#423 [PORTRAIT DE TRIATHLÈTE] “Monter sur le podium aux championnats du monde IRONMAN® 70.3 à Marbella” (avec Valentin Tortelier)

🎙️ Dans cet épisode, on reçoit Valentin Tortelier, un triathlète breton qui visera le podium dans son groupe d’âge aux prochains championnats du monde IRONMAN® 70.3 à Marbella en Novembre 2025.

💬 Du football au triathlon, en passant par le cyclisme en catégorie élite, Valentin nous raconte son parcours inspirant. Il nous partage aussi quelques conseils d’entrainements et ses secrets pour concilier au mieux sa vie professionnelle et ses projets sportifs.

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🏃🏼‍♀️ Notre invité :

💬 La transcription de l’épisode

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Ermanno : Salut les sportifs, c’est Ermano. Et je suis très heureux de vous recevoir pour un nouvel épisode. Podcast Devenir Traitlet X OpenTree. Aujourd’hui, je conduis mon interview tout seul. Et oui, puisque Charlie, le patron, est parti se dorer la pilule à La Réunion. Mais en attendant, je reçois un superbe invité qui nous a contactés après avoir écouté notre épisode. Je me demande comment j’ai pu passer à côté de ton profil et ne pas te solliciter avant. Bref, je suis très heureux de tendre le micro à Valentin Tortelier. Salut Valentin.

Valentin : Salut Ermano. Je me présente du coup, Valentin.

Ermanno : Attends, tu vas trop vite. Trop vite. Dis-moi juste salut.

Ermanno : Non, mais je vais te laisser échanger. Mais voilà, l’idée, c’était de parler de toi, de ton expérience, de ce que tu fais dans la vie. Alors plutôt sportive, mais et surtout revenir avec toi sur cette carrière. Je crois qu’on peut dire ça comme ça sur tes hauts, tes bas, sur ton palmarès. Donc, vas-y, dis-nous tout. Qui est Valentin Tortelier ? C’est bon, maintenant, tu peux y aller. Je t’ai envoyé le micro.

Valentin : Ok, ça marche. Ouais, bah moi, je suis un peu touche à tout. J’ai commencé en fait par le foot, pour le foot. J’ai fait à peu près six ans de six ans de foot. J’ai arrêté le foot. J’ai eu une grosse blessure. Après, je me suis lancé dans le vélo. Je suis nu dans le monde du vélo parce que c’est un comment dire, mais mon père a fait du vélo. Mon frère a fait du vélo. C’est mon frère qui m’a donné un peu envie de faire du vélo. En le regardant sur les courses de vélo. Donc, voilà, j’ai commencé ça en 2014. Du coup, en junior, j’ai intégré un club près de chez moi. Là, la première année, c’était de la découverte. Après, plus ça allait, plus je m’entraînais, c’était un peu plus cadré. J’ai commencé à avoir des bons résultats. J’étais champion de Bretagne en junior 2. Au bout de ma deuxième année. J’étais en équipe de Bretagne. J’ai fait quelques belles courses en junior. Après, je suis arrivé sur les rangs espoir et là, j’ai intégré une équipe réserve de. C’était à l’époque, je crois que c’était Arkea, mais c’était l’Udeac. Ils étaient en DEN 2. Ils sont montés en DEN 1. Donc, c’est le plus haut niveau, le plus haut niveau en élite. Donc ça, j’ai couru jusqu’à, jusqu’à 2000, jusqu’à fin 2021. Et en fait, j’en avais un peu marre de la routine du vélo et l’effet un peu peloton où ça jouait vraiment maintenant de plus en plus au sprint. Ça courait de plus en plus groupé. J’ai fait une grosse chute sur la sur les deux dernières années. J’ai eu quelques belles chutes et je n’arrivais plus trop à frotter dans le peloton. Donc après, je suis venu au triathlon parce que de base, j’aimais bien courir parce que je n’en ai pas parlé au début. Mais. Quand je faisais du foot, je faisais un peu les crosses collège. Moi, j’étais en école primaire, école privée plutôt. Et donc, j’ai fait les crosses et souvent, je gagnais le cross du collège. Et Villene, pareil, arrivait aux Bretagnes. C’était plus des pots de job, mais en France, on va dire dans les quinze et sans trop m’entraîner. Du coup, j’ai j’adorais la course à pied, mais bon, ça a été un peu difficile au début. Après. Revenir au triathlon, donc j’ai débuté en 2000, fin 2021 2022, après l’arrêt du après l’arrêt du du comment dire du vélo, j’ai eu j’ai eu quelques j’ai eu ma première victoire. Là, j’ai partagé justement, on parlait de la Réunion. Là, j’étais il y a trois ans, j’étais avec mon frère parce qu’il avait un pied à terre à la Réunion. On a fait la 0 3000, un très beau triathlon. Donc, on l’a gagné. Premier ex aequo parce que ils avaient on n’a pas trop départagé, mais c’était marrant parce que je vais revenir sur ça. Après, ça va prendre un peu de temps, peut être. Et donc voilà, donc là, j’ai fait du triathlon depuis depuis début fin fin 2021 plus tôt et j’ai j’ai eu quelques beaux résultats et moi, je suis principalement porté sur la sur le triathlon L et à côté de ça, je fais aussi du duathlon. Je suis, je suis dans l’équipe, c’est une entente en fait, Haute-Bretagne triathlon et on fait des compétitions de duathlon. Donc là, on est arrivé en division nationale 2 et on a pour projet de monter en D1 l’année dernière, c’est jouer à un point près, on n’est pas monté et à côté de ça aussi, je fais, je fais du cross cross et course un peu sur route en course à pied.

Ermanno : Donc voilà, voilà, j’espère que j’ai oublié des choses, mais ouais, pour résumer, c’était ça à peu près bon, on va revenir là dessus de toute façon, mais tout ça en parallèle, donc depuis 2014, tu as commencé le vélo tout ça en parallèle de l’école, du collège, du lycée, de tes études et de ton boulot parce que tu ne vis pas de ton activité de triathlète.

Valentin : Non, non, non, pas du tout. Il y a juste partir de là depuis décembre. En fait, je me suis dit. C’est beau moment, j’ai toujours, j’ai toujours hésité. Déjà, financièrement, c’est dur, mais là, j’ai réduit un peu mes heures. En moyenne, j’étais plus, j’ai toujours travaillé au dessus des 40 heures et là, là, je me, je vais, je vais être à peu près à 32 heures par semaine, ce qui me libère en fait deux après midi avec des belles journées de boulot. Mais moi, j’ai deux après midi, là, j’ai par exemple, j’ai, j’ai mercredi après midi et vendredi après mardi. Ça me permet de faire des vraies sorties. De vélo et pas des une heure et demie ou une heure sans entraîneur l’hiver, c’est assez condensé le week-end, donc ça va lisser un peu la charge et donc voilà, j’ai vu que j’ai eu un cursus professionnel avec de l’alternance. C’est vrai que j’ai jamais eu trop, trop d’aménagement là dessus, donc c’est pas évident, mais on fait, on fait avec après, je suis quelqu’un qui n’a pas besoin d’énormément de volume pour performer.

Ermanno : Donc voilà, c’est cool. Mais enfin. On a même si t’as pas forcément besoin de beaucoup de volume pour performer, ça n’empêche que quand on peut s’entraîner un peu plus, peut être que ça peut tous nous permettre de plus performer. Et puis au delà de ça, surtout quand on peut récupérer plus, parce qu’effectivement, rien ne t’empêche de te faire quarante, quarante-cinq heures de boulot dans la semaine et puis de te mettre dix, quinze, vingt heures d’entraînement. Mais après, accumuler la charge et pouvoir récupérer, c’est une autre histoire.

Valentin : Oui, c’est clair, ça m’a joué des tours. J’ai malheureusement eu pas mal de blessures plus ou moins grosses, surtout liées à la course à pied. En fait, quand tu viens d’un monde où t’as un gros cardio, mais on va dire que les jambes ne suivent pas trop, j’ai eu un petit peu toutes les blessures du couloir, fractures de fatigue, le syndrome de l’essuie glace, des choses comme ça qui, en fait, t’apprends de tes erreurs. Comme on dit. Je pense que c’est très dur de ne pas se blesser, entre guillemets, quand on ne connaît pas une chose et qu’on arrive, quand on débarque de la course à pied, qu’on court plus régulièrement ou maintenant, les allures deviennent folles. Et du coup, si on n’est pas habitué, on se casse un peu. Et effectivement, des fois, soit j’en ai trop fait, j’ai laissé peu de récup. En fait, le souci, c’est qu’on arrive vite fait à se comparer aux autres qui se retrouvent. On se retrouve sur les classements avec nous. Mais le problème, ce n’est pas comparable. Et c’est pour ça que j’ai fait appel à un entraîneur. Donc là, ça va être la troisième année que je travaille avec David. Et c’est vrai que des fois, j’ai l’impression de ne rien faire, entre guillemets, mais ça fait partie du plan d’entraînement. Et en fait, là, je décharge pas mal mentalement sur le fait que je lui dis, il me prépare la semaine et on s’appelle de temps en temps pour apprendre. Pour adapter, si par exemple, je suis fatigué ou après, moi, je tiens à m’écouter de plus en plus avec l’expérience. Je sais que des fois, soit je saute la séance ou soit je l’adapte en fonction des sensations et de la fatigue accumulée.

Ermanno : Dans ton passé de cycliste, élite, amateur, mais élite, ça représentait quoi comme volume, comme charge de travail, comme kilométrage ?

Valentin : C’est vrai qu’avec les études… Avec les études ou avec le boulot, je n’ai jamais trop fait de, je ne me rattrape pas sur les vacances, mais on va dire, je ne sais pas, je prendrais une moyenne bateau entre 300 et vraiment 500 kilomètres, mais en chargeant bien, bien le week-end. Mais ouais, c’était aux alentours, des fois, c’était 250, 300 kilomètres par semaine, ce qui, pour un cycliste, on va dire, niveau élite, c’est pas grand chose, quoi. Mais c’était… Oui. Après ça, je n’ai plus trop les chiffres en tête, mais j’avais…

Ermanno : Ouais, ça te fait un 3-5 000 kilomètres à l’année, quoi.

Valentin : Ouais, ouais, j’avais jamais, j’ai jamais eu d’entraîneur, en fait, avant et c’est vrai que je l’ai regretté un peu parce que c’est sûr qu’il y a plein de choses, comme là, maintenant, il y a la prépa mentale, il y a plein de choses que, en fait, il faut essayer, ça peut marcher pour certains, mais ouais, c’est vrai que déjà, là, le fait d’avoir pris un coach, c’est intéressant. Moi, je le conseille à pas mal de gens parce que, bah, j’ai… Je sais comment s’entraîner, mais c’est vrai qu’il y a la partie charge mentale ou même d’avoir un regard extérieur, c’est pour ça qu’aussi, il y a beaucoup de sportifs, entre guillemets, qui ont une équipe parce que ça permet d’avoir des conseils, des conseils de plusieurs personnes. Bah, c’est après, ça double le tranchant, mais c’est vraiment bien d’avoir d’autres regards que ce soit, ouais.

Ermanno : Tu nous as pas dit le nom de ton coach, tu nous as dit que ça s’appelait David, mais vas-y, n’hésite pas.

Valentin : Non, David Lebrède, c’est… Il fait du triathlon aussi, il est membre de Saint-Grégoire, triathlon. OK. Il fait aussi… Il est pas mal aussi sur la longue distance et je sais plus comment c’est connu. Je crois que c’est lié à mon président de club, là. En fait, vu que c’est une entente, je m’entraîne avec Liffray et mon président de club est ami avec David et, bah, en fait, j’ai appris par Bouchard. Ouais, un peu, qu’il faisait du coaching et qu’il coachait aussi, bah, des bons triathlètes et donc je suis rentré en relation avec lui et c’est ça. Bah, pour l’instant, ça se passe très bien, on échange assez régulièrement, donc, ouais, c’est assez intéressant d’avoir un entraîneur, ouais.

Ermanno : Bon, alors, tu nous as parlé de ton passé de cycliste, de ton passé de jeune coureur quand t’étais au collège-lycée. Oui. Il y a une troisième épreuve, c’est la natation. Est-ce que tu nous as fait une jalabère pour ton premier triathlon, c’est-à-dire que t’es sorti en tête de fin de groupe ou est-ce que tu nageais déjà pas mal et tu t’es dit que, finalement, en plus de la course à pied, c’était tout naturel de se mettre au tri ?

Valentin : C’est vrai que la natation, pour un cycliste, c’est assez dur parce qu’en haut, sur la partie haut du corps, on n’est pas…

Valentin : On va dire que la chaîne musculaire, que les jambes et au début, ça a été assez dur parce que moi, je n’ai pas… C’est un sport technique, on va dire 80% technique et c’est un peu ingrat parce que quand tu viens des autres sports, tu ne te balades pas, mais tu as des facilités en vélo et en course à pied parce que les deux, c’est beaucoup cardio. Et la natation, vu que c’est un sport technique, ça a été très dur, très dur. Ça a été assez dur au début, surtout le fait d’être le plus nul. Quand t’arrives, t’es vraiment… T’es le plus nul et tu ne comprends pas, tu te dis, mince, pourtant, je suis devant sur toutes les autres épreuves. Et là, oui, en natation, c’est dur, mais après, il faut l’admettre. Et après, le problème, il faut avoir un coaching un peu particulier. Quand t’es dans un club de tri, ça nage un peu. Tu regardes si t’arrives à suivre et tu te mets là, mais non, après, là, ça commence à être correct. Et sur les premiers triathlons, effectivement, surtout que je n’ai pas commencé direct par des L. Déjà, j’ai commencé par des M, c’est déjà pas mal. Et ouais, je sortais assez loin de l’eau et souvent, je faisais soit le premier temps à vélo ou parmi les premiers temps à vélo. Et par contre, à pied, c’est là où vraiment je performe le plus parce que j’ai… Le vélo n’impacte… Pas trop ma course à pied et souvent, ouais, j’ai quasi très peu de fois où je me suis fait battre au niveau des chronos à pied. Et donc, voilà, c’est souvent… Tout le temps, sur les triathlons, c’est remontada. Là, c’est de moins en moins le cas parce que du coup, je sors mieux de l’eau. Donc, j’ai moins de personnes à remonter sur les autres sports. Mais ouais, c’est vrai que la natation, c’est le gros souci, on va dire, de tous ceux qu’on n’a jamais fait. Et surtout, le plus pour les cyclistes qui ont toute la musculature en bas du corps. Donc, c’est assez compliqué.

Ermanno : C’est marrant d’ailleurs. Moi, je me souviens quand j’étais jeune, quelques années déjà, j’avais fait un stage. Enfin, j’avais fait des stages de triathlon mixés soit avec des nageurs et nageuses, soit avec des cyclistes. Bon, alors forcément, c’est marrant quand tu mets des nageurs… Sur un vélo ou en course à pied. Et c’est marrant aussi quand tu mets des cyclistes dans l’eau. Donc, j’imagine bien tes premiers ploufs dans la piscine. Du coup, ta stratégie là-dessus, parce que finalement, tu as commencé très loin, fin 2021. Donc, ça fait à peine trois ans. C’était quoi ? Tu as tout de suite beaucoup nagé. Tu as fait beaucoup de volume. Tu as fait beaucoup de technique. Comment est-ce que tu as progressé en trois ans ?

Valentin : Non, après, on va dire pour la partie natation. Ouais, c’était en moyenne. Je nage beaucoup, non. Mais j’ai essayé au moins de caler deux séances par semaine au début. Après, on n’a pas eu de chance parce que là, il y a eu pas mal de fermetures bassins. Donc, c’est une longue histoire. Il y a eu des problèmes de chantier. Mais par exemple, l’année dernière, on a dû nager peut-être deux mois sur toute l’année au total. L’année d’avant, c’était pas mieux. Je crois qu’on avait dû nager quatre mois. Donc, c’était assez compliqué sur la natation. Mais j’ai essayé de faire mes séances de mon côté aussi le week-end ou ça, de monter en moyenne à deux, voire trois, voire semaine. Mais effectivement, vu que c’est pas… Là, je commence un peu à prendre du plaisir, mais c’est pas le sport où je prends le plus de plaisir. Surtout quand t’as pas de technique. C’est quand même assez exigeant parce que je nage beaucoup en fréquent. Mais j’ai un peu de mal et voilà. Après, je suis… Pour les autres sports, on va dire vélo, course à pied. J’ai essayé souvent d’alterner. Par exemple, si je fais un vélo un jour, j’essaie de faire le lendemain de la course à pied et vice versa. Donc après, c’était, je sais pas, trois et trois, par exemple, assez équilibré. J’ai essayé d’assez équilibrer en fonction aussi des saisons. Je sais que, par exemple, l’hiver, c’est plus porté natation, course à pied. Parce que le vélo, tu peux en faire que le soir sur Amptrainer ou le week-end, t’espère pas qu’il pleuve ou les conditions, quand tu fais trois, quatre heures sous 2-3 degrés, tu peux faire que de l’endurance. C’est très dur de faire des intensités. Et voilà. Et après, oui, dans les plus course à pied et natation, je suis allé progressivement, sauf la course à pied. Où j’ai brûlé un peu les étapes, on va dire. Je me rendais pas compte. En fait, moi, pour moi, un footing, c’était entre 4 et 4,30 kilos. Mais maintenant, je sais que c’est plus du 5,30, 5. Je me sentais facile, mais en fait, c’est qu’on crée des douleurs, surtout au niveau des tibias, des mollets. On n’est pas trop habitué. Et ouais, c’est quelque chose où il faut faire. Franchement, gars, parce que les autres sports, en fait, c’est des sports portés. Donc monter en volume, ça dérange pas trop. Mais la course à pied, c’est un monde que je connaissais pas trop. Et donc là, je connais un peu plus. Donc c’est assez agréable quand tu cours sans douleur.

Ermanno : C’est intéressant ce que tu dis sur la partie endurance. Quand tu dis au début, quand t’as commencé, pour toi, l’endurance, c’était facile. Donc pour toi, entre 4 et 4,30 au kilo. Enfin l’endurance, le footing. Et maintenant, tu baisses alors que t’as progressé, t’as gagné en volume, t’as progressé, t’as gagné en aisance. Je pense que tu prends plus de plaisir qu’avant. Et pourtant, tu cours plus lentement. C’est un élément que je trouve intéressant et qui est toujours bon à rappeler. C’est que l’endurance, c’est vraiment de l’endurance, que ce soit en termes de cardio, mais aussi en termes d’impact sur la chaîne musculaire et sur la…

Ermanno : Sur les os aussi, quoi. Donc ça sert à rien de bourriner pour bourriner parce qu’on se sent bien et puis qu’on a un cardio qui est bon. Non, mais en fait, ralentir, ça fait jamais de mal. Bon, je dis pas qu’il faut marcher vite, mais courir lentement, ça fait jamais de mal. Même si on court le marathon en deux heures, quoi. Je sais que j’avais eu l’occasion d’échanger avec un entraîneur suisse qui a pas mal suivi un certain Eliud Kipchoge. Je sais pas si ça parle. Enfin, c’est un mec qui est descendu en dessous des deux heures au marathon. Et le gars, il fait des footings. À six minutes au kilo. C’est l’homme le plus rapide du monde, en tout cas sur la distance marathon. Et il fait des footings à six minutes au kilo. Donc je pense que ça fait réfléchir quand même à un moment, quoi.

Ermanno : Tu disais que tu prenais de plus en plus de plaisir en natation, mais que c’est quand même pas le sport où tu t’éclates le plus. Enfin, en tout cas, la discipline du triathlon dans laquelle tu t’éclates le plus, ça doit quand même être assez sympa, assez grisant de voir que tu progresses, que tu gagnes en aisance, en facilité. Versus le vélo où, j’imagine, t’es quand même arrivé à un certain palier, non?

Valentin : Ouais, ouais. En fait, c’est un peu bizarre parce que, on va dire, quand on fait du cyclisme sur route, c’est pas du tout les mêmes efforts que sur un triathlon. C’est fou, vraiment. Moi, j’étais vraiment…

Ermanno : Le cyclisme en triathlon, c’est vraiment un sport individuel. Là où, en cyclisme, ça reste un sport d’équipe ou en tout cas à plusieurs.

Valentin : C’est plus des à-coups, en fait, en course sur route. C’est des à-coups. Il y a aussi un esprit d’équipe. Par exemple, on sait, je sais pas, kilomètre 20, il y a une bosse, ça va attaquer ou à ce moment-là, il y aura un mouvement de course. Et aussi, il y a les sprints. C’est pas du tout les mêmes efforts et même mentalement, on va dire, sur une course de vélo, c’est plus facile de se faire mal, en fait, avec du monde autour de soi que quand t’es tout seul sur tes prolongateurs, là. Il suffit qu’il n’y ait pas grand monde autour. Ouais, tu peux t’endormir. Moi, j’étais vraiment à l’ancienne école où tu faisais à la sensation, tu roulais pour rouler. Et en fait, le week-end, t’arrivais sur la course et c’était entraînement course. Je faisais pas beaucoup de fractionnés hormis les courses ou rouler entre guillemets bourrin. Tu t’appuies, t’appuies, t’es dans un beau genre, t’appuies, t’es pas bien, tu fais juste dans l’endurance. Et dans le triathlon, bah, t’en fais pas tous les week-ends. Donc, j’ai changé un peu ma philosophie. Vu que là, j’ai un entraîneur, c’est un peu plus cadré. Je fais des blocs d’entraînement, que ce soit des intensités hautes ou basses. Donc, pour la partie vélo, en fait, j’ai progressé, mais dans un autre sens où maintenant, des efforts que je tenais un peu moins longtemps, maintenant, je tiens plus longtemps avec plus de puissance. En fait, j’ai progressé en vélo et je pense que c’est pas mal. Je pensais pas progresser autant. Par exemple, l’effort que je tenais, que je tenais 20 minutes à peu près, on appelle ça la FTP. Maintenant, en gros, je la tiens à quasi une heure sur mes anciens, sur mes anciennes références, en fait, en début de programme avec David. Et même maintenant, maintenant, j’ai sur deux heures de vélo, j’ai beaucoup moins de déperdition et je sens que je peux encore progresser. Et je pensais pas en vélo. Sachant que je n’ai du monde du vélo. Mais en fait, c’est un des sports que j’ai bien progressé. La course à pied, la course à pied aussi. Mais du coup, là, vu que c’est comme je disais que c’était beaucoup cardio, je sais que c’est quand même plus dur de monter, passer des caps parce que sur la partie, on va dire seuil allure en plus porté semi marathon parce que j’ai jamais fait de marathon. Ça, c’est on augmente la vitesse. Mais par contre, la vitesse pure. Je trouve que c’est très dur, surtout quand moi, j’ai plus la fibre endurance que vitesse. Et ça, c’est et c’est des vitesses très traumatisant parce que quand on travaille autour de 22, 22, ça commence à taper. Et donc, c’est pas évident quand on n’est pas coureur de base. Donc ça, ça progresse aussi un peu moins. On va dire que que les autres sports, mais ça progresse gentiment. Surtout que là, j’ai un peu plus. Bricolé les deux dernières années, mais j’ai quand même fait des très beaux temps. J’ai fait deux, deux semi marathon, deux années à suivre et ça a progressé. Et pour la partie de la dictation, je suis en train de passer un beau cap parce qu’on n’a pas de fermeture de bassin. J’essaie de nager trois fois par semaine, voire quatre. Mais là, pour l’instant, trois, c’est c’est pas mal. Et en fait, nager régulièrement. Faut aussi nager quasi tous les deux jours. Pour pour élever son niveau. Et ouais, c’est en natation là où je sens que je suis en train de passer un cap.

Ermanno : Tu vois, ça m’étonne pas ce que tu dis sur la partie cyclisme pour deux raisons. La première, tu l’as dit, c’est pas le même effort. On est on est sur un effort où il faut tenir un petit peu plus les certains rythmes, certaines cadences. Et puis surtout, on est seul par rapport à une course cycliste et plus les triathlons sont à partir du. À partir du 73, donc à partir du L. De toute façon, drafting interdit, donc t’es seul. Et puis et puis en fait, tu croises, tu pratiques d’autres sports. Alors effectivement, tu fais peut être moins de volume en vélo que ce que tu faisais il y a trois, quatre ans. En revanche, tu fais d’autres activités comme la course à pied, comme la natation qui vont te permettre de développer aussi d’autres chaînes musculaires, d’autres compétences, qu’elles soient cardiaques ou qu’elles soient d’endurance. Donc franchement, ça m’étonne pas que tu aies progressé en vélo, en tout cas progresser sur la pratique du vélo dans le triathlon. Et puis ouais, sur la partie course à pied. Comment est ce que tu structure un peu plus ? Tout ça, c’est toujours avec David.

Valentin : Oui, c’est compliqué d’avoir plusieurs entraîneurs ou de suivre plusieurs programmes différents. Là, je ne me prends pas la tête à part pour la partie de natation. Vu que c’est l’entraînement club, on est dans des lignes d’eau, donc on ne va pas faire notre séance de notre côté. Mais ouais, sur la planif pour tous les autres sports et après pour la natation, il me dit quel jour est mieux de nager. Mais ouais, c’est David qui fait pour les trois sports.

Ermanno : OK. Effectivement, ton petit record, en tout cas ce qui apparaît sur Strava, sur semi 1.07, ça commence déjà à être assez intéressant ça.

Valentin : Ouais, ouais. Surtout qu’en plus, j’avais pas trop de base. En fait, sur semi-marathon, j’ai fait deux semi-marathons. Et en fait, sur les deux semi-marathons, il y en a un déjà. En fait, je savais que j’étais blessé, mais on ne savait pas trop c’était quoi. Et c’était une fracture de fatigue. Et donc, c’était Touraine-Cours là. Il y a deux ans de ça, je l’avais fait avec mon frère. On avait pris le dossard ensemble. Et je lui dis, je vais faire le show un peu parce que c’est télévisé. C’est sur une TV Rennes, je crois. Et… Donc, je suis parti. Je me suis mis… C’est Hamza. C’est un assez bon coureur. Et je me suis mis dans ses pieds. J’ai fait toute la course deuxième. Et ouais, kilomètres 16-17. Parce que je devais tourner à 20 km par semaine, voire 30. Et fin de ma première saison de triathlon. Et donc, vu que ça a tenu jusqu’au kilomètre 10, je me suis dit, vas-y, continue. Et ça a tenu, on va dire, musculairement jusqu’au kilomètre 10. Et après, j’ai vraiment explosé. Bon, explosé, tout est relatif. Mais j’ai vraiment été dans le dur sur les trois derniers kilomètres. Et après, j’ai dû faire 1h08, il me semble, sur un parcours assez vallonné. 1h08, presque 1h09. Mais ouais, j’étais sous les 1h09. Donc, je finis quatrième. Je crois que c’était le support du championnat de Bretagne de semi. Et… Cette année, j’ai fait le semi de l’Ifré avec un tout petit peu plus de kilométrage, là, en avril. Et bah, pareil, j’ai couru, vu que je ne prépare pas, en fait, les allures là. Et que, moi, je fais du triathlon. Je ne connais pas du tout mon niveau encore sur semi, par exemple. Donc, je me suis dit, bah, pareil, tu te mets dans les pieds du deuxième. Sauf que le premier, c’était Florian Caro. Il détient un record de Bretagne de marathon, là. Il m’avait dit, ouais, bah, je pars sur des allures marathon. Mais sauf que son allure marathon… C’est 3.05, 3.06. Donc, ouais, c’est voir 3.07, je crois. Et donc, on a fait un passage en 15.15 sur le premier 5. Après, j’étais deuxième de la course. Donc là, je me suis quand même relevé. Mais ouais, ça a été dur. Sur les 5 suivants, ça a été très dur. Après, j’ai réussi à trouver un petit rythme de croisière. Mais c’est… Ouais, ça… En faisant ça et en faisant 1h07 là-dessus, je pense que… Je pense que c’est beau, quoi. J’ai pas optimisé. Je sens qu’on dit que les records sont faits en négatif split. En gros, partir… Partir doucement et… Bah, doucement. Partir sur ses allures et essayer de… Progressivement de diminuer le temps, quoi. Et… Donc, voilà.

Ermanno : Ouais, c’est ce que j’allais te dire. Si t’avais pris un départ peut-être un peu plus prudent, t’aurais peut-être pu performer. Mais bon, comme disait ma maman, avec des scies, on mettrait Paris en bouteille. Oui, oui, non, non.

Valentin : J’ai aucun regret. J’ai pris du plaisir. C’était… C’était sympa. Un peu moins quand t’es dans le dur, mais c’était sympa, quand même.

Ermanno : Et ça, sur du 73, ça donne quoi ? En termes d’allure ? Enfin, en termes de durée de semis ?

Valentin : Souvent, je suis aux alentours, ouais, de 1h13, je crois, à peu près. Ça fait du… 3h25, il me semble. Je suis entre 3h25 et 3h30, on va dire, sur du plat. Parce qu’il y a des triathlons, même des fois, tu passes des marches où ça s’est vallonné. C’est pas optimisé pour faire des… des gros chronos, mais ouais, je suis sur des bases de 1h13, 1h14 à peu près sur ce qui est vraiment très intéressant parce qu’après 90 kilomètres à vélo plus une natation, il n’y a pas grand monde et je regardais aussi les temps que faisaient les pros et c’est pour ça que je dis que c’est en course à pied où je performe le plus sur triathlon parce que les allures me correspondent bien sur… comparées aux hauts niveaux. Et en vélo, c’est différent parce qu’il faut amener ça au volume. On ne peut pas faire 200, 300 kilomètres par semaine en vélo et rivaliser avec les meilleurs cyclistes, on va dire, c’est plus compliqué, quoi.

Ermanno : Justement, est-ce que ça fait partie des prochaines étapes que de prendre une licence pro que ce soit sur 73 Ironman ou sur d’autres labels pour pouvoir concourir avec les meilleurs ?

Valentin : Après, justement, cette année, c’est un peu un test. Je vais voir si j’arrive à augmenter mon volume et oui, pourquoi pas, je ne me ferme pas la porte à ça. Je pense que ça peut être une belle expérience. J’ai eu 28 ans il n’y a pas si longtemps que ça, il y a 18 jours, le 29 novembre. Et je pense que dans le sport d’endurance, souvent, c’est la fourchette, on va dire, 28, 32, 33, c’est à peu près la fourchette où les gens performent le plus, j’en remarque sur le long, où tu acquiers une expérience et tu as besoin d’un peu moins de vitesse. Et tu acquiers aussi de la force, ce qui est très intéressant en vélo, même en natation. Et ouais, je vais essayer sans trop, on va dire, trop me focuser là-dessus, mais essayer de faire une belle saison et si l’opportunité se présente, ouais, pourquoi pas, ouais.

Ermanno : Justement, en parlant de ça, ton palmarès, parce qu’on l’a à peine survolé tout à l’heure, tu as performé sur quelles courses ? Quels sont tes titres, Valentin ?

Valentin : Ouais, j’ai, en titre, on va dire, j’étais champion de Bretagne de longue distance il y a deux ans, il y a deux ans.

Ermanno : Alors, longue distance version française, c’est-à-dire ?

Valentin : Ouais, c’est 1,9 en natation, 1,9 en natation, 90 à vélo et 21 à pied, ouais. C’est, bah, égal aux 73. Ouais, c’est 73, quoi. Et ça, l’année-là aussi, j’avais, bah, il y a deux ans, du coup, j’avais été vice-champion de France en duathlon longue distance.

Valentin : Donc, c’était ma première fois que je faisais un longue distance en duathlon. J’avais adoré, mais malheureusement, c’est un sport qui n’est pas trop, trop reconnu. Il n’y a pas beaucoup d’épreuves. C’est un peu dommage. Il y a le circuit des Grands Prix D1, D2, D3, là, où il y a des épreuves. Après, c’est des formats sprint.

Valentin : Mais sinon, qu’est-ce que j’ai fait ? Comme, il y a, j’ai fait pas mal de triathlons à côté de chez moi, là. Par exemple, triathlon de Dinard, j’ai fait sixième, six ou septième la première année. Après, j’ai fait troisième, j’ai fait deuxième cette année. Donc, on va, ce serait beau d’aller gagner. Mais ouais, c’est des triathlons où il y a pas mal d’adversité. En Bretagne, c’est assez reconnu, le triathlon de Dinard. Il y a, donc ça, ça, ça. Ou sinon, du coup, cette année-là, j’ai fait Deauville. Après, j’ai terminé seulement, bah seulement, c’est déjà bien, mais sixième. J’ai, je ne suis pas un fanat de la pluie. Et en vélo, en fait, j’ai… J’ai pris zéro risque. C’est con pour un Breton, quand même. Ouais, ouais. En fait, j’ai la sensation. Après, c’est un petit blocage psychologique que j’essaye de lever, mais je n’arrive pas à virer. En fait, je me sens glisser dans chaque virage. Donc, j’ai fait le meilleur temps à pied, mais ça n’a pas suivi. On a eu des conditions horribles en natation. On a dû faire 450 mètres de natation. Il y avait tellement des vagues, c’était impossible à nager. Mais par contre, l’année prochaine, bah ouais, en 2025, je compte le refaire et j’espère que le temps sera meilleur. Parce que c’est un parcours qui me convient assez bien. C’est assez dur. Là, j’avais gagné un L dans mon coin. J’ai fait quatrième du 70.3 de Vichy. Bah, toute catégorie d’âge confondu. C’était en septembre dernier.

Valentin : Et il y avait quoi d’autre ? Sinon… Ça, c’était les… Les grosses courses et aussi… J’avais fait quelques autres podiums sur des L aussi, sur le DL de mon coin. Et bah, j’avais commencé ma première année de triathlon par chance. J’avais gagné aussi le triathlon… Ils appelaient ça triathlon M de la Réunion, la 0-3000. Mais sauf qu’il y a… C’est l’équivalent d’un L parce qu’on monte si là-haut, c’est 30 kilomètres d’ascension. Et… Et monter le piton, le piton des neiges, c’est… Bah, faut compter… Faut compter une bonne heure. Un an plus que ça, même. Deux heures de montée, ouais. Donc, ouais, c’est plus… C’est plus un L que un M. Donc, voilà. Voilà les… D’ailleurs, j’en prof… Ouais.

Ermanno : Tu parles de la 0-3000. J’en profite pour faire un petit coucou à Amélie qui se reconnaîtra, qui nous écoute et qui est en ce moment à la Réunion. Donc… Et qui a fait la 0-3000 ? Il y a… Il y a quelques jours. Elle nous a envoyé une belle photo d’en haut du 3000 mètres et ça avait l’air effectivement assez sympa. Pour revenir un petit peu sur tes débuts et justement, on voit bien, tu as gagné quelques courses. Dès le début, comment tu… Comment tu as commencé à progresser ? Parce que te mettre dans le triathlon, prendre une licence, aller faire des compétitions, ok, mais comment tu as progressé dès le début ?

Valentin : Quelles ont été tes premières étapes

Valentin : Moi, en fait, vu que je viens du vélo, on est pas mal de compétiteurs. On course régulièrement, tous les week-ends, des fois deux fois dans le week-end ou course à étapes. Donc moi, je dirais que j’ai commencé assez tôt sans grosse, grosse préparation. En fait, dès que les triathlons ont été lancés, même les duathlons, je me suis lancé dedans. En commençant par exemple par les cross, la saison de cross hivernale là que je vais refaire. Et après, la saison de duathlon, on était, j’avais fait avec Kifré, on était en Détroit. C’est là où j’ai découvert le duathlon. Mais ouais, direct, j’ai réussi à performer, que ce soit en cross, que ce soit en duathlon où j’ai fait des podiums sur les inters, sur la finale Détroit, où il y a quand même un niveau assez correct en duathlon et en cross, il y a un énorme niveau. Donc j’étais assez content de ça. Et après, il y a eu la saison de triathlon où j’ai fait aussi des courses plus format M et donc il y avait du drafting. Donc je sortais assez loin de l’eau. Donc j’arrivais sur les épreuves sans drafting à quand même faire, je faisais souvent troisième, troisième. Ouais, je ne crois pas que j’avais, à part la 0-3000, je ne crois pas que j’avais gagné de course. Mais j’étais tout le temps, j’avais dû faire 4-5 podiums dès la première année, en fait, sur des M régionales. Et après, c’est pour ça que j’avais fait mon premier L, c’était à 6-1. J’avais fini sixième. Après, l’année d’après, c’était le support du championnat de Bretagne où j’ai gagné. Et le premier L, par contre, j’avais eu un mauvais souvenir où la nutrition est hyper importante. Et du coup, j’ai vraiment, j’ai pris une note. Une fringale et c’est très dur de finir une épreuve quand tu as goûté à la fringale. Tiens, d’ailleurs, restons là-dessus.

Ermanno : J’aime bien quand tu as goûté à la fringale. Justement, quand tu as une fringale, tu aimes bien goûter quelque chose.

Ermanno : Pour cette première fringale, tu en as peut-être eu en vélo avant, mais en tout cas sur triathlon. Comment ça se concrétise? Qu’est-ce que tu te dis à ce moment-là? Et comment tu arrives à aller jusqu’au bout?

Valentin : Dans ces moments, tu te dis que tu as fait un peu le con, mais c’est un peu trop tard. Parce qu’une fois qu’elle est arrivée, tu le sens, tu n’as plus de force. Mentalement, tu as envie d’arrêter et tu prie pour que ça arrive assez tard dans la course. Quand ça t’arrive, il y a deux options. Soit tu te dis que ça ne sert à rien de continuer. Mais moi, je suis quand même, comme je l’ai dit, compétitif. Et que je n’aime pas trop abandonner une course. Il faut vraiment qu’il m’arrive soit un problème mécanique, soit une grosse blessure. Mais même des fois, j’ai couru à finir. Je finissais et le lendemain, je ne pouvais plus marcher. Mais bref, ça, c’est mon défaut. C’est que je ne lâche rien là-dessus. Et pour la partie mentale, en fait, c’est vraiment très dur parce qu’on est in-lock. On est obligé limite de s’arrêter à pied. On fait un footing, ça devient compliqué. Donc oui, c’est très dur quand on a une fragale de s’en sortir. Donc la meilleure solution, c’est d’abandonner parce que c’est vraiment compliqué. Ou sinon, c’est de finir avec ce qu’on a. Serrer des dents jusqu’à la fin, même si ce n’est pas agréable. Voilà ce que je peux dire déjà. D’une fragale pour en avoir connu en vélo aussi. En vélo, c’est encore plus brutal parce que je trouve qu’en course à pied, tu arrives quand même à finir. En vélo, surtout en plus quand tu es dans un peloton, donc quand tu exploses, tu ne peux plus pousser sur les pédales et tu es quasi obligé d’abandonner parce que si c’est en circuit, tu vas sûrement te prendre un tour. Ou si c’est une course en ligne, après, c’est compliqué pour rentrer dans les délais, on va dire.

Ermanno : Oui, tu m’étonnes. Et tu en as connu d’autres ? Comment tu préviens ça ? Maintenant, tu fais beaucoup plus attention à ton alimentation ?

Valentin : Oui, c’est ça.

Valentin : Après, au fur et à mesure, je me suis adapté. J’ai vu que, par exemple, tout dépend. Par exemple, quand il fait chaud, je sais que je m’hydrate plus. Il est beaucoup sucré. Et du coup, je… Je consomme moins de solides, donc c’est à peu près, on va dire… J’essaie de manger un truc liquide ou solide toutes les demi-heures en alternant avec soit une boisson sucrée du type iso ou juste de l’eau avec du sirop. Et selon la température, ça peut osciller entre un ou deux bidons à l’heure. Et pour la partie nutrition, c’est ça. C’est à peu près… J’essaie de manger toutes les demi-heures, trois quarts d’heure. Ça dépend de l’effort. Si c’est un effort violent, par exemple, typé entre 5 et 10, il n’y a pas besoin. C’est avant la course. C’est avant la course. Prendre un gel, ça suffit. Mais c’est vrai que quand on arrive déjà à une heure d’effort, il faut quand même manger un truc à mi-course. Et dans le triathlon, souvent, ce qu’on fait, c’est avant la natation, un petit gel ou une petite pâte de fruits, une petite chose sucrée. Parce qu’on a mangé quand même entre 4 ou 3 heures avant. Et à la sortie de la natation, je fonctionne comme ça. À la sortie de la natation, par exemple, je prends un truc. J’attends une petite demi-heure de vélo. Pareil, je remange une barre. Et après, toutes les demi-heures, toutes les trois quarts d’heure, je mange quelque chose. Et après, plus sur la course à pied, c’est plus liquide. Parce qu’en fait, il y a juste sur le vélo, on peut manger du solide. Sur la natation, c’est compliqué de manger.

Valentin : Et sur le vélo, on peut se permettre de manger des barres. C’est mieux pour le transit parce que comme ça, on arrive sur la course à pied, on mange liquide. Parce que par exemple, j’en vois qui font marathon avec que du liquide parce que c’est une des seules choses qui passent. Mais niveau transit, c’est très dur. C’est très dur. Il faut s’entraîner, justement. Là, je le fais de plus en plus. C’est essayer de manger des choses que tu retrouves sur tes compétitions.

Valentin : Quand tu vas faire juste un footing d’une heure, il n’y a pas besoin. Mais dès que tu commences à mettre un peu d’intensité, par exemple, avant une séance de VMA, prendre un petit gel ou un petit truc sucré, c’est assez intéressant.

Ermanno : Moi, je ne le conseillerais pas à tout le monde. Mais écoute, quand on connaît son corps, quand on connaît les réactions qu’on peut avoir, why not ? Moi, le coup du petit shot de sucre avant de commencer l’épreuve, et surtout la natation, je ne le conseille pas forcément parce que j’ai déjà vu des hippos réactionnels qui peuvent faire mal. Mais bon, voilà. Toi, tu es déjà habitué. Je pense que tu connais ton corps, donc c’est plus facile. Bref, auditrice, auditeur, chers amis, faites attention quand même avec cette stratégie-là. Par contre, sur l’alimentation régulière, pendant toutes l’épreuve, je valide carrément.

Ermanno : Valentin, et pour la suite, où est-ce que tu en es ? C’est quoi tes plans ?

Valentin : Là, j’ai commencé tranquillement. Je suis assez content. Là, j’arrive quasi à doubler mon volume que je faisais en course à pied. Mais par contre, c’est beaucoup de footing, de footing lent et de séance d’endurance. 80-20, quoi. Oui, c’est ça. Et à partir vraiment de janvier, j’attaque bien ma prépa cross. Après, c’est cross. C’est un peu fédéral. Donc, Lille-Vilaine, Bretagne. En gros, Lille-Vilaine, Bretagne, inter-région. Et après, c’est les France, si j’y arrive, bien sûr. Parce qu’il y a un très bon niveau. Surtout en Bretagne, ce n’est pas évident de se qualifier pour le France. Et après, il y aura le circuit, il y aura les duathlons. Donc, il y aura le championnat de Bretagne. J’aimerais bien performer. Championnat de France, championnat de France de duathlon plus longue distance. Le Grand Prix, donc là, on est en D2 cette année. Parce qu’on s’est maintenu avec l’entente. On s’est maintenu plus que maintenu parce qu’on a fini quatrième à un point de la montée. Et donc, cette année, on va essayer de tout faire pour monter. Ça, c’est plus la période de mai. Et courant mai, c’est le début des triathlons. Donc là, pareil. Les épreuves fédérales. Le championnat de Bretagne, il faut que je regarde quand ça tombe longue distance aussi. J’avais parlé du duathlon. Donc, par exemple, Dinard, Deauville plutôt. Essayer de, je pense, refaire Deauville. Deauville, il y aura une grosse échéance en fin d’année. Qui sera le 70.3. Le championnat du monde de 70.3. Qui sera Marbella en Espagne. Donc après, là, ça va être assez dur à caser parce que c’est en novembre. C’est le 5 novembre, je crois. C’est le premier week-end de novembre. Donc, il faudra faire sûrement une coupure fin d’été pour repartir sur quelques triés. Avant de finir la préparation pour les championnats du monde. Qui seront les gros objectifs. Ça va être dur, mais je pars pour essayer de faire un podium en classe d’âge, bien sûr.

Valentin : Et après, je vais faire d’autres épreuves. Parce que je ne vais pas tout focaliser sur une seule épreuve. Je sais qu’il y a quand même la partie aussi mécanique. On peut crever, on peut avoir un souci mécanique ou être dangereux le jour 100. Ça arrive. Donc, je ne pense pas refaire d’autres sociétés. Je pense que c’est 70.3, on va dire, le label. Mais après, je vais refaire aussi DL. Peut-être sûrement encore Dinar.

Valentin : Je ne me suis pas encore trop positionné sur les dates. Mais les grandes lignes, ça va être ça. Ça va être ça durant l’année.

Ermanno : Ok, écoute, on suivra tout ça avec attention. Et puis, éventuellement, on viendra te faire un petit coucou. Notamment les gars d’Open Tree qui sont en Bretagne. Est-ce qu’on a tout vu, Valentin ? Ou est-ce qu’il y avait des points que tu voulais aborder, que tu voulais creuser ?

Valentin : Non, je pense qu’on a fait le tour. Après, j’apprécie beaucoup l’esprit qu’il y a dans le triathlon. Je voudrais le mettre un peu en valeur parce que je crois que cette année, c’est le sport qui a enregistré le plus de nouveaux inscrits. Donc, ça concerne en fait tout le public. Mais effectivement, c’est un sport assez onéreux. On ne va pas se le cacher. Souvent, sur les triathlons, on voit très rarement des petites citadines. C’est souvent des belles voitures. Donc, ça prouve que je crois qu’ils avaient répertorié les inscrits. C’est beaucoup de cadres ou de professions supérieures. Il y a très peu, on va dire, d’ouvriers ou des salaires qui sont plutôt bas. Mais c’est un sport qui est assez varié. Il y a beaucoup de clubs en France. Là, je parle pour la Bretagne. Et l’état d’esprit est vraiment… C’est pour ça que je suis venu au triathlon, je dirais. Parce que je n’aimais plus trop aussi l’état d’esprit du vélo. Par exemple, là, sur un triathlon, qu’on soit pro, premier ou dernier, en fait, quand on se croise, on se félicite. Après la course aussi, surtout quand on fait des épreuves sans drafting, on ne va pas dire… Normalement, c’est le plus fort qui gagne parce qu’on n’a pas le droit de se suivre. Donc, on ne va pas remettre en cause la performance d’un tel ou d’un tel. Et c’est une deuxième famille, on va dire, parce qu’on passe quasi six jours sur sept, voire sept jours sur sept pour ceux qui ne font pas de jours off. Et… Et ouais, c’est vraiment une seconde famille où on se retrouve au bord du bassin ou sur une séance à pied où on fait l’échauffement ensemble. Il y a de très belles valeurs qui sont véhiculées par le triathlon et ce n’est pas routinier. Par exemple, s’il y a de la pluie, on va aller courir. S’il fait froid, on peut aller nager. Ou courir, c’est plus simple. Ainsi de suite, partager des stages ou des entraînements avec du monde, c’est plutôt sympa, oui.

Ermanno : Eh bien, écoute, c’est peut-être aussi pour ça qu’on développe ce podcast « Devenir triathlète » pour rendre hommage à cette bonne ambiance et puis inciter encore plus de gens à découvrir et à pratiquer le triathlon, à devenir triathlète, d’où le nom du podcast. Où est-ce qu’on te suit, Valentin ? Notamment sur tes réseaux sociaux pour pouvoir t’encourager, pour pouvoir te… venir te donner un petit peu d’énergie pour tes objectifs à venir ?

Valentin : Moi, j’utilise pas mal Strava. Après, c’est synchronisé avec notre montre ou notre compteur. Donc ça, il y a toutes mes sorties dessus. Sinon, j’utilise pas mal Instagram

Valentin : et sinon un petit peu Facebook, mais ce n’est plus trop utilisé. On va dire que c’est un peu plus vieux. Bon, je suis jeune encore, mais c’est un peu plus vieux. Et oui, c’est ça. C’est les deux gros réseaux avec Strava, qui est plus une application qui est assez sympa pour suivre ses entraînements. Et aussi, des fois, je me permets, par exemple, qu’on voit que quelqu’un s’entraîne à peu près sur la même heure que nous. C’est sympa. Ou qu’on rencontre sur une compétition qu’on retrouve facilement. C’est un peu le Facebook du sport, donc voilà.

Ermanno : Bon, de toute façon, on mettra les liens dans les notes de l’épisode. Valentin, merci beaucoup pour cet échange. J’espère qu’il aura inspiré nos auditrices et nos auditeurs, surtout celles et ceux qui viennent déjà d’un des trois sports, d’une des trois disciplines du triathlon et qui se posent la question de comment se mettre au triathlon. Bon, ben voilà. Continuez à progresser dans sa discipline de prédilection et puis ne pas oublier de pratiquer dans les autres. Ça peut souvent faire de belles surprises.

Valentin : C’est ça, c’est ça.

Ermanno : Merci beaucoup, Valentin. À bientôt.

Valentin : Merci à toi. Salut. Salut.

Ermanno : Ciao. C’était Devenir Triathlète X OpenTri. Merci d’avoir écouté cet épisode jusqu’au bout. Nous, on a pris beaucoup de plaisir à l’enregistrer. Alors, si ça vous a plu, vous pouvez nous suivre sur nos réseaux sociaux, Instagram, LinkedIn et Facebook. On se rejoint maintenant sur devenir-triathlète.com. Vous allez retrouver l’ensemble des épisodes, mais aussi des outils, des ressources et des conseils gratuits pour débuter, progresser ou performer en triathlon. On ajoute des liens. On évoque toutes les semaines de nouvelles ressources. Si vous avez une idée d’invité, n’hésitez pas à nous envoyer un petit message. Et si vous voulez être accompagné sur vos prochains objectifs sportifs, connectez-vous sur OpenTri.fr et on se fera un plaisir de vous aider. Alors, n’hésitez pas. On se retrouve tout de suite sur devenir-triathlète.com et OpenTri.fr. Salut les sportifs.

🚴🏻 Un peu plus sur notre invité ?

Mini-biographie de Valentin TORTELIER

Valentin Tortelier est un athlète inspirant qui a su transformer sa passion pour le sport en un parcours exceptionnel dans le triathlon. Ancien cycliste élite, il a commencé sa carrière sportive sur les terrains de football avant de se tourner vers le vélo en 2014, où il a rapidement brillé en devenant champion de Bretagne en junior. Après une pause due à des blessures, Valentin a fait le saut dans le monde du triathlon à la fin de 2021.

En seulement deux ans, il a déjà réalisé des performances remarquables, notamment :

  • Un temps de 1h07 au semi-marathon
  • Un podium aux championnats de France de duathlon

Sa détermination et son approche méthodique de l’entraînement, sous la direction de son coach David Lebrède, lui ont permis de progresser dans les trois disciplines du triathlon.

Valentin incarne l’esprit communautaire du triathlon, où il valorise les échanges et le soutien entre athlètes, quel que soit leur niveau.

Avec des objectifs ambitieux pour les championnats du monde 70.3 en Espagne et une potentielle carrière professionnelle, Valentin est un exemple de persévérance et de passion, inspirant tous ceux qui aspirent à se dépasser dans le sport.

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