Episode spécial #Podcasthon !
⏰✨ Quel est VOTRE défis personnel aujourd’hui ? Et si je vous disais qu’il est possible de réaliser vos rêves les plus fous malgré les obstacles insurmontables qui pourraient se dresser sur votre chemin ?
🚣♂️ Rencontrez Géraud Paillot de Montabert, un homme qui ne connaît pas le mot « impossible ». Atteint de sclérose en plaques, il décide un beau jour de traverser la France en kayak, de Paris à Marseille, puis d’enchainer des exploits sportifs défiant toute logique, comme réaliser un Ironman ou encore naviguer près du Pôle Nord ! 🧭🌍
🔥💪 L’association Aventure Hustive, qu’il a créée, est un hymne à la résilience humaine, un projet qui invite les personnes atteintes de maladies chroniques à se dépasser, à vivre des aventures incroyables, à reconstruire une vie pleine de sens et de joie malgré la maladie.
👉 Mais comment fait-on pour devenir une force de la nature comme Géraud ? Comment apprivoise-t-on sa maladie et transforme-t-on la douleur en force motrice pour accomplir de tels exploits?
📚 Dans le dernier épisode de notre podcast, découvrez l’histoire inspirante de Géraud, ses méthodes, sa persévérance et son message d’espoir pour tous ceux qui croient leurs rêves inaccessibles à cause d’une maladie ou d’un handicap.
🌟 Oui, il est possible de réaliser l’impossible. Oui, vous pouvez pulvériser les barrières qui vous semblent insurmontables. Géraud est la preuve vivante que l’esprit peut mener le corps vers des sommets inimaginables.
👥 Rejoignons-nous et soutenons-nous dans nos quêtes personnelles. Parce que chaque histoire, comme celle de Géraud, allume une étincelle dans nos cœurs, nous motivant à repousser nos limites, une pagaie, un coup de pédale, un pas après l’autre. 🚀
#Résilience #Inspiration #DépassementDeSoi #Triathlète #AventureHustive
Pour suivre notre invité : https://www.linkedin.com/in/g%C3%A9raud-paillot-de-montabert-3a52271 / https://www.instagram.com/aventurehustive / https://www.strava.com/athletes/106009780
Dans cet épisode, vous apprendrez :
- 00:00:00 – Introduction: Présentation de l’invité spécial, Géraud Paillot de Montabert et Concept d’Aventures Hustive
- 00:01:33 – Début du Parcours: La Découverte de la Sclérose en Plaques et La Perte Progressive des Capacités
- 00:22:11 – Immersion en Eau Glacée: Un Tournant dans la Gestion de la Maladie
- 00:28:19 – Le Projet du Paris-Marseille en Kayak: Le Déclencheur d’un Nouveau Départ
- 00:33:09 – Naissance d’Aventure Hustive: De l’Expédition Individuelle à la Création d’une Association
- 00:37:13 – Les Défis d’Aventure Hustive: Inspirer et Motiver à Travers le Sport et le Dépassement de Soi
- 00:40:33 – Devenir Triathlète: La Transformation Personnelle à Travers le Triathlon
- 00:43:15 – Conclusion et Invitation à Participer et Soutenir Aventure Hustive
⚠️📗 notre livre « Devenir Triathlète » est en commande ici 📗⚠️
Ce podcast, animé par Ermanno DI MICELI vous accompagne dans votre démarche pour Devenir Triathlète !
Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d’informations.
Grâce à Autoscript.fr, retrouvez l’échange que j’ai eu avec Géraud !
Ermanno : Juste avant d’appuyer sur le bouton de ta montre et de démarrer ton entraînement avec un superbe podcast dans les oreilles, je t’invite à aller faire un tour sur devenir-athlète.com slash livre. Tu vas pouvoir découvrir le livre Devenir Triathlète que l’on a rédigé à 7 mains sous la direction d’Olivier Descuteurs et dans lequel on t’explique comment devenir triathlète, comment progresser en triathlon et enfin comment performer en triathlon. Allez, on arrête de parler, c’est parti ! Salut les sportifs, c’est Ermanno et je suis très heureux de vous recevoir pour cet épisode spécial du podcast Devenir Triathlète. Oui, un épisode spécial parce que le podcast Devenir Triathlète participe au podcaston cette année. On voulait déjà le faire l’année dernière mais on n’avait pas eu l’occasion, on s’était un peu pris les pieds dans notre préparation logistique mais cette année, c’est chose faite et aujourd’hui, j’ai la chance d’avoir un invité qui a accepté au pied levé de répondre à mon invitation. Je suis très heureux d’échanger avec Géraud Paillot de Montabert, c’est ça Géraud ?
Géraud Paillot de Montabert : Oui Ermanno, bonjour à toi, salut !
Ermanno : Alors d’habitude, je demande à mes invités de se présenter. Je te propose. De changer un petit peu aujourd’hui parce que j’aimerais que tu m’en dises plus sur ton prénom Géraud et non pas Jérôme, ça s’écrit Géraud, G-E-R-A-U-D et puis après sur le nom composé si tu veux, tu peux t’étaler ou c’est peut-être juste quelque chose que tu tiens de tes parents ?
Géraud Paillot de Montabert : Oui, quand je me présente souvent en conférence, je dis bonjour, je m’appelle Géraud, c’est mon prénom, c’est juste, enfin c’est juste mon prénom. Tiens, ça me rappelle quelque chose. Cinématographique.
Ermanno : C’est ça. Et tu construis des tours Eiffel et on t’invite à manger. Tu vas manger chez les copains le mercredi soir, c’est ça ?
Géraud Paillot de Montabert : Non, c’est pour voir dans la salle ceux que je vais inviter. Donc voilà, c’est un vieux prénom français que mes parents m’ont donné, c’est un prénom Auvergnat, je ne suis pas du tout Auvergnat, voilà, je n’ai jamais su pourquoi l’Auvergne. J’ai demandé si j’avais été conçu là-bas, je n’ai jamais eu la réponse, donc c’est censuré, on s’arrête là-dessus.
Ermanno : Ça va. Bon, donc Géraud, c’est ton prénom. Ce que je te propose, c’est de te présenter, dis-nous tout qui est Géraud Paillot de Montabert.
Géraud Paillot de Montabert : Eh bien, écoute, j’ai 54 ans. J’aime bien dire aussi que j’ai la chance d’avoir eu plusieurs vies et d’en avoir une avec plein d’axes différents aujourd’hui. J’ai travaillé pendant 25 ans dans l’industrie, passé une dizaine d’années en Asie, qui m’a beaucoup marqué d’ailleurs. C’est vraiment une zone dans le monde que j’ai beaucoup appréciée, on en reparlera peut-être dans la notion d’aventure. J’ai, en fin de compte, eu un changement de vie complet parce qu’en 2004, j’ai été diagnostiqué avec une sclérose en plaques, donc une maladie chronique dégénérative qui a fait que je suis revenu. Je suis rentré en France et j’ai continué ma vie professionnelle en France pendant une douzaine d’années. Et puis, au bout de 12 ans, la maladie a évolué et j’ai été obligé de sortir du monde professionnel, qui, à 47 ans, est un peu trop pour partir, un peu tôt pour partir en retraite, même s’il y en a qui revendiquent beaucoup une retraite tôt. Là, c’était vraiment tôt. Et donc là, j’ai dû complètement réinventer ma vie. J’avais passé une douzaine d’années à lutter contre la maladie et je me suis dit à un moment, il faut que j’apprenne à vivre avec. Il faut que j’arrête de ramer contre la maladie et que j’essaye d’apprendre à pagailler avec. Et c’est là où, on va en reparler après, mais je me suis lancé dans un chemin de résilience, dans une aventure que j’appelais Aventure Hustive. C’est un mot que j’ai inventé. Vous voyez le nom derrière moi pour ceux qui me voient en milieu. C’est H-U pour humaine et Steve pour sportive. Et l’idée, c’est vraiment le humain en premier. C’était de partir sur un Paris-Marseille en kayak, un projet complètement fou.
Ermanno : Évidemment, parce qu’entre Paris et Marseille, il y a la mer. Donc, voilà, tu traverses en kayak, n’est-ce pas ?
Géraud Paillot de Montabert : Exactement. En fin de compte, en plus, c’est une idée qui m’est venue quand j’étais en Bretagne en train de faire du kayak en mer. Et je me suis dit, je vais rencontrer des malades, traverser la France. Et là, je me suis dit, en kayak, c’est possible. Alors, tu vas me dire que j’aurais pu le faire en TGV en trois heures. Mais je ne savais pas qu’il y avait le TGV à l’époque. Donc, je me suis dit, je pars pour 55 jours.
Ermanno : Écoute, moi, je ne savais pas qu’il y avait la voiture et je l’ai fait en courant en 26 jours. Donc, why not ? Donc, tu cours deux fois plus vite que moi en kayak. C’est marrant. Disons que j’évite les écluses. C’est plus rapide. Je t’ai coupé, du coup, dans ta présentation. Mais voilà, quand la maladie s’est déclarée, que tu as passé quelques années à lutter contre, tu voulais aller à la rencontre des patients, des soignants, des experts. De qui, en fait ?
Géraud Paillot de Montabert : Des patients et des soignants et des patients. De leur dire, c’est compliqué tous les jours. Une maladie chronique, ça, on l’oublie, mais quelle que soit la pathologie chronique. Mais en même temps, on peut quand même vivre des rêves et faire plein de choses. Et il y a toujours cette phrase de Saint-Exupéry que j’adore, moi, qui est « Fais de ta vie un rêve et d’un rêve une réalité ». Et dire, en fait, le champ des possibles, il est juste énorme. Et oui, il faut apprendre à vivre avec et on peut faire plein de choses derrière. C’est vraiment ce message que j’ai voulu passer quand j’ai fait cette rupture de vie qui m’a emmené dans plein d’endroits complètement improbables, dans tous les sens du terme. Et on va sûrement reparler, ça.
Ermanno : Alors, écoute, avant de revenir sur toi, sur ton expérience de vie, sur tes différentes vies, et ça, c’est un sujet que j’aborde aussi sur mon autre podcast qui s’appelle « Dans les vestiaires ». À chaque fois que j’échange avec des sportives ou des sportives de haut niveau, j’ai toujours l’impression que c’est des gens qui ont vécu deux, trois, quatre, cinq vies. La jeunesse, l’apprentissage du sport, le début de la performance, l’indépendance, pour ainsi dire, pour certains qui intègrent des sports-études, des universités, et où ils se retrouvent seuls pour leur choix d’être sportive ou sportive de haut niveau. Toi, c’est d’une autre manière que tu les as vécues ces plusieurs vies. Donc, je trouve ça vraiment génial de pouvoir échanger là-dessus.
Géraud Paillot de Montabert : Ce qui est marrant, c’est qu’en fin de compte, ce que tu viens d’écrire, c’est le schéma classique. Et moi, quelque part, j’ai fait le schéma inverse. C’est-à-dire que j’ai commencé par le boulot. Alors, je faisais un peu de sport avant d’être malade quand même. Mais j’avais beaucoup de temps sur ma carrière professionnelle. Et c’est vraiment grâce à la maladie que je suis allé chercher la performance dans le sport. Et c’est juste un problème. Je suis à 54 ballets. Je ne suis pas taillé comme Tony Estanguet ou Florent Manodou ou qui tu veux. Et pourtant, on va en reparler. Je vais un peu chercher de la performance.
Ermanno : Oui, on va en reparler. Ça, ne t’inquiète pas. Mais du coup, là où je voulais t’emmener déjà pour cette… pour cette première partie d’épisode, c’était que tu nous parles de la sclérose en plaques. Qu’est-ce que c’est ? On en parle un petit peu, un petit peu plus, de plus en plus. Qu’est-ce que c’est concrètement ? Ça veut dire quoi ? Ça se matérialise comment ? Ça génère quoi chez les gens qui sont atteints de la SEP, de la sclérose en plaques ? Et ça génère quoi aussi pour leur entourage ? Et puis, quels sont les risques à terme ? Alors, je ne te demande pas de me faire un exposé, mais toi qui en es atteint, justement, qu’est-ce que tu peux nous dire en tant que patient, en tant que personne qui vit cette maladie ?
Géraud Paillot de Montabert : Alors, je vais te dire. Je vais te le faire de manière super simple. C’est une maladie chronique dégénérative, donc ça veut dire que ça évolue dans le temps. Ça impacte le cerveau et la moelle épinière, d’accord ? Et en fin de compte, ça impacte une gaine qui est autour de nos nerfs. Nos nerfs, c’est comme un fil électrique. Tu as l’information qui passe dedans. Par exemple, mon cerveau dit « bouge ta main », ça passe par les nerfs, ma main, elle bouge. Et en fin de compte, la gaine de protection autour, comme une gaine de fil électrique, notre système immunitaire, il pense que ce n’est pas bon pour l’organisme, donc il vient l’attaquer. Et donc, tu imagines un fil électrique où la gaine est abîmée, qu’est-ce qui se passe ? Court-circuit, le courant circule mal, et donc ça fait pareil dans notre corps. Et ça veut dire que ça peut impacter n’importe quelle fonction du corps. Ça peut impacter, ça crée des handicaps visibles, difficulté à la marche, qui est mon cas avec des problèmes dans les jambes, même éventuellement déficit dans les bras, pour moi, sur le bras gauche. Et puis, ça peut impacter la parole, ça peut impacter la vue. Tout ça, c’est des choses visibles. Et puis surtout, il y a beaucoup de handicaps invisibles, et ça, les gens le savent bien sûr beaucoup moins. C’est que ça peut toucher. Ça peut toucher la concentration, ça peut toucher la mémoire. Et comme je dis toujours, le reste, je ne m’en souviens pas.
Ermanno : Super. Je sens qu’en plus d’aborder un sujet important, on va bien se marrer aussi pendant cet épisode. Donc ça, ça m’éclate déjà par avance.
Géraud Paillot de Montabert : Oui, il faut toujours, tu sais, moi, je rigole toujours. C’est vrai qu’il faut faire attention, mais même je me balade avec une canne, de temps en temps, je prends un peu le mur, tout ça, et je rigole toujours parce que je ne vais pas me mettre à pleurer, sinon la vie, c’est mort. Si je me tape dix fois le mur dans la journée, je ne vais pas pleurer dix fois. Il faut juste prendre du recul. J’ai cette chance. Pour le coup, c’est une chance d’arriver à prendre du recul. Je pense qu’on parlera de résilience sûrement tout à l’heure. Je pense que tout le monde a des capacités. Et tu parlais d’entourage tout à l’heure. Il y a très peu de personnes qui posent cette question. Elle est super pertinente, ta question, Hermano. Ça a un impact sur l’entourage. On oublie toujours les aidants. Moi, j’aime bien les appeler les aimants parce qu’ils nous redonnent l’honneur quand la boussole, elle est fracassée. Et puis, ils nous aident dans la vie de tous les jours. Et ça, c’est super important parce qu’en France, on parle de 15 à 20 millions de malades chroniques selon la police ou les manifestants. Et ça veut dire que globalement, on a tous dans notre entourage, on va tous avoir dans notre entourage un moment quelqu’un qui va avoir du diabète, qui va avoir un cancer, qui va avoir une autre maladie chronique, une maladie pneumo. On peut tous avoir ça et on est tous impactés par ça. Et la question, c’est comment est-ce qu’on le gère aussi ?
Ermanno : Et tiens, rapidement, comment est-ce qu’on le gère ?
Géraud Paillot de Montabert : Comment est-ce que tes proches le gèrent avec toi ou t’aident à le gérer ? Alors, ils m’aident à le gérer parce que quand je… Depuis que le monde professionnel a 47 ans, franchement, c’est mon deuxième chaos et je m’écroule. Franchement, ma vie, elle vole en éclats parce que c’est-à-dire que tu te retrouves chez toi. Ça veut dire que tu n’as plus de contact. Tu sais, quand tu vas bosser, bonjour, tiens, comment tu vas ? Tu rencontres des gens et tout. Là, tu te retrouves chez toi. Et en fin de compte, ça a été ma source de motivation extrinsèque. On parle toujours de motivation intrinsèque et extrinsèque en disant l’intrinsèque, c’est vraiment ce qui va t’emmener loin dans le sport, dans ce que tu veux. Et puis, l’extrinsèque, c’est bien, mais c’est un peu passager. Mais l’extrinsèque, c’est important parce que moi, ça a été ma source de motivation en disant que je n’ai pas envie que mes filles me voient au fond du canapé parce que je ne le souhaite pas, mais elles auront peut-être des soucis dans la vie. Et si elles ont des soucis, je veux qu’elles sachent qu’on peut rebondir. Et donc, mes filles et ma femme, ça a été vraiment ma source d’inspiration pour rebondir, pour y aller, pour dire Géraud, il faut que tu fasses un projet, il faut que tu aies envie de vivre, tu as envie de… D’ailleurs, rencontre des gens, vas-y, monte sur ce kayak et pagaille. Vas-y, avance.
Ermanno : Et pourquoi justement tu quittes le monde professionnel ? Est-ce que c’est… Alors, on l’aura compris que c’est à cause de ta maladie, mais pourquoi ? Parce que tu n’arrives plus à te tenir debout ? Parce que tu n’arrives plus à réfléchir ? Pourquoi tu quittes le monde professionnel ? Parce que maintenant, on arrive quand même à adapter les postes de travail, à ce que des handicapés puissent… Alors, je n’aime pas parler d’handicapés, je trouve que c’est très dégradant comme terme, mais des personnes moins valides, on va dire, et des postes qui soient adaptés. Pourquoi est-ce que toi, tu quittes le monde du travail finalement ?
Géraud Paillot de Montabert : Alors, juste avant de t’expliquer ça, tu dis moins valide. En fin de compte, je dis toujours, un handicapé, c’est un valide qui s’ignore, et un valide, c’est un handicapé qui s’ignore. On est toujours le valide ou l’handicapé de quelqu’un.
Ermanno : Oui, comme on est toujours le con de quelqu’un d’autre, ça, je suis tout à fait d’accord avec toi.
Géraud Paillot de Montabert : Il m’enlève les mots de la bouche. Plus sérieusement, pourquoi je quitte le monde du travail ? C’est principalement, ce n’est pas le handicap physique, c’est vraiment tous les handicaps invisibles qui, à l’époque, et encore aujourd’hui, m’impactent pas mal. Tu as les troubles cognitifs, la mémoire, la concentration, tous ces trucs-là qui sont la fatigue. Alors, la fatigue, ça n’a rien à voir. J’ai fait la fête toute la nuit et je suis fatigué, ou j’ai fait une grosse sortie sportive et je suis fatigué. C’est une fatigue, ce qu’on appelle neurologique. Et pour faire le parallèle, c’est, imagine, tu rentres dans ta voiture, tu veux la démarrer, tu tournes la clé, il n’y a plus rien. Donc, c’est vraiment un truc où tu es batterie à plat HS, quoi. Et tu as les douleurs chroniques aussi qui impactent et qui fait que ça devenait impossible pour moi de bosser entre les douleurs, la gestion. La gestion de la maladie, la gestion des traitements, le cerveau, la mémoire qui dégage complètement. Tu vois, avant, je bossais, je pouvais bosser 12 heures par jour toute la semaine et je manquillais un bouquin par semaine. Aujourd’hui, un bouquin, c’est à peu près trois mois pour arriver au bout, pour donner une échelle, tu vois, pour comprendre.
Ermanno : On reste un peu là-dessus, mais est-ce qu’à partir du moment où ta maladie a été diagnostiquée, où on a mis un mot dessus, un nom dessus, les choses se sont enregistrées, enchaînées, tu vois, je voudrais en arriver au point où tu découvres ta maladie. C’est pourquoi ? C’est parce que les maux de tête s’intensifient, parce que la fatigue s’intensifie, parce que tu as des pertes cognitives, tu commences à boiter. Comment est-ce que tu découvres cette maladie ? Et est-ce qu’à partir du moment où tu la découvres, encore une fois, à partir du moment où on met un nom dessus, les choses s’enchaînent et tu as l’impression, un peu comme un effet placebo, que ça devient de pire en pire ?
Géraud Paillot de Montabert : En fin de compte, pour moi, c’est passé d’un moment à l’autre, l’année suivante, 5 mars 2004, je me réveille vers 2-3 heures du matin, parce que j’étais rentré deux jours avant du Japon, donc des cages horaires, tout ça, je me réveille, je veux me lever, je ne sens plus mes jambes. Et donc, truc bizarre, j’attends quelques jours, hospitalisation, tout ça, et rencontre avec les médecins, les neurologues, je ne savais pas ce que c’était qu’un neurologue, et les médecins me disent sclérose en plaques, et un médecin me lâche, sport, vie normale, vous oubliez tout ça. Et là, franchement, je m’écroule, et puis après, tu rentres dans un truc où tu veux faire abstraction de ça, non, non, je ne suis pas malade, t’essayes de te battre, t’essayes de continuer à avancer, t’essayes de continuer à bosser comme un fou, de rester sur ton rythme, et d’avoir deux vies en parallèle qui sont complètement folles, une vie boulot à fond, et puis à côté, ma vie de malade, les hospices, les machins, ainsi de suite. Mes filles en rigolant me disent toujours, t’étais combien dans ta tête à ce moment-là ? Et là, tu leur réponds, mais on est toujours plusieurs. Exactement, et j’assume. Et je me bats franchement contre la maladie, pendant des années, et jusqu’au moment où je sors du monde du travail, et là, j’apprends à vivre avec ma maladie. Et en fin de compte, quelque part, et ça, c’est quelque chose d’important, quelle que soit la maladie chronique pour les personnes, quelque part, c’est plus on réduit ce nombre d’années où on se bat contre la maladie, et plus on apprend à avancer avec rapidement, et mieux ça se passe. Et d’arriver, et je ne dis pas que c’est simple, moi, il m’a fallu une douzaine d’années, où je me bats avec, je ne veux pas l’accepter, enfin, je me bats contre plutôt, je ne veux pas l’accepter, tout ça, jusqu’à… jusqu’à ce moment où je suis au pied du mur, quoi. Et soit je tombe dans le vide, soit j’essaie de rebondir, quoi. C’est… ouais, c’est… c’est violent ce qu’on vit en tant que malade chronique dans ces périodes-là.
Ermanno : Bon, tu n’as pas forcément répondu à ma question, où je te disais, à partir du moment où on met un nom dessus, est-ce que tu as l’impression pour toi, un peu comme un effet placebo, que les choses s’accélèrent ? Mais ça peut être aussi dû au fait, justement, que tu refuses d’accepter cette maladie.
Géraud Paillot de Montabert : Je rentre dans une spirale un peu infernale, où… où… ouais, je suis en lutte permanente. Et donc, je pense que ça… je pense que ça n’améliore pas la maladie, pour le coup. Je pense que ça… ben, tu vois, je ne prends pas les temps de repos nécessaires pour absorber les traitements, pour les machins, pour les trucs. Donc, ouais, je suis dans une spirale complètement infernale, quoi.
Ermanno : Et à l’inverse, justement, c’est pour ça que j’insistais sur ce point-là. À partir du moment où tu quittes le monde du travail, à partir du moment où tu l’acceptes, tu acceptes cette maladie, et tu décides de plus te battre contre, mais… et vivre avec, est-ce que là, les choses s’améliorent ? Est-ce que, même si c’est une maladie dégénérative, ça continue à se… ton corps continue à se dégénérer, j’imagine que tu as d’autres problèmes qui apparaissent, d’autres handicaps, même invisibles, qui apparaissent. Est-ce que ça devient plus facile ?
Géraud Paillot de Montabert : Ben, alors, je vais te répondre oui.
Ermanno : C’est jamais facile d’être malade, je suis d’accord, mais…
Géraud Paillot de Montabert : Oui, non, non, mais en tout cas, ça se passe mieux. Ça se passe mieux parce que, déjà, j’accepte. Deuxièmement, j’arrête de me projeter. Et ça, le yoga, c’est un peu le même. Le yoga, pour le coup, m’a énormément aidé de faire du yoga de manière régulière. J’ai commencé, je crois, en 2014. Je me suis formé pour être enseignant de yoga. Ça m’a appris, je fais une heure de yoga tous les matins. Même quand j’ai des grosses journées sportives, quand j’ai enchaîné les cinq semi-iron dans cinq jours, tous les matins, je me levais à quatre heures du mat pour avoir mon heure de yoga. Donc ça, ça m’a appris à être centré dans l’instant présent, à ne pas me projeter. Et donc, oui, le fait d’accepter ma maladie fait que, mentalement, je suis beaucoup mieux. Et je pense que si on est mieux mentalement, eh bien, déjà, physiquement, ça se ressent aussi. On apprend à mieux gérer ses symptômes. On apprend à mieux gérer ses handicaps. Et donc, voilà, je me suis… J’ai accepté de sortir du monde professionnel. Genre, pas trop le choix, mais voilà. En tout cas, j’ai accepté de rentrer dans ce nouveau monde en disant, oui, tu es malade, c’est une autre vie. Et tu avances avec. Et je suis mieux, en tout cas, beaucoup mieux dans ma tête maintenant que je l’étais avant.
Ermanno : T’as dit un truc qui m’a fait tilt. Tu as dit, je ne me projette plus. Ou j’arrête de me projeter. Comment est-ce qu’on fait, quand on est papa, mari, pour ne plus se projeter, ou du moins pour… Parce que j’imagine que si, toi, tu arrêtes de te projeter, tu fais aussi en sorte que ton entourage ne se projette pas, que ce soit en bien ou en mal. Tu vois ce que je veux dire ?
Géraud Paillot de Montabert : Oui, en tout cas, j’arrête de me projeter sur les conséquences de ma maladie. J’ai vécu pendant des années, j’ai même été rapatrié de Corée en fauteuil, parce que j’avais fait une grosse évolution de la maladie, voilà. Donc, quand tu passes en fauteuil, ça fait… C’est vraiment bizarre. Tu te retrouves la première fois de ma vie dans l’aéroport, emballé par quelqu’un, incapable de marcher, machin… Ça a été vraiment très dur pour moi. Et donc, je me projetais en… Je vais être en fauteuil, puis je vais être en fauteuil électrique, puis je vais être grabataire, et voilà. Tu vois, il y a eu des moments où, dans ma tête, c’était ça, c’était terrible. Et je me suis dit, je prends chaque instant. Je prends vraiment l’instant présent. Je vis ce moment de partage, comme on est en train de faire maintenant, comme quand je fais du sport avec d’autres personnes, ainsi de suite. Et, écoute, demain, si je ne peux pas me lever demain, on verra demain comment ça se passe. Mais en tout cas, maintenant, kiffe la life. Vraiment, profite, quoi. Carpe diem. Ouais, complet. Ouais, j’imagine. C’est une grosse évolution, ça.
Ermanno : Et du coup, comment tu le fais, aussi, pour transmettre ce… Arrêtons de nous projeter, arrêtez de vous projeter, arrêtez de vous projeter sans moi, à tes proches ?
Géraud Paillot de Montabert : Bah, les proches, c’est… Quand on est ensemble, on est ensemble, et c’est chouette. Et je le dis souvent, hein, demain, je ne sais pas, mais je m’en fous. Demain, on verra, quoi. Demain, c’est un autre jour. Et puis, si demain, ça ne va pas, mais après-demain, ça serait peut-être mieux. Parce que c’est des maladies qui évoluent comme ça, et voilà, quoi. Donc, le yoga m’aide. La préparation mentale, on pourra en reparler, c’est vraiment un de mes sujets de prédilection, parce que c’est ça qui me permet de faire énormément de choses, m’aide beaucoup. Des choses comme la nage en eau glacée ou l’immersion en eau glacée. Alors, pour le coup, ça, c’est une vraie révélation, et c’est juste incroyable, tout ce que ça m’apporte. Voilà. Donc, il y a plein d’outils que j’utilise qui m’aident à m’ancrer dans ce présent, quoi.
Ermanno : Comment tu fais pour découvrir tout ça alors que tu es… atteint de cette maladie ? L’immersion en eau glacée, par exemple. D’où cette idée te vient ? Et qu’est-ce que ça t’apporte ? Alors, c’est vrai que il y a beaucoup d’études, je ne les ai pas toutes lues, mais qui montrent que l’immersion en eau glacée, une fois que tu l’acceptes, une fois que tu es prêt à t’immerger, a beaucoup de biens sur l’aspect neurologique. Et il y a même des gens qui traitent des dépressions graves grâce à l’immersion en eau glacée. Donc, toi, d’où ça te vient ? Qui te le montre ? Qui te l’explique ? Bon, t’habites à Saint-Malo, donc on peut comprendre, voilà, l’eau est glacée là-bas. Je blague, je blague. À chaque fois que j’échange avec un breton, je m’amuse, mais moi, je suis normand, donc je ne suis pas beaucoup plus loin.
Géraud Paillot de Montabert : Alors, c’est très drôle parce que c’est comme plusieurs de mes défis sportifs, en fin de compte. Ça vient souvent d’un truc improbable. L’eau glacée, je commence il y a deux ans. Premier janvier, avec des amis qui disent on va se baigner. Donc, ok, très bien. Et moi, j’arrive en maillot, mais avec un top et une cagoule, parce que quand même, il ne faut pas déconner. Elle est froide, l’eau, elle est à 9 degrés, 8 ou 9 degrés. Et moi, ok, je nage toute l’année, mais on combine avec un top, tout ce qu’il faut bien. Voilà. Et donc, je me mets dans l’eau et puis la plupart est en maillot. Et je discute avec eux après le bain, là, et ils me disent, 8 février, donc on était 1er janvier, on va à Bréhec pour une compétition de nage hivernale. Alors, je regarde et combine. Ils me disent, non, non, en maillot de bain. Puis vous êtes barrés, les mecs, ils me disent, mais viens avec nous. Puis ça me travaille un peu. Et puis, on a topé. Et donc, j’ai eu un mois pour passer de tu nages en combine à tu vas nager en maillot. Et je fais ça en un mois et je m’inscris sur le 500 mètres. Et 8 février, il y a 2 ans, je passe un 500 mètres dans de l’eau à 8 degrés. Donc ça, c’est boum, à l’eau.
Ermanno : Pas mal, pas mal. Moi, je vais dire comment j’ai découvert ça. J’habite au Luxembourg pendant quelques années. Et puis, pareil, avec des copains du club de natation, on se dit, tiens, on aime bien tous les ans aller faire un peu de nage en lac. Donc en eau gelée. Et on commence en combine, mais au bout de quelques fois, on passe en maillot. Et c’est vrai que la première fois que tu es dans l’eau à 1 degré en maillot, tu y restes pas longtemps. Mais par contre, quel pied de se dire, j’ai fait 3 minutes dans une eau à 1 degré. C’est
Géraud Paillot de Montabert : libérateur de beaucoup de choses. Donc tu vois, je m’y suis mis comme ça, de manière complètement improbable. Et en fin de compte, je me suis dit, ça m’apporte un certain nombre. Je me sens mieux après. Donc, j’ai commencé à nager plus régulièrement. Et puis, du plus régulièrement, je me suis dit, tiens, je vais aller chercher du un peu plus froid. Et puis, j’avais lu quelques études aussi et discuté avec quelques amis qui connaissent bien ces sujets-là. Et comme j’ai beaucoup de douleurs neurologiques, je me suis dit, je vais aller chercher du plus froid pour voir l’impact que ça a sur les douleurs neurologiques. Et en effet, quand je me mets dans de l’eau très froide, donc entre 0, 2 degrés, enfin en tout 5 degrés, je me rends compte que ces jours-là, bénéfice physique direct, mes douleurs sont moins importantes. Il y a un côté un petit peu anesthésiant. Donc ça, c’est le premier bénéfice que je constate à chaque fois. Le deuxième bénéfice, c’est clair, il est mental. C’est-à-dire que quand tu vas dans l’eau et tu citais, il y a plein d’études qui te montrent que tu vas sécréter un certain nombre d’hormones. Alors, c’est ma mémoire à deux balles qui me joue des tours, mais dopamine, sérotonine, ainsi de suite. Et donc ça, on sait que ce sont des hormones du bonheur. Et on sait que c’est très bon pour lutter contre le stress, pour lutter contre la dépression et pour apprendre à être centré. On parlait de centrage. C’est-à-dire que quand je passe dix minutes dans ma bassine à zéro degré, je peux dire que je suis vraiment centré sur ma respiration dans l’instant présent. Et donc ça, ça m’aide aussi dans la vie de tous les jours et ça m’aide aussi dans le sport pour aller chercher un peu
Ermanno : de performance. Donc du coup, tu t’es mis un petit jacuzzi à deux degrés à la maison, sur la terrasse
Géraud Paillot de Montabert : en Bretagne, on le répète, pour être au frais régulièrement. Oui, je me suis mis une bassine et en fin de compte, je la remplis et je mets dedans des… Soit de temps en temps, j’achète des packs de glace, je balance 50 kilos de glace dedans. C’est bien, j’aime bien, c’est du intense.
Ermanno : Oui, non mais je suis d’accord avec toi, c’est un soulagement, un pied énorme. Et du coup, est-ce qu’il y a un traitement contre la sclérose en plaques ?
Géraud Paillot de Montabert : Alors, il y a plusieurs traitements qui existent, ce qu’on appelle des premières lignes, deuxième ligne, troisième ligne, qui sont des traitements plus ou moins forts en fonction du type de sclérose en plaques qu’on a. Et c’est des traitements qui ralentissent l’évolution de la maladie. Donc ça, c’est une bonne nouvelle par rapport à il y a 20 ans, c’est qu’il y a des traitements qui permettent de ralentir et on sait que ça aide à diminuer le handicap sur le long terme.
Ermanno : Mais ça permet de ralentir l’évolution de la maladie, mais ça ne guérit pas la maladie, ça ne stoppe pas la maladie et ça ne guérit pas les symptômes que tu as déjà.
Géraud Paillot de Montabert : Non, voilà, donc ça ne guérit pas les symptômes, ça n’arrête pas la maladie. Alors, il y a des gens où ça la stoppe suffisamment, si tu veux, pour qu’il n’y ait pas trop de désagréments au quotidien. Et puis après, pour tout ce qui est symptômes, c’est d’essayer de travailler. La rééducation, c’est super important. Là, j’attaque 4 à 6 semaines de rééducation au mois de mai, rééducation 3 jours par semaine d’intensif et tout. Et puis, ça permet d’essayer de récupérer certaines fonctions. Voilà, je suis profondément optimiste, donc on va passer 4 à 6 semaines à bosser, on va récupérer des petits
Ermanno : trucs. L’inconvénient de la sclérose en plaques aussi, c’est, comme tu disais, c’est parfois tous les handicaps un peu invisibles, mais c’est aussi que quand on ne la connaît pas, ça peut générer d’autres problèmes. Dans mes proches, il y a une personne qui a une entreprise de réparation en hauteur, sur les toits, etc. Et il était atteint de sclérose en plaques, mais il ne le savait pas. Et il a fait deux chutes, pas fatales, mais il a fait deux chutes tout simplement parce que, justement, ses jambes ont arrêté de fonctionner et puis il est tombé comme une crêpe depuis les toits. Donc, effectivement, il n’y a pas que les symptômes, les premiers symptômes qui peuvent poser problème. Est-ce que tu sais, justement, si la sclérose en plaques se dépiste, se détecte avant que les symptômes suffisamment importants
Géraud Paillot de Montabert : n’apparaissent ? Alors, la bonne chose, c’est que maintenant, elle se détecte beaucoup mieux qu’avant, grâce aux IRM. Donc, ça, c’est une très bonne chose, alors qu’avant, c’était
Ermanno : la galère. Enfin, j’imagine que tu fais pas un check-up IRM tous les 10 ans pour t’assurer
Géraud Paillot de Montabert : que t’as pas de sclérose en plaques. Non. Donc, en général, ce qui se passe, c’est qu’il y a ce qu’on appelle une poussée, une première crise, où il y a certains symptômes qui arrivent. Et à ce moment-là, les médecins vont préconiser une IRM, ils vont préconiser quelques examens, comme des fonctions lombaires, ainsi de suite, qui vont permettre de dire, bah oui, il y a une probabilité forte que ça soit une sclérose en plaques. Et ce qui est bien aussi, c’est que maintenant, avec les traitements, on passe les personnes assez tôt sous traitement, de manière à venir limiter l’évolution de la maladie le plus tôt possible. Donc, ça s’améliore beaucoup, tous ces aspects, et la recherche continue. Donc, sur l’aspect traitement, il y a des choses qui vont continuer à arriver, et c’est une très bonne chose. Ce qu’il faut, c’est penser à aller voir aussi des médecins de rééducation, qui peuvent aider énormément sur des problèmes au quotidien. Donc, il y a le neurologue, il faut avoir un bon kiné, qui est spécialisé en neuro, il faut avoir un médecin de rééducation, tout ça, et relativement tôt dans la maladie, et pas attendre trop longtemps qu’on soit trop impacté.
Ermanno : Oui, c’est justement pour ça, tu vois, que je te posais la question, est-ce qu’on peut la dépister ? Parce que, comme tu le dis, maintenant, on a des traitements qui permettent de limiter l’évolution de la maladie, et donc on imagine que plus tôt elle est prise, mieux c’est, et idem pour la rééducation, pour corriger, guérir, tous ces premiers symptômes qui apparaissent. Bon, on a fait un bon tour sur la sclérose en plaques, là, c’est pas mal, on va peut-être pouvoir passer à toi. Ah si, une dernière question, est-ce que, à l’instar de Parkinson, par exemple, le sport, l’activité physique, peut aider au traitement ou à la limitation de l’évolution de la maladie ? J’en suis intimement persuadé, et
Géraud Paillot de Montabert : tous les médecins aujourd’hui, alors c’était pas le cas il y a 20 ans quand on m’a dit « Monsieur, arrêtez le sport », mais aujourd’hui, tous les médecins te disent, quelle que soit la pathologie chronique, d’ailleurs, le sport est quelque chose de bon. Alors, le sport, l’activité physique adaptée, parce qu’on n’est pas tous obligés d’envoyer un Ironman ou des choses comme ça, mais en tout cas, de l’activité physique adaptée, c’est aussi valable pour ceux qui n’ont pas de problème de santé au passage, ça on nous le rappelle régulièrement, mais c’est un vrai bénéfice, tu vois, sur une sclérose en plaques, sur un Parkinson, ça va t’aider à garder des fonctions plus longtemps parce que tu fais travailler ton corps, tu viens de solliciter, ainsi de suite, tes poumons, enfin, tout l’ensemble du corps, et donc, oui, c’est super important. Alors, si on n’aime pas le sport, on peut aller marcher, on peut aller au musée, on y va à pied plutôt que d’y aller en voiture, enfin, des choses comme ça, tu vois, mais oui, l’activité physique, elle est primordiale, physiquement, et puis, enfin, franchement, toi qui fais du sport aussi, mentalement, c’est le bonheur.
Ermanno : Ah oui, mais ça, mentalement, au niveau hormonal, au niveau
Ermanno : réflexion, au niveau lâcher prise, enfin, bref, on ne va pas revenir sur tous les bienfaits du sport, on est bien d’accord. Sinon, on ne serait pas dans un podcast
Géraud Paillot de Montabert : de sport. Et tu vois, il y a un autre truc aussi, la préparation mentale, là, qui est un peu souvent sous-estimée en France, là, sous… Bah quoi ?
Ermanno : Ouais, voilà, là, ouais, ouais.
Géraud Paillot de Montabert : Ça me fait toujours marrer, ça. Quand je fais des comptes, je dis aux gens, ok, un grand sportif, la préparation mentale, ça compte pour combien dans sa réussite, là ? Alors les gens, ah ouais, 60, 70, 80%, ok. Et vous, toi, dans ta pratique sportive, tu y consacres
Ermanno : combien de temps ? Bon, mais non, moi, j’ai pas de problème,
Géraud Paillot de Montabert : j’ai pas besoin. Pas besoin ? Regarde, regarde un… Regarde un… Enfin, judoka ou qui tu veux, aujourd’hui, tous te disent qu’ils ont… qu’ils passent du temps à faire de la préparation mentale, quoi. Que ça soit accompagnement psy, que ça soit de la sophro, que ça soit à chacun de trouver son truc. Mais moi, c’est surtout des techniques d’optimisation du potentiel qui m’ont vraiment accompagné et aidé. Mais ce qui est valable dans le sport, c’est valable aussi complètement dans la vie de tous les jours ou quand t’es malade chronique.
Ermanno : Ah, ça, je suis tout à fait aligné, d’accord, avec toi. Je te propose qu’on passe, justement, un peu plus à toi. Donc, ce moment où tu commences à… où déjà, tu sors du monde du travail et tu dois commencer à te dire bon, bah, le sport, ça va peut-être aussi être ma porte de sortie. Quel est le mécanisme ? Quelle est la démarche dans laquelle tu t’engages à ce moment-là ?
Géraud Paillot de Montabert : En fin de compte,
Géraud Paillot de Montabert : je pense au sport. Je pense au sport, un, parce que j’en faisais avant et deux, je pense au sport parce que je me rends compte que dans le yoga, quand je suis en activité, mon cerveau, il débranche de tous les aspects maladie, ainsi de suite. Et donc, ça me fait faire une sorte de voyage en dehors de ce monde compliqué de la maladie. Et donc, le kayak, ça a vraiment été une volonté de voyage un peu initiatique où je me suis dit, toute la journée, je vais faire deux choses. Je vais faire du sport, donc avec le kayak, et je vais rencontrer des gens. Et pour donner un exemple, quand j’étais sur mon petit kayak, là, t’imagines, en gros, tu remontes la Seine, après, tu fais tous les canaux, tu remontes jusqu’à Chaon-sur-Saône, tu redescends la Saône, tu descends le Rhône et après, tu finis sur la Méditerranée, 70-80 bornes. Et t’imagines, là, je remontais sur mon petit kayak, la Seine à contre-courant, et je vois quelqu’un sur la berge, je lui fais, c’est encore loin, Marseille ?
Géraud Paillot de Montabert : Le mec, il ne m’a pas répondu, t’es fada, parce que je n’étais pas encore dans le Sud, mais le mec, il me regarde avec des grands yeux, donc on rentre en communication et on commence à échanger sur ce que je fais, pourquoi je le fais, machin, ainsi de suite. Et franchement, tu vois, je suis sorti complètement de ce monde malade, même si j’en parlais, parce que je me suis oxygéné le cerveau. Et ça, c’est vraiment ce twist que j’ai fait au niveau de mon cerveau, et ça, c’est le sport qui m’a vraiment, qui a été le véhicule principal pour faire ça.
Ermanno : Et justement, comment t’enclenches ce véhicule ? J’imagine que ce n’est pas, tu dis au revoir à ton employeur, tu prends ton chèque de départ, tu trinques avec les collègues, et puis le lendemain, tu montes sur ton kayak. Il y a eu toute une mise en route.
Géraud Paillot de Montabert : Ce qui m’a, en fin de compte, je me suis dit, j’ai besoin d’un projet pour ne pas rester au fond du canapé.
Ermanno : Et donner le bon exemple à tes filles.
Géraud Paillot de Montabert : Exactement. Je me suis dit, j’ai pas envie, j’ai envie de faire du sport, parce que j’ai besoin d’être dehors, j’ai besoin, tu vois, c’est fini les bureaux, tout ça. J’ai besoin vraiment d’être dans la nature. Et je veux rencontrer du monde et leur dire qu’on peut faire des choses et je veux le montrer. Et donc, c’est comme ça que je suis arrivé au kayak, et c’est comme ça que j’ai monté le projet sur 6-8 mois. Prendre quelques cours de kayak, quand même, pour savoir un peu pagailler, pas me tuer les bras et le dos. Ah, parce que tu n’avais jamais fait du kayak avant, en plus. J’en avais fait un petit peu, mais je ressortis avec les enfants 3-4 bandes, quoi.
Ermanno : Il y avait un petit peu plus, là. 1048. Et pourquoi, en fait ? Pourquoi le kayak ? Pourquoi pas, je ne sais pas, la course à pied, le vélo, le vélo couché, le poirier ?
Géraud Paillot de Montabert : Ouais, sur les mains aussi, parce que les jambes courir, c’était plié. En fin de compte, c’est… Je fais de temps en temps du kayak, comme ça, une petite sortie avec les enfants, et c’est en faisant ça en mer un jour, je me suis dit, mais finalement, c’est vachement bien pour se déplacer, j’ai peu besoin de mes jambes, j’aime bien ce mouvement, j’aime bien, t’es dans la nature, il y a l’eau, l’eau, c’est un côté apaisant, et je me suis dit, j’ai envie de faire un truc en kayak, et c’est là, je me suis dit, tiens, traverser la France, je m’étais dit, traverser la France pour rencontrer les gens, c’est un symbole qui est assez sympa, et là, je rentre à la maison, je regarde sur le PC, et je me dis, putain, tout communique, et ça s’est fait, mais comme ça, je dis, ok, l’été prochain, je pars.
Ermanno : Ok. Tu aurais pu nous raconter autre chose sur le kayak, le kayak, parce qu’il y a une histoire, une histoire quand tu étais jeune, non, là, c’est vraiment le moment où tu es sur ton kayak, et tu as un déclic, et puis, go.
Géraud Paillot de Montabert : Go. Et derrière, j’enclenche, parce que pour le coup, je suis un peu inférieux quand je prends une décision, derrière, j’enclenche, il faut trouver quel type de kayak, il faut que je prenne des cours, je rencontre Pierrot, un mec génial, si tu nous écoutes, Pierrot, merci.
Ermanno : J’espère qu’il va nous écouter, tu lui enverras l’épisode.
Géraud Paillot de Montabert : Oui, je vais carrément lui envoyer, qui me met au kayak, qui, pendant le Paris-Marseille, me fait la surprise de me rejoindre sur le parcours, on passe trois jours ensemble à bivouaquer sur les bords de la Saône, enfin, juste, moment génial dans la nature, et de partage, c’est lui, après, à qui j’ai proposé de monter dans le Spitsberg avec nous, c’est une autre histoire, voilà, et donc, et je mets tout en route, et en fin de compte, c’est génial, parce que d’avoir un projet, ça me centre, ça me permet de sortir de cette spirale infernale, je quitte le monde professionnel, je ne vois plus personne, bam, bam, bam, ça me remet sur des rails, et c’est ça, en fin de compte, que j’ai adoré, et c’est pour ça qu’Aventure, et Steve, le projet de résilience que j’avais, il est devenu une association, pour justement partager ça, et faire goûter à d’autres cette possibilité d’avoir des projets, et à partir du moment où tu te refixes des objectifs, c’est comme en sport, des objectifs smarts, atteignables, et ainsi de suite, c’est reparti, tu réenclenches dans la vie, tu as le sport, tu as le collectif, tu as un objectif, go !
Ermanno : Écoute, moi je trouve qu’on est super alignés, parce que j’allais justement enclencher la transition vers Aventure et Steve, tu l’as fait, donc, le micro est à toi, dis-nous tout un petit peu, qu’est-ce que c’est qu’Aventure et Steve, d’où ça vient, pourquoi, comment, quand, où est-ce que tu en es, où ça va, quel est votre objectif, voilà, tout !
Géraud Paillot de Montabert : Donc Aventure et Steve, comme le Paris-Merseille, non, je ferai court, Paris-Merseille, c’est bien passé, j’ai fait des rencontres, je me suis dit ce que j’ai envie de vivre, j’ai envie que d’autres personnes qui ont des pathologies chroniques, puissent vivre ce moment, tu vois, un peu particulier, un peu état de flot, quand tu es dans le sport, et que ça envoie bien, ainsi de suite, et donc, en 2019, j’ai transformé en association, 2019, c’est une année importante aussi, parce que j’ai proposé à d’autres personnes de m’accompagner au Spitsberg, donc l’objectif, c’est d’être handi-valide, soignant-soigné, et de vivre une aventure incroyable, de démontrer que tous ensemble, on peut aller au bout du monde. Alors, on n’était pas au bout du monde, mais l’objectif, on n’était pas loin du Pôle Nord, on était à 1000 km du Pôle Nord, et l’objectif, c’était de passer le 80ème parallèle nord dans l’Arctique, en kayak, trois semaines en autonomie, à naviguer le long des côtes nord du Spitsberg, là où il n’y a rien, c’est désertique, c’est pas habitable, c’est… t’as l’ours blanc qui a eu la gentillesse de nous rendre visite une nuit, et qui surtout a eu la gentillesse que ça se passe bien, de ne pas nous bouffer, de ne pas prendre notre nourriture, nos réserves, de ne pas casser nos kayaks, de ne pas s’énerver sur nos tentes, voilà. Donc, une rencontre, une des plus belles rencontres de ma vie, parce que c’est juste incroyable d’être à quelques centaines de mètres d’un ours blanc, à la fois un gros niveau de stress, et puis, en même temps, c’est juste… c’est fou, quoi. Voilà. Donc, ça s’est transformé sur Aventure Hustive 2, on est monté au Spitsberg, on a passé le 80e parallèle, et en fin de compte, c’était un instant magique, parce que, je vais prendre l’exemple de Camille, qui était venue avec nous au Spitsberg, qu’on a emmenée là-haut, Camille, c’est une jeune qui avait aussi une sclérose en plaques, qui a une sclérose en plaques, qui avait lâché beaucoup de choses, que l’hôpital m’avait envoyée en disant elle va vraiment pas bien, elle faisait de la com, je lui ai dit écoute, moi je commence à être un vieux schnock, un vieux con, les réseaux sociaux, c’est pas mon truc, je suis pas bon là-dessus, et viens m’aider. Donc, elle est venue m’aider, elle a repris confiance là-dessus, je lui ai dit le Spitsberg, tu viens, elle avait 26 ans à l’époque, elle me dit attends, t’es fou, je sers à rien, je fais pas de sport, c’est pas possible, 18 mois pour se préparer, et on y va. Et ben Camille, on a passé le 80e parallèle ensemble, deux mois après, elle retravaillait, d’accord, elle a monté une boîte de com, elle a un enfant, elle a recranté dans la vie, et moi, moi, c’est vraiment l’exemple, un des exemples que j’aime bien citer, c’est du sport, du collectif, un objectif ambitieux, et tu repars dans la vie. Et Aventure Estive, c’est vraiment ça notre ADN, je dis toujours révéateur de résilience, je fais pas grand-chose moi, j’ai quelques idées un peu barrées, de trucs un peu improbables, et je propose aux gens, et les gens, ils participent à une partie en fonction de ce qu’ils peuvent faire. Je te donne un exemple, la photo que tu vois derrière moi, là c’est quoi, c’est l’arrivée d’un Ironman sur le Mont-Saint-Michel, d’accord, et le projet Ironman, on est partis ensemble, on est arrivés ensemble, d’accord, on était quelques-uns tentés en entier, donc moi je fais tout avec les bras, uniquement les épaules, je nage qu’avec les bras, derrière c’est du road bike, du vélo couché avec les bras, et puis après c’est du fauteuil pour la partie marathon, on a mis 21 heures pour le boucler, mais on est partis ensemble, on est arrivés ensemble, on est partis à 2h du mat, sous la lune, qui jouait avec les nuages, dans la ranse, à côté de Dinan, on est arrivés au Mont-Saint-Michel à 23h, soleil couchant, et tous ensemble, certains en handbike, certains en fauteuil, certains en vélo électrique, certains en courant, certains en joaillette, tu vois, c’est vraiment un truc complètement incroyable, et je pense à Nadege, qui s’était rééduquée pendant plusieurs mois pour faire 10 bornes en vélo électrique, et elle, c’était ça son défi, et elle, c’est ça qui l’a fait recompter, Nadege, derrière, elle a monté son propre défi, qui était de traverser le terrasse à pied, derrière, elle est devenue ambassadrice d’Aventure Estive dans la région Auvergne-en-Alpes, tu vois, c’est chacun prend une partie du projet, et va nous embarquer, et puis moi, je les accompagne sur la préparation mentale, et garder la motive, et aller jusqu’au bout, tu vois. Donc c’est vraiment ça, Aventure Estive, c’est de donner la petite étincelle qui fait que, waouh, tiens, je vais essayer ça, à ma mesure, et derrière, je recrante et je repars.
Ermanno : Et c’est quoi ton objectif pour la suite, pour Aventure Estive ? Alors on a compris, tu ne te projettes plus, mais tu dois quand même bien projeter quelque chose pour Aventure Estive.
Géraud Paillot de Montabert : Oui, et puis on a quelques défis aussi. Aventure Estive, c’est qu’il y a un maximum de personnes qui aient une maladie chronologique, quelle qu’elle soit, qui viennent goûter à une de nos aventures, et que ça les aide dans leur parcours d’acceptation de la maladie, et de redémarrer dans la vie. Alors la vie, elle sera peut-être différente de ce qui était avant, ça aussi, il faut faire le deuil, et ça, c’est compliqué. Elle sera sûrement différente, mais la vie, elle peut être aussi avec des super côtés. Et c’est vraiment ça, moi, mon objectif d’Aventure Estive, c’est qu’il y a un maximum de gens qui viennent goûter ça, et qui se disent finalement, je peux faire plein de choses.
Ermanno : Tu vois, il y a une image qui me vient quand tu dis que la vie, elle sera plus pas forcément pareille, elle sera différente, mais il faut quand même apprendre à y goûter. J’ai juste cette image du moment où ton premier amour, la première fois que tu rencontres quelqu’un, un homme, une femme, c’est mieux, et là, ta vie, elle change, surtout si, quelques temps après, tu t’installes avec cette personne. Tu vis plus la même vie que quand t’étais célibataire. Malgré tout, tu apprends à l’apprécier quand même. C’était cette petite touche un peu plus positive que de parler de la maladie, mais où on fait bien le parallèle, je trouve.
Géraud Paillot de Montabert : Et en fin de compte, franchement, sans la maladie, je ne serais jamais allé à Tallinn, en Estonie, pour des championnats du monde, dans de l’eau à zéro degré et revenir à des médailles. C’est fou, ce truc-là qui m’est arrivé. D’entendre la Marseillaise sur le podium, c’est un truc, jamais je n’aurais pensé qu’à 54 ans, j’aurais ça. Et franchement, ça reste dans mes souvenirs, ça restera quelque chose
Ermanno : d’énorme. Comme quoi, la vie ne s’arrête pas avec
Géraud Paillot de Montabert : la maladie. Non. Mais ça, et malheureusement, et c’est pour ça que je témoigne aussi là-dessus, c’est plus vite, on a compris, plus vite on rentre dans cette nouvelle vie et plus vite on voit les choses d’un meilleur angle. Tu sais, c’est toujours l’histoire du verre à moitié plein, à moitié vide. Il n’y a pas longtemps, je disais à quelqu’un qui avait tendance à avoir le verre plutôt à moitié vide, je lui ai dit, c’est quoi ? On l’a fait physiquement, j’ai rempli un verre de vin à moitié là, et on l’a vidé dans un plus petit verre. Je lui ai dit, t’as vu ? Il est plein ton verre.
Ermanno : Ça marche aussi à l’envers. Tu prends un petit verre, tu le mets dans un grand verre, il est à moitié plein, il n’est plus plein.
Ermanno : Tu le regardes comme tu veux.
Ermanno : Écoute, j’adore ces échanges et ces messages pleins d’espoir. Je t’avais dit qu’on ne ferait pas trop long, donc je pense qu’on a déjà bien parlé de toi, bien parlé de la maladie qu’est la sclérose en plaques, de tout ce qui tourne autour, et finalement pas que de cette maladie-là, mais aussi de tout ce que tu fais pour aider les gens atteints de maladies chroniques. Et tu l’as dit, la maladie chronique, c’est pas que la sclérose en plaques, ça peut être aussi le cancer, ça peut être aussi d’autres problèmes, et pas forcément des maladies dégénératives. Tu peux être atteint de maladies chroniques qui ne sont pas forcément dégénératives, mais qui t’empêchent de vivre la même vie qu’avant. L’amour n’est pas une maladie, ça empêche de vivre la même vie qu’avant, mais c’est pas une maladie, au contraire. C’est souvent un remède. Mais écoute, j’adore ça. Le podcast s’appelle Devenir Triathlète, et même si c’est un épisode spécial pour le podcaston, je te propose qu’on termine avec la question signature, puisque tu as fait un Ironman avec tes moyens et d’autres t’ont accompagné, mais la signature du podcast, c’est justement comment est-ce que, à ton avis, on peut devenir triathlète ? Alors Géraud, comment est-ce que tu peux devenir triathlète ? Est-ce qu’à ton avis, on peut devenir triathlète et même triathlète valide ou non valide ?
Géraud Paillot de Montabert : Le triathlon, c’est une sorte de graal pour moi, auquel je pensais ne pas avoir accès, et j’ai eu la chance d’en faire quelques-uns. Comme je suis un peu barré, j’ai commencé par un semi-iron, j’ai enchaîné sur un iron, et après, j’ai monté des enchaînements de semi-iron, on en a fait 5 en 5 jours. Ce qui, pour une personne en situation de handicap, est une première. Et toujours on dit valide avec des gens qui participent. Comment est-ce qu’on tombe dedans et comment est-ce qu’on devient triathlète ? Je pense que déjà, il faut avoir envie de le faire. Et dans le triathlon, pour moi, il y a beaucoup de plaisir.
Géraud Paillot de Montabert : Il y a l’objectif déjà, qui est quand même, un triathlon, surtout le premier, il faut le préparer, ainsi de suite. Je pense qu’on y vient par des envies, par des rencontres. C’est un sport, il faut savoir quand même exigeant, mais ça, je pense que nos auditeurs, ils le savent. Ça prend du temps, parce qu’il faut s’entraîner sur les trois disciplines. Mais c’est un tel bonheur, quand t’arrives au bout, quelle que soit la longueur du triathlon, quand t’arrives au bout, que t’as enchaîné, que t’as réussi à, dans ton cerveau, segmenter, être dans l’instant présent. Je vais donner un exemple sur l’Ironman. À 2h du mat, quand on nage dans le noir, j’ai des trucs qui passent dans les mains, et là, je me fais un film serpent, dans la flotte, tu vois rien, c’est un peu crade et tout. Et à ce moment-là, mon cerveau commence à se dire, derrière, t’as 180 bornes de handbag, derrière, t’as le marathon. Et là, je me redis, ok, bras gauche, bras droit, respire. Bras gauche, bras droit, bras gauche, respire. Et je me mets dans une sorte d’état de nuit, tu vois, où tu re-rentres dans une sorte de flow comme ça, et là, c’est juste magique. Et franchement, quand tu passes, que ça soit 10h, 15h, 20h, dans ce fonctionnement-là, c’est… C’est incroyable. En fin de compte, c’est des… J’aime beaucoup le long, pour le coup. Un petit coup de cœur pour les semi-iron, parce qu’une distance, c’est long, mais c’est pas trop violent pour le corps. Ça reste encore assez facilement absorbable.
Géraud Paillot de Montabert : Cet état de flow, je l’ai eu dans très peu d’autres sports, et franchement, ça motive pour en faire d’autres. Et quand tu discutes avec des triathlètes aussi, qui aiment ce fonctionnement, c’est hyper motivant pour en faire.
Ermanno : Je pense que t’auras à continuer d’inspirer celles et ceux qui nous écoutent. Tiens, d’ailleurs, il y a un triathlète que j’ai interviewé, qui n’habite pas très loin de chez toi, il est à Grandville, donc un petit peu plus au nord, mais qui est un triathlète qui s’est découvert sur le tard. Il faudrait que je vous mette en relation, je suis sûr qu’il y aurait plein de choses à faire entre vous.
Géraud Paillot de Montabert : Tu vois, moi, franchement, je m’étais toujours dit j’en ferais bien dans ma vie, et puis non, c’est pas possible. Et un jour, je me suis dit go. Donc, les gars, allez-y, allez-y, faites celui qui vous convient en distance et prenez du plaisir, parce que
Ermanno : il n’y a que ça. Écoute, merci beaucoup, Géraud. Pour terminer, où est-ce qu’on te suit ? Où est-ce qu’on t’encourage ? Où est-ce qu’on participe, on contribue à
Géraud Paillot de Montabert : Aventure Hustive ? Donc, très simple, Aventure Hustive, H-U-S-T-I-V-E, sur Facebook, sur Insta, sur le site, dès qu’on s’est fait hacker, dès qu’on aura réparé et refait le site, voilà, site Internet. Et puis, si vous avez envie, si vous avez des questions, si, voilà, sur les maladies chroniques, refaire du sport, sur ce qui m’aide, la prépa mentale, tout ça, n’hésitez pas à me demander, à me relancer si j’oublie de vous répondre. Et ça sera avec plaisir, c’est le rôle d’Aventure Hustive, quand on est là pour partager
Ermanno : et avancer tous ensemble. Super, bah écoute, merci encore, Géraud. Une bonne journée, un bon entraînement, parce que là, tu y vas ou tu reviens là ?
Géraud Paillot de Montabert : Et là, je suis allé nager tout à l’heure et demain matin à 6h30, entre 6h30 et 7h, petite immersion dans l’eau à 2 degrés.
Ermanno : Bon, écoute, bon courage pour demain et puis bonne continuation. À très bientôt, Géraud.
Géraud Paillot de Montabert : Merci, Armando.
Ermanno : Merci d’avoir écouté cet épisode jusqu’au bout. N’oubliez pas de rejoindre notre groupe Facebook pour discuter avec les invités, commenter et poser vos questions. Et Olivier et moi, nous vous répondrons dans un prochain épisode. À la semaine prochaine. Salut les sportifs