#409 [Portrait] Léa Riccoboni : elle remporte les Championnats du monde IRONMAN® en groupe d’âge !

🎙️ Dans cet épisode, on reçoit Léa Riccoboni, la Française qui vient de remporter les championnats du monde IRONMAN® à Nice.

💬 Elle nous raconte cet exploit XXL : son parcours en triathlon, ses 4 mois de préparation spécifique pour Nice et ses prochains défis en passant Pro.

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Charly : Salut à toutes, salut à tous, j’espère que vous êtes en forme, on se retrouve aujourd’hui pour un nouvel épisode du podcast devenir triathlète x OpenTri et aujourd’hui on a le plaisir de recevoir Léa Riccoboni, il y a une semaine c’est elle qui a remporté les championnats du monde Ironman à Nice, c’est un vrai exploit et ça n’arrive pas tous les ans, on est heureux que ce soit une française qui soit montée sur la plus haute marche du podium. Elle revient avec nous sur sa préparation spécifique pour Nice, sur son parcours en triathlon qui l’a amené jusqu’à cette qualification et ses prochains défis puisque Léa va passer pro l’année prochaine. C’est un échange fascinant pour comprendre ce que ça prend de réaliser moins de 10 heures sur Ironman à Nice et de remporter un championnat du monde Ironman. Côté résultats, on a été gâté ce week-end sur le championnat du monde XTERRA puisque c’est une double victoire française. D’Arthur Serrière et de Solène Bilouin qui ont remporté chacun leur troisième titre consécutif en XTERRA, bravo à eux deux. Surtout que derrière on n’a pas été en reste avec sur la course homme la deuxième place de Félix Faurissier, la quatrième de Maxime Chanet et c’est au total 5 français qui sont placés dans le top 10. Satisfaction aussi du côté de la WTCS de Weihai avec la deuxième place de Léo Berger et la cinquième de Vincent Louis. Ce qui leur permet à tous les deux de remonter au classement général. Et sur le circuit longue distance, on a eu droit à une belle bataille sur le T100 d’Ibiza entre Sam Leidlow et Martin Van Riel. Et c’est le Belge qui a remporté ce duel en terminant juste devant le Français. Et enfin, j’ai deux nouvelles ressources à vous partager. Le premier, c’est un guide sur le blog d’OpenTri qui vient de sortir et qui s’appelle « Comment s’entraîner efficacement à basse intensité ». Et dans ce guide, on vous l’y retrouve. On va suivre les clés pour bien comprendre l’entraînement en endurance. La deuxième ressource que je vous invite à aller consulter, c’est un live d’un peu plus d’une heure sur les trois façons de progresser en natation. C’est dispo sur la chaîne YouTube d’OpenTri et bien sûr en description de cet épisode de podcast. On a passé une heure avec Maxime, notre expert triathlon et natation, pour vous expliquer comment mettre en place une bonne progression en natation à travers trois axes. Voilà. Terminé pour l’intro de la semaine, je vous laisse avec l’épisode avec Ermanno et Léa. Bonne écoute.

Ermanno : Salut les sportifs, c’est Ermanno et je suis très heureux de vous recevoir pour un nouvel épisode du podcast « Devenir triathlète X OpenTri ». Aujourd’hui, je tends le micro à une nouvelle championne du monde de triathlon Ironman. Vous allez pouvoir découvrir ce nouveau portrait d’athlète. Je suis très heureux de tendre le micro à Léa Riccoboni. Salut Léa.

Lea : Salut Ermanno.

Ermanno : Tu as vu, j’ai essayé de mettre l’accent plutôt à l’italienne. Mais bon, ça va, ça se ressemble, non ?

Lea : Oui, c’est très bien passé. Normalement, en Amérique latine où je vis, c’est vrai qu’ils le prononcent encore mieux que nous les Français. À l’italienne, à la Riccoboni.

Ermanno : Tu vas pouvoir nous expliquer justement tout ça. Tu nous dis que tu vis en Amérique latine. On va détailler tout ça. Mais juste avant, ce que je te propose, c’est de te présenter, dis-nous tout, qui est Léa Riccoboni.

Lea : Avec plaisir. Bon déjà, merci de me recevoir. Salut à tous. Moi, c’est Léa. J’ai 30 ans. Je suis originaire de Bourdoisans, au pied de l’Alpe d’Huez. Donc, j’ai grandi dans le milieu du ski. J’ai fait du haut niveau jusqu’à mes 16 ans en ski alpin. Ensuite, j’ai décidé de mettre un peu plus l’accent sur les études. J’ai compris que je n’allais pas être championne du monde en ski. Donc, à ce moment-là, j’ai préféré les études. Donc, j’ai un parcours classe prépa, école de commerce. Et rapidement par mes études, je suis atterrie. Je suis allée en Amérique latine, au Panama, précisément pour un stage de césure. J’ai rencontré mon conjoint actuel là-bas. Et j’y suis retournée ensuite après mes diplômés. Et c’est donc au Panama que j’ai commencé le triathlon. Je détestais le vélo. Même si j’habitais au pied de l’Alpe d’Huez, j’ai toujours détesté le vélo. Il a fallu que je rencontre un Péruvien au Panama pour commencer à me lancer. Et donc, ça fait cinq ans que…

Ermanno : Juste pour recadrer. Parce que tu nous dis, tu as 30 ans. Tu as fait des études prépa, école de commerce. Donc, prépa, tu finis à 20 ans. École de commerce, tu rajoutes 3 ans, donc 23. Allez, on va dire 23, 24, 25 ans maximum. C’est là que tu pars au Panama et tu commences le tri il y a 5 ans.

Lea : Oui, j’ai commencé le triathlon il y a 5 ans. Donc, ça fait 5 ans que je suis triathlète amatrice. Donc, au Panama, j’ai trouvé du boulot en marketing et vente, qui sont mes domaines de prédilection. Donc, j’ai continué à travailler. J’ai travaillé dans cette branche jusqu’à l’année dernière. Donc, j’ai travaillé pour des entreprises comme JC Decaux, Glovo, Adidas plus récemment. Et puis, l’année dernière…

Ermanno : C’est des boîtes qu’on ne connaît pas, c’est bizarre.

Lea : Non, c’est vrai que l’idée, c’était de faire carrière en vente et marketing. Et puis, je n’avais pas du tout prévu de tomber aussi amoureuse du sport. Et me voilà, quelques années plus tard, j’ai démissionné. J’ai tout laissé de côté. Et puis, l’idée, c’est de passer pro là en 2025.

Ermanno : Ah, mais l’histoire est belle. Donc, 4 ans à bosser. Et puis, là, tu as décidé de tout arrêter. On pourra switcher, si tu veux, sur un autre enregistrement un autre jour, sur l’autre podcast que j’ai produit qui s’appelle Dans les vestiaires, où justement, j’essaie de comprendre comment est-ce qu’on construit et qu’on finance une carrière de sportif de haut niveau. Toi qui étais ancienne sportive de haut niveau en ski, qui t’es consacrée à tes études et qui passes maintenant sur le triathlon. Finalement, là, c’est à 30 ans. C’est un redémarrage pour toi, si tu veux, justement, commencer une carrière de sportif pro en triathlon en particulier.

Lea : Ah, effectivement. Effectivement, c’est un démarrage. Mais si je peux être très, très honnête, j’ai aussi l’impression que tout mon background professionnel et académique aussi, d’avoir étudié autant la vente, le marketing, la communication, c’est des skills qui, à l’heure actuelle, m’aident beaucoup à ce démarrage de carrière. Pour tout ce qui est négociation, PR, finalement, quand on est sportif professionnel, il faut savoir gérer sa personal brand. Et c’est vrai que mon background académique, je pense, m’aide pas mal sur ce point-là.

Ermanno : Quelle mouche t’a piqué déjà quand tu découvres le triathlon, alors que tu n’aimes pas le vélo, malgré le fait que tu sois née au pied de l’Alpe d’Huez ?

Lea : Non, alors, c’est sûr que maintenant que je connais ma VO de max, j’aurais vraiment dû faire du ski de fond et pas du ski alpin. Je serais allée beaucoup plus loin.

Lea : Non, alors bon, après, dès que j’ai arrêté le ski de haut niveau, j’avais 16 ans, j’ai commencé à beaucoup courir parce que je m’étais retrouvée avec un corps qui ne me plaisait plus. Je pense que j’ai eu des préparateurs physiques pendant mon adolescence qui n’ont peut-être pas été top top. J’étais au comité du Dauphiné à l’époque. J’ai étudié à Villars-de-Lens. J’ai fait le bac en quatre ans là-haut, au Pôle Espoir. Et c’est vrai qu’à l’époque, j’étais en train de faire du ski de haut niveau. À 15 ans, on faisait des choses très, très, très lourdes en muscu. Vraiment, littéralement, j’étais à 90 kilos, demi-squat, 230 à la presse. Donc, j’ai commencé à prendre un corps assez large, musclé. J’ai perdu en agilité. Et c’est ce qui a fait que j’ai un peu galéré ensuite à finir mes manches en slalom. Moi, avec mon gabarit, ma spécialité, c’était le slalom spécial. Et puis du coup, quand j’ai arrêté le ski pour me retrouver un peu dans mon corps, j’ai commencé à beaucoup courir. En plus, j’étais à l’internat. Je partageais ma chambre. Donc, c’était chouette aussi d’être un peu toute seule à cette époque-là, d’aller courir toute seule. Et du coup, c’est vrai que courir, c’est quelque chose qui commençait déjà à me plaire. Même en école de commerce, j’avais continué. Premier semi-marathon. J’ai toujours été très compétitive. Donc, dès que j’avais des petits résultats, c’était chouette. Et puis au Panama, pendant mon année de césure, où j’étais chez Adidas Amérique Latine au Panama, j’ai continué à courir. Et puis alors là-bas, les prize monies étaient déjà. En cash, donc à l’époque, étudiante, c’était cool. Ça me payait mon loyer, un petit peu. Et donc, j’ai rencontré Luis, mon conjoint actuel, qui lui avait déjà fait du triathlon. Et puis, lui, il adorait déjà le vélo. Et donc, il voulait un peu que je l’accompagne aussi à pédaler. Et à cette époque-là, c’est vrai que moi, ça n’a été vraiment que par amour pour lui, parce que je détestais Pendant mon Spring Break, il m’a dit, ouais, il faut que tu viennes à Panama. Il y a un événement qui s’appelle l’Occident. Ocean to Ocean. C’est une course à Panama. Bon, Panama, c’est un isme tout petit. Donc, vraiment, on peut traverser de l’océan Atlantique au Pacifique en 3-4 heures. Donc, c’était 120 kilomètres avec genre 1200 de dénivelé. Il m’a trouvé le vélo. Il m’a trouvé aussi les chaussures à clip de vélo. Et puis, moi, je lui ai dit, mais attends, mais je n’ai jamais utilisé ça. Enfin, je me suis entraînée en spinning à la salle de sport pour ça. C’est mort. je l’ai suivi. Je l’ai fait avec lui. Des chaussures de running sur des pédales à clip. Et je l’ai plutôt bien suivi. Ça s’est plutôt bien passé. Et là, il s’est dit, mince, là, il y a du potentiel. Il m’a demandé si je savais nager. Et je lui ai dit qu’on a la chance quand même en France et en Europe de manière générale que la natation fait partie de l’éducation publique. C’est quelque chose que malheureusement… Tiens, d’ailleurs, j’en profite.

Ermanno : Je me permets, je te coupe là. Moi, c’est un truc qui me rend fou. C’est quand on commence à regarder les stats et de se rendre compte qu’en France, il y a 60% des habitants. Donc, ils ne savent pas nager parce qu’on ne leur a jamais appris. Donc, tu vois, je m’inscris un peu en faux dans ce que tu dis. C’est vrai qu’on a la chance en Europe d’avoir l’accès à des piscines, que ça fasse partie du cursus scolaire, etc. J’ai été confronté à ça avec mon petit bonhomme de 3 ans l’année dernière. Première année en maternelle. Eh bien, l’école, elle n’a pas accès à la piscine. Pourtant, ça fait partie du cursus. Mais donc, les gamins, ils n’apprennent pas à nager. Et voilà, je voulais juste faire cette petite incursion, ce petit pas de côté pour rappeler que pour nous, triathlètes, pour l’audience, pour ceux qui nous écoutent, c’est logique. Oui, on a appris à nager et on sait nager. Oui, mais en fait, ça ne fait pas forcément partie de l’éducation de tout le monde. Et s’il vous plaît, militez pour que tous les gamins et tous les adultes aussi apprennent à nager. C’est super important, surtout dans les régions. Plus on descend dans le sud, plus il y a de piscines et plus il y a de risques. Donc, s’il vous plaît, ne poussez pas les gens dans l’eau, mais allez dans l’eau avec eux et apprenez-les à nager.

Lea : Je me joins vraiment à ton message. Pour moi, ça devrait être quelque chose d’obligatoire au niveau mondial. Donc, on peut militer au niveau mondial parce que pour l’être humain, finalement, c’est de la survie, la natation. Et vu ce qui se passe dans le monde, c’est de plus en plus important. Donc, je lamente que ce ne soit pas le cas pour tous les Français de savoir nager. Mais alors, imaginez les pourcentages en Amérique latine où la natation, c’est si élitiste. Bon, on va fermer la parenthèse, mais oui, nager, c’est vraiment le meilleur sport.

Lea : Donc, voilà, je savais nager. En plus, je vais faire une mini parenthèse sur une autre partie de ma vie parce que c’est trop long à raconter. Mais mes parents ont été nageurs. Je vais faire au Brésil. Donc, en vrai, mon premier contact avec l’Amérique latine, c’est de 2004 au Brésil. J’y suis allée tous les étés pendant toute mon adolescence. Et j’ai fait beaucoup de kitesurf. Donc, c’est vrai que j’étais quand même quelqu’un d’assez aquatique. Je n’avais jamais fait des longueurs de piscine non plus. Mais le fait d’avoir fait autant de sports différents, petites, une bonne proprioception. Donc, j’ai rapidement progressé en natation. Je ne suis pas partie de si loin, on va dire. Et puis, premier triathlon, un sprint avec VTT. Je gagne. Allez, on va pour l’Olympique, je gagne. Bon, il faudrait faire un 73. Qu’est-ce que c’est ? Je n’avais aucune idée du monde d’Ironman, tout ça. Je suivais vraiment mon copain, je suivais vraiment Luis là-dedans. On a choisi comme premier le 73 de Cartagène, en Colombie. Qui est un très beau half, mais assez challenging quand même pour la chaleur de la course à pied. C’est dans les Caraïbes. Donc, ça monte à 30-35 degrés avec de l’humidité facilement. Et puis, à ce moment-là, on n’avait pas encore d’entraîneur. On s’entraînait tout seul. Donc, c’est vrai qu’il y a des potes qui nous ont dit « Bon, les gars, là, quand même, il faut être conscient du challenge. Ce serait peut-être cool de s’entraîner quand même, de faire ça bien. Parce que ce n’est pas facile de finir un 73 non plus. » Et donc, à deux mois de la course, on a commencé à s’entraîner dans une équipe de triathlon. Moi, j’ai complètement découvert ce monde. C’est vrai que je trouve que quand on commence le triathlon, de commencer en groupe, c’est génial parce que c’est tellement complexe. C’est tellement de choses de logistique, vraiment de voir des gens autour, s’inspirer, pouvoir discuter de choses super basiques, avoir des tips faciles et se motiver. Parce que j’ai découvert l’entraînement, du coup, deux fois par jour à ce moment-là. Donc, j’ai adoré. Ça m’a vraiment piqué. En plus, Panama, pour commencer le triathlon, c’est 30 degrés toute l’année.

Ermanno : Il y a pire.

Lea : Il y a pire. Il y a pire. Alors, Panama, en plus, ce qui est génial, c’est qu’ils ont un loop de 15 kilomètres au plein cœur de la ville où tous les matins, de 4 heures du matin à 8 heures du matin, il y a une piste, une bande d’autoroute qui est réservée vraiment que pour les cyclistes. Donc, c’est génial pour commencer. C’est tout plat, mais c’est magnifique sur l’eau. Si vous avez l’occasion d’aller faire le 73 de Panama, je le recommande fortement. En plus, c’est la natation la plus rapide, je crois, d’aéroport. C’est vraiment presque au niveau mondial, si je ne me trompe pas, parce qu’elle se fait dans le canal de Panama avec le courant à faveur.

Ermanno : Et avec tous les hydrocarbures, mais ça, c’est autre chose.

Lea : Oui, laisse-moi vendre le côté seulement sympa, s’il te plaît. Je les aime beaucoup au Panama. Mais bref, très sympa. Et le Panama, génial pour apprendre. Donc, ça, c’était le 73 de Cartagène. On parle de décembre 2019. Et donc, trois mois plus tard, le Covid, la pandémie. Qui nous a touchés aussi au Panama. Donc, moi, j’étais partie sur ma lancée. Je m’étais qualifiée à Taupo, du coup, à Cartagène. Mon premier 73, du coup, je l’ai fait en 5h02. Ce qui m’a fait troisième de ma catégorie. Il y a eu un petit roll-down et j’ai eu le slot. Je ne savais même pas qu’il y avait des systèmes de mondial à l’époque. Louis, il était plus content que moi. Moi, je ne comprenais pas trop. Je le voyais qu’il était heureux, qu’il sautait de joie. Ah bon, super, c’est cool. Ok, on va à un mondial.

Ermanno : Super, premier 73, tu vas aux championnats du monde, effectivement. Oui. Ça me fait toujours halluciner, mais j’adore ça. C’est cette innocence de celles et ceux qui, les premières années, les premiers triathlons se lancent dans l’aventure. Et puis qui, finalement, se découvrent certaines capacités. Et en particulier dans la performance. Et qui sont parachutés, finalement, dans le presque haut niveau. Même au niveau amateur, au sens noble du terme. Qui se retrouvent parachutés parmi les meilleurs. Alors que toi, c’est ton premier 73. Donc, premier 73. Et bim, tu enchaînes sur les championnats du monde. Pas mal.

Lea : C’est vrai que je trouve le mot parachuté plutôt sympa, plutôt adéquat pour la situation. Moi, je ne me rendais pas du tout compte. Mais effectivement, il s’avère que j’ai des capacités d’endurance plutôt très bonnes que je ne soupçonnais pas à ce niveau-là. Donc, arrive le Covid. Nous, au Panama, ça a été assez lourd. Il y avait ce qu’ils appellent la ley seca. Donc, interdiction de consommer de l’alcool. On a été enfermés pendant 7 mois. Les hommes et les femmes ne pouvaient pas sortir le même jour. Tu pouvais aller faire les courses selon le numéro par lequel terminait ton passeport. C’était très spécial.

Lea : Heureusement, on avait la présence d’esprit de vite acheter un home trainer. Moi, je ne savais même pas que ça existait. À nouveau, c’est vraiment Luis là qui m’a… Heureusement, il a été plutôt rapide parce qu’après, les stocks se sont épuisés. Parce qu’au Panama, vu qu’il fait beau toute l’année, personne n’entraînait indoor. Personne ne s’entraînait indoor. Donc, ça a été super chouette. Moi, je suis devenue une grosse fan de Swift. Mais vraiment mal. Les compétitions en ligne, tout ça, tout ça. Au point qu’on a commencé à se battre avec Luis, mon copain, pour le home trainer. Donc, on a dit, on achète un deuxième. Parce que moi, je lui disais, non mais attends, j’ai priorité. Parce que moi, je fais des podiums, toi non. Donc là, ça a été genre le point d’inflexion.

Ermanno : Mais Luis, il faut être gentleman aussi, mince.

Lea : Ça a été le point d’inflexion. Et du coup, je me suis découverte. Ça m’a vraiment aidée à progresser en cyclisme. J’étais déjà bonne coureuse. Bon, la natation, ce n’était pas ouf. Mais bon, ça allait. Mais c’est vrai que le Covid, c’est ce qui m’a permis de vraiment développer mon cyclisme. Parce que j’ai découvert les watts. Je ne m’entraînais pas du tout avec les watts encore à ce moment-là. Donc voilà, des nouveaux datas, des nouveaux datas.

Ermanno : Et tout ça, tu l’as dit, c’était après ton premier 73, juste avant que le Covid hit. Oui. Avant que le Covid attaque. Tu avais déjà commencé du coup à t’entraîner dans un club. Est-ce que tu avais un entraîneur, l’entraîneur du club qui vous suivait ? Est-ce que vous aviez des plans ? Ou est-ce que vous étiez reparti après ce premier Half Ironman en mode système D ? Non, pas du tout.

Lea : On a suivi quand même. On était piqués. On était piqués là déjà. On aimait ce rythme. Moi, on va peut-être le développer plus tard. Mais je suis vraiment à fond data. Donc oui. Bon, en Amérique, c’est très TrainingPeaks. Je salue quand même les amis de Nolio. J’ai étudié avec eux à Villars. Excellent. Mais c’est vrai qu’en Amérique latine… Oui, oui, oui. François et… Oui, oui, oui. Donc, je sais que c’est super ce qu’ils font. Mais c’est vrai que nous, en Amérique latine, c’est très TrainingPeaks. Donc, moi, la découverte de TrainingPeaks, que les petits workouts passent vers. Mais c’était incroyable. J’étais complètement fan. J’ai trouvé ça génial. Donc non, on était déjà quand même structurés. Ouais, on était bien structurés. Moi, là, c’est des complications que je m’entraîne toute seule, quoi.

Ermanno : Et tu disais que cette période de Covid dure au Panama. Tu as permis justement de progresser en vélo, d’apprendre comment t’entraîner sur le vélo, quelles données, quelles datas, quelles métriques se suivent. J’imagine les analyser, etc. Je pense que ton background académique t’a aussi un petit peu aidé à comprendre les chiffres et à analyser tout ça. En faisant un jump sur le post-Covid, justement, quel a été l’effet pour toi de remonter sur un vélo ? Sur la terre ferme ? Vraiment dans la rue, parmi les gens ? Parce qu’il y en a beaucoup qui, pendant le Covid, même en Europe, où on a eu un Covid, on a eu des restrictions un petit peu plus light qu’au Panama. On n’est pas resté enfermé 7 mois. Les hommes et les femmes pouvaient sortir au même moment, etc. Mais il y en a beaucoup qui ont finalement déchanté parce que le vélo dans la vraie vie, ce n’est pas le vélo dans son salon, tout à plat, avec personne qui te frôle, etc. De ton côté, ça s’est passé comment ? Ce retour à la vraie vie, à la vie normale avec le vélo ?

Lea : Plutôt tout le contraire. Parce que figure-toi que le Panama, c’est très plat. On ne s’entraînait que sur du plat. Et moi, avec les découvertes des watts et surtout les watts-kilo, je me suis découvert un profil plutôt escaladeuse. J’ai une morphologie qui s’y prête. Je suis sortie à nouveau dans la rue et je me suis sentie volée. Je me suis sentie volée. J’ai tellement progressé pendant la pandémie avec les watts. Après, évidemment, j’ai investi dans un potentiomètre. Petit disclaimer, si je parle bizarre, c’est que vu que j’ai tout appris mon vocabulaire en espagnol, il n’est quand même pas très développé en français, mon vocabulaire de triathlon. Vous m’excuserez.

Ermanno : T’inquiète, s’il y a des choses qui sont incompréhensibles, je ferai des traductions.

Lea : Du coup, le retour à la piste, à la route après le Covid, moi, j’ai comme une dingue. Franchement, je… J’ai senti que j’avais énormément progressé. J’ai eu une petite étape de cyclisme. J’ai couru avec une équipe de cyclisme. On a fait la Vuelta à Panama

Lea : avec des profils de course assez escalades. Donc, j’ai remporté cette Vuelta. J’ai eu mon petit maillot à pois, mon maillot jaune. Donc, j’ai découvert ça aussi. Super expérience. Quelque chose que je trouve très important dans le triathlon, c’est de… Je pense qu’on devrait être tous spécialistes des trois sports. On doit être nageurs, cyclistes et coureurs. Et je pense que c’est très important d’avoir des skills de cycliste, de savoir rouler en peloton, d’être agile, de savoir passer vite des vitesses, prendre des virages, descendre, monter. Bon, exactement les skills qu’il y avait besoin un peu pour ce parcours à Nice, d’ailleurs. Mais c’est vrai que je me suis… Pour revenir à ta question, je me suis éclatée à revenir sur le bitume après la pandémie. Excellent.

Ermanno : Et du coup, après, comment est-ce que tu enclenches sur les compétitions suivantes ? Donc là, on est fin 2020, finalement. Tu fais déjà des compétitions fin 2020. Tu attends le début 2021. Comment ça se passe ?

Lea : Alors là, du coup, j’avais passé ma classification de Taupo à Saint-Georges 2021. Et puis, vu qu’entre temps, j’avais vu que j’avais quand même une bonne progression, que j’avais une évolution rapide, j’ai commencé assez vite à avoir des ambitions pour Saint-Georges. Je suis commencé à me demander, mais qu’est-ce que… À quoi je peux prétendre sur un mondial ? Est-ce que je peux aller chercher un top 20, un top 15, un top 10 ? J’ai commencé à être bien, bien, bien motivée. Et puis, mon entraîneur de l’époque, un peu moins. Il n’a pas… Je sentais qu’il ne me suivait pas forcément sur mes ambitions. Quand je lui ai demandé, ouais, j’aimerais bien faire telle place à Saint-Georges, tu crois qu’on peut le faire ? Ben non, là, en natation, il y a trop de trucs à faire. Oh, et puis alors le vélo, bon, la course à pied. Enfin, assez démotivant. Donc, je me suis dit, mince, ce n’est plus adapté à moi. En plus, les entraînements groupaux en groupe, c’était plutôt bien, mais je sentais qu’il y avait quand même beaucoup de copier-coller de planning et que j’étais déjà à un moment où je voulais plus de personnalisation. Donc, début 2021, switch, je change d’entraîneur. Je passe avec mon entraîneur actuel, Miguel Angel Ponte, un Vénézuélien qui vit à Panama. Donc, son équipe, c’est Multisport Coach. Et puis, pour préparer mon… mon road to St. George, j’essaie d’avoir des expériences un peu différentes. Je fais, par exemple, au mois d’avril, j’ai fait le port de montagne Alto de Letras en Colombie, qui est un des plus longs ports de montagne au monde. C’est 90 kilomètres avec 4000 de dénivelé. Tout continue. Donc, un beau vélo de 5h30, tout en montée, sympa. J’ai aussi mis… J’ai mis au calendrier le triathlon de l’Alpe d’Huez, que j’ai fait… Voilà, à la maison. Voilà, en juillet 2021. À très, très grande expérience, le triathlon de l’Alpe, revenir à la maison. C’est vrai que moi, j’étais partie de chez moi en coureuse. Mes parents n’avaient pas encore visualisé à l’époque l’importance qu’avait pu prendre le triathlon dans ma vie. Même ma mère, quand je lui ai dit la première fois, voilà, maman, je commence à faire un peu de compét’ en triathlon, elle m’a dit mais attends, mais il te manque au moins 15 centimètres de jambes, non ? Pour faire ce genre de sport.

Lea : Genre, pas du tout la foi en moi, quoi.

Lea : Et bon, l’occasion de revenir en France, de rassembler un peu la famille et puis de leur montrer, quoi, le triathlon de l’Alpe, en plus, à la maison. Moi, sachant que je veux préciser que la montée de l’Alpe, je l’ai fait pour la première fois de ma vie en vélo à mes 25 ans. Je l’ai fait toute ma vie en voiture, mais pour la première fois en vélo à mes 25 ans, parce que Luis, latino, fan du Tour de France, évidemment, il m’a dit, mais attends, il faut qu’on la fasse, quand même, un moment, cette montée. Moi, je ne vais pas chez toi si on ne la fait pas. Bon, d’accord.

Lea : Et puis, le triathlon de l’Alpe, incroyable expérience. J’imagine que tu connais un peu les distances, tout ça. C’est vrai que c’est un sacré morceau, quand même.

Lea : Incroyable, incroyable. Bon, j’ai gagné la Générale Amateur en 2021, dixième avec les pros.

Lea : Actuellement, ça reste quand même, je pense, la course où j’ai le plus souffert, avec Hawaï, quand même, avec Hawaï l’année dernière. Très, très dur, très, très dur, ce triathlon. Mais bon, magnifique et beaucoup d’émotion à faire ça à la maison. Il faut que je le refasse. Je pense le refaire l’année prochaine, d’ailleurs. Et puis, du coup, toutes ces belles épreuves m’ont vachement préparée pour Saint-Georges, parce qu’après les 3 200 m de dénivelé de l’Alpe, les 1 500 de Saint-Georges, c’était tranquille.

Ermanno : Facile. Et puis, Saint-Georges, ce n’est pas le même climat que l’Alpe d’Huez non plus. Donc, ça peut être plus agréable, non ?

Lea : Alors, Saint-Georges, pour arriver à Saint-Georges, ça a été quand même une année spéciale. Saint-Georges, nous, en 2021, parce qu’on a eu la tornade. Je ne sais pas si tu te rappelles. L’année d’après, en 2022, c’était le froid polaire. Nous, c’était la tornade en 2021, Saint-Georges. Et donc, déjà, pour Saint-Georges, là, voilà. J’avais continué à progresser. Ma progression a été super bonne aussi avec mon nouvel entraîneur qui était très data, très personnalisé. Vraiment, c’est mon entraîneur actuel. On s’entend super bien et on fait plein de choses vraiment sympas ensemble. Et du coup, Saint-Georges, officiellement, je voulais faire un top 10 et je rêvais d’un podium. Je savais que c’était les cinq premières qui montaient sur le podium. Donc, je rêvais quand même d’un top 5 à Saint-Georges.

Lea : Natation. Qui était déjà plutôt correcte à l’époque. J’avais nagé en 33. Et puis alors, le vélo. Je suis partie en pleine tornade. Les vélos volaient en T2. Louis, au lieu de m’encourager, il m’a dit « Léa, Léa, sécurité avant tout ». Ça faisait flipper. C’était quand même assez flippant l’ambiance de Saint-Georges à ce moment-là. Et puis moi, alors, il s’est passé quelque chose que, jusqu’à maintenant, je n’ai pas réussi à reproduire. Ça m’a transcendée. Et j’ai atteint l’état de Saint-Georges. ‘ai atteint l’état de Flo. J’ai atteint l’état de Flo par un peu l’adversité autour. Donc, j’ai très peu de souvenirs du vélo. Parce que j’étais justement dans cet état de… Je volais, quoi. Donc, j’ai très peu de souvenirs. J’étais juste très, très concentrée. Abstraction des éléments. Fallait juste que j’avance, que j’avance. Et puis, j’ai posé le vélo en transition. En T2, j’étais sixième. Et puis, je suis remontée à la troisième place pendant la course à pied. Donc, j’ai fait. J’ai atteint mon objectif. J’ai fait ce podium à Saint-Georges en 2021. Top 3. Alors, je suis consciente que c’était une année avec peut-être un peu moins de niveaux. Parce que, de par la pandémie, je sais que beaucoup d’Européennes n’ont pas pu aller à Saint-Georges cette année-là. Mais bon, de celles qui étaient, moi, ça s’est bien passé.

Ermanno : C’est le jeu. C’est le jeu, de toute façon.

Lea : Donc, voilà. Ça, c’était incroyable, Saint-Georges.

Lea : Après, qu’est-ce que j’ai fait ? Après, j’ai fait Panama 2022. Là, c’était à la maison. Il n’y avait pas de professionnels. Donc, objectif ? L’objectif, c’était de gagner la Générale. J’ai gagné la Générale. Et ensuite, on a déménagé au Chili. Ensuite, on a déménagé au Chili pour le boulot. Donc, Luis et moi, on s’est rencontrés chez Adidas, justement. Adidas, ça a vraiment beaucoup à voir dans nos vies. Et donc, pour Adidas, on a déménagé au Chili. Donc là, au Panama, moi, j’avais déjà un certain statut. Vu que le Panama, c’était tout petit, j’avais déjà des sponsors. Je commençais à bien me débrouiller niveau notoriété. Et au Chili, bon. J’ai dû repartir de zéro. Personne ne me connaissait. Donc, il fallait à nouveau faire des beaux résultats. Hello, je suis là.

Lea : Et puis, j’ai rapidement eu le… Alors, quand j’ai commencé le trimestre, moi, je n’avais pas du tout l’ambition de faire du full Ironman. Je trouvais que c’était vraiment pour les grands malades. Et puis, je me suis mis dans la tête. Non, je veux faire un full Ironman encore dans la catégorie 25-29. Je veux faire un mondial Ironman dans la catégorie 25-29. Et je veux refaire un podium mondial dans la catégorie 25-29. Non, vraiment, de façon très honnête, j’ai fait ce schéma dans ma tête. Et c’était les objectifs, quoi.

Ermanno : T’enclenches sur quoi ? C’est quoi ton premier… Est-ce que le plan se réalise ? Et puis, quel sera ton premier full ?

Lea : Alors, du coup, le plan se réalise. Après, pour rapidement me faire connaître au Chili, je parle un peu de tout ce côté notoriété. Parce que je pense que vraiment, je prépare peut-être plus ou moins inconsciemment ce saut au statut de professionnelle depuis quelques années. Depuis que j’ai compris que les réseaux sociaux, ça aide quand même pour financer une carrière. Donc, c’est vrai qu’en plus, je trouve qu’en Amérique latine, il y a un usage un peu des réseaux sociaux un peu différent de l’Europe. Donc, moi, très rapidement, j’ai surfé sur la vague. J’ai vraiment commencé à partager beaucoup de contenus.

Lea : Je pensais être quelqu’un de relativement pédagogue. J’ai travaillé beaucoup comme monitrice de ski aussi. C’est vrai que j’aime transmettre. Donc, à partager beaucoup sur les réseaux. Je savais qu’il fallait que je me fasse connaître par ce biais aussi au Chili pour retrouver des sponsors. Parce que du coup, tous mes sponsors de Panama, ciao. Donc, j’ai participé à peine en arrivant au Challenge de Puerto Varas, qui est une course du concurrent Ironman, challenge. Magnifique, dans le sud, dans la Patagonie, avec vue sur des volcans. Incroyable. Si vous voulez aller voir des sacrés paysages aussi, le Chili, c’est vraiment top. Et donc, tout de suite, j’ai gagné la Générale Amateur. Et j’ai eu des sponsors sur cette course. Donc, c’est vrai que j’ai pu marquer un grand coup dès le début. Et j’ai retrouvé des sponsors là-bas.

Lea : Après, qu’est-ce que j’ai fait ? Et après, je me suis mis dans l’objectif de faire mon premier full cette même année, en 2022. Et j’ai vu qu’il y avait Mar del Plata en Argentine. C’est à 4 heures au sud de Buenos Aires. Donc, c’est vrai que depuis le Chili, c’est assez rapide.

Lea : Je savais que c’était au mois de décembre. Décembre en Argentine, je pensais qu’il n’y avait pas grand monde qui allait venir quand même. Et donc, voilà, on est parti pour préparer mon premier full. Gros changement au niveau de l’entraînement. Mais j’ai bien aimé. C’est vrai que quand on commence à préparer un full, voilà, il faut faire beaucoup de zone 2, du volume. Au début, on a l’impression qu’on se traîne. Et puis, bon, on comprend que c’est important de faire du volume. J’ai dû mettre l’accent sur la nutrition parce que c’est un des gros facteurs qui changent. Moi, je trouve entre le half et le full, c’est de vraiment se connaître à fond niveau nutrition.

Lea : Et puis, bah, go l’Argentine. Alors, c’était ouf. C’était pendant le mondial de football de cette année-là. Ils avaient fait en décembre, du coup. Et moi, c’était un 4 décembre, le jour où jouait la France en quart de finale. Et j’avais fait la surprise d’inviter mon papa aussi. Il était venu du Brésil en Argentine. Il était du coup dans les rues avec son drapeau français. Et les gens le félicitaient de partout. Parce que la France avait gagné. On ne savait pas encore que après, l’Argentine allait en finale. Bref.

Ermanno : Voilà, c’est ça.

Ermanno : Normalement, on ne parle pas trop de foot dans le podcast de Myrtille. Oui, je sais.

Lea : Tu n’aimes pas du tout. Tu n’aimes pas du tout.

Ermanno : Non, ce n’est pas le foot que je n’aime pas. C’est l’état d’esprit de certains footballeurs. Et parfois, les contre-valeurs qui sont transmises. Mais bon, c’est un autre sujet. Il faut que j’arrête de faire des parenthèses pendant que mes invités parlent.

Lea : Non, du coup, c’était incroyable. Cette première expérience de Full Ironman. Je sais qu’il n’y avait pas de professionnels à nouveau. À Panama, même si j’avais gagné la Générale Amatrice, je n’avais pas pu attraper l’écharpe. Le bandeau de la ligne d’arrivée. Parce que j’étais partie à la bourre en plus. Il y avait une nana qui avait passé l’arrivée avant moi. Alors que je lui avais mis 7 minutes. Et là, du coup, je rêvais de pouvoir attraper cette… Cette écharpe sur une finish line. Je savais qu’il y avait mon papa. C’était mon premier full. Incroyable. Ça reste un des plus beaux souvenirs de ma vie. De passer la ligne d’arrivée. J’étais la première femme générale en attrapant l’écharpe. Mon papa qui m’a passé le drapeau français à quelques mètres de l’arrivée. Bon, Mar del Plata, c’était magnifique. Et puis, c’était seulement mon deuxième marathon. Donc… Et puis, j’avais des petits soucis de lésion. Enfin, lésion, c’est un mot qui n’existe pas en français, Léa. Tu le sais. Blessure. J’avais une petite blessure.

Ermanno : Bon, mais on va arrêter là, Léa. Moi, j’en ai marre des profils comme toi. C’est tellement facile. Tu as commencé le triathlon 3 ans avant. Et ça y est, tu gagnes. Tu fais ton premier Ironman et tu gagnes. Non, non, on arrête là, Léa. Allez.

Lea : Je suis désolée.

Ermanno : Non, vas-y, vas-y. Je te laisse continuer.

Lea : Non, c’était incroyable. C’était incroyable. Puis, je me suis rendu compte que c’était une distance qui me plaisait surtout. Parce que c’était ça, quoi. On s’entraîne longtemps. Mais bon, on ne fait jamais les trois distances à la suite. Moi, avant ce full Ironman, ce que je m’étais mis dans la tête, je veux avoir fait les trois distances quand même séparément. Donc, je m’étais fait un petit challenge, une course d’open water de 6000 mètres pour avoir déjà fait la distance quand même.

Ermanno : On t’a dit que sur Ironman, c’est trois huit. Ce n’est pas six.

Lea : Oui, mais c’était ou trois ou six dans la course du mètre six.

Lea : Et je m’étais fait évidemment 180 kilomètres en vélo et marathon. J’avais couru un marathon au Panama en 2018 que j’avais préparé complètement toute seule avec un plan que j’avais téléchargé sur Internet. Et je n’avais aucune notion de nutrition à cette époque-là. Donc, je l’avais fait avec un gel. C’était n’importe quoi. N’importe quoi. Bon, ça ne s’était pas trop mal passé. Mais bon, bref. Et du coup, j’ai kiffé la distance. J’étais la seule dans ma catégorie. Il n’y avait vraiment pas beaucoup de monde à cet Ironman. Je crois qu’on était moins de 100 nanas. Mais j’étais toute seule dans ma catégorie. Donc, vraiment, littéralement, j’aurais pu faire six heures de plus. J’aurais été qualifiée pareil.

Ermanno : Mais là aussi, c’est le jeu, en fait.

Lea : Oui, c’est le jeu. Et donc là, évidemment, c’était l’objectif. Classification pour Hawaï et pour Kona 2023. Donc, je l’ai prise tout de suite, évidemment. Et puis là, ma famille qui était déjà plus piquée comme moi du triathlon, qui commençait déjà à vivre ma carrière sportive avec beaucoup d’enthousiasme. On s’est dit, allez go, on va tous à Hawaï en 2023. Donc, mes parents ont pris leur billet. Ma soeur et son copain. Puis, on a commencé à planifier un super beau voyage pour Hawaï. Et donc là, à ce moment-là, je travaillais chez Adidas au Chili en trade marketing. Et puis, en 2023, donc les six premiers mois de l’année, j’ai commencé à sentir que ça allait être de plus en plus difficile de concilier les deux. Pareil, comme je l’ai dit, j’avais déjà mon objectif de faire pause. J’avais déjà mon podium à Hawaï. Et les heures sup, le stress du boulot, je sentais que cet objectif s’éloignait de plus en plus. Et du coup, trois mois avant Hawaï, je me suis posée. Je me suis dit bon, qu’est-ce qui est le plus important pour moi dans ma vie là tout de suite ? Qu’est-ce que je valorise le plus du chemin parcouru ? Que ce soit de ces cinq dernières, quatre dernières années en triathlon ou au niveau professionnel à mes 29 ans du coup. Et voilà, j’ai décidé de démissionner. J’ai démissionné trois mois avant d’aller à Hawaï pour vivre l’expérience vraiment pleinement. En plus, je savais qu’il y avait beaucoup de sous quand même impliqués quoi. voyage, c’est cher à Hawaï. Bon, je sais qu’il y en a beaucoup qui l’ont déjà dit sur le podcast, mais c’est vraiment très coûteux. je voulais faire ça bien, passer des bons moments et ne pas être stressée avec ma pré-vente, mes pre-sales de Adidas, tout ça. Et du coup, voilà. J’ai décidé de lâcher le boulot, la carrière traditionnelle et de préparer ça à fond. Et donc Hawaï, alors ce qui est compliqué quand on vit au Chili, c’est quand même le fait que les séances soient inversées. Moi, j’étais en plein hiver, toute la préparation pour Hawaï. Donc, l’horreur. L’horreur, pédaler à 5 degrés. Enfin, du coup, j’ai dû me faire des petits protocoles. Enfin, du coup, j’ai dû me faire des petits protocoles. Donc, j’ai dû me faire des petits protocoles d’acclimatation vraiment pas cool, genre sur le home trainer, sans ventilateur, avec une veste imperméable, faire beaucoup de sauna. Mais ce que j’ai aussi fait, c’est que j’en ai profité avant de voler à Hawaï. Je me suis fait deux semaines d’acclimatation au Panama, justement, pour pouvoir arriver là-bas à Hawaï plus sereine quand même niveau température. Donc, je pense que ça a été vraiment un facteur de réussite à ce niveau-là. Parce qu’après le Panama, Hawaï, ça m’a presque paru tranquille. Parce que le Panama, c’était un mois où il faisait 32 degrés avec 95% d’humidité. C’était l’enfer, l’enfer. Du coup, après Hawaï, ça allait quoi.

Ermanno : Tu m’étonnes.

Lea : Le Panama, c’est très rude. C’est très, très humide. C’est très, très humide. Et alors moi, je transpire énormément. J’ai besoin de 1200 mg de sodium par heure sur le vélo.

Lea : Donc, je prenais du bicarbonate de soude pur. Parce que les pastilles, ce n’est même pas la peine d’y penser. Il m’en faut 10, c’est mort.

Lea : Et du coup, Hawaï, le rêve. C’est vrai qu’on dit qu’il y a une vibe incroyable sur cette île. Les gens, ils vont, ils veulent y retourner, y retourner, y retourner. Et moi, je trouvais, mais pourquoi ? Qu’est-ce que ça a de si particulier ? Et non, c’est vrai que c’est quelque chose d’assez incroyable. La vibe qui se vit sur cette île. C’est magnifique. On sent cette ferveur du triathlon. Et puis bon, c’est aussi la première année d’un championnat du monde seulement féminin. Donc moi, j’ai trouvé ça super aussi d’avoir tous les yeux tournés sur les femmes. Et puis bon, c’est vrai que du coup, l’île n’était pas aussi blindée que ce qu’elle était auparavant.

Lea : Et puis, plutôt une bonne natation. Un vélo plutôt très correct. Pour Hawaï, du coup, j’ai dû vraiment faire gros efforts au niveau de l’aérodynamique. Ça, ça a été, bon, je pense que c’est, on dit toujours qu’il y a la quatrième discipline du triathlon, c’est la nutrition. Après, c’est le sommeil. Après, c’est les transitions. Bon, il y en a, en fait, il y en a tellement. Mais l’aérodynamique, pour moi, c’en est une à part entière aussi. Et c’est un travail, quoi, l’aérodynamique aussi. C’est un process qui se fait aussi pendant des années de trouver sa position, de développer sa flexibilité, d’apprendre. D’apprendre aussi, apprendre sur la mécanique, sur les composants, tout ça, c’est compliqué aussi, quoi. Et du coup, gros efforts d’aérodynamique pour arriver dans une position plutôt efficace à Hawaï, où c’est quand même très important. On a eu de la chance l’année dernière à Hawaï. Ça n’a pas été une année avec tellement de vent. Donc, ça a été, je pense que ça a été un vélo quand même assez rapide. Et puis, donc, j’étais sortie de l’eau. Genre, dixième de ma catégorie comme ça. Un truc comme ça. Je suis remontée à la cinquième place pendant le vélo. Et puis, la course à pied, je suis remontée jusqu’à la troisième. Tout pareil. Alors, le marathon, par contre, on en a vraiment marre de cette, de la Queen K Highway. Enfin, genre, on ne peut plus se la blairer, quoi, pendant le marathon. C’est déjà la troisième, quatrième fois qu’on y passe. On la trouve moche. Il manque des arbres. Il manque des gens. C’est trop rolling. C’est trop chiant. Il est rude, ce marathon, mentalement. Il est rude. Il est vraiment rude. Par rapport à Nice, moi, c’est vrai que Nice, j’avais tellement hâte parce que je savais qu’il y allait voir du monde. C’était répétitif. Mais il y allait y avoir du monde, quoi. Le marathon de Hawaï, c’est hyper solitaire. C’est hyper solitaire. Ouais, j’ai beaucoup, beaucoup souffert. En plus, alors, j’ai fait une erreur de début. Enfin, je ne sais pas si de débutant, mais une erreur un peu, un peu con quand même sur le vélo. Je m’étais préparé deux bouteilles chargées avec 90 grammes de carbs que j’ai mis derrière. J’avais deux porte-bouteilles derrière. Et puis, c’était tellement chaud que toutes les trois, quatre premières heures, je ne prenais que de l’eau de l’organisation fraîche. J’avais de quoi ? J’avais de la poudre, des tubes de poudre pour les remplir et me rajouter des carbs. Et du coup, à la fin, quand il ne me restait plus que ça, j’étais prête à boire mes deux bouteilles de derrière, là. Mais évidemment, au bout de six heures à Hawaï, elles avaient cuit, quoi. Elles étaient dégueulasses.

Lea : Elles étaient fumées toutes. Elles étaient toutes pourries, quoi. Et je me disais, mais t’es con, aurais vraiment dû les boire dès le début, quoi. Et ça, je n’y avais pas du tout pensé. Du coup, allez, bim, 180 grammes de carbs plus le sodium qui allait avec, mort. Donc, j’ai commencé, je me suis crampée assez rapidement sur le début du marathon. Heureusement, quelque chose que je fais depuis déjà quelques cours, c’est que je prends des flasques avec moi sur la course à pied. Deux flasques de 250 millilitres. Les Décathlon, elles sont très bien. Et dedans, je mets vraiment un concentré de sodium. Du coup, je me suis fait un bon shot vers le début du marathon et ça m’a aidé à faire passer les crampes et à me réhydrater rapidement. Mais c’est vrai qu’il m’a manqué quand même un peu d’énergie pour le faire bien. Mais bon, j’ai fini troisième de ma catégorie et sixième générale à Hawaï en 9h36.

Lea : Et super, super contente. J’ai vraiment été symétrique. J’aurais fait troisième à un mondial à 73, troisième en full. Donc voilà, j’étais contente. C’était le rêve devant la famille. Aussi, pareil, super émouvant. Incroyable, incroyable.

Ermanno : Et puis, l’histoire aurait pu s’arrêter là, mais ce n’était pas le cas. J’imagine que tu t’étais fixé un top 3, c’est bien. Mais championne du monde, c’est encore mieux. Comment se passe cette année post Hawaï, post cette troisième belle place à Hawaï ? Est-ce que tu es sur ton nuage ? Est-ce que tu te refixes tout de suite des objectifs ? Comment tu reprends l’entraînement ? Qu’est-ce qui se passe juste après ce podium à Hawaï ?

Lea : Déjà, je m’étais mise en tête pour vite me classifier, me qualifier pour Nice. J’étais prête à faire l’Ironman de Cozumel qui était juste un mois après Hawaï pour ne pas perdre le niveau de fitness. Et puis, deux semaines après la course, on a la nouvelle qui tombe. Ironman nous a offert la qualification aux cinq premières de chaque catégorie. Donc, trop bien, trop bien. Je n’avais pas à refaire de full Ironman avant Nice. C’était vraiment une bonne nouvelle parce que c’est quand même long de préparer un full. C’est coûteux aussi. Donc, c’est organiser un gros voyage logistique. Tous les suppléments alimentaires aussi, préparer la nutrition, ça coûte très cher aussi quand même tout ça. Donc, j’étais plutôt contente de ne pas avoir à préparer un full. Mais tout de suite, Nice dans la ligne de mire. Évidemment, un mondial à la maison avec un profil de course qui objectivement me correspond plus que Hawaï parce que plus escaladeur. C’est vrai que Hawaï, c’est très rolling. Il y a beaucoup de parties plates où les watts absolus sont quand même vachement importants. Et puis du coup, en parallèle, quand même faire un peu des 73. Ce que je voulais aussi commencer à préparer, c’est que pour le passage à pro, les conditions françaises, de la fédération française, je ne sais pas si vous les avez déjà expliquées sur ce podcast, mais j’en profite.

Ermanno : Vas-y, vas-y, vas-y justement.

Lea : La France demande que quand on court du coup sur du long distance en franchise challenge Ironman, il faut à une course où il y ait eu des professionnels, où il y a eu la catégorie professionnelle qui ait participé, finir la course en un temps qui ne soit pas supérieur à 8 % de plus du temps de la première femme. Je ne vais pas inventer un calcul là tout de suite, mais en gros, si la première femme, elle fait 4 heures, on ne doit pas faire plus de 4 heures 8 %. Ce serait quoi ? Ce serait 20, 4 heures 20, quelque chose comme ça. Donc, il fallait que je fasse une course où il y ait des professionnels pour pouvoir avoir cette attestation de la fédération française. Et puis, on a mis avec la tille. On a de moins en moins des courses où il y a des pros.

Lea : En 73, il n’y a que ce qui se passe du côté du Pacifique. C’est Chili, Pérou, Équateur. Et Ironman full, où il y a des professionnels en Amérique latine, c’est Cozumel ou Florianopolis au Brésil. Donc, moi, j’ai fait Saint-Juan en Argentine. Une course incroyable sans professionnels. Et du coup, j’ai dû faire Lima pour qu’il y ait des professionnels et pour avoir cette condition. Une condition remplie pour le passage à pro pour 2025 que me demande la fédération française.

Lea : En parallèle, j’ai démissionné de mon emploi dans une entreprise, mais on s’est lancé, on a commencé à entreprendre avec Luis. Là, on est en train de monter deux entreprises. Moi, j’ai commencé à travailler en freelance en marketing, donc dans le sport. Vraiment, on travaille dans le sport en consulting d’une part et on importe une marque de nutrition sportive justement au Pérou. Une marque espagnole qui s’appelle Santa Madre. Je ne sais pas si j’ai entendu parler. Mais bref, on est en train d’organiser nos vies vraiment autour du triathlon. Et donc, j’ai commencé. J’ai fait trois 73 début 2024. Un en Bolivie où on m’a invitée. C’est ça que j’aime aussi énormément dans ce sport. C’est de pouvoir rencontrer autant de personnes différentes. J’ai atterri en Bolivie pour faire un 73. C’était génial. Et j’ai commencé mon cycle pour Nice vraiment comme tel, le cycle du full en fin mai. On a fait quatre mois de cycle vraiment spécifique pour Nice. Et donc, c’est vrai que là, l’objectif, c’était… De toute façon, il faut que je fasse mieux qu’à Hawaï. À Hawaï, j’avais fait troisième. Donc, il n’y avait que deux options. Il fallait faire deuxième ou gagner.

Ermanno : Et bon, autant viser le plus Et au final, à Nice, cette fois-ci, tu portes justement la banderole de la première féminine puisque tu gagnes tes championnes du monde Ironman 2024 à Nice en groupe d’âge pour l’instant. Parce que là, tu nous l’as dit tout à l’heure, tu vas aller chercher ta licence pro pour 2025. J’espère que tu vas aller faire des choses exceptionnelles avec cette licence.

Lea : Écoute, j’espère aussi, mais je suis très émoustillée pour justement cette nouvelle aventure. Je sens vraiment que je clôture un cycle et je vais en commencer un nouveau. De ce que je m’imagine de courir comme pro, c’est qu’il y a quand même vraiment beaucoup de différences avec les dynamiques de course amateurs. Et j’ai hâte de découvrir ça. J’ai hâte de le vivre. Là, c’est vrai que j’ai hâte de le vivre. C’est vrai que je peux clôturer ce cycle. Enfin, je ne pouvais pas rêver mieux, quoi. Donc non, je suis très, très contente. Ça va être vraiment cool. Et puis voilà, on va voir ce que ça donne. Je ne me suis pas fixée de… Je ne sais pas pour combien de temps je vais faire ça. Mais bon, tant que je peux, tant que je n’ai pas l’impression d’avoir atteint un plafond dans mon évolution. Évidemment, si j’arrive à financer tout ça à côté, parce que ça, ça va être le gros challenge. Il y a le challenge performance et puis il y a le challenge économique quand même qui est tout aussi important finalement. Donc voilà, on va voir.

Ermanno : Tu parlais de ces quatre mois de préparation spécifique pour les championnats du monde d’Ironman cette année pour les femmes qui se déroulaient à Nice, que tu as gagné. Ça ressemble à quoi, justement, cette préparation spécifique de quatre mois ? Alors, il y a tout le background, il y a toute la saison précédente, il y a toute la préparation hivernale, etc. Mais pour toi, ça ressemble à quoi ? Et puis, on le rappelle, tu n’es pas en France, tu n’es pas à Hawaï, tu es au Chili. Donc, tu dois aussi combiner avec ça dans ta préparation, dans tes entraînements, dans l’acclimatation qu’il va falloir que tu remettes pour revenir en France parce que même si tu es française, ça fait quelques années que tu es en Amérique latine. Donc, comment est-ce que tu organises tout ça sur ces quatre derniers mois avant l’Ironman de Nice ?

Lea : Alors, bon déjà, c’est vrai qu’effectivement, ça fait quand même quatre ans que je faisais du triathlon et que même si j’avais un peu des cycles, je ne faisais jamais de grosses pauses non plus entre les courses, toujours active. Donc, j’avais déjà plutôt une bonne base, évidemment. Mais là, on est reparti un peu de zéro dans le sens où on a fait quand même deux mois de full zone 2, full aérobic, recréer une bonne grosse base aérobique dans les trois sports. En parallèle, ça a été deux mois pendant lesquels j’ai aussi fait un régime low carb pour pouvoir améliorer, développer la façon dont mon corps puise de l’énergie dans les graisses. Donc, tout ça, contrôlé par mon entraîneur d’une part et par une nutritionniste qui m’accompagne aussi et périodisé. Je ne faisais pas du low carb non-stop pendant deux mois. C’était juste trois, quatre fois par semaine. L’idée, c’était de, voilà, si la séance du lendemain, c’était de la basse intensité, couper les carbs juste après le low carb, la séance d’entraînement de la veille.

Lea : Donc, moi, mon entraîneur, il vit toujours au Panama, donc je suis à distance. Donc, c’est vrai que le fait d’avoir mon entraîneur à distance, on n’a pas une communication peut-être typique. On communique énormément par training peaks. Moi, c’est vrai que je commente absolument chaque entraînement. Je suis très rigoureuse sur la façon dont je note mon RPE, la perceived exertion.

Lea : Et puis, le fait de ne pas l’avoir à côté et de ne pas avoir des calls tous les jours ou même toutes les semaines, eh bien, je suis obligée de mettre, moi, mon nez dans la data, quoi. J’aime beaucoup analyser mes entraînements. Je fais le double clic. J’essaye d’analyser mon évolution, de comprendre. Donc, j’aime beaucoup. J’aime beaucoup cette partie-là. Je passe plus de temps sur training peaks que sur Facebook, clairement. Et du coup, en parallèle, j’ai aussi un groupe d’entraînement, un groupe de natation au Chili. J’ai la chance de m’entraîner en club de natation. C’est pour ça qu’au tout début, je m’entraînais seule en natation. Et puis, je vis au Chili depuis deux ans. J’ai la chance de m’entraîner en club. Et ça m’a fait énormément progresser. Ça m’a fait énormément progresser de m’entraîner en groupe. On a déménagé juste à côté de la piscine. Donc, comme ça, on y va à pied. On a la chance d’avoir une très belle 50 mètres.

Lea : Et du coup, beaucoup d’accent sur la natation. Aussi, je ne l’ai pas détaillé, mais j’ai eu une période où j’ai eu une inflammation chronique des deux tendons d’Achille.

Lea : Je n’ai pas pu courir pendant six mois. Et donc aussi, pendant cette période, j’ai fait énormément de natation. J’ai compensé le fait de ne pas faire de run par la natation. Et la natation, pour en revenir à ce sport qui est si incroyable, s’améliorer en natation, c’est améliorer son vélo et sa course à pied. S’améliorer en vélo, c’est améliorer la course à pied. La course à pied, ça fait juste améliorer la course à pied. Mais les poumons qu’on développe en natation, c’est vraiment dingue. Il faut le rappeler,

Ermanno : l’objectif de la natation, surtout quand on n’est pas forcément un nageur, voire un bon nageur, c’est déjà de sortir de l’eau, pas trop éclater pour pouvoir monter sur le vélo après, et ne pas avoir déjà entamé la partie vélo avec la fatigue qu’on aura accumulée en natation. Donc c’est sûr que si on regarde rapidement le temps d’entraînement passé dans chacune des disciplines versus le temps que l’on passe en course sur chaque discipline, la natation, c’est celle où on passe le moins de temps en compétition.

Ermanno : C’est la brique sur laquelle on passe le moins de temps. En revanche, on ne gagne pas un triathlon grâce à la natation. Mais on peut le perdre grâce à la natation parce qu’on arrive entamé, on a bu la tasse, on est essoufflé, et on a cramé 90% de ses réserves énergétiques avant même de monter sur le vélo. Donc effectivement, comme tu dis, ça reste un élément qu’il ne faut pas prendre à la légère dans l’entraînement, et ce n’est peut-être pas anodin aussi s’il y a beaucoup de triathlètes élites qui finalement passent beaucoup de temps dans les bassins. Enfin, ils passent souvent parce qu’un pro qui nage beaucoup en une heure, il fait déjà un bon 3-4 km en séance à l’entraînement, et du coup tu peux te permettre de faire 5 fois une heure dans la semaine, mais par contre,

Lea : c’est clair, c’est clair. Moi d’ailleurs, je pense qu’en temps, je nage plus que ce que je cours actuellement. Parce que justement, vu que j’ai un peu les chevilles encore un petit peu fragiles, j’essaie de ne pas trop charger la course à pied, et là, tout ce cycle, j’ai passé plus de temps dans l’eau qu’à courir. Et alors justement, moi je pense que si j’ai pu gagner la Nice, entre guillemets, il y a quand même une bonne… Mon bon temps de natation m’a permis de courir un marathon pas tranquille, mais sans avoir à trop me faire mal non plus. Donc il ne faut pas… Plus le niveau monte, plus la natation prend l’importance. Et bon, moi, sachant que je voulais passer pro, j’ai pris ma décision en début d’année dernière que je voulais passer pro. Je savais que la natation, quand tu passes pro, c’est quand même super important, et c’est pour ça que j’ai aussi commencé à y passer du temps. Et bon, je pense que j’ai une relation, je pense, romantique avec l’eau. J’ai l’impression que plus on aime l’eau, plus on est conscient du bien qu’elle peut nous faire, plus elle nous le rend. J’ai vraiment cette vision thérapeutique de la natation, du lundi matin pour relâcher le corps, j’ai pas eu le temps de m’étirer, c’est pas grave, demain je vais nager… Si je peux donner un conseil à ceux qui nous écoutent, c’est aimez l’eau, elle vous le rendra. Et être consistant. Pas la laisser. Vraiment, la nature comme une relation. Voilà, c’est mon petit tip aquatique.

Ermanno : Apprenez à nager dès plus jeune âge, si vous savez pas nager, apprenez à nager maintenant, vous arrêtez le podcast, vous allez à la piscine, vous allez apprendre à nager, et puis aimez l’eau, elle vous le rendra bien.

Lea : Ouais, mais vraiment, vraiment.

Lea : Donc voilà, la natation, je nage régulièrement depuis ces deux ans que j’ai au Chili, course à pied, là pour le cycle, j’ai mis beaucoup de volume, je suis arrivée à 70, beaucoup de volume pour moi, à 70 km par semaine, et deux mois avant Nice, je me suis fait une petite frayeur, parce que j’ai commencé à avoir des grosses douleurs, en fait je me suis fait une surcharge musculaire, donc j’ai dû arrêter de courir pendant deux semaines. Je pense que ça a coïncidé justement avec un peu mon régime low carb, et je faisais du déficit calorique aussi un petit peu, parce que l’idée c’était d’arriver bien sèche à Nice. J’avais un objectif de poids à atteindre pour Nice, parce que vu que c’est une course avec autant de dénivelé, bah voilà, on en revient au rapport poids-puissance, ça joue un rôle important, que ce soit le poids du vélo ou le poids de l’athlète, l’idée c’est de rendre ça le plus efficace possible, le plus efficient, parce que du coup, après mes deux mois de zone 2, c’était deux mois de plus d’intensité, donc là je suis revenue à mettre des carbs, et puis là c’était parti pour mettre de l’intensité. Alors on a la chance au Chili d’avoir quand même beaucoup de montagnes, et puis elles sont bien plus hautes que les Alpes, la Cordillère des Indes, elle est juste à côté de Santiago, donc c’est un super luxe, j’ai pu vraiment m’entraîner beaucoup sur des montagnes à côté de la maison, quoi. En hiver, ça par contre, c’est vrai que c’était vraiment chiant. Moi j’aime vraiment pas faire du vélo sous 15-10 degrés, c’est vraiment pas agréable, mais bon. Il a fallu. De façon générale, moi en semaine je fais que du indoor, je sors vraiment que le week-end. Beaucoup de indoor, je suis persuadée que c’est le plus efficace pour s’améliorer. Que mode ERG, je sais pas comment on dit en français, mais tu sais quand finalement c’est le vélo qui te met la puissance, c’est pas toi qui essaie d’arriver au watt, c’est le mode ERG. Beaucoup de travail de cadence aussi, pour générer un peu cette élasticité des jambes, faire du plat, faire de la descente rapidement, comme est le parcours de Nice.

Lea : Et puis beaucoup d’intensité ces dernières semaines avant Nice. Et puis beaucoup d’intensité ces dernières semaines avant Nice. J’ai repu reprendre la course à pied, heureusement, je suis très bien entourée aussi niveau équipe kiné au Chili. Je les salue, ça s’appelle Medpro Clinica. Ils ont réussi à me remettre sur pied super rapidement et j’ai même pu partir faire un semi-marathon en Argentine il y a un mois, le 25 août. Où j’ai fait une super perf qui m’a vraiment mis en confiance pour Nice. Je me suis rendu compte que la machine était, on était bien. Il y avait du moteur. Et puis à ce moment-là, les dernières semaines avant Nice, il faisait encore très chaud à Nice, il faisait genre du 35°, 40°. Et là mon coach il me demande bon Léa, tu aurais de quoi faire un peu d’acclimatation ? Et j’avais une copine, une triathlète qui préparait Cosumel, qui faisait du home trainer dans le sauna. J’avais vraiment pas envie de faire ça. Au final j’ai pas du tout fait d’acclimatation. Pas eu le temps. Pas eu l’occasion. Et puis j’ai eu de la chance. Je pense qu’il y a quand même un facteur chance dans un peu tout. Il a fait plutôt frais à Nice. Il a fait plutôt frais ce dimanche. Pas chaud en tout cas. Donc c’est vrai que moi je pense que j’étais la température parfaite pour moi pour performer. J’ai entendu plein de nanas dire qu’elles ont eu froid. Même sur le vélo. Moi ça a pas du tout été mon cas. Mais vu qu’il a fait un peu plus frais je pense que j’ai moins transpiré que d’habitude. Donc je me suis moins déshydratée. Et ouais. C’est vrai que le coup du climat j’ai eu de la chance. Coup de bol qu’il ait fait froid ces jours-ci.

Ermanno : Une semaine après la compétition, même pas parce qu’on enregistre le vendredi alors que t’as gagné dimanche dernier. Comment tu te sens ? Ça fait quoi ? T’es encore sur ton petit nuage ? Tu t’es déjà remobilisée pour la suite ?

Lea : T’en es où Non franchement je suis sur mon petit nuage encore et j’ai l’intention d’y rester encore une ou deux semaines.

Lea : Enfin je pense que c’est super important de profiter de ces moments qu’on ait fait une performance podium ou pas. Mais faut jamais oublier que ça reste quand même faire un full Ironman. Ça reste une compétition super dure et moi je suis vraiment

Lea : partisane de profiter de ces moments de kiffer, de s’autocongratuler de d’être gentille envers soi de générer de l’empathie et puis juste d’être heureux et puis d’être agradecida Reconnaissante. Reconnaissante, merci. Envers notre corps aussi, nous permettre de faire ça, d’être en bonne santé je trouve que c’est super important j’ai mis quelques jours à réaliser là je commence à réaliser quand même que j’ai réussi, que je l’ai fait et là ce qu’il faut que je fasse c’est que je planifie toute mon année 2025 et j’ai aussi envie de me faire un plan de carrière à 2-3 ans je pense que c’est important aussi de se fixer des objectifs un peu moyen terme où est-ce qu’on veut être dans les prochaines années. Sportivement et puis bon j’ai aussi besoin d’en parler beaucoup avec mon coach qui me disent un peu justement en se basant sur des chiffres voir où est-ce qu’on peut aller qu’est-ce qui est mieux là je ne sais pas s’il faut que je fasse plus de 73 plus de full j’ai besoin d’en discuter j’ai besoin de visualiser un peu tout ce que je veux faire mais là j’ai 2 semaines de tranquille. Alors il faut bouger le corps pour mieux se récupérer je suis en Italie et demain je vais me faire le tour du Lago di Garda en vélo ça va être chouette il faut se bouger mais voilà je n’ai pas de planning sur Training Peak pour 2 semaines je pense

Ermanno : c’était la question que j’allais te poser est-ce que tu coupes complètement est-ce que tu coupes et puis tu gardes une petite activité mais sans prise de tête c’est à dire quand tu as envie d’aller rouler tu prends le vélo quand tu as envie d’aller courir tu vas courir près du Lago di Garda tu as envie d’aller nager tu y vas

Ermanno : tu coupes mais tu gardes un contact quand même avec une activité physique

Lea : voilà c’est ça je ne me stresse pas je baisse un peu la charge mentale parce que c’est vrai que pendant la prépa moi je pense que j’ai un coach qui m’entraîne d’une façon très très efficace je m’entraînais environ 20 heures par semaine mais plus près des 20 heures que des 25 et en comptant même le renforcement musculaire le yoga aussi très important le yoga s’étirer avoir un corps flexible pour que la transmission de puissance soit la meilleure sur le vélo c’est important les gars quand même d’être bien souple

Ermanno : tu sais quoi la semaine prochaine je sors un épisode sur le yoga justement avec deux instructrices de yoga une qui encadre des sportifs et en particulier des triathlètes et en particulier Yannick avec qui on a fait le compte rendu de son Norseman il y a quelques semaines et puis avec une autre instructrice running yoga qui est plutôt spécialisée trail donc ce sera un épisode qu’il faudra que tu ailles écouter

Lea : ah parfait parfait je suis sûre qu’elles vont le recommander pour absolument tous les sports évidemment

Ermanno : évidemment donc du coup là 2025 tu switches vers une licence pro tout est à refaire c’est à dire qu’il faut que tu refasses des halfs et des fulls pour pouvoir te requalifier pour des championnats du monde ou cette place de championne du monde en groupe d’âge te permet de te préqualifier ou te qualifier pour les prochains championnats du monde

Lea : non non non faut que je reparte tout à zéro il me semble que comme à toutes les gagnantes de catégorie ils nous proposent la place pour Hawaï l’année prochaine mais bon moi je peux pas la prendre et l’année prochaine ce que je pense quand même ce à quoi j’ai déjà réfléchi niveau stratégie je pense que je vais essayer de préparer d’arriver à Marbella donc au mondial 73 comme pro mais je vais pas du tout viser Hawaï 2025 on en reparlera

Ermanno : dans 6 mois

Lea : non mais vraiment

Lea : Hawaï si j’y retourne en pro ‘aimerais bien y être et être compétitive genre avoir un niveau pour faire un beau résultat à Hawaï parce que c’est super loin la préparation elle est super dure que ce soit pour le climat pour tout le travail aérodynamique et si je retourne à Hawaï je veux le faire bien donc en vrai je vois plus un Hawaï 2027 2025 je pense pas je pense qu’il faut que je me fasse de l’expérience le côté mental va être différent aussi comme pro là c’est vrai qu’en age group on est habitué à partir un peu tout mélanger finalement on part peut-être pas forcément en même temps que la concurrente principale là ce qui est arrivé Annie celle qui a fait 2ème elle était catégorie 35-39 elle est partie 10 minutes avant moi elle a passé la ligne d’arrivée avant je l’ai jamais vu je savais pas qui c’était j’ai pas eu à faire une bataille au coude à coude avec elle je l’avais pas en visu et tout ça en passant pro ça va être super différent donc je pense que j’ai beaucoup d’expérience à gagner pour moi le triathlon c’est vraiment un sport d’expérience et je veux me laisser le temps de prendre cette expérience de comprendre comment je fonctionne je vais sûrement découvrir d’autres choses sur moi-même comment je fonctionne mentalement et puis bon c’est possible que ça se passe pas bien pour moi aussi comme pro peut-être que je vais vraiment en chier l’année prochaine que ça va pas bien se passer c’est une possibilité aussi donc voilà je veux commencer cette carrière de façon sûre de ce que je sais mais aussi consciente de ce que j’ai à apprendre des nouveaux facteurs qui vont rentrer en compte et voilà avec de l’enthousiasme mais voilà curiosité de continuer à apprendre dans ce sport qui est infini moi je pense que ce qui nous passionne dans le triathlon c’est que on est en recherche perpétuelle de l’optimisation de notre corps finalement et c’est une quête c’est une quête infinie

Ermanno : ce sont des jolis mots pour clôturer un bel épisode tu connais la tradition le podcast s’appelle devenir triathlète toi qui es néo championne du monde alors que tu as commencé le triathlon il y a 5 ans si tu te replonges en arrière qu’est-ce que ce serait ton meilleur conseil justement pour devenir triathlète

Lea : je pense que ce que je pourrais dire à tous ceux qui s’initient dans le sport c’est de d’être conscient que c’est infini justement qu’il faut y aller petit à petit et qu’il faut célébrer vraiment chaque petite victoire chaque petit pas que ce soit en natation son premier entraînement ses premiers 1500 mètres en vélo pareil la première fois qu’on fait 40 km la première fois qu’on en fait 50 la première fois qu’on arrive à faire tous ses entraînements cette semaine là la première fois qu’on s’entraîne deux fois par jour la première fois qu’on fait un bon carboload qu’on apprend à se faire pipi dessus dans le wetsuit juste avant de sortir à l’eau tous les petits trucs toutes les premières fois de triathlète c’est tellement chouette et comme dans tout dans la vie il n’y en a qu’une seule à chaque fois de première fois donc il faut vraiment commencer sans complexe avec beaucoup de curiosité et être sûr de conviction qu’on va beaucoup apprendre sur nous même et que c’est beaucoup de satisfaction qu’on peut récolter sur le chemin bon c’est un peu long comme conseil mais peut-être c’est plutôt un conseil de philosophie par rapport au triathlon de le prendre comme ça moi c’est vrai que c’est comme ça que je le prends du coup je ne cesse de m’émoustiller avec ce sport et ouais c’est un très très beau sport lancez-vous alors important vous pouvez vous lancer avec du matériel de base pas de complexe sur le matériel avec lequel on commence le triathlon on a tous commencé avec un vélo tout pourri ça peut être un VTT ça peut être des chaussures de running

Lea : la course à pied pareil les chaussures en carbone moi je les utilise vraiment que le jour de la course sinon c’est pas la peine bref pas de complexe sur le matériel ou l’investissement économique pour commencer dans ce sport vous aurez bien le temps de voir après qu’est-ce qu’on peut améliorer avec des détails de matériaux

Ermanno : ça y est ma question m’est revenue notamment parce que tu parles de matériel et d’investissement dans le matériel qu’est-ce qui se passe une fois qu’on passe la ligne en vainqueur au championnat du monde de triathlon en distance Ironman est-ce que les sponsors te tombent dessus l’argent pleut ou au contraire c’est juste une étape supplémentaire dans ton projet de devenir triathlète professionnel et ça te fait gagner en crédibilité auprès des partenaires potentiels

Lea : alors j’ai quand même une marque de vélo qui m’a écrit là il y a quelques jours donc l’intention c’est de bien les écouter mais non c’est pas non plus ça ne pleut pas non plus mais l’idée c’est je pense que justement comme dans tout dans la vie il ne faut pas attendre que les choses arrivent il faut essayer d’aller les chercher donc moi là mon intention c’est de me marketer à fond avec ce résultat d’aller moi-même démarcher les marques les sponsors qui m’intéressent et de faire avancer les choses mais pas attendre après eux sauf faut que ce soit

Ermanno : et comment on fait le tien justement pour aller démarcher alors tu es un petit peu déjà dans le domaine avec quelques années chez adidas mais comment on fait pour aller démarcher des marques potentielles des entreprises qu’elles soient dans le sport ou pas pour leur dire bah voilà j’ai fait tel ou tel résultat mon objectif c’est ça je cherche tant d’argent pour pouvoir construire ma saison comment est-ce que vous pouvez m’accompagner comment on fait ça

Lea : et ben je pense qu’il faut être conscient que tout est une question de business quand même donc dans cette approche là il faut se marketer soi-même être son propre produit donc moi je considère que voilà le produit qu’est-ce que j’ai à offrir alors d’un côté j’ai la médiatisation la performance et de l’autre côté j’ai finalement mes réseaux sociaux qui sont un canal de diffusion donc voilà je sais que je me lance dans l’aventure pro en ayant ces deux choses le côté perf et le côté communication par ma communauté ce qui d’ailleurs me permet de me lancer dans l’aventure avec un peu plus de sérénité parce que si ça se passe pas bien pour moi niveau performance ben j’ai quand même cette communauté qui est derrière moi et qui sera attentif à mes retours d’expérience et c’est l’avantage qu’on a quand même dans le triathlon c’est que c’est une communauté niche certes mais justement très engage avec un pouvoir d’achat quand même plutôt élevé on va pas se mentir quand même ou même si les triathlètes n’ont pas peur de dépenser en général quand même donc l’idée c’est de s’approcher de ces marques en soyant conscient de qu’est-ce que j’ai à offrir

Lea : et de voilà de se vendre finalement donc avec un beau CV sportif enfin quand je dis beau pas forcément niveau résultat mais voilà un beau PPT un beau InDesign une petite vidéo quelque chose essayer d’être présent sur plusieurs réseaux moi là l’idée en passant pro c’est d’activer Linkedin aussi vu que ça va être une activité professionnelle de aussi faire un peu bouger un peu sur Linkedin de ce côté là

Ermanno : d’ailleurs tu m’as toujours pas accepté sur Linkedin mais bon ça c’est en aparté

Lea : ben justement comme je te disais je vais commencer maintenant à m’y mettre sérieusement non voilà bon après c’est beaucoup de ouais je pense qu’il faut pas avoir osé d’aller taper des portes et puis de de croire en soi et de montrer cette confiance aussi de

Lea : ouais je pense pas que j’ai la recette secrète mais bon je vais essayer donc j’espère que ça va bien se passer pour moi

Ermanno : bon écoute si tu la trouves ça nous intéresse aussi nous sur le podcast parce que c’est vrai qu’on fait ça pro bono mais s’il y a des marques qui sont intéressées on serait heureux de pouvoir les accompagner et puis de les aider à annoncer via le podcast parce que finalement tu l’as dit le triathlon en l’occurrence c’est un marché de niche où souvent les pratiquants ont pas trop peur de dépenser parce qu’ils dépensent déjà pas mal par ailleurs et nous on parle directement aux oreilles des triathlètes bref c’était la petite page pub donc si vous êtes une boîte dans le sport n’hésitez pas à nous contacter on se fera un plaisir

Lea : c’est un sport et une industrie d’avenir vraiment c’est exponentiel il va y en avoir de plus en plus moi qui reviens en France après quelques années de voir la taille du rayon de nutrition sportif de décathlon versus quelques années auparavant c’est un truc de dingue quoi la quantité de vélo qu’on voit de partout maintenant donc non c’est un sport qui l’endurance de façon générale ça a de l’avenir donc effectivement entreprise n’hésitez pas

Ermanno : ça marche où est-ce qu’on te contacte Léa justement si on te suit pas encore que ce soit sur insta sur linkedin si on veut te proposer un partenariat

Lea : plutôt instagram et bientôt linkedin mais c’est vrai que plutôt instagram donc sur Léa Riccoboni alors là je suis un peu dans le dilemme actuel est-ce que je dois faire mon contenu en anglais ou en espagnol mais pour l’instant c’est plutôt de l’espagnol donc voilà si vous voulez pratiquer votre espagnol aussi n’hésitez pas

Ermanno : Léa merci beaucoup j’en profite je fais un petit coucou à ma petite sœur qui a 10 ans de moins que moi donc un tout petit peu plus vieille que toi et qui s’appelle Léa voilà on embrasse toutes les Léa on te souhaite bonne continuation, bonne année, bonne saison 2025 et puis on se croise l’année prochaine à Hawaï n’est-ce pas

Lea : non vraiment je pense pas merci beaucoup Arnaud

Ermanno : à plus tard ciao ciao c’était devenir triathlète x OpenTri merci d’avoir écouté cet épisode jusqu’au bout nous on a pris beaucoup de plaisir à l’enregistrer alors si ça vous a plu vous pouvez nous suivre sur nos réseaux sociaux instagram linkedin et facebook on se rejoint maintenant sur devenir triathlète.com vous allez retrouver l’ensemble des épisodes mais aussi des outils des ressources et des conseils gratuits pour débuter progresser ou performer en triathlon on ajoute toutes les semaines de nouvelles ressources si vous avez une idée d’invité n’hésitez pas à nous envoyer un petit message et si vous voulez être accompagné sur vos prochains objectifs sportifs connectez-vous sur OpenTri.fr et on se fera un plaisir de vous aider alors n’hésitez pas on se retrouve tout de suite sur devenir triathlète.com et OpenTri.fr salut les sportifs

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