus légères possible, là t’as des chaussures donc plutôt try, donc un peu plus lentes que des chaussures de marathon classique, des surchaussures pour pas que la neige rentre dedans, parce que t’as des passages en fait entre, tu sais sur le dessus d’un glacier, c’est comme si t’étais dans des dunes toi, et entre les dunes t’as de la neige forcément, et donc quand tu es sur le haut, t’es sur de la glace, donc tes crampons ils accrochent dans la glace, et quand t’es entre les deux bah t’es dans la neige quoi, donc forcément t’as de la neige qui risque de rentrer dans les chaussures, donc sur chaussures, et par dessus les crampons de glacier. Ouais. Donc là t’as 700-800 grammes à chaque pied, donc c’est assez lourd, et puis t’es habillé, t’es quand même super habillé, donc c’est quand même pas, c’est pas léger tout ça quoi. Bref, donc effectivement, j’ai mis 3h55, donc une heure de plus en fait qu’un marathon classique, pour faire le marathon, et le semi, j’ai mis 2h sur le semi.

Ermanno : Et t’arrives à récupérer le soir après ce marathon polaire, t’arrives à récupérer pour réengager le lendemain matin, ou c’est juste du mental ?

William : Alors je vais te raconter l’anecdote, parce que c’est assez incroyable, donc j’ai fini le marathon, j’avais bien bien mal dans les cannes quoi, j’avais mal aux jambes, je sentais que j’avais bien envoyé la sauce quoi, parce que mon objectif c’était, je voulais être sur le podium du marathon, j’ai fait quatrième sur le marathon, mais je voulais être sur le podium, j’ai pas réussi, j’étais quatrième quoi. Donc j’avais bien bien mal aux jambes, et dans la nuit, j’étais pris d’une envie d’aller aux toilettes, dans la nuit entre le marathon et le semi-marathon, j’étais pris d’une envie d’aller aux toilettes, et entre le lit et les toilettes, ça a été compliqué. J’avais du mal à poser les pieds par terre, j’avais très très mal aux jambes, c’était un peu l’enfer quoi, et là je me suis dit, waouh, le départ était à huit heures, il était trois heures du match, je me suis dit dans cinq heures, c’est le départ du semi-marathon, je sais pas comment je vais faire quoi, parce que j’avais plus de canne quoi, je marchais à deux à l’heure, et j’avais très très mal dans les jambes. Et c’est là que moi j’adore en tout cas, c’est que dans le sport extrême, il y a un moment donné, le cercle, le cerveau, le mental prend le dessus quoi, et le matin à huit heures, j’avais un peu moins mal aux jambes, mais j’avais quand même très très mal aux jambes, et en fait, une fois qu’on était sur la ligne de départ, c’est complètement évaporé quoi, le cerveau a pris le dessus, je suis parti comme une balle, parce que je suis passé au pied du podium, sur le marathon, il est hors de question que je sois pas sur le podium, sur le semi, et donc sur le semi j’ai fait deuxième, et donc j’ai envoyé la seconde, j’ai fait la sauce comme un cinglé, malgré tout, et en fait ça s’est plutôt bien passé, quelques soucis techniques, je me suis flingué quelques ongles de doigt de pied, parce que les chaussures, ce que j’avais pas bien anticipé, comme quoi le diable se cache dans les détails, les chaussures avec le froid, elles sont beaucoup moins souples que sur un marathon classique, ou sur des conditions classiques, et donc du coup les chaussures étaient un peu dures, et mon pied est tapé dans le bout de la chaussure, et donc je me suis flingué les ongles de pied, donc ça c’est un détail, ça repousse, et c’est ça qui est dingue, ce que je veux dire c’est que, toi dans ce que je disais tout à l’heure, moi dans le sport extrême, c’est quand il y en a qui craquent, en fait moi le cerveau il se passe un truc, que j’ai du mal à expliquer, mais je le sens bien, je le sens arriver en fait, maintenant avec l’expérience je le sens arriver, le cerveau il bascule, et là une fois que c’est basculé, j’ai le couteau entre les dents, et là je suis un guerrier pas possible, je peux envoyer fort, et en fait c’est ce qui s’est passé au départ de la ligne, paf, la chimie du corps, le cerveau a fait le job, et je suis parti comme une balle, je fais deuxième sur le semi, et au classement général pour le défi de l’ours polaire, je termine deuxième.

Ermanno : Et là tu gagnes quoi, à part la reconnaissance des organisateurs, et de ceux qui connaissent ce type de course ?

William : Ce que tu gagnes déjà c’est d’avoir partagé un super moment, dans des conditions incroyables avec ma compagne, donc ça c’est absolument, c’est absolument topissime, c’est la première chose, moi j’adore ces moments-là, et puis ce que tu gagnes, c’est simplement de la confiance en toi, de la satisfaction personnelle, c’est assez égoïste en fait, les sentiments que tu as, une fois que tu as passé la ligne, c’est assez égoïste, même si on était un peu seul au monde là-bas, mais pas si seul que ça, parce que derrière ce défi-là, quand on cherchait le congélateur par exemple sur Grandville, tu as plein de gens qui sont venus se greffer là-dessus, mes potes Dutry, je fais partie aussi d’un réseau qui s’appelle Initiative, un réseau de dirigeants d’entreprise sur Grandville, tu as plein de gens qui se sont mobilisés en fait, pour nous trouver un congélateur, pour pouvoir s’entraîner, donc en fait tu as créé une émulation collective, et donc en fait le sentiment c’est waouh génial je suis allé au bout, toi tu vas aussi partager ce moment de bonheur avec plein de gens, c’est-à-dire qu’au retour, la ligne d’arrivée c’est pas que la ligne d’arrivée, c’est tout ce qui va se passer après, et tout ce qui va se passer après, moi j’adore ces moments-là, c’est absolument génial, tu partages tout ça, tu vois là on en parle encore, tu partages tout ça avec des amis, avec des potes, avec des gens, voilà, et pour certains, ils me prennent pour un dingo, mais en fait je suis un mec absolument normal, j’aime bien les défis, je suis absolument pas suicidaire, donc tout ce que je fais c’est…

Ermanno : Philippe aussi, c’est quelqu’un de tout à fait normal, c’est juste que le mec a traversé l’Australie, et puis là il va faire le tour de France en courant, mais…

William : Voilà, moi je suis partisan à chacun de son podium, c’est-à-dire que ce qu’il faut c’est se faire plaisir quoi, voilà, se faire plaisir, à partir du moment où tu prends du plaisir, que tu sois premier ou dernier, on s’en fout complètement, l’objectif c’est de se faire plaisir, de partager des moments avec ta compagne, tes amis, ta famille, enfin peu importe, c’est se faire plaisir,

William : au travers du sport, moi c’est le sport, mais ça pourrait être les échecs, pourquoi pas, c’est chacun… chacun ses loisirs, ses plaisirs, c’est vraiment ça, c’est vraiment cette notion de partager ces moments-là, ces moments forts, et puis l’après, l’après, c’est waouh quoi, c’est pouvoir… toi tu vois, tu racontes tes petites histoires, tu vois les étoiles dans les yeux des gens, tu mets un peu de bonheur, c’est top quoi, c’est vraiment sympa.

Ermanno : Et là, alors on a compris que l’année prochaine tu étais sur un extrême triathlon en Italie, ça me fait plaisir d’ailleurs, c’est l’un de mes deux pays d’origine, et comme défi, avec Marine, qu’est-ce que vous vous êtes fixé pour 2024 ?

William : Alors, comme défi pour 2024, moi j’aurais voulu faire la Diagonale des Fous, bon, ça a pas bien tombé en timing, donc… on va pas faire,

William : on a trop d’autres engagements sur les dates de la Diagonale des Fous, donc on va pas pouvoir faire celui-ci, on fait le week-end Frenchman ensemble, hein, déjà, mais on va pas être sur les mêmes défis, parce que moi je suis sur la version L du triathlon, et Marine est sur la version XS, donc forcément on va pas être sur le même délire, là, mais pour l’instant, pour 2024, y’a rien de calé, définitivement, en fait, on a quelques sujets en réflexion, mais y’a rien de calé définitivement pour le défi commun. Malheureusement, j’avais dit que je ferais la Diagonale des Fous quand je serai vieux, j’ai passé 50, donc

Ermanno : c’est le moment ou jamais, quoi. Ouais, il te reste encore du temps,

William : hein. Oui, oui, non, mais bon, si c’est pas cette année, ça sera probablement l’année prochaine, mais pour cette année, on va regarder, y’a pas mal de sujets, moi j’aimerais traverser l’Europe en vélo, par exemple, via l’Euro 6, là, y’a une voie qui traverse toute l’Europe, une voie cyclable qui traverse toute l’Europe, donc bon, ça, y’en a plein, en fait, on en a plein dans les tablettes, on réfléchit, après, c’est toujours une histoire de timing, parce que, il faut trouver le temps de s’entraîner, et puis il faut trouver aussi la traversée de l’Europe, par exemple, ça se fait pas en deux jours, donc il faut arriver à caler une période de vacances, enfin voilà, il faut arriver à caler le truc, enfin bref, donc pour l’instant, on a quelques sujets en cours de réflexion, mais

Ermanno : rien de définitivement calé. Bon, bah écoute, on te souhaite bon courage. Mais ça va venir, mais ça va venir. Oui, oui, aucun doute. Si tu veux, je peux te mettre en relation avec Guillaume Delustrac, je sais pas si ça te parle, c’est un mec qui fait 2h30 au marathon, je crois, et l’année dernière, il a couru, il a eu le record du monde du marathon en marche arrière, et lui et son épouse font pas mal de défis aussi, alors que ce soit des défis à la con, comme on pourrait dire, entre guillemets, ou même des défis orchestrés par des organisations, donc ça pourrait peut-être être une rencontre assez sympa entre vous deux.

William : Bah, tu sais, toutes les rencontres sont bonnes à prendre, moi je suis un partisan des rencontres et du partage, parce que je pense que la richesse vient de là, quoi, c’est-à-dire que si on rencontre des gens, on partage des choses, quelles qu’elles soient, voilà, des fois ça va pas plus loin que ça, mais toutes les rencontres sont intéressantes à faire pour, voilà, pour échanger, partager, créer de l’émulation collective, moi j’aime bien ce terme-là, l’émulation collective, parce que en fait c’est peut-être ce qui manque, je vais faire un peu de politique à deux balles, mais c’est peut-être un peu ce qui manque dans notre société aujourd’hui, c’est d’avoir un intérêt commun, une émulation collective qui permette de voir grand, voilà, c’est ça.

Ermanno : Ouais, bah c’est sûr que quand on fait du triathlon, l’émulation collective, c’est quelque chose qu’on apprend très vite à appréhender et avec laquelle on prend vite pied, enfin, on est vite addict à ça.

William : Ah bah oui, c’est sûr.

Ermanno : Et surtout, je l’ai compris, au club de Grandville, n’est-ce pas ?

William : Ah bah oui, ça c’est sûr, le club de Grandville, c’est THE club de triathlon.

Ermanno : Il n’y a pas mieux. On parlait de Philippe tout à l’heure, qui a fait qu’on s’est rencontrés, j’imagine que tu vas lui filer un petit coup de main aussi cet été pour son défi de traversée de la France, en 42 jours, donc en 42 marathons, avec chaque fois une conférence sur le climat ?

William : Ouais, bah comme je te disais tout à l’heure, Philippe c’est un ami, donc il sait bien qu’il peut compter sur moi, et il va passer notamment sur Rennes, où je fais partie aussi d’un club de dirigeants sur Rennes, et donc on va relire, envoyer tout ce qu’il fait pour être le plus attractif possible, et faire en sorte de partager au maximum ce ce défi qu’il va réaliser, ouais, tout à fait. Super.

Ermanno : William, écoute, on a fait un bon tour, et puis vraiment, c’est un épisode auquel je m’attendais pas, je voulais partager avec toi tes expériences sur des triathlons, mais alors là, le coup de devenir triathlète en 9 mois, là tu m’as scotché, et puis j’ai vraiment apprécié ton récit. Bon, malgré tout, le podcast s’appelle devenir triathlète, je termine toujours de la même manière, en demandant à mes invités comment devenir triathlète, donc en quelques mots, si tu pouvais nous résumer ton expérience, ou tes enseignements de ces dernières années à être triathlète.

William : Ben moi, je suis partisan de l’envie, toi, c’est-à-dire si t’as le… déjà quand y’a un doute, y’a pas de doute. Donc si t’as un doute, à un moment donné, tiens, je ferais bien du triathlon, j’essaierais bien du triathlon, ben y’a pas de doute, vas-y. En fait, pour ma part, en tout cas, ma vision des choses, c’est que tout démarre tout simplement par l’envie. T’as envie de faire quelque chose, tu mets un premier pied, tu vois, t’en avances un, un deuxième, un troisième, et puis tiens, d’un coup, on se met à marcher, et puis tout d’un coup, on se met à courir, et pourquoi pas faire du vélo, et pourquoi pas nager. Donc en fait, ça commence par là, c’est juste une question d’envie, et puis une fois qu’on a l’envie, se mettre le moyen de ses ambitions. C’est-à-dire que il suffit pas de dire, ok, j’ai envie, je vais voir comment ça se passe, et puis oh là là, dès qu’il y a la moindre difficulté, s’arrêter, parce qu’effectivement, dans la vie, tout est comme ça. Je veux dire, quand on démarre quelque chose, surtout quand on sait pas du tout au départ, forcément, on rencontre quelques difficultés. Mais quand on fait face aux quelques difficultés, et bien après, tout va bien, quoi. Après, ça roule, et surtout, moi j’incite à s’inscrire dans un club, parce que dans un club, même si on est sur un sport individuel, c’est une équipe. On est content de porter les couleurs du maillot, on a du coaching qui est là, parce qu’il y a des coachs dans le club, parce qu’il y a aussi du retour d’expérience dans le club, voilà, donc ça, c’est important. Mais pour moi, le premier pas, c’est l’envie. Et à partir du moment où tu fais le premier pas, tu feras le deuxième, tu feras le troisième, et après tu vas courir, et après, etc. Je fais une petite parenthèse, j’entraîne un groupe de dirigeants d’entreprise du réseau Initiative. Le réseau Initiative, c’est un réseau de dirigeants d’entreprise sur le pays Grand-Villers, sur le Grand-Ville-Terre-et-Mer.

William : Et depuis fin d’année dernière, on a décidé de lancer un groupe d’entrepreneurs sur l’Urban Trail de Grand-Ville. Des gens qui, pour certains, n’avaient jamais fait de sport de leur vie, et on a décidé, en fait, de les réunir tous les lundis soirs pour faire du sport ensemble, pour progressivement progresser, mettre un pied devant l’autre, ce qui veut dire simplement avoir l’envie, donc rassembler des gens qui ont envie, simplement envie, pour mettre un pied devant l’autre, progressivement, marcher, courir, et l’objectif c’est de faire l’Urban Trail de Grand-Ville qui va avoir lieu là en fin juin, début juillet, j’ai oublié la date, fin juin, début juillet. Mais aussi, l’objectif caché de ça, c’est de se réunir, d’être ensemble, de faire des rencontres, de partager les difficultés qu’on peut avoir quand on gère une entreprise, etc. Donc, tu vois, c’est juste le premier pas, moi je suis convaincu de ça, c’est l’envie. Donc, si tout celui qui nous écoute, là, à un moment donné, a un doute, se dit, tiens, je me lancerais bien le triathlon, si tu as un doute, il n’y a pas de doute. Tu y vas, tu fais un premier pas, et tu vas voir les autres, ça va suivre tout seul.

Ermanno : Tu déménages à Grand-Ville, tu vas voir William, et puis tu vas voir, il va te montrer comment on fait le deuxième, le troisième, le millionième pas.

William : C’est ça, exactement.

Ermanno : Super. Et pour finir, où est-ce qu’on peut rentrer en contact avec toi, justement, où est-ce qu’on peut suivre tes actualités, tes activités, tes défis, tes triathlons de l’extrême ?

William : Moi, je suis sur les réseaux sociaux, que ce soit Facebook ou LinkedIn, donc, on peut me suivre au travers de ces différents réseaux. Je publie assez régulièrement là-dessus, sur les courses que je fais, enfin, sur tout ce que j’aime bien partager. Je ne suis pas un addict, non plus, des réseaux, etc., mais, voilà, j’ai fait pas mal de trucs, je pense, aussi bien personnels que professionnels, donc, si on tape William Perron sur notre ami Google, on trouve quand même pas mal de choses pros et persos.

Ermanno : Super. Bah, écoute, de toute façon, je remettrai les liens de Thérèse aux réseaux sociaux dans les notes de l’épisode. Merci beaucoup, William, pour ce moment, pour cette heure qu’on a passé ensemble. Je te souhaite bonne continuation, bonne préparation pour le prochain défi, et puis, bah, peut-être qu’on aura l’occasion, moi qui suis normand, aussi, peut-être que j’aurai l’occasion, un jour, de revenir sur la côte grand-villaise et venir te faire un petit coucou.

William : Eh bah, t’hésites pas. Tu dis quand tu es dans le coin et

Ermanno : c’est avec grand plaisir, je t’accueille. Merci. Ciao.

William : Ciao, ciao.

co-fondateur du podcast et co-auteur du livre DEVENIR TRIATHLÈTE
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