🎙️ Dans cet épisode, on reçoit Thomas Hustache, un triathlète amateur qui vise la qualification aux championnats du monde Ötillö, l’épreuve mythique du swimrun. Papa de 2 jumeaux, il jongle entre sa passion pour le triple effort et son métier de sapeur-pompier.
💬 Thomas nous raconte sa découverte du triathlon, son passage en club et ses ambitions en swimrun. Aujourd’hui, il incarne le parfait équilibre entre une vie sportive, personnelle et professionnelle bien remplie. Plongez à la découverte de ce portrait inspirant !
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🏃🏼♀️ Notre invité :
💬 La transcription de l’épisode
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Ermanno : Salut les sportifs, c’est Ermanno et je suis très heureux de vous recevoir sur le podcast Devenir Triathlète x OpenTri. Aujourd’hui, j’anime à nouveau tout seul, Charly est un petit peu trop occupé, mais en tout cas, j’ai un invité que je suis très heureux de recevoir sur le podcast, il s’agit de Thomas HUSTACHE. Salut Thomas.
Thomas HUSTACHE : Bonjour, bonjour Ermanno.
Ermanno : Bon, t’es pas passé loin à une lettre près que les camarades se moquent de toi à l’école, non ?
Thomas HUSTACHE : Ouais, alors après, j’étais pas de nature à trop me laisser faire à l’école, du coup on m’a jamais trop embêté au-delà de la maternelle là-dessus. Mais effectivement, je crains pour mes enfants, il va falloir qu’ils aient un peu de caractère, t’as raison.
Ermanno : Ouais, bon, moi je fais le malin, je suis à distance, on est derrière des écrans, donc ça va, et puis à mon avis, tu comptes.
Thomas HUSTACHE : Il y a d’autres manières de menacer que d’être violent physiquement, t’inquiète pas.
Ermanno : Bon, j’ai pas envie d’expérimenter ça. Écoute, on va rester sur la partie sportive et podcast aujourd’hui. Je te tends le micro après que quelqu’un nous ait mis en relation, enfin m’ait proposé de te contacter. Et ça fait plaisir de parler avec des swimrunners, des triathlètes. Tu vas pouvoir nous raconter tout ça. Ce que je te propose déjà dans un premier temps, c’est de tout nous dire sur toi. Qui es-tu ? Qui est Thomas HUSTACHE ?
Thomas HUSTACHE : Alors, c’est toujours un peu gênant de parler de soi et c’est difficile de s’identifier. Moi, j’ai vraiment trois personnalités. Avant tout, je suis papa de jumeaux, une petite garçon et une petite fille qui ont 4 ans. Du coup, je suis marié avec la maman, avec Sophie. La deuxième partie de ma personnalité, je suis officier de sapeur-pompier professionnel. Donc, je travaille dans la Drôme. Je suis chef du CTA Codis. Donc, c’est un métier qui est passionnant. Ça fait pas tout à fait une quinzaine d’années que je le pratique. C’est un métier passionnant et qui m’identifie aussi en tant que personne, mine de rien. J’ai cette chance-là. Et autour de tout ça, depuis toujours, infuse la passion du sport. La passion du sport d’endurance, de la compétition et plus particulièrement du triathlon. Et puis maintenant, depuis quelques années, plus particulièrement du swimrun avec un style de vie qui tourne quand même autour du sport. Avec la passion professionnelle qui, quand même, est une passion. Et puis, mon rôle de papa que j’essaye de faire comme je peux, du mieux possible, comme tout le monde.
Ermanno : Donc, toi, ce n’est même pas un dédoublement de la personnalité, c’est un détriplement de la personnalité. Même si l’une nourrit l’autre, etc. On n’est pas complètement dans quelqu’un de schizophrène.
Thomas HUSTACHE : Non, non, non. Puis, ça va bien avec le titre du podcast. Donc, c’est bien. Ça tombe bien. Je n’ai pas fait la blague avant, mais c’est bien.
Ermanno : Bon, nickel.
Ermanno : Toi, tu es sapeur-pompier professionnel. Donc, dans ton coin, dans ta région et en particulier dans ta caserne, il y a des sapeurs-pompiers volontaires, des professionnels. Et on n’est pas sur le même plan. On n’est pas sur les sapeurs-pompiers de Marseille ou de Paris qui, là, sont militaires. On est sur une voie professionnelle à part entière, c’est ça ?
Thomas HUSTACHE : C’est ça. Donc, moi, je suis fonctionnaire territorial au même titre que, par exemple, les employés de mairie. Mon employeur, c’est le SDIS de la Drôme, qui est financé en grande partie. Le SDIS, c’est le service d’intervention et de secours. Qui est en grande partie financé par le département de la Drôme et par les communes de la Drôme. Et donc, à ce titre-là, mon statut, je suis fonctionnaire territorial. Et effectivement… Donc, contrairement à Paris ou à Marseille, qui ont des statuts militaires, en tant que fonctionnaire territorial, sapeur-pompier dans un SDIS, on a des sapeurs-pompiers professionnels, dont c’est le métier, et des sapeurs-pompiers volontaires. Et dans toutes les casernes, il y a les deux. Je simplifie un petit peu, mais effectivement, c’est comme ça que ça marche.
Ermanno : Ok. Bon, tu parles de la Drôme. Pour ceux qui ne connaîtraient pas très bien leur département ou qui ne s’en souviendraient pas, il me semble que le chef-lieu, c’est Valence, c’est ça ? C’est le département 26 ?
Thomas HUSTACHE : Exactement, oui. Donc, la préfecture, c’est Valence. Département de la région Rhône-Alpes, Auvergne. Mais région Rhône-Alpes-Auvergne, donc le long du Rhône. Et voilà, c’est un territoire de sport, parce qu’on parle de sport. C’est un territoire de sport avec le Vercors à moins de 45 minutes de la préfecture. Les collines ardéchoises qui sont juste de l’autre côté. Des territoires vraiment de montagne, avec la campagne, de l’eau. Il y a tout pour faire du sport. Donc, c’est vraiment un super territoire.
Ermanno : Tout pour faire du sport et tout pour être swimrunner aussi. Triathlète et ou swimrunner, parce qu’il y a de l’eau, il y a des montagnes, il y a tout ce qu’il faut.
Thomas HUSTACHE : Il y a tout ce qu’il faut, mais il manque un plan d’eau à proximité de Valence. Un grand plan d’eau à proximité de Valence.
Ermanno : Dans la Drôme, dans le Rhône, non, tu ne peux pas ?
Thomas HUSTACHE : Non, j’ai habité pendant 10 ans à Lyon. À Lyon, on avait le parc de Myri-Beljonage à proximité de Lyon. Et c’est vrai que c’est beau en velin. Mais à beau en velin, il y a un plan d’eau dont la circonférence fait plus de 10 kilomètres. Et pour nager, pour faire des swimruns, pour s’entraîner, c’est vrai que c’était très confortable pour nager en eau libre. Notamment après le confinement.
Ermanno : C’est vrai que moi, quand j’ai traversé la France, quand je suis passé près de Lyon, près d’Avignon, etc. Notamment, j’ai été hébergé par une amie à Avignon dans une péniche. Et la chambre de la péniche était quasiment au niveau de l’eau, voire même un tout petit peu en dessous. Quand tu vois ce qui flotte dans l’eau… Je me dis que j’ai bien fait de ne pas nager dans le Rhône. Donc je te taquinais quand je t’ai proposé de nager dans le Rhône. Mais la Drôme, c’est quand même beaucoup plus propre, non ?
Thomas HUSTACHE : Oui, mais il n’y a pas beaucoup d’eau. Donc voilà, ça fait moyen.
Ermanno : Bon, écoute, on n’était pas là pour faire des cours de géographie. Mais je trouvais ça sympa d’en parler et de rentrer un petit peu plus dans le détail du personnage.
Ermanno : On va parler un peu triathlon, on va parler un peu swimrun. Déjà, toi, tu dis que tu es passionné de sport. Comment, quand as-tu découvert le sport ? Et où as-tu découvert cette passion pour le sport ?
Thomas HUSTACHE : Alors, moi, j’ai la chance d’avoir des photos de moi et mon papa avant les années 90, où mon papa faisait partie vraiment des pionniers, entre guillemets, du triathlon. Et où je suis dans un parc à vélo à côté de lui et je dois avoir 3 ou 4 ans. Et ça, voilà, c’est vraiment les éléments, le début du triathlon, c’est comme ça que je l’ai touché. Et puis après, pendant une dizaine d’années, plus trop. J’ai fait de la natation, du foot. Voilà, la natation parce qu’il fallait savoir nager. Le foot parce qu’il fallait.
Ermanno : Par contre, l’autre mot, c’est interdit sur le podcast. Tu ne peux pas le prononcer. L’autre mot qui veut dire pied en anglais, on ne peut pas le prononcer sur devenir triathlète. Oui, mais pour les copains, c’était bien.
Thomas HUSTACHE : Je sais que tu rigoles, mais pour les copains, c’est bien le foot. Et du coup, j’avais un entraîneur de natation qui est arrivé dans le club et qui était passionné de triathlon et qui organisait une compétition de triathlon à Vaud-en-Velin, justement. Et du coup, moi, je traînais par là, j’avais 13 ans. Et ça a été la première. Voilà, le pied à l’étrier pour faire du triathlon. Pour de vrai, je vais avoir 12, 13 ans. Et donc, le triathlon s’est passé de manière calamiteuse parce que j’ai voulu faire tout, tout seul, sans demander d’aide à qui que ce soit. Et j’ai dû passer la moitié de l’épreuve au parc à vélo à essayer d’enfiler un T-shirt que j’avais agrafé des deux côtés du T-shirt. Et donc, ça a été…
Ermanno : Oui, pour mettre le dossard, c’est ça ?
Thomas HUSTACHE : Oui, c’est ça. Donc, ça a été un drame. Les T-shirts en coton de l’époque, bref, ça a été une calamité. Et l’année d’après, la même course. Je m’étais entraîné quand même plus et je l’avais gagné. Et ça a été le déclic pour vraiment arrêter le foot et abandonner un peu les copains et faire de la natation de manière un peu plus sérieuse et puis s’entraîner dans son coin, dans un premier temps dans son coin pour faire du triathlon tout seul.
Ermanno : OK. Bon, je rigole toujours à chaque fois sur le foot quand les invités en parlent. Mais c’est vrai que ça a au moins deux vertus. La première, effectivement, c’est un sport d’équipe. Donc, tu rencontres des gens. Tu croises des gens. Tu t’entraînes avec des gens. Tu crées des amitiés. C’est un sport aussi. Et puis surtout, comme c’est beaucoup d’intensité, en fait, c’est beaucoup de petites courses. Et bien, ça fait aussi pas mal travailler le palpitant. Donc, quand tu pratiques le foot ou d’autres sports collectifs quand tu es jeune, c’est vrai que ça te donne déjà une bonne caisse.
Thomas HUSTACHE : Et puis, voilà, j’ai fêté mes 40 ans la semaine dernière. Donc, au final, je suis un petit peu maintenant un peu un ancien. Et je me souviens de mes copains du foot où, en fait, le mercredi après-midi, on passait nos après-midi ensemble à faire du VTT, à faire la course en VTT parce que j’aimais bien faire la course dans les montées et regarder combien de temps je leur avais mis en haut de chaque montée. Et le soir, on était à l’entraînement de foot. Donc, au final, on se coltinait des après-midi à 3 ou 4 heures de sport. Et je pense que finalement, ces expériences-là où on jouait, ça a été aussi une manière de préparer le corps à faire des sports d’endurance. Et en tout cas, moi, j’étais plutôt réceptif à ce genre d’effort. Et ça a été quelque chose de formateur.
Ermanno : Tu m’étonnes, tu m’étonnes. Et par rapport à ton métier de pompier, justement,
Ermanno : à quel moment tu as mis un pied dedans dans ce métier de pompier ?
Thomas HUSTACHE : Alors, moi, ce n’est pas un confessionnal, mais en post-bac, je me suis un petit peu cherché. Même si j’avais une idée assez précise de ce que je voulais faire, c’était d’être utile aux autres. C’est un truc que beaucoup de gens partagent. Mais en tout cas, la profession de pompier, c’est vraiment le socle commun. C’est d’être utile aux autres et de faire quelque chose de notre activité professionnelle ou notre engagement qui nous dépasse un petit peu, nous, en tant que personnes. Et du coup, en toute honnêteté, j’ai loupé médecine. Ça a été un grand drame à l’époque. Donc, je me suis orienté vers des études pour être soit enseignant, soit pompier. Mais la difficulté de pompier, c’est que quand on n’a personne dans sa famille qui est sapeur-pompier, le milieu, des fois, fait un peu peur. Ou en tout cas, je n’avais pas le… Je n’avais pas le point d’entrée dans cette profession. Et à partir du moment où je me suis intéressé au concours, donc pour rentrer directement officier, ça a été une évidence que, voilà, je le dis de manière… Je ne veux pas passer pour quelqu’un de prétentieux, mais c’était une évidence que c’était ce métier qui allait correspondre à mes attentes dans la vie. Et puis, au niveau des interactions sociales que je peux avoir avec mes collègues, c’est quelque chose qui me définit et qui me permet aussi, grâce au sport, de m’intégrer facilement.
Ermanno : Est-ce qu’au-delà de l’aspect, justement, d’être au service des autres, le côté très sportif, ou en tout cas, de toujours devoir rester en forme, pas que pour toi, mais aussi pour pouvoir porter service aux autres, a joué aussi dans la balance, dans ton choix d’orienter vers un métier de sapeur-pompier ?
Thomas HUSTACHE : Alors moi, j’aimerais dire oui. La difficulté, c’est que je ne vais pas vous faire croire des choses, parce que j’imagine qu’il y a des gens qui me connaissent, qui m’ont écouté, je suis officier aujourd’hui.
Ermanno : J’espère bien, et puis dans ce cas-là, ils auront le droit de répondre.
Thomas HUSTACHE : Oui, oui, mais je suis officier. Du coup, en tant qu’officier, j’ai une activité fonctionnelle où là, actuellement, je suis donc chef du CTA CODIS, mais je pourrais travailler aux ressources humaines ou à la formation, et une activité opérationnelle où, en intervention, je coordonne les moyens, et en fonction de nos grades, on coordonne des interventions de plus ou moins grande ampleur. Et finalement, on ne me demande pas de porter un aérien, enfin, de porter une bouteille avec de l’air dedans, de porter une échelle, de faire des sauvetages. Moi, je suis dans la coordination. Et du coup, on va dire que la forme physique, elle est avant tout là pour l’exemple, plus que pour mon intérêt à remplir mes missions. Je n’ai pas besoin d’avoir une VO2 à 70 pour faire ce que je fais. Il n’y a aucun intérêt. Par contre, voilà. Le sport est un véhicule. C’est un acteur d’intégration. Et encore plus dans les casernes de sapeurs-pompiers. Et moi, j’en ai bénéficié quand j’ai travaillé à Lyon pendant une dizaine d’années. Je pense que le sport a été vraiment un élément vraiment fondateur, ou en tout cas qui m’a permis de travailler dans des bonnes conditions avec les collègues que j’appréciais beaucoup.
Ermanno : Je te posais la question aussi sur cette orientation professionnelle pour savoir, comme on vient d’en parler, est-ce que le sport a été quelque chose qui t’a poussé vers ce métier ou au contraire, c’était plus… le côté servir les autres. Et tu l’as très bien dit. Tu as fait le concours d’entrée directe en tant qu’officier. Et donc, c’est vrai que tu as une activité opérationnelle moins importante qu’un sapeur-pompier de terrain qui, lui, va aller combattre le feu, qui va aller plonger dans l’eau pour aller sauver des gens de la noyade ou ce genre de choses qui nécessitent effectivement, au-delà du vecteur social ou de l’apparat, en tout cas qui nécessitent une forme physique pour pouvoir être opérationnelle.
Thomas HUSTACHE : Alors, tu as très bien résumé. Tu as tout compris à mes propos.
Thomas HUSTACHE : J’étais quand même attiré par l’esprit de caserne et le fait de pouvoir, sur du temps de garde, du temps de travail, se dire entretenir sa forme physique, ça fait partie du boulot. Il y a finalement aujourd’hui peu de métiers qui le permettent et l’activité de sapeur-pompier est encore une activité qui nous permet de le faire assez librement. Aujourd’hui, j’ai un régime de travail d’officier. Donc, je veux dire… Si je… Si je faisais le sport, si je travaillais aux archives départementales, mon organisation serait assez similaire. Voilà, je m’entraîne avant le boulot, je m’entraîne entre midi et deux, je m’entraîne le soir, je ne m’entraîne pas pendant mon temps de travail. Donc, voilà, j’ai des… Je suis cadre, donc j’ai quand même une facilité à m’organiser seul. Mais aujourd’hui, voilà, en tant qu’officier, ce n’est pas le pompier qui, en 24 heures, doit faire son sport le matin et doit faire son sport l’après-midi pour entretenir une forme physique au service de son activité opérationnelle. On n’est pas là-dedans. Pour moi, en tout cas, on n’est pas là-dedans pour mon cas personnel.
Ermanno : Bon, en tout cas, moi, j’ai des bons souvenirs de quand j’étais gamin, ouais. J’avais 15-16 ans quand j’ai découvert le triathlon. Et j’étais à Rouen, en Normandie. Et juste à côté du stade où on s’entraînait, il y avait la caserne des pompiers. Et ce n’était pas rare de croiser des pompiers qui, justement, pour le coup, t’en parlais, dans leur journée, faisaient leur sport le matin, faisaient leur sport l’après-midi. Et puis, au bout d’un moment, on finissait par sympathiser, quoi. Et c’est un métier qui m’a toujours attiré pour ces deux pans-là, servir les gens et le côté forme physique qui fait partie du job. Bon, je ne l’ai pas été, mais en tout cas, ça m’a toujours attiré. Revenons un petit peu à toi et cet aspect sportif. Quand tu découvres véritablement le triathlon à 12-13 ans, qu’est-ce qui fait que tu continues, tu t’orientes, tu gagnes ? Après la première année où tu t’entraînes seul, tu gagnes cette première course que tu avais faite quelques années plus tard. Quelques mois avant.
Ermanno : Qu’est-ce qui se passe après ? Tu t’inscris dans un club, tu es encadré par un coach, tu continues à t’entraîner tout seul. Qu’est-ce que tu te fixes comme objectif ?
Thomas HUSTACHE : Alors, la première année, effectivement, j’ai fait mon business tout seul. J’avais mon papa qui me donnait des conseils, mais qui donnait des conseils de loin. J’avais finalement le club de natation où on arrivait à se débrouiller avec le club de natation. Et le plus difficile, on le sait tous, c’est de trouver un cadre pour s’entraîner en natation. Et au final, c’est à la fin de cette première année où je me suis… En fait, c’est un club de la région lyonnaise avec un entraîneur qui est devenu un peu un second papa ensuite, qui s’était rapproché de mes parents en disant bon voilà, Thomas, il y a des prédispositions quand même à faire des sports d’endurance. Je suis en train de monter une section à venir sur le club d’Oulin Triathlon, donc un club de la région lyonnaise. Est-ce que ça vous intéresse que Thomas intègre le club ? Et du coup, je me suis retrouvé au club d’Oulin où je me suis fait des copains et où effectivement, l’entraîneur est devenu un second papa et où là, par contre, on avait une structure et on avait un entraînement qui était cadré. Et là, je n’ai jamais été très bon. Enfin, je veux dire, il ne faut pas inventer des choses, mais ça suffisait à être un très bon régional dans mes catégories d’âge et d’être un très bon régional, de participer au championnat de France, de ne pas être trop ridicule. Et en fait, à l’issue de ça, ça a duré quand même 4-5 ans. C’est le club de Valence Triathlon qui commençait à faire des D2. Et le projet de l’époque, c’était monter en D1 avec que des régionaux. Donc, c’était la D2 d’il y a 20 ans. Donc, on parle d’un temps assez lointain. Ce n’est pas la D1 de Valence Triathlon d’aujourd’hui. Et au final, un des responsables du club m’avait démarché. Voilà, tu ne tournes pas trop mal. Est-ce que tu veux venir faire la D2 avec nous ? Moi, j’ai forcément signé des deux mains en prévenant mon coach pour faire les choses propres. Parce que des fois, dans les clubs de triathlon, ça fait des histoires, les départs, les machins. On a tous des souvenirs de clubs de triathlon. Il y a des choses, des non-dits qui font que ça part un peu en cacahuètes.
Ermanno : Surtout quand c’est les bons qui partent. Parce que si c’est moi qui fais une compétition par an, à la limite, ils s’en fichent que je m’en aille. Quand c’est un mec qui tourne bien, c’est autre chose.
Thomas HUSTACHE : Des fois, il y avait un projet. On y avait tous mis du cœur. Mes parents avaient mis de l’énergie aussi. Il fallait m’emmener aux entraînements. Je crois que je n’étais pas majeur. Il y avait tout un truc autour. Du coup, je suis arrivé au club de triathlon de Valence. Ça m’a permis de faire la D2. Du coup, j’ai fait la D2 pendant au moins 4-5 ans. Et ça, ça m’a amené à la réussite au concours pour devenir officier. Et puis, derrière, j’ai changé de club parce que le boulot a pris la main. Et puis, j’en avais aussi un peu marre de m’entraîner des heures et des heures pour faire 50e sur les D2. Parce qu’au final, c’était mon niveau. Et en étant 50e à l’époque, je classais le club. J’étais 3e du club souvent. Donc, on se battait pour se maintenir. Pour ceux qui n’ont pas connu cette époque-là de Valence Triathlon avant la D1, on se battait pour se maintenir en D2. Et je n’ai que des bons souvenirs. Les D2, c’est des voyages de 12 heures en VTP le vendredi pour aller faire une heure d’effort au fin fond de la Bretagne et rentrer le dimanche soir dans la nuit. Et le lundi, être à la fac. Donc, non, non, c’était au final que des bons souvenirs.
Ermanno : Ça doit effectivement rappeler des bons moments, des bons souvenirs. Et puis, je pense que ceux qui nous écoutent, qui ont connu cette époque-là, ça leur rappellera aussi des bons souvenirs. Moi, je me souviens, ça fait un peu plus que 20 ans quand même, mais les championnats de France junior, quand tu y vas dans l’utilitaire où on est d’énormément gonflé à bloc et qu’on arrive là et qu’on fait 50e, 60e, mais au moins, ça permet aux juniors du club de rester dans la course, c’est que du bonheur.
Thomas HUSTACHE : C’était bien. Et puis moi, ça correspondait aussi à une période où le club de Valence se structurait sur la partie élite et où on avait la chance d’avoir les filles. Il y avait les filles qui faisaient la D3, qui montaient en D2 une des années où nous, on participait. Et c’est comme ça que j’ai rencontré mon épouse. Donc voilà, au-delà d’organiser mon emploi du temps, le triathlon a aussi d’une certaine manière bien organisé ma vie.
Ermanno : Tu m’étonnes. Tu l’as dit, je ne sais pas si tu t’en es rendu compte, mais c’est grâce aussi à ton entraînement et à tes compétitions avec la D2 de Valence Triathlon, même si tu n’étais pas dans les meilleurs, dans le top 10 de la D2, ça t’a permis de performer au concours d’officier. Donc déjà, le triathlon t’a bien aidé dans le boulot. Et puis en plus, tu as rencontré ta femme après via le triathlon. Donc il ne reste plus quoi que mettre les enfants au triathlon, puis c’est bon, la boucle est bouclée.
Thomas HUSTACHE : Alors ce n’est pas une fin en soi de les mettre au triathlon, mais ils ont déjà une licence au club de triathlon de Valence quand même. Voilà.
Ermanno : Donc tu es parti de Valence et tu es revenu. En tout cas, tu as fait revenir tes enfants.
Thomas HUSTACHE : En fait, l’activité professionnelle, j’ai lâché la D2. J’en avais marre quand même de faire 10 heures de VTP pour faire 60e. Et puis, ce n’était plus compatible avec l’organisation qu’on pouvait avoir à Lyon. Donc on avait un…
Ermanno : Et puis sur le camp D2, en tout cas dans le Grand Prix, ce sont des courses qui font une heure. Donc effectivement, tu fais 15 heures de route pour faire… Enfin, tu fais parfois 20 heures de route, 10 heures aller, 10 heures retour pour faire une heure de compète.
Thomas HUSTACHE : Pas mal comme week-end. C’est ça. Et puis, j’ai le souvenir où en deux week-ends de suite, où au final, avec le même niveau de performance, je faisais 60e sur les D2. Et puis, je jouais les postes. Et puis, je jouais les podiums sur les courses régionales, sur les moyennes distances régionaux. Et bon, voilà, c’est toujours… Il faut être aussi honnête avec soi-même. C’est plus agréable et plus grisant. Et il y a encore peut-être, je ne sais pas, la reconnaissance personnelle ou le dépassement de soi. C’est plus intéressant de jouer les premières places, de sortir avec la voiture, d’avoir un peu du monde qui suit que d’être vraiment où on pose le vélo. En fait, il ne reste plus beaucoup de place dans le parc à vélo.
Ermanno : C’est marrant parce que tu parles de deux week-ends qui se suivent. Donc, une fois des deux, une fois, tu joues les podiums sur du M. Donc, tu combinais un peu toutes les distances à cette époque-là ou ça restait plus ou moins court ?
Thomas HUSTACHE : Oui, alors je combinais tout. C’était vraiment les années où au final, j’avais du temps. Enfin, l’organisation, j’étais à la fac. Je faisais vraiment ma vie à la fac. Et j’avais du temps. Et du coup, j’étais quand même attiré par la distance Ironman. Et du coup, j’ai très vite fait… J’ai fait un Ironman, premier Ironman, je crois que j’avais 22 ans. Donc, bon, ce n’est pas un record, mais c’est assez jeune. Donc, j’avais fait Nice à 22 ans. Pareil, ça ne s’était pas forcément passé comme j’avais au niveau de mon investissement. Mais c’est comme ça, c’est de longue distance. Donc, et au final, voilà, encore une fois, cette année-là, je me souviens, j’avais fait l’Ironman de Nice. Et puis, un mois après, je faisais une D2. Ou du coup, une D2 par équipe où il y avait… Il commençait à y avoir des clients au club de Valence. Et voilà, il m’avait pendu. Et puis, j’étais le troisième. Du coup, il fallait rester. Et puis du coup, ça avait été compliqué. Mais c’était la vie, quoi. C’était comme ça. C’était la vie de l’époque.
Ermanno : Est-ce que tu surcompensais justement pour cette manche de D2 après l’Ironman ?
Thomas HUSTACHE : Non, je ne surcompensais que dalle. Je surcompensais surtout les McDo et le fait de pouvoir reprendre une alimentation un peu plus aléatoire. Et du coup, j’étais hors de forme à mon tour. Un mois après, c’était vraiment une calamité. Ce n’était vraiment pas le top.
Ermanno : Et donc, tout ça, toi, tu pratiques le triathlon, on l’a compris, sur plusieurs distances. Tu ne fais pas trop attention aux autres disciplines que sont notamment l’alimentation, si j’ai bien compris. À quel moment tu découvres le swimrun et tu te mets à pratiquer ?
Thomas HUSTACHE : Alors, je me souviens d’un reportage sur la course en Suisse. Je ne sais jamais si je la prononce correctement. La course, c’est l’Angadine.
Ermanno : Ouais, Angadine, ouais.
Thomas HUSTACHE : Et au final, j’en parle à un copain, j’en parle à un copain pompier un été, là. Ça doit être l’été 2012 ou 2013. C’est le début du swimrun. Et il me dit, ah non, je ne me sens pas, je ne nage pas assez, l’eau est froide. Et en fait, on lâche l’affaire. Et après, je n’en entends plus parler pendant trois, quatre ans du swimrun. Et au final, rétrospectivement, on a loupé le coche parce qu’on était tous les deux au top de nos formes physiques. Et on avait tous les deux le profil pour que ça marche à des années où il y avait peut-être un petit peu moins de niveau et de densité qu’il peut y avoir aujourd’hui pour ceux qui jouent devant, quoi. Et en 2017, j’embrigue un copain pompier, toujours, pour faire une étape, alors, ce n’était pas une étape, pour faire une course au lac du Salagou. Alors, je crois que c’est l’organisation de la Gravity qui avait organisé ça au Salagou en 2017. Donc, on avait préparé notre truc, mais on n’avait pas de matos, on était loin des équipements qu’on peut avoir aujourd’hui. Et bon, on gagne, on gagne quand même parce qu’on s’est quand même bien préparé et puis on nageait tous les deux pas trop mal, donc ça permettait quand même de jouer devant.
Ermanno : Tu te souviens des distances à ce moment-là ?
Thomas HUSTACHE : C’est du 20 et 4, 20 bornes à pied, 4 en natation. C’était les formats de moins de 3 heures où il n’y a pas besoin de trop se poser de questions. C’est bon format. Et puis du coup, la même année, moi, ça a été l’année vraiment en déclic où on s’est mis dans la tête d’en faire pour de vrai avec mon fameux copain à qui j’avais branché il y a 3-4 ans. Et on avait gagné le M, le classique de la frais. Donc, c’était Swimrunman. Et puis après, voilà, ça a été vraiment le moment où moi, j’ai vu que c’était un truc qui allait me plaire et qui correspondait un peu à ce que je cherchais. Ça correspondait aussi à des années où finalement, mes enfants sont nés plus tard, mais où le vélo… Le vélo, je suis passionné de vélo. J’adore faire du vélo pour m’entraîner. Mais je voyais que mon niveau en compet baissait un peu. Et où au final, j’avais besoin d’un nouveau sport pour me relancer. Mais je n’étais pas chaud pour repartir sur un truc complètement nouveau. Et finalement, faire du recyclage, des choses qu’on avait pu faire pendant des années, ça a été la solution idéale. Je n’étais pas trop mauvais sur les aquatelons. Et au final, voilà, le swimrun, ça a vraiment matché d’entrée de jeu.
Ermanno : Oui, parce que la différence, pour ceux qui ne connaîtraient pas encore, pourtant j’en parle souvent, mais la différence entre le swimrun et l’aquatelon, l’aquatelon, c’est qu’on nage en piscine, on va courir, souvent on retourne dans la piscine pour refaire un tour et repartir courir. Mais c’est quand même très cadré. Là où le swimrun, finalement, on fait avec les aléas du paysage. Et donc, qu’on soit en Galine, à Lafraie, à Cannes, ou en Suède, on n’a pas forcément la même distance. Tout ce qu’on sait, c’est qu’on va enchaîner plusieurs portions de natation, de course à pied, etc.
Thomas HUSTACHE : Exactement. Et puis, je me suis aussi rendu compte qu’on ne répond pas tous de la même manière, en tant que nageur, avec le matos. Et que, moi, je ne sais pas nager avec mes jambes. Mes jambes, je suis très respectueux, pas utiliser de gros mots, mais mes jambes, en natation, elles me handicapent plus qu’autre chose.
Ermanno : Si tu savais, comme je te comprends, mon entraîneur qui est à distance, il me colle des séances du 10×100, du 12×100, des trucs comme ça, sans pool boy. Et il me dit, le pool boy, c’est que pour récupérer. Je dis, mais tu ne te rends pas compte ? Moi, tu me fais faire ça, mais sans pool, mais je n’avance pas. Je mets le pool, ce n’est pas que je récupère, c’est que je m’envole. Je gagne 30 secondes au 100 mètres si je mets un pool.
Thomas HUSTACHE : C’est pareil. Et du coup, là-dessus, on n’est pas tous… On n’est pas égaux. Et que moi, finalement, je fais partie du même groupe que toi, où le pool boy, c’est une vraie aide. Et au départ, j’étais prudent sur l’utilisation des plaquettes. Puis en fait, maintenant, je fais comme les autres, je mets des trucs assez gros. Et tant qu’il n’y a pas plus de 4 km, ça passe toujours. Et du coup, le matériel était aussi un truc qui me permettait de nager, d’avoir le niveau de certains de mes collègues qui me déposaient complètement en piscine, où je ne fais pas le même sport qu’eux en piscine. Une fois qu’on a le plaque-poule, on fait le même sport. Plaque-poule, on fait le même sport.
Ermanno : Oui, exactement. Et même chez certains nageurs, tu as certains nageurs qui ont nagé pendant des années, tu leur mets des plaquettes ou tu leur mets un pool, justement, ils sont déséquilibrés. Ce n’est plus le même type de nageur. Alors que nous, les triathlètes, pour le coup, c’est vraiment un truc de triathlète. Tu nous mets des plaquettes, tu nous mets des pool boy, on est bien.
Thomas HUSTACHE : Il y a des contre-exemples. Ça fera plaisir à quelqu’un qui écoute le podcast, j’imagine, à Aymeric, c’est un des copains qui nage avec, dans le groupe dans lequel je nage aujourd’hui à Valence, et qui a nagé à haut niveau et qui, en plaque-poule, est très solide. Il y a quand même des nageurs qui, plaque-poule, sont dur à suivre.
Ermanno : Oui, bien sûr, tu prends Hugo sur ton manteau et tu lui mets plaque-poule, il s’envole. Ce n’est pas pour rien qu’il a gagné deux fois à Otilo.
Ermanno : Donc là, tu découvres le swimrun. Qu’est-ce qui se passe quand tu découvres ? Vous y allez, vous vous éclatez, vous vous amusez, ou vous fixez tout de suite des objectifs de l’espace ?
Thomas HUSTACHE : Pas des objectifs de l’espace, mais on était bien déterminés quand même à faire la course.
Thomas HUSTACHE : À faire la course pour de vrai. La première année, on gagne la frais avec David. David se blesse, il a une troisième et quatrième fille. Ça lâche un peu l’affaire parce que la vie fait que ce n’est plus le bon moment. Du coup, je me rabats sur un autre copain pompier, un troisième. C’était un petit peu la chance d’avoir de la ressource pour faire des courses en binôme. Il y a le confinement. En sortie de confinement, la première course qui a lieu, de mémoire, c’est la frais. C’est rigolo d’en parler parce que tu as fait un podcast avec Uto Tormento, qui était avec Mathieu Poulain sur la frais de cette édition-là. À la frais, c’était les championnats du monde parce que tout le monde était plus ou moins entraîné de la gestion du Covid, mais il n’y avait pas de course. Du coup, la première course, ça a été
Thomas HUSTACHE : la frais. Du coup, moi, avec mon pote, on était plutôt serein parce qu’on pensait qu’on allait faire la course avec eux. Je me souviens la veille où je lui disais qu’on allait faire comme d’hab. La première natation, on fait comme si avec une natation, on la fait à bloc, puis on verra. On voit le niveau que ça a. Première natation, on l’a fait à bloc, sauf qu’on est sorti 20 ou 30 secondes derrière. On s’est dit qu’on allait arrêter le cirque. Finalement, on avait fait une bonne course quand même, mais on s’était rendu compte de l’écart de niveau, surtout la natation, la course à pied, les transitions.
Thomas HUSTACHE : C’était aussi ce qui, moi, m’avait dit qu’il y avait moyen de faire des choses et de progresser sur d’autres parties que la partie que physiologique.
Ermanno : Comment on progresse, justement, en swimrun ? À cette époque-là, en tout cas maintenant, ça commence à être plus codifié, plus connu. Ça commence à progresser un peu plus vite que le triathlon, mais à l’époque, tu avais un entraîneur, tu t’entraînais tout seul. Comment tu progresses ?
Thomas HUSTACHE : Déjà, la grosse progression, ça avait été la descente du kilomètre vertical de Lafraie où j’avais eu la chance de discuter avec, je ne sais pas s’ils s’en souviennent, Alexis Charrier et Sabina Rappelli. Alexis Charrier, c’est celui qui gagne l’Othilo l’année passée avec Mathieu Poulain. Ils nous avaient montré leur matériel et au niveau des poolboys, nous, on avait des poolkicks. Les poolkicks jaunes, là, et puis les plaquettes, c’était des toutes petites fingers. Les poolkicks,
Ermanno : pour ceux qui sont de la génération d’avant, un peu comme moi, moi j’ai 50 plus que toi, tu n’as pas le droit de m’appeler papy. Donc c’était, mais je ne sais pas si ça se trouve encore beaucoup, ces espèces de poolboys qui ressemblent plus à des planches pour faire des battements. Et justement, l’avantage, c’est qu’on s’en sert aussi bien comme poolboy que comme planche pour faire des battements. Mais du coup, il y a un niveau de flottabilité, de flottezo qui est beaucoup moins important qu’avec les bons gros poolboys de swimrun qu’on utilise maintenant.
Thomas HUSTACHE : C’est ça. Du coup, le premier conseil, ça avait été, bon, on va investir dans des gros poolboys et puis ça va mieux se passer. Effectivement, on avait déjà beaucoup progressé rien qu’avec l’achat du bon poolboy. Et du coup, tu vois, ce que je disais tout à l’heure, j’ai eu 40 ans la semaine dernière et que ce soit en natation ou en course à pied, j’arrive encore à progresser. La natation, je fais une confiance aveugle au coach du club de triathlon, donc à Damien. Qui, en 3-4 ans, m’a refait progresser. Alors, je nage pas plus vite qu’avant sur 400 mètres. Par contre, sur des allures courses qui ressemblent à des allures de swimrun de moins de 3 heures, je peux tenir beaucoup plus longtemps sur ces allures-là que je le faisais avant. Et bon, ça passe par des kilomètres, mais il y a quand même des séances, voilà, une manière de travailler, une manière de faire les séances qui est particulière et ça, je fais confiance totale à l’entraîneur natation. D’où la difficulté de nager sans club.
Ermanno : Oui, mais parce que c’est vrai ce que tu dis sur la partie progression, il n’y a pas que la progression chronométrique. Ce n’est pas parce que tu vas nager un 400 avec 10 secondes, 15 secondes, 20 secondes de moins 10 ans après que tu auras véritablement progressé. Tu peux aussi progresser sur l’endurance, sur la résistance à la fatigue et peut-être qu’il y a 10 ans, tu faisais un 400 en 8 minutes et puis maintenant tu le fais en 7.30, sauf qu’est-ce qu’après tu en rechaînes encore 4-5 des 400 ? Il vaut peut-être mieux continuer à les faire en 8 minutes mais par contre en enchaîner 10.
Thomas HUSTACHE : Et puis de manière intrinsèque, c’est plus facile de progresser là-dessus. C’est un peu la même chose en course à pied. On a une VO2max qui est fixée, qui à partir de 25 ans je dégrossis mais qui diminue. Mais par contre on peut quand même progresser malgré le fait que notre VO2max est condamné à descendre. Et on arrive quand même à progresser. C’est qu’il y a plein d’autres paramètres qui font progresser. Donc pour la natation effectivement, de l’endurance musculaire, l’utilisation du matériel, sur la partie course à pied, je vois que là cette année je touche du bois et je remercie ma kiné. Mais le fait de courir plus, de plus souvent, de faire peut-être plus de kilométrage mais à travers la fréquence, protège aussi des blessures. Et que depuis en gros deux ans, j’arrive à refaire des vraies séances alors que pendant longtemps, j’étais continuellement blessé, j’ai les mollets qui sont assez fragiles. Et finalement voilà, en faisant des exercices, je suis un très bon client pour les kinés, je suis très appliqué dans les exercices qu’ils me donnent. J’ai des routines, j’ai plein d’autres routines pour essayer de protéger mon capital santé et puis de continuer à pouvoir pratiquer ma passion en bonne santé. du coup, sur la partie course à pied, il faut passer par le kilométrage mais pendant des années, je n’osais pas courir plus de 30 bandes par semaine. Et du coup, les 3-4 dernières saisons, je les faisais en n’ayant quasiment pas couru et en faisant que du vélo à côté. Les séances de qualité, je les faisais en vélo et puis le jour de la course, ça passait avec l’expérience. Et là, je vois que mine de rien, en s’entraînant mieux, en prenant les conseils des gens qui savent, on arrive encore à s’en sortir et à progresser à tous les âges. Sans parler des transitions pour la partie swing-run où sur les transitions, on peut effectivement aussi gagner beaucoup de temps. Mais comme en triathlon, je prenais l’exemple d’une copine qui nageait, nageait, nageait, elle avait énormément progressé en natation pendant l’hiver, sauf qu’elle mettait toujours une minute à enlever sa combi à la sortie de la natation. Et finalement, elle avait beaucoup progressé sur la partie nager, mais à la fin, elle prenait son vélo comme si elle n’avait pas nagé de l’hiver.
Thomas HUSTACHE : Elle aurait peut-être mieux fait de s’entraîner à enlever sa combi plutôt que d’aller à la piscine un soir sur deux.
Ermanno : Voilà les bons conseils des triathlètes. La transition, le travail de la transition fait aussi partie de l’entraînement et on ne le dira jamais assez. Il vaut peut-être mieux faire une ou deux séances par mois où on ne va pas se rentrer dedans, où on ne va pas aller courir pendant trois heures, mais au contraire, on va faire trois heures
Ermanno : de travail de transition, monter sur le vélo, descendre du vélo, aller courir. Si on a un plan d’eau ou une piscine à côté, pareil, jouer ces transitions-là parce que finalement, c’est ce qui peut nous faire gagner du temps. Mais par contre, en swimrun, tu veux dire quoi par transition ? Pas de transition, tu arrives avec le même matos que tu as pris pour courir. C’est quoi ? C’est savoir tourner le pool boy et enlever les plaques ?
Thomas HUSTACHE : Oui, mine de rien. Et puis, il y a une vraie différence quand tu le fais seul parce que là, du coup, sur les deux dernières années, j’en ai fait quand même beaucoup plus en solo qu’en duo. Mais en duo, typiquement, sur les transitions, tu peux vraiment perdre du temps. La preuve, c’est que tout seul, tu vas plus vite. Et du coup, le fait de se mettre d’accord à quel moment celui de derrière est prêt parce que c’est toujours celui qui nage devant s’il part, qu’il est attaché, que celui de derrière n’est pas prêt, ça se passe mal et on perd du temps. Le fait de penser à remonter la combi, le fait de prendre les plaquettes qui peuvent être cachées, et puis en fait, on a les pieds dans l’eau, sauf que 100 mètres avant, on n’y pensait pas. Cette vigilance-là, elle peut faire perdre du temps, en tout cas.
Ermanno : Et puis surtout, plus l’effort est long, et plus on perd en vigilance. Encore une fois, c’est une raison de plus pour le travailler, surtout quand on est à deux. Et puis, on ne parle même pas de l’allonge parce qu’effectivement, on s’attache, on ne s’attache pas. On ne s’attache pas forcément en course à pied parce qu’on n’a pas besoin de se tirer. Mais par contre, en natation, il y en a un qui nage plus fort donc il va tirer l’autre et donc on va mettre l’allonge. Et puis, on l’attache, on ne l’attache pas.
Ermanno : C’est tout un bordel qu’il faut effectivement travailler un peu avant.
Thomas HUSTACHE : Exactement.
Ermanno : Et donc toi, tu fais ton petit bonhomme de chemin, tu progresses avec ton binôme et ensuite ?
Ermanno : Quels sont les objectifs ? Vous vous alignez après le Covid à la fraie et après, est-ce que vous allez chercher d’autres objectifs encore plus sexy ? Comme en triathlon, on pense à Hawaii, en swimrun, on pense à Tileu ?
Thomas HUSTACHE : Non, parce qu’au final, mon collègue de l’époque était vraiment
Thomas HUSTACHE : en difficulté dès qu’il y a 4 cailloux. Dès qu’il y avait 3 cailloux dans un chemin, on pouvait être sûr qu’il sautait dessus et qu’il se faisait la cheville. Du coup, on était obligé de prendre ça en compte aussi. Et moi, la distance me fait toujours peur. Le fait de partir pour 60 bornes à pied, la course à pied me fait peur. Donc, c’est le projet
Thomas HUSTACHE : maintenant mais à ces époques-là, ce n’était pas quelque chose que j’avais en tête. Je m’interdisais même d’y penser parce que c’était trop long. Je n’avais pas confiance en moi sur cette partie-là. Donc, on est resté sur des courses, sur des formats de moins de 3 heures où au final, on se fait plaise. On s’entraîne, on n’a pas trop à réfléchir à la stratégie. Tant que ça passe, on va le plus vite possible. La plupart du temps, on arrive à faire la course devant et du coup, c’est plaisant aussi à travers ça. Mais au fil de l’eau, on s’est rendu compte aussi qu’on n’était pas tous les deux et c’est là où le binôme est important. On n’était pas alignés de la même manière. Moi, j’ai un caractère compliqué et du coup, voilà, c’est bête à dire, je suis très exigeant avec moi-même et du coup, je peux être casse-pieds avec les autres et j’avais l’impression que je faisais des efforts pour rester au niveau, progresser avec mon travail qui me prenait aussi quand même de l’énergie. Mes enfants qui des fois, je vais à la piscine, je vais à la piscine et heureusement que je suis bien marié, merci Sophie. Mais tout ça, ce n’était pas des sacrifices parce que j’en ai besoin pour être bien dans ma vie. Mais mine de rien, je voyais que de l’autre côté, il n’y avait pas forcément les mêmes efforts. Et à un moment donné, en plus on a changé de lieu d’habitation. Du coup, on a lâché l’affaire progressivement et puis on s’entend toujours très bien. C’est le mec le plus gentil que je connaisse. En course, il avait un côté tête en l’air qui du coup ne correspondait pas à moi, à mon caractère.
Ermanno : Bon ben Aymeric, on t’embrasse. C’est ça, c’est Aymeric ?
Thomas HUSTACHE : Non, c’était encore un autre. Le prochain, c’est encore un autre. Mais on a déjà fait des courses ensemble et ça se passe bien. Parce qu’il y a plein de courses où au final, quand ça se passe bien, il n’y a pas besoin de se parler. Moi, j’ai fait des courses en binôme avec des copains où pendant quatre heures, on ne se parle pas parce qu’il n’y a pas besoin, parce que ça roule et que c’est intuitif et que là, les planètes s’alignent.
Ermanno : Oui. Je ne m’en parle pas. Donc du coup, là, c’est le projet pour quoi ? 2025, 2026, d’aller chercher un slot pour Otilo ?
Thomas HUSTACHE : Le projet, alors pareil, je suis toujours très prudent sur les blessures parce que là, en plus, on est deux. Il y a toujours les aléas de la vie qui font que des fois, ça ne se passe pas comme c’est prévu et du coup, après, on se mord les doigts d’en parler. Mais moi, j’aimerais bien, l’objectif, c’est d’avoir suffisamment de points pour lever la main pour pouvoir aller à l’Otilo en 2026 avec un copain. On a fait le Jura l’année dernière ensemble. Ça s’est bien passé. Il n’y a pas de raison que ça ne le fasse pas. On a un niveau assez homogène. Ça devrait le faire. Il faut y croire.
Ermanno : Pour celles et ceux qui ne connaissent pas justement le swimrun, tu nous rappelles comment ça marche, en tout cas pour faire des points et aller à Otilo ?
Thomas HUSTACHE : Le système a changé. Là, maintenant, aujourd’hui, il faut faire des courses soit en solo, soit en duo. On marque des points sur les courses qui sont labellisées Otilo. Donc les manches, les World Series, comme ils disent, ou les courses, les Mary Trace, par exemple, l’Ultra du Verdon ou le Kilomètre Vertical de l’Afraie qui permettent d’avoir des points. Et à la fin de l’année, on arrête les compteurs.
Ermanno : Donc là, les points, tu les marques en individuel. C’est-à-dire que même si tu pars en binôme, chacun marque son nombre de points. Ce qui permet aussi, comme tu dis, de faire des totaux à la fin de l’année et de voir si tu as assez de points pour prétendre un slot à Otilo.
Thomas HUSTACHE : Exactement. Du coup, la stratégie, ça peut aussi être de dire qu’il y en a un des deux qui fait une course en solo pour marquer des points et finalement, les points qu’il gagne, lui, bénéficient au binôme. Et à la fin de l’année, c’est l’organisation qui décide finalement jusqu’à combien de points ils descendent. Et en faisant 2-3 courses dans l’année du système actuel, ça paraît jouable d’avoir un slot.
Ermanno : On te le souhaite. Après, il reste toujours la carte wildcard. C’est une invitation, mais qui est plus coûteuse et qui est moins… D’un point de vue valeur, ce n’est pas la même chose que d’aller se sélectionner.
Thomas HUSTACHE : Moi, là-dessus, je ne suis pas… Il n’y a aucun… Quand tu dis valeurs, les valeurs, c’est un truc très personnel. Au final, le but pour personne, on ne vit pas de ce sport personne. Du coup, si on peut avoir du plaisir à aller faire l’autilo et quelle que soit la manière d’y aller, il ne faut pas se poser de questions et ne pas s’embrouiller la tête avec des questions de valeurs, de mérites, que dalle.
Ermanno : Ça me rassure. Si je te dis que je fais une demande de wildcard, tu ne m’en voudras pas. Tu ne me taperas pas dessus.
Thomas HUSTACHE : J’ai bien répondu. Je ne me suis pas grillé. Ça va.
Ermanno : Ça va. De toute façon, tu ne te serais pas grillé. J’aurais quand même publié l’épisode, ne t’inquiète pas.
Ermanno : Du coup, aujourd’hui, comment est-ce que tu progresses ? Enfin, comment est-ce que vous progressez ? Parce que le swimrun est, en tout cas pour aller jusqu’à l’autilo, une question de binôme. Comment est-ce que tu slash vous progressez ?
Thomas HUSTACHE : La progression, je pense qu’elle est quand même très individuelle. Moi, je sais que je fais mon business pour continuer de progresser. Après, cette année, faire des courses en binôme avec une copine, je sais qu’elle fait son business de son côté pour progresser et qu’on va faire des transitions, on va faire des entraînements en commun. On fera pareil avec mon copain pour faire les courses ensemble. Mais mine de rien, ça reste des pratiques chacun dans son coin qui essayent de progresser. Donc la natation, on en a parlé. Moi, au-delà du contenu des séances, de la pratique, je suis assez routinier et je pense que la routine elle fait progresser dans le sens où elle habitue l’organisme à être exigeant. Typiquement, je sais que le mardi matin, j’ai ma séance de course à pied où je fais de la pliométrie, je fais ma muscu. Le jeudi, je fais mon seuil. Le week-end, je fais ma sortie trail sans forcément qu’elle soit intensive mais où je développe des adaptations à courir dans les cailloux, notamment en descente. Et puis la natation, pareil, c’est la grosse séance. Je mets le matos. Le lundi, je ne mets pas le matos parce que je nage avec un autre groupe. Et finalement, toutes ces routines-là, des deux dernières années, je me rends compte que ça fonctionne parce que je continue de progresser et que tout le monde autour de moi continue de progresser. Donc c’est que ça fonctionne.
Ermanno : C’est que ça fonctionne jusqu’à ce qu’on en arrive au point où il n’y a pas que la VO2 qui diminue mais aussi notre capacité, peut-être pas uniquement d’entraînement ou de progression, mais en tout cas de récupération qui fait qu’il te faut plus de temps pour récupérer d’un entraînement précédent et plus tu stresses ton organisme et plus tu vas avoir du mal à récupérer et donc plus là, ça va limiter ou réduire ta progression.
Thomas HUSTACHE : Après, sur les sports d’endurance, je me rappelle, mon papa était médecin du sport et je me souviens, il me disait on peut encore progresser avec l’âge et je n’y croyais pas trop tant que je ne me faisais pas battre quand j’avais 20 ans par des anciens qui en avaient 50 et que finalement, on voyait bien que si, ils étaient encore ultra performants et que là, aujourd’hui, on se rend compte autour de nous je veux dire, la société on dit, la société elle change, machin mais il y a aussi des bons côtés c’est qu’on touche du doigt il y a des podcasts sur le soin il y a des podcasts sur les kinés on a des tutos pour faire plein d’exercices les plans d’entraînement sont relativement faciles à avoir il y a des gens qui sont experts qui permettent d’avoir des conseils et aujourd’hui, on est quand même on bénéficie de tout ça pour améliorer notre récupération améliorer le niveau de performance global et que finalement, l’âge je ne le dis pas pour mon cas perso mais l’âge, il est quand même aussi dans la tête et que moi, j’ai toujours 25 ans dans ma tête et je suis toujours un cadet au départ d’une course et je n’arrive toujours pas à suivre une stratégie et c’est aussi pour ça que je me cantonne aux épreuves de moins de 3 heures parce qu’au-delà, j’explose parce que je n’arrive pas à me raisonner
Ermanno : il va falloir faire quelque chose
Thomas HUSTACHE : c’est pour ça que le choix du binôme est important pour ces courses-là je pense que mon copain me canalisera et qu’il faut des caractères qui calment les caractères un peu plus instables
Ermanno : c’est ce que disait Hugo Tormento double champion du monde en 2022 et 2023 puisque en 2024, c’est Mathieu qui a gagné c’est que le choix du binôme est important parce qu’il faut un binôme qui te canalise et quand tu pars pour 7, 8, 9 heures pour les meilleurs sur des épreuves comme ça t’as intérêt, au-delà de bien t’entendre à accepter aussi la critique de l’autre qui te dit écoute, là on fait n’importe quoi là on part en sucette, là on est trop vite là on est trop lent il faut accepter la critique
Thomas HUSTACHE : c’est tout à fait ça mais c’est là où sur les épreuves que je pouvais faire avec mon collègue où j’avais tendance à être un peu casse-pieds
Thomas HUSTACHE : moi c’était le côté pénible et il n’y avait personne pour canaliser et dire non mais là la course elle va faire 5 heures arrête de tirer sur la longe pendant 2 heures et puis au bout de 2 heures d’exploser complètement c’est pas comme ça que ça fonctionne et ce discours là effectivement il faut pouvoir parler en course ou en tout cas s’être mis d’accord avant la course sur la manière de faire
Ermanno : donc tu nous as dit comment tu progressais à base d’entraînement aussi toi qui as été triathlète toi qui es swimrunner quelle est la différence entre les entraînements
Thomas HUSTACHE : du triathlète et du swimrunner du coup c’est aussi une des raisons sur la bascule vers le swimrun c’est la pratique du vélo et où au final je me rappelle de ton podcast avec Mathieu Poulain qui disait qu’il pensait s’entraîner moins en se mettant au swimrun et puis qu’en fait que dalle il s’entraîne autant d’heures et c’est assez vrai c’est que le nombre d’heures aujourd’hui d’entraînement ressemble à ce que je pourrais faire si je faisais toujours du triathlon mais ce qui change aussi c’est l’organisation en vélo, on a beau faire des séances de 45 minutes à un moment donné il faut pouvoir
Thomas HUSTACHE : aller rouler 3 heures faire des vraies séances un peu plus longues chose qui est beaucoup moins vraie en course à pied et en natation et que finalement le nombre d’entraînements en semaine c’est à peu près la même histoire mais par contre le fait de ne pas être dans un peu l’obligation d’aller poser une demi RTT ou de partir le samedi quand on n’a pas vu ses enfants de la semaine, de partir tout l’après midi pour rouler 4 heures l’organisation est différente donc je pense que vraiment ce qui change c’est l’organisation c’est d’avoir du temps pour dégager des demi-journées où on sait qu’on va pouvoir accumuler les heures sur le vélo
Ermanno : même d’un point de vue logistique on en rigolait tout à l’heure quand on parlait de la météo tu vois le soleil en train de revenir chez moi après les giboulées tout à l’heure quand tu t’entraînes en vélo en hiver c’est là que tu es censé faire le foncier donc rouler quand même le plus et c’est quand même très météo dépendant alors que quand on parle de course à pied que tu fasses du trail ou de la route même s’il y a des giboulées tu peux sortir quand même même s’il fait moins 15 tu peux sortir et quand on parle d’aller faire des séances de natation ok des fois c’est pas très marrant d’aller nager dans le bassin en public si tu n’as pas de créneau avec le club mais c’est quand même faisable donc quelle que soit la météo tu peux quand même aller t’entraîner quand tu es triathlète et que tu vois faire une sortie de 6 heures en hiver et qu’il y a de la neige il y a du verglas c’est peut être pas le meilleur moment d’y aller
Thomas HUSTACHE : ouais alors après
Thomas HUSTACHE : le sujet c’est pas forcément l’entraînement en entraînement mais tu vois par exemple le fait de dire l’hiver c’est pour accumuler des heures sur le vélo c’est pas forcément une vérité on pourrait très bien aussi partir du principe que l’hiver profiter de l’hiver pour faire de la PMA en vélo faire des intensités plus plus passer plus de temps sur la selle et à ce moment là aller dehors mais ça passe quand même effectivement par passer des heures sur le vélo et puis voilà il y avait aussi quand on est papa il y a aussi le fait de prendre le vélo et le vélo bah mine de rien c’est dangereux et et on se dit bah ouais mais il y a une fragilité aussi là dessus donc je touche du bois je me suis déjà bien cassé la figure suffisamment et j’ai eu suffisamment de pépins avec mes gamelles en vélo mais c’est quand même des choses passer un âge entre guillemets on l’a quand même dans un coin de la tête de se dire ouais bah ouais le vélo alors moi j’ai la chance d’habiter dans une région ou si on veut faire des routes où il n’y a pas de voitures il n’y a pas de voitures mais ça reste quand même un risque le vélo ça reste un risque
Ermanno : ouais et sur la partie matérielle parce que tu en as rapidement parlé qu’est ce qui a changé qu’est ce qui a évolué est ce que tu progresses toujours sur le matos on peut pas s’acheter tous les ans un pool boy plus gros que celui de l’année d’avant parce qu’au bout d’un moment finir par nager avec des bouées de sauvetage et puis à la place des plaquettes de mettre des planches pour faire des battements mais qu’est ce qui évolue qu’est ce qui progresse ou est ce qu’un néo swimrunner une néo swimrunneuse qui voudrait commencer quel conseil tu pourrais lui donner pour aller direct au bon matos aujourd’hui
Thomas HUSTACHE : alors pour répondre à ta question le pool boy il faut qu’il soit gros mais il faut pas qu’il soit trop gros parce que sinon on se flingue le dos et il faut pouvoir avoir les lombaires suffisamment solides pour que la cambrure du pool boy puisse se porter sur un temps d’effort qui est quand même assez long au niveau des plaquettes j’ai pas encore essayé de plaquettes en carbone voilà moi j’ai des plaquettes plastiques j’ai des vieilles tir donc qui sont un peu emblématiques de la marque avec une forme un peu bizarre et puis des arenas comme la plupart des nageurs et au final ça fait le job donc sur les plaquettes je pense pas qu’il y ait grand chose
Thomas HUSTACHE : de gros changement et puis c’est très humano-dépendant le pool boy j’en ai parlé après moi de ce que je vois c’est plus global c’est l’évolution des chaussures de course à pied avec les mousses avec le carbone mais pas que le carbone les mousses qui amortissent tout ça et où au final je pense qu’on arrive à courir plus en étant peut-être quand même moins fatigué plus protégé au niveau articulaire et dommage musculaire si les kinés m’entendaient ils diraient oui mais attention parce que les semelles carbone avec les mousses ça endort le pied mais du coup ça une fois qu’on le sait il faut faire des exercices pour avoir les pieds plus musclés pour avoir une plante de pied plus solide pour conserver du pied pour aussi faire de la séance de musculation pieds nus enfin toutes ces démarches là pour conserver un pied tonique mais mine de rien le fait d’avoir des semelles qui nous permettent de s’entraîner plus c’est aussi ce qui nous fait progresser et je pense que sur les dernières années c’est un truc qui a quand même un peu changé la course à pied
Ermanno : Est-ce qu’on parle aussi de la combinaison parce que forcément tu ne vas pas mettre ta combinaison de triathlon pour aller faire un swimrun déjà plus c’est long et plus il va falloir envisager pour ceux qui n’y auraient pas encore pensé tenir le néo tout le temps de la course parce qu’on court aussi avec le néo alors si vous voulez l’enlever à chaque fois qu’on va courir on en revient à la question des transitions de tout à l’heure mais est-ce que
Thomas HUSTACHE : à ce niveau là aussi les choses évoluent Alors moi je n’ai pas je ne me pose pas la question trop sur les combinaisons j’ai une combinaison qui me fait deux saisons avec des petites manches qui s’arrêtent au dessus des coudes j’ai fait une erreur de matos l’année dernière à la Gravity Race à Annecy où je n’avais pas anticipé que l’eau allait être si froide et qu’on allait y passer autant de temps et j’ai cru que je n’allais jamais sortir de l’eau j’ai vraiment eu peur
Thomas HUSTACHE : au final sur le matériel une fois qu’on a une combinaison qu’on est bien dedans je ne pense pas qu’il y ait de grosses grosses différences entre les combines de toute façon il n’y a que les vrais spécialistes qui pourraient le dire mais pour les nageurs il y a aussi l’aspect combine sans manche certains aiment bien avoir les bras à l’air le fait aussi d’avoir que le shorty quand l’eau est vraiment chaude mais finalement le shorty c’est intéressant mais une fois qu’on a le pull buoy ce n’est pas le shorty qui fait changer la flottaison donc je suis assez prudent sur la combinaison c’est un élément de la performance oui il faut du confort mais à la limite il faut plutôt 2 grandes poches plutôt qu’une combinaison de 2 mm au lieu de 3
Ermanno : d’ailleurs si vous voulez voir la belle photo je mettrais dans les notes de l’épisode le lien vers ton compte insta on voit ta photo enfin on voit une de tes photos où tu es en combinaison comme ça on voit la combinaison avec les manches qui arrive quasiment au coude
Ermanno : quels sont tes objectifs pour cette année ? et pour l’année prochaine ? si tu veux avoir assez de points où est-ce qu’on te retrouve ?
Thomas HUSTACHE : comme beaucoup de monde
Thomas HUSTACHE : le championnat de France de cette année avec l’histoire des manches avec la finale l’île de Ré en septembre ça va être un des objectifs de la saison avec mon binôme féminin avec Faustine on verra parce qu’on a fait 2 courses ensemble on verra ce que ça donne mais on se prépare correctement pour être performant il y aura les courses
Thomas HUSTACHE : Cane et Lafraie avec Lucas pour marquer des points pour éventuellement bénéficier d’un slot pour l’autilo en 2026 et puis le reste ce sera de nouveau des courses locales plutôt en solo plutôt avec des binômes d’opportunités entre guillemets il y a un copain qui est dispo on fait la course et puis le fait de faire la course moi j’y trouve mon compte le fait de faire la course de se mettre minable seul ou en binôme le but c’est de se dépasser de faire la course c’est bien un dossard faire la course c’est un truc qui continue de plaire
Ermanno : ça te fait quand même un sacré paquet de courses tu as plusieurs objectifs intermédiaires
Thomas HUSTACHE : oui mais au final c’est ce que je me suis rendu compte quand je faisais du triathlon on était très paramétré championnat de France jeune et puis une fois que le championnat de France jeune on avait le pic de performance on vivotait toute l’année il y avait les vacances on avait de nouveau la forme en septembre et depuis quelques années plutôt que d’avoir un pic de performance moi ce que j’essaye toute l’année je suis peut-être pas à 100% mais ça me permet de faire des courses et mon plaisir aujourd’hui parce que le sport est important dans ma vie mais le but c’est d’y prendre du plaisir moi le plaisir c’est de pouvoir faire des courses quand il fait beau entre mai et octobre donc le but c’est d’en faire j’en fais peut-être plus si j’en faisais moins je serais peut-être plus performant mais je pense qu’on le saura jamais parce que j’aime bien faire des courses
Ermanno : écoute c’est une bonne conclusion Thomas est-ce qu’on a abordé tous les sujets que tu avais en tête parce que quand même faut le dire en off tu m’as dit bon j’y ai quand même un peu pensé j’ai quelques idées on va voir où est-ce que tu m’emmènes est-ce que je t’ai emmené là où tu voulais aller ou tu avais d’autres idées
Thomas HUSTACHE : non non j’avais pas d’autres idées j’avais plus de crainte de n’avoir rien à raconter au final tu vois voilà j’avais un peu peur de se dire bon bah voilà avec de quoi on va parler donc oui j’avais préparé des choses et au final en discutant j’ai dit ce que j’avais à dire mais c’était pas forcément ce que j’avais préparé donc c’est parfait
Ermanno : bon ça va tu vois quand tu viens sur le podcast devenir triathlète c’est pas forcément super structuré mais je tire un petit peu les les mailles du filet au fur et à mesure de nos discussions bon tu nous as déjà écouté donc tu sais que je vais te poser une question qui est le podcast s’appelle devenir triathlète toi ton meilleur conseil pour ceux qui se mettent au triathlon quel est ton meilleur conseil pour devenir triathlète
Thomas HUSTACHE : je pense que c’est les clubs les clubs au final qu’on soit adulte qu’on ait 50 ans ou qu’on en ait 8 le club aujourd’hui la fédération est quand même relativement structurée et dans les clubs on a que des passionnés il y a toujours des passionnés il y aura toujours quelqu’un qui aura un bon conseil mais c’est de rentrer dans un club pour la structure rentrer dans un club aussi pour rencontrer des gens qui sont passionnés de triathlon parce que c’est un sport passion qui structure aussi un mode de vie et que après on fait son chemin mais dans le club on est sûr de rencontrer quelqu’un qui nous apportera quelque chose que ce soit le coach ou le client qui est avec nous dans la ligne d’eau et avec qui on discute entre deux séries il y a toujours quelque chose à gratter dans les clubs donc moi je privilégie ça puis le lien social c’est les clubs qui le font et c’est quelque chose qui est important dans notre société donc moi j’ai plutôt tendance à dire c’est dans les clubs qu’on fait les belles rencontres moi j’ai rencontré ma femme grâce au club de triathlon de Valence donc je peux dire que ça
Ermanno : peux dire que ça de toute façon t’as intérêt parce qu’à mon avis sinon si elle t’écoute elle va t’en mettre une ouais je rajouterais aussi tiens pendant que j’y pense n’hésitez pas quand vous croisez quelqu’un qui a un sac à dos ou qui a une casquette ou un polo siglé d’une course un triathlon, une course à pied une course en natation enfin que c’est clair ou que vous reconnaissez un logo n’hésitez pas à aller engager la conversation on fait là aussi parfois de belles rencontres et puis parfois ça nous permet aussi de découvrir des clubs qu’on connaissait pas puis d’aller taper à la porte et puis d’intégrer un club
Thomas HUSTACHE : tout à fait après bon faut pas être trop timide toi t’as l’air pas timide Ermanno mais
Ermanno : si moi je suis extrêmement timide mais je t’assure que quand je trouve des choses qui nous réunissent si je vois quelqu’un qui a un sac à dos Ironman ou je ne sais quoi ma timidité tombe
Thomas HUSTACHE : c’est bien t’as tout à fait raison
Ermanno : bah écoute Thomas merci beaucoup pour ce moment qu’on a passé ensemble désolé pour les petits soucis techniques j’espère que ça passera à la trappe pour nos auditeurs et puis on te souhaite ah non attends avant de partir j’ai oublié la toute dernière question où est-ce qu’on te suit où est-ce qu’on t’encourage où est-ce qu’on t’envoie des petits messages pour te dire que pour te poser n’importe quelle question
Thomas HUSTACHE : du coup là je suis vraiment gêné là mais mis à part Instagram y’a rien à jour donc voilà je suis pas très actif sur les réseaux
Ermanno : ah bah c’est pas grave Insta c’est bien ça m’a quand même permis de rentrer en contact avec toi et puis d’avoir ce bel échange de toute façon je remettrai les liens dans les notes de l’épisode merci beaucoup Thomas à bientôt
PS : nous sommes maintenant sur Strava ! https://www.strava.com/clubs/DTxOT !
PSS : et pour découvrir le nouveau podcast éphémère d’Ermanno, ça se passe sur https://road-to-otillo.fr !