#411 [INTERVIEW DE PRO] Valentin Morlec, en quête des Jeux Olympiques de Los Angeles 2028

🎙️Dans cet épisode, on reçoit Valentin Morlec, 13ᵉ des derniers championnats d’Europe de triathlon.

À 25 ans, il rêve des Jeux Olympiques au milieu d’une concurrence rude.

💬Valentin nous parle de parcours, de ses ambitions et de son quotidien exigeant de sportif de haut niveau.

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🏃🏼‍♀️ Notre invitée :

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Charly : salut les triathlètes on se retrouve aujourd’hui pour un nouvel épisode du podcast devenir triathlètes x open tri et aujourd’hui c’est une interview de pro qui nous attend puisqu’on a eu le plaisir de recevoir valentin morlaix valentin il a 25 ans et c’est un pur produit de la formation du triathlon français vise les jeux olympiques de los angeles en 2028 il va nous raconter tout ça son parcours ses ambitions lui qui pointe aujourd’hui à la 37e place du ranking mondial de world triathlon alors comment est-ce qu’on jongle entre sa passion et la vie exigeante d’athlètes professionnels comment est-ce qu’on se donne les moyens d’aller chercher ses rêves olympiques dans un contexte où il ya beaucoup de concurrence sur le court de distance français et comment il reste motivé au quotidien pour se tourner vers ses objectifs et juste avant de démarrer cet épisode un message un peu spécial on vient de fêter les huit ans d’existence d’open tri je suis hyper heureux que vous soyez toujours plus nombreux à nous rejoindre et pour cette occasion on a un petit cadeau pour vous cinq semaines d’entraînement gratuite sur notre appli pour ça il vous suffit de vous rendre sur open tri point fr et de renseigner le code devenir tri d e v e n i r t r i sur open tri point fr et vous aurez cinq semaines d’entraînement offerte grâce au podcast le lien est dans la description

Ermanno : et je vous souhaite à la fois un bon entraînement et une bonne écoute de notre épisode salut les sportifs c’est Ermanno et je suis très heureux de vous recevoir pour un nouvel épisode du podcast de triathlètes x open tri aujourd’hui on va avoir la chance de faire un portrait d’un triathlète professionnel qui vient de boucler les championnats d’europe oui on enregistre assez tôt après cet

Valentin MORLEC : événement je suis très heureux de tendre le micro à valentin morlec salut valentin salut salut salut devenir triathlète écoute merci de me recevoir je suis très content de participer à ton podcast

Ermanno : et puis voilà j’espère que je vais essayer d’être assez clair dans mes réponses oui t’inquiète et puis au pire je te guiderai où je te mettrai une petite ping petite tape à droite à gauche il faut qu’il y ait quelqu’un sur ses lignes hein chacun sur ses lignes sur son sur son prolongateur et puis et puis regarder droit devant ça va ouais exactement t’hésite pas bon écoute la première question que je pose à tous mes invités elle est très simple c’est toujours la même normalement c’est toi qui est le plus à même d’y répondre je te propose de te présenter dis nous tout qui est valentin

Valentin MORLEC : morlec bah écoute valentin morlec il a 25 ans il habite à saint raphaël actuellement il donc moi je suis né à clermont ferrand dans nos vernes j’y ai grandi une vingtaine d’années donc dans un dans un village à côté de clermont ferrand dans la campagne ensuite j’ai fait deux années d’études dans la ville de clermont ferrand et j’ai décidé à l’âge de 20 ans de de déménager dans le sud de la france pour rejoindre le pôle le pôle espoir de boulerice de triathlon donc j’y ai ensuite j’y suis resté quatre ans pour me former et puis depuis voilà cette année moi j’ai évolué un peu avec mon projet perso avec mon entraîneur annel aubry et donc on évolue tous les deux depuis cette année et puis tout se passe super bien voilà je suis maintenant aussi aidé par la fondation respect aussi qui est on va dire un sponsor plus qu’un sponsor c’est vraiment on va dire une identité qui me permet maintenant de structurer mon projet sportif qui me permet de de m’aider à me développer qui me prend énormément en charge certaines dépenses notamment des lindots un accompagnement perso humain aussi avec le manager simon avec le fondateur vincent et j’ai suis aussi maintenant soutenu par le le fondateur et j’ai aussi été injectée au Polish

Valentin MORLEC : ovobole Nathalie Nathalie molinari Nathalie

Valentin MORLEC : Nathalie se le cacher, ça permet aussi de connaître les possibilités de reconversion, les métiers qui pourraient m’intéresser pour la suite. Donc, j’ai l’esprit maintenant libéré pour pratiquer le triathlon.

Ermanno : Tiens, si ça ne te dérange pas, on va rester deux minutes là-dessus. Ça veut dire quoi être policier réserviste ? Ça veut dire que pour l’instant, tu es dégagé de tes obligations donc tu pratiques ton sport mais tu es payé comme un policier entre guillemets normal ?

Valentin MORLEC : Voilà, c’est ça en fait. Moi, je suis payé comme un policier normal mais je leur dois en fait 25 jours dans l’année et ces 25 jours sont dédiés à des actions de communication, notamment des salons. Tu vois, moi, mes actions, l’année dernière, j’étais à la fan zone du Tour de France où j’étais avec des vrais policiers qui faisaient la promotion des métiers de la police et donc moi, avec une autre athlète du dispositif, on était là pour promouvoir le sport de haut niveau et promouvoir ce dispositif en fait. Donc, c’est vraiment très intéressant aussi pour nous de leur rendre l’appareil en fait à cette… de rendre l’appareil à ce dispositif et montrer que la police est engagée dans le sport aussi. Je pense que les Jeux Olympiques ont montré des bonnes valeurs du sport et moi, j’ai découvert un milieu de la police extraordinaire et la police et les sportifs partagent énormément de choses et j’étais content de

Valentin MORLEC : montrer que je faisais partie de ce dispositif.

Ermanno : Au-delà des 25 jours que tu leur dois par an, est-ce que tu as aussi des obligations à la fin de ta carrière sportive ? Est-ce que tu devras signer avec la police ? Est-ce que tu devras rester avec eux pendant un certain temps ?

Valentin MORLEC : Non, justement, c’est vraiment des contrats de deux ans, renouvelables et on n’est pas obligé de rien mais par contre nous, en interne, enfin nous, en tant que sportif, c’est vrai qu’on se pose des questions après, moi par exemple, je ne connaissais rien au milieu de la police, je ne connaissais vraiment rien au milieu de la police et j’ai découvert un milieu franchement, ça m’a bluffé j’avais énormément de préjugés sur ce milieu, je pensais qu’il n’y avait que 2-3 missions 2-3 métiers et en fait, il y a un univers tellement vaste que chacun pourrait y trouver sa voie, sa vocation et même moi, je me suis posé des questions quand j’étais sur ma formation, purée, ça pourrait m’intéresser après parce qu’honnêtement, moi, je ne sais pas forcément ce que je veux faire après le triathlon j’ai des choses que j’aime bien, j’aime l’entraînement, etc. mais j’ai découvert des métiers de la police qui pourraient un petit peu m’intéresser aussi, donc ça permet de redistribuer des cartes dans son intérieur et de se dire, voilà, c’est vrai que la police, c’était intéressant ils m’ont aidé sur une partie importante de ma carrière, c’est à moi maintenant de rendre l’appareil et de devenir policier

Ermanno : à mon tour. Je pense qu’on va bien s’entendre parce que j’entends dans tes propos certaines valeurs qui sont communes Tiens, j’en profite, tu parles de la police et des policiers réservistes, on fait un petit coucou à Margot Rifkis qui, elle, ne fait pas du triathlon mais qui fait de l’escrime et puis un ancien policier aussi, Yannick Maté-Gissec et puis tellement d’autres qu’on a déjà reçus dans le podcast. D’ailleurs, en parlant d’avoir reçu des gens sur le podcast, je te mets quand même une petite claque derrière la tête parce que tu m’as dit en off que tu n’avais pas encore écouté le podcast pourtant, Annaëlle, ton coach, est passée donc il va falloir que tu ailles écouter ça

Valentin MORLEC : Dès qu’on raccroche, tu y vas. Exactement, il me l’avait dit il me l’avait dit donc je vais lui demander une petite sortie un peu longue pour pouvoir avoir de l’écoute

Ermanno : Écoute, ça a duré une heure, une heure et demie

Valentin MORLEC : donc ça va, il ne faut pas si long que ça Un footing suffira alors C’est ça, exactement C’est qu’Annaëlle, il parle beaucoup C’est ça

Ermanno : Tu es à Boulouris, au Pôle Espoir Triathlon

Valentin MORLEC : J’y suis sorti depuis J’ai été formé sur 4 ans et maintenant, j’y suis sorti

Ermanno : Ça veut dire quoi, y être formé pendant 4 ans ? Déjà, est-ce que tu pourrais y rester pendant… pendant 20 ans, tout le temps de ta carrière ou même au-delà, est-ce que tu as des obligations ? Alors oui, c’était un choix, mais est-ce que on t’a aidé, on t’a poussé à y aller ? Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu tout ça tout le contexte ?

Valentin MORLEC : Alors le contexte, on repart du coup de Valentin, 20 ans, à Clermont-Ferrand Je m’entraînais à l’époque avec mon papa, puis avec un ami qui m’a dépanné sur la dernière année où j’étais sur Clermont-Ferrand un ami triathlète J’étais un petit peu isolé, un peu tout seul Je m’entraînais un petit peu avec le club de natation de Clermont, j’étais un petit peu avec le club d’athlètes Clermont-Athlètes, et je voyais que j’arrivais pas forcément à avoir un entraînement purement triathlète, j’étais à la fois nageur, à la fois coureur, j’arrivais pas à joindre les deux bouts Donc du coup j’avais pas forcément des résultats qui me satisfaisaient Et ensuite…

Ermanno : Mais tu sentais qu’il y avait quelque chose ?

Valentin MORLEC : Sur un plan national, déjà, j’étais en junior aux avantages J’étais vice-champion de France junior, mais je voyais qu’en fait une course sur deux, je la foirais parce que le niveau de forme n’était pas forcément optimal à chaque fois C’est-à-dire que c’était les curseurs, natation, vélo, course à pied, j’arrivais pas forcément à les joindre, parce que j’étais avec différents groupes qui s’entraînaient chacun de leur côté, et j’avais pas vraiment un entraînement de triathlète en fait, j’étais vraiment un coureur, un nageur et à côté je faisais du vélo, et j’avais du mal à joindre les groupes, parfois ça marchait parfois ça marchait pas du tout, donc mon niveau de forme était très variable et j’avais des garçons de ma génération qui étaient au pôle, qui marchaient très très bien je voyais leur progrès j’avais des retours sur leur entraînement, je faisais déjà des stages de détection de jeunes où je partageais du temps avec eux, je voyais comment ils s’entraînaient, leur entraînement me plaisait, donc je me suis dit, bah tiens Valentin, t’as 20 ans, t’es encore jeune mais le temps passe vite, donc j’ai appelé l’entraîneur national Espoir, qui était à l’époque Romain Lieux j’ai appelé l’entraîneur qui était Mickaël Ayassami, qui a d’ailleurs été mon entraîneur pendant 4 ans au pôle et je leur ai dit, voilà, moi je veux maintenant si vous le souhaitez, je voudrais m’entraîner au pôle de Boulouris, donc j’ai été accepté à l’été, j’ai fait mes affaires de Clermont-Ferrand et j’ai déménagé complètement à Boulouris à cet âge-là donc les

Valentin MORLEC : années se sont passées quand je dis formation, parce qu’en fait en étant Espoir, on est un peu jeune mais il nous reste encore énormément de choses à développer et à apprendre notamment, moi, toutes mes années Espoir que j’ai passées là-bas ça m’a permis de prendre de la caisse j’ai eu réellement une augmentation progressive de ma chambre d’entraînement j’ai eu

Valentin MORLEC : des apprentissages tactiques, des apprentissages de technique en natation j’ai vraiment, mais au sein d’une on va dire d’une planification de triathlète avec tout autour, c’est-à-dire qu’au pôle j’avais le médecin, le kiné, j’avais la possibilité de faire des études en parallèle aménagées, tout était optimisé pour que je puisse grandir en tant que triathlète mais aussi avoir tout l’à côté en fait

Ermanno : Est-ce que t’avais toujours rêvé d’être un sportif de haut niveau ou est-ce que ça t’est entre guillemets un peu tombé dessus quand à 20 ans tu te rends compte que t’es pas si mauvais dans les 3 sports mais que tu manques de liant pour devenir un bon triathlète et performer, que tu te dis il y a peut-être quelque chose que j’imagine autour de toi, tes proches, tes entraîneurs tes copains tes copains de club te disent Valentin il y a un truc à faire mais peut-être autrement Est-ce que t’as toujours rêvé d’intégrer le pôle et d’être Valentin Morlech au pôle de Boulouris ou est-ce qu’au contraire t’as pris ça comme ça venait

Valentin MORLEC : Alors à vrai dire j’aurais dû commencer par ça quand je me suis présenté moi je suis issu d’une famille qui a fait du triathlon, mes parents sont entrés sur un triathlon donc j’ai tout de suite baigné dans le monde du triathlon tout petit déjà j’ai jamais fait de foot j’ai jamais fait autre chose que du triathlon j’ai appris à nager pour faire du triathlon

Ermanno : C’est bien ça, tu sais le mot foot il est interdit dans ce podcast là

Valentin MORLEC : tant mieux parce que j’en ai jamais fait du coup j’ai toujours baigné dans ce monde du triathlon et j’ai pas vraiment quand j’étais petit je me suis jamais dit je serais professionnel mais j’ai toujours voulu m’améliorer être bon au triathlon quand j’étais jeune, minime j’étais pas le plus grand donc j’avais pas forcément des bons résultats mais je me suis toujours accroché parce que mon père était entraîneur du club comme je t’ai dit je baignais dedans donc j’ai jamais eu le décrochage que certains autres jeunes auraient pu avoir en ayant mes résultats j’ai toujours suivi le fil rouge puis j’avais un papa aussi qui m’aidait beaucoup en me disant tu verras Valentin sois patient, tu vas grandir tu vas apprendre de la maturité tu vas etc et finalement c’est un peu ce qui s’est produit j’ai commencé à avoir ma croissance en KD j’ai commencé à me rapprocher au début j’arrivais pas à me qualifier ensuite je me qualifiais ensuite je faisais top 20 ensuite je faisais top 10 progressivement tu grappilles des places et donc progressivement ton projet commence à se mettre en forme et c’est à partir de junior, cette période là 18-20 ans où tu commences à faire des stages t’es invité sur les stages de détection équipe Espoir contre les jeunes les autres de ton âge les meilleurs de ton âge et tu te dis ouais c’est vrai que c’est c’est quand même belle vie d’être sportif de haut niveau tu commences à faire des voyages en Europe puis après ailleurs de l’Europe en Asie, en Australie tu vois moi dès 18 ans 19 ans on a fait un championnat du monde en Australie et c’est là que tu te dis ah ouais c’est ça que je veux faire en plus tu côtoies les grands champions à l’époque c’était Vincent chez les élites, Dorian Léo, Pierre c’était déjà là et c’était déjà très costaud

Ermanno : Vincent Louis, Dorian Coninx, Pierre Lecor

Valentin MORLEC : et Léo Berger et tu voyais déjà, t’avais déjà plein d’étoiles dans les yeux quand tu voyais leurs courses et tu te dis voilà j’aimerais bien faire comme eux c’est ce qui m’a permis après de prendre les choix de faire les choix que j’ai fait

Ermanno : je fais un petit arrêt sur image décidément je te coupe beaucoup je produis un autre podcast qui s’appelle Dans les vestiaires justement où j’ai reçu Margot Rifkis une de tes compatriotes de mes collègues et c’est vrai que le but de ce podcast c’est de savoir comment est-ce qu’on construit et qu’on finance une carrière de sportif de haut niveau et j’aime bien souvent rappeler parce que tu l’as dit, je te taquine un peu c’est la belle vie sportif de haut niveau parce que tu voyages, parce que tu exerces la passion ta passion, ce que tu veux faire, ce que tu aimes mais ça reste un travail et ça reste j’imagine pas forcément une vie super facile tu l’as dit en intro, t’as la chance d’être soutenu par respect, t’as la chance d’être soutenu par la police nationale ça te permet de vivre, ça te permet de financer ta carrière, ça te permet de progresser de performer, mais malgré tout ça il y en a qui sont comme toi qui se posent aussi la question tous les jours toutes les semaines, tous les mois de comment je vais manger comment je vais continuer, surtout que je sens qu’il y a quelque chose à faire mais j’arrive pas à accrocher le podium, le top 2 premier de ma catégorie premier des championnats du monde donc oui c’est une belle vie, mais ça demande aussi beaucoup d’implication, de résilience et autres qu’est-ce que t’en penses de ça justement ?

Valentin MORLEC : je pense que tu fais bien de refaire un rappel dessus, moi j’ai aussi la chance d’être accompagné par une fédération je pense qui est très saine comme je t’ai dit, dès le plus jeune âge on a été accompagné on a été formé, je pense que on a été accompagné aussi financièrement on a pas eu de salaire, mais je veux dire on a eu des aides personnalisées qui nous ont permis de voyager de s’inscrire sur les courses, etc après je dis pas que j’ai toujours baigné j’ai toujours été à l’aise financièrement je veux dire, jusqu’à 20-21 ans c’est toujours mes parents qui m’ont aidé financièrement, les primes de course elles sont pas énormes, faut déjà aller les gagner sur les courses

Valentin MORLEC : avant la police nationale j’avais pas de salaire fixe heureusement qu’il y avait mes parents heureusement qu’il y avait la fédération

Valentin MORLEC : j’ai fait deux années au pôle en étant interne au pôle en internat on avait des des réductions si je peux dire des réductions sur le logement on a toujours été aidé j’ai toujours été accompagné c’est vrai que je comprends qu’il y ait certains qui ont du mal à joindre les deux bouts moi j’ai eu la chance d’être accompagné par une très bonne fédération par des parents qui ont toujours été derrière moi et maintenant par des institutions qui me soutiennent

Ermanno : on croise les doigts on ira chercher quelques contacts pour les autres copains

Valentin MORLEC : c’est clair

Ermanno : donc tu nous as expliqué que pour intégrer le pôle de Boulouris finalement t’as décroché ton téléphone t’as contacté les personnes qui étaient décisionnaires et puis t’as passé certainement des tests et t’as intégré le pôle une année, deux années, trois années, quatre années pourquoi t’es sorti ?

Valentin MORLEC : alors pourquoi je suis sorti, on va pas se le cacher parce qu’au bout de quatre ans on sent qu’il y a un changement de cycle tout à l’heure j’ai pas répondu à ta question tu m’as demandé si on pouvait y rester longtemps si on avait des droits et des devoirs alors quand tu rentres dans le pôle de Boulouris dans le pôle tu rentres dans un projet de performance de la fédération et tu as des devoirs de résultats, c’est obligé parce que quand t’es au pôle tu prends une place et y’a pas place infinie quand y’a trois créneaux de natation avec trois lignes, il faut les remplir mais tu peux pas être 50 000 dedans tu prends une place, tu dois au minimum avoir quelques résultats ensuite

Valentin MORLEC : à 25 ans je me suis retrouvé avec d’autres sportifs d’autres pôles comme les emballeurs comme les voléeuses qui étaient très jeunes et ça faisait quand même un certain fossé de génération où je me sentais plus à ma place au pôle où je voyais qu’en fait je mangeais à côté de personnes qui avaient 10 ans de moins que moi je sentais que c’était plus ma place et au sein même du pôle triathlon il y avait un changement de cycle où tous ceux avec qui j’avais évolué étaient soit partis soit avaient changé de projet j’étais plus du tout dans ce que j’avais connu et je me suis dit que c’était le bon moment pour faire mon propre projet à 25 ans et partir

Ermanno : et comment on switch justement de 4 ans où t’es super encadré tu l’as dit au pôle t’as le médecin, le kiné, les entraîneurs les structures, tout ce qu’il faut à bon bah

Valentin MORLEC : je vole de mes propres ailes c’est pas facile, on va pas se le cacher c’est pas facile après à 25 ans si on est pas capable de s’auto-gérer de structurer son projet je pense que c’est pas une super chose d’ailleurs c’est un peu pour ça aussi que j’avais pris cette décision je trouvais qu’on qu’on était très bien accompagné mais qu’à 25 ans ça m’aidait pas d’être aussi bien accompagné parce que quand je suis parti c’est ce que je leur ai expliqué il y a un entraîneur qui me fait mon programme qui me prend des soins donc en fait moi j’avais juste une vie je me lèche, je vais m’entraîner et j’avais aucune

Valentin MORLEC : on va dire aucune vision personnelle de ce que je voulais faire à l’entraînement c’est à dire que j’allais à l’entraînement, je faisais ce qu’il y avait à faire je rentrais, je mangeais, je dormais et ça est bis repetita et le fait de partir de cette structure ça m’a permis de ok maintenant tu te poses avec qui tu veux t’entraîner, vers quelle vision d’entraînement tu veux aller avec qui tu veux t’entourer toi, avec quel kiné, avec quel médecin etc et ça m’a permis vraiment de personnaliser mon propre projet, de sentir que j’avais vraiment la main totale sur ce que je faisais ce que je mettais en place, c’est pas facile à faire mais quand on y arrive c’est vraiment gratifiant

Ermanno : c’est un peu la question que j’allais te poser, quel est le niveau de difficulté pour faire ça, parce que encore une fois t’as toujours été encadré ces X dernières années notamment les 4 dernières au pôle comment est-ce qu’on constitue une équipe comment est-ce qu’on se lance, alors l’idée tu vois c’est aussi de partager avec les plus jeunes qui se poseraient la question éventuellement qui seraient pas forcément pris dans un centre, dans un pôle espoir mais qui sentiraient qu’il y a quelque chose à faire, qui pourraient avoir le soutien des proches, de la famille, des amis et autres, d’une fondation qui pourraient éventuellement les accompagner financièrement comment est-ce qu’on le prend par quel bout pour constituer une équipe pour être sûr qu’on est au contact avec peut-être pas forcément les meilleurs mais ceux dont on sent qu’ils nous prennent bien en charge comment on est certain que si tu vas voir un kiné une fois par semaine en fait il t’en faudrait pas 2 ou 3 séances et que ça va rentrer dans le budget dans la planification etc

Valentin MORLEC : Ouais alors tu parlais d’une équipe moi je pense que déjà il faut être accompagné d’un entraîneur en qui t’as confiance qui a un minimum de dialogue qui est capable de t’expliquer certaines choses pourquoi tu les fais qui est capable aussi d’écouter ce que tu lui fais comme retour, ce que t’as envie de bosser que tu lui donnes des idées et qu’il les écoute ensuite tu as parlé d’un kiné le kiné moi je trouvais important d’avoir un kiné qui est capable d’avoir un certain suivi et tu vois moi mon kiné il est souvent en contact avec mon entraîneur maintenant c’est à dire que quand j’ai une petite douleur, tout de suite le kiné il a un message avec l’entraîneur mon kiné il est même en contact avec mon docteur maintenant donc quand j’ai besoin d’une écho, hop le kiné envoie un message au médecin pareil pour la préparation mentale moi mon préparateur mental ma préparatrice mentale elle est en contact direct avec mon entraîneur

Ermanno : tu peux donner des noms si tu veux t’es pas obligé mais n’hésite pas

Valentin MORLEC : Aurélia, ma préparatrice mentale Aurélia elle est directement en contact avec Anaël et donc ils ont leur échange aussi à côté que je ne sais pas donc en fait c’est un vrai plus il y a un espèce de réseau autour de moi qui discute et qui travaille on va dire sur du long terme qui ont des visions à long terme qui veulent bosser en synergie et je pense que ça c’est très très important après il faut les trouver ces personnes ces personnes comme je disais tout à l’heure en qui il faut avoir confiance mais c’est pas facile à faire mais dès qu’on les a trouvées c’est quand même un vrai plus

Ermanno : tu parles de ton projet justement c’est quoi le projet Valentin Morlech ?

Valentin MORLEC : moi je vais pas vous le cacher j’aimerais bien participer aux Jeux Olympiques donc Paris étant passé je pense que tout le monde en a pris dans les yeux moi j’aurai 29 ans et 33 ans en 2028 et 2032 c’est d’essayer de me qualifier de participer pour être performant sur ces Jeux Olympiques à Los Angeles et Brisbane 2032 après c’est pas chose aisée c’est un projet c’est un rêve il faut maintenant mettre les choses en place 4 ans pour préparer c’est à la fois long et à la fois court ça va très vite, j’ai déjà 25 ans la génération d’avant moi ils sont encore très forts ils lâcheront pas leur boule les générations après moi ils progressent aussi on a une jeune génération très talentueuse il faut se faire sa place j’ai 4 ans pour travailler et pour essayer d’atteindre ce but

Ermanno : surtout que les places sont chères on l’a vu cette année même les meilleurs, même les tenanciers sont pas assurés de rester dans la course

Valentin MORLEC : il y a 3 places pour une multitude de triathlètes et puis en France on a vraiment un énorme tissu on a vraiment beaucoup de bons triathlètes on a une super formation comme je le disais parce que notre fédération je pense qu’elle est très dynamique et très compétente

Valentin MORLEC : c’est pas chose aisée comme on dit c’est un rêve à moi d’aller le chercher

Ermanno : en même temps on a la chance aussi en France que c’est un petit peu l’antichambre des plus grandes instances internationales de triathlon que ce soit les championnats du monde ou les Jeux Olympiques parce que finalement le Grand Prix c’est la course la plus relevée du monde en triathlon la fédé aide bien aussi pour ça où finalement il y a tous les meilleurs mondiaux qui font partie de clubs français et qui viennent concourir sur le sol sur notre sol soyons un peu chauvins mince

Valentin MORLEC : on a la chance que tous les plus grands triathlètes ont déjà couru sur ce circuit actuellement les plus grands français beaucoup d’étrangers des médaillés viennent courir pour des clubs français je pense que c’est un vrai plus pour donner des vocations aussi aux jeunes sachant que c’est télévisé par l’équipe il y a toujours des lives c’est hyper bien produit on a vraiment la chance d’avoir comme tu dis ce retour et cette mise en avant du triathlon sur nos télés avec un niveau quand même exceptionnel

Ermanno : en parlant performances ces dernières années tu as déjà fait quelques podiums à des grands rendez-vous internationaux les derniers championnats d’Europe tu me disais ça ne s’est pas passé exactement comme tu voulais on va commencer par le retour des championnats d’Europe qu’est-ce que tu en ressors de cette dernière expérience qui a eu lieu il y a 15 jours

Valentin MORLEC : à froid je t’avais dit que j’étais un peu déçu de ma course que je n’étais pas venu ici que je n’étais pas venu à Vichy pour ce résultat là à froid je dirais que ce n’est pas une mauvaise course à 100% il n’y a pas tout à jeter on va dire

Valentin MORLEC : voilà j’étais je pense qu’il y a j’aime pas parler de classement d’objectif de classement parce que ce n’est pas vraiment comme ça qu’il faudra bander les courses mais même dans mon approche de choses à mettre en place je n’ai pas été 100% concrète satisfait de ce que j’ai mis en place ma position sur le départ tu vois elle était pas forcément la meilleure en plus j’étais dans le faux départ donc j’ai plongé j’ai plongé on a dû refaire un départ à cause de moi entre autres à cause de moi donc un petit peu perturbé aussi dans la natation j’étais dans un côté du ponton où on était une grosse densité de nageurs donc on s’est un peu nagé dessus on était dans le côté où il y avait le plus de courant donc en plus on faisait un peu plus de sur place c’était vraiment une catastrophe cette natation ensuite j’ai fait la course de l’arrière pour remonter sur le premier pack en vélo et finalement moi qui pensais avoir pris une pénalité à cause de ce faux départ finalement je me retrouve dans le premier pack avec les meilleurs à deux tours de l’arrivée à pied sans pénalité donc en fait tout se portait bien finalement quand tu penses que tout se passe bien tout se mal en fait tu peux te retrouver devant tout se passe bien comme prévu et en fait je me suis fait battre on va dire à la pédale comme on dit en course à pied donc je me suis fait distancer à deux tours de l’arrivée et j’ai fini 13ème de ces championnats mais j’étais j’étais venu pour un top 8 et peut-être que dans ma tête je m’étais devant la famille tu sais devant la famille

Ermanno : parce que Vichy c’est pas très loin de Clermont-Ferrand donc j’imagine que toute la famille s’est déplacée

Valentin MORLEC : j’avais beaucoup de famille, il y avait la télé c’était en France, je me suis dit c’est mes petits jeux olympiques à moi il faut aller chercher la plus grosse performance je pense qu’on s’était donné un top 8 comme objectif et je pense que je m’étais mis beaucoup plus haut dans ma tête et ça m’a un petit peu ça m’a un petit peu ça m’a un petit peu voilà

Valentin MORLEC : mis le brouillard dans mon esprit j’ai fait quelques erreurs que j’aurais jamais dû

Ermanno : mais au moins ça te permet d’apprendre et de rebondir, tu l’as dit à froid 10 jours après tu commences déjà à débriefer ta course, j’imagine que tu l’as fait aussi avec ton staff mais tu commences à avoir peut-être des une vision de ce que tu pourrais améliorer même au niveau prépa mental parce que tu disais dans l’eau t’étais dans le faux départ t’as dû ruminer, t’as pris le courant du coup

Ermanno : ça travaille dans la tête et j’imagine que ça aussi tu prépares avec ta prépa mentale

Valentin MORLEC : ouais c’est ça, je me suis un peu trop focalisé sur l’objectif comme je disais, sur la place et non pas sur la tâche à réaliser en fait et quand tu commences à quand tu commences à agir comme ça généralement ça se passe pas forcément très bien il faut rester focus sur les choses à faire voilà tu vois se changer vite prendre son hydratation, prendre son gel partir sur le bon pace en course à pied etc et si tu commences à penser ok il faut que je passe avec les premiers parce que si je suis pas vécu à l’arrivée machin bidule là tu commences à faire n’importe quoi et c’est vrai qu’avec ma prépa mentale bah ces derniers jours on a plus travaillé sur la déception qui s’en est qui s’en est suivi plutôt que sur ce qui s’est passé sur la course alors on va travailler sur ce qui s’est passé sur la course mais c’est vrai que c’était mon objectif principal de l’année et j’étais beaucoup, très déçu donc il a fallu un peu rebondir quoi après la course mais ouais comme tu dis c’est des choses qu’on travaille d’après coup avec le avec le staff

Ermanno : moi tu finiras les coordonnées d’Aurélien, j’y enverrai l’épisode comme ça ça lui fera de quoi débriefer et puis si tu veux un conseil de vieux con que je suis Carpe Diem quoi, profite de l’instant présent vis dans l’instant présent justement t’as fait une… c’est pas grave, là t’es sur le vélo, pense au vélo et pense pas à ce que t’as fait en natation ou ce que tu pourrais faire petit conseil de mon prêtre mental aussi n’anticipe pas la suite

Valentin MORLEC : c’est exactement, il s’entendrait bien nos préparateurs mentaux de toute façon

Ermanno : ouais je pense ouais du coup les prochains objectifs pour toi parce que le projet Valentin Morlec évidemment c’est les JO, on a bien compris et deux éditions s’il vous plaît, c’est osé 29 déjà c’est pas mal mais alors 33 c’est bien

Valentin MORLEC : Pierre Lecorne nous a montré qu’à son âge on pouvait encore progresser donc Je n’ai pas la prétention de dire que j’aurai la même carrière que Pierre, c’est un immense champion mais voilà on sait que le triathlon c’est un sport de maturité généralement on arrive à son top form aux alentours de 30 ans on a des contre-exemples, de plus en plus de contre-exemples où le nouveau champion olympique par exemple il a à peine 26 ans mais ouais c’est un sport à maturité où via l’expérience via l’entraînement on arrive plus fort vers ces eaux-là quoi, vers 30 ans

Ermanno : passé. Ouais puis en parlant d’expérience t’es assez raf donc moi je pense toujours, on parle de sa raf je pense à Fred Bellobre, son père 80 piges il est toujours champion de France de triathlon à son âge, donc il n’y a pas d’âge pour continuer et pour progresser et pour performer

Valentin MORLEC : Exactement ouais, exactement

Ermanno : Donc du coup tes prochains objectifs là à court terme après ces championnats d’Europe à Vichy il y a 10 jours tu t’alignes sur quoi ?

Valentin MORLEC : Ce week-end je serai sur une coupe du monde à Rome

Valentin MORLEC : distance de sprint et ensuite j’ai une tournée en Asie je fais deux courses en Asie une en Corée du Sud et une au Japon pour finir ma saison fin octobre, début novembre les deux courses et donc moi l’objectif cette année ça va être sur ces trois courses d’avoir un maximum de bonnes courses qui me permet d’avoir des points et remonter au ranking international ça a été un petit peu outre les championnats d’Europe ça a été un petit peu mon rôle cette année c’est-à-dire d’être régulier sur ce circuit coupe du monde de faire un maximum de points et remonter sur ce classement international pour assurer des dossards et pour assurer un bon classement en fin d’année donc cette année ça a plutôt bien marché j’ai eu une cinquième place à Chengdu un podium à Tidjovaros et sur ces trois dernières courses il faudrait qu’il y en ait une ou deux qui soient assez performantes pour m’assurer un très bon ranking dès le début de la saison prochaine

Ermanno : et un bon ranking dès le début de la saison prochaine ça veut dire quoi ? ça veut dire que tu pars au contact des meilleurs ? ça veut dire quoi finalement pour toi ?

Valentin MORLEC : alors déjà d’un point de vue fédération ça assure des coureurs dans le top 60 une double TCS par exemple il y a 60 personnes 55-60 personnes qui prennent le départ donc si tu es dans ces 60 personnes ça te permet d’être sur le départ ou alors de pouvoir permettre à un athlète qui n’est pas dans le top 60 d’être substitué avec toi et donc de rentrer sur ce départ à ta place pour la fédération c’est vraiment un avantage d’avoir le plus de français possible au plus proche des premières places du ranking parce que comme je t’ai dit d’une part ça représente aussi le bon fonctionnement d’une fédé ça permet une belle vitrine du triathlon mondial et puis dans un souci de dossard de place au départ c’est toujours intéressant d’avoir le plus de personnes le mieux ranké possible et puis pour moi plus tu es mieux classé plus tu montres une certaine régularité au niveau et donc plus tu auras ta chance d’avoir des départs aussi sur le top 60 le circuit ultime double TCS avec les meilleurs

Ermanno : plus éventuellement tu marques des points aussi pour les prochaines Olympiades en montrant au DTN que tu peux faire le job exactement

Valentin MORLEC : donc là je suis sur le circuit World Cup juste en dessous mais si tu commences à avoir des bons résultats sur le World Cup tu peux accéder après au niveau supérieur double TCS donc voilà mon but maintenant c’est d’être suffisamment suffisamment régulier avec des bons résultats sur ce circuit World Cup pour aller toquer maintenant au DTN à l’entraîneur national et regarder mes résultats est-ce que je peux avoir mon départ sur double TCS et finalement rentrer après dans ce rouage de course double TCS faire mes points sur double TCS et puis après voilà tout ce qui s’ensuit les qualifs olympiques etc.

Ermanno : ça me fait penser qu’il faudrait qu’on fasse un épisode spécial pour dégrossir un petit peu tout ça parce qu’il y a World Cup il y a WTCS il y a tous les nouveaux formats ça a arrivé d’ailleurs samedi prochain à Toulouse là où j’habite il y aura la Super League il y a pas mal de formats qui existent et parfois ça peut paraître un peu nébuleux pour les auditeurs et pour les fans de triathlon donc il faudrait qu’on fasse un épisode spécial

Valentin MORLEC : alors il y a des personnes beaucoup plus compétentes qui pourront tout expliquer bien mieux que moi je pourrais te les donner en off mais c’est souvent compliqué le triathlon entre le long distance le court distance les circuits privés comme le SuperTri c’est très complexe quand même comme milieu mais chacun peut y trouver ses courses à lui

Ermanno : je prendrai les contacts avec plaisir d’ailleurs sur c’est complexe, on en est bien conscients ça représente quoi l’agenda le calendrier annuel d’un triathlète comme toi qui essaye de monter au ranking mondial pour pouvoir avoir sa place en WTCS c’est combien de courses par semaine par mois, par an si t’as déjà fait le détail

Valentin MORLEC : alors par semaine par an ça va être une dizaine de courses une dizaine de courses seulement entre World Cup Grand Prix Championnat et puis après je dirais qu’il y a d’autres d’autres triathlètes un peu plus on va dire un peu plus développés comme les Léo les Dorian et tout qui vont en plus rajouter de la Super League là dessus sur des formats beaucoup plus courts donc un peu plus facile à récupérer mais avec des voyages aussi plus en conséquence en Amérique du Sud en Amérique en Asie etc donc ça peut être une dizaine de courses pour ma part ça va être une dizaine de courses pas plus mais pas moins parce qu’il y a toujours un petit peu de déchet aussi dans ce que tu fais donc il faut avoir assez de courses pour finalement prendre les points que tu voulais au début de l’année mais pas trop parce que à force de voyager à force d’affûter courir, récupérer tu t’entraînes plus donc en fait il faut des périodes où tu t’entraînes des périodes où tu cours des périodes où tu vas récupérer et repartir au combat après entraînement, course et t’arrives à encaler une dizaine entre sprint, CD Asie, Europe parfois ça peut faire plus, ça peut faire moins le jeu après de la balance comment tu gères ta forme

Ermanno : et cette dizaine de courses elle est allée entre avril et fin octobre

Valentin MORLEC : ça peut même commencer en mars et ça finit début novembre donc c’est des saisons bien chargées on va dire que ça en plus c’est des doubles saisons parce qu’en fait moi je fais une première partie mars, juillet je refais un gros bloc d’entraînement en mois d’août et je repars sur une deuxième partie de saison parce que sinon tu n’y arrives pas si tu fais que t’entraîner l’hiver et que tu dois courir de mars à novembre sans plus jamais remettre de gros blocs d’entraînement t’arrives en bout de course en fin d’année t’es obligé de remettre un coup d’entraînement au bout d’un moment

Ermanno : sympa Saraf au mois d’août pour s’entraîner au moins tu t’acclimates à la chaleur

Valentin MORLEC : ouais bah écoute bizarrement je ne me suis jamais réellement entraîné au mois d’août à Saint-Raphaël je pars toujours en stage à Formeux d’une part parce que comme tu dis il fait très chaud et parfois pour s’entraîner c’est pas facile et aussi parce qu’à la Côte d’Azur il y a énormément de touristes et énormément de monde donc je fuis un petit peu Saint-Raphaël et le sud de la France et je vais

Valentin MORLEC : m’hiberner en montagne à Formeux

Ermanno : tu vas où ? Tu vas au CNEA ? au centre d’entraînement en altitude ?

Valentin MORLEC : parce qu’en plus je prends une chambre en hypoxie pour un peu plus booster les effets de l’altitude donc c’est un peu plus il y a tout ce qu’il faut l’air de la montagne je l’aime bien l’été il fait bon il fait très beau en plus cette année on a rarement eu de la pluie et il fait très bon en température aussi donc très peu de monde sur les routes il y a tout ce qu’il faut l’été ça nous permet de s’entraîner ailleurs en plus c’est tout bénef

Ermanno : et pour ceux et celles qui ne connaissent pas je vous encourage à y aller à aller faire un tour si vous voulez vous organiser un stage c’est tout à fait possible ça ne coûte pas les mille et des cents et puis il y a toute l’infrastructure qui va bien ce qui est sympa c’est d’y aller à plusieurs et éventuellement aussi avec une personne pour vous encadrer un coach voire du personnel médical ou paramédical et puis franchement sur place moi j’y avais fait un stage ça remonte déjà à quelques années je suis vieux mais franchement c’est que du bonheur donc si vous ne connaissez pas allez faire un tour du côté du CNEA de Formeux Valentin on avance mais mine de rien je voudrais revenir un petit peu en arrière parce qu’on n’a pas beaucoup parlé même si tu viens d’un monde du triathlon de par tes parents et autres j’aurais voulu comprendre aussi cette entrée dans le monde du triathlon cette progression vers le métier de triathlète professionnel t’as dit que t’as fait deux ans d’études est-ce que t’as fait un trait sur les études est-ce que t’as prévu de continuer qu’on comprenne un petit peu comment ça se passe pour devenir triathlète pro

Valentin MORLEC : moi mes études j’ai fait des études de STAPS d’entraînement sportif comme je l’avais évoqué tout à l’heure j’aime énormément l’entraînement j’avais fait deux études à Clermont et puis je les avais continuées à Saint-Raphaël j’avais fini ma licence j’avais voulu continuer sur le master mais avec cette vie de triathlète avec ces nombreux heures d’entraînement je devais de Saint-Raphaël aller à la fac de Nice c’était quand même beaucoup moins pratique de prendre le train le matin

Ermanno : tu prends le vélo ça fait un entraînement tu déconnes puis tu laisses le contre la montre devant la fac c’est sympa non ?

Valentin MORLEC : faire 200 bandes tous les jours j’aurais pas tenu le rythme je pense c’est vrai que le master j’aurais bien voulu le finir après rien ne m’empêche de le reprendre aussi par la suite mais j’avais pas totalement caché les études j’avais quand même assuré une licence

Ermanno : et du coup comment tu rentres dans ce monde véritablement du triathlon professionnel t’as été biberonné au triathlon je pense que tu savais nager et rouler avant même de savoir marcher mais comment progressivement finalement l’idée fait son chemin et puis t’avances là-dedans

Valentin MORLEC : bah écoute c’est une très bonne question parce que je me rappelle pas non plus d’avoir du jour au lendemain de m’être dit ok on rentre dans ce projet là mais comme je t’ai dit tout à l’heure j’ai été biberonné comme tu dis

Valentin MORLEC : je me suis vu progresser petit à petit sur les résultats je suivais mon père et les équipes des indes duathlon ou les jeunes qu’il a emmené sur les championnats de France quand j’étais tout jeune donc j’avais les yeux vraiment écarquillés quand je voyais tous ces cadets juniors faire des bons résultats et voilà j’ai des Vincent Louis quand j’étais tout jeune j’étais jeune où mon père me disait voilà Vincent il est junior il est champion du monde junior j’étais émerveillé et je pense que ça a joué aussi dans le fait de vouloir devenir un peu comme eux mais je me rappelle pas forcément le moment où je me suis dit tiens je veux devenir professionnel c’est arrivé un petit peu par hasard d’ailleurs ce qui est bizarre c’est que même l’heure actuelle je me considère pas non plus totalement comme professionnel c’est très bizarre en fait je vis de ça mais pas totalement parce que s’il n’y avait pas la police nationale en fait le triathlon j’en vivrais pas forcément c’est pas un sport professionnel y’a pas un club qui me donne un salaire pour courir je gagne pas de l’argent sur toutes les courses donc c’est très bizarre comme ressenti en fait

Ermanno : je laisse un peu de blanc exprès pour que les gens réfléchissent justement à ce que tu viens de dire puis notamment les plus jeunes qui nous écoutent ou les parents des plus jeunes qui nous écoutent tout à l’heure on évoquait rapidement le monde assez complexe de ces compétitions en triathlon là t’es concentré sur du sprint du court de distance distance olympique avec un objectif au plus tard en 2033 est-ce que le moyen voire le long te fait de l’oeil est-ce que c’est des choses qui t’attirent ou pour l’instant ça reste un peu un peu loin mais tu regardes pas trop

Valentin MORLEC : je sépare moyen et long donc quand tu parles moyen tu parles de 73 j’imagine de Alf donc le long distance pour l’instant c’est pas un projet en tout cas j’en ferai un dans ma vie pour dire que j’en fais un j’en ai fait un mais j’aurai aucune

Valentin MORLEC : volonté de performance si je voudrais aller le plus vite possible pour le faire ou le finir mais je compte pas battre des records le Alf je vois un autre intérêt même pour du court de distance j’aimerais bien en inclure un dans les années futures au sein même d’une préparation en début d’année ou en fin d’année plutôt en début parce que ça apporte énormément de choses au niveau au niveau musculaire au niveau physio au niveau même nutritionnel tu vois tu c’est quand même deux fois pratiquement deux fois voire plus de deux fois le CD donc tu tu travailles ta position aéro sur un chrono tu travailles ta nutrition quel gel il y a énormément de choses qui peuvent servir au court de distance donc c’est c’est quelque chose que j’aimerais bien mettre en place dans les très très prochainement dans un futur très prochain après c’est pareil il faut l’inclure il faut l’inclure dans sa préparation il faut savoir récupérer de cet effort là qui est quand même assez violent c’est moins violent qu’un CD mais musculairement c’est très impactant et ça peut t’aider sur ta saison comme te détruire toute ta saison il faut vraiment bien le gérer quoi cet objectif et donc dans un sens le longue distance on va dire que c’est oui mais pour pour m’amuser pour finir et le half c’est oui mais parce que parce qu’il y a un intérêt sinon ce serait pas forcément c’est mentua ça me fait pas vibrer c’est pas c’est j’aime regarder les résultats des autres mais je me lève pas le matin me disant je vais faire une carrière dans 73

Ermanno : bon on en reparlera une fois que tu auras fait ton premier ces deux mondes ces deux disciplines complètement différentes voire même trois moi je dirais qu’il y a le sprint et le court distance et puis après il y a le half le moyen distance et puis après ouais ouais c’est trois

Valentin MORLEC : tu peux faire le tu peux faire le enfin moi j’aime bien le 73 je le trouve très intéressant parce qu’il fait finalement l’arbitre entre le long distance des mecs de long distance qui descendent et les mecs de sprint c’est des qui montent et ça amène parfois à des super duels donc enfin duels de de de beaux affrontements quoi et parfois bah tu te dis tiens je pensais pas que ce mec de long il courait plus vite sur une distance plus courte qu’un mec de court c’est très intéressant

Ermanno : non mais comme tu le dis je pense qu’il y a pas mal de choses à transférer de l’un à l’autre notamment sur la partie endurance mais effectivement si tu veux faire une carrière en courte distance c’est peut-être pas l’objectif principal à mettre sur une saison mais mets un petit half en début de saison pour après avoir travaillé tout l’hiver plutôt sur de sur de l’endurance sur des filières longues ça peut avoir un certain intérêt puis tu regardes le dernier championnat olympique pas si mauvais sur du long

Valentin MORLEC : Christian il est c’est un extraterrestre lui il est capable de il était aux Jeux Olympiques en août là il va faire il va faire les championnats du monde à Kona d’Aeron c’est lui il arrive à faire le yo-yo mais je pense qu’il y a que lui qui est capable de faire ça dans une saison sinon comme tu l’as dit c’est des disciplines totalement différentes et qui nécessitent des préparations totalement différentes mais mais ouais Christian pour moi c’est un extraterrestre

Ermanno : bon en même temps on se dit que dans le triathlon tu vois il y a de quoi faire de vieux os on peut commencer à 5 ans et puis finir à 70 encore sur du long

Valentin MORLEC : en ayant en ayant touché à tout le panel des distances

Ermanno : c’est ça écoute super sympa cet échange je terminerai avec une question qui est un peu la question signature du podcast qui s’appelle devenir triathlète toi Valentin Morlech comment tu répondrais à cette question comment devenir triathlète

Valentin MORLEC : ben

Valentin MORLEC : ça va reprendre à peu près tout ce qu’on a dit depuis le début je pense que il faut il faut le faire déjà pour s’amuser comme je l’ai fait moi au début c’était un amusement ‘ai regardé des triathlètes faire du triathlon j’en ai pris plein les yeux ça m’a donné envie d’en faire

Valentin MORLEC : même si j’ai eu des mauvais résultats je me suis accroché parce que j’aimais ça donc il faut vraiment aimer ça et il ne faut pas avoir envie de forcément il ne faut pas avoir comme moteur l’argent parce que le triathlon ça reste du triathlon il n’y a pas non plus tu dis qu’on ne peut pas parler de foot mais désolé je vais devoir en parler on ne gagnera jamais ce que gagne un footballeur en faisant du triathlon donc si on n’aime pas un minimum le triathlon on ne peut pas faire du triathlon et donc devenir triathlète il faut vraiment avoir une envie d’amusement parce que trois sports il faut s’entraîner tous les jours pratiquement tous les jours c’est un sport extérieur donc tu peux quand même faire du home trainer mais il faut quand même aller dehors il faut vraiment aimer aussi l’aspect nature et dehors s’entraîner le dimanche et je pense que c’est vraiment la passion qui doit animer celui qui veut faire du triathlon

Ermanno : tiens d’ailleurs en parlant de ça s’entraîner le dimanche comment est-ce que tu gères toi pour t’entraîner quasiment tous les jours avec un petit peu avec ta conjointe comment vous gérez ça ?

Valentin MORLEC : bah écoute moi c’est simple déjà j’ai pas de conjointe bon ok ça va plus vite et non bah après moi je me suis toujours dit tu fais du triathlon ça sera jamais aussi dur qu’un quelqu’un qui va à l’usine tu vois la semaine à 6h du mat donc t’as sorti long le dimanche en fait mec prends ton mat prends du plaisir en fait et quand j’y vais je prends du plaisir parce que je fais du triathlon je fais ce que j’aime je me lève je peux aller rouler dehors je fais ce que j’aime en fait et je me dis ce sera jamais aussi dur que les gens qui n’aiment pas leur travail et qui y vont quand même et donc en fait travailler le dimanche c’est pas un souci bah écoute

Ermanno : merci beaucoup Valentin

Valentin MORLEC : bah merci à toi de m’avoir accueilli c’est mon premier podcast j’espère que j’ai été bon

Ermanno : t’as été bon t’as été bon et puis on fera valider ça par preuve Anna El Aubry pour terminer qu’est-ce que je t’ai pas posé à laquelle t’aurais voulu répondre bah

Valentin MORLEC : si demain devait tout s’arrêter par exemple demain y’a quelqu’un qui me dit Valentin tu peux plus faire triathlon qu’est-ce que tu ferais de ta vie

Ermanno : ouais demain une blessure qu’est-ce que tu fais de ta vie euh

Valentin MORLEC : bah c’est une très bonne question tu vois et c’est c’est vrai que j’ai à moitié répondu tout à l’heure avec le avec le la police etc mais j’ai eu la chance en fait je pense que dans dans dans mon évolution de toujours avoir des personnes qui me rappelaient à l’ordre sur le fait qu’une carrière c’est court euh ça dure pas éternellement il faut toujours penser à des plans mais c’est pour ça que j’ai fini ma licence c’est pour ça que euh je me suis toujours même moi posé des questions euh Valentin demain tout s’arrête tu fais quoi ou ça marche pas tu vois ça peut c’est pas forcément une blessure c’est Valentin t’es pas au niveau que tu veux tu n’accèderas jamais aux Jeux Olympiques euh euh tu n’as plus ta place sur les circuits Coupe du Monde et tout qu’est-ce que tu fais en fait et euh bah c’est vrai je reprendrai je pense une euh une , une vie normale en fait une, une vie de j’irai j’irai me former dans un métier euh qui me plaît euh j’allais parler des métiers de la police et puis je ferai une vie normale et puis j’aurai vécu ce cette petite parenthèse de sport euh qui m’a fait voyager découvrir des mes des cultures, des métiers et j’aurai quand même des choses à à raconter plus tard à mes enfants quoi

Ermanno : et tu vois c’est marrant ce que tu dis parce que moi je me bats encore une fois pour démontrer que la vie de sportif de haut niveau oui c’est du kiff oui tu fais euh tu t’adonnes à ta passion oui tu t’éclates euh oui tu fais un métier que tu aimes euh mais ça reste une vie normale ouais et toi pour toi c’est c’est un peu être extra normal d’être triathlète professionnel

Valentin MORLEC : j’allais rajouter quelque chose c’est que finalement euh il y a même des périodes où tu voyages beaucoup et la seule chose que t’as envie d’être de faire c’est d’être à la maison et de faire et de faire autre chose quoi la vie d’hôtel la vie la vie d’hôtel tu te lèves tôt tu prends une navette tu manges qu’à l’aéroport et tout et en fait au bout d’un moment même la vie de triathlète qui est censée être rêvée parce que tu voyages et tout bah tu tu as envie juste d’être d’être chez toi quoi avec tes proches finalement on en revient à tous on en revient tous là à la fin quoi

Ermanno : c’est ça et puis comme tu l’as dit le maître mot je crois que c’est kiffer donc on retiendra ça pour cet épisode

Valentin MORLEC : ouais c’est ça

Ermanno : super merci beaucoup Valentin où est-ce qu’on te retrouve si on veut engager la conversation avec toi si on veut te suivre si on veut t’encourager pour les prochaines compétitions et puis si on veut suivre ton projet olympique sur les 4 prochaines années

Valentin MORLEC : alors le niveau contenu ça va être sur Instagram je mets la plupart du temps du contenu sur Instagram Facebook tu sais les classiques quoi des photos avec des résultats j’indique où je vais courir etc ou sinon LinkedIn aussi et puis et puis j’ai pas forcément de blog ni rien c’est plutôt Instagram que je gère

Ermanno : ça marche écoute merci encore on te souhaite une bonne continuation et puis à très bientôt

Valentin MORLEC : bah merci de m’avoir de m’avoir écouté et puis à très bientôt tout le monde ciao

Ermanno : c’était devenir triathlète x OpenTree merci d’avoir écouté cet épisode jusqu’au bout nous on a pris beaucoup de plaisir à l’enregistrer alors si ça vous a plu vous pouvez nous suivre sur nos réseaux sociaux Instagram LinkedIn et Facebook on se rejoint maintenant sur devenir triathlète.com vous allez retrouver l’ensemble des épisodes mais aussi des outils des ressources et des conseils gratuits pour débuter progresser ou performer en triathlon on ajoute toutes les semaines de nouvelles ressources si vous avez une idée d’invité n’hésitez pas à nous envoyer un petit message et si vous voulez être accompagné sur vos prochains objectifs sportifs connectez-vous sur OpenTree.fr et on se fera un plaisir de vous aider alors n’hésitez pas on se retrouve tout de suite sur devenir triathlète.com et OpenTree.fr salut les sportifs

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