🎙️Dans cet épisode, on reçoit Yanis Seguin, un jeune cycliste professionnel qui est aussi l’homonyme d’un triathlète professionnel bien connu dans les parcs à vélo français.
💬Yanis nous partage son quotidien de cycliste, lui qui a fait le choix de se consacrer à 100% à sa pratique. Il nous raconte son parcours et les exigences imposées par le haut niveau, lui qui espère un jour concourir sur les plus grandes courses du monde.
📗 Ressources :
- La combinaison néoprène, un réel avantage pour les triathlètes «mauvais» nageurs ?
- 5 semaines d’entraînement offertes > rendez-vous sur https://www.opentri.fr/ avec le code DEVENIRTRI
- Notre dernier live YouTube : Douleurs à vélo ? Conseils d’un Ostéo-Triathlète pour prévenir et soulager !
- Notre livre : « Devenir Triathlète » est en commande ici
🏃🏼♀️ Notre invité :
💬 La transcription de l’épisode
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Charly d’OpenTri : Salut les triathlètes, j’espère que vous êtes en forme. On se retrouve aujourd’hui pour un nouvel épisode du podcast Devenir Triathlète x OpenTri. Et aujourd’hui, on a un invité un peu particulier. Il est cycliste, il est jeune, il est pro et il est l’homonyme de quelqu’un qu’on connaît bien dans les parcs à vélo français. Aujourd’hui, on a échangé avec Yanis Seguin. Comme je vous le disais, Yanis a le statut de sportif pro. Alors on va discuter avec lui de son quotidien de cycliste à ce niveau-là, de son choix de se consacrer à 100% au cyclisme et de ne faire plus que ça. Et surtout de l’exigence qu’impose le haut niveau pour espérer un jour rouler sur les plus belles épreuves du monde. C’est un échange passionnant qu’on a eu avec Ermanno et Yanis. Et surtout, ça nous plonge dans les coulisses, la réalité de ce sport de haut niveau, de cette antichambre des plus grandes courses mondiales de cyclisme. J’espère que ça vous plaira à vous, autant qu’on y a pris de plaisir à l’enregistrer. Et juste avant de démarrer cet épisode, je vous partage la ressource de la semaine. Une étude sur l’impact du port de la combinaison. Alors, la combinaison néoprène, est-ce que c’est un vrai avantage pour les mauvais nageurs ? On va voir dans cette étude que les choses ne sont pas aussi simples que ça. Certes, on va plus vite en portant une combinaison néoprène que sans, mais dans quelle mesure ? Est-ce que porter une combinaison néoprène, ça aide surtout les moins bons nageurs ? Et enfin, sur des formats très courts comme le SuperTri, est-ce qu’on a intérêt à porter une combi lorsqu’il y a seulement 300 ou 400 mètres de natation ? Pour découvrir les réponses à toutes ces questions, je vous renvoie sur le blog d’OpenTri ou en description de cet épisode, vous retrouverez le lien de l’article. D’ici là, il me reste qu’à vous souhaiter un bon épisode et n’oubliez pas de nous laisser une note sur votre appli de podcast préférée. On arrive bientôt au 31 décembre et il faut qu’on s’approche le plus des 400 notes. Merci, bonne écoute !
Ermanno : Salut les sportifs, c’est Ermanno et je suis très heureux de vous recevoir pour un nouvel épisode du podcast Devenir Triathlète x OpenTri. On va peut-être devoir leur nommer DevenirTri x OpenTri, comme ça, ça fait tri-tri. Qu’est-ce que t’en penses, Charly ?
Charly d’OpenTri : Oui, c’est vrai. Salut Ermanno, salut tout le monde. Ça rime, oui, c’est vrai. Après, ça va faire beaucoup de tri, si on a dû en ajouter deux à chaque fois.
Ermanno : Bon, c’était l’occasion aussi de rappeler que tu étais là aujourd’hui, Charly, d’OpenTri. Tu nous as déjà dit bonjour et puis on va pouvoir présenter notre invité qui, pour le coup, fera baisser. Le nombre de tri-triathlons dans l’épisode du jour, puisqu’il n’est pas triathlète malgré son nom, je suis très heureux de tendre le micro à Yanis Seguin. Salut Yanis !
Yanis SEGUIN : Salut tout le monde !
Ermanno : Alors, je disais ça un peu sur le ton de la blague, mais c’est vrai que je t’ai contacté à la base en pensant que tu étais Yanis Seguin, le triathlète. Tu m’as annoncé que ce n’était pas le cas, mais je trouvais quand même intéressant de te tendre le micro. Ce que je te propose, justement, pour commencer, pour rentrer, pour mettre les pieds dans le plat, c’est de te laisser te présenter. Donc, dis-nous tout. Qui est Yanis Seguin ? En tout cas, toi !
Yanis SEGUIN : Moi, c’est Yanis Seguin, pas le triathlète, mais je fais du coup du vélo. Je suis sportif de haut niveau au Vélo Club de Cholet. Voilà, j’ai 21 ans et puis j’espère un jour passer dans les rangs professionnels.
Ermanno : Alors, ça veut dire quoi, sportif de haut niveau en cyclisme ? Est-ce que ça veut dire que tu fais le Tour de France, tu concours à côté des grands noms de ce monde du cyclisme ?
Yanis SEGUIN : Alors, non, pas tout. Tout à fait. En fait, sportif de haut niveau, en fait, c’est juste un statut. Là, pour l’instant, je n’ai que le statut, mais on va dire que je n’ai pas le salaire et tout ça. Mais ça me permet de faire aussi des courses avec les professionnels. Donc, si jamais sur une course, il y a Julien Laphilippe, je peux courir avec lui. Il n’y a pas de souci.
Ermanno : C’est marrant parce que tu dis que c’est que un statut. Ce n’est pas que un statut, c’est quand même un statut que tu as gagné aussi à force de travail, d’entraînement.
Charly d’OpenTri : C’est un statut de compétition, de résultat en compétition. Charly, tu voulais réagir peut-être Oui, tu dis que tu n’as pas encore le statut de pro. C’est quand même une activité qui occupe toutes tes journées ou tu fais d’autres choses dans tes journées ?
Yanis SEGUIN : Alors, depuis cette année, je ne fais que du vélo. Mais avant, j’ai préparé un peu mon avenir aussi. Si jamais le vélo ne marche pas, j’ai fait des études.
Ermanno : Le vélo, ça ne marche pas, Yanis, ça roule.
Yanis SEGUIN : Mais oui, j’ai fait des études. J’ai fait un APTS en maintenance des systèmes de production. Et du coup, comme ça, ça me permet d’être plus serein. Et là, je ne fais que du vélo depuis cette année.
Charly d’OpenTri : Même si tu n’as pas le statut pro, tu as quand même une activité qui est quand même de haut niveau, comme tu dis, et puis qui doit bien remplir des semaines et des années à tourner autour du vélo. Tu as 21 ans. Ça fait combien de temps que tu fais du vélo ?
Yanis SEGUIN : Alors, je suis venu au vélo très jeune. J’ai commencé les compétitions à l’âge de 7 ans. Et ensuite, c’était du vélo plaisir au début. Et puis, en cadet, ça a pris une autre tournure, car j’ai gagné une très belle course même. Et après, j’ai été contacté par AJ2R U19 pour les rangs juniors. Et ensuite, ça m’a un peu immiscé dans le monde pro. En fait, j’ai pu toucher de près le monde pro. J’allais m’entraîner avec la structure des pros et tout ça. Donc, tout de suite, ça te met des étoiles dans les yeux quand tu as tout juste 16 ans. Donc, après, je me suis lancé dans ça. Et puis, voilà, maintenant, j’en suis ici et j’espère un jour que je vais passer le cap.
Ermanno : Tu dis que tu as commencé le vélo assez jeune. Qu’est-ce qui t’a amené à mettre, non pas un pied devant l’autre, mais à faire tourner un pied devant l’autre pour aller encore plus vite ? Vite, haut, fort et avoir cette envie de devenir cycliste professionnel un jour ?
Yanis SEGUIN : En fait, cette envie, elle est venue pas tout de suite. Au début, pour être honnête, j’étais plus dans la moto, dans la moto de crosse. Et en fait, le vélo, c’était un peu un complément de la moto. Et en fait, de plus en plus, je prenais du plaisir sur le vélo. Et puis, bon, j’ai eu deux, trois chutes en moto qui ne m’ont pas aidé. Et mes parents m’ont dit, bon, maintenant, la moto, il faudra faire attention. Et du coup, je me suis lancé dans le vélo. Et en fait, c’est venu comme ça. Après, j’ai fait un peu plus de vélo, pris du plaisir. Et puis, avec le plaisir, j’ai eu les résultats. Et avec les résultats, après, j’ai gravi les échelons. Et ensuite, voilà.
Ermanno : Avant de revenir, justement, sur la suite, peut-être que tu peux nous faire… Une petite overview rapide du monde du cyclisme professionnel. Parce qu’évidemment, tous les Français, et j’espère tous les francophones, et même au-delà, connaissent le Tour de France. Ça, c’est un peu la crème de la crème. Mais avant d’arriver à courir dans le Tour de France, il y a d’autres étapes, il y a d’autres cases à cocher. Tu peux nous rappeler rapidement comment ça fonctionne ?
Yanis SEGUIN : Oui, oui. Du coup, il y a différentes catégories. Alors, je vais partir d’assez haut. Mais du coup, moi, je suis en FFC. Donc, en FFC, il y a la catégorie… Open 3, Open 2, Open 1. Là, c’est, on va dire, c’est un très bon niveau. Mais c’est… Comment… Je ne sais pas comment dire. Ça reste amateur. Voilà, ça reste encore amateur. C’est souvent des gens qui travaillent la semaine. Ce n’est pas vraiment le haut niveau. Et ensuite, après Open 1, tu as Elite. Donc, là, c’est là où je suis, moi. Et là, la catégorie Elite, Elite amateur. Et là, c’est vraiment l’échelon juste avant Professionnel. Et ensuite, tu as Elite Professionnel. Et bon, là, ça porte son nom. C’est les Elites Pro.
Ermanno : Et même dans les Pro, il y a plusieurs catégories. Il y a les Pro Tour, il y a les Pro qui ne vont pas sur le Tour, etc.
Yanis SEGUIN : C’est ça. Il y a Pro Team, World Tour. Et après, il y a les Class 1. Donc, les Class 1, c’est après avec les World Tour. Et moi, je peux faire des Class 2. En Elite amateur, on est… C’est ouvert aux Class 2. Et les Class 2, c’est souvent, on va dire, les contis des World Tour. Donc, les continentales des World Tour qui font les Class 2. Et du coup, moi, je peux courir avec ça.
Ermanno : C’est un peu l’entrechambre des Pro, des grosses équipes Pro qui vont concourir sur le Tour de France.
Yanis SEGUIN : Exactement. Et c’est très compliqué à comprendre. Mais quand on y est, c’est assez simple. Mais je ne sais pas si les auditeurs vont comprendre.
Ermanno : Non, mais éventuellement, on les renverra sur un guide un peu plus complet, un peu plus détaillé. C’était histoire de voir un petit peu quel était rapidement le cyclisme Pro. Et puis, où est-ce que tu te situais, justement, par rapport à certaines personnes ? Notamment, si je ne m’abuse, l’une de tes idoles qui serait Peter Sagan, non ?
Yanis SEGUIN : Oui. En plus, j’ai eu la chance de le côtoyer parce que, du coup, l’année dernière, j’étais au Vendée U. Donc, c’est l’antichambre de Total Energy. Et il était à Total Energy. Donc, j’ai pu faire quelques stages avec lui en Espagne. C’était vraiment cool.
Ermanno : Ça fait quoi de rencontrer son idole ?
Yanis SEGUIN : Au début, on est un peu démuni parce qu’on le voit toujours derrière la télé. Tu manges en face de lui. Au début, tu n’y crois pas trop. Donc, tu te dis, est-ce que je vais lui parler ? Est-ce que je ne vais pas lui parler ? Et en final, c’est des personnes comme tout le monde. Même Sagan était un peu timide de venir nous parler. C’était vraiment bizarre. Mais franchement, c’est vraiment cool. Et ça donne un peu plus de motivation d’être comme ça avec des idoles.
Charly d’OpenTri : De vouloir prendre sa place un peu. Et puis, ça doit être un sacré marqueur pour toi de ta progression. Se rendre compte que tu en arrives là à partager des stages avec des mecs que tu regardais derrière ta télé. Ça doit aussi témoigner du parcours que tu as fait et des progrès que tu as fait.
Yanis SEGUIN : Oui, c’est clair. Ça, franchement, ce n’est pas un aboutissement. Mais justement, ça te donne encore un peu de motivation pour te dire, là, j’en suis ici. Mais demain, ça se trouve, je serai… Je lancerai les sprints, par exemple. C’est vraiment intéressant.
Charly d’OpenTri : Justement, en parlant du travail que tu as dû mettre en place pour arriver là, globalement, ça ressemble à quoi ces dernières années, tes semaines, tes années, tes journées d’entraînement ?
Yanis SEGUIN : Alors moi, depuis que je suis rendu en espoir, donc ça va faire maintenant trois ans, ça a été un peu compliqué mes deux premières années parce qu’avec les études, c’était difficile à mettre en place. Je ne pouvais pas faire des semaines non plus. Avec beaucoup de volume, mais j’essayais quand même. J’y allais le soir à la frontale, des trucs comme ça, un peu à l’ancienne, on va dire. Et du coup, je faisais à peu près 15 heures de sport par semaine, ce qui, en amateur, en élite, c’est limite, on va dire. C’est ce qu’on fait en trois jours, non ? Oui, c’est ça, les triathlètes, oui, c’est ça. C’est ce qu’ils font en trois jours, oui. Mais du coup, c’était assez compliqué. C’était assez dur mes deux premières années. Après, du coup, cette année, vu que je me suis consacré 100% au vélo, c’est un peu mieux. Je fais entre guillemets entre 18 et 25 heures par semaine. Et puis, comme ça, je peux mettre en place aussi d’autres processus. Avant, le processus de récupération, c’était quand j’étais assis sur une chaise à l’école. Alors que maintenant, c’est peut-être devant une petite série Netflix avec même ne serait-ce qu’un complexe. Ça, c’est mieux. Cette année, j’ai vraiment passé un gros cap et j’espère que l’année prochaine, je vais pouvoir en passer d’autres.
Charly d’OpenTri : Et tu nous le disais hors micro, en introduction, tu viens probablement de réaliser la meilleure saison que tu n’aies jamais faite. C’est lié directement à ça, au fait d’avoir plus de temps à la fois pour l’entraînement, mais tous les à côté aussi ?
Yanis SEGUIN : Oui, c’est ça. Je pense que c’est un tout, en fait. De bien s’entraîner, bien manger, bien récupérer, c’est la base, on va dire. Même bien dormir, c’est la base. Mais c’est ce que je ne faisais pas vraiment quand j’étais en études parce que c’est un peu plus compliqué. Mais oui, c’est plein de petits détails mis bout à bout qui font la différence.
Ermanno : Dans ce que tu mets en place maintenant, on va rester sur le maintenant, mais peut-être en comparant un peu avec avant, est-ce que tu t’entraînes seul ? Est-ce que tu es accompagné par un entraîneur, par un groupe, par un staff ? Ou ta progression, tu ne la dois qu’à toi-même ?
Yanis SEGUIN : Non, j’ai toujours été accompagné d’un entraîneur depuis quatre ans. Depuis quatre ans, je suis accompagné d’un entraîneur. Et du coup, ce n’est pas qu’à moi-même, c’est un travail d’équipe, on va dire. Même cette année, je me suis entouré d’un coach mental. C’est plein. C’est plein de petits détails comme ça qui font la différence.
Ermanno : On le disait en intro, un peu sur le ton de la blague, tu es Yannis, le cycliste et pas le triathlète. Tu connais le triathlète ? Au-delà de connaître ses coordonnées et son compte Insta que tu m’as partagé en me disant que ce n’était pas le bon Yannis que je contactais. Mais vous connaissez déjà ? Vous avez déjà roulé ensemble ? Parce que dans le triathlon, il y a le cyclisme. Peut-être que tu l’emmènes de temps en temps sur des balades avec toi ?
Yanis SEGUIN : Non, malheureusement non. Ça serait vraiment cool de pouvoir le rencontrer. Mais je sais… Je sais qu’il y a des personnes de mon équipe qui ont déjà roulé avec lui à Font-Romeu et apparemment, il est très sympa. Donc, si jamais il m’entend via ce podcast, j’aimerais bien qu’un jour, on roule ensemble. Ça peut être sympa.
Ermanno : On va vous organiser ça, les gars. On va vous organiser ça.
Charly d’OpenTri : En parlant de ça, tu roules plutôt tout seul pour faire tes sessions. Tu roules en groupe. Comment ça s’organise, ça, pour supporter des charges d’entraînement ? Comme près de 20 heures par semaine. Comment est-ce que tu organises ça ?
Yanis SEGUIN : Alors, moi, c’est, on va dire, séparé en deux. En fait, quand j’ai des exercices, j’aime mieux rouler tout seul. Parce que comme ça, je roule à mon allure. Je fais mes exercices. Je ne dépends pas des autres. Et je choisis mes routes. Donc, je préfère rouler tout seul pendant mes exercices. Après, si c’est des sorties endurance, j’aime bien trouver quand même du monde. Surtout, là, j’habite. Sur Poitiers. Donc, voilà, il y a du monde pour rouler. C’est super, super sympa. Notamment, je ne sais pas si vous connaissez le triathlète Casimir Moine. Mais du coup, je roule assez souvent avec lui sur Poitiers. Donc, c’est un bon copain. Et rouler avec lui, c’est toujours bien.
Ermanno : C’est bien avec le triathlon.
Charly d’OpenTri : Un bon client à vélo aussi.
Yanis SEGUIN : Oui, c’est clair. Et ce qui est bien avec le triathlète, c’est que quand, par exemple, on est en train de rouler, par exemple, c’est endurance, c’est vraiment endurance. Alors qu’on va dire, il y a certains cyclistes, quand c’est endurance, ça roule en zone 3, ça s’attaque. Donc, voilà, ce qui est bien avec les triathlètes, c’est qu’ils sont sérieux.
Charly d’OpenTri : Super, on n’est pas les seuls à dire ça et à répéter que des sorties en endurance, c’est de la zone 1 et qu’on doit ressortir aussi frais qu’on a commencé quasiment. OK, merci de rappeler le message.
Ermanno : Oui, justement, sur la partie entraînement, ça ressemble à quoi ?
Ermanno : Un planning d’entraînement ? Pour un cycliste, parce que si je ne m’abuse, vous avez quand même beaucoup d’objectifs, beaucoup d’échéances, beaucoup de compétitions. Donc, ça ressemble à quoi, finalement, le split à l’entraînement entre endurance, entre spécifique, entre travail technique, si vous en faites encore après autant d’années de pratique ? Et puis, combien de jours de compétition dans l’année ? On compare un petit peu avec certains triathlètes, parce que dans le triathlon, ça va encore dépendre des distances, des disciplines.
Yanis SEGUIN : Oui, alors une semaine, on va dire, d’entraînement, ça va être, on va dire, moi, souvent, le lundi, c’est récupération, parce que je récupère du coup du dimanche, où j’ai fait une course. Du coup, lundi, récup. Après, mardi, mercredi, ça va être plutôt endurance de base. Donc, voilà, entre guillemets, deux heures, trois heures. Et puis ensuite, jeudi, vendredi, ça va être plus spécifique. Et puis, samedi, déblocage. Et après, jeudi, vendredi, ça va être plus spécifique.
Charly d’OpenTri : Tu saurais nous dire à quelle fréquence tu as des courses ? Est-ce que c’est toutes les semaines ? Tu en fais combien dans l’année des courses, à peu près ?
Yanis SEGUIN : Alors, je peux vous donner le chiffre exact, parce que j’ai terminé ma saison-là, il y a du coup dimanche. Et j’ai fait 65 jours de course cette année. Ok. 52 semaines.
Ermanno : On le rappelle, 52 semaines, 65 jours de course. Donc, ça fait plus d’un jour de course par semaine.
Yanis SEGUIN : C’est ça, c’est ça. Voilà, des fois, on n’a que une course dans la semaine, mais en fait, ça arrive souvent dans l’année où on enchaîne 3-4 jours ou même une semaine. Il y a des tours comme ça où on fait une semaine de course. Donc, voilà, c’est pour ça, ça fait monter vite les jours de course. Mais bon, en général, on commence début février, les courses, et ça se termine première semaine d’octobre. Et par contre, c’est tout le week-end.
Charly d’OpenTri : Et ça, ça doit être un truc assez spécifique en termes d’entraînement, parce que nous, pour notre public de triathlètes, généralement, on vise, allez, deux, trois gros objectifs dans l’année, des compétitions de préparation avant ça. Mais globalement, on va essayer d’atteindre un pic de forme sur deux à trois moments de l’année. J’imagine que quand tu cours tous les week-ends, ça doit impliquer une prépa qui est un peu plus, un peu particulière là-dessus, non ?
Yanis SEGUIN : Oui, c’est ça. C’est ça, c’est ça. Après, cette année, moi, je m’étais fixé plus des tours, où il y avait, par exemple, sur le tour de la route Vendée-Aisne ou des trucs comme ça, je voulais être à mon pic de forme. Et comme ça, ça se répartit sur une semaine ou des trucs comme ça. Donc, moi, mes pics de forme, moi, c’était vraiment, j’ai déterminé à peu près six, sept pics de forme cette saison. Et ensuite, les autres courses, en fait, j’étais en soutien, j’étais en soutien, j’étais en soutien, j’étais en soutien pour mes collègues, parce qu’on a nos pics de forme pas au même moment. Enfin, on essaye, forcément. Mais du coup, après, j’étais en rôle d’équipier sur les autres courses.
Ermanno : On n’est vraiment pas dans le même monde, parce que dans le triathlon, effectivement, on est sur deux, voire trois pics de forme dans la saison. Et encore, il y a quand même un objectif principal, là, six ou sept pics de forme dans la saison, ce n’est pas du tout le même mot.
Charly d’OpenTri : Et toi, plutôt quel profil de coureur ?
Yanis SEGUIN : Moi, j’ai plus un profil, c’est un peu puncher, en fait. Puncher, sprinter, je suis pas mal dans les bosses, même dans les gros pourcentages. Là, c’est là où je me dégage le plus. Mais après, même sur un petit sprint, en petit comité, je peux être rapide aussi.
Ermanno : Voilà, attends, puncher, parce que sprinter, on voit bien. En gros, c’est les mecs qui appuient fort sur les pédales à la fin. Si on se réfère encore autour de France, c’est dans les 500 derniers mètres, quand on commence à voir les barrières. Et puis les gens qui s’agglutinent près de l’arrivée. Puncher, c’est quoi ?
Yanis SEGUIN : Puncher, en fait, c’est un peu un profil, c’est un peu un mélange des deux. C’est comme si, en fait, les punchers, ils peuvent monter aussi les bosses. Mais comme moi, je peux aussi faire quelques sprints en petit comité, pas en sprint massif, parce que là, chacun a sa discipline. Les sprinteurs sont beaucoup plus rapides que moi. Mais en petit comité, par exemple, de 10, 15 coureurs, bah là, je suis capable de gagner ou de faire une belle place. Mais ouais, puncher, c’est ça, en fait, c’est un peu, en fait, on passe partout. C’est un peu ça.
Ermanno : Moi, je trouve que tu ferais un bon triathlète, finalement.
Yanis SEGUIN : J’ai fait un triathlon, le triathlon de Royan, cette année. Du coup, je me suis mis comme, pas objectif, mais comme c’était la fin de saison, je me suis dit pourquoi pas me faire plaisir ? Je suis allé sans entraînement, donc ce n’était pas vraiment la meilleure partie de plaisir. Mais en tout cas, quand même, c’était super sympa. L’ambiance, ça change du vélo.
Ermanno : Tu as fait ça sur quelle distance ?
Yanis SEGUIN : J’ai fait le M de Royan.
Ermanno : Forcément, les 90 bandes de vélo, pour toi, c’était finger in the nose.
Yanis SEGUIN : Mais oui, les 45 de vélo. Au début, je me suis dit, bon, ça va être ma partie de transition, en fait, de la natation à la course à pied. Mais au final, non, je me suis donné quand même à fond et je rêve la course à pied. J’étais pas bien non plus.
Charly d’OpenTri : T’as dû te faire plaisir, t’as dû remonter quelques concurrents, j’imagine.
Yanis SEGUIN : Je crois qu’il y avait mes parents sur le bord de la route et ils m’ont dit t’as remonté au moins plus de 200 coureurs.
Charly d’OpenTri : Soit tu nages très mal, soit t’es très fort à vélo. Je pense que…
Yanis SEGUIN : Je ne vais pas vous cacher que sans entraînement, c’était un peu compliqué.
Ermanno : Tu nous as fait une jalabère, qui sort avant dernier taux et qui pose le vélo en deuxième.
Charly d’OpenTri : Exactement. Peut-être sur la saison passée, pour qu’on se rende compte, à ce niveau-là, les courses que tu fais, elles t’amènent où ? Est-ce que tu restes dans la région ? Est-ce que tu te déplaces en France ? Est-ce que tu vas à l’étranger ?
Yanis SEGUIN : Ben alors, c’est un peu tout. Mais après, en élite amateur, on reste plus souvent en France quand même. Après, on fait les quatre coins de la France. Donc ça va… Les quatre coins de la France quoi. Et ensuite, on a quelques courses pro où là, on se déplace à l’étranger. Il n’y en a pas énormément en France, en fait. Donc on se déplace plus à l’étranger pour les courses pro. Mais ouais, sinon, c’est principalement la France.
Ermanno : Tu nous disais tout à l’heure que t’as fixé six ou sept pics de forme en collaboration avec ton staff et notamment ton entraîneur. Est-ce que c’est toi qui les fixes ? Est-ce que c’est ton entraîneur qui te dit, tiens, ce serait bien de faire ci ou ça ? Et puis, t’as quand même ton mot à dire. Est-ce que c’est le staff ? Est-ce que c’est ton club, ton équipe qui te dicte tes objectifs ? Et puis à toi de te débrouiller pour les atteindre ? Comment ça marche dans ce monde du cyclisme pro, mais dans l’entrechambre des grands pros du Pro Tour ?
Yanis SEGUIN : Alors moi, j’ai la chance d’être dans une bonne équipe et ils me font confiance. Ils me donnent les clés en main et après, c’est moi qui décide. Du coup, j’ai déterminé moi-même six ou sept courses cette année. Et ensuite, oui, forcément, j’en ai parlé aussi un peu avec mon entraîneur. Je lui ai demandé si c’était possible déjà. Et quand il m’a confirmé que oui, du coup, on est parti sur cette base-là. Et après, on a travaillé tout l’hiver pour être bien sur ces courses-là.
Ermanno : Tout à l’heure, tu nous as donné à peu près ton volume. Cette saison, t’es plutôt entre 18 et 25 heures. Ça représente quoi en termes de kilomètres ?
Yanis SEGUIN : En termes de kilomètres, cette année, je vais être à peu près à 22 000 entre 22 et 25 000 kilomètres.
Ermanno : C’est presque autant que ce que je fais avec ma voiture.
Yanis SEGUIN : Honnêtement, moi, c’est sûr que je fais plus de kilomètres à vélo qu’en voiture.
Ermanno : Bon, après, c’est ton métier aussi. 22 000 bornes par an. On est quand même bien au-delà du volume des triathlètes, parce que même les gros triathlètes qui s’entraînent pour de l’Ironman ou autre n’arrivent pas sur des volumes comme ça. Alors OK, il y a trois disciplines dans le triathlon. Dans le vélo, il y en a a priori qu’une. Je dis bien a priori parce que finalement, un entraînement de cycliste pro, ça ne tourne pas que autour de tourner les pédales. Il y a plein d’autres choses à élaborer aussi.
Yanis SEGUIN : Alors oui, c’est sûr, il y a plein d’autres choses à élaborer. Après, je pense que c’est je ne connais pas les triathlètes, mais nous, personnellement, moi, je fais pas mal de mobilité, de renforcement musculaire pour aussi. Et sur les contre la montre, voilà, il y a pas mal de choses à mettre en place autour du vélo. Mais après, principalement un cycliste, c’est quand même à 95 % que de l’entraînement vélo.
Charly d’OpenTri : D’ailleurs, tu nous disais que l’année dernière, quand tu avais peu de disponibilité, tu allais rouler le soir à la frontale. Tu fais du home trainer ? C’est un outil que tu utilises ou tu préfères aller rouler dehors ?
Yanis SEGUIN : Personnellement, moi, je préfère aller rouler dehors. Après, oui, c’est sûr que bon, quand il fait non plus fait un temps affreux dehors. Oui, je vais privilégier l’homme traîneur, mais mais bon, l’homme traîneur. Moi, quand j’ai fait deux heures déjà dessus, c’est c’est un peu mon max.
Charly d’OpenTri : Je comprends. Je comprends.
Ermanno : On avait à ce micro un ancien cycliste qui s’est reconverti plutôt dans le triathlon, qui disait qu’au bout d’un moment, à force de rouler, tu finis par ne presque plus réussir à marcher. C’est tellement ton corps est conditionné pour être assis sur la selle. Toi, comment est ce que tu gères ça et comment est ce que tu comment est ce que tu t’assures que tu n’en arriveras pas à ce point là, justement ?
Yanis SEGUIN : Alors honnêtement, je n’ai jamais eu ce problème là. Après, c’est peut être parce que je suis assez jeune, donc j’ai peut être pas les mêmes problèmes que ce cycliste là, mais si j’en arrive à ce point là, je me poserai peut être des questions avant ou même si c’est grave. Donc, il faut faire attention. Après, si c’est pas grave, ça, il n’y a pas de problème. Je peux en arriver à ce point là.
Ermanno : Quels sont tes objectifs maintenant pour être à court terme pour cette saison qui va qui va commencer dans quelques mois? Maintenant, on rentre dans l’hiver. Donc là, tu vas rentrer dans le travail de travail foncier. Mais quels sont tes objectifs à court terme? Et puis tu me disais que tu voulais continuer à progresser. Donc c’est quoi ton ton rêve?
Yanis SEGUIN : Forcément, je pense que comme beaucoup de personnes à mon niveau, c’est de passer dans les rangs professionnels. Voilà, ça, c’est mon objectif un peu à court terme et en même temps à long terme. Je ne sais jamais quand est ce que je vais passer. Mais voilà. Après, à court terme, sur les courses, j’ai déjà quelques courses en tête. Donc, comme j’ai très bien fini la saison, j’ai déjà hâte de recommencer. Et justement, j’avais à cœur de bien finir la saison pour me donner la motivation pour l’hiver et pas de perdre, pas de perdre espoir et toujours être concentré. Parce que c’est les courses, ça se gagne aussi l’hiver. C’est là qu’on crée notre plus gros volume. Enfin, un cycliste, en tout cas, je ne sais pas les triathlètes, mais un cycliste. En tout cas, ça se gagne beaucoup l’hiver. Donc voilà, je suis motivé et j’ai dit à mes courses. Donc,
Charly d’OpenTri : merci de repréciser ce message à Nice. Les courses, ça se gagne l’hiver. Si tu savais à quel point on est obligé de répéter ce truc là, de se dire que le succès des printemps se fait en hiver et qu’il ne faut pas passer à travers la prépa foncière, il ne faut pas se réveiller en mars en se disant tiens, je vais aller préparer un triathlon ou une course cycliste en mai, juin. Merci d’avoir repassé ce message. C’est important. Un triathlon ou une course cycliste, ça se prépare d’abord en hiver. Merci. Je referme la parenthèse là-dessus.
Ermanno : On peut élargir la parenthèse. Une carrière de sportif, qu’elle soit de haut niveau ou pas, ça se prépare de nombreuses années à l’avance parce que c’est vrai qu’on a un peu ce biais ces derniers temps à recevoir des personnes qui sont relativement exceptionnelles, certains qui ont commencé le triathlon il y a deux, trois ans et qui se retrouvent déjà aux championnats du monde. Alors, c’est tout à fait louable pour eux. Mais on le rappelle, ce sont des exceptions. De manière générale, quand on veut performer, pas que dans le sport, d’ailleurs, c’est un travail de longue haleine. T’en es bien la preuve, Yanis aussi, t’as 21 ans. Tu vas peut-être commencer à percer maintenant, mais t’as commencé le vélo trois, quatre ans.
Yanis SEGUIN : Ah oui, oui, très, très, oui, c’est sûr, très jeune. Après, dans le vélo ou je ne sais pas dans le triathlon, comment ça se passe, mais c’est qu’avant, c’est un peu des courses, des courses plaisir, en fait, on appelle ça l’école de vélo. Et du coup, voilà, on apprend un peu plus à piloter des choses comme ça. Donc, on va dire que le vélo a vraiment commencé pour moi en cadet quand j’avais 13 ans.
Ermanno : Ouais, ça fait quand même déjà ça fait quand même déjà huit ans. Alors, c’est vrai qu’on peut se dire, surtout quand on est papa. Ouais, ben 13, 21, voilà, c’est sa jeunesse, ça fait quand même huit ans. Et ça représente pour quelqu’un de 21 ans, ça fait presque la moitié de ton âge.
Charly d’OpenTri : Ouais, non, mais c’est sûr, c’est sûr. C’est quoi les prochaines étapes si effectivement tu veux réaliser ce rêve de passer pro? Globalement, ça se joue sur quel intervalle de temps? Qu’est ce qu’il va falloir que tu valides? Que ça veut dire monter de niveau? J’imagine. Comment ça se passe un peu? Comment?
Yanis SEGUIN : En fait, c’est on va dire, c’est aussi un peu de de la réussite et de la chance parce que qu’en fait, on est beaucoup dans le monde amateur en élite amateur. Et en fait, ça se joue sur les courses un peu de renommée, comme comme on voit même à la télé, il y a des courses qui ressortent du lot. Et en fait, nous, ça se joue aussi sur ces courses là. Donc on sait que tout le monde est à 100% et justement, les recruteurs, ils vont regarder l’athlète qui se dégage du coup de de de de la course.
Ermanno : Quoi? Comment on fait justement? Et je pense que la question se pose aussi en triathlon pour sortir son épingle du jeu quand finalement le cyclisme et parfois même le triathlon, notamment en Grand Prix, c’est le plus collectif des sports individuels parce que tu cours pour toi, mais tu cours aussi pour l’équipe.
Yanis SEGUIN : Oui, c’est sûr. Dans le cyclisme, en tout cas, c’est vraiment. Je pense que sans une équipe, c’est au niveau où on est, c’est impossible. C’est impossible à gagner tout seul, à moins à moins de s’appeler. Even a pool ou ou un autre, un autre, une autre exception. Mais non, c’est sûr qu’une équipe, c’est très, très important. Et justement, c’est c’est avec une équipe qu’on va loin. c’est ça, en fait. C’est pour ça que du coup, je détermine mes objectifs bien avant et tout le monde les détermine comme ça. Personne n’a le même objectif. Et tout le monde peut s’entraider le jour J. Parce que si on est on est six sur une course et on a on est six à avoir le même objectif, personne va rouler pour personne. Et ensuite, on ne fait pas de résultats, c’est sûr.
Ermanno : Ça, c’est la théorie, parce qu’en réalité, on veut tous gagner. On veut tous gagner la médaille olympique. Donc, comment tu fais pour que vous comment vous faites pour vous assurer que vous n’ayez pas tous en même temps, tous les six le même objectif ? C’est ça, la grande question aussi.
Yanis SEGUIN : Après, je pense que c’est une question de valeur ou je ne sais pas. Mais en tout cas, je sais que dans les équipes où j’ai été, j’ai eu des voilà, il y avait des valeurs, il y avait du respect. Et si un coureur se donne à 100% un week-end, personnellement, moi, je me dois de lui rendre l’appareil parce qu’il s’est donné à 100% pour moi. Lui, il a mis entre guillemets sa course de côté pour moi. Le jour où ce n’est pas mon objectif, je peux faire la même chose. Ça ne me pose pas de souci. Et c’est pour ça. Après, c’est sûr que ça peut être un peu compliqué le jour de mon objectif, de me mettre à 100% pour lui. Bon, ça peut se discuter. Mais comme voilà, on va dire mes objectifs sont déjà déterminés et sont dits à l’avance, à partir de ce moment-là, je ne peux rien faire d’autre. Juste voilà, j’ai dit ce que je voulais faire. Tout le monde a dit ce qu’il voulait faire. Donc après, ça se passe plutôt bien.
Ermanno : Comment ça se passe pendant une course si justement tu annonces un objectif, tu sens que tu es moins bien, que tu ne vas pas y arriver, tu passes le flambeau à quelqu’un d’autre histoire de quand même mettre l’équipe en avant. Comment ça se décide? Bon, ça, c’est un truc de triathlètes à poser la question, parce que nous, on n’a pas les oreillettes. Nous, on communique pas avec les directeurs sportifs. On ne sait pas ce qui se passe derrière.
Yanis SEGUIN : Ben oui, après, voilà aussi, c’est peut-être. Enfin, je parle du coup pour moi parce que je sais qu’il y a certains coureurs qui ne le feraient pas, même s’ils ne sont pas bien, ils veulent aller faire le résultat. Après, voilà, moi, je pars de ce principe-là ou si je ne suis pas bien, par exemple, ce week-end, j’ai eu le même. Du coup, un cas concret, je peux vous le dire. Du coup, j’étais coureur protégé. Donc, c’était à moi de faire le résultat. Et au final, j’étais pas super bien. Donc, j’ai préféré dire aujourd’hui, c’est pas moi. Voilà qui est bien. On s’est informé. Il y avait un coureur qui était très bien aujourd’hui. Il n’avait pas fait le résultat de l’année, donc on s’est dit aujourd’hui, on roule tous pour toi. Voilà, on a pris, on a pris les choses en main. On a roulé pour lui. Et puis, il y a eu la victoire au bout. Donc voilà, c’est si je montre des photos, c’est on partage la victoire. Pour moi, j’ai gagné aussi parce que j’ai participé aussi à un bout de la victoire. Donc je trouve que voilà, je j’ai participé à la victoire. Il va me le rendre l’année prochaine. Donc voilà, c’est parfait.
Ermanno : On n’a pas parlé des distances des courses. Tu faisais beaucoup de courses, quasiment une par semaine. En tout cas, la saison haute. C’est quoi les distances ?
Yanis SEGUIN : Les distances, on va dire ça, ça va de 150 à 200 kilomètres.
Ermanno : Ce qui est déjà pas mal. À quelque chose près, on n’est pas loin d’un triathlon à longue distance.
Yanis SEGUIN : Pas l’Ironman, mais oui, c’est sûr. Mais après, voilà, l’effet de masse aussi rend les kilomètres un peu moins difficiles que si on le faisait tout seul.
Charly d’OpenTri : Et ce qui veut dire quand même qu’à l’entraînement, il faut faire des bornes pour pouvoir avoir la caisse, pour tenir sur un rythme de course, ces distances là.
Yanis SEGUIN : Ah bah oui, ça, c’est ça, c’est sûr, parce que c’est l’entraînement que tu fais que 90 kilomètres, mais en course, on a le double. C’est sûr que ça ne va pas le faire. Tu vas coincer dans la dernière heure.
Charly d’OpenTri : Et tes longues sorties d’endurance, ça représente combien de temps ? Combien de kilomètres ?
Yanis SEGUIN : En général, mes longues sorties, c’est cinq heures, cinq heures et demie, voire six heures de temps en temps. Et puis, en six heures, je peux aller faire 200, 210. C’est en général, je suis à peu près à 32 moyennes par sortie.
Ermanno : Là, j’ai envie de le dire. Bon, presque, Charly, tu pourrais le faire, vu qu’à chaque fois, c’est toi qui rebondis. Merci de le dire, parce que ça roule à combien en compétition, Yannis ?
Yanis SEGUIN : En compétition, on est plus vers 40, entre 40 et 45 kilomètres de moyenne.
Ermanno : Entre 40 et 45 en compète et à l’entraînement, sur des séances longues, tu roules à 30. Donc, c’est juste un petit ping, notamment en course à pied. Tous les mecs qui courent le marathon en trois heures, trois heures quinze et puis qui se disent à l’entraînement, en endurance, je vais aller taper du 2,30. Non, c’est pas la peine. L’endurance, c’est pour y aller tranquille. On le rappelle.
Yanis SEGUIN : Après, il faut faire du spécifique à côté et c’est là où tu progresses.
Ermanno : Et justement, sur tes séances longues, notamment celle du dimanche où tu fais 200 bornes en six heures. Est ce que tu rajoutes du spécifique au mieux ? J’imagine que ça va dépendre des plans de l’entraîneur, mais est ce que ça fait du sens d’avoir un peu de spécifique au milieu de ces six heures d’entraînement ?
Yanis SEGUIN : Oui, oui, sur certains blocs. Du coup, j’ai des cycles et sur certains cycles d’entraînement. Oui, oui, j’en ai. J’ai peut être des sprints, voilà, du tempo. J’ai plein de sortes de d’exercices et des fois, ça peut m’arriver toutes les heures, par exemple. Et hop, j’ai un peu d’exercice et après, on voit si la fatigue joue, etc., mais oui, oui, c’est des fois, il faut.
Charly d’OpenTri : Et puis, des fois, il faut aussi savoir faire que de l’endurance et peut être. Est ce que tu aurais des conseils ? Toi qui est un cycliste bien plus avancé que l’immense majorité de nos auditeurs pour quelqu’un qui vise, allez, disons un triathlon longue distance, donc du 90 ou du 180 kilomètres à vélo. Tu aurais des conseils à lui donner pour se préparer correctement, peut être des choses qu’on n’entend pas forcément en triathlon, ce serait quoi tes conseils principaux ?
Yanis SEGUIN : En tout cas, savoir, savoir comment savoir rouler doucement. Parce que un jour, mon entraîneur, il l’a dit parce qu’en junior, je faisais ça. Je roulais à fond. Il m’a dit sauf qu’en fait, tu roules vraiment trop vite. Et le jour où tu dois faire du spécifique, en fait, tu es cramé. Tu peux, tu peux pas faire. C’est ça, je pense. Le conseil numéro un, c’est savoir rouler en endurance, savoir rouler long. Et en fait, avant de avant d’aller d’aller vite, il faut déjà aller loin. C’est le principe de base. Et ensuite, quand tu sais aller loin, tu fais de l’exercice pour aller vite. Et puis normalement, ça devrait le faire. Après, je sais qu’en triathlon, il faut aussi gérer la sortie de natation. Déjà, c’est assez compliqué. Puis après, tu sais que tu as un marathon ou un semi marathon à faire. Donc voilà, mais en tout cas, sur la partie vélo, c’est principalement de l’endurance et après des exercices spécifiques à côté. Et c’est ce qui font progresser, je pense, l’athlète.
Charly d’OpenTri : Écoute, nos auditeurs qui suivent nos plans d’entraînement ne se trouveront pas surpris du coup, entre les mois, les mois d’octobre et les mois de janvier, de faire des bornes pas très vite, mais de faire des bornes parce que c’est ce qui permettra d’être en forme en avril, en mai ou en juin.
Ermanno : Sur l’entraînement, justement, je voulais revenir sur un petit sujet que tu as abordé tout à l’heure. Tu disais que quand tu étais plus jeune, c’était plutôt l’école du vélo, l’école de cyclisme. Mais mes enfants ont fait aussi un peu d’école de triathlon en France. Est ce que même encore maintenant, à 21 ans, alors que tu es à l’entrechambre, dans l’entrechambre du cyclisme professionnel, tu travailles toujours un peu la technique. Alors quand je parle de la technique, je veux dire la maîtrise du vélo, savoir bien tenir le vélo, savoir bien tenir les cocottes, savoir t’allonger parfois si tu fais du contre la montre, savoir bien poser le pied. Peut être que tu travailles encore aussi avec un ergothérapeute sur la position sur le vélo. Est ce que tu fais encore tout ça après toutes ces années de pratique?
Yanis SEGUIN : Oui, c’est sûr que ça m’arrive à faire autant d’heures de vélo, il faut avoir déjà une bonne position. Donc ça, c’est sûr qu’une étude posturale et tout ça, ça, c’est sûr que c’est fait tous les tous les ans.
Ermanno : Faut pas tous les ans.
Yanis SEGUIN : les ans. Tous les ans, je vérifie, je recheck. Voilà si des fois ça a changé. Bon, avant, je grandissais. Maintenant, je grandis un peu moins.
Ermanno : Donc en théorie, maintenant, tu vas commencer à tasser.
Yanis SEGUIN : C’est ça, c’est ça. Donc voilà, je recheck tout ça. C’est surtout aussi au niveau des chaussures. On n’en parle pas assez, mais c’est quand même le premier point d’appui. Enfin, un des points d’appui numéro un, on va dire, sur le vélo avec du coup, avec le coccyx et tout ça. Donc oui, il faut rechecker tout ça. Après, les techniques en descente ou poser le pied, on va dire ça, non, je le fais vraiment plus du tout. C’est, on va dire, c’est ancré. Et puis, comme aussi, je viens de la moto, j’ai fait pas mal de VTT quand j’étais petit. J’ai, j’ai un peu cette technique pas innée, mais je l’ai déjà travaillé déjà il y a très longtemps. Et en fait, c’est assez, c’est assez habituel chez moi. Donc non, ça, je ne travaille pas. Mais il y a certains cyclistes qui pourraient le travailler parce que c’est pas à donner à tout le monde, je pense, d’être assez habile sur un vélo.
Ermanno : Ça, c’est un petit truc qu’on peut donner justement à nos amis triathlètes et encore plus ceux qui débutent là ou qui ont débuté il y a deux, trois ans. Ne pas négliger la technique. Alors ça fait beaucoup de choses à pas négliger l’endurance, travailler les transitions, mais aussi travailler la technique, je pense que c’est des points importants. Dans les autres techniques, il y a aussi le fait de prendre la roue. Alors toi, forcément, depuis toutes ces années, tu connais. Mais quelle technique tu pourrais donner à quelqu’un qui démarre le vélo ou qui démarre le triathlon pour pouvoir bien prendre la roue? Est ce qu’on s’allonge sur le vélo, sur le prolongateur quand on en a? Où est ce qu’on attrape les cocottes? Est ce qu’on attrape les cocottes ou est ce qu’on attrape le guidon? Quelle technique un cycliste pur et dur pourrait nous donner là dessus?
Yanis SEGUIN : Déjà, si on prend la roue, il faut déjà avoir le faut déjà savoir où se mettre à l’abri. Faut savoir d’où vient le vent, etc. Une fois déjà qu’on sait faire, après, c’est un peu propre à chacun. Par exemple, si sur les prolongateurs, on n’a pas de frein. Déjà, on est peut être un peu moins en sécurité. Donc au début, on va peut être privilégié. Déjà, mains sur les cocottes et essayer d’être, on va dire aller à 10 centimètres de la roue de l’autre. Une fois qu’on est un peu plus en confiance, on peut essayer sur les prolongateurs. Voilà, il ne faut pas être un peu casse cou et se mettre sur les prolongateurs. Et après, se mettre une chute. Et ensuite, pour revenir dans les roues, ça va être un peu plus compliqué. Je pense qu’il faut y aller petit à petit. Et puis après, ça va venir tout seul. Super.
Charly d’OpenTri : Il faut en faire, en faire, en faire, en refaire des sorties à plusieurs. C’est sûr, c’est aussi comme ça que ça vient. C’est sûr que si toi, aujourd’hui, pour un cycliste de ton niveau, c’est un truc aussi naturel. C’est que tu l’as fait pendant des années et que désormais, c’est un
Yanis SEGUIN : automatisme et c’est sûr, c’est sûr, mais c’est sûr parce que même encore, on travaille beaucoup les sorties techniques juste en chrono. Nous, les chronos par équipe, on travaille énormément ça parce que en fait, ça ne sert à rien de mettre des watts, des watts, des watts. Si on est tous à un mètre les uns des autres, ça ne sert à rien. Donc, on travaille beaucoup la technique en contre la montre et essayer d’être le plus près possible pour être le plus compact et le plus les plus rapide possible.
Ermanno : En contre la montre par équipe, notamment parce que c’est sûr qu’en individuel, à prendre individuel, on en a vu quelques uns cet été, notamment aux JO qui maîtrisait très bien le vélo. Sauf que des fois, quand ça glisse, tu ne peux pas faire grand chose, ce n’est bouffer la barrière.
Yanis SEGUIN : C’est ça. Oui, j’ai vu ça aussi. J’ai regardé
Ermanno : Yanis, qu’est ce qui te manque pour être un jour sur le Tour de France?
Yanis SEGUIN : Pour l’instant, je pense que voilà, il me manque quelques watts, quelques watts dans chaque jambe, on va dire. Forcément, si on compare à des Pogacar et tout ça, je suis à des années-lumières de ces athlètes là, mais après, je pense qu’avec un peu d’entraînement, un peu plus de rigueur, peut être, ça va, ça va, ça va se faire un jour. J’espère en tout cas. En tout cas, c’est ce que je vais mettre en place.
Ermanno : Tu te donnes combien de temps pour y arriver? Parce que j’imagine que tu ne vas pas essayer jusqu’à 30 ans.
Yanis SEGUIN : Déjà, cette année, j’ai vu qu’il y avait un gros cap de passé. Et j’ai vu que je faisais que ça. Donc, pour moi, je me suis donné jusqu’à l’année prochaine. Et ensuite, j’avise vraiment si je suis vraiment tout proche, tout proche. Je vois ce que je fais. Mais bon, voilà, on va dire à la deadline, c’est l’année prochaine.
Ermanno : Écoute, je te propose qu’on reste en contact. Ce serait sympa d’avoir en 2026 un Yanis Seguin qui revient du Tour de France pour nous raconter un peu comment ça se passe. Puis on espère qu’entre temps, tu auras fait quelques triathlons. Comme ça, tu pourras faire la comparaison entre les deux.
Yanis SEGUIN : Normalement, c’est prévu. Vu que je me suis pris au jeu cette année, je vais essayer de refaire quelques triathlons. Et je pense, comme ça m’a vraiment plu, peut-être après ma carrière de cycliste. Pourquoi pas faire un peu plus de triathlons?
Ermanno : Cool, cool. On sera content de te recevoir dans les rangs des triathlètes français.
Charly d’OpenTri : Exactement.
Ermanno : Il y en a qui ont bien réussi. Si tu prends, ne serait-ce qu’en France, Jalabert à la fin de sa carrière, quelques années après sa carrière, il s’est bien éclaté sur triathlon quand même.
Yanis SEGUIN : C’est sûr, mais c’est sûr qu’il y a de quoi s’éclater. Franchement, avec moi, avec un peu plus d’entraînement et tout ça, je pense que vraiment, ça peut être vraiment cool un triathlon.
Ermanno : On suivra ça après. Si tu as besoin de conseils, n’hésite pas à devenir triathlète.com. Tu nous écoutes, tu nous envoies un petit message et on t’aidera du mieux qu’on peut. Merci beaucoup Yanis. Charly, tu avais d’autres questions pour Yanis?
Charly d’OpenTri : Non, je pense qu’on a fait le tour. C’était chouette d’avoir plongé dans le monde du cyclisme. Des top amateurs et des néopros, c’est un truc qui est souvent obscur pour les triathlètes, même si on pratique le vélo. En fait, on n’a souvent pas bien idée juste des catégories et de ce que ça prend aussi de réussir à arriver à ce niveau là. Et c’était très clair. C’était une super plongée dans ce milieu là. Merci Yanis.
Ermanno : Pour terminer, où est ce qu’on te retrouve et aussi où est ce qu’on ne fait pas l’amalgame entre Yanis Seguin, le cycliste et Yanis Seguin, le triathlète?
Yanis SEGUIN : Alors, c’est très subtil, mais en fait, sur Instagram, c’est Seguin Yanis et lui, c’est Yanis Seguin. Donc voilà, c’est très subtil.
Ermanno : On mettra ça de toute façon dans les notes de l’épisode. Merci beaucoup Yanis. On te souhaite une bonne continuation, bonne préparation hivernale. Et puis on suivra la saison prochaine avec beaucoup d’impatience et d’excitation.
Yanis SEGUIN : Merci. Merci à vous aussi. En tout cas, bon courage pour la suite et à bientôt.
Ermanno : A bientôt, ciao. C’était Devenir Triathlète x OpenTri. Merci d’avoir écouté cet épisode jusqu’au bout. Nous, on a pris beaucoup de plaisir à l’enregistrer. Alors si ça vous a plu, vous pouvez nous suivre sur nos réseaux sociaux Instagram, LinkedIn et Facebook. On se rejoint maintenant sur devenir-triathlète.com. Vous allez retrouver l’ensemble des épisodes, mais aussi des outils, des ressources et des conseils gratuits pour débuter, progresser ou performer en triathlon. On ajoute toutes les semaines de nouvelles ressources. Si vous avez une idée d’invité, n’hésitez pas à nous envoyer un petit message. Et si vous voulez être accompagné sur vos prochains objectifs sportifs, connectez-vous sur OpenTri.fr et on se fera un plaisir de vous aider. Alors n’hésitez pas, on se retrouve tout de suite sur devenir-triathlète.com et OpenTri.fr. Salut les sportifs.
Charly d’OpenTri : On va attendre qu’ils reviennent pour reprendre comme s’ils devraient en été. Du coup, j’imagine que le fait d’être passé à temps plein sur cette activité-là, effectivement, tu gagnes un peu en heures d’entraînement, mais tu gagnes aussi sur tous les à-côtés. La récup.
Yanis SEGUIN : C’est plus sur les à-côtés, en fait, parce qu’en terme d’entraînement, je fais quoi, allez, 4-5 heures de plus par semaine, ce qui est déjà énorme. Mais sur les à-côtés, c’est sur ça que j’ai gagné le plus cette année.
Charly d’OpenTri : J’imagine, parce qu’être assez dans une salle de cours toute la journée.
Yanis SEGUIN : Surtout en BTS, en fait, j’avais pas vraiment d’heures à aménager. Donc je faisais quasiment 25 heures de cours par semaine, donc plus caser 15 heures de vélo. C’était un peu short.
🚴🏻 Un peu plus sur notre invité ?
Mini-biographie de Yanis Seguin
À seulement 21 ans, Yanis Seguin est un jeune cycliste prometteur qui évolue au sein du Vélo Club de Cholet. Passionné par le cyclisme depuis l’âge de 7 ans, il a su transformer sa passion en un véritable projet de vie, s’entraînant intensément pour atteindre le niveau élite amateur.
Yanis aspire à intégrer les rangs professionnels et à se mesurer aux plus grands noms du cyclisme, comme son idole, Peter Sagan, qu’il a eu la chance de côtoyer lors de stages d’entraînement.
Sa saison 2023 a été marquée par :
– 65 jours de compétition
– une détermination sans faille
– une capacité à performer sous pression
Yanis ne se contente pas de rouler ; il s’investit pleinement dans son entraînement, combinant rigueur, préparation mentale et conseils d’un coach pour optimiser ses performances.
Source d’inspiration, surtout pour les plus jeunes athlètes, il illustre que la passion, le travail acharné et la persévérance sont les clés du succès dans le sport de haut niveau.
En parallèle, il explore – un peu – le triathlon, ajoutant une nouvelle dimension à son expérience sportive.
Suivez Yanis sur son chemin vers le professionnalisme et laissez-vous inspirer par son engagement et sa passion pour le cyclisme !