#440 [ÉPISODE SPÉCIAL] Comment développer des champions en triathlon ? (avec Benjamin Maze)

🎙️ Dans cet épisode, on reçoit Benjamin Maze, l’ancien Directeur Technique National de la Fédération Française de Triathlon. Pendant 8 ans, c’est lui qui a piloté la performance au plus haut niveau du triathlon français, avec des résultats probants.

💬 Benjamin nous partage sa vision sur le développement du triathlon sur le territoire national, des pratiques amateurs à la culture de la performance en passant par l’investissement auprès des jeunes. Après les médailles olympiques à Tokyo et à Paris, il nous parle aussi des défis qui attendent le triple effort dans les prochaines années.

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🏃🏼‍♀️ Notre invité :

💬 La transcription de l’épisode

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Ermanno : Salut les sportifs, c’est Ermanno et je suis très heureux de vous recevoir pour un nouvel épisode du podcast Devenir Triathlète X OpenTri. En parlant d’OpenTri, Charly est là. Hello Charly ! Salut Ermanno, salut tout le monde ! Bon, on va déjà demander pardon à nos auditeurs, t’es en extérieur, il y a un petit peu de bruit autour de toi mais ça participe au folklore, n’est-ce pas ? Ouais, exactement, ça me fera faire des questions courtes comme ça. Et puis nous avons comme invité aujourd’hui Benjamin MAZE. Salut Benjamin ! Bonjour à vous ! Benjamin, on va revenir sur ton actualité mais je pense qu’on peut le dire, tu as été le DTN emblématique de la Fédération Française de Triathlon quelques années.

Benjamin : Oh, c’est gentil, je pense qu’il y en a d’autres aussi qui l’ont été. En tout cas, j’ai été le DTN et je le suis encore pour quelques jours jusqu’au 31 mars, le DTN de la Fédération Française de Triathlon. C’est une grande fierté parce qu’en tant que passionné de triathlon, forcément c’est un peu particulier d’être à la tête de la direction technique nationale, surtout dans ces années fastes avec notamment les Jeux Olympiques.

Ermanno : Oui, effectivement. 2024, c’était une belle année, je pense, quand on était à la Fédé et en particulier DTN. Avant de rentrer justement sur tout l’aspect un petit peu technique de qu’est-ce qu’un DTN, qu’est-ce qu’il fait, qu’est-ce qu’il ne fait pas, il ou elle d’ailleurs, là pour le coup, toi t’es un homme mais ça pourrait aussi être une femme. Je te laisse te présenter. Tu nous as dit que tu étais passionné de triathlon, donc qui es-tu Benjamin MAZE d’un point de vue perso et d’un point de vue sportif aussi ?

Benjamin : Oui, bien sûr.

Benjamin : Il y en a eu quelques-unes, il y en a eu deux à la Fédération Triathlon, quatre DTN hommes et on parlera de la suite juste après. Alors moi j’ai été triathlète pendant de longues années, j’ai pratiqué différents sports et je me suis vite rendu compte que j’étais très intéressé par le fait d’être éducateur, de transmettre des valeurs, de prendre la conduite d’un groupe. Donc très tôt, dès 15-16 ans, j’étais bénévole au sein de mon club, d’abord d’escalade puis après je me suis tourné vers le sport. Vers le triathlon parce qu’après plusieurs blessures au dos, on m’a conseillé de faire de la natation, donc j’ai été au triathlon dans le club, dans la ville de Ponto Combo, il y avait un club qui s’appelait l’Aqua Club Ponto Roissy, donc c’est là que j’ai découvert ça, la famille du triathlon, cet état d’esprit, le fait de la variété de ce sport de triathlon. Donc j’ai de suite accroché, quand bien même mon niveau sportif était très médiocre au début, deux minutes au sang libre, mais j’ai eu la chance d’avoir des grandes… Un grand segment, peut-être plutôt grand, donc d’avoir après deux ans chatouillé la minute au sang matenage libre et puis d’avoir pris plaisir aussi à découvrir du coup l’enchaînement des activités. J’ai eu le plaisir de participer au championnat de France jeune de triathlon, j’étais un sportif de niveau très très très modeste.

Ermanno : Tu ne nous as pas dit l’année, juste comme ça.

Benjamin : L’année, c’est dans les années 2000, je crois que c’est 2000 tout pile, 99-2000.

Ermanno : On s’est peut-être croisé d’ailleurs.

Benjamin : C’est possible, je me souviens, c’était à l’époque, d’ailleurs ça ne s’appelait pas les championnats de France, c’était le challenge national Pierre-Yves Cassoulet pour les cadets. C’était à Iser et moi j’avais participé à la course junior homme, j’étais arrivé juste devant Marion-Laure Blanchet qui partait avec quelques minutes de retard. Voilà, ça fait une jolie photo d’ailleurs pour moi et puis des très très bons souvenirs. Et puis voilà, je me destinais à l’enseignement, le métier d’éducateur dans le sport. Donc j’ai fait STAPS et en parallèle de STAPS, j’ai eu mon lot de periostite qui m’a amené à réduire la pratique physique.

Ermanno : D’ailleurs ça devrait s’appeler periostapse et pas STAPS uniquement.

Benjamin : Donc du coup j’ai arrêté la pratique où j’ai très très réduit la pratique sportive de manière importante. Et puis du coup j’ai entraîné de manière de plus en plus importante en même temps que je faisais mes études STAPS. J’ai passé les différents brevets fédéraux, le BF5 à l’époque, avant les années 2007, du coup le BF4 permettait d’enseigner contre rémunération. Donc j’ai eu… Voilà, mon trop commun BE, j’ai passé le BESAN également. J’ai tout ça en parallèle de licences STAPS qui m’ont amené à rentrer à l’INSEP et à découvrir ce que c’était l’entraînement de haut niveau.

Ermanno : Juste, j’en profite, STAPS, quelle filière ? Vraiment entraînement ? Parce qu’il y a plusieurs filières en STAPS. Oui, entraînement sportif.

Benjamin : Oui, effectivement en STAPS il y a plusieurs filières. Il y a le management, il y a la partie éducation motricité qui se destine plus à être éventuellement professeur d’EPS, d’éducation physique. Et du coup moi j’étais plutôt attiré par l’entraînement. Entraînement et la performance. Donc à l’époque c’était juste la transition entre les deux licences master avec maintenant ce qu’on a, le système licence master doctorat. Donc j’ai postulé à l’INSEP et il y avait une centaine de candidats, il y en a sept qui ont été recrutés pour pouvoir rentrer en licence entraînement sportif dans un contexte qui est vraiment super intéressant, super riche et stimulant puisqu’il y a énormément de pôles d’entraînement qui sont sur l’INSEP. Il n’y a pas de pôle d’entraînement en triathlon, il y en avait un dans les années 2000. Et puis la fédération avait fait le choix de le faire. Ça permet d’en ouvrir plutôt dans le sud de la France, à Saint-Raphaël, à Bouloriste et puis à Montpellier. Mais voilà, j’avais la possibilité d’avoir les entraînements à l’époque en natation. Il y avait Mania Matela, médaillé olympique, Simon Dufour, Stéphane Leca était entraîneur de la natation en endurance. Ça fait un lien assez drôle avec la suite qu’on pourra évoquer. Et donc voilà cette appétence sur l’entraînement et je découvre ce métier, ce concours de professeur de sport. En fait c’est un métier un peu… original et particulier puisqu’on peut intervenir auprès d’une fédération. On peut travailler dans une fédération sportive, on peut travailler dans des directions départementales ou régionales sur une approche plus administrative du sport. On peut travailler dans les CREPS, des centres régionaux d’entraînement, notamment que ce soit sur la formation ou la performance. Et j’ai eu la chance en 2006, il y avait un poste qui était disponible. Donc il y a un poste qui était sur le concours du professeur de sport réservé pour la discipline du triathlon. Je me suis présenté sur ce concours et j’ai réussi ce concours. Donc au 1er novembre 2006, j’ai été affecté à la fédération triathlon. C’est tant mieux puisqu’à ce moment-là, dans la structuration du triathlon en France, il y a très peu de personnes qui sont professionnelles pour entraîner, pour accompagner, pour structurer des clubs ou des ligues régionales. Ça a maintenant beaucoup évolué avec notamment la création du DEGEPS, du diplôme d’état d’entraînement en triathlon. Et ça c’est aussi une des fiertés, moi aujourd’hui en tant que DTN, d’avoir de plus en plus de professionnels. Donc voilà, un triathlète passionné. Ensuite, passer sur la partie de l’entraînement.

Ermanno : J’en profite, je te coupe un peu, mais c’est pour préciser un petit peu. Justement, t’es là, donc autant en profiter pour que nos auditrices et nos auditeurs comprennent. Quand tu dis que t’as passé le concours de professeur de sport, c’est-à-dire que t’aurais aussi pu potentiellement être salarié de l’éducation nationale et enseigner le sport dans des établissements scolaires à des jeunes ou moins jeunes ?

Benjamin : Alors très bonne question, Hermano. Alors justement, non. Ce sont deux concours différents. Il y a le CAPEPS, le concours de profs d’EPS. Tous ceux qu’on a eus dans nos collèges et lycées, ce sont des profs d’EPS. Ce ne sont pas des profs de sport. Il y a un abus de langage qui fait qu’on dit qu’ils sont profs de sport. Mais pour la faire courte, c’est ma définition. Un professeur d’EPS utilise l’outil sportif et le mouvement pour pouvoir transmettre des valeurs éducatives. Donc le sport n’est pas une finalité en soi. Le professeur de sport, lui, il est payé par le ministère de l’éducation, justement le ministère des sports, le ministère en charge des sports, et il concourt au développement des pratiques, à la formation des éducateurs, à la partie performance formée des championnes et des championnes de demain. C’est pour ça que moi, à ce moment-là, je me dis que j’ai plus une appétence sur ce concours que je découvre en licence de professeur de sport. J’étais en dehors de mes diplômes fédéraux et de l’investissement que j’avais dans mon club et dans la ligue dans mon territoire. Je ne connaissais pas la fédération de triathlon, je ne connaissais pas tout ça. Et donc c’est à ce moment-là que je découvre ça. J’ai du succès sur les écrits, donc j’arrive sur les oraux. Il y a différentes disciplines, notamment une qui est sur le triathlon. On a une situation d’entraînement en triathlon où on doit témoigner, montrer notre expertise dans cette activité qu’est le triathlon. Et donc j’ai eu le plaisir d’être récipiendaire de ce concours-là. Et après, vous pouvez, une fois que vous êtes fonctionnaire, que vous êtes titularisé, moi c’est ce qui s’est passé. Je suis affecté à la fédération de triathlon. À ce moment-là, je m’occupe du développement des pratiques des personnes en situation de handicap, le triathlon féminin, la formation des éducateurs aussi. Et puis je fais ça pendant trois ans. Et puis à ce moment-là, j’ai eu une proposition pour partir à la fédération de triathlon parce que j’avais une fédération de cyclisme, parce que j’avais une forte appétence sur la partie performance. Je n’intervenais pas dans mes missions. Je vous traduisais plutôt sur la partie développement, par contre. L’analyse des données, des datas, le questionnement, le challenge du modèle de performance. J’avais cette chance à l’époque d’avoir un collègue qui s’appelle Franck Bignet, qui est devenu après le DTN de la Fédération française de triathlon, qui était responsable des équipes de France U23. Et du coup, je me suis beaucoup acculturé sur la dimension performance. J’ai fait beaucoup de tableaux, de données pour pouvoir permettre, notamment sur la sélection pour les Jeux olympiques de 2008 à Pékin, d’avoir des données qui permettent de comparer les athlètes, de pouvoir savoir comment on peut projeter le scénario de course. Donc tout ce travail que j’avais fait avait été identifié par la directrice technique nationale qui devient DTN de la Fédération de cyclisme et qui me propose, peut-être, responsable du pôle expertise de la performance, du service d’expertise de la performance à la Fédération de cyclisme. Donc c’est piste, VTT, BMX et routes également. Donc c’est quatre Jeux olympiques en un sur l’Olympiade des Jeux de Londres 2012. Donc ça a été vraiment un moment extrêmement riche et passionnant pour, comme tout triathlète qui doit nous écouter, on a forcément une petite appétence. On suit ça, on regarde le Tour de France, on s’intéresse un petit peu aux autres disciplines. Forcément, les champions de l’époque, notamment Julien Absalon, Jean-Christophe Perrault, tous ces transferts de talents aussi qu’il y a. Et puis forcément, à l’époque, Ganné, Rousseau, Tournant, le cyclisme sur piste, l’excellence française de pouvoir participer à ce projet-là de performance pour Londres. Surtout quand on sait la concurrence qu’il y a avec la Grande-Bretagne sur ces disciplines, c’était un grand plaisir. Donc j’ai fait ça jusqu’aux Jeux de Londres et puis après j’ai eu la proposition de revenir à la Fédération de triathlon et quelques semaines, quelques mois plus tard, j’ai été nommé adjoint au directeur technique national en charge des équipes de France, donc sur la partie performance pour mener le projet olympique et paralympique de Rio 2016 sous la responsabilité du coup de Franck Bignet, qui était devenu DTN en 2009. Voilà. Et puis pour finir très rapidement sur le parcours, du coup, 2017, Franck Bignet prend la décision de quitter ses fonctions de DTN. La réussite du triathlon français est mitigée puisqu’il y a cette médaille de bronze super, la première de Gladys Lemoussu, et malheureusement pas de médaille olympique alors que Vincent Luiz faisait partie des forts potentiels. Pour ceux-là, il termine septième de ces Jeux olympiques. Mais il y a quand même encore une fois un étage qui est monté en termes de performance de toute la fédération. Et j’étais convaincu du projet de performance initié par Franck et que du coup je pilotais en tant qu’adjoint au DTN dont j’avais cette responsabilité. Et je ne souhaitais pas que ça change ou qu’on casse des éléments. J’étais persuadé que la voie de la vérité était dans cette voie qui était prise dans la philosophie que l’on avait en matière de haute performance. Donc j’ai pris la décision de postuler. C’était rare, il n’y avait pas eu de DTN aussi jeune, à 32 ans, qui postulait, surtout qu’il était du coup retenu sur ces fonctions-là. Donc c’était un grand plaisir du coup d’être nommé le 7 juillet 2017, de pouvoir continuer d’incarner ce projet de performance.

Ermanno : Wow. 2017-2025, du coup 8 ans passés en tant que DTN. Concrètement, un DTN, ça fait quoi au quotidien ? C’est quoi ses missions ? Attends, juste avant, je voudrais quand même juste remettre dans le contexte, tu nous as dit que tu étais un amoureux des chiffres, de la data, etc. Et que c’est notamment ce qui t’a permis, après de passer à la Fédération Française de Cyclisme et potentiellement de revenir à la Fédération Française de Triathlon, tu l’as dit, 2007. Maintenant, aujourd’hui, les data, les big data, les high, le machin, tout ça, tout le monde sait tout sur tout. Et puis un gamin de 5 ans, il pourrait te dire ce que c’est que ChatGPT. À l’époque, il n’y avait pas grand monde qui manipulait des données comme ça. Donc félicitations quand même.

Benjamin : Ouais, merci, merci. C’était super intéressant justement d’avoir cette approche. Mes missions à l’époque au cyclisme, il y avait trois pôles. C’était répondre aux besoins des entraîneurs. Tiens, Benjamin, on a vu que les Allemands utilisent 7 roues. Tiens, on voit que les Anglais utilisent ce matériel. Qu’est-ce que tu en penses ? Bien sûr, je ne suis pas expert sur tous les domaines. Mais par contre, mon rôle était de bien traduire. Traduire le besoin des responsables équipes de France, des entraîneurs nationaux pour aller chercher les experts en biomécanique, en physiologie, en psychologie, en nutrition ou autre. La deuxième mission, c’était à l’inverse de faire des propositions. Moi, je me souviens en 2009 sur la première Coupe du Monde à laquelle je participe en cyclisme sur piste à Manchester. Je vois la façon dont est utilisée la nutrition par les sprinteurs et ça me semble tout à fait optimisable, bonifiable parce que vous savez, en tant que tous les gens qui nous écoutent, qui font du triathlon, on a une puissance. Il y a une petite sensibilité quand même sur la dimension nutritionnelle. Et donc, j’ai proposé aux entraîneurs nationaux de l’époque de travailler avec un professionnel de la nutrition pour mettre en place une stratégie nutritionnelle. Qu’est-ce qu’on prend moins une heure avant, moins 45 minutes avant, moins 30 minutes avant pour pouvoir vraiment avoir une feuille, une ligne de conduite à la fois sur la partie nutrition, mais aussi impliquée avec la partie performance, entraînement, récupération. Parce que quand vous avez dans un tournoi de vitesse individuelle différentes manches avec des sprints à puissance maximale, il y a des stratégies de réussite. Il y a des stratégies de récupération qui doivent être mises en place. Et le troisième point, c’était assurer une veille, une veille à tous les niveaux, que ce soit technologique, sur le matériel, les dernières publications scientifiques, mais également voir qu’est-ce que fait la concurrence. Et voilà, moi, ça, c’était extrêmement nourrissant parce qu’il y avait plein, plein de choses à faire. Et moi, ce qui me rend très heureux, c’est de voir que le travail que j’avais pu initier, je pense notamment au cyclisme, au VTT, au vélo de montagne, il y a eu une grosse évolution entre 2008 et 2012, puisque du coup, on réduit de 30 à 45 minutes même la distance, la durée des épreuves parce que c’était trop long. Et puis surtout, on a sur le parcours des Jeux de Londres 2012 à Adelaide Farm, c’était un parcours à 90% artificiel, ce qui ne se faisait pas à l’époque. On avait des parcours qui étaient essentiellement naturels, donc des parcours plus courts, plus compacts, avec du coup un modèle de performance qui est complètement différent. Et du coup, j’ai recruté une équipe pour aller du coup, objectiver les contraintes de ce parcours, redessiner ce parcours et puis voir en fait quelles sont les qualités physiologiques qu’il faut pouvoir avoir sur ce parcours. Je me souviens du travail, tout le travail qu’on a pu faire et fournir finalement des données aux entraîneurs pour orienter les contenus d’entraînement. On était forcément très fiers de voir Julie Bresset finir championne olympique. Elle le doit à elle-même et à son entraîneur, mais de se dire qu’on a participé à créer les conditions pour lui permettre d’être la plus performante. En tout cas, que ce soit sur les autres, les disciplines, c’était vraiment un grand plaisir de voir que ça continuait, surtout derrière. Ça a perduré aujourd’hui de voir qu’ils sont beaucoup plus nombreux sur le cyclisme sur piste quand j’étais seul sur cette fonction. En tout cas, moi, c’est ce que je trouve le plus fort, c’est d’avoir monté la pertinence et la nécessité de ces fonctions et puis de les étoffer et de les développer. Merci.

Ermanno : Du coup, je redonne la parole à Charly qui te demandait mais c’est quoi un DTN finalement ? Est-ce qu’il y a une différence aussi entre DTN de la FFC, donc Fédération Française de Cyclisme, DTN de la FF3 ou DTN d’autres fédérations ? Parce que j’imagine que tu échanges avec tes pairs.

Benjamin : Oui, bien sûr, beaucoup. Alors, la petite histoire, comme ça, je le fais de manière très schématique et un peu rapide. Au jeu de 1960 à Rome, je ne vais pas vous faire tous les jeux jusqu’à 2024, mais en 1960 à Rome, la force n’est pas très performante. Il n’y a pas de titre olympique. Il y a Michel Jazzy qui fait une médaille, mais très peu de médaillés. Donc, le général de Gaulle décide à cette époque-là de se dire qu’il faut consacrer des moyens supplémentaires au sport. Parce que le sport est un moyen de… Aujourd’hui, on parle de soft power, mais c’est un moyen de rayonnement pour une nation. Je termine 24 ou 25 ou 26e pour la France. Ce n’est pas la hauteur du rang que le président de la République estimait à cette époque-là.

Ermanno : Ce qui est marrant, c’est que c’est maintenant un outil de soft power, mais à la base, le sport, c’était quand même un moyen d’entraîner les soldats pour aller à la guerre. Donc, l’inverse du soft power.

Benjamin : Et donc, du coup, à ce moment-là, il se dit je vais mettre des moyens. Des moyens financiers et des moyens humains pour pouvoir aider à structurer le mouvement sportif. Voilà. Donc, la création, quelques années plus tard, de ce corps des professeurs de sport répond à ça. Aujourd’hui, il y a entre 1400 et 1500 professeurs de sport qui sont, du coup, placés auprès des fédérations dans beaucoup, beaucoup de sports. Tous les sports olympiques, c’est certain, mais aussi sur des sports, des disciplines non reconnues de haut niveau, par exemple la randonnée pédestre, qui vont aider à la structuration de ce sport. La structuration, du coup, par exemple, sur la partie professionnalisation, la formation des éducatrices et des éducateurs, ça, c’est un des premiers pôles. Le deuxième pôle, c’est, bien sûr, le développement des pratiques, faire en sorte, notamment, que les publics ciblent pour le ministère, notamment les personnes en situation de handicap, les femmes, les jeunes, les personnes âgées, les personnes qui ont des pathologies, en tout cas, celles et ceux qui sont éloignées de la pratique sportive, on puisse mettre des dispositifs à leur disposition. Puis, le troisième plan, c’est, pour les disciplines, notamment reconnues de haut niveau, olympiques et paralympiques, c’est faire rayonner la France, donc gagner les médailles aux Jeux olympiques et aux Jeux paralympiques. Aujourd’hui, à la Fédération de triathlon, du coup, on est 24 cadres d’État qui sont payés par le ministère des Sports, placés auprès de la Fédération de triathlon, entre guillemets, prêtés, mais gratuitement. Donc, c’est quand même une charge RH d’à peu près 1,4 million d’euros que l’État donne gratuitement à la Fédération de triathlon pour concourir à cela. Bien sûr, en plus, on met en œuvre le projet fédéral, on participe de cela. Et donc, le directeur techni-national, sa première mission, ça va être de manager, de diriger l’ensemble des cadres d’État et éventuellement des salariés de droits privés dont il dispose pour pouvoir mettre en place le projet fédéral, d’avoir cette sensibilité sur ces trois pôles, développement, formation et la performance. Moi, de par mon parcours, j’ai forcément cette appétence particulière et j’ai eu cette fonction singulière d’être le sélectionneur des équipes de France olympique et paralympique. Je suis le sélectionneur sur toute sélection prononcée par la Fédération de triathlon, c’est moi qui en assume cette responsabilité-là. Ça ne va pas être le cas pour mon collègue de telle ou telle autre discipline, qui ne vient pas forcément de la discipline ou qui n’a pas la légitimité ou qui ne souhaite pas incarner cette fonction. Moi, c’est le cheminement que j’ai suivi et qui, aujourd’hui, semble quand même être plutôt pertinent avec une main forte, une prise très forte par la direction techni-nationale. En lien avec le politique, parce qu’on ne fait que mettre en œuvre des politiques ministériennes, des politiques de la Fédération, sur un projet de performance assez ambitieux. Donc voilà, le DTN, il fait ça. Mes camarades des autres disciplines vont faire peu ou prou la même chose, en tout cas sur ces trois pôles. Et par contre, le sport français est un petit peu atypique par rapport à tous les autres pays, d’avoir des agents de l’État, des fonctionnaires qui travaillent dessus. Après, quand je discute avec Mike Cavendish, mon camarade britannique, lui, par exemple, il est DTN, mais il ne gère que la partie haute performance. C’est pareil avec, mon ancien collègue John Farah, aux États-Unis, il ne gère que la partie performance. C’est rare d’avoir un seul directeur qui gère développement, formation et haute performance. Donc, c’est valable. Et ça, c’est le modèle qu’on retrouve dans tous les sports olympiques et paralympiques français.

Ermanno : Dans ton équipe, Benjamin, tu avais quelles expertises pour travailler avec toi ? C’était quoi les profils qui constituaient cette équipe de 24 personnes ?

Benjamin : Oui, alors les profils, les membres de la direction techni-nationale, ils ont une expertise sur l’un, l’un ou sur plusieurs de ces pôles-là. Développement des pratiques, la formation et la performance. L’idée est de faire de la transversalité parce que, bien sûr, quand on parle de haute performance, c’est nécessaire que, du coup, les éducatrices et éducateurs qu’on a, ils soient bien formés et qu’on pousse dans un degré de détail les formations qui sont proposées. Dans ce même sens-là, il est aussi important que les outils de développement qu’on met en œuvre, Triathlon Immersive, Rome, l’École française de triathlon, Wikitri, Triathlon Santé, tous ces dispositifs ou la question de la mixité, par exemple la lutte contre les stéréotypes, ça intègre et ça irrigue la formation. L’idée, c’est quand même que les éducatrices et éducateurs, professionnels ou bénévoles, demain dans les clubs, puissent utiliser cette boîte à outils sur laquelle on travaille pour pouvoir les alimenter et répondre à leurs besoins. Ce qui fait qu’aujourd’hui, dans un club de triathlon, si on a un public qui vient pour une pratique loisir, pour une pratique santé, pour une pratique sociale ou une pratique performance, aujourd’hui, un éducateur peut se retourner vers cette boîte à outils fédérale et logiquement, il va trouver quand même de tout pour pouvoir l’aider, ce qui permet aussi, quand vous avez des bénévoles, qui sont par exemple les parents d’enfants qui ont une impétence pour encadrer un groupe, ils vont pouvoir éventuellement, s’ils ont une compétence pédagogique, c’est ce qu’on a souhaité faire, par exemple, pour que les profs, pardon, les instituteurs, les profs des écoles, s’ils ont envie de mettre en place un cycle pédagogique sur le triathlon, boum, ils font un tour sur Wikitri, ils vont avoir des fils pédagogiques qui vont leur permettre d’initier au triathlon, quand bien même, ils ne connaissent rien au triathlon, mais ils connaissent la pédagogie, ils savent comment gérer un groupe d’enfants, voilà, ça c’est le genre de mission qu’on fait au sein de la Direction internationale et moi, je peux m’appuyer sur des experts là-dessus, donc j’ai des experts sur tous ces plans, ça va de l’entraînement à du coup, à l’innovation technologique.

Ermanno : Juste pour reprendre un peu la ligne hiérarchique, donc il y a un seul DTN à la Fédération française de triathlon et puis tu as des adjoints qui vont chacun être chargé de leur spécificité, de leur expertise, donc au-dessus de ça, au-dessus de toi, est-ce que c’est le président de la Fédération française de triathlon qui te donne des ordres, qui te dirige, est-ce que c’est le ministre des sports ou est-ce que tu as une hiérarchie opérationnelle et une transversale, enfin comment ça marche juste pour comprendre un petit peu, en tout cas à l’heure d’aujourd’hui, sachant que, je le rappelle quand même, la Fédération française de triathlon que je trouve très bien structurée est une fédération très jeune, si on regarde le foot, le tennis, le rugby, c’est des fédérations beaucoup plus anciennes parce que le triathlon est né dans les années officiellement 70.

Benjamin : Oui, et puis en 89, la fédération se structure, elle devient la Fédération française de triathlon, donc c’est sûr qu’il y a un certain poids de l’histoire par rapport à des fédérations centenaires, on peut parler de l’athlétisme, du cyclisme, même d’autres fédérations avec un nombre de licenciés qui est plus proche d’une autre, le canoë-kayak, les scrims, l’aviron, il y a un poids de l’histoire qui fait que, par exemple, on a eu moins de cadres d’État que ces disciplines, donc c’est quand même intéressant d’avoir des professionnels qui peuvent aider à structurer le territoire et identifier les pépites de demain, etc., quel que soit le secteur, mais on a bien rattrapé notre retard. Voilà, donc la fédération de triathlon, elle est effectivement bien portée en plus par les résultats qu’on a et puis le développement et la structuration, donc ça va. Je me suis perdu du coup, j’ai oublié ta question, Hermano.

Ermanno : Oui, la question, c’était d’un point de vue hiérarchique, qui est ton boss ou qui sont tes boss ?

Benjamin : Oui, alors il y a une dimension administrative, voilà, mon supérieur, c’est la directrice des sports, la numéro une de l’administration du sport français. Le président, bien sûr, c’est lui qui du coup fait partie du comité de sélection et de nomination du DTN et un pouvoir fonctionnel sur le DTN, donc on a une relation, une très bonne relation, une excellente relation avec le président, Cédric Gosse, parce que je suis le bras armé de cette fédération, mais il y a aussi également une direction générale avec des professionnels qui travaillent, mais voilà, il y a deux directeurs, le directeur technique national et le directeur général. Mais moi, j’ai souvent l’habitude de le, personnifier comme ça vis-à-vis des sportifs, je travaille, ma patronne, c’est Marie Barsac, la ministre des sports, qui est, qui travaille dans un, qui est membre d’un gouvernement avec le premier ministre et le président de la République, donc quand vous avez le président de la République qui dit pour les Jeux de Paris 2024, l’objectif, c’est top 5 de la nation, voilà, moi quand je me retourne vers les sportifs et que je dois prendre des décisions stratégiques qui sont très exigeantes et qui sont, voilà, qui sont punchy, c’est parce que mon employeur, l’État, il veut de l’or olympique ou, ou par olympique, only gold count comme disent les Britanniques parce que le classement des nations se fait par l’or, puis l’argent, puis le bronze et malheureusement, parce qu’on aurait été très bien servi, les médailles en chocolat ne sont pas comptabilisées.

Ermanno : Bon, en triathlon, il n’y a pas eu beaucoup de médailles en chocolat.

Benjamin : Ah ben, on les a toutes faites en triathlon. Sur Paris 2024, hommes, femmes, relais mixtes, c’est une razia, une razia française, voilà. Mais donc, voilà, c’est une fonction, une autre fonction, c’est, j’ai été nommé par la ministre des sports, le prochain DTN est lui aussi nommé par la ministre des sports, donc c’est un poste important qui est très valorisant et qui participe du rayonnement de sa discipline dans le concert des sports et aussi vis-à-vis des autres DTN, ça c’est certain.

Ermanno : Il y avait une question que je voulais évacuer tout de suite, est-ce que, alors, on l’a compris, toi tu es professeur S sport, donc professeur de sport, on ne va pas revenir sur ce que tu as expliqué au début de l’épisode, est-ce que le DTN, en tout cas, à l’FF3, vu que tu es aussi sélectionneur, est entraîneur ? Est-ce que c’est toi qui dirige l’entraînement des élites, de la performance, ou est-ce que tu t’appuies pour le coup sur certaines personnes que j’imagine tu vas être en charge de nommer ?

Benjamin : Oui, alors bien sûr, non, je ne suis pas entraîneur, je ne suis pas celui qui va prescrire les séances s’il faut faire 4×800 ou 8×400 aux athlètes. J’ai toute une équipe avec moi au sein de la direction technique nationale, j’ai un directeur technique national adjoint, j’ai une responsable des équipes de France Olympique, pareil pour le Paralympique et pour la relève, il y a des entraîneurs dans nos structures d’entraînement qui sont compétents en la matière, je peux citer notamment par exemple Mickaël Ayassami qui est sur le pôle, le centre d’entraînement de Boulouris qui était jusqu’au jeu de 2024 l’entraîneur d’Emma Lombardi, on a toutes ces compétences en interne, mais il y a également des personnes, c’est le cas de Julien Pousson par exemple, qui est l’entraîneur de Dorian Conax et maintenant qui entraîne également Emma Lombardi qui est du coup privé, qui travaille et du coup le but de la direction technique nationale c’est de faire en sorte qu’on crée les conditions de performance et d’accompagner les sportifs là où ils sont pour performer. Il n’y a pas de discrimination sur le fait d’appartenir à une structure privée, une structure familiale ou une structure fédérale, d’être dans tel ou tel club, d’être en France, d’être à l’étranger, il y a une seule discrimination qui est parfaitement assumée au sein de la fédération, c’est celle de la performance. Tu es performance, tu n’es pas performance, tu es en situation de handicap, tu es black, blanc, beurre, jeune, vieux, homme, femme, il n’y a pas de discrimination sur ces plans-là. Et par contre, on va effectivement appréhender les singularités, les besoins particuliers que peuvent avoir tel public par rapport à tel public, tel sportif par rapport à tel autre. Ce ne sont pas les mêmes besoins peut-être pour un triathlète en fauteuil que pour une triathlète junior, fille et le travail va être de pouvoir faire en sorte qu’on accompagne tous ces potentiels de la meilleure façon. On n’est pas focalisé uniquement sur le court terme et c’était il y a quelques semaines c’était Paris 2024 ou là demain Los Angeles. On est toujours dans une triple temporalité. Le court, le moyen et le long terme. On est focalisé sur 28, 32, 36 et même sur 40 parce que sport d’endurance par excellence, le triathlon, vous avez vu l’âge de la championne olympique et des championnes olympiques en moyenne c’est 27 ans et demi. Donc, vous êtes très fort en soustraction pour calculer quel âge ont les potentiels futurs championnes olympiques en 28, 32, 36 et du coup, elles sont dans nos structures, elles sont identifiées, elles sont accompagnées pour leur permettre d’être les plus performantes possibles au jour où émergera éventuellement ce niveau de performance.

Ermanno : Et c’est un système qui semble bien fonctionner puisque sous ton mandat notamment sur les 8 dernières années, on a connu quand même

Benjamin : un âge d’or particulièrement faste pour le très haut niveau français.

Ermanno : Pour rappel, les seules médailles olympiques qu’on a connues ont été à Tokyo et à Paris depuis à Paris. Comment t’expliques cette montée du haut niveau et cette réussite qu’on a eue sur les dernières années ?

Benjamin : Déjà, ça ne s’est pas fait en un an ou même en une olympiade ou même en deux olympiades. On estime dans le sport de haut niveau qu’il faut 10 ans pour arriver au meilleur niveau de performance au niveau mondial. Donc, ça prend du temps, il y a plein d’étapes à parcourir. On avait parfois au sein de la Fédération de triathlon une culture de la participation. On vient sur la compétition, on est content, mais on ne va pas forcément y chercher de la performance. Donc, que ce soit Franck Guignet de 2009 à 2017 ou moi, on a souhaité rentrer dans une autre culture, une culture de la performance pour aussi asseoir derrière et développer une culture de la gagne. tant mieux, il y a d’autres systèmes. On peut prendre par exemple les Suisses qui ont aujourd’hui beaucoup plus de médailles olympiques que la France. Pour autant, on ne peut pas tout à fait parler d’un système et d’une structure suisse ils ont eu des sportives extrêmement talentueuses on ne finit pas championnes olympiques ou médailles olympiques sans travail, sans compétences, mais ils ont plutôt accompagné des individualités. Je crois que la force de la Fédération française de triathlon et du projet que j’ai eu le plaisir de piloter, de diriger et de manager, c’est justement cette capacité à pouvoir faire monter de manière structurelle vers un niveau d’exigence. Si on prend par exemple les tests de sélection en équipe de France ou le classe triathlon, cet outil-là, vous prenez des données, des objectifs de chrono, natation ou course à pied, vous regardez le nombre de personnes qui atteignent ce niveau-là en 10 ans, en 15 ans, en 20 ans, il y a une évolution qui est majeure et vous le voyez, il y a quelques années encore, on avait Cassandre Beaugrand qui battait le record de France junior du 10 km puis après, elle a été dépossédée par Cécile Lejeune et aujourd’hui, vous avez cette continuité que ce soit chez les femmes ou chez les hommes quand Nils Serguéry est recordman de France du 10 km et qu’il est dépassé par un… un autre triathlète sur ce titre de recordman de France, ben voilà, c’est une belle illustration je pense, de cette valeur travail qui a été diffusée et que des athlètes, des entraîneurs, des gens se sont dit ouais, on va aller dans cette voie-là.

Ermanno : Cette culture-là de la performance, de la gagne, tu l’hérites de ton passage au sein de la Fédération Française de Cycisme, tu as vu là-bas qu’on pouvait gagner et tu as vu ce que ça prenait de réussir à amener des athlètes à ce niveau-là.

Benjamin : Ouais, alors ça s’est nourri un peu du cyclisme. Après, je pense qu’il y a eu des moments où la Fédération de Cyclisme a perdu cette culture de la performance et je pense que j’étais dans un moment un petit peu charnière et dans les disciplines, c’était un peu différent. Piste, VTT, BMX, route, il y avait… On était dans des mouvements soit ascendants, soit descendants dans cette question de la culture de la performance mais je crois que l’un des acteurs majeurs, ça a été clairement l’impact de Franck Bignet en tant que DTN à vouloir vraiment intégrer et impulser cette logique d’une culture de la performance de refuser, par exemple, quand on a des quotas. C’est le cas, c’est le choix que j’ai fait également sur, je peux prendre l’illustration du Test Event de Paris en 2023, il y avait la possibilité de mettre jusqu’à 6 ou 7 athlètes pour les courses Elite Femmes et Elite Hommes. Il y a 3 femmes et 4 hommes qui ont pris le départ des Jeux Olympiques, du Test Event, pardon, Olympique justement parce que l’idée, ce n’est pas de remplir des quotas, c’est l’idée, c’est d’avoir, de fixer un niveau de performance minimal pour pouvoir aller sur une compétition et à l’inverse, et j’en étais très fier sur ces championnats du monde junior, par exemple, la France n’avait que 3 quotas et pour autant, moi, j’estime que nous avons, en lien avec le responsable des équipes de France Relève, on a 4 sportifs qui sont très compétitifs qui l’ont démontré sur des compétitions ou en tout cas sur lesquelles on a des données qui nous montrent qu’elles sont compétitives et du coup, je demande à la Fédération Internationale un quota supplémentaire pour Léa Aouar qui, du coup, nous est accepté, je vais revenir très rapidement dessus et je vous laisse regarder la place de Léa Aouar sur les championnats du monde junior pour gagner l’étoile intermédiaire 3ème de ces championnats du monde junior. Donc moi, mon travail avec la Direction de la Ligue Nationale c’est de créer, c’est de faire en sorte qu’on ait cette légitimité, qu’on ait ce poids pour lui permettre du coup d’être au départ de cette compétition. C’est une grande fierté quand ça se passe comme ça également. En fait, ça, on le doit aussi à l’histoire et à la légitimité, la culture de la performance qu’on a. Parce que quand on amène des athlètes, c’est pour être performant sur les compétitions. Je crois que l’histoire, l’héritage que l’on a quand on a les Jeux de 2012 4 et 5 pour Laurent et David, de mémoire, on a Jessica Harrison également qui est 9ème sur ses Jeux Olympiques, ça marque bien ce virage qui a été pris. Mais il y a aussi des compétitions sur lesquelles on a parfois sélectionné aucun athlète pendant 5 ans aucune élite femme n’a été sélectionnée sur la grande finale mondiale ou quand sur les championnats du monde post-Covid junior, je ne sélectionne aucun junior français alors même que les championnats du monde sont en Portugal de mémoire. C’est en tout cas

Benjamin : très proche. Parfois, on me dit Benjamin, ça ne coûterait pas cher. Ce n’est pas une question de coût, c’est une question de crédibilité, c’est une question de cohérence, c’est une question de respect vis-à-vis d’un projet qui est d’être performant. Parfois, on a des athlètes qui sont performants, parfois les athlètes ne sont pas suffisamment performants. Plutôt que de payer un déplacement, par exemple, cette année, nous avons les championnats du monde à Wollongong en Australie. Je vous cache le coût, on va faire une économie là-dessus. Si on envoie un athlète pour aller finir 30e à 5 minutes de la tête de course, certains vont prétendre qu’il gagne en expérience, etc. Moi, je suis convaincu que cet argent, on a plus d’intérêt à l’utiliser pour permettre, par exemple, d’aller peut-être sur des Coupes d’Europe ou alors se dire, bon ben, ce n’est peut-être pas vers un athlète de 28 ou 30 ans, on va le mettre plutôt vers des petits, vers des athlètes qui ont entre 15 et 19 ans et peut-être que les 5 000 euros du billet d’avion, ça fait quand même 5 fois une semaine de stage pour 5 jeunes à potentiel. Peut-être que ça donnera quelque chose ou pas, mais en tout cas, si tu n’as pas fait la démonstration que tu étais capable d’être compétitif en catégorie élite, je crois que c’est ma responsabilité en tout cas d’optimiser les moyens financiers dont je dispose parce que c’est l’ère de la guerre également. Je veux que chaque euro puisse être le plus, comment dire, avec le plus gros retour sur investissement. Le retour sur investissement, il n’est pas forcément que sur du court terme. Quand on permet du coup d’avoir 7 semaines de stage pour une vingtaine de jeunes dans l’année, on ne sait pas ce que ça va faire, mais en tout cas, elle et eux montrent qu’il y a intérêt à investir pour le futur.

Ermanno : J’ai envie de dire, même si à la limite, ils ne deviennent pas les futurs champions olympiques ou champions du monde, en triathlon, au moins avoir formé ces jeunes-là, leur avoir permis d’avoir cette expérience-là, je pense que pour eux et pour leur futur, ce sera des étapes importantes dans leur développement, ne serait-ce que de comprendre l’intérêt du sport dans le développement de l’individu. Là, on sort de la performance, on sort de ces choses-là, mais ça y concourt aussi parce que si tu es performant à 15 ans et qu’on t’offre 7 semaines de stage, c’est aussi la récompense de ton état d’esprit, de ton engagement et pas que de ton talent.

Benjamin : Oui, et puis, en fait, j’ai envie de dire qu’il y a le bénéfice du doute, ce jeune sportif ou cette jeune sportive. En tout cas, on a des éléments qui vont montrer sur des tests, il y a effectivement des résultats sur des compétitions qui disent, tiens, il y a un potentiel, il faut, comme le disaient les Anglais, keep the ball flat, il faut rester, je veux dire, bien à la bonne hauteur et du coup, il y a du temps dans la construction, le chemin n’est pas linéaire, il va y avoir des ruptures de pente, il y a des moments, des blessures, des doutes, des remises en question. C’est ce qu’on a vu avec plein, plein et énormément de sportifs, j’en discutais dernièrement sur le pôle à Boulouris en rencontrant du coup Mylène Larivière ou Léa Ouart qui sont encore que des jeunes sportifs qui ont moins de 19 ans et qui ont déjà vécu des ruptures de pente parce que, tiens, tout va bien, je suis sélectionné, je suis médaillé, tout va bien et puis une blessure, des questions, un équilibre de vie qui est un petit peu différent, ça fait partie de la vie de sportif de haut niveau et la résilience, c’est justement une des questions et une des qualités à développer pour nos sportifs et qui sont bien utiles comme on l’évoquait, Ermanno, dans la vie de tous les jours donc c’est aussi quelque chose d’important pour nous, c’est former des citoyennes et des citoyens, des femmes et des hommes heureux, épanouis parce que de toute façon, on ne peut pas être médaillé olympique ou paralympique dans un système de contraintes en n’étant pas heureux dans ce qu’on a choisi, dans le projet qu’on fait, en tout cas, en triathlon, ça ne se retrouve pas.

Ermanno : Tu parlais tout à l’heure, Benjamin, de l’enjeu qu’il y avait autour de Paris 2024 autant en triathlon qu’en paratriathlon. Quel regard tu tires quelques mois après sur cette Olympiade ? Est-ce que les objectifs ont été remplis ? Qu’est-ce que toi t’en retiens maintenant à froid ?

Benjamin : J’en retiens à froid le bilan, on va dire, on l’avait fait aussi un peu avant les Jeux parce que c’est toujours un peu particulier que la compétition du coup, oriente, influence la vision d’un système parce qu’il y a la performance sur les Jeux, très clairement, la performance le jour J, mais il y a surtout le process, la structuration qu’on a pu apporter sur la partie de la performance, le nombre de titres mondiaux, de médailles sur la série mondiale, la capacité à performer le jour J, c’était ce qui nous manquait sur l’Olympiade de Tokyo. On est passé d’une Olympiade où on visait des médailles à Tokyo, c’était même le projet fédéral s’appelait comme ça. Pour Paris, on s’est bien nourris, on s’est bien nourris de ce bidon de Tokyo et on a été beaucoup plus focalisés sur le process. Qu’est-ce qu’il faut pour gagner ? Qu’est-ce qu’il faut pour être devant ? Et du coup, qu’est-ce qu’on fait pour travailler au quotidien ces dimensions-là qu’on a partagées avec l’ensemble du staff, avec les sportifs, avec leurs entraîneurs ? Ils l’ont incarné, d’ailleurs, on n’a absolument pas passé les éléments de langage mais quand vous reprenez les interviews pré-course et post-course des sportifs, vous retrouvez ça. On est focalisés sur nous-mêmes, on est focalisés sur ces différents facteurs de performance. Si à la fin, on est médaillé, super, on sera content. Si on n’est pas médaillé, on sera au moins content d’avoir été au maximum de nos potentialités. Et justement, toute cette Olympiade a montré que quand vous avez trois Français qui sont tous les trois champions du monde différents chez les hommes, Vincent Louis, Dorian Coninx et Léo Berger, quand Pierre Lecor, vous voyez la régularité qu’il peut avoir au niveau international, je ne parle même pas des filles où c’est la France depuis 89 ne fait pas de médaille au championnat du monde. Et là, dans deux championnats du monde, vous faites quatre médailles. Avec en plus, sur les championnats du monde à Pontevedra, une déception légitime de Cassandre Beaugrand et des Malombardis qui terminent deuxième et troisième du championnat du monde et troisième et sixième de la finale mondiale. Elles sont déçues alors même que jamais aucune Française n’avait eu ce niveau de performance-là. Donc, vous voyez à quel point il y a une adéquation avec un projet de performance qui est ambitieux, qui est clair, qui est légitime. Avec de la légitimité, on pouvait se présenter sur ces… sur ces Jeux Olympiques. Le bilan est bon. Il aurait pu être meilleur parce que quand vous avez, du coup, les résultats suivants, 1-4 chez les femmes, 3-4 chez les hommes et 4 en relais mixtes quand on connaît le contexte, etc. Vous faites deux médailles et trois en chocolat et trois quatrièmes places. Ça veut dire quand même quand vous êtes quatrième, vous avez été capable d’être performant le jour J. On se souvient notamment des deux courses du Mano à Mano avec Emma, Emma Lombardi et puis quand Pierre et Léo travaillent ensemble pour éviter le retour des deux triathlètes portugais. Voilà, je suis extrêmement fier de la performance réalisée par Emma Lombardi et Pierre Lecourt. Malheureusement, je suis… J’ai pas de mots pour témoigner la tristesse pour elles et eux parce qu’on sait ce que c’est d’être quatrième aux Jeux Olympiques dans le monde du triathlon. Mais in fine, ils n’ont pas eu cette reconnaissance, cette sanction d’une médaille olympique et tout ce que je souhaite c’est qu’ils puissent du coup, en décrocher une à Los Angeles en 2028. En tout cas, la Fédération va continuer dans cette projection ambitieuse de créer les meilleures conditions pour qu’ils soient performants. Et sur le Paralympique, c’est pareil, quatre médailles dont deux titres. On est content, c’est bien mais on sait quelles sont nos marges de malheur. On sait là où on peut progresser. On a eu des contre-performances sur ces Jeux. Donc clairement, dans la catégorie d’Alexis Ancacan, on pouvait envisager notamment avec Pierre-Antoine Bell une médaille supplémentaire. Ça n’a pas été le cas donc il faut prendre le temps de faire ce bilan, se projeter et puis surtout de corriger, de faire les évolutions qu’il faut. C’est pareil, il n’y a pas de médaille féminine en paratriathlon. On sait que c’est clairement un des axes sur lesquels il va falloir qu’on s’améliore structurellement en France parce que le parasport féminin est en deçà de ce qu’il faut pour une nation qui vise à être dans les huit meilleures nations. Mais voilà, on a quand même commencé par une médaille décrochée par Gladys Lemoussu en 2016 à Rio de Janeiro. On aimerait bien vite qu’il y ait de nouveau quelqu’un qui lui succède après aussi cette super médaille de bronze qu’on avait eue au jeu de Tokyo. Donc il y a des sources de grande satisfaction. Il y a des choses sur lesquelles on a fait le minimum syndical et puis il y en a d’autres sur lesquelles on sait qu’on peut progresser mais comme je l’évoquais tout à l’heure, les choses doivent se faire étape par étape. L’important, c’est qu’on puisse continuer de s’élever et de consolider ces bases, cette infrastructure. Quand on repart des championnats du monde à Torremolinos après les Jeux Olympiques, au-delà des résultats, encore une fois, c’est le process et c’est la façon de gagner des Français, la façon de courir des Français, c’est des Français qui remarquent et qui impactent. Si demain, Charly ou Hermano, je vous sélectionne en équipe de France, vous avez une triatrice tri-fonction française au départ de l’épreuve, s’ils connaissent votre niveau sportif, ça les ferait sourire. Mais rien que le fait d’avoir la tri-fonction France, FRA marquée sur vous, les athlètes étrangers vont se dire « Punaise ! C’est qui ce nouveau-là encore qu’ils nous ont trouvés ? » Parce que vous êtes dans la même équipe de France que Cassandre Beaugrand et Malombardi, Pierre Lecor, Léo Berger, Nils Sarguéry, Ambre Grasset, etc. Ilona Aldou, mais tous ces champions, il y en a plein qu’on peut oublier et pour autant, dans toutes ces années-là, Thomas Nesmalet, champion du monde junior, il fait partie de cette équipe. Donc après 50 mètres, c’est bon, ça sera réglé. Ils vont voir que c’est une escroquerie. Mais ça, c’est le plus bel héritage que l’on ait. On a une équipe de France qui court d’une façon qui est tout à fait à l’image du projet de performance et de, j’ai envie de dire, même de l’état d’esprit qu’on a en tant que Français. On ne se cache pas pour attendre les dernières minutes, les derniers mètres pour pouvoir faire un sprint. On est présent sur l’avant de la course du début à la fin en étant capable d’être stratège, de répondre aux différentes évolutions du triathlon parce que le triathlon, c’est un sport ouvert qui est extrêmement riche. C’est pour ça qu’on le fait, qu’on le fait et qu’on rayonne quand on est triathlète parce qu’on a envie de partager notre passion avec tout le monde. On peut parfois en en souder quelques-unes ou quelques-uns, mais en tout cas, l’essayer, c’est l’adopter, clairement, le triathlon.

Ermanno : Et puis, ce n’est pas nous qui dirons le contraire. On essaye justement de partager sur le triathlon au moins une fois par semaine. Dans le triathlon, on parle beaucoup de performance, on l’a compris. C’est aussi la mission que tu as fixée en tant que DTN. Et dans cette performance, il n’y a pas que les Jeux Olympiques. Le triathlon, tu l’as dit, c’est vaste, c’est riche. Il y a de la distance olympique, il y a aussi d’autres distances et il y a aussi d’autres sports dont la Fédération française de triathlon est délégataire. Pour rester sur le triathlon en lui-même, quelle est la position de la direction technique sur les autres distances que celles de la distance olympique ?

Benjamin : Oui, alors déjà, il y a un cadre administratif. On revient, ça peut paraître pur et barbatif, mais comme on l’évoquait tout à l’heure, mes différents patrons, le président de la Fédération, la directrice des sports ou du coup, la directrice des sports ou l’agence nationale du sport, le but, c’est le rayonnement de la France et donc être performant dans les disciplines olympiques, paralympiques ou reconnues de haut niveau. Alors, c’est quoi la reconnaissance de haut niveau ? En triathlon, on a effectivement un nombre de délégations pour beaucoup, beaucoup de disciplines. Il y a le triathlon olympique, le paratriathlon, ce sont les deux disciplines qui sont aux Jeux olympiques et aux Jeux paralympiques, donc ça, ça paraît évident et nous avons ensuite seulement deux autres disciplines qui sont reconnues de haut niveau, le duathlon courte distance et le triathlon longue distance. Dans le duathlon courte distance, c’est assez évident parce qu’on n’a pas de circuit privé et autres. Il y a les championnats d’Europe, les championnats du monde, il y a des fois des Jeux mondiaux une fois tous les quatre ans, donc notre but, c’est d’aller faire des médailles là-dessus. Donc, on est encore plus exigeant là-dessus parce que du coup, moi, j’ai un budget pour pouvoir mener à bien ces différents projets. Il faut que ça soit rentable du coup, de pouvoir investir là-dessus et surtout de créer les meilleures conditions de performance. Donc voilà, on accompagne les duathlètes s’ils ont la capacité à faire partie des médaillés européens ou mondiaux. Je crois qu’on l’a démontré toutes ces années. Ils ont été nombreux à être médaillés mondiaux ou européens. On le doit à leur travail, à leur qualité. Et puis du coup, à cet aménagement, par exemple, si je prends l’exemple de Benjamin Choquer, multimédaillé mondial, il bénéficie d’une convention d’insertion professionnelle. Parce qu’il est dans une discipline de reconnue de haut niveau, il est sur les listes des sportifs de haut niveau parce qu’il est médaillé mondial au championnat du monde de duathlon. Et donc, du coup, on peut mettre avec son employeur un aménagement de son temps de travail qui lui permet de ne pas travailler à temps plein et d’être payé à temps plein. Ça lui va lui laisser du temps pour pouvoir mieux s’entraîner, partir en stage, éventuellement mieux récupérer, aménager son temps de travail pour qu’il travaille au moment où c’est plus opportun par rapport à son projet sportif. Et donc, ça, c’est compensé par la fédération ou en tout cas, la fédération intervient auprès de l’Agence nationale du sport et de différents partenaires pour faire en sorte qu’on mette, du coup, cet argent pour pouvoir le détacher. Benjamin Choquer et certains de ses camarades étaient en train de faire un stage dans le sud de l’Europe pour pouvoir, encore une fois, consolider son projet de performance et faire en sorte que pour les championnats d’Europe qui vont se dérouler dans quelques semaines, il puisse être en capacité de décrocher des médailles. Après, le triathlon longue distance est un peu particulier puisqu’on sait qu’il y a énormément de circuits privés, notamment Ironman qui est peut-être le plus mythique et le plus connu, mais maintenant, avec le T100, avec beaucoup, beaucoup de concurrence, ça peut paraître un peu plus illisible l’objectif du ministère. Le ministère, c’est des disciplines reconnues de haut niveau par la Fédération Internationale. Aujourd’hui, il n’y a qu’un seul championnat du monde qui est officiel et qui est validé par la Fédération Internationale, c’est le championnat du monde World Triathlon. Voilà. On sait que dans notre culture, Hawaï a quand même une place à part, singulière. On va voir comment le T100 se place et forcément, quand on se souvient de cette course mi-décembre où les aubergères Aiden Wilde se bagarrent pour le titre de championnat, de champion du monde Alpha Ironman, le niveau sportif, ça a du sens. Donc, on est un peu dans une période de crise là-dessus où effectivement, certains des meilleurs triathlètes français sur le long de distance ne sont pas dans ce dispositif de sportif de haut niveau avec éventuellement ces aménagements qui peuvent se faire. Et j’ai envie de dire un peu à l’instar aussi d’autres pays, l’Allemagne qui est quand même une nation qui a été très très forte et qui continue d’être une nation forte sur le triathlon en longue distance, c’est essentiellement par rapport à Grégoire, grâce à des partenaires privés que les athlètes arrivent à en vivre. Et aujourd’hui, les triathlètes, en dehors du coup notamment de nos deux derniers champions du monde de triathlon en longue distance ou au triathlon qui du coup peuvent bénéficier d’aménagements, etc. Mais ce n’est pas automatique. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Marjolaine Pierret qui est sur l’île de haut niveau, elle a quelques petits avantages mais c’est par sa capacité à attirer des partenaires privés comme son compagnon Clément Mignon qu’elle arrive du coup à financer la fédération qui participe de manière extrêmement minoritaire très clairement pour ses sportifs. Mais j’ai même envie de dire même sur le triathlon olympique aujourd’hui quand vous avez comme Léo Berger, Léonie Perriot, Cassandre Beaugrand, etc. une structure privée sur laquelle vous payez du coup un entraîneur, etc. La fédération participe de manière assez importante quand même c’est 30 à 50 000 euros grâce à plus de 80% ça vient de l’Agence Nationale du Sport ce n’est pas les licences qui payent ça mais qui ont payé les frais de déplacement et d’hébergement quand on va sur les compétitions il y en a beaucoup de compétitions internationales mais il y a encore un reste à payer qui est relativement conséquent pour ces sportifs. Donc voilà après il y a également des disciplines comme le swimrun sur lequel la fédération a décidé depuis quelques années de mettre quelques moyens prise en charge de certains stages d’entraînement prise en charge partielle sur la finale L’Otilo Race de mettre des moyens également sur les reines multisport de nature qui est une autre discipline voilà mais c’est quelque chose qui est en train d’être questionné rediscuté pour aussi l’harmonie en fonction de toutes les disciplines et j’en passe sur le cross triathlon on a plus d’une dizaine de disciplines dont on a la délégation on a des athlètes performants sur toutes ces disciplines il faut pouvoir avoir le bon niveau d’accompagnement mais aussi ne pas oublier ce pourquoi du coup l’état nous donne aujourd’hui 1,2 millions d’euros de subventions c’est pour notre projet de performance olympique et paralympique et très peu sur le duathlon et le triathlon longue distance

Ermanno : et encore moins sur le swimrun ou d’autres disciplines

Benjamin : c’est zéro euro c’est très simple sur la partie performance il n’y a pas un seul centime de fond de l’état et tu me disais finalement la FED a sous son égide

Ermanno : tous ces sports là ces sports là qui sont en plus de plus en plus populaires dans la pratique amateur c’est un truc qu’il faut accompagner aussi peut-être fédéral ça faisait donc partie du périmètre que toi tu gérais comment tu vois l’évolution du triathlon sur le sport ces dernières années au niveau pratique amateur et comment tu anticipes ce que ça va devenir on a la chance là d’avoir encore battu le nombre de licenciés sur cette année le nombre d’épreuves continue à augmenter le nombre de clubs aussi quelle dynamique tu vois derrière tout ça et comment tu imagines que ça va se mettre en place dans les prochaines années

Benjamin : oui alors on est dans un secteur dans une activité qui est très porteuse le triathlon depuis que j’y suis depuis que je l’opère on est sur des pratiques on est sur des augmentations de 5 à 8% du nombre de licenciés et au-delà du nombre de licenciés c’est surtout le nombre de pratiquants parce que voilà en tant que fédération on vise du coup à fédérer du coup les ligues régionales les comités départementaux et les clubs qui proposent de la pratique sportive mais il faut surtout être toujours très proche des attentes des pratiquants et des attentes j’ai envie de dire sociétales de plus en plus on a la question de la mobilité quand on a des personnes qui travaillent aux quatre coins de la France comment est-ce qu’on peut leur offrir une offre de pratiques d’entraînement on sait qu’on a la fédération de triathlon dans les prochaines semaines on va battre le record historique on va battre un nouveau record 70 000 licenciés on a plus de 200 000 pratiquants donc ils ne sont pas licenciés dans nos clubs ce n’est pas forcément une volonté fédérale de manière automatique de demander à tout le monde de pratiquer en club l’idée est d’offrir des services déjà de la protection aussi du public faire en sorte qu’on ait des encadrants qui soient compétents à titre bénévole ou professionnel qui peuvent qui puissent du coup orienter faire les meilleures préconisations les meilleures prises en charge pour ces publics quelles que soient leurs finalités leurs motivations finalement en termes de pratiques mais je crois que l’un des challenges qu’on a et que le mouvement sportif a de manière générale et le triathlon en particulier c’est comment est-ce qu’on s’ouvre notamment à ces pratiquants qui sont pratiquants plus libres plus sauvages et qu’elles l’offrent on peut avoir c’est pour ça que c’est aussi important c’est ce que tu évoquais Charly et à la fois la structuration de nos clubs mais également de l’offre de pratiques notamment au travers de nos compétitions de ces circuits de compétition et de soigner cette partie-là je crois que l’un des enjeux du triathlon qui a été très bien réussi depuis des années pour un sport qui peut être taxé d’être extrêmement compétitif je crois que notre grande fierté en tant que pratiquant de triathlon c’est justement de montrer que tout le monde peut le faire quand bien même on a parfois des pratiquants qui sont très orientés sur le modèle compétitif je veux faire du moyenne distance du long distance alpha ironman ironman etc et hier je croisais à l’administration un triathlète qui me dit on pourra courir ensemble je ne cours que 4 fois par semaine il faut bien avoir conscience du caractère conséquent voire peut-être un peu parfois extrême de nos modalités de pratique qui ne sont pas extrêmes pour nous dans notre champ du triathlon mais je crois qu’on est content d’accueillir tout le monde le but ma plus grande fierté c’est que les gens se mettent en mouvement et aujourd’hui je crois qu’on n’a pas de soucis à dire je suis triathlète et je fais 2 séances par semaine toutes disciplines confondues et je suis triathlète j’en fais 17 par semaine et je crois qu’il faut continuer à être comme ça à être extrêmement ouvert respectuer les motivations des envies des uns et des autres et à vivre de manière harmonieuse avec ces différentes sensibilités et je crois que l’un des challenges c’est de faire aussi en sorte que nos clubs continuent de pouvoir se développer d’accueillir tous ces publics on sait qu’on a quelques difficultés notamment d’ordre de l’équipement de faire en sorte qu’on ait de l’accès aux piscines et c’est quelque chose avec le président Salé-Gosse qu’on travaille de manière très forte on le rappelait encore lundi à la ministre des sports qui l’entend et qui doit annoncer des mesures pour pouvoir augmenter le nombre de piscines en France mais la chance du triathlon c’est quand même la multi-activité la polyvalence qu’on peut avoir quand on parle de le swimrun bike and run qui peut avoir une plus belle discipline que le bike and run elle est trans-dégénérationnelle elle est mixte on peut le faire de n’importe quelle sorte que ce soit on peut demain avoir un champion ou une championne et puis quelqu’un qui a un niveau beaucoup plus modeste ils peuvent le faire ensemble en fait et je crois que ça c’est notre grande richesse qu’il faut continuer de préserver d’alimenter de structurer de challenger et puis ne pas louper les autres défis importants qui sont nés nôtres notamment avec ces circuits privés avec toutes ces évolutions sociétales qu’il faut pouvoir accompagner notamment avec le développement de tous les environnements numériques donc

Ermanno : je voulais juste revenir sur une chose t’es pas obligé de commenter mais moi j’avais ça me tient à coeur tu dis qu’il y a plus de 70 000 licenciés et plus de 200 000 pratiquants en France donc ça veut dire que le gap entre le pratiquant et les licenciés c’est 130 000 personnes tu l’as dit l’objectif c’est pas non plus de faire venir ces 130 000 personnes dans des clubs juste sur l’aspect administratif j’ai envie de dire n’oubliez pas quand vous êtes pratiquant mais pas licencié qu’un pépin ça peut arriver à n’importe qui là on se parle c’est pas encore diffusé mais je vais le faire pendant la semaine du podcast dont j’ai parlé avec deux paratriathlètes qui ont rappelé l’importance d’avoir une licence et une assurance qui va venir les aider les couvrir en cas de problème les deux paratriathlètes dont je parle en l’occurrence ils sont devenus paratriathlètes ils sont devenus handicapés suite à des accidents pendant leur pratique pendant leur entraînement d’où l’intérêt d’être licencié vous êtes couvert par une assurance et ça vous accompagne en cas de problème c’est un point juste parmi tant d’autres mais ça me tenait à coeur de le rappeler aux 130 000 personnes qui ne sont pas encore licenciées dans des clubs et c’est pas pour grossir les rangs des clubs c’est aussi pour voir cet aspect administratif et pratique en cas de problème t’es pas obligé de réagir mais tu peux aussi si tu veux

Benjamin : non mais tu fais un formidable ambassadeur Armando effectivement c’est un point qui est central après avec le président et la fédération on est tout à fait conscients qu’il y a des souhaits il y a des sensibilités différentes il y a des gens qui ne souhaitent pas forcément pratiquer en club et c’est pas un problème c’est pas un souci on est super contents que ces gens pratiquent le triathlon et puis ils consolident aussi l’économie du triathlon ils vont prendre des dossards ils vont acheter du matériel ils vont acheter des trifonctions ils vont surtout en parler à droite à gauche tiens j’ai fait un triathlon c’était génial que ce soit un triathlon sprint ou même il y a des gens non licenciés qui font des Ironman c’est dire s’ils sont mordus de l’activité physique d’une manière générale et l’idée c’est que tous les gens qui viennent au triathlon même s’ils en repartent ou qu’ils arrêtent le triathlon ils disent c’était cool j’étais bien reçu j’étais bien accompagné il y a une structuration qui est bien je me suis senti à l’aise accepté accueilli parce que peut-être que demain ils reviendront au triathlon mais en tout cas tant qu’ils aiment le mouvement et bouger voilà c’est quand même chouette et c’est aussi une mission de service public qu’on a moi en tant que fonctionnaire de l’état de mettre les gens en mouvement et parce que quand on voit les bénéfices que ça notamment sur la santé la réduction des dépenses de sécurité sociale et de santé par la pratique physique elles sont démontrées depuis extrêmement longtemps 1 euro investi dans le sport c’est 13 euros d’économie donc sur la sécurité sociale donc continuons à pratiquer continuons à être ces VRP de la pratique physique

Ermanno : et cher médecin qui nous écoutait continuez à délivrer des ordonnances de sport il faut pratiquer du sport Charly tu voulais réagir tu avais d’autres points que tu voulais aborder écoute moi j’avais une dernière question qui me venait puisqu’on se projette un peu on parle des prochaines années donc comme tu disais Benjamin tu vas terminer ton mandat de DTN au 31 mars j’imagine que tu l’as déjà fait mais si tu avais 2-3 conseils à donner à ton successeur Stéphane Leca qu’est-ce que tu lui dirais pour poursuivre la dynamique c’est quoi les 2-3 enjeux clés pour poursuivre et pour aller continuer à développer la pratique d’une part et aller chercher toujours plus de médailles à Los Angeles dans 4 ans

Benjamin : déjà c’est ce que je lui ai dit je lui ai dit qu’il peut il peut être fier d’avoir cette fonction c’est vraiment un métier passionnant alors exigeant ça c’est certain mais je suis convaincu qu’il a toutes les compétences pour du coup s’inscrire dans cette continuité après Franck Binier et Benjamin Mas sur cette fonction de directeur technique national parfois là ces dernières semaines ces derniers mois on me disait ça va pas être facile d’être DTN au triathlon après les résultats qu’il y a eu de prendre la suite j’ai envie de dire bien au contraire on est tout à fait lucide en interne sur on est tout à fait lucide tout ce que l’on peut faire encore on peut faire encore beaucoup mieux sur Los Angeles et très clairement même si le palmarès est quand même élevé la barre est haute mais je suis convaincu que le triathlon français va faire mieux c’est évident si on peut avoir une bataille entre nos trois françaises et trois français sélectionnés aux Jeux Olympiques pour aller décrocher le deuxième titre olympique et notamment chez les femmes je veux dire c’est ce qu’on a eu là sur les championnats du monde c’est juste fantastique c’est enthousiasmant donc c’est de continuer d’avoir cette incarnation d’un projet ambitieux pour notre fédération mais à tous les niveaux pas que sur la partie performance je crois que c’est ça qui est extrêmement important de témoigner notre singularité en triathlon c’est d’incarner ces valeurs de mixité d’accessibilité d’éthique sur lequel on doit être absolument irréprochable et l’éthique elle va sur plein de niveaux c’est la relation bien sûr avec les arbitres mais c’est avec la société d’une manière générale et notamment la dimension écologique sur un sport sur lequel on est quand même on a des atouts mais il faut faire attention aux fragilités qu’on peut générer par les déplacements notamment qu’il peut y avoir donc les conseils c’est d’être toujours au clair avec l’ambition la vision à avoir et puis de garder cette dimension enthousiaste et humaine dans la relation avec l’ensemble des acteurs parce que on a des gens qui sont investis de manière incroyable qu’il faut pouvoir continuer de soutenir d’écouter pour pouvoir faire en sorte que le projet fédéral il soit en adéquation avec les besoins des différents des différents acteurs qu’on accompagne

Ermanno : j’ai une dernière question le podcast s’appelle devenir triathlète Benjamin quel est ton meilleur conseil pour devenir triathlète

Benjamin : je me demande si on n’est pas déjà toutes et tous triathlète parce que voilà on zappe on va faire plein d’activités en fait c’est je crois que triathlète c’est un état d’esprit et je crois qu’on a déjà plus de 67 millions de triathlètes en France en fait ils ne savent pas encore qu’ils le sont voilà mais le triathlon j’en ai discuté hier avec une sportive qui fait du handball et qui dit non non c’est pas pour moi ah non ça c’est trop dur c’est trop non en fait le triathlon c’est un état d’esprit c’est une façon de voir le mouvement la vie dans la transition entre différentes activités c’est des modes de locomotion mais j’ai même envie de dire des personnes en situation de handicap même sur des handicaps moteurs très forts ou infirmes ils peuvent être triathlètes sur un autre plan mais voilà encore une fois c’est un état d’esprit c’est une façon de voir la vie avec beaucoup d’appétit d’enthousiasme et d’envie c’est ça donc en fait soyez triathlète soyez vous même

Ermanno : c’est un état d’esprit comme tu l’as dit j’apprécie beaucoup euh Benjamin où est-ce qu’on te suit qu’on t’encourage qu’on t’envoie des petits messages perso pas en tant que DTN on va te laisser tranquille sur ce sujet là

Benjamin : non non avec plaisir je suis sur LinkedIn sur Instagram mais voilà mais j’ai un triathlète un jour un triathlète toujours donc je suivrai forcément de très près la destinée de cette fédération je suis convaincu qu’il y a les femmes et les hommes au bon niveau avec les compétences qu’il faut pour concourir encore à son développement mais je serai et je serai passionné et enchanté d’échanger avec avec vous ou avec celles et ceux qui nous regardent qui nous écoutent de manière très très enthousiaste et puis pourquoi pas pour un projet un nouveau projet défi professionnel avec grand plaisir

Ermanno : bon attention on prend en mots c’est à dire que si on a des messages pour toi que les gens savent pas les adresser on te les enverra

Benjamin : avec grand plaisir

Ermanno : dernière petite question et la suite justement le 1er avril le 2 parce que le 1er c’est souvent une blague mais le 2 avril qu’est-ce que tu fais

Benjamin : alors pendant quelques semaines quelques mois en fait le ministère des sports m’accueille à la direction des sports pour pouvoir du coup aider sur différents dossiers différentes priorités ministérielles parce que de par le parcours que j’ai pu avoir ça pourra aider sur le portage de certaines politiques publiques mais voilà je suis en discussion par rapport à d’autres projets moi je souhaite toujours pouvoir être impactant alors dans dans le dans le système sportif français mais éventuellement en dehors donc voilà j’ai des discussions aussi dans le dans le privé pour pouvoir continuer de développer ces compétences et surtout les mettre à profit d’un projet ambitieux avec des valeurs dans lesquelles je me retrouve pleinement et j’ai toujours eu conscience ces derniers ces dernières années ces derniers mois que je profitais d’un truc incroyable de cette expérience de DTN de ce sport sublime qu’est le triathlon dans ce contexte aussi particulier par exemple 2024 et voilà j’ai envie de le partager de le transmettre et de l’investir dans un projet ambitieux demain donc plutôt ouvert à différentes perspectives donc là aussi Hermano si vous avez des retours et Charly ou des propositions je suis ouvert mais on verra comment dans les prochaines semaines tout ça se décide

Ermanno : tu sais que mon métier en dehors de faire des podcasts qui est un loisir moi je suis recruteur donc on en reparlera Benjamin si tu veux

Benjamin : avec grand plaisir

Ermanno : bon mais pas de poste de DTN ailleurs dans d’autres fédérations dans d’autres pays ailleurs dans le monde

Benjamin : ouais j’ai des propositions dans des pays ailleurs dans le monde parce que ben ce que font nos triathlètes français c’est regarder encore une fois c’est sur le résultat des Jeux Olympiques ou des Jeux Paralympiques il y a d’autres nations qu’on fait mieux il y a 8 médailles Paralympiques pour les Américains il y a 3 médailles pour les Britanniques mais il y a les résultats et puis il y a les faits et il y a ce qui s’est traduit une dynamique aujourd’hui ça c’est franchement c’est ma plus grande fierté c’est de me dire d’avoir participé à ça d’avoir dirigé cela et donc voilà j’ai décliné des offres forcément avec les Etats-Unis et l’Australie qui ont les Jeux Olympiques suivants et ceux dans l’Olympia qu’ils suivent ben ils ont envie d’une chose c’est d’être aussi impactant que le triathlon français donc voilà j’ai décliné ces offres-là parce que je suis quand même très attaché à mon pays et puis à ce ministère que je défends il y a eu des propositions aussi d’autres sports qui voient aussi ce qui se passe dans le triathlon je pense que c’est aussi ce qui fait notre fierté collective c’est que les petits camarades des autres disciplines se disent putain les triathlètes vous êtes de plus en plus présents vous voyez la télévision vous gagnez des médailles c’est chouette et puis on a beaucoup d’appétit on a encore envie de plus mais avec un état d’esprit bienveillant on n’est pas moi j’ai toujours dit on n’a pas des adversaires dans le triathlon on a des concurrents et ça voilà j’ai envie de transmettre et dans concurrent

Ermanno : juste un petit peu de sémantique dans concurrent il y a con qui est le préfixe de avec pour ceux qui ne parlent pas de langue latine ou qui ne se souviennent plus du latin c’est pas con c’est con et donc con concurrent c’est avec un concurrent voilà

Benjamin : et celui qui a fait un triathlon sait qu’à un moment donné peut-être que mon meilleur partenaire pour mettre en place mon projet de course c’est peut-être plus le belge le hollandais l’australien que le français et voilà on a eu à coeur de faire en sorte que les français aient des intérêts convergents et du coup construisent la même stratégie de compétition je crois que ça c’est quand même plutôt bien illustré voilà donc c’est une vraie fierté collective qu’on doit avoir de voir l’attractivité qu’on a et j’ai été touché de voir les propositions de DTN du triathlon dans d’autres pays ou alors dans d’autres disciplines mais voilà j’ai envie de prendre le temps de faire atterrir ça aussi de capitaliser ses compétences et de prendre le temps de se préparer pour un nouveau défi professionnel

Ermanno : bon et puis l’objectif du prochain DTN de triathlon c’est de faire comme pour le BMX 1, 2, 3 à toutes les prochaines rencontres internationales

Benjamin : ouais alors c’est sûr ça donne envie c’est un très bon ami le responsable des équipes de France de BMX Julien Sasse alors il ne faut pas oublier que d’où vient le BMX franchement je suis super content pour le BMX français mais les étapes difficiles par lesquelles il a fallu passer 4 BMX 4 pilotes de BMX en finale des Jeux de 2021 et pas de médaille pareil en 2016 en 2012 c’est un peu c’est pour ça qu’il faut de l’abnégation il faut faire confiance quand on a un process quand on a une philosophie un projet qui est qui est cohérent comme l’a été le projet du BMX français voilà c’est des incohérences de ne pas avoir une médaille plus tôt comme on pourrait le juger pour le triathlon français mais c’est comme ça la première médaille elle arrive du coup en 2021 avec le triathlon le triathlon Royal Amix c’est la première médaille individuelle en 2024 le nombre d’échecs par lequel il a fallu passer mais c’est là où il faut bien dissocier l’évaluation du résultat et du process et franchement c’est un plaisir mais encore deux ans avant je crois que sur les championnats d’Europe de BMX ils avaient 5 pilotes en finale et il n’y en a aucun qui est médaillé voilà donc c’est là où il faut faire part de discernement éviter de jeter le bébé avec l’eau du bain et je crois qu’aujourd’hui il y a un système qui est performant en France tant mieux il y a des résultats mais le système produit de la performance je crois qu’on a de la confiance aujourd’hui des partenaires et de nos élus pour se dire l’objectif ce n’est pas d’être champion du monde en 25 en 26 en 27 en 28 l’objectif c’est d’être performant sur les Jeux Olympiques c’est de créer les conditions pour que les athlètes soient dans les meilleures conditions pour performer et bien sûr si sur des temps de passage il y a la possibilité d’obtenir des titres mondiaux on ne va pas s’en empêcher et voilà donc j’ai envie de dire c’est avec pas de pression pour Stéphane Leca ou pour tous les athlètes ou tous les acteurs par contre la pression elle est sur l’engagement quotidien qu’il faut avoir sur tous les facteurs de performance et voilà donc s’entraîner et ça ça vaut pour tout le monde pour ceux qui ont envie de devenir triathlète comme ceux qu’ils sont déjà déjà pour performer il faut déjà bien dormir bien manger et bien s’entraîner donc avant d’aller acheter les chaussures ou du matériel de pointe voilà vous l’avez vu faire plusieurs fois dans ce podcast et d’ailleurs Hermano et Charly je ne vous félicite pas l’hydratation comme facteur de performance il est essentiel

Ermanno : pour les athlètes et ça

Benjamin : ça fait plaisir non non c’est vrai que vous l’avez fait je m’excuse

Ermanno : le contenant est une tasse mais c’est que de l’eau dedans je suis rassuré non mais c’est sympa aussi que tu finisses sur cette note là l’un des derniers épisodes qu’on a publié c’était justement sur la récupération et on a parlé de l’hydratation de l’alimentation du sommeil qui sont des piliers de notre enfin même pas de notre sport déjà de l’hygiène de vie et au delà de notre sport ça fait partie de la quatrième cinquième sixième discipline du trait long et comme tu l’as dit avant d’aller s’acheter des chaussures avec des lames de carbone ou un vélo à 20 000 balles déjà dormez mangez hydratez-vous bien et entraînez-vous surtout ça aide Charly tu voulais conclure ?

Ermanno : écoute juste remercier Benjamin pour sa présence franchement c’est un plaisir d’avoir des gens d’une part aussi passionnés mais aussi pointus d’un tel niveau chez nous donc on est très heureux d’avoir eu et puis c’est un appel du pied aussi à Stéphane si Stéphane d’ici quelques mois quand il aura appris sa mission veut venir chez nous ce sera aussi un grand plaisir mais merci merci Benjamin pour ta dispo

Benjamin : merci à vous c’était un plaisir d’échanger entre passionnés

Ermanno : merci

Ermanno : ‘était devenir triathlète x OpenTri merci d’avoir écouté cet épisode jusqu’au bout nous on a pris beaucoup de plaisir à l’enregistrer alors si ça vous a plu vous pouvez nous suivre sur nos réseaux sociaux Instagram LinkedIn et Facebook on se rejoint maintenant sur devenir-triathlète.com vous allez retrouver l’ensemble des épisodes mais aussi des outils des recettes des ressources et des conseils gratuits pour débuter progresser ou performer en triathlon on ajoute toutes les semaines de nouvelles ressources si vous avez une idée d’inviter n’hésitez pas à nous envoyer un petit message et si vous voulez être accompagné sur vos prochains objectifs sportifs connectez-vous sur OpenTri.fr et on se fera un plaisir de vous aider alors n’hésitez pas on se retrouve tout de suite sur devenir-triathlète.com et OpenTri.fr salut les sportifs

PS : nous sommes maintenant sur Strava ! https://www.strava.com/clubs/DTxOT !

PSS : et pour découvrir le nouveau podcast éphémère d’Ermanno, ça se passe sur https://road-to-otillo.fr !

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