#412 [CONSEILS D’EXPERT] Le yoga pour booster vos performances en triathlon

🎙️Dans cet épisode, on reçoit 3 invités pour discuter yoga et triathlon : Amandine et Aurélie, expertes du yoga pour les sportifs d’endurance, et Yannick, récent finisher du mythique Norseman.

💬Avec l’expérience de Yannick, qui a pratiqué le yoga durant sa préparation, nos 3 invités vous livrent leurs meilleurs conseils pour progresser en triathlon grâce au yoga.

 

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Ermannmo : Salut les sportifs, c’est Ermanno et je suis très heureux de vous recevoir pour un nouvel épisode du podcast Devenir Triathlète x OpenTri. Aujourd’hui, on va aborder un petit peu le sujet dossier du mois, même si ce n’est pas celui qu’on aborde avec Charly d’habitude. On va parler yoga, on va parler entraînement, sport et puis les bienfaits du yoga dans le sport, dans notre entraînement et en particulier le triathlon. Mais pas que, on a aussi une invitée avec qui on va parler trail, ultra trail et yoga. Tout d’abord, même si ce n’est pas très gentleman, je commence à présenter mon co-animateur du jour, Charly. Salut Charly !

Charly : Salut Ermanno !

Ermannmo : Allez, on va faire dans l’ordre maintenant, on va commencer par les dames. Tiens, allez, je commence avec Aurélie qui est à ma droite. Aurélie Toquet qui est entre autres traileuse, ultra traileuse et pratiquante de yoga et instructrice yoga. Salut Aurélie ! Bonjour ! Comment t’as vu ? Je t’ai fait dévier de tes habitudes parce qu’aujourd’hui, je t’invite sur un podcast de triathlon alors que d’habitude, tu interviens plutôt sur le podcast de Nico, le LTP.

Aurélie : Oui, après, il y a quand même la course à pied qui se rejoint et puis c’est quand même des sports d’endurance. Donc, il y a plein. Il y a plein de choses à dire aussi bien sur le triathlon que sur le trail.

Ermannmo : Oui, puis tu nous connais, tu nous écoutes déjà, tu m’as dit la dernière fois, notamment quand on a invité Seb Diefenbraum qui est aussi plus un invité du LTP d’habitude. Donc, c’est l’occasion de joindre les deux mondes.

Aurélie : Tout à fait, oui, il y a plein de points communs.

Ermannmo : Une autre femme qui est autour de la table aujourd’hui, Amandine, avec qui on va parler aussi yoga et un petit peu plus spécifiquement triathlon puisqu’elle a encadré un des athlètes avec qui on a déjà parlé et qui est autour de la table aujourd’hui que je vous présenterai après. Mais déjà, salut Amandine !

Amandine : Bonjour !

Ermannmo : Amandine, tu nous en dis. Un tout petit peu plus sur toi avant qu’on passe à notre prochaine invitée puis aux présentations individuelles.

Amandine : Moi, donc, Amandine, je suis prof de yoga depuis quelques années. J’ai commencé comme Aurélie par la formation des running yogis. Mais pratiquant un côté de ça, le triathlon, j’ai essayé d’adapter ce que j’ai appris au triathlon en général. Donc, là, je suis un peu fatiguée que je revienne de XTERRA. Le plus dur, je crois que c’était la route. Mais je vais adapter les méthodes de récupération. On va s’appliquer à soi. On va s’appliquer à soi, ce que je dis aux autres aussi maintenant.

Ermannmo : Tu étais sur la compétition d’hier, XTERRA, où les Français ont brillé.

Amandine : Samedi à Molveno, oui. Mais je ne vais pas aussi vite qu’eux quand même.

Ermannmo : Arthur, Solène, là, ça envoie du lourd. On va en reparler. Et puis, celui qui est un petit peu à l’origine de cet échange, Yannick, avec qui on a débriefé il y a quelques semaines. On pourrait même presque dire quelques jours parce que c’était dans le même mois de son Norseman qu’il a bouclé fin août. Salut Yannick ! Salut à tous ! Bonjour ! Rapidement aussi, tu nous refais un petit débrief sur toi. Et puis après, je repasserai la parole à Aurélie pour qu’elle se présente.

Yannick : Oui, comme tu l’as expliqué, moi, je suis triathlète. J’ai fait le Norseman cette année. Et puis, ça fait une année maintenant que je suis les cours de yoga de Amandine. Et ça m’a apporté beaucoup de choses. On aura l’occasion de débriefer tout ça.

Ermannmo : Exactement, exactement. C’est l’objectif de l’épisode du jour. Puis Aurélie, je reviens avec toi parce que je ne t’ai même pas proposé de te présenter. Donc, dis-nous tout.

Aurélie : Oui, moi, j’habite à Grenoble. Comme Amandine, je suis formée à l’école des Running Yogi. Puis, j’enseigne ce yoga à des sportifs tout au long de l’année. Puis, en parallèle, moi, je suis pratiquante de trail. Alors, ultra, je ne fais pas de l’ultra ultra trail. Moi, je reste à la limite du début de l’ultra. Et puis, en parallèle, j’ai passé aussi un diplôme universitaire de trail running l’année dernière. Donc, j’ai justement rédigé un mémoire sur les liens entre le yoga et le trail.

Ermannmo : Voilà un peu pourquoi je me suis permis de vous inviter toutes et tous. Par quoi on commence ? Allez, tiens, peut-être par un premier retour d’expérience. Yannick, tu nous disais justement que ça fait un an que tu travailles avec Amandine ou plutôt qu’Amandine travaille avec toi ou sur toi, on peut dire pour le yoga, où elle te fait travailler sur toi. Comment ça s’est concrétisé, votre rencontre, le début de cette collaboration ? Et puis, peut-être justement, quels sont les bienfaits que tu as pu y trouver ?

Yannick : Alors, effectivement, ça fait une année maintenant que je travaille avec Amandine. On fait ça le mercredi, une heure hebdomadaire. Ça m’a apporté la connaissance de la mobilité de mon corps, on va dire. Parce que jusque-là, il y avait des choses dont je n’avais même pas conscience et qui m’ont apporté beaucoup en course à pied, notamment.

Yannick : Typiquement, un exemple, je courais avec le bas du corps, c’est-à-dire que vraiment genoux, chevilles, pieds. Et mes hanches, elles me servaient, je me suis rendu compte au bout de quelques mois que finalement, je ne courais pas de façon libérée au niveau des hanches et du bassin. Et en fait, c’est le yoga qui m’a amené à développer un petit peu

Yannick : cette conscientisation du mouvement de course à pied.

Ermannmo : Amandine, tu voulais rebondir peut-être là-dessus, sur le fait qu’il est devenu conscient de son corps ou plutôt de la façon dont il courait ?

Amandine : Ça me fait super plaisir. Ça me fait super plaisir d’entendre ça parce que dans tous les cours de yoga que je fais, que ce soit pour les sportifs ou pas, j’ai envie que les gens prennent conscience de leur corps. Et c’est fou comme même des sportifs, des fois, ont du mal à… Ce n’est pas histoire de se placer dans l’espace comme certains, mais de sentir le maximum d’amplitude des articulations, de sentir quanti-force ou pas. Et du coup, vraiment, c’est ça que j’essaye de transmettre avant d’apprendre des postures ou des étiquettes. Sincèrement, je trouve que c’est le plus riche si on arrive à prendre conscience de ce qui va bien. Après, avoir les curseurs dans notre corps, savoir là, ça va, là, ça ne va pas. Je peux aller plus loin. Je peux… Il faut que je ralentisse. C’est… Utiliser son corps au maximum, c’est top, quoi.

Charly : Toi, Aurélie, c’est des choses que tu as déjà constatées ? Juste une question pour toi, Yannick.

Yannick : Lorsque tu as commencé, tu avais déjà une expérience en yoga où tu démarrais tout juste. J’ai rencontré Amandine lors d’un stage triathlon. Et en fait, c’était… C’était en 2022. Donc, on a fait deux, trois séances, je crois, le matin au réveil. Et puis, après, je me suis… En 2023, je me suis dit, mais pourquoi pas creuser de ce côté-là ? Et donc, j’avais une petite expérience, mais vraiment très légère, avant de vraiment démarrer avec Amandine de façon hebdomadaire.

Ermannmo : Je te repasse la patate chaude, Aurélie. Toi, est-ce que c’est… Oui. C’est des choses que tu as constatées aussi. Alors, Yannick disait tout à l’heure que, justement, le yoga, ça lui avait permis de prendre conscience de sa façon de courir, qui était, à son avis, pas forcément la bonne, qui ne courait qu’avec le bas de son corps. Est-ce que c’est des choses que tu as déjà rencontrées ? Surtout que le trail, voire l’ultra-trail, on est parfois sur une discipline encore différente de celle du triathlon.

Aurélie : Oui, c’est vrai que lorsqu’on donne des séances, comme le disait Amandine, c’est un peu le but. C’est qu’on a beau pratiquer sur un tapis, l’idée, c’est que… Ce yoga, il déborde du tapis et qu’il vienne remplir le corps pour qu’on puisse l’utiliser à l’extérieur du tapis. Et là, c’est vrai que c’est super d’entendre ce que dit Yannick, puisque le fait d’avoir conscience de son corps, de connaître au niveau postural comment on se trouve, savoir un peu dans quel équilibre on se trouve, dans quel état d’âme, c’est quelque chose qui… qui… qui n’est pas naturel. Et effectivement, c’est en pratiquant régulièrement, de façon hebdomadaire, donc c’est super que vous ayez pu faire ça tous les deux, Yannick et Amandine, ensemble. C’est en pratiquant que petit à petit, on va s’imprégner de ce yoga qu’on va pouvoir réutiliser au quotidien. Et c’est vrai que moi, je le vois aussi avec des personnes que j’encadre. Tout ce qu’on met ensemble en place dans les séances, je suis ravie. Quand on me dit, j’ai réutilisé ceci pendant ma course, ça peut être le mouvement des bras, le placement des épaules, avoir conscience de sa foulée, et tout ça, c’est des petits plus qui font qu’on a une conscience de son corps qui est beaucoup plus forte.

Ermannmo : Justement, on parle de yoga, on parle de running. Pour moi, le yoga, ça a toujours été statique, comme tu disais. Souvent, on pratique sur tapis. Toutes les deux, vous avez une formation de running yogi. Ça veut dire quoi, finalement ? Sans rentrer dans le détail après des différents types de yoga qui peuvent exister, mais peut-être spécifiquement sur celui-ci, la formation des running yogi. Allez, Amandine ?

Amandine : Le running yogi, je l’ai fait quelques années avant Aurélie. C’est des personnes qui faisaient à la fois de la course à pied et du yoga qui ont cherché les meilleures postures pour s’adapter. Et moi, c’est vraiment ça que j’ai retenu de cette formation, c’est s’adapter aux coureurs et ensuite aux sportifs. Et maintenant, je le fais aussi pour toutes les personnes. C’est le yoga qui doit s’adapter au corps et ce n’est pas l’inverse. Et on se rend compte des fois à quelle est la distance entre la posture qu’on imagine, comme on peut la voir faire par des profs de yoga sur les réseaux sociaux ou dans certains cours et ce que nous, on est capable de faire en étant souvent très raide de toute la chaîne arrière en tant que coureur et sportif et puis personne assise tout le temps. Ne serait-ce que dans les cours, on est capable de faire ça. Je vais vous donner un exemple, le chien tête en bas, qu’on peut appeler aussi le V inversé, où on se retrouve les pieds, les mains sur le tapis, les fesses en l’air. Moi, je ne connais presque personne dans tous mes cours qui arrive à le faire dos droit, jambe droite. La première chose qu’on apprend avec les running yogi, c’est on adapte. On plie les genoux, on le fait en fonction du but de ce qu’on veut faire et du coup, tout le monde va pouvoir le faire. Et ça, c’est vraiment hyper riche pour commencer, pour que tout le monde s’adapte, pour que tout le monde prenne du plaisir.

Ermannmo : Au-delà du plaisir, l’objectif, c’est aussi que ça porte ses fruits, peut-être déjà pour son propre corps, mais aussi pour sa pratique du sport. Qu’est-ce qu’on adapte justement dans le yoga ou qu’est-ce qu’apporte le yoga dans la pratique, en particulier de la course à pied, pour rester sur les mélanges entre triathlon et trail, voire dans le triathlon ? Parce que ne serait-ce que sur une position en vélo, par exemple, quand on est sur du long, quand on est sur un vélo de chrono, on a parfois des positions qui ne sont pas très confortables. Sur un Ironman, c’est 180 bornes, 180 bornes tournées à 30 km heure, ce qui est déjà pas mal, ça en fait des heures sur le vélo et souvent dans une seule et même position. Qu’est-ce qu’on peut travailler dans le yoga pour améliorer tout ça ?

Amandine : J’essaie d’apporter le maximum de mobilité dans toutes les articulations, qu’on ait le moins de freins possibles au mouvement. Après, je ne peux pas trop intervenir sur la position qu’on va avoir sur le vélo, par exemple, mais déjà, si au niveau du bassin, on a le moins de freins possibles au mouvement, le moins de blocages possibles, ça va aider à supporter l’effort qu’on va avoir. Après, notre enseignement énorme du yoga, auquel on ne pense pas avant de débuter, c’est le relâchement dans l’effort. Ça, pareil, la formation des running yogis, on nous l’a, comme on dit, plein de fois et moi, je l’applique toujours, j’en ai encore parlé ce matin en cours. C’est-à-dire que tout crispé de partout, en général, on perd une énergie folle. En plus, on arrête de respirer, donc c’est le pire, on n’alimente plus notre corps en oxygène. Et s’il y a des fois, que ce soit, même en natation, des fois, on se sent un peu crispé sur le vélo et puis après, en course à pied, apprendre à relâcher les parties du corps qui n’ont pas besoin de forcer, nous aide à concentrer la force sur le reste et à se sentir mieux.

Ermannmo : C’est un sujet qu’on retrouve aussi en trail, voire ultra-trail, Aurélie, notamment montée, descente, enfin, c’est rare de faire un trail tout plat. Sur du bitume. Toi, quel conseil tu vas chercher, justement, ou quelle petite chose tu vas chercher dans la pratique du yoga pour apporter, dans ta pratique du trail, ou pour apporter à tes, comment on dit ?

Aurélie : Il y a mes élèves, si on peut dire ça.

Aurélie : Il y a une chose qu’on l’a un peu évoquée, il y a déjà la respiration. Le fait de savoir respirer. Là, on est tous assis face à notre ordinateur, on va avoir tendance à respirer très, très haut. Dans la cage thoracique. Et rien que le fait de penser à aller alimenter le bas du ventre pour venir respirer et oxygéner, on va dire, tous nos membres inférieurs. Parce que, voilà, histoire de… C’est ce qu’on appelle la respiration complète, le fait d’aller respirer jusqu’en bas du ventre. Et ça, c’est quelque chose qu’on pratique en yoga, justement, pour pouvoir essayer de le réappliquer lorsqu’on est en train de courir, pour venir s’oxygéner. Donc, ça, c’est la respiration. Après, Amandine a parlé du relâchement dans les forts. En course à pied, alors, chose très importante, pour ma part, que je trouve très importante, c’est avoir conscience de sa foulée. Pour un petit peu essayer de… On fait beaucoup de kilomètres, en fait, en trail, notamment. On va être sur des terrains accidentés.

Aurélie : Et, mine de rien, notre foulée va… Comment dire ? Va se conditionner. Et petit à petit, on va peut-être, en se connaissant en plus, on va connaître un petit peu notre schéma corporel. On va peut-être plus s’appuyer du côté du gros orteil, ou peut-être un peu plus appuyer sur le carré externe du pied. Et connaître ça, ça peut permettre de réajuster un petit peu notre pose de pied pour éviter de venir solliciter, sur de longs kilomètres, toujours les mêmes muscles ou micro-muscles, étant donné que si on appuie… Si on appuie toujours du même côté du pied, au fur et à mesure, ça va venir perturber toujours le même côté de la jambe et plus haut des hanches, etc. Puisqu’on est… Le corps, c’est quand même une chaîne. Donc, avoir cette foulée consciente permet quand même d’ajuster et justement d’équilibrer notre foulée pour qu’au fil des kilomètres, on sollicite un petit peu moins toujours le même côté du corps.

Ermannmo : C’est la fameuse entorse du marathonien qui court toujours dans le même sens pour préparer son marathon.

Aurélie : Voilà, même c’est ça. C’est un peu ça.

Charly : Par rapport au public que vous pouvez recevoir et accompagner, donc je comprends qu’il s’agit majoritairement de coureurs ou de sportifs d’endurance, quand ils arrivent vous voir, est-ce qu’ils ont conscience de la palette de compétences et d’améliorations que peut leur offrir le yoga ou est-ce qu’ils arrivent avec un besoin particulier ? Comment ils viennent vous voir et pourquoi ? C’est quoi leur premier besoin ?

Amandine : Moi, c’est souvent après blessure ou pour ne pas répéter une blessure. Et ça peut être d’autres personnes, par exemple l’ostéopathe ou le kiné qui envoient les sportifs vers des cours de yoga.

Amandine : Et les personnes viennent d’abord souvent pour s’étirer dans la tête des sportifs. Mais je serais intéressée d’avoir la vision de Yannick sur ce sujet-là quand même au départ. Je pense que… On vient d’abord pour tout ce qui est étirement et assouplissement. On pense à ça d’abord pour le yoga. Et déjà, ce dont on parle avec Aurélie, c’est les choses qu’on a en plus. Parce qu’effectivement, le yoga, ça aide aussi à garder une certaine souplesse et longueur musculaire dont on a besoin, à ne pas se réduire plus, on va dire. Avant de s’assouplir, déjà, ne pas se réduire plus. Mais je pense que c’est les gens qui viennent après blessure pour ne pas répéter une blessure.

Aurélie : Pour s’assouplir, pour s’étirer.

Ermannmo : Du coup, Aurélie, ton avis à toi ?

Aurélie : Alors, moi, j’enseigne depuis un petit peu moins longtemps qu’Amandine. Donc, pour l’instant, dans les personnes que j’accompagne, je n’ai pas eu trop de blessés, justement. Donc, j’ai eu, par contre, beaucoup de personnes qui étaient en préparation d’un objectif, par exemple, qui voulaient un peu mieux vivre leur préparation. Donc, peut-être, c’est ce que vous avez vécu aussi, Yannick et Amandine Blanc, ensemble. Vous pourrez nous le dire. Et puis… Et puis, les étirements, par contre. Le fait de… Alors, c’est savoir s’étirer, par exemple. On m’a déjà dit…

Aurélie : J’ai tendance à faire des petits étirements à droite, à gauche. Mais, en fait, je ne sais pas si je sais m’étirer. Alors, je ne sais pas s’il y a un art de l’étirement. Mais, en tout cas, dans l’idée de venir dans une séance de yoga, ça permet aussi de le faire de façon accompagnée et de façon peut-être plus complète.

Aurélie : Et puis… Je crois qu’il y a aussi juste des personnes qui sont curieux de voir ce que ça peut leur apporter. Je ne sais pas s’ils attendent quelque chose réellement. Ils sont curieux.

Ermannmo : Et toi, Yannick, de ton côté, tu nous as dit que vous étiez rencontrés sur un stage de triathlon. Mais, au-delà de ça, qu’est-ce qui a fait que, pendant un an, tu as mûri un petit peu cette rencontre avec Amandine et qu’en 2023, tu t’es dit, tiens, pour préparer mon horseman, je rajouterais bien une couche de yoga ?

Yannick : C’est finalement un combo des deux choses qui ont été dites. C’est-à-dire que j’ai souvent été blessé en course à pied, talons d’Achille, mollets. Donc, c’était un peu problématique. Quand j’ai su que j’étais tiré au sort au Norseman, je me suis dit, bon, il y a neuf mois de préparation. Qu’est-ce que tu peux mettre en place pour ne pas te blesser, pour être au départ en bonne forme ? Et je me suis rappelé que les cours que j’avais eus avec Amandine un an avant m’avaient apporté, m’avaient fait du bien. J’avais découvert à ce moment-là aussi les balles. Je ne sais pas si tu te souviens, Amandine, j’en avais recommandé derrière. Et ça m’avait notamment, pour masser entre les homoplates, pour la nage, j’avais découvert un truc, c’était juste magique. Ça m’avait débloqué des douleurs qui étaient devant, mais en fait, c’était des douleurs projetées qui étaient dans le dos. Et en fait, voilà, des bonnes expériences. Ça avait fait mouche lors du stage. Après, le temps fait qu’on se dit qu’il faut revenir à ça. Et puis, on a repris contact. Et puis, voilà, c’était parti après. Et effectivement, ça m’a permis d’avoir un rituel dans la semaine qui n’était pas un effort, il n’y avait pas d’intensité. C’était juste de se dire, là, il y a un point dans la semaine où on va se détendre, on va s’étirer. On va se détendre. On va apprendre des nouvelles choses. Et ça complète la préparation.

Charly : Et ce qui est intéressant, Yannick, dans ce que tu dis, c’est que tu as fait le pari de se dire, OK, cette heure que je vais y consacrer dans la semaine, je ne vais pas la mettre sur caler une heure de plus d’entraînement, comme ça pourrait être le réflexe de bon nombre d’entre nous de se dire, OK, j’ai une heure, je vais la remettre à nager, courir ou faire du vélo et de se dire, OK, en fait, il faut aussi que je travaille des choses qui vont, d’une part, permettre de réduire la probabilité de blessure, et aussi, probablement, sur notre scope de compétence de sportif, aller faire des progrès sur le curseur de la souplesse plutôt que d’essayer d’aller gratter des petits points sur le curseur de l’endurance. Ça, c’est un truc qui est quand même assez parlant. C’est qu’on a toujours tendance à vouloir aller en mettre plus sur l’endurance, même si en endurance, on a déjà un niveau qui est très bon. Là où il y a des gains qui peuvent être faits de manière bien plus substantielle en une heure par semaine, c’est sur la partie souplesse, par exemple, et sur lesquelles c’est souvent très sous-estimé. Quand vous accueillez des athlètes, est-ce qu’ils ont clairement identifié qu’il y avait un vrai potentiel à aller chercher plus de souplesse pour s’améliorer sur leur profil global de sportif d’endurance ? Aurélie, peut-être, est-ce que les gens sont déjà conscients de ça quand ils viennent chez toi ?

Aurélie : Non, pas beaucoup, parce qu’on l’entend souvent, moi, je ne peux pas faire du yoga parce que je ne suis pas souple. On l’entend très souvent, et il y en a d’ailleurs qui pensent qu’ils ne peuvent pas venir à une séance parce que justement, ils ne sont pas souples. J’ai envie de tous ceux qui nous écoutent, au contraire, venez, il n’y a pas besoin d’être souple pour faire du yoga. Comme le disait Amandine, on s’adapte, et chacun va adapter sa posture à la façon dont son corps fonctionne.

Aurélie : De mon vécu, je ne pense pas qu’ils se rendent compte que la souplesse peut être pédale, magnifique, je ne sais pas ce qu’on entend en premier non plus dans des sports d’endurance, que d’être souple, c’est forcément un atout, alors que finalement, on parle d’étirement, mais on parle moins de souplesse. En yoga, peut-être qu’on va plus aller en souplesse.

Aurélie : Je ne pense pas que ce soit la raison de la venue des athlètes dans nos séances. Et si je peux me permettre de rebondir sur ce que tu disais, Charly, je pense vraiment qu’actuellement, on a tous des emplois du temps très chargés, les sportifs ont des emplois du temps très chargés entre leur métier, leur famille, et puis il faut aussi s’entraîner. Les sports d’endurance prennent beaucoup de temps, et encore plus en triathlon avec les trois disciplines. Et je pense que vraiment, et ça, c’est un peu ressorti dans l’étude que j’ai faite pour mon mémoire l’année dernière, c’est que ça permet aussi, si on fait une heure par semaine, d’avoir une heure pour soi, une heure pour… à consacrer à son corps, où on va en même temps s’étirer, respirer, faire un peu de renforcement, travailler le mental. Et c’est un peu du tout en un, ou en une heure, et bien finalement, c’est pas du temps perdu du tout. Et on ressort apaisé, et je pense d’autant plus prêt à continuer aussi bien sa vie pro, familiale et de sportif.

Ermannmo : Ça me fait un peu penser à la prête mentale, finalement. Mais vas-y, c’était mon petit insight, et je te laisse compléter, Amandine.

Amandine : C’est exactement ce que j’allais dire. Aurélie, quand tu dis une heure à prendre dans sa semaine sur son entraînement, sur la souplesse, mais en fait, le yoga, il n’y a pas que ça. Du coup, je pense qu’au contraire, c’est une heure dans laquelle on fait plein de choses, qu’on nous dit de plus en plus de rajouter quand on fait une préparation sportive, il y a le renfort musculaire, il faudrait faire de la PPG dans la semaine, travailler sur sa respiration, travailler sur son mental, travailler sur sa souplesse. Et finalement, on fait tout en même temps quand on fait du yoga. Parce que… Je pense qu’il y a des séances que je propose, on ressort, on sent qu’on n’a fait peut-être pas de la PPG, on n’est pas transpirant, on n’a pas soulevé des poids, mais on sent qu’on a travaillé le gainage, on sent qu’on a travaillé les muscles profonds, et c’est ça, en plus d’avoir travaillé sa respiration, son mental, et puis parfois son endurance aussi, parce que savoir rester dans une position et l’apprécier pendant quelques minutes, ça peut travailler l’endurance.

Ermannmo : Une position pendant quelques minutes, ça y est, vous m’avez fait fuir, ça y est, j’ai peur.

Yannick : Yannick, tu voulais réagir ? Oui, je voulais simplement rajouter un aspect qui est la récupération aussi. C’est-à-dire qu’une heure où on se pose, on s’étire,

Yannick : ça profite, en tout cas moi, de mon côté, je trouve que ça profite à ma récupération des séances précédentes. Donc ça permet aussi de repartir de plus belle dès le lendemain avec un corps qui est remis en place de haut en bas, et puis prêt à retravailler de façon, enfin, correctement dans l’axe. Voilà, pas de choses où on traîne des tensions à droite, à gauche, qui font qu’on se déplace, on fait travailler le corps de la mauvaise façon. Donc là, ça remet, une fois dans la semaine, j’ai l’impression d’être remis en ordre de marche pour la suite.

Ermannmo : Poste Norseman, tu continues le suivi avec Amandine,

Yannick : Oui, on est reparti depuis début septembre.

Ermannmo : Heureusement qu’on enregistre un lundi et pas un mercredi, comme ça on ne fait pas sauter votre séance. Moi, quand on parle de yoga, il y a d’autres thèmes que je visualise, que j’imagine aussi. Il y a l’hypnose et l’auto-hypnose, il y a la prête mentale, il y a le body scan, tout ça, c’est des choses qu’on peut parfois faire aussi en pleine pratique, même en compétition. Au niveau du yoga, ça me paraît peut-être difficile d’aller s’étirer, d’aller faire un petit peu de yoga, une salutation au soleil pendant qu’on est en pleine course. En revanche, j’imagine qu’il y a plein d’outils, comme vous en avez déjà un petit peu parlé toutes les deux tout à l’heure, qu’on peut transposer, qu’on peut amener avec soi pendant qu’on va faire un entraînement, que ce soit plus ou moins d’endurance, voire même en compétition, non ?

Amandine : Évidemment, moi, la première chose qui m’a servi, c’était au niveau du trail, c’est le relâchement des épaules. Et de ne pas être crispée complètement du haut du corps. On n’est pas obligé d’y penser tout le temps, mais à force, notre cerveau l’enregistre. Au départ, j’ai fait ça en course à pied, au ravitaillement, relâcher les épaules. Puis ça va avec le fait de souffler. Et je me suis rendue compte que je finissais sans douleur dans les épaules, sans crispation du haut du corps. Et là encore, sur la natation, le souffle, c’est… Voilà. Forcément, c’est là que ça nous aide le plus. Donc c’est une partie du yoga qu’on travaille aussi. Travailler sur l’expiration. Et puis vraiment, ce relâchement des épaules dans toutes les disciplines, le sentir, juste en prendre conscience, le sentir en vélo, en course à pied, ça fait faire des gains de relâchement très très important.

Ermannmo : Tu voulais rajouter quelque chose, Aurélie, peut-être là-dessus, sur les choses que tu peux ramener avec toi en pratique ou en compétition ?

Aurélie : Non, je rejoins Amandine. C’est une des premières choses qu’on apprend dans la formation qu’on a faite. C’est que la foulée démarre dans les épaules. Donc c’est… Le relâchement des épaules, ça va venir relâcher tout le reste du corps. Donc c’est quelque chose qui est clé, je pense. Mais à vélo aussi, je pense que la position des épaules, ça joue aussi. Pas qu’en course à pied.

Ermannmo : On a trouvé le titre de l’épisode, Charly. La foulée commence dans les épaules.

Charly : C’est quelques mots, mais l’image est bien ancrée. On saisit assez vite le truc. Peut-être pour poursuivre sur ces conseils un peu pratiques, qu’est-ce que vous auriez comme conseils ou comme petits exercices à donner à quelqu’un qui est sportif d’endurance, triathlète, qui n’a jamais touché au yoga ? Par quoi il peut commencer pour mettre un premier pied ? Est-ce qu’il s’agit d’un exercice ? Est-ce qu’il s’agit d’une appli ? Comment est-ce qu’on peut démarrer simplement sa première séance de yoga ce soir, plutôt adaptée aux sportifs ? Par quels exercices on commence ?

Ermannmo : Amandine, tu laves la main ? Vas-y, go !

Amandine : Au départ, je trouve que… commencer tout seul, ça me paraît difficile. Je ne dis pas ça juste parce qu’il faut absolument venir voir un prof de yoga, mais on a un peu le problème de comprendre comment on se place dans l’espace, dans certaines postures, et est-ce qu’on va trouver les postures, la façon de les adapter à soi. Après,

Amandine : les… comment… aller voir, essayer de trouver quelqu’un, faire quelques… tester, voir si ça nous convient, ne pas se dire j’ai fait une fois, ça ne me plaît pas, il faut tester peut-être plein de personnes et plein de méthodes différentes.

Charly : Pour toi, Amandine, plutôt, on démarre par une séance en physique, encadrée par quelqu’un dont c’est le métier pour pouvoir prendre ses

Amandine : premières bases, c’est ça ? Je pense que pour être en sécurité, pour ensuite pratiquer tout seul, c’est quand même l’idéal. Quand on peut le faire, je pense que c’est mieux. Après, il y a quelques postures où moi, je vais plutôt dire, allez, maintenant, ça, vous pouvez le faire chez vous quand vous voulez, sans aucun danger. Mais je trouve qu’au début, même si ce n’est pas des cours d’une heure, ça peut être un peu plus court, vraiment avoir un point de vue extérieur, c’est intéressant.

Charly : Aurélie, toi, tu avais d’autres choses là-dessus ?

Aurélie : Non, c’est vrai que rien n’empêche à quelqu’un déjà de se mettre une petite vidéo, d’essayer de suivre un cours en ligne, mais généralement, ce qu’on va faire tout seul devant son écran, ça va être des postures. Donc, ça va être peut-être une salutation au soleil, ça va être un chien tête en bas, enfin, peu importe ce qu’on va apprendre. Et ce qui va manquer, c’est justement ces temps où, dans un cours avec un enseignant, on va justement se poser, respirer, faire un scan corporel ou ce que, comme tu disais, Ermanno. Et puis, peut-être, justement, essayer de… de vivre sa posture sans simplement suivre. Et je pense qu’on ne sera pas du tout dans le même état d’esprit et on ne vivra pas du tout pareil sans yoga. Et rien… Voilà. Donc, comme disait Amandine, je pense qu’il vaut mieux d’abord commencer à pratiquer de façon encadrée pour ensuite pouvoir être dans un état d’esprit pour pouvoir ensuite, si on le fait chez soi, avoir plutôt une attitude et être dans l’expérience de sa pratique et pas simplement suivre quelque chose et essayer de tenir ou de faire du à-peu-près. On ne le vivra pas de la même façon.

Charly : Je me reconnais tout à fait là-dedans. Je ne suis pas coupable. C’est que, quand je fais ma séance de mobilité toutes les semaines, clairement, ça dure 30 minutes et pendant 30 minutes, j’essaie juste de suivre et de tenir la posture qu’on me donne. Mais, effectivement, il n’y a pas de moment d’introspection.

Ermannmo : C’est clair. Ça me fait un peu penser à une séance de natation. Finalement, quand on n’est pas nageur au sens technique du terme, se mettre dans l’eau et bouffer des bornes, beaucoup de monde sait le faire. En revanche, est-ce qu’on adopte la bonne technique ? Est-ce qu’on adopte une natation efficace ? Si on parle du triathlon, est-ce que la distance qu’on va faire en natation, ça ne va pas nous crever pour la suite, le vélo et la course à pied ? Finalement, le meilleur conseil, c’est ça. C’est peut-être aller prendre 3-4 cours de natation ou aller rencontrer quelqu’un qui est yogi, déjà, et qui va vous encadrer. Pas forcément vous faire peur. Allez-y juste voir et il va vous guider un petit peu.

Amandine : Comme dit Aurélie, en plus, en tant que sportif, on a toujours tendance à vouloir

Aurélie : en faire plus. Alors que des fois, dans un cours de yoga, il faut en faire moins. Juste pour rajouter, ce n’est pas pour toi, Amandine, mais moi, j’ai beau enseigner le yoga, je continue justement à aller moins dans des cours de yoga pour justement avoir ce lâcher-prise et pas toujours être… pour se laisser aller aussi, un petit peu. Je ne sais pas ce que Yannick en pense. Peut-être que tu pratiques tout seul chez toi aussi ?

Yannick : Les cours avec Amandine, c’est en visio. Donc, effectivement, je le fais chez moi, mais c’est en direct. C’est-à-dire que finalement, c’est comme si j’étais dans la salle. Après, c’est vrai que

Yannick : le fait c’est une des seules disciplines, finalement, où des temps dans la semaine, où justement, on peut en faire un peu moins. C’est-à-dire qu’Amandine nous dit souvent

Yannick : si vous n’arrivez pas à le faire comme ça, faites-le, je n’oubliais. Voilà. On s’adapte et l’idée, c’est vraiment de sentir l’exercice et pas spécialement de performer dans l’exercice. D’aller chercher… Alors oui, il faut se grandir. Oui, il faut tourner la tête alors que finalement, ce n’est pas très naturel. Faire un mouvement qui n’est pas naturel, mais ne pas forcer. C’est presque tout l’inverse de ce qu’on voit dans les séances de… de vélo, de course à pied, d’intensité ou même si, bon, c’est structuré, mais je veux dire, il y a plus ce côté où on pousse plus fort, on tire plus fort pour aller performer. Là, c’est complètement différent. Et finalement, c’est aussi un soulagement de pouvoir avoir une discipline dans la semaine où on le fait sérieusement, on fait les choses, mais pour autant, il n’y a pas d’objectif de temps, il n’y a pas d’objectif de vitesse, il n’y a pas d’objectif de puissance, il n’y a pas d’objectif de puissance. Et ça, c’est rassurant et on y va vraiment détendu. Il n’y a pas la peur de se louper. On ne se loupe jamais dans les cours de yoga. Au pire, on trébuche et on se prend la table basse, mais ça, il faut écarter les meubles.

Ermannmo : Ça tombe bien parce que tu l’as dit, les cours avec Amandine, c’est en visio. C’était l’occasion, je voulais venir là-dessus justement pour toi, Charly, parce que tu dis que tu voudrais faire, mais tu fais tout seul et tu ne sais pas si tu fais bien. Ben voilà, tu prends la visio et puis tu appelles Amandine et puis vous continuez. Toi, tu es plutôt en présentiel Aurélie ou ça t’arrive de donner des cours aussi en distanciel,

Aurélie : en visio ? Non, je fais uniquement en présentiel.

Ermannmo : Pourquoi l’une et l’autre ? Pourquoi tu fais uniquement en présentiel Aurélie et toi Amandine, pourquoi est-ce que tu proposes aussi en visio ?

Amandine : Alors moi, j’ai fait ma formation de prof de yoga en 2019 et je ne sais plus si vous savez ce qui s’est passé en 2020.

Ermannmo : Tout le monde s’est mis à la visio. Un petit truc malade, non ?

Amandine : petit truc qui fait qu’on n’avait plus le droit de se voir. Donc, après avoir commencé quelques cours en présentiel ici dans ma ville, j’ai accroché à la visio parce que moi, j’ai continué aussi à me former dans plein de domaines de yoga et à ce moment-là, j’ai eu l’occasion de pratiquer moi du yoga en visio et les personnes que j’ai vues déjà autour de moi se sont dit pourquoi pas le faire en visio ? J’ai proposé ça au départ un peu pour s’amuser et puis il se passe que j’habite dans une petite ville. Alors, même si je vais déménager prochainement, pour l’instant, je n’avais pas une communauté de coureurs autour de moi qui étaient prêts à se retrouver tous les jours à la même heure. Par contre, j’arrive à trouver cette communauté un peu plus en visio et même si en visio, j’ai beaucoup de gens locaux que je connais, il y a quelques personnes qui habitent un peu plus loin comme Yannick et ça leur permet de participer. Sinon, c’est le seul cours de la semaine que je fais spécifiquement pour les sportifs qui se fait en visio. Le reste de ma semaine, je pratique les cours en présentiel.

Ermannmo : Oui, parce que finalement, ça rajoute une difficulté. On disait justement que parfois, le yoga va nous permettre d’apprendre conscience de notre corps mais si c’est en visio, comment est-ce que tu t’assures, pas t’assurer, mais comment est-ce que tu accompagnes tes élèves pour qu’ils prennent conscience de leur corps, pour qu’ils ne fassent pas le mauvais geste, pour qu’ils ressentent peut-être là où… Ou si tu le faisais en présentiel, tu pourrais guider avec tes mains en baissant un peu la tête, en baissant un peu le bassin, en touchant tes élèves ?

Amandine : Oui, alors, j’ai deux axes de réponse pour ça. Il y a le fait que des fois, la visio, c’est mieux que rien. C’est peut-être pas aussi bien que de venir en salle mais ça convient mieux à certaines personnes. Alors, en rigolant aux gens qui me disent « Ah non, jamais la visio, moi je compare ça au restaurant. » Soit tu vas manger au restaurant, soit tu prends en portée. Tu as le même plat, tu n’as pas la même expérience mais des fois, tu ne peux pas aller au restaurant, parce que tu as tes enfants, parce que c’est tard le soir, parce que ça t’évite de faire du trajet. Et en plus, mes cours étant directs, je trouve que j’arrive à adapter un peu. Alors, je ne vois pas tout le monde, je ne peux pas corriger. Mais pour certaines personnes, c’est peut-être mieux que d’aller en salle où ils ne le feraient pas. Donc ça, c’est mon premier point de réponse. Et le deuxième, c’est que même en salle, je ne touche pas les gens. Et de moins en moins. Plus je pratique comme professeure de yoga, moins je vais toucher les gens. Il y a peut-être eu, l’histoire de la pandémie qui est passée par là, mais pas seulement. C’est qu’en fait, on disait au début du podcast, moi, ce qui m’importe, c’est que les gens prennent conscience de leur corps. Et en fait, c’est le principe de si je le fais à ta place, si je vais toujours toucher ton bassin dans le chien tête en bas pour remonter, pour plier les genoux, etc. Tu vas le corriger, mais tu le corriges cette fois et la fois d’après, tu fais la même. Alors que si moi, je vais le répéter, et je me déplace de mon tapis parce que je suis là pour que les gens ne se blessent pas, évidemment, quand on est en présentiel, mais je vais plutôt répéter l’instruction pour que la personne comprenne et que ça passe par les oreilles et pas par le toucher, en fait. ce problème-là ne se pose pas entre la différence entre le présentiel et la vision.

Ermannmo : Et toi, Aurélie, tes préférences ? Est-ce que c’est une question logistique, pratique ou tu n’as pas été confrontée à des demandes à distance ?

Aurélie : Oui, je n’ai pas été confrontée à des demandes à distance. Moi, j’ai été formée post-Covid. Donc, j’ai pas connu cette obligation d’être passée par là qui peut-être m’aurait permis de le développer. Et j’ai eu la chance de tout de suite pouvoir ouvrir une section yoga dans l’association de course à pied à laquelle j’appartiens. Donc, du coup, j’ai un groupe qui fonctionne bien. Et comme ce n’est pas non plus mon emploi principal, je ne suis pas à l’aise. C’est un vrai plaisir, en fait, pour moi de retrouver aussi mes petits groupes. Donc, c’est quelque chose auquel je tiens. Et donc, je n’ai jamais eu l’occasion d’essayer en visio. Donc, voilà. Mais je rejoins Amandine. C’est un type de yoga qu’on enseigne où on n’essaie pas de faire la posture parfaite. Donc, on corrige assez peu manuellement, en fait, les personnes. On est plus dans le ressenti et amené à faire une posture plutôt par les paroles que par les mots. Que par rectifier de façon manuelle.

Ermannmo : Toi, Yannick, si je comprends bien, tu as fait quelques cours d’essai, quelques séances d’essai en 2022 quand tu as rencontré Amandine sur un stage. Après, elle a continué à t’accompagner à ta demande. Donc, du coup, tu as fait un peu des deux, un peu de présentiel et un peu de distanciel.

Yannick : Oui, c’est ça. C’est ça. J’ai fait les deux. Et clairement, en 2023 et encore aujourd’hui, en 2024, s’il n’y avait pas la possibilité de le faire en visio, je ne suis pas certain que je serais dans un cours de yoga aujourd’hui vu l’emploi du temps type Tetris que j’ai pour tout gazer. Là, clairement, le fait que ce soit en visio m’aide à le gazer dans la semaine, c’est un peu vaut mieux ça que rien finalement. Et pour l’instant, ça me satisfait tout à fait. Peut-être,

Charly : Amandine et toi, Yannick, quand tu as commencé il y a un an, tu te souviens de ce que ça donnait les premiers cours. Est-ce qu’il y a des trucs sur lesquels tu restes en difficulté ? Et qu’est-ce que ça donne un an plus tard ? Sur quoi tu sens que tu as progressé ? Alors, à la fois sur les exercices en tant que tels de yoga, mais aussi sur ce que ça peut impliquer sur tes trois activités de triathlète.

Yannick : Alors, je crois que j’ai parlé tout à l’heure de la mobilité des hanches là où j’ai progressé dans ma pratique de la course à pied. Les appuis, les appuis du pied, les trois appuis du pied que je ne connaissais pas. Enfin, je n’avais pas conscientisé non plus ça, ça m’a aidé. Et alors, je m’en sers en course à pied. Aussi, par rapport à la réflexion de tout à l’heure sur je cours et je fais attention à mes appuis pour compenser un petit peu ou pour équilibrer et éviter de déclencher des inflammations plus haut dans la chaîne postérieure. Ça, je l’utilise, mais ça me sert aussi dans les postures de yoga où je tombais, enfin, où je tombais et je perdais l’équilibre sur les premières. Aujourd’hui, voilà, c’est plus naturel de sentir le pied dans le tapis. Alors, pieds nus, attention, pas de chaussettes.

Yannick : Bon, moi, des fois, je mets des chaussettes. Mais en fait, voilà, là, là-dessus, sur ces postures d’équilibre, ouais, c’est le jour et la nuit.

Amandine : C’est vrai que ça m’avait fait rigoler une fois. De temps en temps, ça me prend. Je fais une séance où il y a beaucoup d’équilibre et Yannick, à la fin, il me dit mais c’est horrible. En fait, je pensais que ça va retenir debout, mais je n’ai pas d’équilibre. Alors, on ne peut pas être aussi sévère, mais ça vient petit à petit. C’est vraiment du renforcement profond les équilibres et j’ai l’impression qu’il a l’air de souffrir moins là-dessus maintenant.

Charly : Et puis, il y a un truc qui est peut-être un peu contre-intuitif. Vous allez me dire, Amandine ou Ali, si c’est le cas, mais en fait, quand on arrive au yoga, on a l’impression qu’on va parler, comme on disait, de souplesse, d’étirement. Sauf qu’en réalité, comme tu le mentionnais, Amandine, il y a un vrai travail de muscles profonds et ce n’est pas évident. En fait, on peut ressortir à rincer musculairement d’une de nos premières séances de yoga parce que les postures sont parfois difficiles à tenir et que musculairement, ça travaille pour de vrai.

Amandine : Donc, j’aime aussi quand on me dit la semaine d’après, la semaine dernière, j’ai senti que j’avais travaillé. C’est-à-dire que ce n’est pas parce qu’on a des courbatures qu’on a bien travaillé. Ce n’est pas ça. C’est juste, des fois, dans le ressenti, on sent

Aurélie : qu’on a quand même fait une séance. Oui, je te rejoins. Moi, je donne mes séances le lundi soir et souvent, on a une séance avec le club le mercredi. Donc, on se voit deux jours après et des fois,

Aurélie : le lundi, il me dit je sens là, il y a des petits restes de lundi. Donc oui, effectivement, ça travaille des endroits du corps qui, souvent, ne sont pas forcément sollicités au quotidien. Donc, c’est assez complet.

Amandine : Ou alors, quand on nous dit j’ai découvert un nouveau muscle, c’est une nouvelle fonction. Moi, j’aime beaucoup utiliser, je suis pas mal fan d’anatomie, j’aime bien utiliser le nom des muscles et des choses comme ça, d’expliquer à quoi ça ressemble la posture qu’on fait. toute ma séance à expliquer non plus parce que ce serait long et ennuyeux mais de temps en temps et puis, celui-là, je le connaissais pas. Je savais pas qu’on arrivait à bouger dans ce sens-là. Ça, ça me fait plaisir aussi.

Ermannmo : Je crois qu’on a fait un bon tour. Est-ce qu’il y a des sujets qu’on n’a pas abordés que vous auriez bien voulu voir traités dans l’épisode du jour ? Allez Aurélie.

Aurélie : Ce que je pourrais rajouter, c’est que je reparle un petit peu de ce que j’ai fait l’année dernière mais j’ai fait une petite étude auprès de 80 personnes à peu près, justement, pour savoir ce qui tirait comme bénéfice du yoga dans leurs pratiques du trail, en l’occurrence, puisque moi, je m’intéressais au trail running. Et ce qui est ressorti en premier, c’est que ça leur améliorait leur forme physique quand même. Donc, ils se sentaient, alors peut-être est-ce que c’est le fait de se poser qui permet aussi de se sentir plus en forme. En deuxième aspect, c’était toute la conscience de son corps ou de sa posture,

Aurélie : d’être un peu plus conscient de comment son corps fonctionne. Et en troisième, c’était ce qu’on disait tout à l’heure, le relâchement, le fait d’être relâché. Donc, c’est là où on voit que, mine de rien, cette pratique est assez complète et a quand même des incidences qui vont au-delà de simplement le physique ou le fait de faire des postures. C’est beaucoup plus fin, c’est beaucoup de ressenti quand même.

Ermannmo : C’est un sujet qu’on n’a pas abordé ou une conclusion à cet épisode ?

Amandine : Moi, ce qui me fait plaisir, c’est quand les gens emmènent le yoga en dehors de leur tapis. On dit des fois aussi dans les formations de yoga, le cours de yoga commence quand on roule le tapis à la fin. Et on nous a carrément appris, nous, à être en yoga, pas seulement à faire du yoga. Donc, c’est aussi un état d’esprit. Et j’aime beaucoup proposer des petites choses qu’on peut faire chez soi. Alors, je ne sais pas si les gens le font vraiment, mais par exemple, ma posture de yoga préférée, c’est celle à faire en rentrant de votre séance de course à pied. Ça s’appelle Viparita Karani. C’est un nom pas possible, mais c’est fesses contre le mur, pas trop près du mur si on a la chaîne arrière un peu trop raide et les pieds au mur en l’air. Il n’y a rien de meilleur.

Amandine : Sa séance, c’est très, très bon pour éviter l’accumulation des lactiques. Moi, je le fais le soir après une grosse journée. Si on a roulé aussi, si on était assis, super récup. Si les gens, on ne pense pas forcément que c’est du yoga, mais c’est aussi une posture de yoga. Si on emmène ça et qu’on pense à le faire dans sa vie de tous les jours, je trouve que c’est là que j’ai gagné quelque chose.

Ermannmo : J’ai un business à vous proposer. Yoga dans les avions à la fin des vols de long courrier. Ça peut être sympa, ça. Toi, Yannick, est-ce qu’il y avait des sujets qu’on n’avait pas abordés ou une conclusion que tu voulais nous faire pour l’épisode ?

Yannick : Oui, juste de rajouter et d’enfoncer un petit peu le clou. C’est-à-dire que le yoga aujourd’hui, il y a la séance du mercredi, mais il y a tous ces moments dans la semaine où on y pense, le relâchement du visage. Typiquement, des fois, on est crispé et déjà, de se dire mais en fait, attends, pourquoi tu fronces les sourcils ? Ça va t’apporter quoi ? Voilà, se détendre. Ensuite, il y a des postures, celles où on est à plat ventre, les bras, on croit, le genou remonté sur le côté au niveau de la hanche. Ça, je m’endors en trois minutes avec ça. Des choses comme ça. Pareil, des fois, on doit

Yannick : se poser les mains ou les genoux au sol ou des choses comme ça. Pourquoi tu te mets des appuis comme ça ? Mets-toi plutôt, je ne sais plus comment elle s’appelle, désolé la position, mais des yogis qui arrivent à tenir plusieurs heures les talons au sol, plier les fesses sur les talons. Mais celle-ci, quand vous arrivez à la tenir, en fait, ça vous évite de vous flinguer les genoux au sol. Donc, c’est de l’exporter en dehors dans la vie quotidienne, dans le sport parce que c’est pour ça qu’on est là, mais même au-delà. C’est un petit peu ce que je dirais du yoga aujourd’hui, en tout cas dans mon quotidien, c’est que tout ce que je peux prendre de cette pratique-là et de le mettre dans la vie quotidienne, c’est du plus. Charly,

Ermannmo : tu veux conclure parce qu’il te reste deux minutes

Charly : avant de devoir filer. Je pense que les mots d’Yannick résonnaient juste et je pense qu’ils vont… C’était chouette d’avoir le témoignage de Yannick qui représente bien aussi le triathlète qui au bout d’un an est capable de nous témoigner des bénéfices que ça peut avoir. On a fait un beau tour de la question et je pense que ça va donner envie à nos auditeurs, à nos auditrices qui n’ont pas encore passé le pas d’aller pousser la porte de leur premier cours de yoga, je pense.

Ermannmo : Moi, je conclurai juste en disant que pour moi le triathlon, c’est une hygiène de vie mais c’est aussi un état d’esprit et finalement le yoga, je comprends que c’est un peu pareil

Ermannmo : et je pense profiter carpe diem aussi dans le sport en particulier dans le triathlon ou dans le trail. Juste pour terminer, où est-ce qu’on vous retrouve mesdames si on habite à côté de Grenoble et qu’on veut tester avec toi Aurélie ou si on est prêt à tester en visio avec toi Amandine ? Allez, Aurélie.

Aurélie : Pour ma part, ma petite auto-entreprise s’appelle D plus Yoga donc vous me retrouverez sous ce petit nom-là et puis j’interviens

Aurélie : et puis dans certains stages sportifs ou stages de trail dans la région grenobloise.

Ermannmo : Amandine ?

Amandine : Donc moi, mon entreprise, c’est yoga en tous sens, en quatre mots. Pour l’instant, j’habite la région de Sens, le nord de la Bourgogne, mais je déménage en 2025 très très proche des Pyrénées, à Pau. Donc j’espère que j’aurai l’occasion de rencontrer plus de montagnards, peut-être de trailers qui seront intéressés pour faire du yoga directement sur place. Mais sinon, sur yoga en tous sens, pour me contacter, on peut tester le yoga en visio quand on a envie.

Ermannmo : Et toi Yannick, alors ce n’est pas forcément pour faire du yoga avec toi, quoique peut-être, mais ton prochain objectif où on pourra te croiser et que tu nous expliques comment tu mets le yoga en pratique ?

Yannick : Moi, c’est le gros objectif de la fin de saison, c’est les finales 73 en topo. Donc voilà. C’est pour ça que je continue le yoga, c’est ce que je sais que ça va me servir autant que les séances du coach.

Ermannmo : Bon et Charly, on te retrouve sur OpenTri. Et puis OpenTri, c’est aussi là où on va chercher toutes les infos si on a besoin. Et aussi une licence si on veut être licencié dans un club virtuel, pour ainsi dire, où on n’a pas forcément la capacité de s’entraîner dans des structures,

Charly : mais où on peut suivre les plans d’entraînement d’OpenTri, n’est-ce pas ? Exactement, il vous reste quelques semaines pour ça, on vous attend.

Ermannmo : Super, merci à tous. Bonne après-midi, bonne fin de journée, bonne séance, pour ceux qui n’ont pas encore commencé. Et puis on se donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode.

Aurélie : Merci à vous. Merci. Ciao.

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