#405 2 parcours croisés entre triathlon et entrepreneuriat avec Jean de La Rochebrochard et Christophe Llamas

🎙️ Dans cet épisode, on reçoit Jean de La Rochebrochard, investisseur tech et triathlète passionné, accompagné de Christophe Llamas, son coach et ultra-triathlète.

💬 On y parle de la quête d’excellence de Jean dans le triathlon, de son passage sur Ironman sous les conseils de Christophe, et des parallèles entre discipline sportive et réussite professionnelle.

🚀 Un échange motivant qui dévoile les coulisses de la préparation d’un Ironman tout en jonglant avec une vie professionnelle intense.

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Ermanno : Salut les sportifs, c’est Ermanno et je suis très heureux de vous recevoir pour un nouvel épisode du podcast Devenir Triathlète x OpenTri Et je suis encore plus heureux parce que j’ai deux invités aujourd’hui L’un que j’ai déjà reçu dans un autre podcast qui s’appelle Dans les Vestiaires D’ailleurs si vous voulez aller l’écouter, je donnerai la référence pendant l’épisode d’aujourd’hui Et puis l’autre qui est tout simplement, tout simplement, oui simplement, j’en parle bien ce mot là Son entraîneur, par contre il a eu une vie très très très chargée De sportif de haut niveau, même si à la base, si j’ai bien compris, c’était mal parti dans sa vie pour qu’il soit sportif Mais bon, on va revenir avec lui sur tout ça Je suis très heureux de tendre le micro tout d’abord à Jean de La Rochebrochard Salut Jean.

Jean de La Rochebrochard : Salut Ermanno, ça va ?

Ermanno : Un peu chaud comme je le disais en off tout à l’heure, mais c’est pas grave, c’est normal, on s’entraîne

Jean de La Rochebrochard : Moi pareil, j’ai pas la clim là où je suis, donc voilà, je compatis

Ermanno : Mais en fait je vois pas si t’es rouge de tête, parce que tu portes une casquette rouge Donc je sais pas si c’est la tête qui est rouge ou si c’est le reflet de la casquette Mais bon, on va dire qu’on a chaud, c’est normal, c’est l’été

Jean de La Rochebrochard : En tout cas, je suis moins rouge que ce matin lors de mon entraînement que Christophe m’a émis pour commencer la semaine Où j’en ai bien chié

Ermanno : On va y revenir, ce sera l’occasion d’en parler, tu vas pouvoir régler tes comptes Et puis justement, tu en parlais et je le citais en introduction Je suis très heureux de tendre le micro à Christophe Llamas Salut Christophe

Christophe Llamas : Bonjour à toutes et à tous

Ermanno : Christophe, on le disait, tu es l’entraîneur de Jean de La Roche-Brochard T’es son coach, c’est toi qui lui mitonne des petits, non pas des petits plats, mais des petits plans Aux petits oignons On va revenir à tout ça tout à l’heure Mais comme je le disais, je vais déjà tendre le micro à Jean pour qu’il se présente Et puis qu’on comprenne un petit peu quel est le genre d’énergie humaine que tu dois coacher, entraîner, suivre Donc Jean, tu le sais parce que dans l’autre podcast, je t’ai déjà tendu le micro et j’ai déjà fait comme ça J’ai un moyen que mes invités se présentent Donc je te laisse la parole, dis-nous tout, qui est Jean de La Roche-Brochard ? Alors, qui suis-je en peu de temps ? Non, tu peux prendre tout le temps que tu veux, deux heures si tu veux Mais après, t’as des réunions

Jean de La Rochebrochard : Attends, c’est quand même… C’est dingue, c’est à ce moment-là qu’il faut que la connexion saute Tout va bien, c’est pour te faire plaisir au montage

Ermanno : Bon ben c’est pas grave, s’il est vraiment parti, après je vais passer à toi Christophe Ça y est, t’es revenu Jean ?

Jean de La Rochebrochard : Ouais, j’espère Sinon ça va être chaud

Ermanno : Mais c’est pas grave, je ferai un épisode que avec Christophe Mais l’idée c’était de le faire avec vous deux quand même Du coup je te laisse te présenter

Jean de La Rochebrochard : Jean, 41 ans, marié, 3 enfants J’habite à Aix-en-Provence depuis 4 ans maintenant Et je fais la navette avec Paris 2 jours par semaine J’ai fait un peu de banque d’affaires Et depuis 10 ans, je m’occupe des investissements Tech de Xavier Niel, le fondateur de Free Notamment avec un fonds d’investissement Qui s’appelle Kima Ventures Avec lequel on investit dans une centaine de startups par an Aujourd’hui c’est un portefeuille de 1400 boîtes Et le triathlon C’est venu il n’y a pas longtemps J’ai commencé vaguement à faire un peu de vélo Début 2022 Et puis mi-2023 J’ai un copain qui avait besoin que je l’héberge En même temps il m’a dit écoute Je viens pour le demi Ironman de Aix Pourquoi tu ne le ferais pas avec moi ? Et puis à partir de là, j’ai fait un peu de vélo Et à partir de là, c’était fini

Ermanno : J’étais piqué C’est marrant, comment tu nous racontes ça 2022, j’ai commencé gentiment, doucement Et puis après 2023, j’ai fait mon premier tri Puis 2024, tu vas nous raconter Non mais plus sérieusement Comment est-ce que tu es vraiment venu au triathlon ? Surtout que tu l’as dit Tu t’occupes des investissements tech de Xavier Niel Donc le fondateur de Free Tu es un homme d’affaires Avec une vie très chargée Tu es papa de 3 enfants Moi j’en ai 4, donc je sais à peu près ce que ça représente En plus tu habites à Aix Alors que ton fonds est basé globalement à Paris Comment tu fais pour gérer ça ? Et quelle mouche t’es passée ? Quelle idée t’es passée par la tête Pour te dire, tiens, je vais me rajouter en plus Du triathlon ?

Jean de La Rochebrochard : Ecoute, c’est une bonne question Tout le monde te dira que c’est la crise de la quarantaine Je pense que c’est un bon raccourci Mais en 2018, j’avais écrit un bouquin qui s’appelle Human Machine Comment s’organiser comme une machine pour vivre comme un humain Donc l’organisation, a priori, c’est pas un défi pour moi C’est un passe-temps Bien m’organiser Pour être efficace En fait, j’étais pas du tout sportif Moi je faisais partie des gens qui regardaient le Tour de France Et qui faisaient une sieste en même temps Et puis en 2022, quand j’ai un copain Qui est venu habiter à Aix Et qui m’a dit Jean, tu voudrais pas faire un peu de vélo ? Je me suis dit, bah tiens, ça va me changer de regarder Le Tour de France sur mon canapé Et de me mettre sur le vélo Donc on a commencé gentiment comme ça Et puis pile un an après, quand j’ai un copain Qui m’a demandé de l’héberger pour le Demi-Roman d’Aix J’ai dit ok Et puis il m’a dit, bah pourquoi tu le ferais pas ? Je me suis dit, bah ça doit pas être très compliqué De nager de borne et de faire 20 km de course après avoir roulé un peu Pourquoi pas ? Donc je me suis inscrit Et puis ça s’est passé Evidemment, je savais pas que je savais pas nager Donc j’ai fait la natation A la brasse En 42 minutes quand même, je tiens à le dire J’ai pas traîné sur mes petits bras musclés Et ensuite, le vélo Ça allait à peu près Parce que ça faisait un an que je roulais Et ensuite, la course à pied Ça a été une longue descente aux enfers Pour quelqu’un qui avait couru la dernière fois en 2010

Jean de La Rochebrochard : Donc longtemps Longtemps, longtemps, longtemps avant Et le lendemain Je suis allé sur Google J’ai tapé coach triathlon Aix-en-Provence Et j’ai pris celui qui Avait l’air d’en montrer le moins mais qui en avait fait le plus Et qui répondait vite Et Christophe, il m’a pris au téléphone Il m’a dit Voilà comment ça se passe avec moi Si t’es ok, on peut bosser Si t’es pas ok On raccroche Et le lendemain, on commençait à bosser

Ermanno : Vous avez discuté pendant deux heures Et le lendemain, vous avez commencé à bosser ensemble, c’est ça ?

Jean de La Rochebrochard : C’est assez vite Et puis il m’a dit T’es libre quand dans les 2-3 jours Tu viens sur la piste Je te fais courir On va regarder un peu tout ça Et puis c’était parti Et en plus, il m’a pas seulement aidé à progresser Et à m’entraîner Il m’a aidé sur la nutrition Et puis Christophe, il le dira mieux que moi Mais c’est un garçon très curieux Et donc, il se rend en carte sur tout, tout le temps Et donc, il parle de plein de trucs Et donc, il est toujours au fait de ce qui se passe Et donc, c’est hyper intéressant Parce que le plan d’entraînement Est pas monotone Ou ancré sur des bases D’il y a 5, 10, 15, 20 ans Il est toujours mis à jour Ou en réflexion par rapport à ce qui se fait de mieux En ce moment, par rapport aux sensations Par rapport à la prochaine compète que t’as Par rapport à si tu progresses Sur tes compétences Tes différents seuils ou pas Là, par exemple, sur la VO2 On a fait beaucoup de fractionnés Avec des petites distances Tu vois, du 1 km, 2 km en course à pied Avec de la récupération En fait, on se rend compte que je mets du temps à monter dans les tours Que je récupère vite Que je passe pas assez de temps en VO2 Maintenant, on fait de la VO2 en continu Ça, en fait, si ton coach est pas curieux

Jean de La Rochebrochard : Ta physiologie Et comment tu fonctionnes Et tes progrès qu’il regarde pas En fait, il continuera de t’appliquer le plan bêtement Sans réfléchir, quoi Et ce qui est cool avec Christophe C’est qu’on est en amélioration continue sur le plan

Ermanno : Christophe, lève le doigt Donc, tu veux parler

Christophe Llamas : Non, non, mais c’est exactement le problème Dans l’entraînement de l’individualisation Et l’individualisation, c’est hyper important Et il faut vraiment connaître Et parler avec son athlète Aujourd’hui, on a beaucoup de systèmes Pour s’entraîner Des trucs un peu préconçus Mais rien ne change l’individualisation Entre les deux Deux personnes Il y a des gens qui vont être très réceptifs à l’entraînement À des stimulus, à des charges, à des surcharges Et d’autres qui ne le seront pas Donc, c’est là où vraiment Au-delà des concepts d’entraînement Il faut parler avec l’athlète Et tester plein de choses Et le connaître

Ermanno : Jean, toi qui as l’habitude d’investir dans les startups tech Ça te rappelle pas un peu un profil de développeur Qu’on pourrait recruter ? Quelqu’un d’agile, quelqu’un à l’écoute Quelqu’un que t’as pas forcément besoin de micro-manager Mais qui te donne des inputs Et puis, il les retravaille Et puis, il te sort ce que t’attends Ça devrait te parler, non ?

Jean de La Rochebrochard : Ouais, ça me parle En fait, en général, dans le boulot Les gens que t’as envie d’avoir en face de toi C’est des gens que t’as pas besoin de motiver Parce qu’ils sont motivés de manière intrinsèque Parce que sinon, c’est insupportable Et d’ailleurs, les grands athlètes Tu remarques qu’ils ont une discipline quasiment plus forte Que leur coach C’est assez lunaire Tu vois que des garçons Là, on parle beaucoup en ce moment de Léon Marchand Mais Léon Marchand, il y avait un article très intéressant ce matin Quand il s’est rendu compte Tu vois, le chemin qu’il avait à faire Pour arriver au niveau des meilleurs Bah du coup, il arrivait plus tôt Il partait plus tard Et il s’entraînait plus Tu vois, il n’y a pas de secret Donc cette détermination intrinsèque, elle est importante Et ensuite, tu veux des gens qui fassent preuve d’initiative Et qui soient à l’écoute Parce que si t’es buté Mais que t’écoutes pas Bah en fait, tu progresses pas Et si t’es à l’écoute Mais que derrière, t’as pas la détermination nécessaire Pour mettre les heures qu’il faut Ou mettre la charge qu’il faut Bah ça va pas Et c’est là où C’est en fait C’est en fait C’est en fait C’est pour ça que tu vois Que le sport est une drogue Et pourquoi on s’y pique C’est parce que Ce qui fait du bien C’est d’aller au bout de soi-même C’est de se faire mal Il y a trois jours J’étais dans une angoisse pas possible Parce que je recommençais justement Les séances de VO2 J’en ai parlé à Christophe Et on commence maintenant On fait du VO2 en continu Donc en fait Je peux me mettre 20 minutes d’affilée En 3,45, 3,50 au kilo Enfin plutôt sur les pulls Ça va être un peu plus Tu vois à 165 Quand tu te mets à 165 Pendant 20 minutes En fait T’es un moment donné T’es un robot quoi Tu arrêtes de réfléchir Et d’ailleurs J’étais parti pour 3 kilomètres En fait j’étais parti Pour faire 2 fois 3 Au bout du 3ème Je me dis Putain mais tiens là T’es dans les pulls là Reste dans les pulls Pousse tu vois Tu fais le 4ème Et tu fais le 5ème kilomètre Et après t’es content Voilà Et cette satisfaction D’aller au bout Des choses que tu t’es fixé C’est quand même C’est le kiff

Ermanno : Bon on reviendra Un petit peu à toi Pour revenir plus en détail Justement sur ton voyage De triathlète Je te propose Qu’on présente Un petit peu ton entraîneur Christophe Je te laisse te présenter Et puis tu vas pouvoir Remonter loin On a déjà échangé Un petit peu tous les deux Et partagé quelques trucs Sur toi Mais donc vas-y Je crois qu’on est juste Bloqué par le call De Jean à 18h30 Donc ça nous laisse Encore 1h45 Vas-y

Christophe Llamas : Donc je m’appelle Christophe Yama J’ai 53 ans Je suis marié à Deligne Depuis 1995 Nous avons 5 enfants J’ai démarré Le cyclisme en 86 A la SPT de Strasbourg Et le triathlon en 1988 Et je me suis engagé Dans l’armée en 91 Et j’ai continué Le triathlon En étant à l’armée Donc j’ai fait 16 ans d’armée Et triathlon Mon premier Ironman En 1997 Au Japon Et après Donc j’ai eu Des problèmes de santé Quand j’étais gamin Des problèmes cardiaques Et donc Je suis arrivé Je ne pouvais pas Faire des intensités Trop élevées Je pouvais Quand j’étais jeune On m’a conseillé De faire du sport En endurance Et c’est pour ça Que j’ai doublé Les distances Assez rapidement Donc j’ai fait Un Ironman J’ai fait ensuite Un double Ironman Triple Ironman Décas En tout j’ai fait 50 distances Ironman Et j’ai passé Mes premiers diplômes D’entraîneur En 95 A Tarbes Et Quand t’étais dans l’armée Je Ouais en fait J’étais dans l’armée Mais c’était Des diplômes civils Parce que moi J’étais à l’UAT Tarbes Et donc J’étais au club UAT Tarbes Et donc J’ai passé Mes premiers diplômes D’entraîneur là-bas Et conjointement A l’armée J’ai continué A m’entraîner A faire des compétitions J’ai fait 200 triathlons A peu près Voilà Et Beaucoup de 100 kilomètres Des 24 heures Courses à pied Voilà Plein de choses comme ça

Christophe Llamas : Bon ben Voilà J’ai fait un titre De championne Deux titres De champion de monde Par équipe Donc en Décatriathlon J’ai été numéro 1 mondial Moins de 40 ans Sur toute la saison En 2004 Et un titre De champion d’Europe Par équipe En 2005 Alors

Ermanno : Moi ça Ça m’impressionne Autant L’avoir lu Que de l’entendre parler Tu parles de De d’où De trip De déca Ironman De décatriathlon Qu’est-ce que c’est Pour celles et ceux Qui ne connaissent pas Comprennent pas

Christophe Llamas : Déjà pour moi Le vrai triathlon C’est l’Ironman C’est né En 1977 A Hawaï Pour moi C’est le vrai triathlon Après on a diminué Les distances Et le triathlon olympique Est arrivé au jeu En 2000 Donc le double Ironman C’est 7,6 km En natation 360 en vélo 84 en courant Donc là Mon meilleur temps C’est 24 heures Ensuite Le trip Ironman C’est 11,4 km En natation 540 et 126 Donc en fait C’est les multiples De l’Ironman Et moi je suis allé Au Décat Donc 38 km de nage Que j’ai fait En 14h37 1800 km en vélo Que j’ai fait En 4 jours et demi Et 422 km de course A pied En 91 heures Et moi je faisais Le Décat continu Parce qu’il y a Deux types de Décat Il y a Un Ironman Par jour Où là Pendant 10 jours On va faire Un Ironman Tous les jours Et le temps s’arrête Quand on a passé La ligne le soir Et le lendemain matin On reprend le départ A 8h Ou alors Il y a le Décat continu Que j’ai fait Moi Où le chrono continue C’est à dire que Départ natation Le chrono démarre Arrivé course à pied Le chrono s’arrête Donc on est obligé De dormir Forcément Moi je dormais 4h par nuit à peu près Et voilà Mon meilleur temps C’est 9 jours Et 7h

Ermanno : Je posais la question Tout à l’heure A Jean De comment Il s’organise un petit peu Ou plutôt Quelle mouche l’avait piqué Pour se mettre dans le triathlon Alors qu’il avait déjà Des journées bien chargées Comment tu t’organises Pour faire un Décat Ironman En continu 9 jours non-stop Comment tu prépares ça Comment tu réalises ça T’as une vie de famille T’as un boulot Tu mets tout en pause Pendant 9 jours Qu’est-ce qu’il se passe Ah oui

Christophe Llamas : Moi ce que je tiens à préciser C’est que j’étais pas Un civil Déguisé en militaire C’est que j’étais Un vrai soldat Et je travaillais Donc j’avais pas de contrat Avec l’armée Moi j’étais Sous-officier Et donc le matin Je me levais Je montais en courant A Cangers Donc moi j’habitais Dans le Var Je faisais 15 bornes à pied Le midi Au lieu de manger J’allais nager A la piscine du camp Le soir Je redescendais en courant Et je faisais 3 heures de home trainer De 9h à minuit Voilà Pour préparer Le Décat Hawaii J’ai fait ça pendant 6 mois Et ensuite Quand je suis allé à Hawaii Donc je suis parti Un mois à Hawaii Et donc là J’ai eu 15 jours Pour m’adapter Et après J’ai fait la course Donc la course C’est assez simple Moi c’est Mon rythme à moi C’était de dormir De minuit à 4h du matin Voilà De se donner un rythme D’entrée du jeu Les 3 premiers jours Sont difficiles Mais après Ces 4 heures là Je dormais vraiment En sommeil profond Et au bout de 3 jours Après ça allait très bien Donc Réveil 4h du mat Donc La natation Je l’ai fait d’un coup Voilà Toujours Et ensuite A minuit Donc je suis allé me coucher 4h du mat Réveil Je faisais Je faisais A Hawaï J’ai fait J’ai fait 11 jours Donc je faisais 360 km en vélo par jour Sinon le deuxième Je faisais 400 km en vélo En 20h Mais avec les temps d’arrêt Manger Tout ça Voilà Coucher minuit Donc le vélo Ca durait entre 4 jours et demi Et 5 jours Et la course à pied Pareil C’était Réveil 4h Et je faisais à peu près 105 km par jour Et coucher minuit Voilà Pas de montre Pas de compteur Pas de montre cardiaque Réveil 4h Du tout C’est à dire que moi J’ai beaucoup fait de De l’auto-hypnose en fait Et ça Ca marchait bien en natation Par exemple En natation J’ai dit Interdit de me dire Où j’en suis Donc J’étais en train de J’étais en train de De nager Et je voyais le soleil Qui déclinait Et Je leur ai dit Où est-ce que j’en suis Et ils m’ont dit On te le dit pas Je dis si tu ne me dis pas J’arrête tout Et je pensais que j’avais fait 15 bornes J’étais au 28ème Et là Pour le Pour le mental On se dit Il n’y a plus que 10 kilomètres A faire Et en vélo C’était pareil C’est à dire Qu’on me levait à 4h du matin Moi je pédalais Et mon kiné Il m’arrêtait à midi Pour manger un peu Et J’étais parti à 4h du matin J’avais l’impression Que j’allais pédaler 4h Et en fait J’avais pédalé jusqu’à midi Et voilà Plutôt que Certains athlètes Qui on leur donne Le temps de passage Tous les 100 mètres Ou Voilà Moi j’avais besoin D’être un peu Un yogic De De l’ultra triathlon Voilà Vraiment très très En méditation Et Et En auto-hypnose

Ermanno : Jean j’imagine que Tu T’avais screené un petit peu Le profil de Christophe Avant de le contacter Tu savais tout ça ? Est-ce que c’est des choses Qui t’ont attiré justement Pour t’entourer de ses services ? Ou t’as vu que C’était un mec Qui avait fait quelques trucs Il n’en parlait pas trop Et puis tu t’es dit Je vais le contacter Et je verrai

Jean de La Rochebrochard : Je pense que Quand je suis tombé Sur le profil de Christophe Ce qui m’a marqué C’était qu’il avait fait Du déca Ironman Et donc Ça en disait probablement Long sur sa psychologie De J’ai regardé aussi Les différents témoignages Des gens qu’il avait coachés Et ce que j’ai aimé C’est que Il y avait des gens De tout âge Toutes catégories de sportifs Avec tout type d’objectifs Et donc il y avait ce côté Non élitiste En fait moi Ce qui me dérange un peu Je suis obsédé par la performance On va pas se le cacher Tu vois Et je pense que Ça sert à rien De dire De faire quelque chose Ou de commencer quelque chose Si tu t’y donnes pas à fond Mais Qu’est-ce que ça veut dire Tu vois Et ça c’est toujours Très personnel Et à rapporter Aux expériences de chacun Donc tu vois Des gens qui vont partir D’un certain endroit Pour aller Tu vois A une certaine destination Avec leur bagage Avec leur capacité Avec leur temps Etc Mais si Cet objectif Il est fixé à l’avance Si tu te donnes les moyens Et si tu as Un coach derrière Tu vois Qui s’assure De faire ce qu’il faut Pour que tu y arrives Et qui a compris Que tu pouvais y arriver Et bien dans ce cas C’était génial Et donc moi J’ai beaucoup aimé Du coup les témoignages Sur le site de Christophe Parce que c’est témoignage De gens De tout horizon Et qui allaient Vers toutes sortes De destinations Et donc le côté non élitiste M’allait bien Parce que ça veut dire Que c’est quelqu’un Qui Qui Comprend aussi Ce que c’est Que se mettre dans le dur L’échec Que parfois C’est le bon moment Parfois c’est pas le bon moment Il y a des moments Où ça va Des moments où ça va pas Et donc il est pas là Pour te mettre des claques Comme si t’étais Un olympien Mais il a conscience Que t’étais un amateur Et il y aura Juste ce qu’il faut Pour te donner La bonne motivation Il viendra pas T’écraser Et moi j’avais un peu peur De ça D’aller dans des endroits Où en fait Soit le groupe Tu vois il y a des groupes De triathlons Je peux pas les citer Mais où tu sens Que les gens En fait Sont Se tirent la bourre Au point de s’écraser Et moi en fait Je fais pas un sport individuel Pour me retrouver Avec des gens qui m’écrasent Ça m’intéresse pas Je fais un sport individuel Pour me prouver des choses A moi-même Donc tu vois Ça me fait chier De me retrouver Dans un endroit écrasé Et de la même manière Que tu veux des coachs Qui sont conscients Que bah T’es dedans Et t’es un peu moins dedans Et c’est normal T’as une vie Ouais exactement

Christophe Llamas : Moi je pense Que le but C’est d’aider la personne A ce qu’elle devienne La meilleure version D’elle-même Et comme disait Jean Peu importe D’où on vient Moi j’ai aidé Des personnes Une personne De 74 ans Elle a perdu 20 kilos Elle s’est mise A la course à pied Et donc Il y a tous les profils Et ça c’est intéressant Et surtout La réalité De la vie Avec des gens Qui travaillent Qui ont des enfants Qui sont Qui ont les pieds sur terre Et qui sont connectés

Ermanno : Ouais tout à l’heure Jean tu parlais De la performance C’est vrai que mon entraîneur Avait coutume de dire Que la performance C’est ma performance Sous-entendu Être performant Ça veut pas forcément dire Être champion olympique De trait long Ça veut juste dire Te fixer un objectif Et puis devenir La meilleure version de toi-même Et atteindre cet objectif Si ton objectif C’est de finir un Ironman Mais que t’as pas D’idée de temps Que tu veux juste aller au bout Voilà Tu vas au bout D’ailleurs on reviendra Sur ton Ironman de 2023 Christophe parlait un petit peu Tout à l’heure De ses façons de s’entraîner De ce mode Auto-hypnose Pour pouvoir aller au bout De ses objectifs D’entraînement sans montre Sans cardio Sans aucun repère Sauf le moment Où t’as besoin D’avoir un repère Est-ce qu’il applique aussi Pour les athlètes Qui l’entraînent Qui l’encadrent ?

Jean de La Rochebrochard : Écoute moi Il a compris tout de suite Que j’étais un geek Avec plein d’écrans

Jean de La Rochebrochard : Et d’ailleurs Un jour il m’a posé la question Il m’a dit Mais Jean qu’est-ce qui se passe Si ta montre elle marche pas Au départ de l’Ironman Je lui ai dit Bah c’est pas grave On fera ça Il me dit ok c’est bon C’est ce que je voulais entendre Je voulais être sûr Que c’était pas un bloqueur Pour toi Il se disait Mais putain si le mec Il est comme ça Obsédé tout le temps Sur ses chiffres Qu’est-ce qui se passe Le jour où les chiffres S’affichent plus Et moi c’est vrai Que je suis un malade Je me rappellerai toujours Du premier Ironman Que je fais en septembre 2023 Où Christophe me dit Me donne en fait Le plan de course Et on avait commencé A bosser ensemble Seulement trois mois et demi avant Donc c’était un peu tôt Pour faire un full Ironman Mais c’était le plus pratique Par rapport à mon agenda Et j’ai eu Il m’avait dit Sur le vélo Il faut que tu fasses 140 pulses de moyenne Sur le vélo Bah tu prends la moyenne du vélo Tu vas sur mon Strava La moyenne de tout le vélo Sur les 180 bornes C’est 140 pulsations Tu peux pas faire plus précis Tu vois Et sur la course à pied A Aix Pour le demi Ironman Il me dit Le demi Le demi marathon Le semi marathon Là les 21 kilomètres Tu l’as fait en 417 du kilomètre Je me dis Il est complètement starb Ce mec Ça va pas passer Et bah je l’ai fait en 417 Genre Je l’ai fait en 417 C’était dingue Et donc ça C’est un peu la rencontre Tu vois Il a pas de fichier Excel Il a pas de calculatrice Mais par contre Il sait exactement Le temps que tu vas faire Je sais pas comment Est-ce qu’il fait ses calculs Sur ses petites feuilles de papier Et moi de l’autre côté J’ai mes datas Et je m’obsède A essayer d’y arriver Parce que Je sais qu’il a raison Et que si je fais ça En fait ça va marcher

Ermanno : Et comment tu fais du coup Tu recalcules pendant toute la course A chaque fois ta moyenne Ou c’est juste que Bah Les 160 sur le vélo Ou les 417 Sur la course à pied Ça tombait bien

Christophe Llamas : Donc moi Moi ce qui se passe C’est que Je fais un plan de course 15 jours avant l’épreuve Et avec toutes les données Que j’ai Parce qu’en fait Moi je m’entraîne Avec les données Pour le DK Je m’entraînais Avec les mondes cardiaques Et tout Mais c’est lors du DK Que là Je prends pas tout ça Mais pour mes athlètes Je prends énormément de données Pour savoir comment ils fonctionnent Pour savoir Quelle allure au seuil Ils peuvent tenir Et je sors le plan de course 15 jours avant Donc là pour X J’avais dit 14 jours avant 4h45 Et Jean il a fait 4h44 Et dont le fameux Semi en 1h30 Je crois Ça Voilà 1h30 Donc moi J’étais sur le bord De la route Et aussi J’essaye De me déplacer Sur les triathlons Pour coacher Mes athlètes Donc Le plan de course Il peut pas être fait Une personne Peut pas vous dire Bah moi Je veux faire tant À l’Ironman Dans 6 mois Là je suis obligé De voir ses capacités Et lui dire C’est possible C’est pas possible Il y a des gens Ils viennent me voir Ils me disent Moi je veux faire Moins de 4h au marathon Je regarde leur Strava Je regarde leur qualité Je leur dis Pas possible Vous ferez 4h15 4h30 Et là avec Jean Moi j’avais dit 4h45 Et je l’ai entraîné Pour ces 4h45 Et il a réalisé Ces 4h45

Jean de La Rochebrochard : Avec une petite erreur Sur la natation Où en fait J’ai foiré la natation J’ai fait 38 minutes Au lieu de 33 Donc j’ai perdu 5 minutes Mais par contre Le vélo Et là C’est là où Tu vois Christophe me dit Tu te mets au seuil Sur le vélo Tout le long Tu réfléchis pas Je me dis Putain Pour la course à pied Ça va être chaud Il me dit T’inquiète Et effectivement J’ai mis le vélo Mais le vélo T’as la position T’as le matos T’as l’aéro Le fait qu’il faisait beau Et du coup Le vélo Je l’ai fait vraiment Rapidement J’ai fait 35,5 de moyenne Et il y a du D+, Sur X Et donc ça m’a permis De rattraper le retard De la natation Et de finir En beauté

Ermanno : T’imagines T’aurais pas foiré la natation Il se serait planté De 5 minutes en fait

Christophe Llamas : C’est ça Mais dans ce sens là C’est pas un problème C’est vrai T’as raison Les gens ont peur De Se demander S’ils vont rester Au seuil longtemps En fait Et l’erreur Que font souvent Les débutants aussi C’est De pas trop forcer Mais dans les côtes De se mettre en VO2 max Et là c’est fini Ainsi de l’actique On va plus synthétiser On s’est foutu en l’air Mais le but du jeu C’est de vraiment De rester Au seuil Voilà Et on peut tenir Si on est entraîné On peut tenir très longtemps Au seuil Ça fait peur Au début Mais une fois qu’on y est On se dit Bah tiens

Ermanno : Tiens bah justement On a un technicien avec nous Tu peux nous expliquer Un petit peu Ce que c’est que le seuil Et éventuellement Les différents paliers Et puis nous prendre L’exemple de Jean par exemple

Christophe Llamas : Et bah En fait c’est simple Le corps humain Il a deux seuils ventilatoires Voilà Et aujourd’hui On a des gens comme Le docteur Montdenard Ou même Robin Pla Qui est Entraîneur à l’INSEP Là Des équipes de France de Natation Qui vont utiliser Ces deux seuils Pour faire On va dire Trois zones de travail Voilà Donc le premier seuil Ventilatoire Il va être C’est ce qu’on va appeler L’entraînement en Z2 Ou l’entraînement en endurance C’est un entraînement Où vraiment On va être En équilibre des lactates De millimoles de molécules A peu près C’est à dire que On a un entraînement On ne souffre pas du tout Et c’est le plus important Pourquoi ? Parce qu’on va fabriquer Son moteur aérobie Le coeur Il a le temps De se remplir Et de se vider Et on va faire Des capillaires sanguins Donc un capillaire C’est un vaisseau sanguin 20 fois plus petit Qu’un cheveu Et pour avoir Beaucoup de capillaires Dans le corps Pour emmener Beaucoup d’oxygène Aux muscles Et bien Il faut s’entraîner A cette allure En vélo On dit C’est la Z2 Donc cette allure Vraiment dans la littérature Et dans la vie Dans le réel C’est plutôt Entre 65 et 70% De la fréquence Cardiaque maximale C’est hyper contre-intuitif Parce qu’en fait Aujourd’hui Les gens Ils pensent que S’ils ont moins de temps De s’entraîner Et bien Il faut faire De la qualité Et si on fait Beaucoup de qualité C’est à dire Par exemple La deuxième allure Où on va plus vite On ne fabrique pas De capillaires On ne va pas progresser On ne va pas utiliser En substrat Les graisses Par exemple Et dans cette progression Première allure Donc ce que j’appelle Moi l’endurance fondamentale Ou l’endurance vraie Et bien là On fabrique des capillaires On apprend A utiliser Les graisses Le coeur A le temps De se remplir Et de se vider Voilà Et pour moi C’est 80% Du temps d’entraînement La deuxième allure C’est celle Qu’on appelle Le seuil Un peu faussement Mais Donc c’est le Deuxième seuil ventilatoire C’est le moment Où on va fabriquer Beaucoup

Jean de La Rochebrochard : Beaucoup plus

Christophe Llamas : De lactate Sanguin Et qu’on ne va pas Les éliminer Donc cette allure là En fait C’est plus L’allure Qui va être Utilisé Pour un Alpha Ironman Et elle se situe Entre 85

Christophe Llamas : 90 pulsations A peu près De la fréquence Cardiaque max Donc Oui Oui pardon De la fréquence Cardiaque max Et je dirais Que ça C’est une allure Vraiment de compétition Voilà J’appelle ça Le temps de soutien Ou allure de compétition Et ça Moi je

Jean de La Rochebrochard : D’ailleurs je crois Qu’on est entre 2 et 4 millimoles Par litre Sur ce palier là Et l’avantage C’est qu’on continue De synthétiser quand même Donc et après Christophe va y revenir Mais après on rentre Dans la partie Où en fait Tu fais beaucoup plus De lactate Que ce que t’es capable Exactement

Christophe Llamas : C’est exactement ça Donc on est entre 2 et 4 millimoles Et , au-delà en fait On va plus pouvoir Synthétiser L’acide lactique Et la troisième allure C’est Le VO2 max Ou au-dessus Donc là on dépasse Les 4 On peut monter à 6-8 Donc c’est entre Le VO2 max C’est un plateau Entre 90 environ Et 95% De la fréquence cardiaque Maximale théorique Cette allure là Elle va Nous aider A augmenter un peu Sa cylindrée Voilà Mais Ce que font Beaucoup les amateurs C’est qu’ils s’entraînent Beaucoup en intensité VO2 max Seuil Donc ils vont avoir Un gros moteur Mais ils vont pas avoir La tuyauterie nécessaire Dans les jambes Pour emmener Tout le sang Pour emmener tout l’oxygène Et c’est là Le problème Moi je vois des gars Qui font le marathon Donc un marathon sec Ils vont le faire En 2.45 Et sur un Ironman Ils vont sortir Un marathon En 4h30 Et c’est là Qu’on voit Qu’ils sont pas Dans la même filière Et qu’ils sont pas Entraînés A la filière énergétique Que sont les graisses Voilà Donc les 3 allures C’est ça à peu près Et le VO2 max Pour moi C’est 5% Du temps de travail A peu près Le VO2 max

Ermanno : C’est les fameuses règles Des 80% De l’endurance fondamentale Et 20% Au dessus A partir du Premier seuil ventilatoire Oui en polarisé Tu parlais de la fréquence Cardiaque maximale Qui en plus Évolue à chaque fois Donc comment est-ce Que tu fais Pour tester Pour avoir des valeurs De fréquence cardiaque Maximale Qui soient correctes Pour pouvoir ajuster Tes seuils Au delà du fait Que tu suives Régulièrement Les données De tes athlètes Et en l’occurrence Si on prend l’exemple De Jean J’imagine que Ses seuils Et sa FC max Ont évolué Depuis 2022 Quand il t’a contacté A juillet 2024 Quand on enregistre aujourd’hui Alors

Christophe Llamas : Nous l’avantage C’est que On est sur X Tous les deux Donc c’est vrai Qu’on a fait pas mal De tests On a fait Des tests de fréquence Cardiaque max On a fait De l’actate Avec moi Je jouais le vampire Donc prise de sang Et tout C’était super intéressant On fait Beaucoup de tests On a fait Des tests de Cooper Donc en 400 Mètres Natation Donc le test 400 Ça je l’ai déjà dit Vélo aussi Il a fait Pas mal de tests Il est même allé à Paris Il a eu Une physiologiste Voilà Donc je prends tout ça Et après Ce qui se passe aussi C’est que

Christophe Llamas : Pas mal de montres Comme Garmin Aussi Donnent Les fréquences Cardiaques maximales Les réactualisent Avec Pas mal De données Et c’est assez précis En fait Donc Souvent J’ai des athlètes Qui sont Bon Qui sont pas surex Qui me disent Là ma montre Elle m’annonce Que ma nouvelle fréquence Cardiaque max C’est tant Et ça marche pas mal Voilà Mais en tout cas Les tests En règle générale Moi je fais 3 fois Des tests Par saison Voilà L’hiver Avant les compètes Et en cours de saison Pendant les compètes On a On a des valeurs Qui arrivent aussi Le Le Le Copyright Le Le Cor Humain A tendance Aussi Avec la Chaleur A changer Certaines choses Certaines valeurs Donc J’ai tendance A dire aussi Qu’il faut aussi Ecouter ses sensations Voilà Il y a des gens Je lui disais Essaye d’aller A 160 162 Il me dit Ah mais A 158 Je me sens Vraiment bien Voilà 160 C’est trop Et ben ça C’est des choses Qui sont importantes Avant, toutes les datas et la théorie, ce qui est important aussi, c’est les sensations.

Ermanno : Et toi, Jean, qui es un gros geek, est-ce que malgré tout, tu arrives à écouter tes sensations ?

Jean de La Rochebrochard : Moi, j’ai besoin d’un référentiel. Donc, la data, c’est mon référentiel. Et ensuite, l’avantage du référentiel, c’est que tu as toujours une marge d’erreur à plus ou moins 5%. Et c’est là que les sensations rentrent en jeu. Donc, pour moi, je dirais, tu as 90-95%, c’est de la data. Et les 5-10% de changement, en fait, c’est là où les sensations rentrent en jeu.

Jean de La Rochebrochard : Et je vais te donner un exemple où, en fait, j’ai eu les sensations et j’ai regardé la data après pour comprendre. Donc, j’ai fait l’Ironman de Nice il n’y a pas longtemps. Et dans la nat, moi, je suis con, parce qu’en plus, j’avais des lunettes qui m’affichaient le cardio. Donc, je vois le cardio qui monte à 156, 157, 158. Je me dis, ça doit déconner, ce n’est pas possible. Je n’ai jamais eu 157, 158 en natation. Déjà, je nage comme une enclume. Si, en plus, j’ai comme une enclume, j’ai un cardio de merde, autant que j’arrête tout de suite. Donc, en fait, je ne crois pas le cardio à ce moment-là. Et au lieu de me calmer, de redescendre un peu en pression, de regarder ce que ça peut donner sur le cœur et tout, je continue d’avancer. Et en fait, j’arrive sur le vélo. Et sur le vélo, en fait, je suis cramé. Je suis cramé parce qu’en fait, c’est con, mais

Jean de La Rochebrochard : pendant 1h20, j’ai carburé à 157 pulses. Et personne ne carbure à 157 pulses en faisant ensuite la suite de son Ironman en pleine forme. Et ce qui était très difficile pendant le vélo, en plus, c’est que Nice, il y a beaucoup de dénivelés. Et donc, ça veut dire que tu as peu de zones de récupération. Donc, en fait, quand je t’enquille ton vélo, il faut que tu ailles vite parce que tu as les premières bornes où tu es à 40 de moyenne et donc tu avances. Ensuite, tu arrêtes à une première côte. Et ensuite, c’est bourré de faux plats. Une deuxième, rebourré de faux plats. Une troisième. Et en fait, tu n’as jamais le temps de récupérer. Le seul moment où j’ai eu le temps de récupérer, c’était dans la descente des 40-50 dernières bornes avant d’arriver à Nice pour le marathon. Et heureusement, au marathon, j’avais bien récupéré. J’ai réussi à le faire en 3.23. Mais le vélo, c’était horrible. Pendant tout le vélo, je n’avais qu’un espoir. C’était de crever, d’avoir un accident, que ça s’arrête. C’était la torture. Et pendant que tu es en torture, tu te dis, vu que je suis en train de me faire mal, quitte à me faire mal, autant me faire vraiment mal. Ça ne sert à rien d’aller faire un vélo de merde si c’est pour se plaindre. Arrête-toi ou bute-toi. Mais ne te mets pas au milieu. En fait, j’avais trop mal et j’ai continué. Et là, vraiment à la fin, je regarde mes datas et je me dis, putain, j’ai merdé sur la natation. Et quand on a repris l’entraînement un peu après, du coup, j’avais mes pulses que je captais et que Christophe a accès à mes pulsations quand je nage. Il me dit, Jean, quand tu nages, je te jure, tu nages trop vite. Tu nages à des pulsations qui ne sont pas adaptées aujourd’hui. Et du coup, tu ne fais pas ta caisse en natation. Ce n’est pas bon. Et donc, j’ai réduit, réduit, réduit, réduit un maximum. Et maintenant, je peux nager une heure. Et quand je nage une heure, je ne dépasse pas 130 puls quand je suis en zone 2. Alors qu’avant, il y a encore un mois, un mois et demi, je montais à 140, 145. Et en fait, mon cœur s’emballait très vite de manière un peu bête. Donc, j’aime bien cette idée d’avoir la data tout le temps à dispo. Ensuite, de jauger avec tes sensations. Mais généralement, quand tes sensations, tu les sens bien, en fait, ça se voit sur la data après. Et là, sur Nice, je me rappelais toujours le col de l’Aigle où j’ai un mec qui me dit « Putain, lâche rien, lâche rien ! » Et je regardais mes watts et j’étais genre, je ne sais pas, 250, 260 watts et j’étais dans le dur. Là où deux mois avant, je montais le col de l’Aigle à 280 et je me baladais. Et ouais, ça a été assez frustrant.

Ermanno : Et maintenant, que tu as vécu cet épisode où tu ne te sentais pas bien, tu n’as pas tenu compte des informations qui étaient remontées par ta montre, via tes lunettes, tu t’es entêté et puis après, tu as réalisé qu’effectivement, les datas qui étaient remontées n’étaient pas complètement à la ramasse et que ça correspondait à tes sensations et à ton état de forme du moment. Est-ce que tu crois que tu as toujours besoin d’avoir un écran pour te donner ces informations ou maintenant que tu as ressenti ça, tu vas savoir le décrypter, l’analyser et puis tu vas pouvoir nager, peut-être pas mieux, mais tu vas pouvoir nager justement dans les zones qu’attend ton entraîneur de toi pour pouvoir bien caler ton entraînement.

Jean de La Rochebrochard : Ce qui est sûr, c’est que je nagerai plus. Je préfère nager moins vite avec le bon cardio que trop vite avec le mauvais cardio. Donc ça, c’était une erreur. Et en plus, je n’ai pas nagé vite, donc ça ne sert à rien. Et ensuite, l’autre truc que je n’ai pas fait en natation sur la dernière, la dernière saison, parce qu’en fait, je nageais quand même non plus. Donc je me disais, il faut que je fasse des bornes, il faut que je fasse des bornes, il faut que je fasse des bornes. Et en fait, non, il faut faire de l’éducatif, il faut faire du VO2. En fait, la natation, c’est exactement comme le vélo et la course à pied. En fait, tu ne peux pas juste te dire je fais des bornes et ça va aller. En fait, il faut que tu te mettes aussi dans l’éducatif et aussi dans la VO2 parce que c’est aussi comme ça que tu progresses.

Ermanno : C’est marrant cette image qu’on peut avoir, nous, les sportifs, et je nous inclue tous, et je pense que toi aussi, Christophe, tu es passé par là, à se dire justement, il faut faire des bornes, il faut en bouffer et c’est comme ça qu’on va progresser. Peut-être en laissant de côté les gammes, les bases. Quand tu es musicien, quand tu es pianiste, tu échauffes tes doigts, tu fais ça toute la journée. Quand tu es pianiste professionnel, tu fais des gammes, tu fais des gammes. Tu as beau être un virtuose, tu as beau ressembler à Mozart ou être le futur Chopin, tu en fais des gammes. Pourquoi est-ce que dans le sport, on n’en fait pas des gammes ou on a cette impression que si on fait des gammes, on perd notre temps et donc du coup, on ne progressera pas ? Alors que c’est tout le contraire justement.

Christophe Llamas : Il y a un problème d’ancrage, un problème d’éducation et aussi, comme je le disais, un problème chronophage. Un champion, il va s’entraîner 40 heures par semaine. Un entrepreneur, déjà s’il fait 15 heures, c’est bien. Et donc, il faut optimiser au maximum. Et moi, je le dis souvent et dans tous mes plans d’entraînement en natation, toute la saison, il y aura des éducatifs. L’hiver, il y en aura beaucoup et après, l’été ou même en période de compétition, on va l’utiliser un peu pour l’échauffement. Mais en fait, il vaut mieux nager un kilomètre ou deux kilomètres en faisant beaucoup d’éducatifs plutôt que mettre le pull-boy entre les jambes et faire trois bandes. Il y en a beaucoup qui font ça, pull-boy entre les jambes et puis avec des techniques pas possibles. Et voilà, donc, c’est, et c’est un problème aussi d’optimiser et d’en faire le maximum avec le peu de temps qu’on a. Et c’est contre-intuitif, mais c’est comme ça.

Jean de La Rochebrochard : Puis, il y a un truc d’autoconviction aussi. Tu as envie de te convaincre de ça. Le jour où tu comprends ce qui est bon pour toi, tu te convaincs de l’inverse. Donc maintenant, quand je vais aller à la piscine et que je vais faire des éducatifs et que je ne vais plus regarder le temps au 100 mètres, je vais regarder le temps total passé. Et je me dis, j’ai passé ce temps total à progresser. Et pas ce temps au 100 mètres. Parce que je sais que le temps total que j’ai passé contribue à l’amélioration de mon temps au 100 mètres, mais pas spécifiquement sur cette séance, mais sur les séances à venir. Et donc, en fait, il faut reprendre du plaisir à faire des éducatifs. En plus, éducatif, c’est bien parce que comme tu varies, en fait, 200 mètres par-ci, 200 mètres par-là, à la fin, tu as fait 2, 3, 4 bornes assez vite. Et ce n’est pas parce que tu as mis 20 minutes, 30 minutes de plus que ça ne l’a pas fait, au contraire. Et donc, reprendre du plaisir à avoir des séances structurées en natation. Moi, tu vois, là, aujourd’hui, j’ai beaucoup nagé en mer la semaine dernière. En mer, c’est un peu plus chiant quand même de faire des éducatifs, on va se le cacher. Donc là, j’ai fait des bornes.

Ermanno : Parce que l’avantage, c’est que tu ne fais pas les virages.

Jean de La Rochebrochard : Ouais, ouais. C’est-à-dire que tu ne fais pas le virage, mais bon, tu as l’impression quand même d’avoir bouffé une marmite d’eau salée à la fin, quoi. Mais donc, et là, cette semaine, tu vois, partout où je vais, j’ai des piscines, cette semaine. Et là, je vais faire éducatif après éducatif, après éducatif. Ça va être une super semaine et de la VO2. Et je suis sûr que ça va avoir de l’impact sur ma nat en eau libre la semaine prochaine. C’est sûr. Évidemment, évidemment. C’est des gammes. Il faut retravailler.

Christophe Llamas : Ouais, les gammes, donc je vous disais, j’en fais tout le temps et j’ai des pulsations même dans l’eau très, très basse. Mais voilà, je suis sorti il y a deux ans, 1h16 de l’eau et j’étais à 105 pulsations et j’ai l’impression, je ne force pas. Vraiment, c’est hyper important. Mais, le fond, les éducatifs et la natation, c’est assez contraignant parce que ça demande quand même, par rapport à la course à pied au vélo, la natation, dès qu’on nage pas pendant 15 jours, au niveau proprioceptif, on perd assez rapidement. Donc, ça demande d’être assez assidu.

Ermanno : Mais comme disait Jean, c’est aussi un moyen de rester assidu et de ne pas s’ennuyer. Faire tous les jours 3000 mètres non-stop avec un pool boy, j’en mets au défi de faire ça pendant un an tous les jours alors que faire tous les jours 5000 mètres avec des éducs échanger et puis faire des fois des 100, des fois des 400, des fois des 800 et puis des fois d’enchaîner juste des 50, des 50, des 50 en éduc, ce n’est pas pareil. Tu n’as pas les mêmes sensations. C’est ça.

Charly : Bien sûr.

Ermanno : Pour revenir sur l’amateur dont tu parlais tout à l’heure, c’est comme le gars qui commence à courir puis qui s’amuse à faire des 10 kilomètres toujours le même tour et puis en essayant d’aller toujours plus vite et puis il se rend compte qu’au bout d’un moment il ne progresse plus tout simplement parce qu’il a la caisse mais il n’a pas la tuyauterie qui va avec.

Christophe Llamas : 80% des gens ils s’entraînent comme ça et ils sont disons à une allure bâtarde. Ils ne sont ni doucement en fondamental ni à fond et ils s’entraînent au milieu du seuil et ils ne comprennent pas pourquoi ils ne progressent pas parce qu’ils s’entraînent beaucoup, ils forcent et voilà. C’est dommage. Jean,

Ermanno : si on l’applique à toi, est-ce que tu peux nous faire un petit overview de tes deux Full Ironman ? Tu as dit qu’on a fait un en 2023 et un en 2021. En septembre 2023, c’était en Italie je crois, à Emilia Romagna, à Cervia et l’autre, c’était il y a peu de temps, à Nice. Est-ce que tu peux nous faire justement la comparaison entre les deux et une fois avec trois mois d’entraînement avec Christophe et une fois avec un an et trois mois ?

Jean de La Rochebrochard : Oui. Alors attends, le premier demi Ironman c’était fin mai 2023.

Jean de La Rochebrochard : Début juin, on commence à bosser avec Christophe. Christophe me dit avant ton Full Ironman de l’année prochaine, on va en faire un autre demi en septembre. Quelques semaines avant le demi, on se rend compte que ça tombe un dimanche, je n’ai pas pratiqué avec mon agenda et du coup, on change du demi au full quatre semaines avant. Comme ça.

Ermanno : C’est un truc qu’il faudra que tu m’expliques d’ailleurs Christophe, de passer du demi. J’ai validé. Oui, c’est toi qui l’as validé. Mais le mec a quand même certaines capacités.

Jean de La Rochebrochard : Oui, mais Christophe, il était malin, il m’a dit écoute, on a beaucoup bossé le foncier, donc tu as la caisse. Donc ce qu’on va faire, c’est qu’on va s’assurer que tu ne te mettes pas dans le rouge. Donc je vais te donner le plan et tu vas l’appliquer. Et le plan, il était simple, je me rappellerai toujours, je ne peux pas l’oublier. C’était 400 premiers mètres en natation. Peu importe la vitesse à laquelle tu vas au démarrage, tu réduis systématiquement la vitesse parce que tu as l’impression que tu ne vas pas vite alors que tu vas trop vite. Ça par exemple, je ne l’ai pas fait à Nice, mais j’aurais dû le faire. Et ça, je l’ai fait à Tchervia et du coup, je termine Tchervia en 1h13, 5 minutes de mieux que Nice. Alors la mer était moins agitée, tout ce que tu veux, mais bon, les méduses n’étaient pas très agréables. Et donc, on fait ça. Il me dit sur le vélo, tu te mets à 140 puls, tu ne réfléchis pas, ne regarde pas le temps, mais regarde les puls. Je termine à 140 puls et il me dit sur le marathon, écoute, tu devrais tourner en 5,45 à peu près au kilo et ça va le faire. Et en fait, je me rends compte qu’à 5,25, je suis plutôt, ça va, je suis en forme et je pourrais pousser un peu plus. Il m’a dit, fais gaffe quand même sur la course à pied si tu sens que tu peux y aller. C’est sûr que les 20 premiers kilomètres, c’est la balade, mais les 20 derniers, tu vois, ce n’est pas pareil. Et il m’avait dit aussi sur la course à pied, 21e kilomètre,

Jean de La Rochebrochard : tu vois, ton esprit te dit de lâcher, mais tu as encore les jambes et au 32e, c’est l’inverse. C’est les jambes qui ont envie de lâcher et il faut que tu utilises ta tête. Et donc, une fois que tu as ces paramètres en tête, en fait, rien ne t’arrête. Tu vois, c’est, tu sais, tu sais exactement dans quel, c’est exactement ce qui s’est passé. Et c’est marrant parce que c’est aussi ce qui s’est passé à Nice. À Nice, je savais qu’au 21e, j’allais en chier. Je savais qu’au 32e, j’allais en chier, mais juste de manière opposée entre mon corps et mon esprit. Et donc, l’Italie, je fais la nat en une 13, le vélo en 5 15, je crois, et le marathon en 3h48. Je me traîne un peu sur les, sur les, sur les transitions. En même temps, je ne suis pas là pour faire un temps. Je voulais faire environ 11h30, quoi, et je termine finalement en 10h33. Donc, j’étais trop content parce que c’était mon premier Ironman. Mon fils aîné m’avait fait une blague en me disant, papa, si tu n’es pas dans les 500 premiers, tu es un faible. Et j’avais terminé 427e. Tu aurais pu faire 499 pour la blague,

Ermanno : quand même.

Jean de La Rochebrochard : Exact. Mais bon, écoute, j’ai tout donné pour, il fallait quand même que j’ai un peu de marge. Et alors, ce qui était marrant, c’est que je n’avais jamais couru de marathon de ma vie. Donc, pour moi, c’était mon premier marathon. Donc, tu vois, tu cours ton premier marathon à l’occasion d’un Ironman. C’est assez, c’est assez marquant comme expérience. Et chez Ravia, autant le vélo est très moche parce que tu es sur l’autoroute une partie du temps, autant la course à pied est magnifique. C’est vraiment un très, très beau parcours de course à pied. Et donc, ça, c’était très ludique. Et donc, voilà, on fait ça. Ça se passe en 10h33. C’était un bon, un bon score. Et donc, à ce moment-là, avec Christophe, ce qu’on se dit, c’est Nice 2024. L’objectif, c’est de faire tout juste sous la barre des 10h, donc 9h59

Jean de La Rochebrochard : si possible. Et ça, en plus, ça te donne un slot pour Kona, tu vois, qui sont les championnats du monde et qui ont lieu en octobre de cette année.

Ermanno : Ça te donne un slot si tu es dans le road down. Ouais,

Jean de La Rochebrochard : alors là, on va tout de suite spoiler un peu la fin. J’ai terminé en 10h23 et celui qui a eu le, le dernier slot de ma catégorie d’âge, il avait terminé en 10h14. Donc, en fait, je suis à 10 minutes du, 10 minutes du slot, quoi. Je l’ai un peu mauvaise. Ouais,

Ermanno : mais si t’avais respecté le plan et si t’avais ralenti en natation, peut-être que t’aurais été dedans. Mais bon, ça, c’est un autre sujet. Ouais,

Jean de La Rochebrochard : ouais, non, mais c’est ça. Je pense qu’il y a, bon, il y a plein de trucs, mais ce qui est sûr, c’est que la natation, j’aurais dû moins me cramer. Ça, c’est le premier truc. Sur le vélo, je me suis vraiment accroché dur, dur, dur, dur, dur, et je fais le même temps que je faisais deux mois avant avec le trafic et une crève pas possible. Donc, en fait, je pense que je suis à au moins 10, 15 minutes de ce que j’aurais dû faire ce jour-là. Et en revanche, je suis content de mon marathon parce que je fais un beau marathon alors que je suis cramé sur le vélo et sur la, et sur la nat. Donc, ça, c’était vraiment, ça, c’était vraiment cool et avec des transitions assez rapides. Donc,

Christophe Llamas : moi, je savais que Jean, il avait un gros mental mais c’est sûr qu’à Nice, moi, j’ai souffert sur le côté aussi parce que là, j’ai vu qu’il était pas bien et là, on se dit le gars, il a énormément de mental, énormément de mental. Et d’ailleurs, à ce sujet, c’est très dur d’être coach au bord de la route et de souffrir. Je préfère être dedans parce que c’est terrible, c’est terrible. On passe dans tous les états et c’est assez terrible. Mais, c’est que, c’est quand même exceptionnel et par rapport à certains athlètes que j’ai coachés, il a cette capacité à rester concentré et à apprivoiser la souffrance, en fait. Moi, je connais beaucoup de gens qui auraient pété les plombs, qui auraient tout balancé et on n’est pas dans sa tête mais on a l’impression que tout va bien. Et ça, c’est exceptionnel et ça, c’est un mental de champion. Un train sec, un train sec, il l’a et la nette que j’ai aussi, que j’ai bien aimé, c’était à Aix-en-Provence. Il y avait énormément de monde cette année et on devait se voir avant le… Moi, j’étais au départ en natation et je devais récupérer ses affaires et il m’appelle parce qu’on s’est loupé en fait et j’ai pas eu… Avec le bruit, j’avais pas ses appels et en fait, il m’a envoyé un message très calmement. Il me dit je te trouve pas. Il m’a envoyé un point. Il a laissé toutes ses affaires avec portefeuille et tout. Il m’a fait un coup planqué derrière une haie et il m’a dit tout est là. Mais ça, je trouve ça, moi connaissant certains athlètes et tout, je trouve ça exceptionnel. Il y a des gens qui sont dans tous les états. Téhou, naninana. Il est… Bon, écoute, Christophe, ouais, non, mais c’est incroyable. Je tiens à le préciser parce que c’est pas tout le monde et ça, c’est vraiment des caractéristiques de force tranquille.

Ermanno : Une belle force tranquille puis tu l’as dit, Jean, finalement, ton Ironman, il s’est pas exactement passé comme t’avais prévu.

Ermanno : 423, la natation, ça t’a pas aidé. Après, malgré tout, en vélo, t’as rattrapé un petit peu.

Jean de La Rochebrochard : Je fais le 90e temps sur le vélo, tu vois, de tout l’Ironman. Et au global, je fais 150e. Tu vois, c’est pas mauvais. C’est mieux que 427 en Italie. Donc, je suis content d’avoir tenu le coup sur le vélo et je suis content de mon marathon et je suis content de m’être battu contre moi-même ce jour-là parce que c’était très, très, très dur. Et après, moi, je suis plutôt un optimiste de nature et je me dis que c’est pas grave. Là, je vais faire Barcelone le 6 octobre. Je vais aller chercher la Calif pour Nice, j’espère, en 2025. Et puis, je me suis inscrit pour Sable d’Olonne en 2025 et j’irai chercher la Calif pour Cona en 2026. Et c’est peut-être beaucoup mieux d’ailleurs d’aller à Cona avec trois ans d’entraînement parce que c’est le temps qu’il faut pour être sur pied, tu vois, au maximum de ses capacités ou en tout cas être mature plutôt que d’y aller dès la première année. Donc, peut-être qu’aussi, c’est un mal pour un bien. Il fallait aussi passer par cette souffrance, cette difficulté, cet échec pour devenir meilleur derrière.

Ermanno : Et qu’est-ce que tu te dis justement quand tu es sur le vélo, quand tu es en train de courir par rapport à la souffrance, par rapport à la douleur ? Qu’est-ce qui te fait aller de l’avant parce que finalement, il n’y a rien qui t’empêche de jeter l’éponge ?

Jean de La Rochebrochard : Alors, sur le vélo, c’est la data justement parce que… Oh non, il y a plusieurs choses. C’était génial parce que la semaine d’avant, je regarde la saison 2 du Tour de France sur Netflix.

Charly : Excellent.

Jean de La Rochebrochard : Et je ne sais plus à quel moment, tu sais, c’est quand même une phrase qui revient tout le temps, tout le monde te dit la souffrance, c’est temporaire,

Jean de La Rochebrochard : l’échec, c’est définitif, tu vois. Il y a un truc comme ça où l’abandon, c’est définitif. C’est un truc… Et en fait, j’étais sur le vélo… La souffrance,

Ermanno : c’est temporaire et l’abandon, c’est à vie. Ce sera toujours là alors que la souffrance, tu souffres un moment et puis après, ça passe.

Jean de La Rochebrochard : Et donc moi, j’étais sur le vélo, il y a deux trucs que je me suis dit. La première, je me suis dit, OK, tu as mal, tu en chies, c’est dur. Du coup, ton cardio, il ne monte pas. Bon, tu as 148, 150, je ne sais plus. Mais ça veut dire que globalement, ton système fonctionne. Tu vois, là, en ce moment, tout ton système lactique, il est en train de se synthétiser, il est en train de se recycler, ça va aller, genre, t’inquiète. Genre, oui, tu as mal, oui, tu en chies, oui, tu t’es cramé, oui, tu as été con, mais genre, lâche rien, premier truc. Et le deuxième truc que je me dis, enfin, je me dis trois trucs. Je me dis, le deuxième truc, c’est que plus ça va être long, plus ça va être dur, en fait. Donc, en fait, ton vélo, il faut que tu le butes parce qu’en fait, tu as 120 bornes à faire parce qu’au bout de 120 bornes, c’est de la descente quasiment, donc sur Nice. Donc, tu te butes pendant 120 bornes, va au bout, quoi, après, on verra. Et le troisième truc que je me dis, c’est ça, je me suis répété, je te jure, et j’ai dû le crier tout fort au moins une vingtaine de fois,

Jean de La Rochebrochard : la souffrance est temporaire, la souffrance est temporaire, tu vois, et je continuais sur le vélo. Et ça, ça m’a fait beaucoup de bien sur le vélo, donc je me suis accroché là-dessus et après, sur la course à pied, les trois premiers kilomètres ont été un enfer, un enfer. Quand Christophe m’a vu passer la première fois, il a dû se dire, oh merde, parce qu’il me regarde et j’ai dû dire, je crois que je lui ai dit, genre, c’est dur, tu vois.

Christophe Llamas : Non, elle t’a dit, c’est l’enfer.

Jean de La Rochebrochard : Ah, c’est l’enfer. Et donc, je passe, je lui dis, c’est l’enfer. Et en fait, parce que je revenais de cinq heures et demie d’enfer avec le vélo là-dessus pour ça et en fait, au bout de trois bornes, tout d’un coup, j’ai l’impression de voler. Et les vingt premiers kilomètres du marathon, je te jure, je vole, je suis trop bien, je vois des copains de copains sur le côté, on tape la discute, enfin, tu vois, genre, vraiment, je suis bien. Bon, et puis après, ce n’est pas ce qui se passe comme dans tout marathon. En vingt-et-unième, tu dis, putain, encore la moitié, c’est chier, quoi. Et au trente-deuxième… Plus que la moitié.

Ermanno : Christophe, il te l’a dit.

Jean de La Rochebrochard : Plus que, ce n’est pas encore, c’est plus que. Plus que, non, mais en fait, et puis après, il y a des, tu sais, tu as des tricks psychologiques, quoi. Tu te dis, premier, deuxième tour, c’est automatique. De toute manière, tu vas bien, tes jambes vont bien, toi. Le troisième tour, bon, c’est un mauvais moment à passer psychologique, bon, mais ça va, tu vois, c’est que psychologique, tu as encore les jambes, donc ce n’est pas grave. Et le quatrième tour, c’est le quatrième, c’est le dernier, donc tu ne vas pas trouver une excuse pour avoir chié ton quatrième tour, tu vois. Et en plus, j’ai un copain sur le dernier kilomètre et demi, Hugo, qui lui fait, je crois, deux ou trois minutes de mieux que moi sur le parcours au global. C’est celui qui t’a mis

Ermanno : à l’Ironman quand même, Hugo, c’est ça ? Oui,

Jean de La Rochebrochard : exact, exact. Et qui m’a mis aussi une belle branlée en natation comme à chaque fois et en fait, il me rattrape sur le marathon et il me dit, il me dit, vas-y Jean, on y va et tout. Il m’a surmotivé et on a fait toute la fin de course ensemble et c’était extraordinaire de faire ça. Oui,

Christophe Llamas : c’est le problème de, on s’entraîne, on planifie,

Christophe Llamas : on visualise et on attend le résultat. Voilà, on l’attend. Parce que nous, en plus, on a, on a dit 9h59. Voilà. Et donc, quand il se passe des choses comme ça, ce qui est important, c’est de rester en pleine conscience pendant son Ironman et l’action, elle doit être détachée des résultats en fait quand ça ne va pas. Voilà. Et c’est ce qu’il a fait en fait. Mais, il a tellement de fond et je lui ai fait faire des bases d’endurance l’année dernière tellement élevées, même si elle n’était pas cette hiver, je suis allé le voir courir sur la piste, je lui ai fait faire un 3h, je crois, il a fait plus de 30 bornes, qu’un jour ou l’autre, un moment ou un autre, ça revient en fait et c’est revenu. Voilà. Et il faut avoir confiance en ses capacités.

Ermanno : Tu m’étonnes. Moi, quand je me préparais pour ma traversée de la France en courant, mon entraîneur, il me faisait faire des lignes droites de 60 bornes. Je t’assure que le mental, ça fait travailler. Et le pire, c’est qu’on a fait 40 d’un côté et 40 retours. Donc, tu fais 80 bornes sur un parcours que tu connais par cœur. Mais bon. Toi, Christophe, justement, sur des double Ironman, des triple Ironman, des déca Ironman, la douleur, l’envie d’abandonner, tu l’as forcément rencontré aussi. Qu’est-ce qui te fait tenir ?

Christophe Llamas : Beaucoup, c’est l’équipe d’assistance. Voilà. C’est beaucoup l’entourage. Mais au début, ça a été…

Christophe Llamas : Moi, j’ai fait ça un peu, ça a été comme une thérapie, en fait. Moi, j’avais déjà un frère pétri de talent. Moi, j’étais le petit rachitique au milieu de la fratrie. Et j’ai fait ça un peu pour montrer que j’existais. Voilà. Et pour prouver. Et même, par exemple, quand j’étais dans l’armée, il y a beaucoup de gens qui m’ont mis des bâtons dans les roues. Même si je m’entraînais en dehors des heures de service, même si je partais sur les compétitions pendant mes permissions, la jalousie fait que il y a des gens qui m’ont mis des bâtons dans les roues. Donc moi, j’ai fait le sport un peu au début, un peu d’une façon un peu revancharde et un peu

Christophe Llamas : dans un côté un peu bagarre, quoi. Maintenant, j’ai changé. Mais ce qui fait tenir, c’est les enfants, la famille et quelque chose au fond de soi qui fait qu’on a envie d’atteindre son Everest. Voilà. Moi, je voulais faire un déca, je voulais finir un déca. Et je n’ai jamais voulu gagner. Jamais. Parce que je ne pouvais pas gagner. Je ne pouvais pas. Pourquoi ? Parce que toute ma vie, j’ai été le petit Christophe Chétif. Parce que j’étais avec des grands champions français. Donc, j’étais l’ami des champions. Et j’ai commencé à avoir des résultats quand mon ostéo m’a dit mais tu sais que tu peux gagner. Je dis non, je ne peux pas gagner, moi. Il y a lui, il y a lui, il a lui. Mais il dit, si tu ne penses pas que tu peux gagner, tu ne gagneras jamais. Et là, j’ai commencé un boulot, avec beaucoup de paramètres. Le mental, l’entraînement, la nutrition, etc. Et j’ai commencé à avoir des résultats.

Ermanno : Est-ce que tu crois que, justement, on peut gagner, on peut être un sportif ou une sportive de haut niveau, sans être persuadé qu’on peut devenir le meilleur ? Je ne crois pas.

Christophe Llamas : Non, non, je ne crois pas. Surtout aujourd’hui. Intrinsèquement, on a des capacités où on ne les a pas. Maintenant,

Christophe Llamas : personnellement, dans des sports aussi durs que le triathlon, l’aéronman et tout ça, ou même en natation. Moi, je suis beaucoup Cathy Ledecky. Je vois ce qu’elle fait depuis l’âge qu’elle a 8 ans. Aujourd’hui, même maintenant, la préparation matale, elle est hyper importante. Et il y a énormément de coachs et tout ça. Mais je pense que là où il y a des voies, il y a quelque chose à faire aussi, c’est la partie inconsciente. On travaille beaucoup notre conscient, mais il y a 95% de l’iceberg, la partie inconsciente, le subconscient qu’il faut travailler avec l’hypnose, avec la méditation et pour arriver à quelque chose. Moi, personnellement, je ne pense pas que si on ne veut pas gagner, qu’on peut gagner. Vous avez vu

Jean de La Rochebrochard : la dernière pub de Nike. C’est un truc de malade. Il faut que je le revoie. C’est est-ce que je suis une mauvaise personne ? Et alors, la personne qui fait la voix, je ne sais plus qui c’est, mais elle est hyper connue. Et donc, tout le truc dure une minute et demie. Et c’est, tu vois, est-ce que je suis une mauvaise personne ? Dis-moi, est-ce que je suis une mauvaise personne ? Je suis obsessif. Je suis égoïste. Je n’ai pas de compassion. Je n’ai pas d’empathie. Je ne te respecte pas. Je ne suis jamais satisfait. Je n’ai pas de remords. Je suis irrationnel. J’ai une obsession avec le pouvoir. Et ça dure comme ça pendant une minute. Et c’est ça, tu vois, c’est est-ce que je suis une mauvaise personne ? Tu vois, est-ce que je le suis ? Et là, et le finish, c’est quoi ? Ah non, et à un moment donné, il dit je pense que je suis meilleur que les autres. Ce qui est à moi, je ne le rendrai pas. Et ce qui est à toi, je te le prendrai, tu vois. C’est que des trucs comme ça. Et en fait, et cette pub, forcément, elle fait jaser parce que les gens disent mais comment est-ce que vous pouvez mettre ça dans la tête des gens ? C’est horrible. Il faut leur apprendre, tu vois, aussi d’apprécier le chemin et puis il y a l’échec et puis il y a machin. Et puis si c’est là, ben ouais, mais bon, quand Léon Marchand, il a, je ne sais pas quel âge et il se retrouve 40e sur 40 à la sélection de natation en junior et que derrière, il se bute deux fois plus que les autres pour arriver au résultat, ben franchement, ce n’est pas parce qu’il fait le oui-oui, tu vois. Ce n’est pas parce qu’il est là en train de se morfondre ou de se dire ah ben ça va, je pense que j’ai fait les efforts aujourd’hui, c’est bon. Non, c’est des gens qui sont perpétuellement insatisfaits. C’est comme Michael Jordan à la grande époque aussi. Et c’est, moi, je trouve, et je suis désolé, les gens trouvent ça ouf, enfin ça veut dire que ça leur fait péter un câble. Moi, j’ai trouvé cette pub, je vais vous la renvoyer, extraordinaire parce que d’abord, elle est franche parce que c’est exactement ce qui se passe dans la tête de l’athlète qui veut gagner et ensuite, tu vois, elle est à contre-courant de toute la bien-pensance merdique des gens qui te disent ce qui compte dans la vie, c’est de participer. Ben ouais, mais tu sais quoi, si tu n’as pas envie de gagner, ben participe à un autre jeu. Fais un truc dans lequel tu as envie de gagner mais ça n’a rien de participer quelque part s’il ne va pas pour la victoire et la victoire, ça peut avoir plein de, ça va pouvoir dire plein de choses pour des gens et notamment pour des amateurs mais quand tu es un professionnel et que tu en as fait ta vie, la victoire, il n’y a que ça qui compte.

Christophe Llamas : Même Dave Scott, il a gagné six fois Hawaii, il disait pour avoir, pour gagner l’Ironman d’Hawaii, il faut avoir envie de battre le record. C’est que ça, Et on n’a pas idée, voilà, leur Manoudou, pourquoi elle a pété les plombs, parce qu’elle n’aimait pas nager, elle n’aimait pas ça, elle aimait gagner mais il fallait se taper huit bornes le matin, huit bornes le soir mais les gens, ils n’ont pas idée. Les Dekis, elles se lèvent à 4h45 pour se taper dix bornes, après, elles essaient de voir, machin, et le soir, elles renagent mais les gens, ils n’ont pas idée ce que c’est. Ils ont idée devant leur canapé au JO avec un verre de soda, c’est beau, machin, bisounours, c’est tout mais nager 70 km par semaine, mais il y a des gens, ils ne les font pas en courant et c’est ça qu’on tape sur le sportif parce qu’il n’a pas gagné, il est mauvais, machin, ceci, cela. En France, encore, par rapport aux années 90, par exemple, en natation, les Français, ils allaient au JO, voilà, ils allaient au JO, ils envoyaient des cartes postales, voilà, c’était bon, ils allaient au JO. Maintenant, on y va pour gagner, les mentalités ont changé mais quand on voit l’école américaine et l’ancienne école russe aussi, c’est un autre état d’esprit. Nous, en France, j’ai l’impression qu’on aime un peu

Christophe Llamas : les belles histoires, un peu Poulidor, le deuxième, tout ça, machin, voilà, mais les champions, des fois, je me dis, on n’aime pas vraiment les champions.

Ermanno : C’est clair, c’est clair. Mais on n’aime pas ceux qui gagnent en France, on a un problème avec ça, que ce soit dans le sport, que ce soit dans l’entrepreneuriat, je veux dire, combien de patrons, Jean, tu as pu accompagner et puis quand ils grimpent, ils sont assez bien vus et puis une fois qu’ils sont au top, tout le monde leur crache dessus mais ça, c’est bon, bref, on n’est pas là pour faire de la politique. Jean, Christophe, je t’inviterais dans mon autre podcast où justement, on parle un petit peu de tout ça, de comment est-ce qu’on construit et qu’on finance une vie de sportif de haut niveau.

Christophe Llamas : Mais l’entrepreneur, je vais faire une parenthèse, c’est un animal que j’aime bien, l’entrepreneur, parce que c’est quelqu’un qui est tout seul, quand il est malade, il doit travailler, vraiment l’entrepreneur, c’est un profil que j’aime bien et maintenant, grâce à Jean, j’ai beaucoup d’entrepreneurs qui me contactent parce que c’est des gens, ils savent ce qu’ils veulent, ils savent ce qu’ils veulent et ils n’y vont pas par quatre chemins et ça, vraiment, je découvre ça et c’est vraiment bien.

Ermanno : D’ailleurs, en parlant de sport et d’entrepreneuriat, est-ce que tu trouves des parallèles entre les sportifs qui soient de haut niveau ou de très bons amateurs et les entrepreneurs ? C’est-à-dire, vas-y Jean, tu voulais réagir ? Non mais faire attention,

Jean de La Rochebrochard : parce que ça, c’est ma… Je me suis toujours beaucoup posé la question sur le lien entre sportif et entrepreneur parce que j’ai des entrepreneurs qui ne sont pas sportifs pour un saut, qui sont très bons, j’ai des entrepreneurs qui ne sont pas sportifs pour un saut qui ne sont évidemment pas bons, j’ai des entrepreneurs qui sont très sportifs qui sont bons et j’ai aussi des entrepreneurs qui sont très sportifs et qui ne sont pas bons. Donc, je me suis demandé c’est quoi la différence entre les bons et les pas bons dans ceux qui sont sportifs et en fait,

Jean de La Rochebrochard : je me suis rendu compte que c’était lié

Jean de La Rochebrochard : au résultat. C’est horrible ce que je vais dire mais en fait, le nombre de gens qui viennent me dire « Ouais, moi je fais du triathlon, ouais, moi j’ai fini un Ironman, ouais, moi j’ai fait ceci. » En fait, le finish, pour l’entrepreneur, c’est un truc de base, tu vois, ce n’est pas le sujet ce que tu as fini. Le sujet, c’est est-ce que tu t’es donné les moyens de le finir dans les meilleures conditions ? Est-ce que quand ça a fait mal, tu en as chié ? Est-ce qu’après le premier, tu en as fait un deuxième ? Parce que c’est facile de mettre la médaille de « j’en ai fait un ». Moi aussi, je peux aller à des diners et dire « Ah, j’ai fait un Ironman, c’était cool ». En fait, moi ça ne m’intéresse pas. Ce que je vais faire, c’est que je vais faire un Ironman en moins de 9 heures. Donc un jour, je ferai un Ironman en moins de 9 heures, je ne sais pas. Il va falloir que je me grue parce que je commence à être vieux. Et du coup, tu as la différence entre l’entrepreneur qui est allé pour dire « je l’ai fait » et celui qui est allé pour dire « je me suis battu » et « je me suis vraiment battu et j’ai gagné ». J’ai gagné contre moi-même, j’ai gagné contre quelqu’un, j’ai gagné contre mon objectif, mais j’ai gagné. J’y suis allé pour gagner. Et l’entrepreneur, j’ai beaucoup de gens malheureusement qui deviennent entrepreneurs pour cocher la case de l’entrepreneur, de dire « super, je suis devenu entrepreneur ». Mais putain, mais en fait, tu es devenu entrepreneur. Pourquoi ? Qu’est-ce qui te passionne ? Qu’est-ce qui te motive ? Qu’est-ce qui te donne la rage ? Sur quoi tu as progressé ? Qu’est-ce que tu as envie d’accomplir demain pour continuer d’avancer et d’aller de l’avant, etc. ? Je vois les différences entre ceux qui font du sport

Jean de La Rochebrochard : et qui s’accrochent des petites médailles pour dire « je l’ai fait » et ceux qui ont la vraie motive. Par exemple, tu vois un mec comme Firmin Zocchetto. Firmin Zocchetto, c’est le fondateur de Payfit. Payfit, c’est une boîte qu’on a fiancée en 2015, donc ça fait presque 10 ans. Il n’est pas passé que par des moments faciles dans sa boîte, mais c’est un garçon avec… avec beaucoup d’ambition, beaucoup de courage, beaucoup de talent et qui se bat. Bon, tu vois, en vélo, moi, je fais du vélo avec lui, il me défonce en vélo. Tu vois, il a la génétique, mais il a aussi… Ça se voit dans ses entraînements. Tu vois, quand il s’entraîne à 6 heures ou à 22 heures le soir, tu vois que le mec, en fait, il ne passe pas ses journées à se palucher. Là, il vient de se mettre à la natation et il y a trois semaines, il a fait un 20 kilomètres en 3,45 du kilo. Le mec, il ne courait pas il y a six mois. Le mec est une machine et il ne court pas et il ne le fait pas juste pour le faire une fois. En fait, il y va et il se bute et il va se buter et il va faire des scores. Et lui, c’est un vrai lui. Mais ceux qui me disent « Ah, moi aussi, j’ai fait des triathlons », ah, ouais, ouais, il y a à faire et faire, quoi.

Ermanno : C’est pour ça que ma question, c’était bien, en tout cas à Christophe, mais tu y as aussi partiellement répondu, Jean. Est-ce que tu as trouvé déjà des parallèles entre entrepreneurs et sportifs de haut niveau ? Entendons-nous bien, c’est-à-dire, comme dit Jean, ceux qui y vont, pas pour le faire une fois, mais ceux qui y vont, qui répètent, qui essayent de craquer le système, qui mettent en place ce qu’il faut pour pouvoir y arriver, qui se fixent un objectif, qui l’atteignent et puis qui recommencent et qui se fixent un autre objectif, que ce soit dans le sport ou dans l’entreprenariat. Est-ce que tu as déjà vu des parallèles ? Est-ce que tu… Il y a des similitudes pour toi, Christophe ?

Christophe Llamas : Oui, il y a des similitudes, mais après, c’est sûr que ceux qui font une fois l’objectif et qui arrêtent, voilà, après, pour eux, c’est fait. Mais j’en ai pas mal, là, qui continuent, qui re-signent pour un an et puis… Mais tout en gardant un équilibre familial et boulot, qui arrivent à s’entraîner régulièrement, à faire tout ce que je leur dis. Et moi, c’est en ça que j’aime bien parce que c’est des gens qui… Ceux qui veulent faire du sport et atteindre ses objectifs qui vont au bout de leurs envies, quoi. Et ça, je trouve ça génial, quoi.

Ermanno : Jean, tu l’as dit tout à l’heure, ton objectif, c’est de boucler un full Ironman en moins de 9 heures. Christophe, il disait qu’au-delà de l’entraînement, il y a plein d’autres choses et notamment, eu égard à l’inconscient, à travailler. Est-ce que c’est des points sur lesquels vous travaillez déjà ? Vous commencez à travailler ? Vous allez travailler ?

Jean de La Rochebrochard : Question pour le coach, hein.

Ermanno : Moi, je sais pas, j’en suis… Ah, non, non, c’est pour toi. C’est pour toi, Jean. Est-ce que…

Christophe Llamas : Non, en fait, pour l’instant, le plan se déroule comme prévu. Donc, moi, je fais… J’ai dit à Jean, depuis qu’il l’a évoqué, je lui ai dit, déjà, on va arriver au maximum de ses possibilités au bout de 3 ans d’entraînement. On peut faire gonfler naturellement un cœur en 3 ans. Donc là, ça fait un an qu’on s’entraîne ensemble. Voilà. Ensuite, l’approche mentale, déjà, il a quelque chose d’intrinsèque, Jean, mais là où je pense qu’il va falloir qu’on parle, c’est aussi peut-être au niveau du volume pour ce qui est de la technique du coup énergétique parce que, bon, c’est vrai qu’au bout d’un moment, même avec 15 heures, ça va être un peu limite, quoi. Mais au niveau mental, très honnêtement, je n’ai pas apporté grand-chose à Jean, quoi. Moi, je suis plus… Lui, il a le profil, je vais être plus freineur. Voilà. Je vais plus le canaliser et le freiner parce qu’il peut être un peu excessif, hein, les talons, vous imaginez. Donc, il faut que je tire un peu sur les rênes. Voilà. Il y a des gens, il faut que je les pousse, mais c’est un peu comme dans un orchestre, le batteur. Il y a des batteurs, ben, ils sont fonceurs, d’autres, ils sont freineurs. Moi, Jean, il faut plus que je le freine. Voilà. Donc, souvent, je suis obligé de… Oui, de lui dire, ben, c’est pas grave, c’est déjà bien, vas-y, cool et tout. Donc, avec lui, forcément,

Christophe Llamas : C’est facile, c’est facile, c’est sûr. Mais, bon, il a un côté, oui, c’est vrai, un peu excessif. Cette qualité qu’il a, ça devient aussi un défaut parce que, par exemple, ben, moi, je sais ce qui se passe après un triathlon, après un Ironman, ben, on a… J’y vais, j’ai envie de m’entraîner, on a envie, on a envie, on a envie, mais la fatigue, elle arrive bien plus tard. Donc, moi, je lui dis, non, mais calme, cette semaine, repose-toi, donc, voilà. Bon, ben, oui… Il s’est reposé,

Ermanno : il a été faire 500 bornes de vélo.

Jean de La Rochebrochard : Je l’ai payé deux fois l’année dernière. J’avais les bosses de Provence 15 jours après. Et les bosses de Provence, ben, t’as que 100 bornes, mais tu te butes comme un connard parce qu’en fait, t’es pas là pour jouer, quoi. Et cette année, après Nice, 15 jours ou 3 semaines après, j’avais l’étape du Tour. Et l’étape du Tour, ben, t’as 130 bornes avec 4 500 de D+, et après, t’as 85 bornes qu’il faut rentrer à Nice.

Christophe Llamas : Moi, tout ce que je peux faire, c’est dire les choses. Parce que mon patron, c’est qui ? Mon patron, c’est mes athlètes. Sans faire de clientélisme, je vais pas dans leur sens, mais je les ai pas sous contrat. Je peux pas leur donner des ordres et leur dire, bon, ben, non, lundi, tu fais ça, et maintenant, tu te reposes. Donc, c’est mes patrons, c’est eux qui me payent. Donc, tout ce que je peux faire, moi, c’est de dire les choses. Tu veux faire les bosses du 13 ? OK. Mais je valide pas. Voilà. C’est tout. Mais bon, l’objectif était passé. Il y a eu, l’année dernière, les bosses du 13, l’étape du tour. Mais c’est sûr qu’après un objectif comme ça, la fatigue et tout, c’est bon. En vérité,

Jean de La Rochebrochard : j’aurais dû reprendre progressivement. Et donc, je serais arrivé en troisième semaine pas claqué, mais en reprise progressive. Alors que là, en fait, au bout de 15 jours, j’arrive en troisième semaine claqué, il me refaut 15 jours pour récupérer. Donc, en fait, je les ai perdus ces deux, trois semaines.

Ermanno : Et écoutez, cri, cri. Mais là, t’apprends et tu ne referas pas l’année prochaine. Non,

Jean de La Rochebrochard : mais là, j’ai rien. On m’a proposé un truc en octobre, juste après Barcelone. J’ai dit non. Voilà,

Ermanno : t’apprends. C’est bien. Et les autres paramètres, éventuellement, d’évolution, de progression, je pense à des choses toutes bêtes. La méditation, la sieste, la nutrition, l’alimentation de manière générale, l’hygiène de vie. Est-ce que c’est des choses que vous travaillez aussi ?

Christophe Llamas : Oui, beaucoup. Oui, beaucoup. Bon, là, le premier paramètre, c’est l’entraînement. Voilà. L’entraînement, c’est hyper important. Le deuxième, c’est le mental. Ensuite, la nutrition, super important. Le matériel, alors là, Jean, je lui fais confiance parce que niveau matériel, il met le paquet.

Ermanno : Il se fait plaisir. Oui, voilà.

Christophe Llamas : C’est bon, il n’y a pas de problème. Et dans le mental,

Christophe Llamas : donc, moi, j’ai envoyé des choses sur la cohérence cardiaque, sur la méditation. Et on va peut-être regarder travailler peut-être un peu la visualisation, plein de choses comme ça. Et là, je suis en train d’écrire sur ma méthode de réussir durablement en triathlon. Je suis en train d’écrire cette année un livre sur le mental. Mais justement, pour travailler la partie émergée du mental, le subconscient. Voilà. Ensuite, bon, le matériel, je vous l’ai dit, la tactique, c’est très important. Voilà. Ça, il y a des gens, ils s’entraînent et, allez, bonne chance, ils vont faire le triathlon. Mais en fait, il n’y a pas de chance. C’est bonne course. Et si on n’a pas un plan de course, moi, je trouve ça, combien de gens j’ai vus au 100 kilomètres alors que c’était prévu ? Le gars, il me dit, je cours le plus longtemps possible. Donc, ça, non. Donc, moi, je fournis un plan de course et je ne sais pas, enfin, tous mes athlètes, ils ont un plan de course. Tous. Et, même je dis, je prends la responsabilité du plan de course. Comme ça, ça enlève une partie mentale à la course. C’est l’athlète. Voilà. Si l’athlète, il réussit, c’est lui. S’il loupe, c’est moi. Ça, on est tranquille. Voilà. Donc, le matériel…

Ermanno : Tu envoies un plan ou tu envoies deux ou trois plans ? Parce que, Jean, il le sait, une entreprise, business plan, il y a toujours ce qu’on rêve. Moi, j’ai tous mes entrepreneurs

Jean de La Rochebrochard : qui ne font avoir qu’un seul plan. Et que le plan, c’est celui lié à tes capacités. Pas celui lié à tes capacités, moins une marge d’erreur ou celui où tu es super ambitieux et tout. Il faut avoir un vrai plan. Et Christophe, c’est un plan qui commence une semaine avant la course, voire deux semaines avant avec les derniers jours d’entraînement qui sont jour par jour et jusqu’à la nutrition. Et voilà, tout. Pendant les 15 derniers jours, tu prends Christophe, tu appliques les journées et à la fin, ça se passe comme sur des roulettes. Moi, il m’a fait le coup. Il m’a fait le coup en Italie. Ça a marché. Il m’a fait le coup à Aix. Ça a fonctionné. Et à Nice, je me suis buté sur le… à cause de la natte et tout. Mais le marathon, il m’avait dit vas-y, cours-le en 4,45 du kilo. Je suis sûr que tu peux faire 3,20 et je le termine en 3,23. Et pour moi, c’était… Franchement, j’étais trop content. C’était inespéré presque.

Ermanno : Mais donc, il n’y a pas de plan B. Il n’y a pas de si ça ne se passe pas en natation, tu ajustes comme ci, comme ça. Non, c’est… Non, mais déjà,

Christophe Llamas : avant de parler du plan B, c’est justement la surévaluation et la sous-évaluation. Voilà. On peut… On pourrait… Je pourrais sous-évaluer pour avoir une marge et justement faire cette partie un peu clientéliste, quoi. Mais le plan, c’est vraiment le truc optimum. Et je préfère qu’il se plante en 10h23 parce qu’il y a beaucoup de gens qui aimeraient louper leur Ironman en 10h23 et qu’il ne fasse pas 10h que je lui fasse un plan en 10h30. Je lui fais un plan en 10h30, je ne suis pas objectif et il fait 10h25 et là, je ne sais pas si on est content. Je ne travaille pas comme ça. Le plan B,

Christophe Llamas : pourquoi il ne faut pas faire de plan B ? Bon, de toute façon, si jamais ça ne se passe pas comme prévu, qu’est-ce qu’on fait ? On s’accroche, on continue. Mais si on met dans sa tête un plan B et que ça fait mal comme il a eu mal, on sait tout de suite que l’esprit va y aller dessus. Donc, il n’y a pas de plan B. C’est marche ou crève. Voilà. Qui va ? Et voilà. Et c’est comme ça. Et c’est la loi du sport. Parce que il y a les trois types d’athlètes. Il y a celui qui gagne les Jeux. Il y a celui qui va aux Jeux quand on voit des cartes postales. Je l’ai dit. Et il y a celui qui conduit le bus. Donc, il faut avoir un mental vraiment de tueur et un mental de champion.

Ermanno : The human machine. Exactement. Bon, messieurs, je pense qu’on a fait un bon tour. On pourrait encore continuer. Je pourrais encore vous poser plein de questions. Peut-être une rapide de la prochaine étape pour Jean et Christophe. Pour le duo avec Jean qui court et Christophe qui coach. Alors, on prend rendez-vous

Jean de La Rochebrochard : à Barcelone le 6 octobre 2024. Je ne sais pas combien il y a d’éplus sur Barcelone,

Ermanno : mais je crois que ce n’est pas énorme. Barcelone en octobre, c’est sympa. Les conditions climatiques normalement sont bonnes. Ce n’est pas le plein été. Ce n’est pas Nice où tu tapes généralement des canicules.

Jean de La Rochebrochard : On a eu de la chance cette année. Il ne faisait pas trop chaud à Nice. À part sur le marathon, on a bien cramé. Sur le vélo, franchement, ça allait. C’était cool. Alors, le vélo à Barcelone, je l’ai là. En tout cas, c’est deux loops et je pense que là-dessus, on peut aller chercher 37-38 km heure de moyenne. Donc, ça fait du 4h45. La natation, normalement, c’est plat.

Jean de La Rochebrochard : Exactement. Donc, la natation, on ne va pas viser haut, mais on va viser juste. On va essayer de se faire ça en 1h14 pour ne pas être trop loin de Tchervia non plus. Il ne faut pas déconner. Après, le fiasco de Nice, il faudra faire un marathon en 3h20 maximum. On verra de quoi on est capable ce jour-là. Donc, ça fait 210 minutes. Et puis, on va avoir 10-15 minutes de transition, 10 minutes de transition à peu près maximale. Donc, ça nous fait du 579 minutes, ce qui nous donne un temps de 9h40. Voilà, 9h40. Voilà, je pense que Christophe va me revoir le plan. Il va plutôt aller chercher un 9h25, 9h30, mais on verra ça comme d’habitude à 15 jours de la course. Et si tu regardes, moi, j’aime bien toujours regarder les résultats des années précédentes. Donc, si tu regardes le résultat, par exemple, de 2023 sur Barcelone, sur les Edge Group, homme 40-44, le premier, il fait 9h07, pas mal. Et en fait, le dixième, il fait 9h46. Donc, il faut faire un top 10, là. Et top 10, on peut peut-être aller chercher Nice. Et coach ?

Christophe Llamas : Pour l’instant, on en avait déjà parlé. On avait parlé même peut-être un peu plus bas, mais on va voir comment il est. Et puis, je vais voir, je vais analyser tout ça et je lui ferai un plan de course. Mais en tout cas, oui, 9h40, oui, c’est le minimum syndical.

Jean de La Rochebrochard : C’est clair. Avec le D+, ce qu’il y a par rapport à Nice, c’est le minimum syndical. C’est clair. Le truc, c’est que j’ai mon vélo de trip sur Barcelone. C’est un… C’est un… C’est un Scott Plasma RC. C’est très rigide. Et en fait, il y a peu de routes qui sont bien adaptées à ce type de vélo pour s’entraîner. Donc, par exemple, moi, je suis souvent vers le banc de l’Olimosa. La piste de vélo pour aller à Toulon hier, elle est… Elle est sympa parce que c’est une piste de vélo, mais en fait, elle n’est pas du tout agréable. Et en fait, c’est le seul endroit qui est plat dans le coin. Donc, typiquement, je me mets sur mon vélo de trip et sur mon trainer. Tu vois ? Je suis en vacances. Et ça, c’est assez ingrat,

Ermanno : pour Barcelone, qui sera au mois d’octobre, pendant tout l’été, pendant les chaleurs d’été, surtout quand on est à Aix. Et puis, toi, Jean, j’imagine que tu bouges pas mal. Donc, comment tu leur apprends à s’acclimater à la chaleur, Christophe ?

Christophe Llamas : De toute façon, l’acclimatation à la chaleur, ça dépend de plein de choses, mais il faut y aller, quoi. Il faut y aller progressivement. Et il y a beaucoup de gens qui vont se lever très tôt le matin et tout. Il faut y aller. Moi, hier, j’ai roulé avec ma femme. On a fait 4 heures de vélo. On est allé tendre la bonde. Et on a roulé en plein après-midi. Il faisait 35, 37 degrés. Mais faut y aller. Tant qu’il y a de l’eau, il faut y aller. Et quand je vois des gens qui ont l’Ironman, par exemple, la 10, qu’ils vont courir sous la chaleur, faire des derniers footings le matin à la fraîche, c’est hors-jeu. Il faut faire le footing. Voilà. La chaleur, il faut y aller. Il faut y aller, c’est tout. Oui, d’accord.

Jean de La Rochebrochard : Ce matin, j’ai fait ma séance de vélo parce qu’après, je dois partir à Paris, aux Etats-Unis. J’ai un peu de voyage. Je ne vais pas pouvoir faire beaucoup de vélo, mais il fallait que je cale ma séance. Il fallait que je la cale absolument ce matin. Il y avait 35 degrés de moyenne sur le parcours. J’ai fait 19 minutes à 290 watts. Voilà.

Jean de La Rochebrochard : C’est comme ça que tu t’acclimates.

Christophe Llamas : Moi, au DK Hawaï, il y avait 90 % d’humidité, 40 degrés l’après-midi.

Jean de La Rochebrochard : Putain !

Christophe Llamas : Donc, tu fais quoi ? Tu arrêtes ? Non, moi, je pense que… Bon, après, il faut mettre une casquette, lunettes de soleil, avoir beaucoup d’eau, courir où il y a des fontaines. Moi, je m’arrose beaucoup. Ou même, je prends le T-shirt, je le mets dans la fontaine. Mais voilà. Mais ce n’est pas en cherchant du confort qu’on va dompter les conditions extérieures ou l’inconfort. C’est justement… Bon, il ne faut pas aller chercher des trucs extrêmes. Mais aujourd’hui, il fait chaud. On a pris un entraînement. Il faut le faire.

Ermanno : C’était un peu la question de la fin mais qui était voulue parce que justement, l’idée, c’est aussi de pouvoir donner des bons tuyaux à nos auditrices et nos auditeurs. Et c’est vrai que pendant l’été, on se pose la question et puis on va courir le matin à la fraîche ou le soir quand il fait plus frais. Mais non. En fait, si on a un objectif où on va être sous le cagnard pendant 10 heures, il faut y aller et puis c’est tout.

Jean de La Rochebrochard : Non, mais pour tes séances de zone 2, tu peux les faire sous le cagnard. Maintenant, si tu as l’option de faire tes séances de VO2 plutôt à la fraîche le matin ou le soir, tu ne vas pas mettre ton cardio à 90 ou 95 pouces comme un connard avec 35 degrés. Tu vois, il ne faut pas te déconner. Il vaut mieux faire le matin ou le soir. Mais quand tu as deux heures d’endurance fondamentale, c’est vrai que de les faire sous le cagnard, c’est bon pour la résistance.

Ermanno : Messieurs, je vais bientôt vous libérer et puis de toute façon, je pense que mon ordinateur, il ne va plus supporter. Pour terminer, où est-ce qu’on vous retrouve tous les deux ? Peut-être Christophe, où est-ce qu’on te retrouve ? Où est-ce qu’on te contacte ? Où est-ce qu’on regarde les avis de tes coachés pour pouvoir se poser la question si on vient avec toi ?

Christophe Llamas : Il faut aller sur le site christopheiamas-coaching.com et Yamas, c’est avec deux L, deux L à M-A-S.

Ermanno : Jean, où est-ce qu’on te retrouve ? Chez Kima Venture ? Mais en dehors de ça ?

Jean de La Rochebrochard : On me retrouve sur mon blog pour parler d’entrepreneuriat, le chiffre 2LR.com et après sur Strava, Instagram et un peu LinkedIn. Ça dépend des jours et de l’humeur.

Ermanno : Super. Merci beaucoup tous les deux. Bon courage pour la fin de l’objectif de Jean au mois d’octobre. On suivra ça avec attention et puis avec beaucoup de plaisir. Et puis j’espère qu’on aura l’occasion de se croiser un de ces quatre et puis d’aller faire quelques bornes ensemble. Avec grand plaisir.

Christophe Llamas : Merci beaucoup. Avec plaisir. À bientôt. Merci les gars. Ciao.

Jean de La Rochebrochard : Tiens.

Christophe Llamas : Il est parti.

Jean de La Rochebrochard : On l’a perdu.

Jean de La Rochebrochard : Il va revenir. C’est soit son Internet, soit sa batterie, soit les deux. Je leur dirai quand il sera là. Mais tu vois, ce matin, les températures, quand j’ai fait le Babaou Sud, donc je suis content, j’ai mis 40 secondes de moins que mon pied. J’ai vu,

Christophe Llamas : tu as fait un bon temps.

Jean de La Rochebrochard : Et j’ai envoyé 292 watts pendant 19 minutes. Et surtout, il faisait en moyenne 35 degrés. C’est chaud.

Christophe Llamas : C’est chaud, chaud, Au moins, tant que j’ai de la flotte, la chaleur, ça ne me gêne pas.

Jean de La Rochebrochard : Moi non plus. Et après, tu as raison, il faut partir tôt et terminer tard ou partir tard. J’ai fait ça quand j’ai fait les 20 minutes à bloc.

Ermanno : Il revient dû. J’imagine que tu as continué à répondre, Jean. Tu n’as pas… Tu n’étais pas arrêté quand je suis parti.

Jean de La Rochebrochard : Non, mais on parlait du temps. Oui, mais on parlait du temps. Tu vois, ce matin, j’ai fait une séance de VO2 parce que je voyage beaucoup cette semaine. Donc, il fallait que je la cale absolument ce matin.

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