#384 Avoir le déclic… après 8 ans de triathlon ? Cenzino Lebot

Après avoir flirté avec plusieurs disciplines, de la natation à taekwondo, c’est dans les eaux calmes mais exigeantes du triathlon que Cenzino trouve son véritable appel. Lui, qui débuta pour le simple plaisir de se mesurer à ses camarades, ne se doute pas encore des sommets qu’il s’apprête à gravir. Montpellier, avec ses prestigieux entraînements, devient son terrain de jeu. C’est là que, doucement mais sûrement, l’idée germe dans son esprit qu’être un athlète de haut niveau n’est pas juste un rêve éphémère mais une possibilité tangible 🌟.

Avec une détermination sans faille et l’ambition de marquer son nom dans l’histoire du triathlon français, Cenzino se lance dans une quête de performance, joignant les rangs d’Évreux pour conquérir les championnats de D1 et s’imposer dans un monde où chaque seconde compte. Mais sa passion va au-delà du simple désir de victoire. Elle réside dans l’amour du processus, dans chaque coup de pédale, chaque foulée, chaque respiration 🏅.

Toutefois, Cenzino sait que la route vers le sommet est pavée d’obstacles. S’entrainer dur n’est que la partie visible de l’iceberg. La planification, la nutrition et la préparation mentale forment la base sur laquelle il construit son art. Muni de son vélo et de sa détermination, il navigue à travers les heures d’entraînements, les conseils de nutrition et les sessions de préparation mentale, chaque jour un peu plus proche de son rêve ultime.

Et quel est ce rêve, vous demandez-vous? Devenir non seulement un athlète reconnu mais aussi une inspiration pour ceux qui osent suivre leur passion dans le triathlon. Avec l’association TriAAAthlons à ses côtés et le PTO en ligne de mire, Cenzino prouve qu’avec du cœur et de l’endurance, les rêves les plus fous peuvent devenir réalité.

Son histoire est un témoignage de la force de la volonté, un rappel éclatant que pour gravir les échelons du triathlon, passion, dévouement et amitié servent de fondations inébranlables. Suivez son périple, de la natation aux podiums internationaux, et plongez au cœur d’un voyage qui n’est pas seulement celui d’un athlète, mais d’un rêveur acharné 🔥.

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Ce podcast, animé par Ermanno DI MICELI vous accompagne dans votre démarche pour Devenir Triathlète !


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Ermanno : Juste avant d’appuyer sur le bouton de ta montre et de démarrer ton entraînement avec un superbe podcast dans les oreilles, je t’invite à aller faire un tour sur devenire-athlète.com slash livre. Tu vas pouvoir découvrir le livre Devenir Tréathlète que l’on a rédigé à 7 mains sous la direction d’Olivier Descuteurs et dans lequel on t’explique comment devenir tréathlète, comment progresser en triathlon et enfin comment performer en triathlon. Allez, on arrête de parler, c’est parti ! Salut les sportifs, c’est Armano et je suis très heureux de vous recevoir pour un nouvel épisode du podcast Devenir Tréathlète. Aujourd’hui, on va échanger avec l’une des pépites du triathlon français qui a la chance de côtoyer le meilleur mondial depuis les derniers championnats du monde Ironman, mais pas que. On va parler de lui, de sa carrière, de comment est-ce qu’il a découvert le triathlon et puis on va aller essayer de choper quelques tips, quelques bons conseils pour devenir tréathlète. Je suis très heureux d’échanger avec Cenzino Lebeau. Salut Cenzino ! Salut, salut, salut Armano ! C’est comme ça qu’on t’appelle ou en France on a plutôt l’habitude de dire Cenzino ?

Cenzino Lebeot : Non. Non, ils savent qu’on dit Cenzino.

Ermanno : Nickel. Bon, on avait discuté un petit peu en off. Tu me disais que comme moi, tu avais des origines italiennes qui sont un peu plus latines que les miennes. Toi, c’est ta grand-mère, c’est ça ? C’est ça, c’est ma grand-mère côté paternel qui est italienne. Bon, ben voilà, c’est pour ça qu’on va bien s’entendre, tu vois. On va pouvoir faire des belles choses ensemble. Oui, mon côté italien est un peu chauvin. Je l’aimais. Bon, Cenzino, je te propose de commencer comme tous les épisodes du podcast en te donnant la parole pour savoir qui tu es, ce que tu fais dans la vie, quel âge tu as. Enfin bref, dis-nous tout sur Cenzino Lebourg.

Cenzino Lebeot : Moi, du coup, j’ai 24 ans. Je fais du triathlon depuis que je dois avoir 14 ans environ, 13 ans peut-être. J’ai commencé par la natation. Et petit à petit, en fait, le coach dans le club où je faisais de la natation, en étant plus jeune, m’a proposé et m’a amené progressivement à faire du triathlon. Donc, j’étais au club de Saint-Cyprien, c’est à côté de Perpignan. Et c’est là vraiment que j’ai basculé à faire du triathlon en loisirs. Et au début, en fait, j’ai commencé tout jeune la natation. J’ai fait les bébés nageurs et je n’ai jamais vraiment arrêté la natation. J’ai commencé quand j’habitais sur Paris. J’habitais dans le 92 à Châtillon. Et c’est en arrivant du coup dans le sud de la France, quand mes parents ont déménagé, que j’ai découvert le triathlon. Je ne savais pas ce que c’était avant. Donc voilà. Après, j’ai fait plusieurs sports. J’ai fait du taekwondo. J’ai fait du taekwondo. J’ai fait pas mal de rôles. J’ai fait du roller en étant plus jeune aussi. J’ai fait un petit peu tous les sports, toutes les activités, sport de glisse, du skate. Mais voilà, surtout de la natation.

Ermanno : Et qu’est-ce qui a fait que tu n’es pas persévéré dans la natation ?

Cenzino Lebeot : Parce que le club vraiment qui était propice à performer en natation, c’était Canet en Roussillon. Et quand on est arrivé dans la région avec mes parents, c’est vrai que ça faisait longtemps. C’était loin Canet. Et… Et… Parce que je n’avais pas vraiment d’ambition à faire du haut niveau en natation ni en triathlon. D’ailleurs, au début, je n’avais pas vraiment cette ambition-là de faire du haut niveau et de faire beaucoup de compétition. Je faisais ça parce que ça me faisait kiffer avec mes copains. Mais je n’avais aucune ambition de compétition et de haut niveau au début.

Ermanno : Alors ça, c’était au début, comme tu l’as dit. Maintenant, tu es plutôt sur un autre modèle, justement, sur la recherche de performance, sur le haut niveau. Tu nous parles rapidement de ton palmarès ?

Cenzino Lebeot : En palmarès, je ne sais pas si on parle… On va appeler ça un palmarès. Je n’ai pas gagné beaucoup de courses. J’en ai gagné deux ou trois. La dernière que j’ai gagnée, ça devait être l’Extrême-Monde de Narbonne. C’était en septembre 2023, du coup. Et sinon, après, non, je n’ai pas gagné beaucoup de courses. J’ai fait aussi… J’étais au club de Montpellier Triathlon en première division. On est redescendu en D2. Et du coup, cette année-là, j’ai signé à Évereux en première division aussi en triathlon, de Normand.

Ermanno : Moi, je suis de Rouen, donc Évereux, je connais. Évereux, qui est un bon club, assez réputé dans le triathlon. Oui. Bon, après Beauvais…

Cenzino Lebeot : En triathlon aussi, c’est un club assez familial. Il y a une super ambiance. Je pense que ça va être super.

Ermanno : Bon, mais comment tu fais pour être au club d’Évereux tout en étant dans le sud ? Tu fais des allers-retours ou c’est juste le club qui t’emploie ?

Cenzino Lebeot : En gros, oui, c’est que j’ai pris ma licence à Évereux. Je me déplacerai avec Évereux pour les grands prix, du coup, pour les compétitions. Et sinon, je reste à Perpignan pour m’entraîner avec mon coach.

Ermanno : Et dans la vie, tu fais quoi ? Tu es triathlète professionnel ?

Cenzino Lebeot : Non. Non, non, non. Parce que c’est vrai qu’il y a beaucoup de triathlètes qui s’autoproclament professionnels, mais il y en a très peu, en vrai, qui vivent pleinement du triathlon. Il y a beaucoup de bluffeurs, mais non, non, non, je ne vis pas du tout du triathlon. Alors déjà, j’ai fait des études en STAPS à Montpellier. J’ai choisi le parcours enseignement, éducation et motorisme. Et après, j’ai fait un master MEF. Et du coup, jusqu’à… MEF, c’est-à-dire ? MEF, c’est métier de l’enseignement et de l’éducation. Et jusqu’à cette année, j’ai été… Donc là, j’ai arrêté de travailler en septembre. Et jusqu’à cette année, j’avais été prof contractuel, parce que je n’ai pas le CAPEPS. Et avant ça, j’étais surveillant dans un collège, ce qu’on appelle AED. Et j’ai toujours travaillé. J’ai été aussi surveillant de baignade. J’ai fait plein de petits boulots pendant mes études. Et voilà. Je ne suis pas du tout, du coup, professionnel. Mais j’espère et j’aspire à le devenir en ayant arrêté de travailler cette année. En essayant de mettre toutes les cartes de mon côté et voir où ça me mène.

Ermanno : Alors, ça veut dire quoi, arrêter de travailler ? Ça veut dire que là, tu es en disponibilité au niveau de l’éducation nationale ? Ça veut dire que tu prends une période de chômage pour tester une sorte d’année sabbatique ?

Cenzino Lebeot : Je prends une période de chômage pour tester vraiment… Pour tester le triathlon à 100%. Parce que, tu vois, comme je n’ai pas le… Je n’ai pas le CAPEPS, je ne peux pas me mettre en disponibilité. C’est le rectorat qui appelle les professeurs contractuels remplaçants quand il y a besoin ou quand il manque un enseignant sur un poste. Je n’ai pas vraiment le sécurité de l’emploi tant que je n’ai pas passé le CAPEPS.

Ermanno : Et que tu n’as pas été fonctionnarisé.

Cenzino Lebeot : C’est ça, exactement. Il y en a qui n’ont pas le CAPEPS, mais qui ont été titularisés parce qu’ils ont fait six ans d’affilée au sein de l’éducation nationale. Et donc, il y a plusieurs façons d’être fonctionnaire.

Ermanno : Ça doit être sympa de t’avoir comme prof de sport. Tu avais des élèves de quel âge, à peu près ?

Cenzino Lebeot : J’ai eu de la sixième à la troisième. Sixième, cinquième, quatrième, troisième.

Ermanno : Ça doit être excellent. Est-ce que tu as créé des vocations pendant ces quelques années où tu étais prof de sport ? Est-ce que tu as découvert de potentiels talents en natation,

Cenzino Lebeot : en athlée, en vélo, en course à pied ? Non, honnêtement, non. J’étais… Non, non. Je n’ai pas créé de vocation chez mes élèves plus que ça. Après, je suivais le programme, en fait. Donc, c’est compliqué aussi. Ce’est pas pour critiquer l’éducation nationale, mais tu as un programme à suivre. Forcément, tu as un peu de liberté d’essayer d’adapter certaines activités. Mais bon, tu es obligé de suivre certaines activités par cycle et par niveau des élèves, que ce soit sixième, cinquième, quatrième, troisième. Et donc, tu ne peux pas faire trop ce que tu veux. Et parfois, les activités proposées, elles n’égaient pas forcément les enfants.

Ermanno : Je suis d’accord. Après, c’est vrai que quand tu es prof de sport, si vous avez des… Par exemple, des sessions de piscine, tu ramènes les gamins à la piscine, tu as un cours qui est imposé. Après, tu dois voir quand même si tu en as un ou deux qui ont une certaine aisance dans l’eau et puis qui vont te craquer un 50 mètres plus vite que n’importe quel adulte, non ? Forcément, forcément, oui.

Cenzino Lebeot : Mais je n’ai pas eu la chance de faire piscine dans le collège où j’étais. Il n’y avait pas de piscine aux alentours. Sinon, j’ai fait athlétisme. Et c’est vrai que, oui, oui, tu vois, forcément, tu as toujours un ou deux élèves qui sont un peu au-dessus du lot, déjà très jeunes, tu vois, qui ont des facultés, motrices supérieures aux autres de la classe.

Ermanno : Et comment ça se passe quand tu es prof ? Justement, on fait un peu une aparté sur le podcast « Devenir un athlète », mais comment ça se passe quand tu es prof ? Tu repères un gamin, alors 6e, 11-12 ans, tu repères un gamin qui a des… Ou une gamine, tiens, allez, soyons inclusifs. Tu repères une gamine qui a des facultés un petit peu motrices hors normes par rapport à d’autres ou qui ont l’air plus doués que d’autres. Est-ce que… Tu prends contact avec les parents, tu leur dis, voilà, j’ai remarqué que votre enfant a certaines capacités, je ne sais pas si elle pratique déjà l’athlétisme ou l’adaptation ou le vélo ou autre, peut-être que ce serait bon de la mettre dans un club ou si c’est le cas, peut-être que ce serait bon de la faire évoluer dans un club d’un niveau plus… J’aime pas dire meilleur, mais peut-être un club plus formateur ?

Cenzino Lebeot : Ouais, c’est possible, tu peux faire ça. Moi, ce que je faisais souvent quand j’avais des élèves qui étaient hyper investis dans la pratique, j’essayais de les orienter au début, dans un premier temps, vers l’UNSS, donc moi, je m’occupais de l’UNSS entre midi et deux

Ermanno : et le mercredi après-midi. Donc l’UNSS, pour ceux qui sont pas français ou qui connaissent plus, c’est l’Union Nationale du Sport Scolaire, donc en gros, c’est le sport à l’école, mais au-delà des simples cours, c’est aussi la pratique sportive

Cenzino Lebeot : dans un cadre scolaire. C’est comme si t’étais en club, en fait. Tu prends plus vraiment cette… T’es là pour accompagner les enfants parce qu’ils sont là par… C’est eux qui ont choisi d’être là dans cette activité que tu proposes, donc c’est différent, quoi. T’es plus vraiment dans l’apprentissage. L’apprentissage et l’éducation, quoi. C’est autre…

Ermanno : T’as plus cette posture de prof, t’as plus celle d’entraîneur, par exemple. D’accompagnateur, d’éducateur sportif.

Cenzino Lebeot : Exactement, ouais. En plus, tu peux les amener sur des sorties scolaires où il y a des rencontres intercollèges. C’est super sympa, l’UNSS, pour les élèves et même pour les profs. Et donc, du coup, dans un premier temps, souvent, je les oriente vers l’UNSS en fonction de ce qui est proposé au sein de l’établissement. Et après, j’essaye d’échanger avec les élèves et je vois s’ils sont intéressés à ce qu’ils font dans la vie, ce qu’ils font comme activité extrascolaire. Et après, j’essaye de les pousser à faire cette activité en club.

Ermanno : T’as pas récupéré des jeunes gamins dans ton club de triathlon ?

Cenzino Lebeot : Non. Ça viendra, peut-être ? Quand j’étais surveillant, il y avait déjà des élèves qui étaient au collège à l’époque, qui étaient dans le même club que moi, en triathlon. Parce que, du coup, j’étais dans un petit collège en périphérie de Montpellier. C’était à Saint-Clément-de-Rivière. Et donc, il y avait pas mal d’élèves qui faisaient du triathlon à Montpellier Triathlon. Donc, on se connaissait déjà. Mais quand j’ai été prof, comme je travaillais à une heure de chez moi, non, il n’y avait personne qui faisait du triathlon dans le club où j’étais.

Ermanno : Plus compliqué. Toi, en tant que pratiquant du triathlon, ou même de l’une des trois disciplines, est-ce que le fait d’être prof d’EPS, d’éducation physique et sportive, est-ce que ça t’a appris des choses ? Est-ce que ça t’a permis de conscientiser certaines choses, notamment par rapport à la motricité, par rapport à l’apprentissage des gestes, par rapport à l’apprentissage des techniques, par rapport à la transmission des bonnes pratiques que t’aurais pas forcément conscientisé si t’avais été, entre guillemets, simplement un pratiquant ?

Cenzino Lebeot : En fait, si je l’apprends un peu à l’inverse, c’est plutôt en

Cenzino Lebeot : connaissant assez bien mon corps, parce que ça fait des années que je m’entraîne et que j’ai fait plusieurs sports, je me rends compte qu’un élève peut ou ne peut pas réaliser une certaine action dans n’importe quelle activité proposée, et du coup prendre un peu de recul et me dire c’est parce qu’il est assez jeune, parce que forcément pendant tes études en STAPS, tu vois beaucoup de choses, c’est hyper pédagogique, t’as énormément d’éléments que t’étudies, donc tu sais par rapport à tes lages que les élèves, ils sont encore en développement, qu’ils peuvent pas réaliser ces habilités motrices et tout ça, mais je pense qu’en étant sportif, triathlète, parce que déjà tu pratiques trois sports, t’as plus conscience de certains éléments qui peuvent être réalisés ou non par l’élève. Plus dans ce sens-là, je sais pas si je me suis fait comprendre.

Ermanno : Si, si, bah ouais, donc là t’as arrêté de travailler en septembre pour te consacrer à 100% à ta pratique du triathlon, tu nous disais que tu vas faire de l’AD1, enfin t’as fait de l’AD1, tu vas en refaire avec Evreux Triathlon et en même temps, tu nous as dit que t’avais gagné l’Extrême Man de Narbonne, t’es aux deux extrêmes en termes de distance et en termes de triathlon, non ?

Cenzino Lebeot : Aux deux extrêmes, j’irai pas là, je suis pas encore sur Full Ironman, donc ça reste quand même assez rapide, entre guillemets, c’est une course qui soit dure une heure, soit quatre heures, donc…

Ermanno : Ouais, c’est pas les mêmes filières, demander à un sprinter de 100 mètres d’aller faire un marathon, c’est pas la même chose.

Cenzino Lebeot : Ouais, mais mine de rien, sur un Grand Prix, donc en AD1, ça reste une heure d’effort et ça reste un effort très aérobie. T’es pas sur un effort de cinq minutes, quoi. C’est quand même long, une heure d’effort. Alors c’est pas pareil, il faut des qualités de vitesse, de tolérance lactique, forcément, à certains moments de la course, mais le foncier est quand même là pour les deux distances. Après, oui, je pense que je vais être un petit peu…

Ermanno : Ouais, dans une certaine mesure, t’es pas au même niveau de seuil, quoi.

Cenzino Lebeot : Exactement, et je pense que, tu vois, typiquement sur les Grands Prix, comme je me prépare beaucoup plus, en tout cas pour les distances Alpha et Ironman, il y aura peut-être des moments sur la course où je serai un peu limite, où je serai pas en contrôle, quoi. Je serai un peu secoué parce que ça ira trop vite, ou les relances seront trop fortes, ou… Après, je touche du bois, j’espère pas, mais… Mais oui, oui. Mais je pense que c’est possible. De toute façon, tu le vois avec pas mal d’athlètes, même des excellentes athlètes. Tu prends un Blumenfeld, bon, c’est l’exception, mais c’est de l’Ironman, il revient sur le court-distance. Tu vois, d’ailleurs, qu’il a un peu de mal sur le court-distance, mais ça se fait, quoi.

Ermanno : Alors, quel intérêt pour toi de jouer sur les deux tableaux ? Pas encore l’Ironman, mais sur le 73 et sur l’AD1, donc c’est du Super Sprint, voire du distance olympique. Quel intérêt pour toi de jouer sur ces deux tableaux ? Travailler l’intensité, la vitesse, la puissance sur du très court, et puis travailler plutôt sur de l’endurance, sur du long. Prendre du plaisir d’un côté et financer, financer pour partie de l’autre. Quel intérêt pour toi de jouer sur ces deux tableaux ?

Cenzino Lebeot : Comme tu l’as dit, c’est prendre du plaisir d’un côté et essayer de se financer de l’autre, parce que en France, c’est compliqué de vivre pleinement du triathlon, et encore plus si tu t’engouffres que dans l’AD1. Pas beaucoup de moyens, et tu vois, c’est se sortir des salaires. Déjà, il faut, à moins d’être dans les 5, 10 premiers maximum de chaque étape de D1, c’est compliqué. Tu vois, en termes de primes ou de négocier des salaires avec des clubs. Donc, le longue distance, ça m’attire aussi surtout pour ça, parce que il y a beaucoup plus de sponsors, c’est pas plus facile, mais c’est juste qu’il y a un petit peu moins de densité, donc d’exister sur un longue distance, c’est plus accessible, on va dire. Et parce que j’aime bien aussi beaucoup le vélo, et il y a énormément de vélos sur le longue distance. Mais comme j’adore aussi les Grands Prix et la vitesse, je continue les Grands Prix. Alors, je pense que c’est pas forcément la meilleure idée de… pour spécialiser sur une distance, mais j’aime bien, donc je continue à faire des Grands Prix par choix, par plaisir. Mais je pense que si j’écoutais mon coach, il m’aurait peut-être plus conseillé de ne pas faire de Grands Prix et de continuer, en tout cas, de se spécialiser sur l’ALF.

Ermanno : Après, tu as aussi deux épreuves complètement différentes. Le Grands Prix, c’est un sport individuel, mais d’équipe. C’est le temps des trois meilleurs qui va être pris en compte. C’est des déplacements en équipe, enfin, en tout cas, des regroupements d’équipe. C’est des moments passés, là où sur ALF, t’es quand même relativement seul du début à la fin. Sur Grands Prix, c’est du drafting. Sur ALF, drafting interdit. Donc, c’est aussi presque deux épreuves complètement différentes, au-delà de la filière énergétique que tu vas utiliser.

Cenzino Lebeot : C’est clair. Mais c’est aussi pour ça que je veux continuer absolument les Grands Prix. C’est parce que l’ambiance, elle est incroyable. Moi, je me rappelle de mes déplacements avec mon pôle triathlon. On s’éclatait. On était trop contents d’être là. On était tous copains. Le coach, pareil. On passait des super moments. C’est pour ça que je veux continuer un petit peu ça. J’ai pas envie de faire toute ma saison, d’être tout seul dans mon coin, faire mes courses. Moi, j’ai besoin aussi de vivre des bons moments avec les autres de l’équipe. Et à Évreux, je sais qu’il y a une super ambiance aussi. Donc, ça va être génial. Et en plus, Évreux, ils ont vraiment cette stratégie d’équipe. Tu vois, c’est de fonctionner avec un train, en vélo, de faire remonter les meilleurs coureurs. Il y a vraiment toute cette philosophie-là de travail en équipe pour essayer de classer au mieux l’équipe qui m’intéresse. Moi, ça m’a convaincu de rester en première division avec un club français.

Ermanno : Revenons un petit peu sur cette transition ou cette évolution vers le haut niveau. Tu me disais qu’au début, quand tu as commencé le triathlon, c’était pas du tout ton objectif. Ton objectif, c’était de t’éclater, de prendre du plaisir, d’aller faire du sport avec les potes. À quel moment tu as eu ce déclic ? Et tu t’es dit… Enfin, avoir le déclic et se dire

Cenzino Lebeot : « Tiens, c’est possible, je peux peut-être faire quelque chose. » Honnêtement, ça arrivait tard. Le déclic, vraiment, où je me suis dit en fait… Il y a deux mois. Ouais, mais c’est pas si loin, en fait. Tu vois, c’est… Je suis arrivé à Montpellier en STAPS en septembre 2017. J’ai fait une année comme ça, comme un étudiant. Donc, en cours, je m’entraînais un petit peu mais c’était un peu ridicule ce que je faisais à l’entraînement. Et à la rentrée du coup, 2018, je devais avoir 18 ans. Parce que je suis de fin d’année. Je rencontre Aurélien Lebrun

Cenzino Lebeot : qui a été entraîneur du coup d’un petit groupe sur Montpellier, le A.L. Squad Triathlon. Donc, à l’époque, il y avait Émilie Maurier, il y avait Louis Vecchiello, il y a eu Mathilde Gauthier. Enfin, il y a eu pas mal d’athlètes. Il y a eu Jérémy Quindos aussi. Donc, il y a eu tout ce petit groupe-là avec Arthur Serrière. Il y a eu même Arthur Orso aussi. Donc, on a été tous ensemble. Et donc, c’est entre guillemets, Aurélien qui m’a un peu motivé à faire du haut niveau, entre guillemets. Parce que je prétends, à cette époque-là, même encore, je prétends pas être un athlète vraiment de haut niveau et faire du haut niveau. En tout cas, j’essaye de le devenir. Mais en tout cas, à cette époque-là, c’était pas du haut niveau. Et c’est lui qui m’a appris beaucoup de choses sur le triathlon. Parce que moi, l’entraînement, je connaissais pas grand-chose. J’étais un peu à l’arrache. Puis tu sais, quand t’es dans des petits clubs et tout, au début, t’es pas conscient vraiment de ce que te fait faire le coach, surtout quand t’es jeune. Et moi, vraiment, j’en avais pas conscience et ça m’intéressait pas plus que ça. Vraiment, j’allais à l’entraînement pour être avec mes potes et m’éclater. J’aimais bien faire la course, me comparer aux autres, mais c’était pas dans une optique de performance. Vraiment, quoi. Et donc, vraiment, quand je rencontre Aurélien en 2018, c’est un premier déclic. Mais je me dis pas que c’est possible de continuer longtemps et d’essayer de faire vraiment du haut niveau. C’est plus tard. Et je pense que c’est lors de mes premières D1 que je me suis dit, bon, peut-être que c’est possible si tu continues à t’entraîner, que tu lâches pas l’affaire, que t’es régulier aux entraînements. Peut-être que d’ici quelques années, ça ira mieux et tu pourras te professionnaliser. Et quand je rencontre, quand je choisis vraiment de commencer avec Richard, là, il y a eu vraiment un switch. Je me suis dit, mais c’est ça, en fait, que t’as envie de faire dans la vie. ‘est même pas forcément du triathlon, mais c’est en fait, t’as envie d’aller faire plein de compétitions, t’as envie d’être le meilleur de toi-même à chaque fois, t’as envie de te donner à 100% et de te comparer aux autres. C’est pas forcément un bon état d’esprit de vouloir se comparer aux autres, d’être le meilleur et tout ça. Mais vraiment, c’est ce que j’ai ressenti à ce moment-là.

Ermanno : Je connais pas beaucoup de sportifs de haut niveau qui vont sur les compètes pour enfiler des perles. En général, ils y vont pour être les meilleurs.

Cenzino Lebeot : Mais du coup, moi, c’était devenu un peu obsessionnel. Je voulais un peu être le meilleur et parce que je l’avais jamais été. Et je l’ai jamais été, donc je pense que c’est… En fait, j’ai vraiment envie de réussir en triathlon et ça devient un peu obsessionnel. Et ça m’a fait ça après mon premier half en 2022. D’ailleurs, c’était à Narbonne. En septembre 2022, je fais un half et je me suis dit, mais en fait, t’as envie de faire ça, t’as envie de faire du long et t’as vraiment envie de faire ça pour réussir et pour performer. Donc, le déclic s’est fait en septembre 2022. J’ai contacté Richard Ledlow, du coup, mon coach actuel.

Cenzino Lebeot : On a pris le temps de voir quel était mon objectif à long terme, vraiment, parce que je pense qu’il voulait pas entraîner n’importe qui comme ça. Donc, c’était vraiment, j’étais honnête avec lui. On a fixé des objectifs à long terme. On a vu si c’était possible ou pas, voir quelle stratégie, quelle stratégie on allait adopter. Donc, j’ai fait le déclic pour y arriver et voilà, quoi, c’était parti. Et en juillet 2000, en juin 2023, j’ai dit stop, j’arrête, je pars de Montpellier, j’arrête de bosser, j’arrête la fac parce que j’étais encore étudiant l’année dernière, enfin, pas en alternance, mais je finissais mon master et à côté, j’ai travaillé en tant que prof contractuel. C’était un peu la course et j’ai dit hop, je finis l’année. Donc, j’ai tout validé, j’arrête de bosser et je fais du traitement à 100% et je suis rentré à Perpignan. Donc, mes parents habitaient pour m’entraîner du coup avec Sam, Arthur et Richard.

Ermanno : Tu nous balances des noms, donc ceux qui n’auraient pas compris Richard Ledlow, le papa de Sam Ledlow.

Cenzino Lebeot : Sam Ledlow, qui est un triathlète amateur, milieu, fin de classement, c’est ça ? Un débutant, quoi.

Ermanno : Ouais, c’est ça, un débutant. Alors, si vous ne savez pas qui c’est, vous allez sur devenu-triathlète.com, vous tapez Sam ou Ledlow et puis vous réécoutez les premiers épisodes où on a reçu Sam, qui est maintenant champion du monde sur la distance Ironman à Nice l’année dernière, à l’été 2020. Arthur Orso, qui est entraîné aussi par Richard, comment on fait pour approcher M. Richard Ledlow pour lui demander d’être ton entraîneur ?

Cenzino Lebeot : Je lui ai envoyé un message sur WhatsApp.

Cenzino Lebeot : Salut, c’est Cenzino. Non, ouais, c’est ça, je lui ai vraiment envoyé un message sur WhatsApp. Je lui ai dit, j’aimerais qu’on discute, j’ai des projets.

Cenzino Lebeot : En plus, je lui ai envoyé un message, je me rappelle bien, pendant que Sam était à Hawaï, l’année où il fait deuxième à Hawaï. Donc, il me renvoie un message et me dit, écoute, on va laisser la course passer. Là, je suis un peu occupé et je reviens vers toi en rentrant en France. Et donc, voilà, j’ai juste envoyé un message. Après, on a échangé et voilà.

Ermanno : Et on fait une petite aparté sur la famille Ledlow, mais c’est comment de s’entraîner avec d’avoir Richard comme entraîneur et puis tu as passé un peu de temps justement aux côtés de Sam aussi pour t’entraîner. Ça fait quoi d’être au contact des meilleurs et d’Arthur aussi, évidemment ?

Cenzino Lebeot : Forcément, ça tire vers le haut. Déjà, leur famille, elle est dédiée à 100% au triathlon et à la performance. Sam, il baigne dedans depuis toujours.

Ermanno : Il savait même faire du triathlon avant même de savoir nager, je crois. Oui, je pense.

Cenzino Lebeot : Non, mais je pense que ça aide. Forcément, tu as des meilleurs conseils.

Cenzino Lebeot : Richard, le coach, il sait exactement comment faire pour résoudre n’importe quel problème à l’entraînement. Il a de super bons conseils sur des choix stratégiques, par exemple, pour planifier une saison par rapport à un objectif qu’on s’était fixé à long terme. Donc, non, non. Puis même sur tous les petits tips que tu peux avoir sur le vélo, le positionnement, il va me donner des meilleurs conseils, je pense. Et au-delà de ça, je pense qu’en France, même dans le monde, il n’y a pas beaucoup, beaucoup de familles qui sont vraiment dédiées. C’est pas que Sam, c’est vraiment la team Ledlow qui gravite autour de Sam et qui fait que la performance est au rendez-vous. Et tu peux le voir avec Arthur Orso. Il est arrivé chez eux un an avant moi et il a complètement explosé sur Ironman. Il a gagné l’Observatoire. Explosé dans le bon sens du terme. Dans le bon sens du terme, oui, pardon. Il a éclos. Il a éclos. Il a éclos. Il a éclos. Il a éclos. Il a éclos. Il fait six tannis. Il gagne l’Ombra Man. Il fait une saison parfaite. Et je pense que ça vient de là. C’est parce que ça l’a tiré vers le haut.

Ermanno : Est-ce que toi, justement, intégrer cette team, intégrer peut-être de la rigueur, revoir les plans d’entraînement ou intégrer une certaine rigueur aussi dans les plans d’entraînement, ça t’a fait progresser, évoluer, éclore comme Arthur ?

Cenzino Lebeot : Complètement. J’étais quelqu’un qui était très à l’arrache. Je ne sais pas si on peut utiliser ce terme. Mais c’est vraiment, ça me définit. Je suis un peu à l’arrache dans tout, dans beaucoup de choses. Je suis un peu freestyle. Et c’est vrai que l’entraînement de Richard, il est très cadré. On avait fait des tests en labo avant. Donc, on s’entraîne à des zones précises et tout est planifié correctement deux semaines avant. Donc, tu peux voir sur TrainingPix, par exemple, tous les entraînements qui sont prévus. Chaque entraînement, vraiment, apporte quelque chose. On ne fait pas un entraînement pour faire l’entraînement. C’est parce que ça a un sens. Par rapport à la semaine et par rapport à même aux plusieurs semaines qui s’enchaînent. Et moi, c’est vrai que j’étais complètement à des années-lumière de ça. J’allais sur la piste, je faisais de la VMA à l’époque, sans vraiment conscientiser pourquoi je le faisais, parce qu’il fallait le faire. Donc non, vraiment, ça a été bénéfique pour moi. Même en natation, je pense que je m’entraînais trop vite les années précédentes. Du coup, j’avais une grosse résistance lactique, si on peut dire. Mais j’avais des seuils bas qui étaient médiocres. Et donc, du coup, on a identifié tout ça. Et ça m’a permis de progresser énormément en natation. Alors que j’étais déjà, en tout cas, dans les trois disciplines, c’était là où j’étais le meilleur.

Ermanno : Ça veut dire quoi ? C’était là où tu étais le meilleur ? Est-ce que c’était là où tu avais la meilleure résistance ? Est-ce que c’était là où tu avais la meilleure endurance ? Est-ce que c’était là où tu étais le plus rapide ?

Cenzino Lebeot : Est-ce que c’était là où tu te sentais le moins fatigué ? Exactement, c’est là où je me sentais le mieux. Pas forcément fatigué, mais en tout cas où j’avais le plus de qualité. Je pense que comme j’ai commencé la natation assez jeune, même sans faire du haut niveau, je pense que si tu mets un enfant très jeune dans les bassins, dans les milieux aquatiques, qui fasse du water polo, de la natation sportive, même de la natation synchronisée, en fait, tu développes une certaine agilité dans l’eau et tu deviens aquatique. Et je pense que je suis quelqu’un d’assez aquatique parce que j’ai commencé la natation très jeune. Et donc, forcément, si tu es aquatique, tu es moins fatigué, tu te fatigues moins que quelqu’un qui est moins aquatique. Donc, c’est dans ce sens-là plutôt.

Ermanno : Oui, malgré tout, tu nous dis, tu ne t’entraînais pas correctement et du coup, tes seuils bas n’étaient pas bons. Donc, ce n’est pas parce que tu te sens plus à l’aise, ce n’est pas parce que tu te sens mieux, ce n’est pas parce que tu te sens moins fatigué. Et on le répète, on ne gagne pas un triathlon avec la natation, mais on peut perdre un triathlon à cause de la natation. On le perd souvent, oui. On le perd souvent, oui. On le perd souvent, oui. Surtout en D1. Voilà, tu avais quand même une marge de progression. Et c’est bien que tu t’en sois rendu compte avec l’aide d’un entraîneur, mais comme quoi, même si c’est le sport parmi les 3 ou 4 ou 5, si on intègre aussi les entraînements invisibles, si on intègre aussi les gains marginaux, si on intègre aussi la PPG, etc., qu’il y a une marge de progression.

Cenzino Lebeot : Oui, il y a une grosse marge de progression. Alors, après, je m’entraîne spécifiquement pour de l’ALF. Donc, je ne développe plus tout ce que j’avais développé à l’époque, que ce soit vitesse, résistance lactique. Donc, je développe vachement, beaucoup plus en tout cas, mes sails sur de la zone 2 et de la zone 3 en natation. Et donc, quand je dis que j’ai une grosse marge de progression, je parle vraiment sur ce spécifique à l’URALF. Vraiment, quoi.

Ermanno : Oui, ce qui te permet, quand tu sors des 1900 mètres, j’allais dire des 1900 mètres de natation, de ne pas être cramé et de pouvoir monter aisément sur ton vélo et puis d’envoyer, quoi.

Cenzino Lebeot : Et du coup, même sur courte distance, je suis persuadé que je sortirais beaucoup moins fatigué, moins usé de la natation, parce que ça m’est arrivé, tu vois, sur des Grands Prix, de sortir devant, mais ce n’était pas très agréable, les sensations que j’avais à ce moment-là dans le corps, quoi. Je n’étais pas en contrôle. Et c’est le problème, c’est que, du coup, je montais sur le vélo, ça allait, mais je posais le vélo, il ne me restait plus rien, je ne courais pas, quoi. Donc, il y a ça aussi. J’ai acquis… Je pense, sur ces deux dernières années, une plus grosse endurance de force musculaire et je pense que c’est vraiment le facteur le plus important en triathlon, parce que ça reste un sport d’endurance et que tu fasses du courte distance ou de l’alfe, c’est important d’avoir une endurance musculaire, quoi, de force musculaire.

Ermanno : Et quand tu dis, à cette époque-là, tu sortais de la natation, tu n’étais pas forcément bien, tu montais sur le vélo, bon, tu faisais comme tu pouvais et puis après, tu ne courais plus. Ça veut dire quoi ? Pas courir. Pour toi, ça fait un 10 en quoi ?

Cenzino Lebeot : Je n’en sais rien, mais à l’essai de 5 km sur les Grands Prix, je te jure, je devais courir 18 minutes.

Ermanno : Ce qui n’est déjà pas mal, ce n’est quand même pas donné à tout le monde. C’est sûr que ce n’est pas du niveau…

Cenzino Lebeot : Sur un Grand Prix, quand tu as les premiers qui courent 14-30, tu es inexistant sur la course, quoi. C’est ça, exactement. Heureusement que souvent, je posais dans le groupe de tête ou dans le groupe juste derrière l’échappé, ça permettait de ne pas faire dernier, mais les premières années en D1, c’était compliqué. C’est ça. Je… Je n’avançais pas en course à pied, quoi. Donc, je pense que déjà, en course à pied, j’avais un niveau de basse qui n’était pas très élevé. Mais en plus, comme je posais le vélo, que j’étais complètement fatigué et épuisé des deux disciplines précédentes, il ne se passait pas grand-chose, quoi.

Ermanno : Dans ces tests que tu as faits avec ton nouvel entraîneur, dans toute cette stratégie d’entraînement que vous avez mis en place, est-ce que vous avez aussi recalibré le volume d’entraînement, le temps d’entraînement dans chacune des disciplines ? Tu disais que tu n’avais pas un super… Enfin, tu n’estimes pas avoir un super niveau en course à pied. Est-ce que, du coup, vous avez augmenté la barre des exigences en termes de course à pied, resté un petit peu sur le même volume en vélo, et puis diminué la casse, pour ainsi dire, en natation, où tu travailles plus sur l’endurance, par exemple ?

Cenzino Lebeot : Eh bien, tu sais quoi ? Ça va pas… Ça va paraître un peu bizarre, je pense, pour certains, mais je cours moins qu’à l’époque. Mais mieux. Mais je fais beaucoup plus de qualitatif. Ça veut dire que… Je fais beaucoup moins de footing pour, entre guillemets, remplir la semaine, en termes de volume. Mais on fait beaucoup plus d’allures spécifiques. Et je sens vraiment… Alors, ça, c’est pas encore traduit en compétition, parce que, bah… Bien sûr, on remarque qu’il y a eu une compétition où ça s’est bien passé, mais je pense que cette année, en n’ayant fait que ça de l’année, je pense que ça risque de progresser, en tout cas, en course à pied. Déjà, l’entraînement, je vois les progrès qui sont… Enfin, c’est vraiment le jour et de la nuit à l’entraînement, donc j’espère qu’en compétition, ça se passera bien. Mais ouais, en diminuant le volume, en mettant plus de qualités et plus de spécifiques, j’ai, en tout cas, le sentiment et la sensation d’avoir vraiment progressé en course à pied. Et du coup, en vélo, je mets plus de volume qu’à l’époque. Alors, c’est aussi parce que je fais du long. Donc, forcément, il y a beaucoup plus besoin de volume que quand tu fais du court distance. Et en natation, je nage grossièrement plus de volume. C’est pareil en termes de quantité et de distance. La seule différence qu’il y a, c’est qu’à l’époque où je m’entraînais sur Montpellier, je nageais 5 fois. Il y avait une fois où je nageais 3000 mètres. Et maintenant, avec Richard, je nage que 4 fois et entre 5 et 6000 à chaque fois. C’est même rare de faire moins de 6000. Donc, c’est… Et je nage un jour sur deux pour avoir le temps de récupérer musculairement.

Ermanno : Et tu me disais en off que souvent, tu enchaînes, donc tu fais du bi ou du tri quotidien, mais du bi ou du tri quotidien où tu les enchaînes les entraînements. Tu ne fais pas un le matin et un le soir. Là, en l’occurrence aujourd’hui, au début d’après-midi, tu vas rouler et après courir. Non, nager et après courir.

Cenzino Lebeot : Voilà, ouais. Alors, je fais rarement du tri quotidien. Ça m’arrive très rarement. Je fais par contre du bi quotidien tous les jours. Et ouais, j’enchaîne. On essaie d’enchaîner le… Alors, c’est aussi d’un point de vue logistique parce que le groupe vit sur Amélie-les-Bains et c’est à… Donc, moi, non, mais Arthur, Richard et Sam, ils vivent sur Amélie-les-Bains. C’est environ 50 minutes, 45 minutes, 50 minutes de Perpignan, la piscine où on nage. Et donc, généralement, ils mettent les vélos dans le minibus. On va nager le matin et on enchaîne en vélo en sortant de la natation. Tu vois, c’est un exemple où on enchaîne à pied. Comme ça, ça permet de réduire un peu l’inertie au sein de la journée, quoi. Et aussi, c’est assez intéressant parce qu’en triathlon, on enchaîne mine de rien les trois disciplines, quoi. Donc, il faut être capable d’enchaîner, quoi. Au début, j’avais beaucoup de mal parce que je n’étais pas du tout habitué à enchaîner. C’est vrai que je m’entraînais tôt le matin. Je nageais vers 6h30 à Montpellier. Je rentrais. Donc, soit j’allais au travail, soit je rentrais chez moi. Et le deuxième entraînement, il n’était qu’à 11h de la journée. Donc, ça laissait quand même pas mal de temps de récupération entre deux entraînements, quoi. Et donc, ce qu’on a dû mettre en place… Oui, là, tu te mets beaucoup plus en condition. En condition. Donc, du coup, j’ai dû faire attention à la consommation de glucides aussi pendant l’entraînement parce que sinon, tu ne peux pas te permettre d’enchaîner si tu consommes zéro glucide. Et même d’un point de vue récupération, ça, c’est des choses que je ne maîtrisais pas à l’époque avant de m’entraîner avec Richard. C’est que je ne mangeais vraiment rien pendant l’entraînement. Et maintenant, je mange, je consomme des glucides à chaque entraînement, quoi.

Ermanno : Tu es sur quel modèle, justement, en termes d’alimentation ? Tu es plutôt sur du… Tu augmentes au fur et à mesure ta consommation de glucides par heure. Tu es plutôt sur du low carb. Enfin, tu fonctionnes comment ?

Cenzino Lebeot : Je… Ça dépend de l’intensité, mais je ne fais jamais de low carb. Jamais, jamais, jamais. Même sur un footing de récupération très facile, je consomme des glucides. Ce sera au minimum, je pense, 90 grammes par heure. Et sur les intensités…

Ermanno : 90 grammes par heure, c’est énorme, surtout juste en footing.

Cenzino Lebeot : Oui, peut-être. Mais ça n’a pas… Et en compète, du coup ? En compète, sur les alpes, je suis à 120, 125. Jusqu’à présent, c’est passé que deux fois. Au début, j’ai eu beaucoup de mal. Et donc, en fait, vraiment, ce qu’il faut faire quand tu atteins des consommations de glucides aussi importantes, c’est vraiment d’y aller progressivement, quoi. Et donc, vraiment, à l’entraînement, même quand j’ai commencé à consommer des glucides, je n’y allais pas… Je ne mettais pas 90 grammes par heure. J’ai commencé à 50, 60, et petit à petit, je suis monté jusqu’à 90. Et pareil, pour les intensités allurales, il faut un peu plus haute. Quand je suis monté à 120, j’y suis allé progressivement, quoi, pour habituer le corps à recevoir autant de glucides.

Ermanno : Alors, du coup, j’ai deux questions là-dessus. Un, comment est-ce que tu ingères 120 grammes de glucides par heure en triathlon ? Quand tu pars avec ton matos, en général, enfin, ton matos ou ton ravito, et c’est rare que tu aies un ravito au milieu, notamment en vélo ou en course à pied. Et puis, et puis deux, tu dis qu’au début, tu avais du mal. Donc, ça se concrétise comment il y a des problèmes quand tu ingères trop de glucides ?

Cenzino Lebeot : Alors, déjà, en triathlon, j’utilise sous forme de gel que je mets, que je, soit en grand prix, je les scotch sur mon vélo ou alors je peux les mettre dans ma gourde. Enfin, tu sais, je déchire le gel et je le mets à l’intérieur de ma gourde et je mets avec un petit peu d’eau.

Cenzino Lebeot : Sur les Alphi Roadman, je les mets dans la bento box qui est sur mon cadre. Et, et comment ça se concrétise ? Des douleurs abdominales, des vomissements,

Cenzino Lebeot : vraiment des crampes d’estomac en fait insupportables. Quand tu vas au-delà de la limite que ton estomac ou que ton corps est capable d’assimiler. Forcément, ils rejettent.

Ermanno : Et comment tu la mesures ? Est-ce que tu la mesures, cette limite ? Ou est-ce que c’est de l’empirique ? C’est-à-dire, tu essayes, une fois 80 grammes, ça ne passe pas. L’entraînement d’après, 70, ça ne passe pas. L’entraînement d’après, 60, bon, ça a l’air de passer. Et puis du coup, tu vas réaugmenter au fur et à mesure. Non,

Cenzino Lebeot : j’ai fait dans le sens inverse. J’ai commencé à 60 tranquillement, ça passait. 70, ça passait. 80, ça passait. 90, ça passait. Petit à petit. C’est en course. C’est plus, à l’entraînement, c’est quasiment toujours passé. C’est plus en course que ça passait moins. Et forcément, en course, tu es un peu moins dans le contrôle. Donc ton estomac, ton appareil digestif, il est moins irrigué. Il y a moins de sang qui passe. Donc l’assimilation est beaucoup plus compliquée. Et donc, ingérer des grosses quantités de glucides en course, si tu n’es même pas encore tout à fait habitué à le faire ou tu viens juste d’être habitué à le faire à l’entraînement, c’est compliqué. Les paramètres ne sont pas les mêmes. Déjà,

Ermanno : c’est rare que l’entraînement, tu fasses du half, tu t’entraînes sur des distances half enchaînées, déjà. Ensuite, tu as le stress, tu as les conditions climatiques qui ne jouent pas forcément ta faveur. Exactement.

Cenzino Lebeot : Il peut faire très chaud. Donc, il faut aussi ingérer des sels minéraux pour éviter de te cramper. Il y a énormément de paramètres. Donc, c’est pour ça que c’est bien aussi une fois de temps en temps faire des simulations de course à l’entraînement. Pas sur la durée, mais plus sur l’intensité. Et donc, faire des enchaînements, c’est aussi intéressant pour ça.

Ermanno : Forcément, oui. Et du coup, les jours où tu ne t’entraînes pas, est-ce que tu consommes aussi des glucides ou est-ce que tu réserves ça uniquement pour les jours d’entraînement et de compétition ? Non, les jours où je m’entraîne pas. Du coup, ça ouvre aussi le chapitre au est-ce qu’il y a des jours où tu ne t’entraînes pas ?

Cenzino Lebeot : C’est ça ce que j’allais dire. Il y a très peu de jours où je ne m’entraîne pas quand même. Ça arrive une fois de temps en temps, mais non, on a des jours au choix, mais souvent, je fais un sport ou même un ou deux sports, mais vraiment très tranquille. Et ça, je vais faire une heure et demie de vélo et un petit footing de 40 minutes. Mais non, je consomme tout le temps des glucides et ça me permet de mieux récupérer aussi. J’utilise vraiment pas du tout le schéma low carb comme tu as pu le dire plus tôt. Pas du tout. Je pense que ça marche, mais c’est compliqué à mettre en place parce que du coup, tu ne peux pas te permettre de mettre autant d’intensité chaque jour à l’entraînement. C’est trop coûteux, tu n’as pas le temps de récupérer.

Cenzino Lebeot : Donc, on fait le choix de consommer des glucides à chaque fois.

Ermanno : Tu dis quand même que les jours où tu es plus ou moins off, tu fais des petites sorties tranquilles, une heure et demie de vélo et un petit footing de 40 minutes, ça représente quand même plus de deux heures. Ce n’est pas donné à tout le monde d’avoir une journée de récup comme ça.

Cenzino Lebeot : C’est très bas. C’est vraiment, je tourne les jambes et je fais un petit footing très tranquille pour récupérer. Moi, je trouve que ça me permet de récupérer. Ça me permet de sortir un peu de chez moi, de m’aérer.

Cenzino Lebeot : Mais c’est vraiment rare que j’ai une journée très, très facile.

Ermanno : Et la politique, justement, de Richard sur les pauses, est-ce que c’est 7 jours sur 7 les entraînements ? Est-ce qu’il y a un jour off dans la semaine ou c’est tous les 15 jours, toutes les 3 semaines, tous les mois ? Quelle est son approche là-dessus ?

Cenzino Lebeot : Il n’y a pas vraiment de politique précise. Ça ne peut pas… Le day off, il ne va pas être planifié toutes les deux semaines. Non, il n’y a pas de… Après, on parle, on discute vraiment beaucoup avec Richard. On essaye de savoir comment je me sens. On échange beaucoup sur l’entraînement. De toute façon, je le vois tous les jours. Comment je me sens dans l’entraînement ? Si ça va ? Si je suis bien ? Si je suis stressé ? Il y a aussi d’autres paramètres qui rentrent en compte que l’entraînement. Tu peux avoir la vie perso qui te fatigue aussi un petit peu nerveusement. On essaye de discuter pour mettre en place les semaines, l’entraînement. C’est quelqu’un de très à l’écoute. Il a énormément d’expérience. Il sait comment planifier une semaine, comment gérer un athlète.

Ermanno : Sur l’aspect, tout ce qu’il y a à côté du triathlon, notamment la nutrition, tu dis que tu consommes beaucoup de glucides. Tout ça, ça a un coût. Comment est-ce que tu finances ta carrière naissante, pour ainsi dire, ton année de transition vers une carrière de triathlète professionnelle ?

Cenzino Lebeot : J’ai la chance d’être aidé par Endurance

Cenzino Lebeot : qui m’aide pour ma consommation de glucides. Ils m’envoient des produits et ça me permet d’être serein en tout cas sur la consommation de glucides. Financièrement, là-dessus, je sais que je peux compter sur eux. C’est assez cool.

Ermanno : Après, il faut acheter un vélo ou un vélo ? Ou ça, c’est déjà fait ?

Cenzino Lebeot : Ça, c’est déjà fait. J’ai mis de côté quand je travaillais, quand j’étais prof et j’ai acheté un vélo. Je n’ai pas un vélo. Non, j’ai un vélo. J’ai un servélo P5 de l’ancien. Je n’ai pas celui avec les freins à disque. J’ai le Hold. J’ai un peu bricolé pour essayer d’adapter la position, d’être un peu plus aéro.

Ermanno : Donc, tu as un seul vélo ?

Cenzino Lebeot : Non, j’ai un vélo de route aussi pour les Grands Prix. J’ai un vélo de chrono de contre la montre pour les distances. J’ai un vélo de route classique pour les Grands Prix de première division parce que les courses elles sont en drafting. Donc, interdiction au prolongateur et au lot de chrono.

Ermanno : Comment est-ce que tu construis cette carrière naissante, justement ? Je veux dire, quels sont tes objectifs pour 2024 et quels seront les piliers, les milestones qui valideront que l’année prochaine, tu continueras dans ton projet ou tu essaieras de retourner toquer à la porte de l’éducation nationale ? Ou pas ?

Cenzino Lebeot : Alors, déjà, j’espère pas. D’avoir tout qu’à la porte de l’éducation nationale.

Cenzino Lebeot : on a mis, par rapport au projet à long terme qu’on avait fixé avec Richard, on a planifié des courses qui étaient intéressantes de faire.

Cenzino Lebeot : Et voilà. En fait, tu veux savoir mon calendrier un petit peu ?

Ermanno : Ouais, mais justement, les courses que tu as planifiées, c’est sur quoi ? C’est sur deux ans, sur trois ans, sur cinq ans, sur dix ans. C’est sur deux ans. Et puis, en gros, pour 2024, sur 2024, tu as ton calendrier et puis, dans deux ans, ton objectif, c’est quoi ? C’est de gagner à Hawaï ? Non, peut-être pas. Parce que,

Cenzino Lebeot : déjà, j’ai pas fait mon… Moi, j’ai jamais fait d’Ironman et je pense que ça demande une maturité musculaire et une endurance de force plus importante que deux ans d’entraînement avec… Même si ça fait longtemps que je m’entraîne. Je pense que le spécifique d’Ironman, c’est beaucoup plus long. Ça demande énormément de temps de pratique à l’entraînement. Ça se construit pas comme ça. Les gens ont l’image de Sam parce qu’il a gagné à 24 ans, mais ça fait énormément d’années qu’il s’entraîne, Sam.

Ermanno : Il fait du traitement depuis qu’il a 3 ans. Lui, il avait 21 ans d’entraînement derrière.

Cenzino Lebeot : C’est ça. C’est pas pareil.

Cenzino Lebeot : L’objectif, à long terme, ce qui me fait envie, c’est de rentrer sur le PTO, le T100 maintenant, le circuit T100. Pour ça, il faut marquer des points en PTO, il faut faire plus de courses où il y a du monde, se faire connaître. Il y a aussi l’aspect réseaux sociaux qui rentre en compte parce que maintenant, ils regardent aussi ça, le PTO. On essaie d’identifier un petit peu tous les paramètres et on établit un plan sur 2 ans, 2-3 ans avec Richard.

Ermanno : Parce que rentrer dans le PTO et dans le T100, ça veut dire que ça peut te permettre d’avoir une rémunération qui sera versée par qui ? Par le PTO ? Par un club ? Par une structure privée ? Quand tu es signé par le T100,

Cenzino Lebeot : le nouveau circuit PTO, ça a changé de nom, mais tu signes un contrat financier. Et sinon, je sais qu’il y a des wildcards, donc il y a des athlètes qui sont invités à chaque événement et pour faire rentrer dans les wildcards, il faut quand même être classé dans les 30 meilleurs mondiaux au classement PTO. Donc ça, c’est l’objectif à long terme, c’est de rentrer et d’être signé au T100 d’ici 3 ans à peu près. Et avant, l’objectif à moyen terme, c’est de se rapprocher au plus vite du top 50, top 40 au classement PTO. Pour ça, ça va nécessiter de faire des courses challenge ou l’habilité Ironman un petit peu partout en essayant de choisir les courses où les points PTO sont les plus hauts.

Ermanno : Et donc ça, c’est le plan que vous avez construit avec Richard pour pouvoir atteindre cet objectif d’ici 2-3 ans.

Cenzino Lebeot : Exactement. Après, ça se trouve que ça va changer, mais c’est le plan actuel. Je sais qu’il y a quand même la distance Ironman qui me fait envie. Alors, est-ce que je vais essayer cette année ? Est-ce que ce sera l’année prochaine ? Je ne sais pas encore. Ça dépendra de plein de choses, de la forme, du calendrier qui n’a pas été tout à fait fini. J’ai panifié le calendrier de début de saison, mais le calendrier de fin de saison n’est pas encore fini. Donc, ça va dépendre de plein de choses. Mais peut-être que le projet changera, mais pour le moment, c’est quelque chose qui me fait envie. Parce que ça me rappelle un peu les Grands Prix. L’ambiance, au final, c’est sans drafting, mais il y a une sensation de vitesse. Ce ne sont pas des courses où tu ne vois personne pendant 5 à 20 bornes, comme tu peux avoir à Lanzarote. L’Ironman de Lanzarote, ils ne sont pas souvent ensemble, les mecs. Au Pithio, il y a beaucoup plus de visuel avec toute l’adversité.

Ermanno : Parce que c’est quelque chose que tu retrouves sur Ironman et, et pas forcément sur 73 ?

Cenzino Lebeot : Non, il y a beaucoup plus de contact avec les adversaires sur Half, donc du coup sur la distance 73 que sur Ironman. Après, je pense que je n’étais pas à Nice, mais à mon avis, à Nice, au Championnat du Monde chez les pros, il y avait énormément de densité. C’était le Championnat du Monde. Voilà, c’est exactement ce que je… Mais sur beaucoup d’Ironman, les mecs sont tout seuls pendant des heures. Et ce n’est pas forcément ce qui me fait envie.

Ermanno : Tout de suite, Quel conseil tu pourrais donner à un jeune, justement ? Le podcast s’appelle Devenir Triathlète, un petit jeune qui voudrait, lui aussi, devenir triathlète. Donc allez, on va prendre un petit chanzino de 14 ans qui se dit la natation, ouais, bof, mais tiens, si j’étais tel triathlon et puis il fait un an ou deux et il se dit tiens, j’aimerais bien devenir triathlète pro. Qu’est-ce que tu pourrais lui donner comme conseil ? De bien s’entourer.

Cenzino Lebeot : De bien s’entourer, de… Ouais, c’est le meilleur conseil. C’est le meilleur conseil, en fait, de bien s’entourer et surtout, de ne pas oublier de vraiment s’amuser parce que si tu fais quelque chose qui ne t’anime pas plus que ça, c’est compliqué de viser le haut niveau, tu vois. Donc ouais, de s’amuser à fond avec ses copains à l’entraînement et de bien s’entourer, d’écouter les conseils de ses parents parce qu’ils ont souvent raison et…

Ermanno : Vas-y, dis-le, dis-le, dis-le plus fort, je ferai… Je montrerai ce passage-là juste pour mon fils de 14 ans parce qu’à cet âge-là, on a du mal à écouter ses parents. On les prend un peu pour des…

Cenzino Lebeot : Ils ont tout le temps raison. Ils ont… Tu vois, tu t’en rends compte après, une fois que t’as… Une fois que t’as fait la connerie et que t’as le regret, tu fais… Putain, j’ai dû les écouter, quoi. Non, ouais, non, c’est important.

Ermanno : C’est le prof qui parle ou c’est vraiment l’ancien ado ?

Cenzino Lebeot : On fait plein d’erreurs dans la vie, tu vois, et après, tu te fais… Ah, putain, c’est vrai que si je les avais écoutés…

Cenzino Lebeot : Je pense que l’entourage, c’est important. Tu le vois avec Sam, plus sérieusement, tu vois que l’entourage est très solide et c’est ce qui permet de monter au haut niveau. Que ça soit forcément… Enfin, pas forcément que familial, même les amis et tout, il faut avoir une base solide, je pense, et surtout de faire ça par passion et par kiff. C’est très important, quoi.

Ermanno : Tu parles d’entourage. Dans cet entourage, est-ce que tu mets aussi des spécialistes dans leur domaine ? Alors, on parlait rapidement des gains marginaux tout à l’heure, mais on parle de plus en plus de préparation mentale, de préparation physique, au-delà de l’entraînement,

Ermanno : de sophrologie, de travail sur l’alimentation, sur le sommeil, sur la respiration. Est-ce que toi, tu t’es entouré de tous ces spécialistes-là ?

Cenzino Lebeot : La nutrition, c’est un peu mon point faible. Après, ma mère essaye de… Elle a une formation en naturopathie et donc, elle s’y connaît pas mal. Donc, on essaye de mettre en place un petit peu des… Mais c’est vrai que moi, la nutrition, j’adore. D’en remanger, c’est compliqué, quoi. J’adore la charcuterie. C’est des choses qui sont un peu un frein à la récupération, mine de rien. Tu sais,

Ermanno : l’un n’empêche pas l’autre. Regarde, moi, je me suis lancé dans un défi. Pendant trois ans, j’ai été végane, mais parce que j’avais en ligne de mire mon défi. Pourtant, je suis un épicurien. J’aime la charcuterie, j’aime la viande, j’aime l’épinard, mais voilà.

Cenzino Lebeot : C’est sûr. Après, tout ce qui est préparation mentale, actuellement, j’ai un ami qui s’occupe de ça. Il s’appelle Maxime Campenet. Il est étudiant en master 2 à l’UFR Staffs de Montpellier, en psy-coach. Donc, c’est lui qui s’occupe un petit peu de ma prépa mentale. Jusqu’à présent, je n’étais pas très ouvert là-dessus. Et en fait, comme c’est quelqu’un que je connais et en qui j’ai confiance, c’est beaucoup plus simple pour moi de lui faire confiance sur tout l’aspect prépa mentale. Et, en fait, et voilà.

Ermanno : Pourquoi c’est quelque chose dans lequel tu n’avais pas forcément confiance ? Ce n’est pas que je n’avais pas confiance,

Cenzino Lebeot : c’est plus aussi dans le… J’avais déjà essayé avec d’autres prépas mentales et c’est juste que c’était contraignant. En fait, je ne sais pas comment expliquer, mais c’était

Cenzino Lebeot : une tâche en plus à faire au milieu de la journée ou le soir et je n’avais pas envie que ça me prenne la tête plus que ça. Parce que la prépa mentale, ce n’est pas censé te prendre du temps, ou t’embêter. Justement, c’est fait pour t’aider. Donc, je ne trouvais pas trop d’intérêt, ça me prenait du temps, ça me prenait la tête et je n’avais pas envie de me prendre la tête à ce moment-là. Et dans l’approche de mon pote Maxime qui s’occupe de moi, il n’y a pas de prise de tête et c’est beaucoup plus agréable vraiment de se pencher sur l’aspect prépa, prépa mentale.

Ermanno : C’est sûr que ça doit être sympa la prépa mentale à l’intérieur de la terrasse d’un café avec une petite bière. Ça doit changer d’être dans un cabinet assez austère, non ?

Cenzino Lebeot : Non, on le fait tranquille. Je peux être dans un lit, dans un canapé. Souvent, on s’appelle, je mets les écouteurs mais ce n’est pas des exercices très compliqués. C’est beaucoup on discute, on échange. Un peu, tu sais, comme un psy. Je ne sais jamais aller chez le psy mais c’est l’image que j’ai, discuter avec son patient. Là, on discute, on parle de l’entraînement, et on met des petites activités, des petites choses en place au moment où on parle d’une compétition qui va arriver ou d’un entraînement qui va se passer. C’est un peu inconscient tout ce qui se passe et ça marche, en tout cas, pour moi, ça marche plutôt bien. Ce n’est pas contraignant et c’est vraiment quelque chose que je n’avais pas envie de… Tout ce qui est contraignant, j’essaye de l’enlever de ma vie et voilà.

Ermanno : On a compris que tu as enlevé l’éducation nationale et ça venait du cœur quand tu as dit non, je n’ai pas envie d’y retourner. Ça, c’était quelque chose de contraignant pour toi ?

Cenzino Lebeot : Le travail n’était pas contraignant. Non. Ce qui était un peu plus compliqué, c’est que je travaillais comme je t’ai dit à une heure de chez moi. Là, vraiment, les trajets en voiture étaient contraignants pour l’entraînement. C’était compliqué de s’entraîner correctement, d’assimiler, d’absorber l’entraînement parce que s’entraîner, c’est une chose, mais il fallait aussi toutes les phases de récupération que je n’avais pas. L’alimentation, c’était catastrophique. Je mangeais vite fait un petit sandwich. Je partais à l’entraînement une heure après où je ne mangeais pas le midi pour aller m’entraîner entre deux heures de cours. Donc, ce n’est pas le métier qui était… Exactement la démarche qu’il faut avoir. Voilà, exactement. Ce n’est pas le métier qui était contraignant. C’est plus le train de vie. Après, l’éducation nationale, on pourrait en parler pendant des heures, mais c’est un autre discours. C’est un autre podcast. Oui,

Ermanno : on fera un autre épisode là-dessus. On ne va pas rentrer dans le débat. On se veut apolitique sur le podcast. On est là pour donner des conseils. Des bons conseils pour mettre le maximum de gens au triathlon et ceux qui y sont déjà pour les faire progresser.

Cenzino Lebeot : Et écouter leurs parents.

Ermanno : Et écouter leurs parents. Merci, merci Chenzin. Tu es aussi ambassadeur de Triathlon. Alors, je le redis à chaque fois. Quand je prononce ce nom, ce n’est pas que je bute, mais c’est simplement que c’est l’association Triathlon avec 3 A comme athlète, adrénaline, animation. Tu peux nous en dire un petit peu plus ?

Cenzino Lebeot : Donc, je suis ambassadeur de l’association Triathlon avec 3 A qui a pour but du coup de promouvoir le triathlon en soutenant les triathlètes professionnels français de toutes distances et disciplines confondues. Tu peux avoir des triathlètes du court de distance, du long de distance, des paratriathlètes et des cross-triathlètes. Et tout ça va se faire par le biais d’actions de communication et marketing. Il y aura aussi des services d’assistance administratives et juridiques, des actions de prévention santé, un parcours d’identification de formation, des futurs sportifs élites et quelque chose de super important pour les athlètes qui essayent de se professionnaliser et même les athlètes professionnels, c’est la mise en relation avec les partenaires et les sponsors. Donc, en 2023, l’association Triathlon a mis en place un super projet. Ils ont lancé un circuit national longue distance pour le moment qui est composé de 4 épreuves. La première sera à Lacanau, ensuite, on aura la seconde à Aubernais, la troisième c’est Montauban et ensuite, on aura la grande finale à Royan. Donc, ça, c’est un super projet qui a été mis en place.

Cenzino Lebeot : Cette année, donc, pour la première année, du coup, le circuit sera ouvert aux triathlètes professionnels masculins uniquement. En revanche, chez les féminines, les groupes d’âge peuvent participer et participeront aux côtés des élites et à la clé, du coup, les athlètes pourront se partager un prize money global de 30 000 euros. Donc, c’est quand même quelque chose de super intéressant pour tous les jeunes triathlètes qui se lancent dans le long de distance.

Cenzino Lebeot : Tu vois, c’est quelque chose qu’on n’avait jamais eu encore. Autant de prize money et même un circuit. Il n’y avait pas de circuit avant long de distance en France. Donc, c’est une bonne opportunité pour nous. Donc, là, je suis vraiment super heureux et super satisfait de faire partie du collectif. On est même plus de 15 athlètes, je dirais. Donc, avec toute expérience

Cenzino Lebeot : différente. Donc, il y a des plus âgés, des plus jeunes, on court sur des distances différentes, on se partage des tuyaux, on s’entraide, il y a vraiment une bonne ambiance au sein de l’association. Donc, ça, c’est super cool. Je pense que c’est vraiment bon pour le triathlon français qui est vraiment en train de se développer et de devenir vraiment plus qu’émergent, surtout sur le long de distance. Et ouais, ça donne de la motivation de faire bien les choses, de mieux s’entraîner et de faire des super compètes. On se sent moins seul, on se sent épaulé et on se sent C’est vrai que c’est ce qui manquait, je pense, pour des athlètes comme moi qui essayent de se professionnaliser de plus en plus. Donc, c’est vraiment quelque chose de super qui a été mis en place par David de l’association Triathlon. On le remercie d’ailleurs. Et voilà, voilà.

Ermanno : Superbe. Écoute, merci Chenzin. On a presque passé une heure ensemble à parler de toi, à parler du triathlon. Allez, la dernière question qui est la question signature de ce podcast qui s’appelle Devenir Triathlète. Comment a-t-on ton avis ? On peut devenir triathlète ?

Cenzino Lebeot : Par passion. C’est la passion qui fait que tu deviens un triathlète. Tu ne deviens pas triathlète en pratiquant juste pour t’entretenir comme ça. C’est un train de vie, c’est tout un état d’esprit. Je dirais la passion. Écoute,

Ermanno : je te remercie. De rien,

Cenzino Lebeot : avec plaisir.

Ermanno : J’espère que on a transmis la passion à nos auditeurs et à nos auditrices. Et puis, si on veut te contacter, rester en contact avec toi, si on veut suivre ton actualité, si on veut venir te rejoindre sur une course pour te faire un coup pour te dire qu’on t’a écouté sur le podcast Devenir Triathlète, ça se passe sur quels réseaux sociaux ?

Cenzino Lebeot : Sur Instagram, surtout. C’est le seul réseau social où je suis actif. C’est Chen Zino, Lebeau, tout accroché sur Instagram.

Ermanno : Lebeau avec OT à la fin. OT, exactement.

Cenzino Lebeot : L-E-B-O-T.

Ermanno : Super. De toute façon, je remettrai tout ça dans les notes de l’épisode. Merci encore, Chen Zino. Je te souhaite une bonne journée, un bon entraînement et puis à bientôt, peut-être, sur une course. À bientôt. Ciao. Merci, ciao. Merci d’avoir écouté cet épisode jusqu’au bout. N’oubliez pas de rejoindre notre groupe Facebook pour discuter avec les invités, commenter et poser vos questions et Olivier et moi, nous vous répondrons dans un prochain épisode. À la semaine prochaine. Salut les sportifs.

co-fondateur du podcast et co-auteur du livre DEVENIR TRIATHLÈTE
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